Oméga 3 et bénéfices santé
Transcription
Oméga 3 et bénéfices santé
2001 n u tr i ti o n et prévention omega 3 et benefices sante sommaire I Les acides gras polyinsaturés oméga-3 et oméga-6 . . . . . . . . 2 II Oméga-3 et maladies cardiovasculaires . . . . . . . . . . . 6 III Oméga-3 LC et inflammation . . . . . . . . . . . . . 18 IV Oméga-3 LC et cancers . . . . . . 22 V Oméga-3 LC et fonctions cérébrales . . . . . . . . . . . . . . . . 23 VI Recommandations . . . . . . . . . 26 VI Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . 27 ■ Références . . . . . . . . . . . . . . . 28 Introduction L a faible incidence des maladies coronariennes dans les populations esquimaudes du Groënland a, dans les années 70, suscité la curiosité des chercheurs. Ils se sont alors intéressés aux propriétés nutritionnelles des acides gras polyinsaturés de la famille des oméga-3. En effet, les esquimaux consomment d’importantes quantités de poissons gras et de mammifères marins particulièrement riches en oméga-3 à longue chaîne (oméga-3 LC). Après avoir constaté que les populations du Groënland émigrantes présentaient une incidence cardiovasculaire équivalente à celle des populations d’accueil, les scientifiques ont rapidement éliminé la possibilité d’un facteur de protection génétique. Ils ont alors associé la bonne santé coronarienne des esquimaux à leur alimentation. Depuis, de nombreuses études ont confirmé l’effet bénéfique des oméga-3 à longue chaîne sur le système cardiovasculaire. Elles ont également montré que ces oméga-3 avaient de multiples fonctions biologiques dont notamment un rôle important dans le développement cérébral. Ils interviendraient également dans la prévention de certains cancers. Ce document fait une synthèse des observations cliniques ou métaboliques les plus significatives, relatives aux acides gras polyinsaturés oméga-3 à longue chaîne, décrites dans la littérature. page 1 I. LES ACIDES GRAS POLYINSATURÉS OMÉGA-3 ET OMÉGA-6 1/ Définition Les acides gras polyinsaturés (AGPI) sont des constituants naturels des graisses animales et végétales. Ils sont constitués d’une chaîne de carbone dont l’une des extrémités comprend un groupement méthyle et l’autre une fonction acide. Ces acides gras sont dits polyinsaturés car ils contiennent plusieurs doubles liaisons. H3C COOH Acide stéarique (saturé) ■ Oméga-3 à longue chaîne : - acide eicosapentaénoïque (EPA) et - acide docosahexaénoïque (DHA) H3C 3 C18:0 5 1 2 4 COOH 6 Acide linoléïque (AGPI n-6) C18:2 2 H3C 1 COOH 3 Acide alpha-linolénique (AGPI n-3) C18:3 2 H3C 1 3 COOH Acide eicosapentaénoïque (EPA, AGPI n-3) C20:5 2 H3C 1 COOH 3 Acide docosahexaénoïque (DHA, AGPI n-3) C22:6 figure 1 : structure de quelques acides gras polyinsaturés ■ L’organisme ne sait pas synthétiser les acides linoléïque et α-linolénique. Ils sont dits essentiels. page 2 Les acides gras polyinsaturés sont classés en fonction de la position de leur première double liaison comptabilisée à partir de l’extrémité méthyle. Ainsi les AGPI n-3, encore dénommés oméga-3 ou ω3, ont leur première double liaison placée à trois atomes de carbone de la terminaison méthyle. Les AGPI n-6 également appelés oméga-6 ou ω6 ont leur première double liaison à six atomes de carbone de ce groupement méthyle. Deux acides gras polyinsaturés sont dits essentiels car l’organisme tant chez l’animal que chez l’humain, ne sait pas les synthétiser. Ils doivent donc être apportés par l’alimentation. Ce sont les acides linoléïque (AGPI oméga-6) et alpha-linolénique (AGPI oméga-3). OMÉGA-3 ET BÉNÉFICES SANTÉ ■ Les réactions enzymatiques conduisant à la formation des acides gras à longue chaîne ne permettent pas d’assurer les quantités nécessaires au bon fonctionnement de l’organisme. Ces acides gras doivent donc être également apportés par l’alimentation pour éviter les risques de déficience. Dans l’organisme, ces acides gras peuvent être stockés, utilisés comme source d’énergie, ou être les précurseurs d’autres acides gras polyinsaturés à chaîne plus longue. Dans ce dernier cas, l’allongement de la chaîne et l’introduction de nouvelles insaturations se font par le biais d’enzymes, les élongases et les désaturases, communes aux deux familles d’acides gras polyinsaturés. Ces réactions sont lentes et limitées et l’activité de ces enzymes n’est pas toujours suffisante pour fournir la quantité d’acides gras polyinsaturés à longue chaîne nécessaire à l’organisme. Il est donc souhaitable que l’alimentation fournisse en quantité adaptée, non seulement les acides gras essentiels mais aussi leurs dérivés à longue chaîne. oméga-3 oméga-6 acide linoléïque (C18:2) acide alpha-linolénique (ALA, C18:3) prostaglandines C18:4 acide gamma-linolénique (GLA, C18:3) thromboxanes C20:4 acide dihomogamma-linolénique (DHLA, C20:3) acide eicosapentaénoïque (EPA, C20:5) leucotriènes prostaglandines acide arachidonique (AA, C20:4) thromboxanes C22:5 acide docosahexaénoïque (DHA, C22:6) C22:4 C22:5 figure 2 : métabolisme des acides gras polyinsaturés page 3 LES ACIDES GRAS POLYINSATURÉS OMÉGA-3 ET OMÉGA-6 2. Sources Les acides gras polyinsaturés oméga-6 sont surtout présents dans les végétaux. Les huiles de soja, de maïs, de noix, de tournesol et d’olive sont riches en acide linoléïque. On trouve l’acide gamma-linolénique (GLA) dans les graines de bourrache, d’onacre et de cassis. Les oméga-6 à longue chaîne tel que l’acide arachidonique sont surtout présents dans les produits animaux. Les oméga-3 sont soit d’origine végétale (huile de colza, de soja et de noix), soit d’origine animale (poissons et huile de poisson…). Les oméga-3 à longue chaîne sont présents dans les poissons, et particulièrement dans les poissons gras (maquereau, hareng, saumon). On trouve très peu d’oméga-3 dans la viande (cf. tableau 1). ■ Les oméga-3 à longue chaîne sont essentiellement présents dans les poissons gras. sources EPA + DHA Maquereau 2,50 Saumon 1,80 Hareng 1,60 Thon 1,60 Bœuf 0,25 Agneau (gigot) 0,50 Porc 0,70 g / 100g tableau 1 : quantité d’oméga-3 à longue chaîne présente dans 100 g d’aliments(1) ■ Rôle des AGPI dans l’organisme : - source d’énergie, - structure des membranes, - précurseurs d’eicosanoïdes. 3. Rôle et métabolisme des acides gras polyinsaturés Les acides gras polyinsaturés participent à la structure des membranes cellulaires, barrières dont la perméabilité est hautement sélective. Les membranes interviennent dans le processus de transformation de l’énergie, régulent le flux d’informations entre les cellules et contiennent des récepteurs sensibles aux stimuli extérieurs. Les oméga-3 (EPA, DHA) et les oméga-6 (acide arachidonique) sont des constituants de la double couche de phospholipides qui constitue les membranes cellulaires. La configuration particulière, appelée cis, des doubles liaisons des acides gras polyinsaturés leur confère des propriétés physiques proches de celles d’un fluide. Les acides gras polyinsaturés à longue chaîne assurent ainsi la souplesse des membranes biologiques. page 4 OMÉGA-3 ET BÉNÉFICES SANTÉ ■ L’équilibre oméga-3/oméga-6 est très important. Un rapport compris entre 1/4 et 1/10 est recommandé, l’idéal étant de 1/5. Ils jouent également un rôle de messager. Les acides gras polyinsaturés à 20 atomes de carbone, tels que l’acide dihomogamma-linolénique (C20:3 Oméga-6), l’acide arachidonique (C20:4 Oméga-6), l’acide eicosapentaénoïque (C20:5 Oméga-3), sont des précurseurs des eicosanoïdes, prostaglandines et leucotriènes (cf. figure 2). Les eicosanoïdes se comportent comme des hormones locales en agissant sur la régulation cellulaire. Par le biais des eicosanoïdes, les acides gras polyinsaturés participent au processus inflammatoire, à la régulation du débit sanguin, au contrôle du transport ionique, à la modulation de la transmission synaptique, etc. Les deux familles d’acides gras oméga-3 et oméga-6 sont en compétition vis-àvis des enzymes qui les métabolisent. Les eicosanoïdes synthétisés ont une action antagoniste, selon l’acide gras précurseur. Le respect de la balance oméga-3/oméga-6 est donc très important. Un rapport compris entre 1/4 et 1/10 est recommandé, l’idéal étant de 1/5 (cf. § VIIRecommandations). Perturber l’équilibre oméga-3 / oméga-6 peut modifier le fonctionnement de l’organisme et favoriser l’apparition de certaines pathologies comme les maladies cardiovasculaires, les désordres immunitaires ou inflammatoires. De la même manière, des apports alimentaires respectant cet équilibre optimal semble avoir une action préventive sur ces pathologies. page 5 II. OMÉGA-3 ET MALADIES CARDIOVASCULAIRES 1. Epidémiologie La très faible incidence des maladies cardiovasculaires des populations esquimaudes du Groënland (10 à 30 % plus faible qu’au Danemark) est à l’origine des recherches entreprises sur les acides gras oméga-32,3. L’alimentation des esquimaux est à base de poissons gras et mammifères marins, sources importantes d’oméga-3 à longue chaîne. Ils consomment en moyenne 10 g d’oméga-3 par ration de 3000 kcal et présentent, ainsi, des teneurs plasmatiques élevées en DHA et EPA et faibles en acide arachidonique. Cela se traduit par une moindre réactivité des plaquettes sanguines et un allongement du temps de saignement. Ce profil métabolique, typique des esquimaux, a également été observé dans d’autres populations consommant de grandes quantités de poissons (ex : Japon)4,5. Plusieurs études épidémiologiques ont associé une consommation régulière de poissons à une diminution du taux de mortalité cardiovasculaire6,11. L’étude “US Physicians’ Health” a mis en évidence que la consommation d’une portion de poisson par semaine réduisait respectivement de 30 et 45 % le taux des mortalités cardiovasculaires et la mortalité totale10. L’étude cas-témoins réalisée à Seattle de 1988 à 1994, sur des sujets n’ayant jamais eu de problème cardiovasculaire, a montré une réduction de 50% de l’incidence des arrêts cardiaques chez les personnes consommant une portion de poisson gras par semaine. Cet effet protecteur est accompagné d’une modification de la composition en lipides des membranes des globules rouges11. Au-delà de 5 portions par semaine, la consommation de poisson n’apporte pas de bénéfice cardiovasculaire supplémentaire12,14. ■ Une consommation régulière de poisson (2-3 portions par semaine) riches en AGPI oméga-3 à longue chaîne, atténue la gravité des accidents cardiovasculaires et diminue la mortalité de 30%. page 6 Des études