et la lumiere fut
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et la lumiere fut
…ET LA LUMIERE FUT ! Trop souvent négligé, l’éclairage général déficient de votre salle de soins est à l’origine de vos céphalées chroniques et de votre presbytie. Vous le savez et pourtant vous ne réagissez pas. Découverte d’un concept mal connu et mal exploité : la lumière. QU’EST-CE QUE LA LUMIERE ? La lumière est un ensemble de radiations électromagnétiques visibles par l’œil. Il existe entre autres 4 unités pour mesurer l’éclairement : • Le flux lumineux est mesuré en lumen (lm) On mesure ainsi le flux émis par une lampe. Une lampe de 100 W halogène donne environ 2000 lumen, une lampe fluorescente de dernière génération de 100 W donnerait 10 000 lumen. • L’intensité lumineuse émise dans une direction donnée est mesurée en candela (cd) Un spot ha logène envoie toute sa lumière dans un angle étroit, un tube fluorescent éclaire dans toutes les directions. On mesure en candela l’intensité de ces sources. • L’éclairement est mesuré en lux (lx) Le lux est l’unité qui sert à mesurer la quantité de lumière recue par une surface • Luminance ou brillance d’une source lumineuse ( ou d’une surface) se mesure en Candela par m². C’est la mesure de la brillance d’une surface Un spot halogène de 20 Watt ( 400 lumen) est beaucoup plus brillant (éblouissant) qu’un tube fluorescent de 60 Watts ( 6000 lumens), car la surface d’émission est beaucoup plus petite et la lumière dirigée. ü Le rendu des couleurs s’exprime en %. La lumière du jour comprend 100% des ondes lumineuses visibles par l’œil. Une source de lumière noire 15%, une bonne source chromatique plus de 90%. La couleur des corps est due à la réflexion sélective qu’ils exercent sur la lumière incidente. Ainsi, un objet rouge retient les violet, bleu, jaunes et ne réfléchit que les ….rouges. Cependant si la source d’éclairement ne comprend pas de rouge, le corps « rouge » paraît « noir », voir la lumière noire des boites de nuit. De ce fait, on comprend l’intérêt de posséder des sources de lumière dont les caractéristiques se rapprochent de celles de la lumière naturelle afin d’éviter les erreurs de choix de teinte. ü La température de couleur s’exprime en degrés kelvin (°K). La lumière moyenne du soleil à midi a une température de couleur de 4 880°K et le ciel couvert au nord correspond à 6 470°K. Cette dernière est considérée comme équilibrée en ce qu’elle contient « à peu prés la même quantité de toutes les couleurs visibles par l’œil » Une mesure théorique simplifiée de la lumière du jour est de 100% IRC et 6 500°K. LA COULEUR DE LA LUMIERE ET SON INFLUENCE SUR LE COMPORTEMENT La diminution (augmentation) de la quantité de lumière solaire et son changement de couleur en fin(début) de journée entraînent un ralentissement(accélération) du rythme cardiaque et l'assoupissement(l’éveil). La couleur bleue donne une sensation de froid,le rouge une impression de chaleur et le jaune rassure. Ces exemples démontrent que nous sommes étroitement conditionnés par notre environnement lumineux. La règle de KRUITHOF met en évidence notre perception de la lumière en fonction de la couleur de la lumière et de la quantité d'éclairement. REGLE DE KRUITHOF Ainsi pour reproduire artificiellement l'effet reposant d'un crépuscule, on utilisera des sources "chaudes" comme des lampes à incandescence ou des halogènes et un éclairage modéré et non éblouissant (indirect). De même dans une salle d’attente. Dans des bureau, ou une salle de stérilisation, dans un couloir de liaison, on utilisera une lumière plus froide à environ 500 lux d’éclairement. Enfin dans un cabinet on passera à 5200 °K au moins sous 500, 1000 voire 1500 lux maxi d’éclairement selon les zones concernées. Le chirurgien-dentiste passe la quasi-totalité de son temps de travail au fauteuil, sous une lumière artificielle : une moyenne de 2 000 heures par an soit 80 