RÉSUMÉS ANALYTIQUES

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RÉSUMÉS ANALYTIQUES
Le chevet de la collégiale Saint-Quiriace de Provins : l’œuvre d’Henri Ier Le Libéral, par Arnaud Timbert
À bien des égards le chevet de la collégiale Saint-Quiriace de Provins peut être considéré comme un monument fondateur de l’art gothique ; en s’inspirant tout autant de l’architecture normande et de celle du Bassin parisien, en poussant les capacités techniques du moment dans la perspective de
mettre en exergue les caractères fondamentaux d’une nouvelle expression plastique, le Maître de Saint-Quiriace a créé un monument dont l’esthétique
(ouverture maximale des espaces tempérée par une individualisation nuancée de ces derniers), l’équilibre des proportions entre les niveaux et la technicité (préfabrication et standardisation du décor sculpté) sont les formes les plus représentatives de l’architecture gothique en devenir. Débutée dès la
décennie 1150 sous l’impulsion du comte Henri Ier Le Libéral, cette œuvre annonce en effet les grandes réalisations des années 1190-1200.
Le transept et la nef de la collégiale Saint-Quiriace de Provins, par Alexandra Gajewski
La construction de Saint-Quiriace de Provins, arrêtée vers 1170-1180 après l’édification du chœur, reprend au XIIIe siècle avec l’érection du transept
et de deux travées de la nef. L’ouvrage demeure inachevé jusqu’au XVIe siècle où sont exécutés le voûtement de la nef et la façade ouest. La datation des
parties du XIIIe siècle reste controversée du fait des difficultés d’interprétation que pose la seule source connue. Toutefois, l’examen de certains aspects
économiques et politiques et du contexte architectural permet d’échafauder quelques hypothèses. Ainsi, les bons rapports entre les chanoines et les
comtes de Champagne, l’essor des foires et de l’activité drapière, l’augmentation du nombre des paroissiens seraient autant de conditions favorables à la
réouverture du chantier, vraisemblablement vers 1238 ou peu après, suivie sans doute d’une accélération de la cadence des travaux entre 1247 et 1258,
date de l’excommunication du chapitre.
Les polychromies architecturales de la collégiale Saint-Quiriace de Provins, par Anne Vuillemard
Le chœur de Saint-Quiriace de Provins conserve trois polychromies superposées, dégagées autour de 1970. Chacune de ces ornementations est une
nouvelle version de l’édifice, tributaire à la fois de l’état précédant et d’un contexte culturel particulier. La première polychromie est la mieux conservée.
Postérieure à 1180, elle se compose d’un faux appareil à fond beige et de joints rouges dont le nombre diffère entre les travées droites et l’abside,
de manière à offrir un véritable parcours visuel. À la sobriété de ce décor, qui ne transforme que faiblement le travail du maître d’œuvre, s’oppose la
richesse de la seconde polychromie, probablement réalisée durant la seconde moitié du XIIIe siècle. Sur les assises feintes en ocre jaune avec de simples
joints blancs, les articulations sont soulignées de façon beaucoup plus appuyée que le mur grâce à l’emploi de couleurs vives. Alors que ces deux
premières polychromies sont des peintures architectoniques, entretenant une subtile dialectique avec la structure, le décor du XVIe siècle comprend essentiellement des motifs végétaux.
Le château de Sainte-Hermine (Vendée) : archéologie de la demeure d’un seigneur huguenot du début du XVIIe siècle, par Alain Delaval
Le château de Sainte-Hermine, proche de Fontenay-le-Comte, fut rebâti sur les bases d’un ancien château-fort des ducs de La Trémoïlle, siège de la
baronnie de Sainte-Hermine, par le gentilhomme huguenot Jacques des Nouhes, seigneur de La Tabarière, gendre du gouverneur huguenot de Saumur
du Plessis-Mornay. Ce château-résidence neuf, resté inachevé et qui conserve une tour du château précédent, fut construit en 1620 par un maître-maçon
par ailleurs inconnu, Mathurin Bernard.
Cette demeure se compose d’un corps de logis cantonné de la tour ancienne à l’est, d’un pavillon résidentiel à l’ouest et de l’amorce d’une aile en
retour au nord-ouest, jamais construite, peut-être destinée à recevoir une galerie. Ce château, resté inoccupé après la mort de madame des Nouhes et de
ses deux fils, puis durant la majeure partie du XVIIIe siècle, fut transformé intérieurement dans les années 1830 par le vicomte de La Poëze, puis en 1877
par Armand-Eugène Landois.
De nouveaux travaux d’aménagements intérieurs ont permis de mettre au jour des fragments de revêtements peints originels, notamment une
chambre entièrement peinte d’un décor héraldique aux armes royales, probablement exécuté à l’occasion de la visite du roi Louis XIII au mois d’avril
1622.
