Conférence internationale sur le travail des enfants: «L&amp

Transcription

Conférence internationale sur le travail des enfants: «L&amp
International de l'Éducation, AOb (Pays-bas) et GEW (Allemagne)
Conférence internationale sur le travail des
enfants:
«L'école est le meilleur endroit pour
travailler: les syndicats d'enseignants
contre le travail des enfants»
5-7 octobre, Berlin, Allemagne
Sommaire
Introduction ............................................................................................................................................. 2
Les échanges Sud-Sud ................................................................................................................................. 3
Recommandations................................................................................................................................... 5
Le travail décent, Remplacer le travail des enfants par l'éducation, Comment réaliser l'Éducation pour
tous ? ........................................................................................................................................................... 8
Le travail décent-une action syndicale .................................................................................................... 8
Remplacer le travail des enfants par l'éducation .................................................................................... 8
Comment réaliser l'Éducation pour tous? ............................................................................................... 9
Les syndicats d'enseignants impliqués dans la lutte contre le travail des enfants ...................................10
Groupes de travail .....................................................................................................................................11
Des campagnes efficaces .......................................................................................................................11
La coopération syndicale Sud-Nord.......................................................................................................12
Des zones exemptes de travail des enfants ..........................................................................................15
Conclusions et engagements .....................................................................................................................17
Annexe 2. Liste des participants ................................................................................................................20
Annexe 3: Les échanges Sud-Sud ..............................................................................................................23
SNE, Maroc ............................................................................................................................................23
GNAT, Ghana .........................................................................................................................................23
CTERA, Argentine...................................................................................................................................23
PGRI, Indonésie .....................................................................................................................................24
GUWT, Jordanie .....................................................................................................................................24
Annexe 4: Les syndicats d'enseignants impliqués dans la lutte contre le travail des enfants ..................25
SNEC, Mali .............................................................................................................................................25
GEW, Allemagne ....................................................................................................................................25
AFT, USA ................................................................................................................................................25
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FSASH, Albanie.......................................................................................................................................26
Introduction
Le travail des enfants constitue une violation des droits humains fondamentaux et de fait, cette
question figure depuis toujours parmi les priorités de l'IE. L'IE et ses membres occupent une place
privilégiée pour comprendre toute l'évidence de la relation entre l'accès universel à l'éducation et la
réduction du travail des enfants, comme le reconnait la Convention no. 138 de l'OIT sur l'âge minimum
d'admission à l'emploi. Les enfants qui reçoivent une éducation sont bien mieux armés que les autres
pour échapper à la pauvreté et une fois devenus adultes, ils seront plus enclins à envoyer leurs propres
enfants à l'école.
Le programme détaillé de l'IE en faveur de la promotion des droits des enfants a été conçu pour
soutenir la participation active de tous les affiliés et produire des résultats mesurables. Dans ce
domaine, l'IE coopère étroitement avec d'autres organisations syndicales internationales, telles que la
CSI et les groupements Global Unions, des agences des Nations Unies, notamment l'OIT, et des
organisations de la société civile telles que la Marche mondiale contre le travail des enfants et la
Campagne «Stop au travail des enfants».
Lors du 6ème Congrès mondial organisé en juillet 2011 à Cape Town, Afrique du Sud, l'Internationale
de l'Éducation a approuvé sa résolution la plus récente sur le Travail des enfants en exhortant ses
organisations membres à adopter des politiques spécifiques, à mettre en œuvre un programme
d'activités relatives au travail des enfants et à soutenir les syndicats des pays en développement dans
la lutte contre le travail infantile. Sous l'effet de cette résolution, et en étroite collaboration avec ses
affiliés AOB aux Pays-Bas et GEW en Allemagne, l'IE a pris la décision d'organiser une conférence
internationale centrée sur le thème de «l'école est le meilleur endroit pour travailler: les syndicats
d'éducation contre le travail des enfants». La conférence s'est tenue à Berlin, Allemagne, du 5 au 7
octobre 2012. La Confédération allemande des syndicats (DGB), la Friedrich Ebert Foundation (FES) et
le Bureau des Activités pour les Travailleurs de l'Organisation internationale du travail (OIT-ACTRAV)
ont également apporté leur soutien à cet évènement.
La conférence de Berlin a réuni des syndicats d'enseignants de plus de 30 pays afin de débattre sur le
travail des enfants et sur le rôle des syndicats dans la mise en œuvre de l'Éducation pour tous.
L'objectif de cette conférence était d'examiner les initiatives dans différents pays, et d'ouvrir des
discussions entre les participants concernant les défis et leçons retenues. D'autres démarches ont
également été explorées en vue d'une coopération solidaire pour lutter contre le travail des enfants et
promouvoir l'Éducation pour tous. Enfin, les participants ont examiné des moyens d'instaurer une
cohérence autour de campagnes traitant d'autres questions connexes en lien d'une part, avec le travail
décent et l'Éducation pour tous et d'autre part, l'élimination du travail des enfants.
Nous remercions l'ensemble des participants pour leur contribution à la conférence. Nous saluons
également le travail de nos collègues allemands eu égard à l'organisation logistique. Ensemble, ils ont
tous contribué au succès de cet évènement.
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Le programme de la conférence est joint en Annexe 1 et la liste des participants, en Annexe 2.
Les échanges Sud-Sud
Le premier jour de la conférence a été consacré aux échanges Sud-Sud. Des affiliés de l'IE directement
impliqués dans des initiatives contre le travail des enfants dans leurs pays respectifs, ont examiné les
bonnes pratiques et réalisations en matière de lutte contre l'abandon scolaire et de travail des enfants.
Dans le cadre de cinq présentations, les principales réalisations des syndicats ont été mises en exergue
par A. Mountassir (SNE-FDT-Maroc), Irene Duncan Adanusa (GNAT-Ghana), Carolina Abrales (CTERAArgentine) et D. Mahsunah (PGRI-Indonésie) et K. Al Habahbeh (GUWT-Jordanie). Ces échanges ont fait
ressortir cinq thèmes principaux:
La qualité de l'éducation a été clairement identifiée comme un outil déterminant dans l'éradication du
travail des enfants et plusieurs orateurs ont souligné la responsabilité de l'État dans la fourniture d'une
telle éducation. La participation des filles dans l'éducation est apparue comme particulièrement
problématique en Jordanie, où le GUWT a fait savoir que moins de 15% des filles vont à l'école. Afin de
garantir une éducation de qualité, le GNAT, Ghana a souligné qu'il était essentiel d'améliorer la
formation des enseignants et PGRI, Indonésie a insisté sur l'importance de l'accès à l'éducation et de la
possibilité de suivre une scolarité jusqu'à son terme. Au Ghana, les enseignants ont contribué à la mise
en place d'établissements scolaires plus accueillants.
Certaines organisations ont dépeint les différentes formes ou niveaux de travail infantile observés
dans leur pays. La culture et la situation économique ont toutes deux un impact sur cette question.
Ainsi, au Ghana, il est courant que les enfants de moins de 18 ans travaillent dans l'entreprise familiale
car le travail en famille est perçu comme un vecteur de socialisation vers l'âge adulte. En Jordanie, le
tourisme et l'agriculture sont les domaines les plus affectés par le travail infantile. Afin de parvenir à
pallier ce problème, le GUWT a proposé de développer et de renforcer l'aide sociale en direction des
pauvres. En Argentine, le travail des enfants a augmenté suite à l'introduction de politiques
néolibérales et l'on estime désormais à plus de 1,5 million, le nombre d'enfants au travail.
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Renforcer la sensibilisation en direction des élèves et de leurs parents est également apparu comme
un levier décisif pour combattre le travail des enfants (SNE-FDT Maroc, CTERA Argentine, GNAT
Ghana). Alors que CTERA, Argentine a coordonné des activités à l'intention des enfants, le SNE-FDT,
Maroc a emmené des élèves sur des sites où travaillent des enfants. Le projet du SNE-FDT, Maroc a
également contribué à renforcer la communication entre élèves et enseignants, ce qui aidé les
enseignants dans leur suivi des élèves. Il en est de même au Ghana, où le GNAT a souligné que les
organisations d'enseignants s'étaient employées à maintenir de bonnes relations entre élèves et
enseignants. Au Maroc, les enseignants rencontrent des parents, en particulier des mères, afin de les
convaincre de l'importance de l'éducation. À l'issue de ces entretiens, de nombreux parents sont
davantage enclins à envoyer à nouveau leurs enfants à l'école. Selon le GUWT, Jordanie, les
programmes de sensibilisation réalisés dans les médias étaient bien ciblés autour de la problématique
du travail des enfants.
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Accroître la sensibilisation et renforcer les capacités des enseignants sur la question du travail des
enfants a été reconnu comme primordial pour s'attaquer à cette problématique. Le projet mis en
œuvre par le SNE-FDT au Maroc était particulièrement centré sur les droits des enfants et sur l'analyse
de la législation nationale, autant d'éléments qui favorisent les changements de comportements parmi
les enseignants. CTERA, Argentine a également précisé que les syndicats d'enseignants sont impliqués
dans le renforcement des capacités des enseignants, en vue notamment de les sensibiliser davantage
sur la législation nationale et internationale. En Jordanie, grâce aux actions de sensibilisation qui ont
été menées, les enseignants du secteur public sont désormais investis dans la lutte contre le travail des
enfants.