d’interventions secondaires réalisées sur des personnes ayant survécu à un premier accident cardiovasculaire et conduites en parallèle sur un groupe supplémenté en poisson ou huile de poisson et un groupe placebo, ont donné des résultats comparables15,17. L’étude DART (Diet and Reinfarction Trial)15, effectuée sur 2033 hommes a montré que les consommateurs de 300 g de poisson par semaine pendant 2 ans, présentaient un risque de mortalité diminué de 29% comparativement à ceux qui n’en consommaient pas. Aucune influence significative n’a cependant été observée sur la survenue d’un nouvel accident cardiovasculaire. Ces observations ont été confortées par celles de l’étude GISSI16. Cette dernière portait sur des patients hospitalisés pour un infarctus du myocarde 3 mois, au plus, avant le début de l’enquête. Après 3,5 ans, le groupe supplémenté avec 1 g/j d’oméga-3 (dont 850-880 mg/j d’EPA et DHA), présentait un taux de mortalité cardiovasculaire inférieur de 30 % à celui du groupe placebo. La supplémentation en oméga-3 a également entraîné une diminution de 45 % des cas de mort subite. Une moindre incidence des infarctus du myocarde non mortels et des attaques cérébrales a également été constatée. OMÉGA-3 ET BÉNÉFICES SANTÉ Les études épidémiologiques ont mis en évidence un effet protecteur des huiles de poissons riches en oméga-3 à longue chaîne sur le système cardiovasculaire. Ces effets ont été confirmés par des études d’intervention secondaire. L’étude GISSI qui, à ce jour, est la plus récente d’entre elles, montre clairement que la consommation d’oméga-3 à longue chaîne (EPA et DHA) diminue la mortalité cardiovasculaire. L’ensemble de ces études suggère que les oméga-3 à longue chaîne exercent à travers leur métabolisme, une action préventive sur certains facteurs de risque impliqués dans les maladies cardiovasculaires18,19. 2. Oméga-3 LC et facteurs de risques cardiovasculaires ■ Précurseurs d’eicosanoïdes, les oméga-3 à longue chaîne agissent sur la fluidité sanguine. A) COAGULATION ET AGRÉGATION PLAQUETTAIRE A l’état physiologique, la circulation coronaire adapte son débit sanguin aux besoins du myocarde en oxygène. Au repos comme à l’effort, il s’établit un équilibre entre les besoins et les apports en oxygène. En cas d’insuffisance coronarienne, cet équilibre est modifié et le myocarde n’est plus oxygéné correctement. La principale conséquence est l’ischémie myocardique, c’est-à-dire une diminution voire l’arrêt complet de l’apport sanguin à un ou plusieurs territoires du myocarde. Lorsque cette situation se prolonge, les cellules du myocarde, asphyxiées, meurent ; il y a alors nécrose ou infarctus du myocarde. La première cause de l’insuffisance coronarienne est l’athérosclérose20. Elle est caractérisée par un dépôt, dans l’intima des vaisseaux, de lipides et débris cellulaires. Ce dépôt qui obstrue partiellement la lumière artérielle est appelé encore plaque d’athérome. Il se forme en plusieurs années. A la longue, il peut se fissurer, induire le développement d’un caillot sanguin qui adhère à la plaque d’athérome, et conduire à l’infarctus du myocarde. Ce phénomène, activé par l’agrégation irréversible des plaquettes sanguines, est favorisé par le ralentissement circulatoire au niveau de la plaque. Toute substance modulant la fonction plaquettaire a une influence importante sur la gravité d’un infarctus du myocarde. L’action des acides gras oméga-3 sur l’agrégation plaquettaire, s’exerce essentiellement par leur rôle dans la synthèse des eicosanoïdes. Ces substances sont fabriquées par toutes les cellules à partir des acides gras polyinsaturés à 20 atomes de carbone contenus dans les phospholipides des membranes. La structure et l’activité biologique des eicosanoïdes varient selon l’acide gras précurseur (acide arachidonique pour la famille des oméga-6 et acide eicosapentaénoïque pour la famille des oméga-3). Les thromboxanes produits par les plaquettes et les prostaglandines produites par l’endothélium des vaisseaux interviennent dans la régulation de l’hémostase et de la vasomotricité. Le thromboxane A2 (TXA2) dont l’acide arachidonique est le précurseur, est vasoconstricteur et stimule l’agrégation plaquettaire. Il favorise l’hémostase et son équivalent pathologique, la thrombose. Au contraire, la prostaglandine I2 (PGI2) dérivée de l’acide arachidonique, est un antihémostatique et un antithrombotique (cf. figures 2 et 3). page 7 OMÉGA-3 ET MALADIES CARDIOVASCULAIRES Une alimentation riche en acide gras oméga-3 favorise la formation de prostanoïdes de la série 321. La prostaglandine I3 (PGI3) a une activité similaire à celle de la prostaglandine I2 (PGI2) mais le thromboxane A3 (TXA3) présente une moindre efficacité hémostatique, comparativement au thromboxane A2 (TXA2). Une alimentation enrichie en oméga-3 à longue chaîne, exerce un effet antihémostatique et antithrombotique, en modifiant l’équilibre entre les différentes formes d’eicosanoïdes22. PLAQUETTES ■ Les oméga-3 à longue chaîne diminuent l’agrégation plaquettaire et favorisent la dilatation des vaisseaux sanguins. Ils ont une action antihémostatique et antithrombotique. CELLULES ENDOTHÉLIALES acide arachidonique EPA acide arachidonique EPA TXA2 TXA3 PGI2 PGI3 agrégation plaquettaire biologiquement peu active antiagrégation vasodilatation antiagrégation vasodilatation Figure 3 : Schéma simplifié de la formation des prostanoïdes à partir des acides gras polyinsaturés22 L’EPA et le DHA interviennent sur l’hémostase et la vasomotricité en affectant l’expression d’enzymes impliquées dans la synthèse des eicosanoïdes23,24. Bien que les mécanismes soient différents, cette action des oméga-3 sur la fonction plaquettaire pourrait être comparée à celle de l’aspirine. L’aspirine bloque de manière irréversible la cyclo-oxygénase des plaquettes et donc la production de thromboxane A2 et A3, alors qu’elle n’inhibe presque pas la production de prostaglandine I2. Les propriétés hémostatiques et antithrombotiques qui en résultent, expliquent l’utilisation de l’aspirine en prévention primaire et secondaire des maladies cardiovasculaires25,26. Plusieurs études ont mis en évidence l’effet antiagrégant des oméga-3 ainsi qu’un allongement du temps de saignement4,27-33. Il semblerait que l’inhibition de l’adhésion plaquettaire atteigne une limite de saturation au-delà de 6 g d’EPA par jour34. Entre 1 et 3,5 g de DHA et EPA par jour, les propriétés antithrombotiques et antihémostatiques des oméga-3 restent dans une limite physiologique et n’entraînent pas de risques hémorragiques accrus28,35. page 8 OMÉGA-3 ET BÉNÉFICES SANTÉ ■ Les oméga-3 à longue chaîne ont un effet hypotenseur chez les patients atteints d’hypertension. B) OMÉGA-3 LC ET TENSION ARTÉRIELLE L’hypertension artérielle représente l’un des principaux facteurs de risque cardiovasculaire. Elle représente 34% des causes de décès dans les pays développés et multiplie par 5 le risque d’insuffisance cardiaque. Elle entraîne un durcissement des parois artérielles qui perdent de leur élasticité et donc leur capacité à absorber les ondes de pressions systoliques. L’hypertension artérielle favorise l’athérosclérose en provoquant des microtraumatismes qui permettent la pénétration des lipoprotéines LDL dans les parois artérielles. Enfin, elle induit une hypertrophie du ventricule gauche qui s’accompagne souvent d’une insuffisance coronarienne. Une supplémentation avec des doses d’oméga-3 à longue chaîne relativement importantes (entre 3 et 9 g) a mis en évidence un effet hypotenseur marqué sur les pressions systoliques et diastoliques de sujets à hypertension artérielle modérée36-40. Les effets observés chez des sujets normaux-tendus sont davantage controversés41-45. Une étude d’intervention réalisée sur des patients présentant une hypertension moyenne (pression diastolique entre 85 et 110 mm Hg et pression systolique inférieure à 180 mm Hg) et ne consommant pas de poisson a montré qu’une supplémentation à raison de 6 g d’huile de poisson par jour contenant 85% d’EPA et de DHA (soit environ 5 g d’EPA et de DHA) avait un effet hypotenseur significatif sur les pressions systoliques et diastoliques. La supplémentation en huile de poisson n’a pas entraîné d’effet hypotenseur chez les personnes consommant du poisson au moins 3 fois par semaine et chez les sujets dont la concentration plasmatique en phospholipides riches en oméga-3 était supérieure à 175,1 mg/l46. Véricel et coll. ont rapporté un effet hypotenseur systolique mais aucun effet sur la pression diastolique, avec des doses en oméga-3 beaucoup plus faibles (DHA : 150 mg et EPA : 30 mg)32. En association avec le béta-bloquant propanolol, les oméga-3 présentent un effet hypotenseur synergique42. Ils ont, de plus, la capacité d’abaisser le taux de triglycérides qui, généralement, est augmenté par l’utilisation de médicaments hypotenseurs. L’effet hypotenseur des oméga-3 est corrélé à la composition plasmatique en phospholipides riches en oméga-3 à longue chaîne. L’effet hypotenseur de ces acides gras semble non seulement lié à leur action sur la fluidité membranaire, mais également à leur capacité à influencer l’équilibre prostanoïque ; cet équilibre agissant sur la constriction et la dilatation de la paroi artérielle. C) OMÉGA-3 LC ET LIPIDES PLASMATIQUES Les triglycérides alimentaires, sont hydrolysés par des enzymes gastriques et pancréatiques en monoglycérides et acides gras. Ils sont ensuite resynthétisés par les entérocytes sous forme de triglycérides qui, associés à des protéines, forment les chylomicrons. Ces derniers transportent les triglycérides dans le sang et les acheminent vers le foie et différents tissus (cf. figure 4). page 9 OMÉGA-3 ET MALADIES CARDIOVASCULAIRES Métabolisme des triglycérides 1. Hydrolyse des lipides alimentaires par Lipase 1 des enzymes gastriques et pancréatiques en monoglycérides et acides gras. 2 2. Formation des chylomicrons par les VOIE PÉRIPHÉRIQUE (veine cave et circulation générale) entérocytes et passage dans la circulation générale. 3. Catabolisme des chylomicrons par des lipases et distribution des acides gras VOIE PORTE glucides, alcools chylomicrons 3 dans l’organisme. 