000 heures dans une vie professionnelle. Même s’il trouve parfois plaisant de disposer d’une ouverture vers l’extérieur, la lumière du soleil contribue peu et très irrégulièrement à l’éclairage de la salle de soins. Réussir l’éclairage d’un cabinet dentaire est essentiel. ü Vos yeux et votre condition générale sont totalement dépendants d’une bonne lumière. La « machine » la plus importante de votre cabinet c’est vous. Si vous ne fonctionnez pas bien, aucune de vos petites merveilles de technologie, acquises à prix d’or, ne vous suppléera ü Cela conditionne l’ impression générale que vos patients retiendront du cabinet. Au même titre que l’agencement, la distribution des locaux et la circulation des personnes. Si les études d’implantation et de circulation des locaux font toujours l’objet d’une attention soutenue, c’est rarement le cas de l'éclairage, parent pauvre du budget d’installation ou de réaménagement de cabinet. La perte d'acuité visuelle est la conséquence la plus évidente de cette négligence , puis la fatigue provoquée affecte à la fois la stabilité nerveuse du praticien et sa résistance physique ; Les maux de tête s’ensuivent, ponctuels d’abord, le praticien s’y habitue et les laisse s’installer de façon chronique, "ça fait partie du métier" se dit- il. De même, les performances de l’équipe s’en verront altérées, tout comme l’image que les patients retiendront de la salle de soin Entre l’inflation des performances des éclairages dentaire et les préconisations de l’architecte dont les préoccupations décoratives prennent le pas sur les contraintes de l’exercice de la dentisterie, quelle démarche suivre et comment faire son choix ? UNE LUMIERE DE BONNE QUALITE La première condition pour réaliser un éclairage de bonne qualité est d’obtenir une lumière de bonne qualité. Pour cela, il faut reproduire artificiellement la lumière du jour. Plutôt que de se perdre en débats interminables sur la température exacte de lumière (exprimée en degré Kelvin), il suffit de se reporter aux normes ISO 9680 et DIN 67505 qui indiquent que la couleur de la lumière artificielle en cabinet dentaire doit être comprise entre 4 500 et 6 000°K et respecter un indice de rendu des couleurs de 90 %. Ainsi la faculté de l'éclairage artificiel à reproduire les couleurs visibles par l'œil humain est au moins de 90 % de ce qu'il peut voir à la lumière naturelle, les trois couleurs de base (le bleu, le jaune et le rouge) étant représentées de manière quasi égale. Dans ce cas, les ondes lumineuses de l’éclairage rendront visibles toutes les nuances de couleur du corps qu’elles éclairent. Pourquoi cette référence à la lumière du jour ? D’abord parce que c’est celle avec laquelle notre œil a évolué depuis la naissance de l’humanité. Ensuite, parceque cette lumière est, avec la nourriture, notre seule source d'énergie. Les nombreuses applications de la lumière dans le domaine du soin médical en atteste :, seule la lumière du jour permet de minimiser la fatigue générée par l’effort ainsi que le juste choix d’une teinte. On pourra donc aussi le faire, le soir ou les jours de pluie et de ne pas prendre des rendez-vous de prises de teinte uniquement au mois de juin à midi quand il fait beau. UNE BONNE REPARTITION DE LA LUMIERE Une autre problématique réside dans la répartition de la lumière en intensité tout en évitant de créer des contrastes trop forts qui obligeraient l’œil à trop d’accommodations. Le praticien travaille sur 3 zones aux fonctions différentes : La bouche, la zone de préhension des instruments (environ 1 m autour du praticien) et le reste de la salle de soins. L’œil du praticien passe des milliers de fois par jour d’une zone à l’autre, provoquant à chaque passage une réaction de l’iris qui se ferme ou s’ouvre pour s’adapter aux changements d’intensité de la lumière. Après quelques années à ce régime, l’œil se fatigue et s’abîme. On comprend aisément que