Toutes les organisations présentes ont été impliquées dans des campagnes de lutte contre le travail
des enfants, en particulier au moyen d'activités réalisées dans le cadre de la Journée mondiale contre
le travail des enfants (WDACL). Le GUWT, Jordanie participe au développement de stratégies et d'un
réseau de soutien social en vue de ramener les enfants travailleurs sur les bancs de l'école. Depuis
2001, le syndicat plaide en faveur de politiques en ce sens et à partir de cette année, il participera à la
définition d'un nouveau cadre d'action. CTERA, Argentine plaide en faveur d'une amélioration de la
législation relative à la protection des enfants. Les syndicats d'enseignants d'Argentine ont contribué à
renforcer la sensibilisation auprès des enseignants et des communautés et ont participé à la production
de matériel d'information à distribuer. Il a été soulevé que leur rôle dans le cadre des campagnes
menées, a été bénéfique pour les enseignants et leurs syndicats. Au Ghana, les enseignants affiliés au
GNAT ont été perçus par leur communauté comme des modèles. Au Maroc, les campagnes du SNE
auront permis au syndicat d'être davantage respecté et de connaitre une hausse de ses adhérents.
Enfin, le GUWT Jordanie a fait observer que le dialogue social, tout comme la négociation collective et
les négociations syndicales, est également essentiel pour soutenir les changements.
Un résumé de chacune de ces présentations est fourni en Annexe 3.
Les échanges Sud-Sud – discussion en session plénière
Un débat a suivi en session plénière concernant les moyens à mettre en œuvre en vue d'améliorer les
initiatives de lutte contre le travail des enfants, d'assurer leur suivi et de garantir leur durabilité. Les
participants ont examiné les besoins des syndicats vis-à-vis des uns et des autres, ainsi que par rapport
aux syndicats d'enseignants du Nord, à l'IE ou à d'autres branches syndicales.
Une des questions soulevée concernait le transfert de l'école sur le lieu de travail, comme au Ghana où
des enseignants se sont rendus dans les plantations de cacao pour y faire la classe aux enfants. (Au
centre du Ghana, 450 000 enfants participent à la culture du cacao). Des inquiétudes ont émergé sur le
fait qu'amener l'école sur le lieu de travail des enfants reviendrait à soutenir le travail infantile plutôt
qu'à l'éliminer. Cependant, certains ont souligné que la fourniture d'installations qui permettent aux
enfants travailleurs d'étudier, répond à une réalité. De plus, il est apparu que près de 30% des enfants
ayant fréquenté l'école sur leur lieu de travail ont ensuite quitté leur emploi pour se rediriger vers
l'éducation formelle.
Au Ghana, les développements infrastructurels se sont avérés bénéfiques, tout comme l'adoption
d'une approche intégrée. L'extension du réseau routier, en coopération avec le gouvernement local et
la compagnie Coca Cola, a engendré une hausse du nombre d'enfants qui fréquentent l'école. En outre,
alors qu'USAID a soutenu la construction d'établissements scolaires, les syndicats ont participé à la
formation d'enseignants et le ministère de l'Agriculture et de l'Économie a mis en œuvre des
programmes destinés à générer des revenus alternatifs pour les familles d'enfants travailleurs.
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Les débats ont également mis en lumière les points suivants:
- La nécessité d'harmoniser la définition même du travail des enfants
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L'importance d'une approche intégrée a également été mise en évidence par les participants du Maroc,
où une unité du ministère du Travail œuvre à l'intégration des enfants dans les écoles. Ils ont
également insisté sur la nécessité d'harmoniser l'ensemble des actions menées à l'échelon national en
faveur de la qualité de l'éducation, de revaloriser la qualité des écoles publiques et de résoudre le
problème des jeunes filles employées comme domestiques. Une question a été soulevée concernant la
prédisposition des gouvernements à prendre en charge les activités relatives au travail des enfants sans
aucun financement externe.
-
-
L'importance de collaborer avec d'autres syndicats eu égard aux actions de
sensibilisation
Les syndicats ont un rôle à jouer vis-à-vis des contraintes économiques qui pèsent sur
les familles dont les enfants travaillent
Le travail des enfants est une problématique sociale, il est donc essentiel d'engager un
dialogue avec les enfants et leurs familles et de comprendre la culture familiale
Le travail des enfants doit faire partie intégrante des négociations syndicales
La promotion de zones exemptes de travail des enfants doit être assurée
Les enfants déscolarisés doivent être réintégrés
Il est possible de se servir de modèles existant, en réalisant l'apprentissage à partir de
modules existants et en élargissant ensuite les projets pilotes; il n'est pas nécessaire de
tout réinventer car le travail au sein des communautés peut s'appuyer sur des
structures déjà en place
Un enfant a le droit d'aller à l'école et les droits des enseignants dépendent donc de la
présence des enfants dans les établissements scolaires
Le travail des enfants existe du fait de l'accès limité à l'école et de la piètre qualité de
l'éducation
Les campagnes sociales en direction des communautés pastorales sont efficaces
Il est essentiel d'adopter des politiques adéquates et d'avoir recours à des instruments
juridiques adaptés
La responsabilité de l'éducation incombe à l'État.
Il est primordial de fournir une éducation obligatoire et gratuite
Les syndicats doivent engager des actions de plaidoyer en vue d'influer sur les
politiques gouvernementales, notamment celles visant à taxer les parents qui
n'envoient pas leurs enfants à l'école et celles concernant la distribution de serviettes
hygiéniques aux filles afin de les préserver d'une scolarité discontinue.
Recommandations
Au vu des éléments ci-dessus, les recommandations suivantes ont été formulées:
Le travail des enfants entrave l'accès à l'éducation, viole les droits des enfants,
compromet l'emploi et les conditions de travail décentes des adultes;
-
L'éducation est fondamentale pour lutter contre le travail des enfants lorsqu'elle est
facilement accessible à tous, gratuite, obligatoire, de bonne qualité et soutenue par un
financement public;
-
Les droits des enfants et des enseignants sont inter liés. Protéger et promouvoir les
droits des enfants permet de protéger et de promouvoir les droits des enseignants;
-
Le travail des enfants est une problématique sociale étroitement liée à la culture locale
et familiale;
-
L'éducation relative aux droits humains doit faire partie intégrante de la formation
initiale des enseignants et des programmes scolaires;
-
Le fait que des enseignants et des élèves abordent avec des parents d'enfants
travailleurs la question des risques associés au travail infantile et de l'importance de
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Reconnaissant que:
l'éducation, encourage efficacement les familles à retirer les enfants travailleurs de
leur emploi;
Les syndicats d'enseignants doivent communiquer avec les autorités responsables et
influer sur celles-ci, collaborer avec d'autres organisations de la société civile en vue de
définir un Plan national qui implique des enseignants et les communautés éducatives.
-
Les organisations d'enseignants impliquées dans des campagnes de lutte contre le
travail des enfants doivent:
 rassembler des données de base
 conduire des recherches en vue d'actions de plaidoyer fondées sur des
données tangibles
 démarrer par un projet pilote
 identifier des pratiques efficaces pour lutter contre le travail des enfants
 assurer un suivi régulier du statut et de la nature du travail des enfants
 coopérer avec des structures déjà existantes au sein des communautés
-
Renforcer les organisations syndicales, la protection sociale, les droits au travail et le
dialogue social en vue de favoriser la promotion de conditions décentes de travail pour
les adultes, ce qui rendra le recours à la main d'œuvre infantile moins avantageux pour
les employeurs.
-
Les syndicats d'enseignants doivent collaborer avec les organisations syndicales
d'autres secteurs concernant l'agenda relatif au travail décent et renforcer
efficacement leurs campagnes en faveur du travail décent.
-
Les syndicats d'enseignants doivent faire pression afin que des clauses visant à
combattre et prévenir le recours aux enfants travailleurs et à promouvoir le travail
décent, figurent dans les accords commerciaux établis à l'échelon national et
international.
-
Une communication fructueuse doit être instaurée entre les enseignants, les élèves et
les enfants travailleurs afin de sensibiliser efficacement sur l'étendue du travail des
enfants, ses conséquences et le fait que l'école est le meilleur endroit pour travailler.
-
La formation des enseignants doit inclure les questions juridiques et relatives aux
droits des enfants, des approches axées sur les droits ainsi que des compétences en
communication qui soutiennent les changements de comportements vis-à-vis du
travail des enfants.
-
L'éducation relative au travail des enfants et les outils d'apprentissage élaborés par les
syndicats d'enseignants et utilisés dans les écoles, doivent être reconnus comme des
instruments efficaces pour renforcer la sensibilisation au sein des communautés.
-
Les actions de plaidoyer engagées par les organisations d'enseignants en faveur d'une
hausse des financements publics alloués à l'éducation, doivent être poursuivies afin de
maintenir les influences néolibérales à distance, d'encourager l'amélioration des écoles
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Il est recommandé de:
- Procéder à une harmonisation de la définition du travail des enfants et de coordonner
des activités sur le travail des enfants à l'échelon national
publiques et de réduire le travail des enfants en instaurant un meilleur environnement
d'apprentissage et d'enseignement.
