Travail sur le Silence de la Mer, de Vercors
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Travail sur le Silence de la Mer, de Vercors
LE SILENCE DE LA MER Genèse de l’œuvre Parue pendant l’occupation, 1ère œuvre clandestine des Editions de minuit. 1er titre : La Bataille du Silence, afin d’affirmer la dignité de la France cachée mais toujours vivace. C’est une nouvelle courte qui peut être transmise et parachutée sous forme de livrets. Ecrite en 1941 et publiée en 02/1942 car difficulté d’impression (pas de papier, pas d’encre, censure). Vercors est un pseudonyme, car il veut se cacher puisqu’il fait quelque chose d’illégal (résistance). Nom d’un site français pour montrer son attachement à son pays. Le Silence de la Mer est la 1ère œuvre d’un recueil de nouvelles. Réception de l’œuvre Publication d’abord clandestine en France, puis cela s’étend en Suisse, à Londres… sous le nom de Cahiers du Silence. Permet à Vercors d’être reconnu. Accueil est dans l’ensemble favorable en France, même si certains ne comprennent pas pourquoi l’Allemand n’est pas « méchant ». En 1945, rajout de textes pour convenir au plus grand nombre et adaptation au théâtre en 1949. Dimension symbolique de l’œuvre Titre Le Silence = manière de se battre, forme de résistance. De la Mer = symbolise RU (île) qui est un lieu phare de la résistance. Titre symbolise la résistance passive de certains français attachés à leur nation. Sujet Occupation allemande de la France, rejet des soldats étrangers par la population française. Ils acceptent plus ou moins d’être occupés (fatalité), mais pas l’occupant. Personnages - Oncle : narrateur-témoin (1ère personne), observe ce qui se passe autour de lui, description des gestes qui en disent souvent plus long que le silence. Seul à parler (avec l’Allemand) avec des guillemets (mais très peu). Toutes ses pensées nous sont données, celles sur l’Allemand et sur les petits faits de la vie quotidienne. Modèle du vieux français droit dans ses bottes qui accepte le cours inévitable des choses, mais refuse qu’il modifie sa vie. - Nièce : représente pureté, soif d’honnêteté, transparence de son opinion bien que silencieuse tout au long de l’histoire (opposition d’Ebrennac). Nièce = allégorie de la France soumise en apparence mais pas dans son cœur. Couple suppose de la nièce et de l’Allemand (couleur des joues, échanges de regard) symbolise la paix retrouvée entre la France et l’Allemagne après la guerre et qui « se marieront » (symbole déjà repris dans la littérature française). - Allemand : seul qui a un nom Werner Von Ebrennac. Seul qui parle quotidiennement avec des rituels « Je vous souhaite une bonne nuit », mais aussi éléments nouveaux de sa vie à chaque fois qu’il parle. Il aime la France et veut que les 2 pays soient réconciliés (lui et nièce). A foi en son pays et en la France. Idéaliste qui va avoir désillusion à Paris car il s’aperçoit que l’Allemagne veut au contraire briser la France. Sentimental, musicien érudit (aime la littérature française), poli, veut montrer que tous les Allemands ne sont pas des brutes même si n’a pas d’autre choix que d’obéir aux ordres de son pays. Pour ne pas voir la France détruite, va aller combattre à l’Est. Respectueux de ses hôtes car s’habille en civil, ne s’assoit pas sans leur permission… Continue à leur parler en espérant qu’un jour ils lui répondent. Dernier jour : demande à entrer = demande permission de faire ses adieux et de s’excuser pour le mal fait et qu’il va être fait à la France. Représente idéal pacifiste. Choix d’écriture Alternance entre discours (Allemand qui parle) et récit (point de vue de l’Oncle). Oncle = narrateur-témoin qui oppose une résistance passive même si finit par se prendre d’affection pour l’Allemand. Ebrennac aime la France plus que certains français et on le voit à travers ses paroles, remarques. Persuadé que la France va guérir l’Allemagne de son « petit coup de folie » (nazisme, Hitler), et qu’elles pourront ensuite faire de grandes choses avec la paix (mariage). Grand sentimental, désillusion quand s’aperçoit que l’Allemagne veut écraser l’âme de la France. Point de vue peu commun car c’est un Allemand qui veut sauver la France. Thèmes dominants = anecdotes de l’Allemand (surtout culture française), résistance passive (silence), communication par gestes, désillusion des croyances de l’Allemand.