moins il y a de contraste entre ces trois zones, moins l’œil du praticien fait d’efforts d’adaptation. En revanche, on comprend également qu’il n’est pas possible d’éclairer toute la pièce comme on éclaire la cavité buccale. Le bon éclairage aura donc une répartition graduelle. La zone de la cavité buccale (dite opératoire) devrait être éclairée entre 8 000 et 12 000 Lux - pour permettre au praticien de voir ce qu’il fait – par une lumière comprise entre 4 500 et 6 000 degrés Kelvin. C’est en général le scialytique qui assure cette fonction. La norme DIN 67505 recommande pour la zone de préhension des instruments (dite de travail) une moyenne de 1 000 Lux . Pour le reste de la pièce (dite zone de circulation), la norme accepte un éclairage moyen de 500 Lux. La fonction des plafonniers est donc d’assurer le bon éclairage de ces 3 zones. Il est préférable d’utiliser un appareil « direct+indirect », qui peut également assurer l’éclairage du plafond. Ce dernier participe alors à la diffusion et à la répartition de la lumière au plus grand profit du patient. Ce dernier échappe alors à l’éblouissement par contraste entre la dalle éclairée et un plafond sombre.. Par ailleurs, l’utilisation de ballasts électroniques d’alimentation (par opposition aux traditionnels starters) permet d’éviter les effets stroboscopiques des tubes fluorescents. Pour le patient, le respect de contrastes suaves entre les différentes zones et un éclairage non éblouissant sont des éléments de diminution du stress. Retenons qu’il lui faut passer de la quiétude de la salle d’attente à la blancheur de la zone opératoire. Lui faciliter ce moment diminue son anxiété, le rend plus facile à soigner et lui laissera un souvenir plus agréable. On veillera à supprimer tout contact direct de l’œil du patient avec les sources lumineuses comme les ampoules de scialytique, les tubes du plafonnier ainsi que les sources lumineuses des éclairages périphériques : appliques, halogènes sur pied etc. Evitez également le mélange de sources de qualités trop différentes, par exemple des halogènes très chauds (tirant vers le jaune) associés à des tubes lumière du jour, beaucoup plus blancs, donnent une lumière « jaune sale ». Que ce soit chez vous ou dans votre cabinet, évitez de subir les conséquence d’un éclairage inadapté: les connaissances actuelles en éclairage vous permettent d’éviter à votre œil ces agressions qui lui font du mal et qui influenceront grandement votre forme physique, nerveuse et votre comportement. DES ECLAIRAGESFACILES A NETTOYER Les éclairages sont des nids à poussières, notamment les plafonniers au-dessus du fauteuil, mais c’est également vrai des appliques. En règle générale, plus ils sont sophistiqués, plus ils sont fastidieux à nettoyer. Les couches de poussière non seulement altèreront la qualité de la lumière, mais réduiront également son intensité de 60 à 70 %. Sans parler de la prolifération de bactéries juste au-dessus du fauteuil (les spores qui se développent au cabinet aiment bien la chaleur) qui rendent vains les efforts d’asepsie et de nettoyage pourtant fortement respectés au fauteuil. Que dire de la sensation de "pas net" sous les yeux du patient (il n’a que ça à faire pendant les soins : regarder le plafond). DES ECLAIRAGESQUI CONSOMMENT PEU Les progrès en terme de consommation d’énergie et de durée de vie des sources de lumière ne sont plus à démontrer, Ils ont même gagné les habitations, les immeubles de grande hauteur, les usines, les bureaux et les rayons de votre supermarché préféré. Les chiffres sont éloquents, la fluorescence produit avec un watt 5 fois plus de lumière qu'un halogène donc un tube de 60 watts donne autant de lumière qu'un allogène de 300 watts. La production de chaleur est a l'inverse. De même entre un éclairage dernière génération et un vieux lumière néon la consommation de courant a été divisée par 5. Aujourd'hui les immeubles