-
Les syndicats d'enseignants doivent encourager le passage des enfants travailleurs par
une éducation transitoire, en tant que passerelle vers l'éducation formelle.
-
Les syndicats d'enseignants doivent promouvoir toute formation professionnelle qui
serait pertinente au regard des besoins économiques locaux identifiés par la
communauté locale, comme une alternative au sein de l'éducation formelle.
-
Les communautés éducatives et les enseignants doivent s'engager à:
 assurer un suivi des élèves (analyse des risques pour les élèves susceptibles
d'abandonner leur scolarité)
 soutenir l'engagement entre pairs
 élaborer des programmes scolaires qui intègrent l'éducation aux droits
humains ainsi que la promotion des droits des enfants et des droits relatifs au
travail et à l'emploi.
 concevoir des programmes en faveur de la réinsertion des enfants travailleurs.
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Le travail décent, Remplacer le travail des enfants par l'éducation,
Comment réaliser l'Éducation pour tous ?
La seconde journée de la conférence a démarré par des présentations autour de trois thèmes
principaux: Le travail décent, Remplacer le travail des enfants par l'éducation et Comment réaliser
l'Éducation pour tous?
Le travail décent-une action syndicale
Par Michael Sommer, Président de la CSI et du DGB
Michael Sommer a remercié l'IE pour le travail accompli en matière de lutte contre le travail des
enfants. Il a rappelé le courage déployé par des syndicalistes en Colombie qui se sont battus pour
défendre les droits des enfants et ont été assassinés.
Nous ne devrions jamais sous-estimer le droit au travail, a-t-il déclaré, en soulignant que le chômage
amène la pauvreté mais que tout travail doit aussi être décent. Le travail décent est un droit qui
permet à l'individu de retrouver sa dignité humaine et du respect. Il a mis en garde contre le constat
actuel d'une montée du travail précaire et d'une baisse du travail décent. Du fait de la précarisation du
travail, davantage de personnes perdent leur emploi et sont confrontées à la pauvreté sans aucune
sécurité sociale ni couverture sociale.
Michael Sommer a observé la situation en Chine où la pression vient de la base, et a rappelé à tous les
participants que le travail des enfants constitue une violation de la dignité de l'enfant. Il a ensuite
évoqué l'Inde, ses très bas salaires et des travailleurs qui ne bénéficient souvent d'aucune sécurité ou
de couverture sociale. Il a fait remarquer qu'il s'agit là de problématiques planétaires sur lesquelles il
est essentiel d'intervenir.
L'Allemagne a dépassé le stade des discours pour engager des actions concrètes. Depuis 1906,
l'Allemagne a adopté une loi contre le travail des enfants. On trouve encore des employés qui
perçoivent de très bas salaires, notamment dans les usines automobiles. La question du travail des
enfants ne concerne pas que le tiers monde, a-t-il prévenu, et l'on voit ressurgir en Europe certaines
formes de travail des enfants. D'un point de vue politique, cette problématique doit être envisagée à
l'échelle mondiale: envoyer les enfants à l'école et œuvrer en faveur d'emplois pour les adultes. Les
enfants doivent grandir et se développer, non pas travailler, a-t-il souligné. Dans le même temps, les
enseignants doivent être protégés par l'assurance d'un salaire décent, ce qui contribuera aussi à
garantir la protection des enfants.
Remplacer le travail des enfants par l'éducation
Par Ulrich Thöne, Président du GEW
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Le président du GEW a préconisé l'échange d'idées pour combattre la pauvreté et a noté qu'à cet effet,
la CSI avait accepté à Vancouver de travailler de concert avec ses syndicats partenaires. Il a déclaré que
l'interdiction du travail infantile par l'organisation mondiale du commerce (OMC) occupe une place
prioritaire dans son agenda, tout simplement parce que le travail infantile est inacceptable. Citant
l'exemple de l'Allemagne, il a expliqué que dans ce pays une pression est exercée pour bloquer l'achat
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Ulrich Thöne a sévèrement critiqué la décision de la Banque mondiale de réduire les fonds destinés à
l'éducation de base, de plus de 25% en un an. Ce faisant, la Banque mondiale a renoncé aux Objectifs
du millénaire pour le développement (OMD). L'opportunité de réaliser les OMD demeure, mais la soif
de rendement constitue un véritable défi.
de produits fabriqués par des enfants. Une bonne gouvernance à l'échelon mondial, soutenue par
l'action syndicale au niveau local est absolument essentielle. La fondation du GEW «Fair Childhood»
(Une enfance juste), par exemple, coopère avec des partenaires en Inde pour prévenir le travail
infantile. C'est avec regret qu'il a précisé que la réalisation de l'EPT accusait déjà un certain retard et
serait encore différée, en évoquant des dépenses d'$1,6 million consenties pour l'achat d'armes alors
qu'une infime fraction infime de cette somme permettrait d'éliminer le travail des enfants à travers le
monde. Considérant le travail de son syndicat en toile de fond, il a expliqué que le GEW a appellé les
enseignants à s'attaquer à la question du travail des enfants et de l'EPT. Il a estimé que les syndicats
ont la capacité de toucher un grand nombre de personnes et qu'en luttant au sein de l'école, il est
possible de contribuer à la solution plutôt qu'au problème.
Comment réaliser l'Éducation pour tous?
Par Fred van Leeuwen, Secrétaire général de l'IE
Le Secrétaire général de l'IE a souligné que même si l'emploi peut apparaitre à certains comme un
moyen d'échapper à la pauvreté, cet argument est inexact, et le travail infantile prive l'enfant de sa
dignité. Il a insisté sur la nécessité de renforcer les initiatives de soutien aux enfants, et les syndicats
d'éducation ont un rôle capital à jouer en ce sens. Au lendemain de la conférence se tenait la Journée
internationale pour le travail décent, une journée capitale pour se rappeler ce qui doit être fait dans ce
domaine.
La violation des droits des enfants ne concerne pas uniquement les pays à faibles revenus. On relève
des inégalités croissantes et aussi, malheureusement, la détention d'enfants réfugiés. La lutte contre la
pauvreté commence à l'école. Les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) ont fait la
promesse d'une école pour tous les enfants d'ici à 2015. Or, un long chemin reste encore à parcourir en
vue d'atteindre cet objectif et à ce jour, 18 millions d'enfants n'ont toujours pas accès à l'éducation.
L'égalité et la démocratie sont des composantes fondamentales.
Fred van Leeuwen a fait référence à des évènements du Moyen-Orient et d'autres parties du monde,
qui ont ravagé, voire décimé, des vies d'enfants. Il a également mentionné le cas d'enfants en
République démocratique du Congo qui sont à la recherche d'un collège pour poursuivre leurs études.
Il a rappelé que le Secrétaire général des Nations Unies avait exhorté toutes les nations à accorder une
place prioritaire à l'éducation dans leurs agendas. Les gouvernements doivent tenir compte de cette
requête. Dans des pays comme l'Inde ou le Brésil, la réalisation des objectifs de l'EPT d'ici à 2015 reste
incertaine. Dans certains cas, on compte 150 élèves par classe, entassés comme des voitures dans un
parking. Il a prévenu qu'il était crucial d'investir en faveur d'enseignants de qualité. Cependant, la
Banque mondiale ne remplit pas ses engagements. La réalisation de l'EPT nécessitera 2 millions
d'enseignants supplémentaires. La présentation des recherches de l'IE au G20 concernant l’évasion
fiscale, ont montré la réalité des chiffres. Certes, des ressources existent mais il faut une réelle volonté
politique.
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Il a réaffirmé la demande de l'IE en faveur d'une éducation publique de qualité et a rappelé l'efficacité
probante de l'action des syndicats en matière de lutte contre le travail des enfants. Les enfants doivent
apprendre et non gagner leur vie, a déclaré Fred van Leeuwen, tout en rappelant aux participants que
l'école est le meilleur endroit pour les enfants
Les syndicats d'enseignants impliqués dans la lutte contre le travail des
enfants
Quatre exemples des meilleures pratiques relevées dans des pays du Sud et du Nord ont été
présentés par Stavri Liko (FSASH Albanie), Maouloud Ben Kattra (SNEC-Mali), Ulf Roedde (GEWAllemagne) et Loretta Johnson (AFT-USA).
Le renforcement des capacités et la sensibilisation ont été deux des thèmes principaux mis en exergue
au cours de ces présentations. Au Mali, l'attention se porte sur le renforcement des capacités au sein
des écoles, par le biais de la traduction des cours dans les dialectes locaux. De même, aux États Unis,
dans le cadre d'une campagne intitulée « Juste derrière chez nous», l'AFT a développé des plans de
cours afin d'attirer l'attention sur les enfants fermiers du pays. Le travail infantile est essentiellement
présent dans le secteur de l'agriculture. Or, ce secteur est dangereux en raison de l'utilisation de
machinerie lourde, de pesticides et autres. Les membres de l'AFT s'efforcent d'instaurer un lien de
confiance avec les parents afin qu'ils ramènent leurs enfants à l'école, et ils y sont parvenus. En
Albanie, la FSASH travaille également avec les élèves, en rapprochant les syndicalistes et les
enseignants et en s'occupant dans certains cas d'enfants en particulier.