4. Les résidus rémanents issus acides gras libres de adipocytes Lipase l’hydrolyse des chylomicrons sont captés résidus (remanents) par le foie. Formation de HDL-cholestérol et de lipoprotéines VLDL riches en triglycérides, cerveau à partir des lipides des résidus rémanents mais également de l’alcool, des glucides et des protéines apportées par la voie porte. récepteur des résidus HDL-cholestérol 4 FOIE 5. Hydrolyse des VLDL en LDL-cholestérol dépourvus de triglycérides. Plus le taux de VLDL est élevé, plus la acides gras libres récepteur aux LDL réaction est lente et plus les LDL formées muscles sont de type “lourd”. VLDL 5 6. Les LDL de type “lourd” sont captés par Lipase 5 les macrophages de la paroi artérielle. Ils LDL de type "lourd" (si VLDL ++) sont athérogènes. Les LDL de type “léger” alimentent les tissus en cholestérol ou sont recaptés par 6 LDL de type "léger" récepteur scavenger (éboueur) le foie. 6 cellule périphérique récepteur aux LDL macrophage dans la paroi artérielle Figure 4 : Métabolisme des triglycérides page 10 OMÉGA-3 ET BÉNÉFICES SANTÉ ■ La réponse post-prandiale survient environ 60 minutes après l’ingestion et dure 6 à 8 heures. Elle est modulée par la quantité et la composition des lipides consommés . Le catabolisme des chylomicrons implique des lipases situées principalement dans l’endothélium vasculaire des tissus dont le besoin en acides gras est important (muscle cardiaque, tissus adipeux, glandes mammaires…). Il en résulte la formation de particules déplétées en triglycérides appelées “résidus rémanents”. L’élimination de ces résidus de la circulation sanguine se traduit par la formation de HDL-cholestérol et de lipoprotéines VLDL riches en triglycérides. Les VLDL, synthétisées dans le foie à partir des résidus rémanents, de glucides, de protéines… sont, après hydrolyse, transformées en LDL-cholestérol particulièrement athérogènes. La réponse post-prandiale correspond à l’apparition des chylomicrons dans la circulation sanguine. Elle survient environ 60 minutes après l’ingestion et dure 6 à 8 heures. Elle est modulée par la quantité et la composition des lipides alimentaires. Son amplitude est accentuée par l’avancée en âge, la sédentarité. Elle est plus importante chez les hommes que chez les femmes. Une réponse post-prandiale normale et efficace conduit à une élimination rapide des chylomicrons et favorise la formation de HDLcholestérol47,48. Le taux de triglycérides à jeun peut être considéré comme un marqueur de la réponse triglycérique post-prandiale. À jeun, des concentrations plasmatiques élevées en triglycérides sont le signe d’anomalies du métabolisme post-prandial et sont généralement associées à d’autres facteurs de risques cardiovasculaires. Des concentrations post-prandiales élevées en triglycérides conduisent à la formation de résidus rémanents et de petites particules de LDL-cholestérol très denses et très athérogènes. Elles favorisent aussi la diminution du taux de HDL-cholestérol considéré comme moins athérogène car il permet l’élimination du cholestérol de la circulation sanguine.49-51 Plusieurs études épidémiologiques ont mis en évidence une association entre de petites particules de LDL-cholestérol, un faible taux de HDL-cholestérol, de fortes concentrations en triglycérides plasmatiques et une mortalité coronarienne élevée52-54. ■ Un taux (à jeun ou postprandial) élevé en triglycérides est associé à un risque cardiovasculaire accru. Selon certains auteurs, un taux élevé de triglycérides post-prandial semble particulièrement représentatif d’un risque cardiovasculaire accru 55-62. Ce risque est toutefois étroitement corrélé à l’ensemble des autres facteurs de risque déjà reconnus comme tels. Tous les facteurs nutritionnels pouvant réguler de fortes concentrations plasmatiques en triglycérides présentent donc un intérêt potentiel en matière de prévention cardiovasculaire. Or, de nombreux travaux ont mis en évidence l’influence des oméga-3 à longue chaîne sur des teneurs élevées en triglycérides plasmatiques63. page 11 OMÉGA-3 ET MALADIES CARDIOVASCULAIRES Les acides gras oméga-3 à longue chaîne interviennent sur la concentration plasmatique des triglycérides en réduisant la synthèse des triglycérides hépatiques et en diminuant la sécrétion dans le sang des lipoprotéines VLDL riches en triglycérides64-69. ■ Les oméga-3 à longue chaîne diminuent le taux de triglycérides plasmatiques. L’EPA et le DHA agissent par l’intermédiaire de facteurs de transcription (petites protéines se fixant sur les zones régulatrices du gène). La fixation d’un oméga-3 à longue chaîne sur le facteur de transcription modifie la structure de ce facteur et sa capacité à activer ou inhiber le gène cible (cf. figure 5). A l’heure actuelle, deux facteurs de transcription sont connus pour interagir avec les acides gras polyinsaturés à longue chaîne : le PPAR (Peroxisome Proliferator Activated Receptor) et le SREBP (Sterol Regulatory Element Binding Protein)70,71. acide gras oméga 3 circulation sanguine cytosol noyau SREBP ou PPAR inactivé SREBP activé PPAR activé transcription ou répression SRE gène PPRE gène Figure 5 : Action moléculaire des acides gras oméga-3 page 12 OMÉGA-3 ET BÉNÉFICES SANTÉ ■ Les oméga-3 à longue chaîne réduisent la production des lipoprotéines VLDL endogènes. Les acides gras oméga-3 à longue chaîne associés aux facteurs de transcription ont pour cible les gènes qui commandent la fabrication des triglycérides cellulaires et ceux qui activent l’oxydation des acides gras excédentaires dans le foie72-74. Ainsi, en inhibant l’activité de synthèse et en augmentant le catabolisme des acides gras, la quantité de substrats nécessaire à la fabrication des triglycérides diminue et l’entrée des triglycérides dans le sang est réduite. Des travaux très récents laissent penser que le PPAR est impliqué dans l’activation des voies d’oxydation des acides gras65, alors que le SREBP semble impliqué dans l’inhibition des voies de synthèse des triglycérides. Les oméga-3 à longue chaîne contrôlent aussi la lipémie post-prandiale en réduisant la production de VLDL endogènes75-78. La consommation régulière de poissons gras, tout comme une supplémentation en oméga-3 à longue chaîne, réduit le taux de triglycérides post-prandial à la fois chez les sujets normaux30,33,45 et ceux présentant une hyperlipidémie77,79-82. L’ensemble de ces effets a été observé pour des doses d’oméga-3 comprises entre 1 et 7 g par jour. ■ De faibles doses d’EPA (110 mg) et DHA (170 mg) entraînent aussi une diminution du taux de triglycérides. Récemment, plusieurs études ont été réalisées avec de faibles doses d’oméga-3. Une supplémentation, à raison de 0,11 g de DHA et 0,17 g d’EPA par jour a entraîné une diminution du taux de triglycérides de 22% chez des femmes postménopausées à concentrations triglycériques normales. Sorensen et coll.83 ont également montré une diminution significative du taux de triglycérides après une supplémentation de 0,91 g par jour d’oméga-3. Marckmann et coll.84 ont observé une diminution des triglycérides post-prandiaux de 16 à 18% dans le groupe supplémenté en oméga-3 à longue chaîne. La diminution n’a été que de 10 à 13% dans le groupe témoin supplémenté avec de l’huile de tournesol. Enfin, Visioli et coll., ont récemment montré que la consommation de 500 ml/j de lait enrichi en oméga-3 (EPA : 240 mg/l et DHA : 360 mg/l) entraîne une diminution de 19% du taux de triglycérides et une augmentation de 19% du taux de HDL-cholestérol85. Bien que l’échantillon étudié soit faible, ces résultats confirment ceux déjà obtenus pour des doses en oméga-3 plus élevées et suggèrent une amélioration de la biodisponibilité des oméga-3 par le lait. L’EPA et le DHA présentent une efficacité hypotriglycérique équivalente86. Une teneur plasmatique élevée en triglycérides est à présent reconnue comme facteur de risque cardiovasculaire. Le DHA comme l’EPA diminuent les taux élevés de triglycérides et l’action du DHA est particulièrement marquée lors de la réponse post-prandiale. Ces oméga-3 à longue chaîne représentent donc un intérêt nutritionnel avéré en matière de prévention cardiovasculaire. D) OMÉGA-3 LC ET ARYTHMIES Les troubles du rythme cardiaque sont caractérisés par une activité électrique irrégulière du myocarde. Ils sont potentiellement mortels et souvent à l’origine des morts subites. page 13 OMÉGA-3 ET MALADIES CARDIOVASCULAIRES ■ L’incidence des morts par arrêt cardiaque est plus faible chez des sujets dont les membranes cellulaires cardiaques ont une teneur élevée en DHA. Une étude épidémiologique a révélé que, chez les individus morts de cause cardiaque subite, le rapport acide arachidonique / acide docosahexaénoïque (AA/DHA) dans les membranes cardiaques est systématiquement plus élevé que la moyenne, dans la tranche d’âge considérée87. L’étude menée par Siscovick et coll.11 a par ailleurs montré que l’incidence de l’arrêt cardiaque était plus faible chez les consommateurs de poissons dont les membranes cellulaires étaient riches en oméga-3. Ceci suggère une relation entre la composition en acides gras polyinsaturés des membranes myocytaires et la mort par arrêt cardiaque. Une teneur élevée en AGPI oméga-3, et principalement en DHA, contribue, dans certaines circonstances pathologiques, à une cytoprotection accrue du myocyte cardiaque. ■ 2,5 g/j d’oméga-3 à longue chaîne diminuent les arythmies ventriculaires. ■ La sévérité des arythmies suite à un infarctus du myocarde peut être corrélée à la teneur en oméga-3 à longue chaîne des membranes cardiaques. ■ Un effet anti-arythmique est observé lorsque le DHA représente 20% de la teneur lipidique des membranes. page 14 L’étude de Sellmayer et coll.88 effectuée sur un faible échantillon de sujets a mis en évidence une diminution significative des arythmies ventriculaires avec une consommation en oméga-3 de 5,2 g par jour (dont 4,2 g d’EPA et de DHA). Cette étude a été corroborée par celle de Christensen89,90 qui montre également une diminution significative des arythmies ventriculaires après une supplémentation en oméga-3 de 2,4 g par jour. Comparativement à des médicaments comme le flécainide ou l’encainide, les oméga-3 présentent un effet anti-arythmique modéré91. Cependant, alors que ces médicaments affectent les chances de survie après un infarctus du myocarde, une supplémentation en oméga-3 augmente en moyenne de 30%, la survie après un accident cardiovasculaire. Les oméga-3 semblent, en effet, intervenir dans des fonctions cardiaques d’importance majeure comme le rythme de contraction et sa régulation, l’arythmie et la production d’énergie92-94. ✔ Effet sur l’ischémie et la reperfusion L’ischémie et la reperfusion dont