de bureau sont éclairés en permanence. En effet, le nombre des allumages/éteignages diminue la durée de vie des tubes. Il a été calculé que l'augmentation de la fréquence de renouvellement des tubes représentent un coût supérieur a celui du courant consommé pendant les heures d'inoccupation des bureaux. DES ECLAIRAGESQUI NE CHAUFFENT PAS A l’heure de la généralisation de la climatisation (qui permet en général de gagner 3 à 4 degrés l’été par rapport à la température extérieure) l’installation d’halogènes, générateurs de chaleur, fera travailler beaucoup plus les groupes de froid et donc consommer plus d’énergie en même temps qu’elle réduira la durée de vie des installations ! Il faut avoir recours à la fluorescence électronique qui permet d’éviter les échauffements parasites. et les ventilateurs bruyants, par ailleurs grands agitateurs de poussière. DES ECLAIRAGESPAS TROP LAIDS La préservation de votre œil reste l’objectif principal de vos choix d’éclairage. Cependant, il n’est pas contre- indiqué d’acquérir un éclairage esthétique. A l’inverse, ces critères d’esthétique sont souvent prioritaires pour les architectes inexpérimentés en conception de cabinets dentaires, comme pour les conjoints de praticiens qui "s’occupent de la décoration". Ne vous laissez pas tenter par les sirènes du design : votre œil y gagnerait peut-être en plaisir mais y perdrait à coup sûr en performance et durée de vie. Ne vous souciez pas trop non plus de l’avis du patient sur la beauté supposée de votre luminaire. D’abord parce que ce n’est pas ce qu’il est venu chercher, ensuite parce que l’expérience montre qu’il sera beaucoup plus sensible à la qualité de la lumière qu’à la beauté du lustre. QUE FAIRE DEMAIN ? Refusez dès demain de faire subir à vos yeux (que se soit à la maison ou au cabinet ou au volant) des agressions aussi néfastes à votre santé physique et nerveuse. Aucune lumière ne doit demander le moindre effort à votre œil : ni plissements des paupières, ni accommodations pénibles, ni autres difficultés. Faîtes intervenir votre distributeur de matériel et demandez- lui de réaliser (gratuitement) une analyse détaillée de l’éclairage de votre cabinet par un logiciel spécifique (par exemple RELUX chez degré K). Les effets de l’ambiance lumineuse sont bien connus des amateurs de films policiers où l’interrogatoire du suspect a lieu sous un éclairage violent destiné à l’éblouir et à diminuer sa résistance nerveuse, à augmenter son stress, à réduire sa capacité de concentration. Constatez ce qu’un mauvais éclairage produisant des éblouissements vous fait subir au jour le jour ! CONSEQUENCES D'UN MAUVAIS ECLAIRAGE Mauvaise vision de la zone de soins : fonction première de l’éclairage, le praticien voit peu (en quantité) et mal (en qualité) Fatigue physique du praticien : les efforts d’adaptation sont physiologiques et demandent beaucoup d’énergie dans les longues journées de travail. Fatigue nerveuse du praticien : à force de s’adapter et d’accommoder sa vision de manière naturelle et inconsciente, sa résistance nerveuse s’émousse. Troubles de la vue : ils sont matérialisés par des lourdeurs et des inflammations des paupières, des picotements, la rougeur des yeux, la vision trouble et suivant le sujet : presbytie, myopie, hypermétropie, troubles de l’accommodation… Maux de tête : céphalées et nausées sont les symptômes ultimes des conséquences d’un mauvais éclairage. Consultez votre distributeur de matériel dentaire ! Norme d’éclairement de la salle de soins DIN 67505 E3 Zone opératoire Eclairement mini : 15000-8000 Lux Eclairement limite zone : 3 à 2000 Lux Yeux du patient : =1000 Lux max E2 Zone de travail Eclairement moyen : 1000 lux E3 Zone de circulation Eclairement moyen : 500 lux Couleur de lumière Zones : Température de couleur Rendu des couleurs (IRC ou Ra) Zone E3 : 4500-600°K • Ra>85 Zone E1/E2 : >5000°K • Ra>90 Zone de bureau : >4000°K • Ra>85