L'Allemagne s'attache essentiellement à intensifier la sensibilisation auprès des consommateurs afin
de montrer que le travail infantile n'est pas uniquement un problème qui touche le Sud, et de
convaincre les consommateurs de modifier leur comportement consumériste. En 2012, la fondation
«Fair Childhood» du GEW a lancé une Compétition d'idées dans l'objectif d'instaurer des zones
exemptes de travail des enfants en Allemagne et d'accroitre ainsi la sensibilisation sur le recours à la
main d'œuvre infantile dans la production des produits achetés par les consommateurs.
Il est pertinent de coopérer avec des organisations qui partagent les mêmes motivations que vous.
Aux États-Unis, l'AFT coopère avec d'autres organisations de la Coalition contre le travail des enfants
pour contester le recours à la main d'œuvre infantile, en particulier dans les fermes. En Albanie, la
FSASH a collaboré avec la CSI, l'IE et l'OIT-IPEC ainsi qu'avec AOb et le FNV aux Pays-Bas. Au niveau
national, une collaboration a été instaurée entre les deux syndicats d’enseignants et d'autres syndicats
sectoriels. Le syndicat a également affirmé disposer d'un soutien satisfaisant de la part des ministères
gouvernementaux. En Allemagne, le GEW aide les pays du Sud en collaborant avec des partenaires en
Inde, afin d'éloigner les enfants du travail et de les ramener vers l'école. Sa fondation «Fair Childhood»
œuvre conjointement avec la fondation M.V. dans l'Andhra Pradesh, Inde en ciblant les enfants
employés dans les champs de coton. Dans le cadre d'un autre projet avec la fondation Venkat, l'objectif
est de garantir une rémunération décente aux travailleurs du coton afin qu'ils n'aient pas besoin
d'envoyer leurs enfants au travail. Une troisième initiative menée avec SEVA au Rajasthan, vise à sortir
les enfants des carrières pour les ramener à l'école. Enfin, au Bengale occidental (Inde), on note le
lancement imminent d'un projet visant à augmenter le nombre de filles à l'école.
La FSASH en Albanie, a également déclaré utiliser des accords collectifs en tant qu'instruments décisifs
pour prévenir et éradiquer le travail des enfants.
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Un résumé de ces quatre présentations est fourni en Annexe 4.
Groupes de travail
Des campagnes efficaces
Nora Wintour (consultante pour l'OIT) a présenté l'atelier. Elle a indiqué que sous la forme d'un
exercice pratique, il visait à aider les syndicats à définir des objectifs de campagnes et des stratégies.
Pat Quinn de l'OIT-IPEC a retracé le contexte d'élaboration du manuel de campagne, expliquant qu'il
s'agissait d'une initiative commune du BIT ACTRAV, de l'Internationale de l'Éducation et de l'IPEC. Jose
Antonio Zepeda Lopez, du syndicat ANDEN Nicaragua, a présenté les grandes lignes de l'engagement
de l'IE au regard de la campagne sur le travail des enfants et a souligné l'importance de veiller à ce que
les campagnes fassent partie intégrante du plan de travail global du syndicat, afin de garantir leur
durabilité et leur impact sur le long terme.
Nora Wintour a présenté le manuel de l'OIT/IE en précisant qu'il s'agissait d'une ressource pratique à
l'intention des syndicats intéressés par des campagnes axées sur le travail des enfants et l'Éducation
pour tous. Il s'adresse tout particulièrement aux syndicats d'enseignants mais aussi aux syndicats
d'autres secteurs et aux centres syndicaux. Ce document a été élaboré au moyen d'un large éventail
d'exemples récents de campagnes syndicales menées au niveau local, national et international. Il
présente des idées pratiques, des conseils et propose à la fin de chaque section, un ensemble de
questions à débattre. Ce manuel est disponible en anglais, français et espagnol.
Elle a exposé les grandes lignes de chaque section, en indiquant que le manuel était essentiellement
centré: sur des actions destinées à être mises en œuvre par des syndicats en vue de promouvoir
l'éducation pour tous et de réduire le travail des enfants au niveau national; sur le plaidoyer syndical au
niveau international; ainsi que sur les coalitions internationales et les partenariats. Elle a ensuite passé
en revue certains éléments de base propres aux campagnes syndicales, notamment la définition
d'objectifs mesurables et réalistes susceptibles d'être atteints dans un temps imparti.
Les participants ont vivement souhaité être informés sur la manière dont la sélection des études de cas
avait été réalisée. Certains pays participants n'ayant pas été sollicités pour fournir leurs exemples, il a
été décidé de présenter une recommandation à l'Internationale de l'Éducation afin qu'une page
spéciale sur le site Internet de l'IE soit dédiée à la publication d'informations sur des campagnes
actuelles sur le travail des enfants.
Les participants ont ensuite été conviés à réfléchir pendant 10 minutes, seuls ou en binôme, à la
définition et la formulation d'un objectif de campagne réelle ou potentielle sur l'Éducation pour tous,
en veillant à ce que leur objectif soit réalisable avec les ressources humaines, financières et techniques
à disposition du syndicat, qu'il soutienne des actions actuellement prioritaires pour le syndicat et en
fasse partie intégrante.
Page
Les participants ont ensuite partagé leurs plans. Ils ont discuté des moyens envisageables pour
s'assurer que les objectifs sont en adéquation avec les ressources et capacités à disposition des
organisations et ont tenté de définir plus précisément le véritable objectif d'une campagne de
sensibilisation.
11
Les participants ont été conviés à (1) définir un objectif de campagne (potentielle ou actuelle); à
déterminer: (2) quels résultats parviendrez-vous à atteindre dans les 6 mois ? (3) quelles activités
pourriez- vous entreprendre en vue d'atteindre l'objectif fixé? (4) quels pourraient être vos alliés pour
cette campagne? (5) quelles sont les premières mesures à mettre en place dès votre retour chez vous?
Les campagnes identifiées sont mentionnées dans les points qui suivent:
- Jordanie: éradication du travail des enfants dans le secteur du tourisme par le biais de
plaidoyer et d'une campagne médiatique ainsi que par une sensibilisation des chefs
religieux;
- Maroc: autonomisation des femmes et programme de maintien des filles à l'école, en
ciblant les employées domestiques et l'agriculture familiale;
- Ouganda: Identification et maintien à l'école des enfants à risque dans 200 écoles et 5
districts, en mobilisant les enfants, les enseignants et la communauté, d'ici à 2015.
- Kenya: éradiquer toute forme de travail des enfants au moyen de réformes législatives,
d'un soutien éducatif ainsi que par des actions de sensibilisation dans des secteurs
présentant une prévalence élevée en termes de travail infantile (éleveurs, bidonvilles,
plantations et tourisme).
- Zimbabwe: sensibiliser les enseignants et les parents du quartier du sin Ward 16 dans
le district de Chiredzi sur le travail des enfants dans un délai de 6 mois et plaider en
faveur d'une nouvelle législation visant à interdire le travail des enfants au sein du
Ward.
- Hambourg, Allemagne: sensibiliser les élèves dans les écoles à la situation des enfants
qui travaillent à la récolte du coton et des noisettes en Turquie, en élaborant du
matériel et en organisant des leçons spéciales en classe autour de cette question.
- Colombie: campagne en faveur d'une éducation publique, gratuite et de qualité de 0 à
18 ans, et d'un investissement par le gouvernement de 7% du PIB dans l'éducation,
dans le cadre d'un plan global sur l'éducation à l'échelon national soutenu par le
syndicat.
- Nicaragua et Argentine: campagne en faveur de services socio-éducatifs pour la petite
enfance au sein de la communauté délivrés par des professionnels, afin que les jeunes
filles plus âgées puissent fréquenter l'école plutôt que d'être prises au piège des tâches
domestiques et de garde d'enfants.
Conclusions
Il a été convenu de:
(1) diffuser les plans écrits des campagnes à tous les participants à l'atelier.
(2) transmettre le canevas du manuel à tous les participants à l'atelier.
Recommandations:
- Le canevas du manuel sera mis à disposition de tous les participants intéressés
- Il est demandé à l'IE de créer une page spéciale sur son site Internet, dans le but de
relayer des informations fournies par les syndicats sur leurs campagnes en cours.
La coopération syndicale Sud-Nord
Page
Au cours de la discussion, SYPROS, Sénégal, a expliqué que c'est à travers leur syndicat qu'ils sont
parvenus à produire un impact. On compte sept syndicats d'enseignants qui reflètent les différentes
cultures du pays. Ils affirment être confrontés à ce problème à cause des marabouts et des chefs
religieux musulmans. Ce contraste est le plus saisissant qui existe entre les pays de la région subsaharienne et les autres pays en développement. Les sept syndicats tentent de convaincre le
12
Barbara Geier du GEW, modératrice, a déclaré qu'elle ne souhaitait pas débattre de la définition
donnée au «Nord »et au «Sud »et a proposé d'employer l'expression clé de «volonté politique». En
outre elle a soulevé la question de savoir comment il est possible d'influer sur la volonté politique.
gouvernement de lutter contre le travail des enfants. Le Sénégal a ratifié les deux Conventions de l'OIT
sur le travail des enfants. L'éducation de base est gratuite dans les écoles, une réalisation que les
syndicats s'attribuent. La semaine prochaine, des négociations s'ouvriront pour veiller à ce que les
Conventions se reflètent dans la législation nationale. Les syndicats souhaitent également négocier en
faveur de l'amélioration des standards dans les écoles. Ils sont convaincus que le gouvernement a le
devoir d'informer l'ensemble des enseignants sur les droits des parents et les droits des enfants à
l'éducation.