l’infarctus est la manifestation la plus aiguë sont des situations qui entraînent l’apparition d’arythmies. Il a été montré chez le rat, le singe et le chien que la sévérité des arythmies induites par l’ischémie et la reperfusion peut être corrélée à la nature des acides gras préalablement ingérés par l’animal. La sensibilité à l’arythmie est fortement réduite chez les animaux ayant reçu un régime alimentaire contenant de l’huile de poisson95-98. Les résultats montrent que ces propriétés anti-arythmiques apparaissent dès lors que le DHA représente environ 20% des acides gras des membranes cardiaques. Seul un apport alimentaire direct en DHA (et non en précurseurs) permet d’atteindre cette teneur en oméga-3. OMÉGA-3 ET BÉNÉFICES SANTÉ ■ La composition membranaire en acides gras polyinsaturés module la réponse des récepteurs adrénergiques cardiaques. ■ Le DHA synergise l’effet des ß-bloquants. ■ En situation ischémique, des membranes cellulaires riches en oméga-3 à longue chaîne réduisent le besoin en oxygène. ✔ Effet sur les récepteurs adrénergiques La recherche des mécanismes de cette cytoprotection a conduit à des investigations sur les récepteurs adrénergiques, facteurs reconnus de l’arythmie. Ils regroupent un ensemble de protéines membranaires chargées de transmettre au cœur, le message neuro-humoral des catécholamines (adrénaline et dérivés) en terme de rythme et de force de contraction. On sait, depuis de nombreuses années, que la réponse cellulaire des récepteurs adrénergiques cardiaques dépend de la composition membranaire en acides gras polyinsaturés. Il apparaît que la présence de DHA est l’élément déterminant, entraînant une diminution de la production du médiateur intracellulaire (AMP cyclique)99. L’ischémie s’accompagne d’une diminution de la réponse ß-adrénergique de la cellule musculaire cardiaque, plus marquée lorsque la membrane est riche en DHA100. Cet effet du DHA lui confère une activité dont le principe rejoint celui des ß-bloquants, médicaments essentiels en cardiologie, utilisés pour réduire l’effet cardiaque des catécholamines. Cet effet des oméga-3 sur la fonction adrénergique cardiaque peut contribuer à expliquer leurs effets anti-arythmiques et cytoprotecteurs. ✔ Effet sur la production d’énergie Un autre élément essentiel de la cytoprotection myocardique est lié à la production d’énergie. Le myocarde produit, à chaque instant, une quantité importante d’énergie sous forme d’ATP. Cette production a lieu dans les membranes internes des mitochondries à partir d’oxygène et de substrats énergétiques (principalement acides gras et glucose). Les travaux réalisés sur des cœurs isolés de rats ont montré que le cœur des animaux nourris avec des oméga-3 à longue chaîne produit de l’ATP avec une moindre consommation d’oxygène. Leurs membranes cellulaires mitochondriales présentent également une meilleure efficacité d’utilisation de l’énergie92. Cette réduction modérée du besoin en oxygène n’a guère de conséquence en situation normale. Mais elle constitue un élément déterminant de la protection du myocarde en situation ischémique, du fait de la carence d’apport en oxygène. On constate que la récupération post-ischémique de la fonction mitochondriale est sensiblement améliorée chez des animaux consommant de l’huile de poisson. Cet effet métabolique encore inexpliqué des oméga-3 à longue chaîne sur la production d’énergie pourrait constituer un facteur important de la cytoprotection myocardique puisqu’elle repose sur le principe de la réduction du coût en oxygène de la contraction cardiaque. page 15 OMÉGA-3 ET MALADIES CARDIOVASCULAIRES ■ Les oméga-3 à longue chaîne par leur action sur l’équilibre eicosanoïque ont une action sur le rythme et la contraction cardiaque. ✔ Effet sur les prostaglandines cardiaques L’influence des métabolites de l’acide arachidonique sur le rythme et la contraction cardiaque est un phénomène de mieux en mieux reconnu. L’hypoxie active la synthèse de la prostaglandine E2 tandis que la réoxygénation active la synthèse de la prostaglandine I2. La synthèse de ces prostaglandines est diminuée dans les cellules musculaires cardiaques normales enrichies en oméga-3 à longue chaîne. Cependant, alors que l’enrichissement des membranes en ces acides gras influence peu la surproduction de prostaglandine E2 sous hypoxie, elle inhibe la synthèse de prostaglandine I2 lors de la réoxygénation101. ✔ La question posée par les canaux ioniques La modélisation de l’ischémie et de la reperfusion sur des cellules musculaires cardiaques isolées a montré que l’activité électrique est plus rapidement réduite au cours de l’hypoxie dans les cellules riches en oméga-3 à longue chaîne98. La récupération à la reperfusion est aussi plus rapide et plus efficace. Or, dans les cellules musculaires cardiaques isolées et dans les conditions normales, l’activité électrique de la membrane (résultant de l’action des divers courants ioniques) n’est pas significativement modifiée par la composition membranaire en oméga-3 à longue chaîne. Des travaux récents suggèrent une influence des oméga-3 à longue chaîne spécifique à certains canaux ioniques. Elle résulterait d’un effet “aigu” (exercé par les acides gras libres) et non d’un effet “chronique” (exercé par les acides gras constitutifs de la membrane)102. Cette influence sur les canaux pourrait interférer avec l’arythmie mais le mécanisme est encore mal compris. Il pourrait résulter soit d’un effet direct sur les canaux concernés, soit d’un effet général sur les caractéristiques de la membrane notamment la fluidité. page 16 OMÉGA-3 ET BÉNÉFICES SANTÉ ■ Les oméga-3 à longue chaîne ont une influence bénéfique sur les facteurs de risque cardiovasculaire comme le taux de triglycérides, les arythmies, l’hypertension artérielle… 3. Conclusion En matière de prévention, le caractère multifactoriel des maladies cardiovasculaires nécessite de considérer l’ensemble des facteurs de risques impliqués dans ces pathologies. Aujourd’hui, un certain nombre de traitements médicamenteux est disponible et permet de limiter l’évolution ou la survenue de maladies cardiovasculaires en agissant sur ces facteurs de risques (tension artérielle, cholestérol, triglycérides…). Mais l’âge des populations augmentant, l’efficacité à long terme de ces traitements est mal connue et le risque d’effets secondaires important. Un grand nombre de facteurs de risque impliqués dans les maladies cardiovasculaires a une origine alimentaire. Une alimentation équilibrée et adaptée pourrait permettre de retarder les premiers symptômes et donc l’âge de première prise des médicaments. Dans ce domaine, les oméga-3 à longue chaîne ont fait l’objet de nombreuses études cliniques et expérimentales. L’avancée des technologies, et en particulier la biologie moléculaire, a permis d’apporter des explications biochimiques et métaboliques, à des observations cliniques et épidémiologiques. Les plus marquantes sont celles concernant le rôle des oméga-3 à longue chaîne dans la régulation des triglycérides postprandiaux. D’autres mécanismes concernant l’action de ces acides gras sur la tension artérielle, les troubles du rythme cardiaque sont également étayés de façon exhaustive dans la littérature. Des apports alimentaires rétablissant l’équilibre oméga-3 / oméga-6 chez des personnes en bonne santé et une supplémentation à dose nutritionnelle en oméga-3 à longue chaîne, associée à des traitements adaptés, chez les sujets à risque, représentent un espoir légitime de prévention des maladies cardiovasculaires. page 17 III. OMÉGA-3 LC ET INFLAMMATION L’inflammation, réponse non spécifique de l’organisme à une agression traumatique, chimique ou microbienne, se manifeste par divers symptômes : rougeur, tuméfaction, chaleur, douleur. Ces symptômes résultent de la libération de médiateurs issus principalement de l’activation des leucocytes. Parmi eux, se trouvent la prostaglandine E2 et le leucotriène B4, médiateurs eicosanoïdes, dont l’acide arachidonique est le précurseur. oméga-6 oméga-3 acide arachidonique acide eicosapentaénoïque inhibition ■ La réponse inflammatoire est modulée par l’équilibre oméga-3 / oméga-6. excitation PROSTAGLANDINE E2 LEUCOTRIÈNE B4 stimulus ■ inflammation locale ■ fièvre ■ coagulation sanguine ■ choc septique macrophages ou neutrophiles lymphocytes T et B Figure 6 : Action des AGPI Oméga-3 dans la réaction inflammatoire d’après Calder103 Ces médiateurs sont produits via des réactions impliquant respectivement la cyclo-oxygénase et la 5-lipoxygénase (cf. figure 1). L’EPA et le DHA inhibent de façon compétitive l’oxygénation de l’acide arachidonique par la cyclo-oxygénase (cf. figure 6). De plus, l’EPA est un substrat de cette enzyme, mais il favorise la formation de la prostaglandine E3 et du leucotriène B5 dont la capacité inflammatoire est plus faible que celle des dérivés correspondants dont les oméga-6 sont les précurseurs. L’ingestion d’acides gras oméga-3 à longue chaîne diminue aussi la teneur membranaire en acide arachidonique et donc sa disponibilité pour la synthèse des eicosanoïdes (cf. figure 6)104,105. page 18 OMÉGA-3 ET BÉNÉFICES SANTÉ D’autres médiateurs tels que les cytokines, interleukines, et le TNF (tumor necrosis factor) ont une action cellulaire pro-inflammatoire. L’EPA et le DHA inhibent la production des cytokines IL-1β et du TNF-α selon un mécanisme encore mal connu aujourd’hui103,106. Ainsi, une alimentation riche en oméga-3 module la réaction inflammatoire en inhibant le métabolisme de l’acide arachidonique et en favorisant la production de médiateurs beaucoup moins inflammatoires. Les oméga-3 à longue chaîne ont une action comparable à celle de certains médicaments anti-inflammatoires qui inhibent la production des médiateurs. Dans des circonstances normales, la réaction inflammatoire a un rôle protecteur et bénéfique. Mais survenant de façon chronique ou exagérée, elle peut donner lieu à des pathologies dont la polyarthrite rhumatoïde, la maladie de Crohn, l’asthme. Les oméga-3 à longue chaîne semblent atténuer les symptômes de ces pathologies inflammatoires. ■ Une consommation régulière de poisson est corrélée à une moindre incidence de polyarthrite rhumatoïde. 