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ENGLISH SUMMARIES
(Traduction Patricia Stirnemann)
The chevet of the collegiate church of Saint-Quiriace at Provins: thework of Henry Ier the Liberal, by Arnaud Timbert
In many respects the collegiate church of Saint-Quiriace at Provins can be considered to be a seminal monument in gothic art. Inspired by the architecture of both Normandy and the Paris basin, the Master of Saint-Quiriace forces the capacities of the technical means available to highlight the fundamental characteristics of a new plastic expression. The monument has an aesthetic (maximum opening of spaces, tempered by their individualisation),
a balance of proportions between levels, and a technicity (prefabrication and standardisation of the sculpted decoration) that are hallmarks of gothic
architecture in its youth. Begun in the 1150s under the aegis of Henry the Liberal, this work announces the great constructions of the decade 11901200.
The transept and nave of the collegiate church of Saint-Quiriace at Provins, by Alexandra Gajewski
The construction of Saint-Quiriace at Provins stopped around 1170-1180, after the raising of the choir; the transept and two bays of the nave were
built in the thirteenth century. The church remained unfinished until the sixteenth century when the vaulting of the nave was completed along with
the west façade. The dating of the campaign undertaken in the thirteenth century remains controversial, as the only known source is difficult to interpret. Nonetheless, one can make a few hypotheses based on an examination of economic and political aspects and of the architectural context. The good
relations between the canons and the counts of Champagne, the development of the fairs and cloth industry, and the increasing number of parishioners
provide conditions that would have favored a new building campaign, probably around 1238 or slightly later, with the likelihood of more intense activity between 1247 and 1258, the date when the chapter was excommunicated.
The architectural polychromy of the collegiate church of Saint-Quiriace at Provins, by Anne Vuillemard
The choir of Saint-Quiriace at Provins preserves three superposed layers of polychromy, brought to light around 1970. Each of these ornamentations is a new version of the edifice, deriving from the previous state and from a particular cultural context. The first polychromy is the best preserved.
Datable after 1180, it is composed of a faux appareil of painted beige ground and red joins differing in number between the right bays and the apse in
such a way as to offer a truly visual journey through space. Unlike this sober decoration, which scarcely differs from the work of the master mason, the
second polychromy, probably undertaken in the second half of the thirteenth century, is quite rich. On a ground of yellow ochre with white joins, the
articulations, painted in bright colours, are underlined much more than the wall. Whereas the first two polychromies are architectonic, maintaining a
subtle dialectic with the structure, the sixteenth-century decoration consists essentially of floral motifs.
The Château of Sainte-Hermine (Vendée) : archaeology of an early seventeenth-century seigniorial Huguenot residence, by Alain Delaval
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The Château of Sainte-Hermine, near Fontenay-le-Comte, was rebuilt on the foundations of the former fortified castle of the dukes of La Trémoïlle,
seat of the barony of Sainte-Hermine, by the Huguenot gentleman Jacques des Nouhes, lord of La Tabarière and son-in-law of the Huguenot governor
of Saumur du Plessis-mornay. The new château-residence, which remained unfinished and incorporated one tower from the earlier castle, was constructed in 1620 by an otherwise unknown master-mason, Mathurin Bernard.
The dwelling is composed of a central building abutting the older tower to the east, a residential pavilion to the west, and the beginnings of a wing
to the north-east, which was never built and may have been intended to house a great hall. The château remained unoccupied after the death of madame
des Nouhes and her two sons and during most of the eighteenth century. In the 1830s the interior was remodelled by the viscount de La Poëze, and in
1877 by Armand-Eugène Landois.
Recent work on the interior has revealed fragments of the original painted revetments, notably in a chamber entirely decorated with the royal arms,
probably executed for the visit of King Louis XIII in April, 1622.
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DEUTSCHE ZUSAMMENFASSUNG
(Traduction Andreas Curtius)
Der Chor der Stiftskirche Saint-Quiriace in Provins: das Werk von Heinrich I. dem Freigebigen, von Arnaud Timbert
In mancher Hinsicht kann der Chor der Stiftskirche Saint-Quiriace von Provins als ein Gründungsdenkmal der Gotik betrachtet werden ; indem
er sich sowohl an der Architektur der Normandie als auch der des Pariser Beckens orientiert, indem er die aktuellen technischen Möglichkeiten ausschöpft, um die grundsätzlichen Wesenszüge einer neuen plastischen Ausdruckskraft unter Beweis zu stellen, hat der Meister von Saint-Quiriace ein
Denkmal geschaffen, dessen Ästhetik (maximale Öffnung der Räume, gemildert durch eine fein abgestufte Individualisierung letzterer), dessen
Gleichgewicht der Proportionen zwischen den Stockwerken und dessen technische Vollkommenheit (Vorfertigung und Standardisierung der skulpturalen Zierelemente) die charakteristischsten Formen der künftigen gotischen Architektur sein werden. In den 1150er Jahren unter der Initiative von Graf
Heinrich I. dem Freigebigen (Henri I. le Libéral) begonnen, kündigt dieses Werk nämlich in der Tat die großen Bauten der Zeit um 1190-1200 an.