Le JTU Jamaïque a fait état du fort taux d'abandon scolaire dans les régions urbaines. Dans les régions
rurales, les enfants sont retirés de l'école au moment des récoltes. En tant que syndicat, le JTU établit
un lien entre la santé et le travail infantile et mène des campagnes pour montrer combien le bien être
des enfants qui abandonnent l'école n'est pas préservé. Le JTU plaide en ce sens auprès du
gouvernement, il forme ses membres et publie du matériel à l'intention des parents et de la
communauté.
Aux USA, les syndicats et d'autres organisations ont formé une Coalition contre le travail des enfants.
Ils se réunissent mensuellement et font pression en faveur de changements dans la législature, en
particulier au regard des travailleurs fermiers. Ils ont tenté de pousser le Secrétaire de l'Agriculture à
amender la politique relative à l'utilisation de machinerie lourde. Bien que la coalition ait obtenu gain
de cause, les employeurs sont revenus à la charge et ont fait stopper la loi. Le syndicat a éduqué ses
membres et les législateurs. Notre mission la plus décisive a été le travail réalisé auprès des parents.
Nous leur avons clairement expliqué que nous avons certes besoin de fermiers, mais pas avant qu'ils
atteignent un certain âge. En coordination avec le syndicat jamaïcain JTU, l'AFT est intervenue auprès
du gouvernement des États Unis afin de lui demander d'agir en Jamaïque pour mettre un terme au
trafic d'enfants.
Le syndicat GEW, Allemagne a expliqué qu'il avait engagé des actions de lobbying dans le but d'obtenir
la reconnaissance de la Campagne mondiale pour l'éducation (CME) par le ministère et de devenir des
partenaires au regard des actions à mener avec les partenaires du Sud. Il était nécessaire que les
membres de la Campagne soient reconnus pour pouvoir se faire entendre. La campagne Clean Clothes,
CCC, (vêtements propres) constitue également un exemple supplémentaire de coopération Nord-Sud
entre le GEW et d'autres ONG contre le travail des enfants et en toute traçabilité.
L'AFT a déclaré que suite à une discussion au sujet de l'Ouzbékistan, il avait été décidé de boycotter
tous les produits en provenance de ce pays.
Le GEW avait eu des discussions analogues au sujet du commerce équitable et du chocolat en
provenance du Ghana et de la Côte d'Ivoire– ces deux pays étant réputés pour leur production de
cacao. Le cacao est exporté vers différents pays, dont l'Allemagne, mais le cacao acheté ne fait pas
appel à la main d'œuvre infantile. À l'avenir, les consommateurs pourront exiger des modes de
production durables pour le cacao. Le GEW cherche à se rapprocher de syndicats au Ghana et en Côte
d'Ivoire afin de poursuivre cette initiative.
Page
Le DLF Danemark a expliqué qu'il dépassait le cadre de la coopération en vue d'établir des partenariats
et qu'il remarquait l'existence de nombreuses campagnes concernant les échanges relatifs au
13
Virginia Albert, IE, a souligné que le soutien des syndicats du Nord envers les syndicats du Sud avait
permis de réduire efficacement le travail des enfants dans les Caraïbes, tout en stimulant aussi
l'Éducation pour tous. Ils ont ainsi contribué à l'acquisition de livres, à la fourniture de repas et autres
produits essentiels.
commerce équitable.
Une étude par SYNADEEPCI, Côte d'Ivoire, a montré que de nombreux enfants travaillent dans les
plantations de cacao. Le gouvernement a pris des mesures visant à éradiquer le travail des enfants et
un Comité est chargé de superviser l'application de ces mesures. Le syndicat d'enseignants ramène les
enfants travailleurs à l'école, assiste les familles et communique sur les droits des enfants.
Le SYNTER a rappelé qu'il existe effectivement des lois au Burkina Faso mais qu'elles ne sont pas
convenablement appliquées. Il n'y a pas de collèges pour faire suite à l'école primaire et de nombreux
enfants quittent l'école car ils n'ont pas les moyens d'étudier. Les femmes dans les syndicats ont
commencé par soutenir 20 orphelins afin qu'ils puissent fréquenter l'école et 80% d'entre eux est
parvenu au terme de son cursus. Le gouvernement a créé des établissements scolaires mais cette
démarche n'a pas été couronnée de succès. Le projet parvient néanmoins à ramener les enfants vers
l'école.
Selon EGITIM SEN, la situation en Turquie est désastreuse et le travail des enfants est essentiellement
présent dans l'agriculture, l'artisanat et l'industrie. L'exploitation y est très développée et les efforts
consentis pour lutter contre le travail des enfants sont mis en péril par des politiques néo libérales. Le
gouvernement a présenté une nouvelle loi qui tend à aggraver la situation des enfants. Trente quatre
de nos collègues ont été arrêtés et il a été impossible pour EGITIM SEN d'intervenir. La pauvreté est
une des causes à l'origine du problème car de nombreuses familles dépendent du travail de leurs
enfants. De plus, en Turquie, l'éducation n'est pas gratuite et de nombreux élèves des régions du sud et
de l'est ne peuvent pas recevoir un enseignement dans leur langue maternelle. Il est difficile de lutter
contre le travail des enfants par des projets, car les initiatives en ce sens ne bénéficient d'aucun
soutien.
SYPROS, Sénégal, a donné l'exemple d'un programme sur le VIH dont un module avait été élaboré et
intégré au programme scolaire. Selon SYPROS, le développement de modules similaires dans le cadre
d'actions contre le travail des enfants serait une initiative très positive. La limite d'âge et les raisons
sociales constituent autant d'arguments pour expliquer le fait que les enfants ne fréquentent l'école.
Page
14
Ces discussions ont fait ressortir les principales recommandations suivantes:

Renforcer la coopération entre syndicats

Étendre le renforcement des capacités

Tenir compte des différences culturelles ainsi que des disparités en termes de ressources,
avant de lancer un programme

Soutenir les syndicats qui sont persécutés aux niveaux syndical et politique

Surveiller la législation nationale dans les cas où la Convention de l'OIT et les lois sont
menacées

Œuvrer avec les communautés, les familles, des groupes de pairs et d'autres syndicats en
faveur d'actions de sensibilisation

Travailler, coopérer et mener des campagnes avec les syndicats à tous les niveaux de la chaine
de production en faveur du commerce équitable

Promouvoir la rémunération équitable et éviter le travail des enfants

Faire pression sur les politiques, sur l'industrie et sur les parents

Prêter attention au secteur informel qu'il faut sensibiliser, et tenir compte de la situation
économique
Des zones exemptes de travail des enfants
Venkat Reddy de la Fondation MV Inde a présenté le concept des Zones exemptes de travail des
enfants.
Venkat a tout d'abord évoqué cinq composantes non négociables, en insistant sur le fait qu'un
fondement idéologique fort est également essentiel. Les cinq composantes non négociables sont les
suivantes:





Tous les enfants doivent fréquenter une école officielle à plein temps
Un enfant qui n'est pas à l'école est un enfant au travail
Tous les emplois/ toutes les tâches sont dangereux et entravent le développement
global de l'enfant
Il doit y avoir une abolition totale du travail des enfants et aucune régulation du travail
Toute justification visant à perpétuer l'existence du travail des enfants doit être
condamnée.
Il a expliqué qu'en vue de développer des zones exemptes de travail des enfants (CLFZ), il est essentiel
d'adopter une approche par territoire susceptible de correspondre à une entité administrative. La
création de telles zones aide à sensibiliser sur la question des droits des enfants. La mobilisation sociale
est importante afin d'éloigner les enfants de toutes les formes de travail infantile, ainsi que pour les
ramener et les maintenir à l'école. L'objectif visé consiste à instaurer l'éducation formelle à plein temps
comme norme sociale.
La Fondation MV est convaincue que toutes les formes de travail des enfants peuvent être éliminées et
que les parents aspirent à un avenir meilleur pour leurs enfants. Dans le même temps, les
communautés souhaitent établir le fait qu'aucun enfant ne travaille comme la norme sociale et veulent
jouer un rôle important dans la mise en œuvre de projets en ce sens.
Pour atteindre ces objectifs, il était capital de parvenir à un consensus. Les principales étapes de ce
processus ont été les suivantes: une étude, des réunions, des négociations avec les employeurs et les
autorités, le développement institutionnel, des cours passerelles et la mobilisation sociale.
Afin de garantir le maintien des enfants à l'école, la sensibilisation sur cette question tout comme la
flexibilité au regard de la gouvernance des écoles et la création d'interfaces entre les communautés et
les écoles, ont été nécessaires.