1. Oméga-3 LC et polyarthrite rhumatoïde Plusieurs arguments épidémiologiques soutiennent l’hypothèse selon laquelle une consommation de poisson gras préviendrait l’apparition de la polyarthrite rhumatoïde. La prévalence de cette maladie est moins élevée chez les esquimaux qui consomment de fortes quantités de poisson et mammifères marins riches en oméga-3 à longue chaîne107. L’expression de la polyarthrite rhumatoïde est aussi moins sévère chez les habitants des îles Faroe, qui ont également une alimentation riche en poisson108. Enfin, une étude cas-témoin a montré que la consommation de poisson cuit au four ou grillé était associée à un risque diminué de polyarthrite rhumatoïde109. L’association statistique était encore plus forte avec les polyarthrites rhumatoïdes ayant un facteur rhumatoïde positif, considéré comme un potentiel évolutif plus important109. La consommation d’oméga-3 à longue chaîne semble avoir un rôle préventif dans la survenue de la polyarthrite rhumatoïde ; ce qui renforce l’hypothèse impliquant des facteurs alimentaires dans la survenue ou l’expression clinique de cette maladie. Des essais cliniques utilisant les oméga-3 à longue chaîne ont été réalisés pour le traitement de la polyarthrite rhumatoïde110. Ils diffèrent entre-eux par la durée du traitement, la dose d’oméga-3, la co-administration d’antiinflammatoires non stéroïdiens (AINS) et le placebo utilisé. La majorité des essais a été réalisée en comparant l’action des oméga-3 à celle d’un placebo. page 19 OMÉGA-3 LC ET INFLAMMATION Dans la plupart des cas, une amélioration significative des paramètres cliniques de la maladie a été observée sous traitement par oméga-3 à longue chaîne (3 à 6 g/j), avec parfois, une différence significative entre le groupe de patients traités par oméga-3 et le groupe placebo110-116. Il peut s’agir du nombre d’articulations douloureuses, du nombre d’articulations gonflées, de l’engourdissement matinal, de l’appréciation de l’amélioration par le médecin ou le malade. L’amélioration clinique observée ne s’accompagne habituellement pas d’une variation significative des paramètres biologiques d’activité de la maladie (vitesse de sédimentation, C-reactive protein). Les résultats de ces études font apparaître que l’effet clinique ne se manifeste habituellement qu’au terme de 8 semaines, voire le plus souvent après 12 semaines. Curtis et coll., expliquent que les oméga-3 affecteraient également l’expression et l’activité de facteurs cataboliques impliqués dans la dégradation du cartilage articulaire117. ■ Une alimentation riche en graisse saturée semble favoriser la maladie de Crohn. Il semble exister un effet dose-dépendant des oméga-3 à longue chaîne sur les paramètres cliniques de la polyarthrite rhumatoïde. Ces résultats ont d’ailleurs pu être confirmés au cours d’une métaanalyse 118. De plus, la consommation de ces acides gras semble diminuer la consommation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens chez les patients ayant une polyarthrite rhumatoïde119,120. 2. Oméga-3 LC et maladie de Crohn La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire chronique touchant les intestins. Malgré de multiples recherches conduites depuis de nombreuses années, sa cause reste indéterminée. Toutefois quelques facteurs de risque ont pu être associés à cette maladie. Les seuls identifiés avec certitude sont le tabagisme et la présence de la maladie chez des parents au premier degré. Des facteurs infectieux (virus de la rougeole notamment) et alimentaires (alimentation riche en sucres rapides et en graisses saturées) ont été incriminés mais restent controversés. Au Japon, l’incidence de la maladie de Crohn ne cesse d’augmenter. Ceci est corrélé à une augmentation de l’apport alimentaire en protéines animales et à une diminution de l’apport en oméga-3 à longue chaîne, suggérant un effet protecteur de ces acides gras sur la survenue de la maladie de Crohn121. Plusieurs études ont mis en évidence l’effet bénéfique d’une supplémentation en oméga-3 à longue chaîne chez des malades atteints de maladies de Crohn ou de maladies inflammatoires de l’intestin122-126. page 20 OMÉGA-3 ET BÉNÉFICES SANTÉ Une étude italienne a montré l’efficacité d’une préparation riche en oméga-3 (1,8 g/j d’EPA et 0,9 g/j de DHA) sur la survenue des poussées de maladie de Crohn127. D’autres études ont montré des résultats plus décevants128. Ainsi celle de Lorenz-meyer et coll. a comparé une supplémentation en oméga-3 à longue chaîne à un régime pauvre en hydrates de carbone et à un groupe témoin128. Ces travaux n’ont montré aucun bénéfice en faveur des interventions nutritionnelles. Les raisons de la discordance de ces études pourraient être liées à la sélection des patients, aux quantités d’oméga-3 utilisées pour la supplémentation mais également à la nature du placebo choisi129. En effet, certains placebo dont l’huile d’olive ont montré un effet bénéfique dans plusieurs maladies inflammatoires des intestins. Par ailleurs, Belluzzi et coll. ont utilisé dans leur étude des capsules résistantes à l’acidité des sucs gastriques pendant environ 30 minutes. Ces préparations permettent la libération des oméga-3 dans l’intestin grèle et non dans l’estomac et donc une meilleure absorption intestinale de ces acides gras128. Ceci pourrait expliquer l’efficacité de la supplémentation en oméga-3 à longue chaîne observée dans cette étude sur la maladie de Crohn. D’autres études sont actuellement en cours en Europe. 3. Conclusion Les recherches concernant l’implication des oméga-3 dans les maladies inflammatoires sont relativement récentes. Pour cette raison, peu de données cliniques sont disponibles. L’implication des eicosanoïdes dans les mécanismes inflammatoires et immunitaires laisse supposer que les oméga-3 précurseurs des prostaglandines E3 et leucotriènes B5 ont un rôle bénéfique dans les pathologies inflammatoires. Comme le montrent les études récentes, ce rôle semble limité à la symptomatologie de ces maladies. Les oméga-3 pourraient permettre aux patients d’alléger les dosages des traitements anti-inflammatoires et de limiter ainsi les effets indésirables correspondants. page 21 IV. OMÉGA-3 LC ET CANCERS 130, 131 Les propriétés biologiques et moléculaires des oméga-3 d’une part et leurs interactions avec d’autres nutriments (oméga-6, antioxydants…) d’autre part, laissent supposer que ces acides gras ont un rôle à jouer dans la prévention de certains cancers et dans la potentialisation de traitements anticancéreux130,131. La faible incidence des cancers du sein chez les femmes inuites et japonaises a été corrélée à leur importante consommation de poisson et donc d’acides gras oméga-3132-134. L’incidence de ces cancers a tendance à augmenter lorsque l’alimentation change au profit d’une consommation accrue de viande et de graisses saturées132,135. De nombreuses études effectuées chez l’animal montrent un effet protecteur des oméga-3 EPA et DHA sur les cancers du sein136, du colon137-139 et du foie140 ainsi qu’un effet antimétastasique141-144. Pourtant, l’ensemble des études épidémiologiques cas-témoins effectuées donne des résultats assez mitigés. Pour la plupart, elles ne montrent pas d’effets significatifs convaincants, en matière de prévention des cancers par les oméga-3145. Selon certains auteurs, c’est la proportion d’oméga-3 par rapport à celle des oméga-6 qui modulerait l’effet préventif146-149. Dans l’étude castémoins de Simosen et coll., le rapport oméga-3/oméga-6 est inversement proportionnel à l’incidence de ces cancers147. ■ La teneur en DHA des tissus adipeux des tumeurs mammaires est un facteur prédictif de chimiosensibilité. Plus récemment, des auteurs ont accordé une attention particulière aux lipoperoxydes issus de l’oxydation des acides gras, très toxiques pour la cellule. Il semblerait que les oméga-3 via les lipoperoxydes inhibent la croissance des tumeurs en induisant une apoptose des cellules tumorales150. Noding et coll. ont observé que la sensibilité des cellules tumorales au DHA et à ses produits d’oxydation dépend du statut en antioxydants cellulaires151. En effet, la présence de vitamine E diminue la capacité antitumorale et d’apoptose des oméga-3152. Timmer-Bosscha a remarqué une potentialisation, par le DHA, de la toxicité d’un anticancéreux (le cis-diamine-dichloroplatinium II) sur des lignées de cellules embryonnaires humaines cancéreuses153. Dans une étude prospective, Bougnoux et coll., ont constaté que la réponse aux traitements chimiothérapiques de patientes atteintes de cancer du sein est améliorée lorsque la composition des tissus adipeux est riche en DHA154. Ils ont de plus montré que la teneur en DHA des tissus adipeux mammaires est un facteur prédictif de la chimiosensibilité. Le DHA augmente la réponse des cellules tumorales aux agents pro-oxydants utilisés155. L’action cytotoxique des oméga-3 à longue chaîne sur les tissus tumoraux semble donc causée par une moindre efficacité des mécanismes de défenses antioxydantes lors de la transformation maligne des cellules. La spécificité d’action des oméga-3 sur les tissus tumoraux comparativement aux tissus normaux ouvre des perspectives intéressantes en matière de traitements chimiothérapiques associés, et de prévention nutritionnelle. page 22 V. OMÉGA-3 LC ■ Il existe une forte implication des oméga-3 à longue chaîne dans les fonctions cérébrales et visuelles. ■ Les acides gras à longue chaîne apportés par l’alimentation sont indispensables au fonctionnement des cellules nerveuses. ■ Les symptomatologies neuropsychiatriques sont souvent associées à un faible taux sanguin en oméga-3. ET FONCTIONS CÉRÉBRALES Les tissus nerveux possèdent la plus forte concentration en acides gras après les masses adipeuses. La rétine et le cortex cérébral sont particulièrement riches en acides gras à longue chaîne. Le DHA peut constituer jusqu’à plus de 50% de la teneur en acide gras des phospholipides de ces tissus, ce qui suggère sa forte implication dans les fonctions neuronales et visuelles156-158. La vision serait d’ailleurs impossible sans la présence de DHA. Pour des raisons éthiques, il est évidemment très difficile d’étudier l’effet des acides gras sur les fonctions cérébrales en réalisant des expérimentations humaines. C’est pourquoi les connaissances dans ce domaine reposent essentiellement sur des observations faites sur des modèles animaux. Les acides gras présents dans les tissus nerveux ont essentiellement un rôle structural. Ils participent à l’architecture et donc au fonctionnement des membranes cérébrales. Une modification de la teneur en acides gras essentiels des membranes synaptiques peut affecter le fonctionnement neuronal en altérant d’une part, le fonctionnement des récepteurs membranaires, des canaux ioniques et des enzymes159-165, et d’autre part, en affectant la transmission des signaux intra et intercellulaires générés par des messagers secondaires dont les acides gras à longue chaîne sont les précurseurs166-169. Pour que des cellules nerveuses en culture se différencient, se multiplient, captent et libèrent des neuromédiateurs, le milieu doit contenir les acides gras polyinsaturés à longue chaîne docosahexaénoique (DHA, oméga-3) et arachidonique (AA, oméga-6)170. Ces acides gras sont apportés par l’alimentation soit directement sous forme d’acides gras à longue chaîne soit par leurs précurseurs à chaîne plus courte qui sont allongés et désaturés dans le foie puis acheminés jusqu’aux cellules cérébrales171,172. L’addition au régime de fortes quantités d’huile de poisson modifie le profil en acides gras du cerveau et entraîne une diminution des acides gras à longue chaîne de la série des oméga-6 associée à une augmentation du DHA173,174. 