Das Querhaus und das Langhaus der Stiftskirche Saint-Quiriace in Provins, von Alexandra Gajewski
Der Bau der Kirche Saint-Quiriace in Provins, der gegen 1170-1180 nach der Erstellung des Chores unterbrochen worden war, wurde im 13.
Jahrhundert wiederaufgenommen mit der Errichtung des Querhauses und zweier Joche des Langhauses. Das Werk blieb bis zum 16. Jahrhundert unvollendet, in dem die Einwölbung des Langhauses und die Westfassade ausgeführt werden. Die Datierung der Teile des 13. Jahrhunderts ist immer noch
umstritten durch die Interpretationsschwierigkeiten, die die einzige bekannte Quelle bereitet. Dennoch lässt die Untersuchung bestimmter wirtschaftlicher und politischer Aspekte und des architektonischen Kontexts es zu, einige Hypothesen aufzustellen. So sind etwa die guten Beziehungen zwischen
den Kanonikern und den Grafen der Champagne, der Aufschwung der Messen und der Tuchherstellung und das Anwachsen der Pfarrgemeinde gleichermaßen gute Voraussetzungen für die Wiederaufnahme der Bauarbeiten, wahrscheinlich um 1238 oder bald danach, zweifelsohne gefolgt von einer
Beschleunigung der Arbeiten zwischen 1247 und 1258, dem Datum der Exkommunizierung des Kapitels.
Die architektonischen Farbfassungen der Stiftskirche Saint-Quiriace in Provins, von Anne Vuillemard
Im Chor von Saint-Quiriace in Provins sind drei übereinanderliegende Farbfassungen erhalten, die um 1970 freigelegt wurden. Jede dieser
Ausschmückungen ist eine neue Version des Gebäudes, die einerseits vom Vorzustand, andererseits vom jeweiligen kulturellen Umfeld abhängig ist. Die
erste Fassung ist die am Besten erhaltene. Nach 1180 entstanden, setzt sie sich zusammen aus einem Scheinmauerwerk mit beigefarbenem Hintergrund
und roten Fugen, deren Anzahl sich zwischen den geraden Jochen und der Apsis unterscheiden, so dass ein regelrechter visueller Rundgang entsteht.
Der Nüchternheit dieser Ausschmückung, die nur schwach die Leistung des Baumeisters umsetzt, steht der Reichtum der zweiten Fassung entgegen,
die wahrscheinlich in der zweiten Hälfte des 13. Jahrhunderts ausgeführt wurde. Auf den gelbockerfarbigen, vorgetäuschten Steinschichten mit einfachen weißen Fugen werden die Bauglieder sehr viel pointierter unterstrichen als die Wand, dank der Verwendung von kräftigen Farben. Während die
beiden ersten Farbfassungen Architekturmalerei sind, die einen subtilen Dialog mit der Struktur führen, besteht der Dekor des 16. Jahrhunderts im
Wesentlichen aus pflanzlichen Motiven.
Das Schloss von Sainte-Hermine (Vendée) : Archäologie eines hugenottischen Herrensitzes vom Beginn des 18. Jahrhunderts, von Alain Delaval
Das Schloss von Sainte-Hermine in der Nähe von Fontenay-le-Comte wurde auf den Fundamenten einer ehemaligen Burg der Herzöge von La
Trémoïlle, dem Sitz der Herrschaft von Sainte-Hermine, durch den hugenottischen Edelmann Jacques des Nouhes, Herrn von La Tabarière, und
Schwiegersohn des hugenottischen Gouverneurs von Saumur, du Plessis-Mornay, wiedererrichtet. Diese neue Schlossresidenz, die unvollendet geblieben ist und einen Turm des Vorgängerbaus einbezieht, wurde im Jahre 1620 von einem ansonsten unbekannten Steinmetzmeister namens Mathurin
Bernard erbaut.
Der Adelssitz setzt sich zusammen aus einem Hauptgebäude (Corps de Logis), das umgeben ist von dem älteren Turm im Osten, von einem
Wohntrakt im Westen, und von dem Stumpf eines rückwärtigen Flügels im Nordwesten, der niemals gebaut wurde, und der vielleicht eine Galerie aufnehmen sollte. Dieses Schloss, das nach dem Tode von Madame des Nouhes und ihren beiden Söhnen unbewohnt blieb und den größten Teil des 18.
Jahrhunderts leer stand, wurde in den 1830er Jahren durch den Vicomte de La Poëze im Inneren umgestaltet, sowie um 1877 durch Armand-Eugène
Landois.
Durch neue Umbaumaßnahmen im Inneren konnten Fragmente originaler, bemalter Wandverkleidungen freigelegt werden, insbesondere ein vollständig mit einem heraldischen Dekor von königlichen Wappen ausgemaltes Zimmer, der wahrscheinlich anlässlich des Besuchs von König Ludwig XIII.
im April 1622 ausgeführt wurde.
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