Page
Par le biais de leurs syndicats, les enseignants dans les CLFZ pouvaient s'impliquer activement au
niveau local, développer des liens plus étroits avec les enfants et contribuer à la sensibilisation des
communautés. Cependant, au niveau de l'État, aucun forum n'a été mis en place, l'accès a été restreint
et la participation des syndicats d'enseignants est restée faible.
15
Les résultats visés par les Zones exemptes de travail des enfants (CLFZ) sont les suivants:
- L'établissement d'«aucun enfant au travail» en tant que norme sociale
- Le développement des écoles
- La suppression des freins à l'éducation (par les institutions)
- Davantage d'enfants fréquentent l'école mais dans des classes plus petites
- L'augmentation des ressources
- L'implication des parties prenantes
La présentation de Vankat Reddy a été suivie des commentaires rétroactifs et contributions des
participants. La question d'un soutien technique aux pays d'Afrique du Nord a été abordée, tout
comme l'importance de la sensibilisation sur le travail des enfants dans les chaines de production,
notamment dans le textile. Les participants ont également établi un lien entre le travail des enfants et
le travail décent, et BWI a donné l'exemple des fours à briques en Inde. La conduite d'études est
apparue comme fondamentale, au même titre que la coopération avec les écoles gouvernementales. Il
a été rappelé que le suivi et l'attention portée à la qualité et à la pertinence de l'éducation sont
également déterminants. La sensibilisation a été accrue en Allemagne (ainsi que dans d'autres pays
occidentaux), par exemple au moyen d'une Compétition d'idées (das Ideeenwettbewerb).
Au Ghana, l'éducation est considérée comme un investissement. L'école accueille de plus en plus
d'enfants ce qui implique davantage de travail pour les enseignants. Il est capital de proposer des
mesures incitatives aux enseignants. Les enseignants ont également besoin d'être formés sur la
manière de s'occuper des nouveaux enfants, notamment les enfants de la rue et il était important
d'impliquer les syndicats d'enseignants dès le stade initial de la création de CLFZ. L'implication de la
communauté locale et des dirigeants élus était également nécessaire. En Ouganda, les exigences des
enseignants sont perçues comme bénéfiques pour les élèves. Les enseignants sont les premiers
défenseurs des droits des enfants.
Les participants ont également évoqué le rôle des enseignants pour soutenir les changements de
comportements de la société et des autorités, ainsi que la collaboration avec les centres syndicaux à
l'échelon national en vue d'intégrer le travail des enfants au cœur du dialogue social.
Il a été recommandé d'instaurer l'éducation en tant que droit constitutionnel et de garantir le suivi
nécessaire afin que ce droit soit respecté. Il pourrait y avoir davantage de flexibilité vis-à-vis des
inscriptions à l'école tout au long de l'année. Par ailleurs, il a été à nouveau recommandé d'accroitre
l'accès à l'éducation. Les syndicats ont été exhortés à engager un dialogue avec le gouvernement afin
d'obtenir une hausse des budgets alloués à l'éducation.
Conclusions de Venkat Reddy
Dans ses notes conclusives, Vankat Reddy a insisté sur l'impact considérable des CLFZ. La création de
CLFZ a entrainé une hausse de la demande de travailleurs adultes. Un lien évident a déjà été établi
entre l'augmentation des salaires des adultes dans les zones CLFZ comparé aux zones non CLFZ.
Un autre point concernait les programmes d'apprentissage accéléré destinés aux enfants travailleurs
qui retournent à l'école. Ils mettaient une pression sur les autorités au regard de la fourniture d'écoles
et d'enseignants. Les communautés prennent soin de leurs orphelins par le biais de programmes
sociaux et il existe un sentiment d'appartenance communautaire. Il a ajouté qu'en Inde, il n'y a pas
d'enseignants volontaires, uniquement des enseignants qualifié.
Page
16
Il a mis en exergue le rôle déterminant de l'IE et des syndicats d'enseignants ainsi que la coopération
entre enseignants développée en Inde. Enfin, il a rappelé aux participants que «si les enfants ne vont
pas à l'école, les enseignants sont aussi privés de leur droit d'enseigner».
Conclusions et engagements
Par Haldis Holst, Vice-président de l'IE et Tourya Lahrech, SNE-CDT, Maroc
Haldis Holst et Tourya Lahrech ont avancé leurs conclusions en soulignant tout d'abord, que les débats
des deux derniers jours avaient été très intéressants. Les discussions ont pris en compte la question du
travail décent et cette problématique doit constituer une priorité pour les syndicats d'enseignants et
autres syndicats, car l'élimination du travail des enfants est inhérente au calendrier syndical sur le
travail décent.
La question de la crise économique a également été évoquée, de même que ses répercussions sur les
budgets de l'éducation dans les divers pays participants. Le travail des enfants ne sera aboli que si les
syndicats et organisations de la société civile plaident en faveur d'une Éducation publique pour tous de
qualité. Les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) ne peuvent pas être ignorés et les
syndicats doivent plaider en faveur d’une strétagie post-OMD se concentrant sur l’éducation et par
l’éducation.
De nombreuses réponses au travail des enfants ont été exposées, notamment le boycott de produits
fabriqués par de la main d'œuvre infantile. Les expériences ont mis en lumière des résultats
encourageants qui pourraient inspirer les syndicats d'enseignants une fois de retour dans leurs pays.
L'importance des partenariats pour parvenir à de meilleurs résultats a également été mise en exergue.
À notre retour, ont-ils souligné, nous seront totalement conscients de la pertinence d'une collaboration
avec d'autres partenaires pour renforcer notre efficacité.
Le vice-président de l'IE et le représentant de la SNE-CDT ont souligné que la conférence avait été une
source d'inspiration. Ils ont rappelé à l'IE que lors de cette conférence, un message clair lui avait été
adressé: ne pas faire de compromis sur sa position au regard du travail des enfants. Il faut désormais
donner suite aux recommandations formulées par les participants. Certes, il est essentiel d'envoyer les
enfants, graçons et filles, à l'école mais nous devons aussi veiller à les y maintenir. Dans le même
temps, il est primordial de s'assurer qu'ils reçoivent une éducation convenable et adéquate, parce
qu'une éducation de qualité est fondamentale.
Page
17
Enfin, ils ont rappelé aux participants qu'il ne tient pas uniquement à l'IE de s'engager, mais aussi à tous
ses affiliés. C'est une responsabilité qui incombe à tous, à l'échelle planétaire. Il est également de notre
devoir de rentrer dans nos pays respectifs et de nous demander si nous agissons comme il se doit, au
moyen de politiques adéquates.
Annexe 1. Programme de la conférence
Conférence internationale sur le travail des enfants
« L'école est le meilleur endroit pour travailler:
les syndicats d'enseignants contre le travail des enfants »
5-7 octobre 2012, Berlin, Allemagne
Vendredi 5 octobre
9.00 – 10.00
Inscriptions
10.00 – 11.30
Les échanges Sud-Sud
Échanges sur les bonnes pratiques et réalisations en matière de lutte contre l'abandon
scolaire et d'élimination du travail des enfants
11.30 – 12.00
Pause café
12.00 – 13.00
Les échanges Sud-Sud (suite)
13.00 – 15.00
Pause café
15.00 – 18.00
Visite de Berlin
18.30 – 21.30
Dîner de bienvenue et programme culturel au PUMPE Gastronomie Restaurant
Message de bienvenue par Ulrich Thöne Ulrich Thöne (Président du GEW) et Irene
Duncan Adanusa (Vice-présidente de l'IE)
Inscriptions des participants
10.00 – 10.20
Le travail décent – une action syndicale
Par Michael Sommer, Président de la CSI et du DGB
10.20 – 10.40
Remplacer le travail des enfants par l'éducation
Par Ulrich Thöne, Président du GEW
10.40 – 11.00
Comment réaliser l'Éducation pour tous ?
Par Fred van Leeuwen, Secrétaire général de l'IE
11.00 – 11.15
Pause café
11.15 – 11.30
Agir contre le travail des enfants : quelles actions mettre en œuvre?
Expériences et suggestions des syndicats d'enseignants
11.30 – 12.30
Les syndicats d'enseignants impliqués dans la lutte contre le travail des enfants
Exemples des meilleures pratiques relevées dans des pays du Nord et du Sud
12.30 – 14.00
Pause déjeuner
Page
9.30 – 10.00
18
Samedi 6 octobre
16.00 – 16.30
Pause café
16.30 – 17.00
Rapports des groupes de travail
17.00 – 17.30
Conclusions et engagements
Par Haldis Holst, Vice-président de l'IE
17.30 – 18.30
Cocktail dans les bureaux du FES
18.30 – 20.00
Projection de films sur le travail des enfants
19
Groupes de travail
 Des campagnes efficaces
Comment mener des campagnes efficaces? , Comment utiliser le manuel
d'ACTRAV sur le travail des enfants et l'EPT comme outil de campagne ?,
Élaborer une campagne.
 La coopération syndicale Sud-Nord
Quelles sont les conditions nécessaires pour une coopération réussie, attentes
et obstacles pour chacune des parties ?