1. Oméga-3 LC et fonctions cognitives Un régime carencé en oméga-3 entraîne chez le rat des troubles du comportement, altère gravement les performances de l’apprentissage mais perturbe peu la motricité175-177. Chez l’homme, de faibles concentrations plasmatiques en oméga-3 ont été observées pour certaines symptomatologies neuropsychiatriques178-180. Hibbeln et coll. ont suggéré qu’une déficience en oméga-3 augmente le risque de dépression clinique ou de troubles du comportement178. Ils rapportent une corrélation inverse entre la consommation de poisson et la prévalence des dépressions. Edwards et coll. ont observé que les globules rouges de patients dépressifs présentaient une teneur membranaire en oméga-3 inférieure à celle des contrôles et que la sévérité de la dépression était inversement proportionnelle à cette teneur et aux apports en oméga-3181,182. page 23 OMÉGA-3 LC ET FONCTIONS CÉRÉBRALES Maes et coll. ont également constaté une déficience en acides gras oméga-3 chez des patients dépressifs et suggèrent l’implication d’une perturbation du métabolisme des acides gras oméga-3 dans les cas cliniques de dépression183. Dans une étude récente, Kalmijn et coll. ont observé une corrélation inverse entre la consommation de poisson et la survenue de démence dont la maladie d’Alzheimer184. Les auteurs associent cet effet aux propriétés antithrombotiques et antiathérogènes des oméga-3. L’étude de Rotterdam a d’ailleurs mis en évidence une association entre athérosclérose et augmentation du risque de maladie d’Alzheimer185. Les données concernant l’implication des oméga-3 dans les pathologies neuropsychiatriques restent limitées. L’ensemble des études disponibles met en évidence un déficit en ces acides gras chez les sujets malades. Il reste néanmoins à démontrer si ce déficit prédispose à la maladie ou si la maladie, en induisant une modification du comportement alimentaire, favorise la survenue d’une déficience. 2. Oméga-3 et développement cérébral Le rôle joué par les oméga-3 à longue chaîne dans le développement cérébral du fœtus et de l’enfant est à présent bien établi. Cependant, un consensus sur les doses optimales à recommander doit être trouvé186. Les enfants prématurés nécessitent une attention particulière car ils ne bénéficient pas encore de tissus adipeux de réserve. Ces réserves se constituent généralement au cours du 3ème trimestre de grossesse. Elles sont de fait, chez les prématurés, étroitement liées aux apports nutritionnels. ■ Les oméga-3 à longue chaîne sont indispensables au développement cérébral des nouveaux-nés. Les différences de statut en acides gras à longue chaîne ont d’abord été observées en comparant des enfants nourris au sein à des enfants sous nutrition parentérale ou nourris avec un lait infantile déséquilibré en acides gras polyinsaturés précurseurs. Des apports déséquilibrés en acides gras polyinsaturés se traduisent chez l’enfant prématuré par une modification du rapport DHA / acide arachidonique, diminué de moitié par rapport à celui d’enfants nés à terme, et d’un âge corrigé équivalent. Ils s’accompagnent d’une altération du développement des fonctions visuelles158. Des effets similaires ont été rapportés chez des enfants nés à terme mais nourris pendant quatre mois avec des formules contenant une faible quantité d’acide alpha-linolénique186,187. Il faut cependant noter qu’une déficience en acides gras à longue chaîne n’induit pas des modifications d’amplitudes aussi grandes que des carences en leurs précurseurs les acides alpha-linolénique et linoléïque. Les principaux essais de supplémentation en huile de poisson riche en DHA et EPA effectués sur des laits maternisés destinés à des prématurés montrent qu’après 6 semaines, l’enfant recevant le lait adapté présente des paramètres électrophysiologiques de la fonction rétinienne comparables à ceux de l’enfant allaité au sein188,189. page 24 OMÉGA-3 ET BÉNÉFICES SANTÉ Chez l’enfant né à terme, en dépit d’un apport convenable en acides gras précurseurs indispensables (acides linoléïque et alpha-linolénique) correspondant aux recommandations nutritionnelles, les teneurs en acides gras à longue chaîne oméga-3 et oméga-6 dans la phosphatidyl-éthanolamine des hématies restent faibles après 4 à 6 mois d’allaitement artificiel comparativement à un enfant ayant reçu un allaitement maternel190. Les enfants nourris au sein et ceux recevant un lait supplémenté en longues chaînes polyinsaturées (DHA et acide arachidonique) semblent présenter de meilleures aptitudes à la résolution de problèmes et à l’apprentissage du langage, comparativement aux enfants ayant reçu un lait ne contenant pas d’acides gras polyinsaturés à longue chaîne191,192. Ces observations suggèrent l’importance d’un apport en acides gras polyinsaturés oméga-3 à longue chaîne, en fin de maternité et pendant les premiers mois de la vie, pour le développement cérébral ultérieur de l’enfant et notamment les capacités d’apprentissage et le comportement. D’autres travaux sont encore nécessaires pour déterminer la dose journalière optimale en ces acides gras qu’il convient d’apporter aux nourrissons et aux enfants. Néanmoins, l’état actuel des connaissances permet déjà de recommander un apport simultané en acides linoléïque et alpha-linolénique, mais également en acides docosahexaénoïque et arachidonique tout en respectant l’équilibre oméga-3 / oméga-6. page 25 VI. RECOMMANDATIONS Notre alimentation actuelle favorise un apport excessif en graisses saturées sans pour autant satisfaire les apports nécessaires en acides gras polyinsaturés et particulièrement en oméga-3. Or, il est à présent admis qu’un apport limité en acides gras saturés et le respect d’un équilibre en acides gras polyinsaturés oméga-3/oméga-6 ont un réel bénéfice pour la santé et en particulier dans la prévention des maladies cardiovasculaires. Le rapport oméga-3/oméga-6 doit se situer entre 1/4 et 1/10, l’optimum étant de 1/5. Les acides gras oméga-3 et oméga-6 utilisent des voies métaboliques communes et agissent donc en compétition, notamment pour la synthèse des dérivés eicosanoïdes. Suivant l’acide gras précurseur, ces derniers présentent un potentiel biologique différent, non sans conséquence pour la santé. Différentes instances ont établi des recommandations en acides gras polyinsaturés. En particulier, la FDA américaine (Food and Drug Administration) et l’AHA (American Heart Association) attribuent les bénéfices cardiovasculaires des acides gras polyinsaturés à l’EPA et au DHA. Ils considèrent que les observations réalisées à partir des essais d’interventions secondaires sont très positives. Ils soulignent cependant que les observations scientifiques faites auprès de la population générale, bien que significatives, nécessitent encore des études complémentaires. Ils recommandent toutefois une consommation régulière de 0,9 à 1 g d’oméga-3 à longue chaîne par jour. Source oméga-3 oméga-6 Recommandations oméga-3 Nordic Nutrition Committee, 1989 193 aucun 0,5 %* (1-2 g/j) NATO Workshop, 1989 194 aucun Scientific Review Committee of Canada, 1990 195 5:1 - 6:1,5 British Nutrition Task Force, 1992 196 6:1 Scientific Committee for Food, EU, 1993 197 FAO / WHO Expert Committee, 1994 198 4,5:1 - 6:1,5 0,27 %* (0,8 g/j) 0,5 %* (1-2 g/j) 0,5 %* (1,1 g/j) 0,5 %* (1-2 g/j) 5:1 - 10:1 Committee on Medical Aspect of Food Policy, 1991, 1994 199,200 aucun 0,2 %* National Nutrition Council (Norvège), 1996 201 aucun 0,5 %* (1-2 g/j) NIH Workshop, 1999 202 ANC 2000, France 203 FDA, octobre 2000 204 AHA, octobre 2000 205 EPA + DHA 5:1 0,1 - 0,2 g/j 1 %* (2,22 g ALA) 0,3 %* (0,65 g/j) 2,25 g/j 0,12 g/j (DHA) 1 g/j 0,9 g/j * pourcentage de l’apport énergétique page 26 VII. CONCLUSION L e très grand nombre d’études portant sur les acides gras polyinsaturés oméga-3 à longue chaîne reflète l’intérêt suscité par cette famille d’acides gras dans la communauté scientifique et médicale. Ces études ont montré l’importance d’un apport alimentaire en oméga-3 à longue chaîne alors que ces micronutriments ne sont pas considérés comme essentiels car synthétisés en faible quantité par l’organisme. Ces acides gras sont indispensables au développement et au fonctionnement cérébral. Ils sont donc particulièrement important chez la femme enceinte et allaitante et chez les très jeunes enfants. Les observations cliniques et les études d’intervention secondaire ont mis en évidence le potentiel prophylactique des oméga-3 à longue chaîne sur certaines pathologies comme les maladies cardiovasculaires, inflammatoires et sur certains cancers. Ces observations cliniques trouvent une explication biochimique et moléculaire. Les oméga-3 sont, d’une part, les précurseurs des eicosanoïdes impliqués dans les réactions immunitaires et inflammatoires. Ils ont, d’autre part, une action sur l’expression de gènes cibles codant pour des protéines impliquées dans les réactions du métabolisme des acides gras. La régulation de l’expression de ces gènes par les oméga-3 à longue chaîne explique en partie leur rôle joué dans la prévention des maladies cardiovasculaires et de certains cancers. Notre alimentation de type occidental privilégie les apports en graisse saturée et en oméga-6 sans pour autant satisfaire ceux en oméga-3 et particulièrement en oméga-3 à longue chaîne. Il convient donc de rééquilibrer notre balance oméga-3/oméga-6, tout en limitant les apports lipidiques totaux. Une telle modification de nos habitudes alimentaires devrait, à terme, avoir des répercussions conséquentes sur l’incidence des pathologies cardiovasculaires, inflammatoires et cancéreuses. Dans le cas particulier des maladies cardiovasculaires, une augmentation des apports en oméga-3 à longue chaîne devrait, en limitant la survenue des principaux facteurs de risque, retarder la prise de traitements dont on ne connaît pas toujours les effets à long terme. Une supplémentation en oméga-3 en synergisant l’efficacité de traitements au long cours devrait également permettre de limiter une médication à dosages élevés souvent à l’origine d’effets secondaires. L’intérêt grandissant pour les oméga-3 à longue chaîne semble tout à fait justifié. Ils s’intègrent notamment dans les nouvelles stratégies nutritionnelles de réduction des facteurs de risques cardiovasculaires. page 27 * RÉFÉRENCES 1. Givens D.I. et coll., Sources of n-3 polyunsaturated fatty acids additional to fish oil for livestock diets. A review. in Nutrition Abstracts and Reviews : Series B. Livestock feed and feeding, 2000, 1-19. 