Saveurs marseillaises - Insider Publications
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Saveurs marseillaises - Insider Publications
Saveurs marseillaises En approchant des champs, vous découvrez des silhouettes courbées, penchées de toute évidence sur un labeur délicat, le sol est un tapis violet composé de milliers de minuscules boutons de crocus, une fleur dont les stigmates offrent au monde son épice la plus chère, le safran et dont, à cette époque de l’année, la récolte laborieuse bat son plein. Comment définiriez-vous la cuisine marseillaise au-delà de la bouillabaisse ? Marseille est à la croisée de la Provence, de la Méditerranée et de l’Afrique du Nord. Cet emplacement de choix, riche de ces héritages, lui confère une culture culinaire colorée et parfumée. L’ail et l’huile d’olive en sont ses ingrédients phares et cette cuisine, haute en couleurs et en saveurs, fait la part belle aux légumes et aux poissons. Qu’il s’agisse aussi des viandes, des poissons, des fruits ou des légumes, Marseille regorge de produits de grande qualité. Il suffit de se rendre sur les marchés de la ville pour en faire le constat. La variété et la qualité sont toujours au rendez-vous, tout comme il sera possible de découvrir les produits biologiques de petits producteurs, une belle tapenade, une anchoïade. Pour moi, la cuisine marseillaise est une cuisine colorée et savoureuse, qui reflète bien l’identité multiculturelle de cette ville fascinante. Marseille étant une ancienne ville grecque, y-a-t-il des influences dans la tradition culinaire marseillaise ? Evidemment, les influences grecques sont bien là, présentes dans notre cuisine, grâce notamment à l’héritage que les Phocéens ont apporté à la cité en la fondant, en 546 avant JC. Il est probable que notre bonne bouillabaisse provienne des descendants de Protis et Gyptis, lorsque les premiers marseillais mangeaient alors un simple ragout de poisson nommé « Kakavia », qui a donné au fil du temps la fameuse Bouillabaisse ! Durant vos séjours en Grèce, quels plats grecs aimeriez-vous déguster ? Pourquoi ? Au-delà de la traditionnelle Moussaka, que j’ai pu déguster dans les restaurants de Plaka, la cuisine grecque m’attire car j’aime les plats authentiques et de terroirs. Alors évidemment les bonnes tavernes de bord de mer proposent toujours un excellent choix de poissons ou des produits que nous retrouvons chez nous comme les poulpes ou les calamars, cependant je suis assez attiré par ce que nous pouvons découvrir à l’intérieur de la Grèce, par des plats que nous pouvons déguster sur la « platia », la place du village, comme par exemple un agneau à l’aubergine ou au citron, qui aura mijoté dans la marmite. Un ami du Sofitel d’Athènes veut aussi me faire découvrir sa région du Pélion et son « spetsofaï ». Ma prochaine étape sûrement. Venant d’une autre ville de bord de mer, que pensez-vous d’Athènes comparée a Marseille ? Un lien culturel unit les deux villes. Nous y trouvons beaucoup de similitudes : l’ouverture sur la mer, deux cités à la croisée des cultures de l’occident et de l’orient. Evidemment, Athènes possède une histoire fascinante et l’Acropole qui surplombe la ville offre en permanence cette image à la beauté immuable. Et autour de ce lieu sacré, la ville se développe, tentaculaire, condensée, vivante. C’est ce que j’aime à Athènes, tout comme à Marseille : nos deux villes se font écho. Pouvez-vous partager avec nous une des vos recettes fétiches ? Il me semble inévitable de vous présenter la recette de l’incontournable Bouillabaisse. Et comme dirait un chanteur bien connu de chez nous : « Pour faire une bonne bouillabaisse, les courageux prennent leur canne et vont euxmêmes la pêcher ! », ce que nous avons fait avec Fanis, le chef du Sofitel d’Athènes, pour régaler les clients de l’hôtel durant cette belle semaine marseillaise ! Bouillabaisse Marseillaise Recette pour 8 personnes Ingrédients • Rougets – 6 pièces – environ 400 gr • Saint Pierre – 2 kg • Baudroie (lotte) – 1,5 kg • Congre – 1,5 kg • Rascasses – 800 gr • Petits poissons de roche (ne pas les vider pour la soupe) – 2 kg • 4 oignons • 4 carottes • 4 bulbes de fenouil frais • 1 tête d’ail • 200 gr de fenouil fagot sec • 150 gr de concentré de tomate • 8 tomates fraîches • 6 grosses pommes de terre • 20 cl de vin blanc doux (Noilly Prat ou équivalent) • 10 cl de pastis • 3 étoiles de badiane • 2 oranges • 5 pièces de cardamome • 3 clous de girofles • 2 piments oiseaux, piment en poudre • 1 litre d’huile d’olive. Pour la rouille 3 œufs, 8 gousses d’ail, 50 cl d’huile d’olive, safran en poudre ou spigol, croutons frottés à l’ail. Préparation Tailler en mirepoix la garniture aromatique (oignons, carottes, fenouil, tomates, oranges, tête d’ail coupée en deux dans le sens de la longueur). Faire revenir à l’huile d’olive les oignons, les carottes, le fenouil et l’ail. Ajouter les petits poissons de roches et les faire revenir. Ajouter ensuite le concentré de tomates et le laisser cuire doucement. Déglacer avec le pastis, faire réduire d’un tiers. Ajouter le vin blanc doux et faire réduire d’un tiers également. Mouiller à l’eau à hauteur et laisser mijoter. Ajouter les épices. Laisser mijoter environ 2 heures. Une fois la soupe de poisson cuite, passer la soupe à la moulinette (petit tamis). Faire bouillir, filtrer et rectifier l’assaisonnement. Ajouter 8 cl de jus d’orange, piment en poudre, sel, poivre, pastis et huile d’olive. Votre soupe est terminée. Disposer ensuite dans le fond d’une marmite les pommes de terre, ainsi que les différents poissons suivant la grosseur du plus gros au plus petit. Mouiller avec la soupe de poisson et cuire les poissons environ 30 minutes. Monter la rouille (mixer l’ail frais, ajouter 3 jaunes d’œufs, sel et poivre, ajouter progressivement l’huile d’olive). Ajouter une pincée de safran en poudre pour la colorer. Préparer les croutons frottés à l’ail et servir.