 Des zones exemptes de travail des enfants
Qu'est-ce qu'une zone exempte de travail des enfants?, Comment créer de
telles zones ? Quels sont les partenaires nécessaires ? Quel rôle spécifique les
syndicats d'enseignants pourraient- ils jouer?
Page
14.00 – 16.00
ORGANISATION
FSASH
CTERA
Journaliste
SYNAPES
SYNTAS
SYNTER
CITA
NEAD
FECODE
DLF
GEW
GEW
GEW
GEW
GEW
GEW
GEW
GEW
GEW
GEW
GEW
GEW
GEW
GEW
GEW
GEW
GEW
GEW
GEW
GEW
GEW
GEW
GEW
GEW
GEW
GEW
GEW
GEW
GEW
GEW
GEW
Nom
Liko
Abrales
Grumiau
Assogba
Ouedraogo
Tougma Minougou
Friend-Pereira
Houth
León Correal
Jensen
Ates
Beierlein
Brettel
Brinkmann
Ebobisse
Fuchs
Gaines
Geier
Hahn
Hirsch
Isensee
Jansohn
Jenter
Jering
Kayser
Klinger
Klusmann
Lange
Lange
Ludwig
Mauersberger
Maywald
Michauk
Müller
Peters
Peters
Rödde
Römer
Schaad
Schiele
Schindehütte
Prénom
Stavri
Carolina Marta
Samuel
Mahoussi Innocent
Abdoulaye
Marguerite Marie Jeanne
John C.
Soung
Lucy Elfi
Kurt Buch
Süleyman
Constanze
Reinhard
Manfred
Maria
Günther
Karin
Barbara
Martina
Helga
Thomas
Hildegard
Anne
Rosanna
Laura B.
Ansgar
Janis
Bärbel
Klaus D.
Barbara
Margit
Prof. Dr. Jörg
Elke
Norbert
Magda
Volker
Ulf
Bruni
Ilse
Karin
Reinhard
Page
PAYS
Albanie
Argentine
Belgique
Bénin
Burkina Faso
Burkina Faso
Cambodge
Cambodge
Colombie
Danemark
Allemagne
Allemagne
Allemagne
Allemagne
Allemagne
Allemagne
Allemagne
Allemagne
Allemagne
Allemagne
Allemagne
Allemagne
Allemagne
Allemagne
Allemagne
Allemagne
Allemagne
Allemagne
Allemagne
Allemagne
Allemagne
Allemagne
Allemagne
Allemagne
Allemagne
Allemagne
Allemagne
Allemagne
Allemagne
Allemagne
Allemagne
20
Annexe 2. Liste des participants
Shaw
Stoll
Thöne
Tölke-Rückert
Uhl
v. Maydell
Welzel
Wiesmaier
Wilhelmsen
Duncan Adanusa
Delouis Joseph
Prasad
Satyarthi
Reddy Ragatte
Mahsunah
Kombo
Hall
Habahbeh
Sossion
Perianan
Ben Kattra
Mountassir
Lahrech
Kerperien
Kircz
Mdaghri
van Luytgaarden
Zepeda Lopez
Blyverket
Holst
Fall
Wintour
Quinn
Ozbingol
Yildiz
Mayanja
Sasagah
Lorretta
Mills
Madziva
Ndlovu
Ngoua Ngou
Pyakuryal
Albert Poyotte
Rowan
Alexandra
Ulrich
Sabine
Hans-Heinrich
Joachim
Steffen
Georg
Elsbeth
Irene T.
Lourdes Edith
Prerna
Kailash
Venkat
Dian
N’zoré Marie-Jeanne
Clayton Orlando
Khaled
Wilson
Ramanathan
Maouloud
Abdelaziz
Touriya
Trudy
Marten
Mohammed
Mario
José Antonio
Anne Kathrine
Haldis
Cheikh
Nora
Patrick
Veysi
Unsal
Teopista Birungi
Juliet Wajega
Johnson
Abby
Makomborero Osward
Sifiso
Samuel
Sagar Nath
Virginia
21
GEW
GEW
GEW
GEW
GEW
GEW
GEW
GEW
GEW
GNAT
CNEH
BWI
Global March
MV Foundation
PGRI
SYNADEEPCI
JTA
GFJTU
KNUT
MAE
SNEC-UNTM
SNE-FDT
SNE-CDT
AOb
AOb
AOb
FNV
ANDEN
UEN
UEN
SYPROS
Consultant
OIT-IPEC
Egitim Sen
Egitim Sen
UNATU
UNATU
AFT
AFT
PTUZ
ZIMTA
IEAF
IEAP
IENAC
Page
Allemagne
Allemagne
Allemagne
Allemagne
Allemagne
Allemagne
Allemagne
Allemagne
Allemagne
Ghana
Haïti
Inde
Inde
Inde
Indonésie
Côte d'Ivoire
Jamaïque
Jordanie
Kenya
Malaysie
Mali
Maroc
Maroc
Pays-Bas
Pays-Bas
Pays-Bas
Pays-Bas
Nicaragua
Norvège
Norvège
Sénégal
Suisse
Suisse
Turkey
Turquie
Ouganda
Ouganda
USA
USA
Zimbabwe
Zimbabwe
Ghana
Malaysie
Sainte Lucie
Berghmans
Sanglan
van Leeuwen
Kristel
Delphine
Fred
22
Siège IE
Siège IE
Siège IE
Page
Belgique
Belgique
Belgique
Annexe 3: Les échanges Sud-Sud
Les résumés des cinq présentations d’A. Mountassir (SNE-Maroc), Irene Duncan Adanusa (GNATGhana), Carolina Abrales (CTERA-Argentine) et D. Mahsunah (PGRI-Indonésie) et K. Al Habahbeh
(GUWT-Jordanie), sont consignés ci-dessous.
SNE-FDT, Maroc
La présentation portait sur un projet mis en œuvre au Maroc en vue de protéger les enfants contre le
travail dangereux et d'encourager leurs familles et les communautés à maintenir ou à ramener les
enfants à l'école. Le projet est centré sur les droits et accorde une attention particulière au droit à
l'éducation en tant que facteur décisif pour combattre le travail des enfants. Ce projet a permis aux
enseignants, aux élèves, aux parents et aux autorités éducatives d'œuvrer ensemble à la sensibilisation
sur la problématique du travail des enfants. L'accent porté sur le renforcement des capacités dans
l'éducation, sur les droits des enfants et sur l'analyse de la législation nationale ont soutenu les
changements de comportements parmi les enseignants. En se souciant davantage de la question du
travail infantile, les enseignants ont été plus enclins à mener des actions s'y rapportant.
L'instauration d'une meilleure communication entre élèves et enseignants a aidé les enseignants dans
leur suivi des élèves et a également concouru à générer davantage de ressources pour les écoles.
L'école organise des visites avec les élèves sur des sites où travaillent des enfants. Les échanges entre
les enfants travailleurs et les élèves favorisent une meilleure compréhension mutuelle. Suite à leurs
discussions avec les élèves, de nombreux enfants travailleurs reprennent le chemin de l'école.
Les enseignants rencontrent des parents, en particulier des mères, et débattent de l'importance de
l'éducation. À l'issue de ces entretiens, de nombreux parents ont à nouveau envoyé leurs enfants à
l'école.
À l'occasion de la Journée mondiale des enseignants (JME) et de la Journée mondiale contre le travail
des enfants (WDACL), le syndicat fait pression et plaide en faveur de l'éradication du travail infantile,
en coopération avec d'autres organisations impliquées dans la lutte contre le travail des enfants.
Les initiatives centrées sur la réduction du taux d'abandon scolaire et l'amélioration de l'éducation ont
consolidé le statut du syndicat et attiré bon nombre de nouveaux adhérents.
GNAT, Ghana
Au Ghana, il est d'usage que les enfants âgés de moins de 18 ans travaillent dans l'entreprise familiale,
car le travail en famille est perçu comme un vecteur de socialisation vers l'âge adulte. Les deux
principales raisons pour expliquer la persistance du travail des enfants incluent l'accès restreint à une
éducation de qualité et l'application limitée des lois relatives au travail infantile.
Le rôle du gouvernement vis-à-vis de la fourniture d'une éducation publique de qualité pour tous et de
la mise en œuvre effective de programmes d'élimination de la pauvreté est fondamental pour parvenir
à éradiquer le travail des enfants.
Les enseignants et leurs organisations ont engagé des actions le 12 juin dernier, dans le cadre de la
WDACL. Ils ont également élaboré des manuels de formation, ont servi de modèle au sein de leur
communauté, ont participé à la construction d'établissements scolaires sûrs et ont maintenu un bon
ratio enseignant-enseignant ainsi que des relations enseignant-élève satisfaisantes.
Il est apparu que de nombreux élèves abandonnent l'école car ils n'apprécient pas l'environnement
scolaire. De fait, les organisations d'enseignants font pression en faveur d'une amélioration de
l'environnement scolaire et de la formation des enseignants.
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Le syndicat est engagé sur la question du travail des enfants depuis 1997 et l'OIT a joué un rôle
déterminant dans la promotion d'initiatives destinées à lutter contre le travail des enfants dans le pays.