2. Kromann N. et coll., Epidemiological studies in the upernavik district, Greenland. Acta Med. Scand., 1980, 208: 401-406. 14. Vollset N., Fish consumption and mortality from coronary heart disease. NEJM, 1985, 313: 820-821. 15. Burr M.L. et coll., Effect of changes in fat, fish, and fibre intakes on death and myocardial reinfarction : diet and reinfartion trial (DART). The Lancet, 1989: 757-761. 3. Bjerregaard P. et coll., Mortality from ischaemic heart disease and cerebrovascular disease in Greenland. International Journal of Epidemiology, 1988, 17: 514-519. 16. Trial G.P., Dietary supplementation with n-3 polyunsaturated fatty acids and vitamin E after myocardial infarction : results of the GISSIPrevenzione trial. The Lancet, 1999, 354: 447455. 4. Hirai A. et coll., Effect of oral administration of highly purified eicosapentaenoic acid and docosahexenoic acid on platelet function and serum lipid in hyperlipidemic patients. Advances in Prostaglandin, Thromboxane and Leukotriene Research, 1989, 19: 627-630. 17. von Schaky C. et coll., The effect of dietary ω-3 fatty acids on coronary atherosclerosis. A randomized double-blind, placebo-controlled trial. Ann. Intern. Med., 1999, 130: 554-562. 5. Kagawa Y. et coll., Eicosapolyenoic acids of serum lipids of japanese islanders with low incidence of cardiovascular diseases. J. Nutr. Sci. Vitaminol., 1982, 28: 441-453. 6. Kromhout D. et coll., The inverse relation between fish consumption and 20 years mortality from coronary heart disease. NEJM, 1985, 312: 1205-1209. 7. Daviglus M. et coll., Benefit of a favorable cardiovascular risk-factor profile in middle age with respect to medicare costs. NEJM, 1998, 339: 1122-1129. 8. Dolecek T.A. et coll., Dietary polyunsaturated fatty acids and mortality in the multiple risk factor intervention trial (MRFIT). in Health effects of ω-3 polyunsaturated fatty acids in seafoods, 1991, 205-216. 9. Rodriguez B.L. et coll., Fish Intake May Limit the Increase in Risk of Coronary Heart Disease Morbidity and Mortality Among Heavy Smokers: The Honolulu Heart Program. Circulation, 1996, 94: 952-956. 10. Albert C. et coll., Fish consumption and risk of sudden cardiac death. JAMA, 1998, 7: 23-28. 11. Siscovick D. et coll., Dietary intake and cell membrane levels of long chain n-3 polyunsaturated fatty acids and the risk of primary cardiac arrest. JAMA, 1995, 1: 13631367. 18. Schmidt E.B. et coll., Omega-3 fatty acids. Current status in cardiovascular medecine. Drugs, 1994, 47: 405-424. 19. O’keefe J. et coll., From inuit to implementation : omega-3 fatty acids come of age. Mayo Clinic Proceedings, 2000, 75: 607614. 20. Lusis A.J., Atherosclerosis. Nature, 2000, 407: 233-241. 29. Freese R. et coll., α-linolenic acid and marine long-chain n-3 fatty acids differ slightly in their effects on hemostatic factors in healthy subjects. Am. J. Clin. Nutr., 1997, 66: 591598. 30. Brown A.J. et coll., Fish and fish oil intake : effect on haematological variables related to cardiovascular disease. Thromb. Res., 1991, 64: 169-178. 31. Levine P. et coll., Dietary supplementation with omega-3 fatty acids prolongs platelet survival in hyperlipidemic patients with atherosclerosis. Arch. Intern. Med., 1989, 149: 1113-1116. 32. Véricel V. et coll., The influence of low intake of n-3 fatty acids on platelets in elderly people. Atherosclerosis, 1999, 147: 187-192. 33. Agren J. et coll., Fish diet, fish oil and docosahexaenoic acid rich oil lower fasting and postprandial plasma lipid levels. Eur. J. Clin. Nutr., 1996, 50: 765-771. 21. Leaf A. et coll., Cardiovascular effects of n-3 fatty acids. NEJM, 1988, 318: 549-557. 34. Li X. et coll., Dose response of dietary fish oil supplementations on platelet adhesion. Arteriosclerosis and Thrombosis, 1990, 11: 39-46. 22. Gerster H., The use of n-3 pufas (fish oil) in enteral nutrition. Internat. J. Vit. Nutr. Res., 1995, 65: 3-20. 35. Gerster H., n-3 fish oil polyunsaturated fatty acids and bleeding. J. Nutr. & Env. Med., 1995, 5: 281-296. 23. Lemaitre D. et coll., Effects of fatty acids on human platelet glutathione peroxidase : possible role of oxidative stress. Biochem. Pharmacol., 1997, 53: 479-486. 36. Knapp H., Omega-3 fatty acids, endogenous prostaglandins and blood pressure regulation in humans. Nutr. Rev., 1989, 47: 301-313. 24. Krämer H.J. et coll., Fish oil fatty acids and human platelets : Dose-dependant decrease in dienoic and increase in trienoic thromboxane generation. Biochem., Pharmacol., 1996, 52: 1211-1217. 37. Morris M.C. et coll., Does fish oil lower blood pressure ? A meta-analysis of controlled trials. Circulation, 1992, 88: 523-533. 25. Eritsland J. et coll., Long-term effects of n-3 polyunsaturated fatty acids on haemostatic variables and bleeding episodes in patients with coronary artery disease. Blood coagulation and fibrinolysis, 1995, 6: 17-22. 12. Ascherio A. et coll., Dietary intake of marine n-3 fatty acids fish intake and the risk of coronary disease among men. NEJM, 1995, 332: 997-982. 26. Steering Committee of the Physicians’ Health Study Research Group, Final report on the aspirin component of the ongoing Physicians’Health Study. NEJM, 1989, 321: 129-135. 13. Curb J.D. et coll., Fish consumption and mortality from coronary heart disease. NEJM, 1985, 313: 821. 27. Dyerberg J. et coll., Haemostatic function and platelet polyunsaturated fatty acids in eskimo. The Lancet, 1979 : 433-435. page 28 28. von Schacky C. et coll., Long-term effects of dietary marine ω-3 fatty acids upon plasma and cellular lipids, platelet function and eicosanoids formation in human. J. Clin. Invest., 1985, 76: 1626-1631. 38. Appel L.J. et coll., Does supplementation of diet with fish oil reduce blood pressure ? Arch. Intern. Med., 1993, 153: 1429-1438. 39. Knapp H.R., Polyunsaturates, endogenous eicosanoids, and cardiovascular disease. J. Am. Coll. Nutr., 1990, 9: 344-351. 40. Gerster H., Fish oil (n-3 Long-chain Pufas) and blood pressure. Nutrition, 1993, 17: 15-24. 41. Singer P. et coll., Lipid and blood presurelowering effect of mackerel diet in man. Atherosclerosis, 1983, 49: 99-108. 42. Singer P. et coll., Fish oil amplifies the effect of propranolol in mild essential hypertension. Hypertension, 1990, 16: 682-691. RÉFÉRENCES 43. Rogers S. et coll., Effects of fish oil supplement on serum lipids, blood pressure, bleeding time, haemostatic and rheological variables. A double blind randomised controlled trial in healthy volunteers. Atherosclerosis, 1987, 63: 137-143. 44. Haglund O. et coll., Effect of a new fluid fish oil concentrate, eskimo-3, on triglyceride, cholesterol, fibrinogen and blood pressure. J. Int. Med., 1990, 227: 347-353. 45. Blonk M. et coll., Dose-response effects of fish-oil supplementation in healthy volunteers. Am. J. Clin. Nutr., 1990, 52: 120-127. 46. Bonaa K. et coll., Effect of eicosapentaenoic and docosahexaenoic acids on blood pressure in hypertension. A population-based intervention trial from the Tromso study. NEJM, 1990, 322: 795801. 47. De Bruin T. et coll., Postprandial decrease in HDL cholesterol and HDL apo A-I in normal subjects in relation to triglyceride metabolism. Am. J. Physiol., 1991, 260: E492-E498. 57. Miller M. et coll., Normal triglyceride levels and coronary artery disease events : The Baltimore coronary observational long-term study. JACC, 1998, 31: 1252-1257. 70. Clarke S.D. et coll., Peroxisome proliferator-activated receptors: a family of lipidactivated transcription factors. Am. J. Clin. Nutr., 1999, 70: 566-571. 58. NIH Consensus Conference, Triglyceride, high-density lipoprotein and coronary heart disease. JAMA, 1993, 269: 505-510. 71. Clarke S. et coll., Polyunsaturated fatty acid regulation of hepatic gene transcription. J. Nutr., 1996, 126: 1105S-1109S. 59. Roche H. et coll., Postprandial coagulation factor VII activity : The effect of monounsaturated fatty acids. Br. J. Nutr., 1997, 77: 537-549. 72. Forman B.M. et coll., Hypolipidaemic drugs, polyunsaturated fatty acids, and eicosanoids are ligands for peroxisome proliferator-activated receptors alpha and delta. Proc. Natl. Acad. Sci. U S A, 1997, 94: 4312-7. 60. Clifton P. et coll., Effect of dietary cholesterol on postprandial lipoproteins in three phenotypic groups. Am. J. Clin. Nutr., 1996, 64: 361-367. 61. Hokanson J. et coll., Plasma triglyceride level is a factor for cardiovascular disease independant of high-density lipoprotein cholesterol level : a meta-analysis of populationbased prospective studies. Journal of Cardiovascular Risk, 1996, 3: 213-219. 73. Kliewer S.A. et coll., Fatty acids and eicosanoids regulate gene expression through direct interactions with peroxisome proliferatoractivated receptors alpha and gamma. Proc. Natl. Acad. Sci. U S A, 1997, 94: 4318-23. 74. Jump D. et coll., Dietary polyunsaturated fatty acid regulation of gene transcription. Prog. Lipid Rev., 1996, 35: 227-241. 62. Miller M., Is hypertriglyceridaemia an independant risk factor for coronary heart disease ? Eur. Heart J., 1998, 19: H18-H22. 75. Williams C., Postprandial lipid metabolism : effects of dietary fatty acids. Proc. Nutr. Soc., 1997, 56: 679-692. 63. Weber P. et coll., Triglyceride-lowering effect of omega-3 LC-polyunsaturated fatty acids. A review. Nutr. Metab. Cardiovasc. Dis., 2000, 10: 28-37. 