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CTERA, Argentine
En Argentine, le nombre d'enfants qui travaillent est estimé à 1.5 million et le travail infantile a
augmenté suite à l'introduction de politiques néolibérales. Les enfants âgés de moins de 2 ans ne
bénéficient d'aucun soutien de la part du gouvernement. Le syndicat a mis en lumière la responsabilité
de l'État vis-à-vis de la fourniture de l'éducation. Les enfants ont besoin de temps pour jouer et pour
apprendre mais le travail des enfants est une entrave à cela.
Le travail des enfants ne résulte pas seulement de la pauvreté. Les enfants ne veulent pas rester à
l'école. Le taux d'abandon scolaire est élevé et un élève sur quatre abandonne l'école avant d'achever
son éducation. Les enseignants doivent s'opposer à toutes les mauvaises pratiques, y compris au travail
des enfants. Les syndicats d'enseignants se sont donc investis dans le renforcement des capacités des
enseignants et dans le développement d'actions de sensibilisation au regard de la législation nationale
et internationale.
Ils s'efforcent aussi d'intensifier la sensibilisation au sein des communautés, en élaborant du matériel à
diffuser et en étant plus attentifs aux besoins des enfants.
Le CTERA vise à sensibiliser de manière accrue sur les pratiques en lien avec le travail des enfants, en
intégrant notamment des activités destinées aux enfants eux mêmes. Le syndicat implique dans cette
tâche le secteur législatif, par le biais d'actions de plaidoyer en faveur de lois visant à protéger les
enfants et en encourageant les programmes de soutien aux familles qui envoient leurs enfants à
l'école.
PGRI, Indonésie
Pour le PGRI la qualité de l'environnement scolaire, l'accès à tous les niveaux d'apprentissage et
l'achèvement des études constituent des points importants.
Le syndicat s'attache à promouvoir des programmes boursiers en direction des élèves défavorisés, dans
le but de mettre un terme à l'abandon scolaire. Le syndicat s'est également efforcé de former les
enseignants à mener des campagnes auprès des élèves et des parents et à développer des structures
d'internat pour accueillir sous un même toit, des élèves de primaire et de collège.
Le PGRI demande une hausse des budgets alloués à l'éducation; il promeut un programme d'éducation
universelle d'une durée de 12 ans qu'il souhaiterait étendre à l'enseignement supérieur.
GUWT, Jordanie
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La participation des femmes dans l'éducation est moindre (15%). La Jordanie a ratifié des Conventions
sur le travail des enfants et des programmes de sensibilisation diffusés dans les médias sont
convenablement orientés autour de questions en lien avec le travail des enfants.
Le GUWT participe au développement de stratégies et d'un réseau de soutien social en vue de ramener
les enfants travailleurs sur les bancs de l'école. Depuis 2001, le syndicat plaide en faveur de politiques
en ce sens et à partir de cette année, il sera invité à définir un nouveau cadre d'action. Désormais, les
enseignants du secteur public aussi sont organisés et interviennent en matière de lutte contre le travail
des enfants.
Le GUWT considère que l'enseignement professionnel est important, au même titre que le processus
de dialogue social, la négociation collective et les négociations syndicales.
Le tourisme et l'agriculture sont les domaines les plus affectés. Le GUWT est convaincu qu'il est
essentiel de développer et de renforcer l'aide sociale en direction des pauvres.
Annexe 4: Les syndicats d'enseignants impliqués dans la lutte contre le
travail des enfants
Des exemples des quatre meilleures pratiques relevées dans des pays du Sud et du Nord ont été
présentés par Stavri Liko (FSASH Albanie), Maouloud Ben Kattra (SNEC-Mali), Ulf Roedde (GEWAllemagne) et Loretta Johnson (AFT-USA) et sont résumés ci-dessous.
SNEC, Mali
Des milliers d'enfants sont privés d'une éducation et travaillent dans les mines, les champs de coton ou
les rizières. Le gouvernement du Mali a ratifié la Convention de l'OIT sur les droits et le travail des
enfants, mais elle n’est pas appliquée. Les cours sont traduits dans les dialectes locaux afin de renforcer
les capacités dans les écoles primaires et secondaires.
GEW, Allemagne
La fondation «Fair Childhood» met en valeur le droit à l'éducation. Dans le Nord, le public devrait être
informé sur la manière dont il peut soutenir les changements de comportements consuméristes. Le
travail des enfants doit être éradiqué. La fondation a choisi des partenaires de coopération dans le but
de garantir le succès de ses projets. Elle s'est aussi concentrée sur des produits du quotidien qui
proviennent d'un autre coin du monde et dont la production fait appel dans certains cas, à la main
d'œuvre enfantine. En septembre 2012, la fondation «Fair Childhood»a lancé une «Compétition
d'idées» en faveur de l'instauration de zones exemptes de travail des enfants en Allemagne, dans le but
de sensibiliser à la question de l'utilisation de main d'œuvre infantile dans la production des produits
que nous consommons. La fondation espère changer la perception dominante au sujet du travail des
enfants, considéré comme une problématique qui affecterait uniquement le Sud. Elle souhaite changer
les habitudes des consommateurs afin qu'ils cessent d'acheter de produits fabriqués par la main
d'œuvre infantile. Le GEW soutient les enseignants et les élèves qui examinent ces questions,
développent des projets en ce sens et visent à obtenir qu'au moins un rayon des supermarchés mette
en vente des produits identifiés comme n'ayant pas fait appel au travail infantile.
Un autre aspect de leur travail concerne la coopération avec des partenaires en Inde. Leur premier
projet est centré sur l'éducation en tant que substitut au travail des enfants dans les plantations de
coton, dans le but de rendre cette zone exempte de tout travail infantile d'ici à trois ans. La fondation
«Fair Childhood» collabore avec la fondation M.V. dans l'Andhra Pradesh, Inde. Un autre projet mené
avec la fondation Venkat, est axé sur la rémunération décente des travailleurs du coton. Une troisième
initiative mise en œuvre avec SEVA au Rajasthan, a pour objectif de sortir les enfants des carrières
pour les ramener à l'école. Enfin, au Bengale occidental (Inde), on note le lancement imminent d'un
projet visant à augmenter le nombre de filles à l'école.
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L'AFT a présenté le travail engagé auprès d'élèves du primaire issus de familles qui vivent en dessous
du seuil de pauvreté, tout en faisant remarquer que les élèves américains ne sont pas confrontés aux
mêmes conditions que les enfants travailleurs d'Inde et d'Ouzbékistan. Loretta Johnson a souligné que
les nombreuses instances en charge de la législation sur le travail ne peuvent protéger les enfants
contre le travail dangereux. L'AFT continuera à lutter contre le travail infantile et à travailler avec les
élèves et les communautés locales. Le syndicat plaide en faveur de nouvelles politiques et d'une
révision et reformulation des règlements. Dans le cadre d'une campagne intitulée: « Juste derrière chez
nous», l'AFT a développé des plans de cours destinés à attirer l'attention sur les enfants fermiers aux
États-Unis. Les membres de l'AFT s'attachent à établir un lien de confiance avec les parents afin de
ramener les enfants à l'école, et ils y sont déjà parvenus avec succès.
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AFT, USA
Le travail infantile est essentiellement présent dans le secteur de l'agriculture qui emploie près de 5000
enfants chaque année. Or, l'agriculture est un secteur dangereux et l'AFT œuvre pour sauver les
enfants des dangers liés à l'utilisation de machinerie lourde, de pesticides et autres. La Coalition contre
le travail des enfants, y compris l'AFT, a mis au défi les fermes qui font travailler des enfants. On leur a
répondu que les enfants qui travaillent dans les fermes seront de futurs fermiers. Cependant, l'AFT
s'élève contre l'acceptation pure et simple de cette opinion, qui n'est qu'une excuse pour soutenir le
travail infantile. En conclusion, Loretta Johnson a déclaré que la problématique du travail des enfants
représentait pour elle, une véritable source d'inspiration.
FSASH, Albanie
La FSASH travaille sur la question du travail des enfants depuis 2001. Le syndicat a collaboré avec la CSI,
l'IE et OIT-IPEC ainsi qu'avec les syndicats néerlandais AOb et FNV.
La FSASH a dressé une liste de nombreux exemples de bonnes pratiques:
- La collaboration entre FSASH/SPASH et d'autres branches syndicales
- L'utilisation d'accords collectifs en tant qu'instruments essentiels pour prévenir et éliminer le
travail des enfants
- L'engagement conjoint de FSASH/SPASH
- Le soutien ministériel
La liste de réalisations concrètes comprend entre autres:
- L'impact de son travail syndical auprès du ministère et du gouvernement
- L'adoption de Résolutions spéciales contre le travail des enfants, lors des Congrès de la FSAH et
de la Confédération syndicale
- Les réalisations concrètes des enseignants et des dirigeants syndicaux, avec des élèves
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Les publications suivantes ont été présentées comme déterminantes dans le cadre de leur travail:
- Manuel du BIT ACTRAV «Syndicats et travail des enfants»
- Ensemble d'outils SCREAM
- Manuel sur l'éducation non formelle
- Magazine «Tribuna Sindikale»Sindikale’
- Sites web du FSASH/SPASH