76. Roche H. et coll., Long-chain n-3 polyunsaturated fatty acids and triacylglycerol metabolism in the postprandial state. Lipids, 1999, 34: S259-S265. 64. Nenseter M. et coll., Effect of dietary supplementation with n-3 polyunsaturated fatty acids on physical properties and metabolism of low density lipoprotein in humans. Atherosclerosis and Thrombosis, 1991, 12: 369-379. 77. Zampellas A. et coll., Polyunsaturated fatty acids of the n-6 and n-3 series : effects on postprandial lipid and apolipoprotein levels in healthy men. Eur. J. Clin. Nutr., 1994, 48: 842848. 52. Criqui M. et coll., Plasma triglyceride level and mortality from coronary heart disease. NEJM, 1993, 328: 1220-1225. 65. Keller H. et coll., Fatty acids and retinoids control lipid metabolism through activation of peroxisome proliferator-activated receptorretinoid X receptor heterodimers. Proc. Natl. Acad. Sci. U S A, 1993, 90: 2160-4. 78. Harris W.S. et coll., Effects of low saturated fat, low cholesterol fish oil supplement in hypertriglyceridemic patients. A placebo-controlled trial. Ann. Intern. Med., 1988, 109: 465-470. 53. Manninen V. et coll., Joint effects of serum triglyceride and LDL cholesterol and HDL cholesterol concentrations on coronary heart disease risk in the Helsinki Heart Study. Implications for treatment. Circulation, 1991, 85: 37-45. 66. Gottlicher M. et coll., Fatty acids activate a chimera of the clofibric acid-activated receptor and the glucocorticoid receptor. Proc. Natl. Acad. Sci. U S A, 1992, 89: 4653-7. 48. Williams C., Dietary interventions affecting chylomicron and chylomicron remnant clearance. Atherosclerosis, 1998, 141: S87-S92. 49. Griffin B. et coll., Influence of dietary fatty acids on the atherogenic lipoprotein phenotype. Nutr. Res. Rev., 1995, 8: 1-26. 50. Roche H. et coll., Postprandial triacylglycerolaemia nutritional implications. Prog. Lipid Res., 1995, 34: 249-266. 51. Sethi S. et coll., Postprandial lipoprotein metabolism. Nutr. Res. Rev., 1993, 6: 161-183. 54. Gardner C. et coll., Association of small low-density lipoprotein particles with the incidence of coronary artery disease in men and women. JAMA, 1996, 18: 875-881. 67. Bordin P. et coll., Effects of fish oil supplementation on apolipoprotein B100 production and lipoprotein metabolism in normolipidaemic males. Eur. J. Clin. Nutr., 1998, 58: 104-109. 55. Stampfer M.J. et coll., A prospective study of triglyceride level, low-density lipoprotein particle diameter and risk of myocardial infarction. JAMA, 1996, 276: 882-888. 68. Haglund O. et coll., Effects of fish oil alone and combined with long chain (n-6) fatty acids on some coronary risk factors in male subjects. J. Nutr. Biochem., 1998, 9: 629-635. 56. Austin M. et coll., Epidemiology of triglycerides, small dense low-density lipoprotein and lipoprotein as risk factors for coronary heart disease. Lipid Disorders, 1994, 78: 99115. 69. Lu G. et coll., Omega-3 fatty acids alter lipoprotein subfraction distributions and the in vitro conversion of very low density lipoproteins to low density lipoproteins. J. Nutr. Biochem., 1999, 10: 151-158. 79. Harris W. et coll., Fish oils in hypertriglyceridaemia : a dose-response study. Am. J. Clin. Nutr., 1990, 51: 399-406. 80. Radack K. et coll., n-3 fatty acid effects on lipids, lipoproteins, and apolipoproteins at very low doses: results of a randomized controlled trial in hypertriglyceridemic subjects. Am. J. Clin. Nutr., 1990, 51: 599-605. 81. Beil F. et coll., Dietary fish oil lowers lipoprotein in primary hypertriglyceridemia. Atherosclerosis, 1991, 90: 95-97. 82. Sirtori C. et coll., One-year treatment with ethyl esters of omega-3. Atherosclerosis, 1998, 137: 419-427. 83. Sorensen N. et coll., Effect of fish-oil-enriched margarine on plasma lipids, low-density- lipoprotein particle composition, size, and susceptibility to oxidation. Am. J. Clin. Nutr., 1998, 68: 235-241. page 29 RÉFÉRENCES 84. Marckmann P. et coll., Dietary fish oil (4g daily) and cardiovascular risk markers in healthy men. Atheroscler. Thromb. Vasc. Biol., 1997, 17: 3384-3391. 85. Visioli F. et coll., Very low intakes of n-3 fatty acids incorporated into bovine milk reduce plasma triacylglycerol and increase HDLcholesterol concentrations in healthy subjects. Pharmacol. Res., 2000, 41: 571-576. 86. Hansen J.B. et coll., Effects of highly purified eicosapentaenoic acid and docosahexaenoic acid on fatty acid absorption, incorporation into serum phospholipids and postprandial triglyceridemia. Lipids, 1998, 33: 131-138. 87. Gudbjarnason S., Dynamics of n-3 and n-6 fatty acids in phospholipids of heart muscle. J. Int. Med., 1989, 225: 117-128. 88. Sellmayer A.M.D. et coll., Effects of Dietary Fish Oil on Ventricular Premature Complexes. Am. J. cardiol., 1995, 76: 974-977. 89. Christensen J. et coll., n-3 fatty acids and ventricular extrasystoles in patients with ventricular tachyarrhythmias. Nutr. Res., 1995, 15: 1-8. 90. Christensen J.H. et coll., Effect of fish oil on heart rate variability in survivors of myocardial infarction : a double blind randomised controlled trial. BMJ, 1996, 312: 677-678. 91. The Cardiac Arrhythmia pilot Study (CAPS) Investigators, Effect of Encainide, Flecainide, Imipramine and Moricizine on ventricular arrhythmias during the year after acute myocardial infarction : The CAPS. Am. J. Cardiol., 1988, 61: 501-509. 92. Grynberg A. et coll., Acides gras oméga-3 et prévention cardiovasculaire. Cah. Nutr. Diét., 1997, 32: 107-114. 93. Kang J. et coll., Antiarrhythmic effects of polyunsaturated fatty acids. Recent studies. Circulation, 1996, 94: 1174-1780. 94. Nair S.S. et coll., Prevention of cardiac arrhythmia by dietary (n-3) polyunsaturated fatty acids and their mechanism of action. J. Nutr., 1997, 127: 383-93. 95. Kang J.X. et coll., Prevention of fatal cardiac arrhythmias by polyunsaturated fatty acids. Am. J. Clin. Nutr., 2000, 71: 202-207. 96. Siebert B.D. et coll., Cardiac arrhythmia in rats in response to dietary n-3 fatty acids from red meat, fish oil and canola oil. Nutr. Res., 1993, 13: 1407-1418. 97. Pepe S. et coll., Dietary fish oil confers direct antiarrhythmic properties on the myocardium of rats. J. Nutr., 1996, 126: 3442. page 30 98. Durot I. et coll., Influence of phospholipid long chain polyunsaturated fatty acid composition on neonatal rat cardiomyocyte function in physical conditions and during glucose-free hypoxia-reoxygenation. Mol. cell. Biochem., 1997, 175: 253-262. 99. Grynberg A. et coll., Membrane docosahexaenoic acid vs. eicosapentaenoic acid and the beating function of the cardiomyocyte and its regulation through the adrenergic receptors. Lipids, 1996, 31: S205S210. 100. Delerive P. et coll., Hypoxia-reoxygenation and polyunsaturated fatty acids modulate adrenergic functions in cultured cardiomyocytes. J. Mol. Cell Cardiol., 1999, 31: 377-386. 101.Oudot F. et coll., Eicosanoid synthesis in cardiomyocytes : influence of hypoxia, reoxygenation and polyunsaturated fatty acids. Am. J. Physiol., 1995, 268: H308-H315. 102.Leaf A. et coll., Experimental studies on antiarrhythmic and antiseizure effects of polyunsaturated fatty acids in excitable tissues. J. Nutr. Biochem., 1999, 10: 440-448. 103. Calder P.C., n-3 polyunsaturated fatty acids and cytokine production in health and disease. Ann. Nutr. Metab., 1997, 41: 203-234. 104.Endres S. et coll., The effect of dietary supplementation with n-3 polyunsaturated fatty acids on the synthesis of interleukin-1 and tumor necrosis factor by mononuclear cells. NEJM, 1989, 320: 265-71. 105.Denzlinger C. et coll., Modulation of the endogenous leukotriene production by fish oil and vitamin E. J. Lipid. Mediators cell Signalling, 1995, 11: 119-132. 106.James M. et coll., Dietary polyunsaturated fatty acids and inflammatory mediator production. Am. J. Clin. Nutr., 2000, 71: 343S348S. 107.Horrobin D.F., Low prevalences of coronary heart disease (CHD), psoriasis, asthma and rheumatoid arthritis in eskimos : are they caused by high dietary intake of eicosapentaenoic acid (EPA), a genic variation of essential fatty acid (EFA) metabolism or a combination of both ? Medical Hypotheses, 1987, 22: 421-428. 110.Kremer J.M., n-3 Fatty acid supplements in rheumatoid arthritis. Am. J. Clin. Nutr., 2000, 71: 349-351. 111.van der Temple et coll., Effects of fish oil supplementation in rheumatoid arthritis. Ann. Rheum. Dis., 1990, 49: 76-80. 112.Sköldstam L. et coll., Effect of six months of fish oil supplementation in stable rheumatoïd arthritis. A double-blind, controlled study. Scand. J. Rheumatol., 1992, 21: 178-185. 113.Lau C. et coll., Effects of fish oil supplementation on non steroidal antiinflammatory drug requirement in patients with mild rheumatoid arthritis - A double-blind placebo controlled study. Br. J. Rheumatol., 1993, 32: 982-989. 114. Kremer J., Effects of modulation of inflammatory and immune parameters in patients with Rheumatic and inflammatory disease receiving dietary supplementation of n-3 and n-6 fatty acids. Lipids, 1996, 31: S243-S247. 115.Volker D. et coll., Dietary n-3 fatty acid supplementation in rheumatoid arthritismechanisms, clinical outcomes, controversies, and future directions. J. Clin. Biochem. Nutr., 1996, 20: 83-97. 116. Ariza-Ariza R. et coll., Omega-3 fatty acids in Rheumatoid Arthritis : an overview. Seminars in arthritis and Rheumatism, 1998, 27: 366-370. 117.Curtis C.L. et coll., n-3 Fatty Acids Specifically Modulate Catabolic Factors Involved in Articular Cartilage Degradation. J. Biol. Chem., 2000, 275: 721-724. 118. Fortin P. et coll., Validation of a meta-analysis : The effects of fish oil in rheumatoid arthritis. J. Clin. Epidemiol., 1995, 48: 1379-1390. 119.Kremer J.M. et coll., Effects of High-dose Fish Oil on Rheumatoid Arthritis After Stopping Nonsteroidal Antiinflammatory Drugs: Clinical and Immune Correlates. Arthritis & Rheumatism, 1995, 38: 1107-1114. 120.Kjeldsen-Kragh J. et coll., Dietary omega-3 fatty acid supplementation and naproxen treatment in patients with rheumatoid arthritis. J. Rheumatol., 1992, 19: 1531-1536. 108.Recht L. et coll., Hand handicap and rheumatoid arthritis in a fish-eating society (the Faroe Islands). J. Int. Med., 1990, 227: 49-55. 121.Shoda R. et coll., Epidemiologic analysis of Crohn disease in Japan: increased dietary intake of n-6 polyunsaturated fatty acids and animal protein relates to the increased incidence of Crohn disease in Japan. Am. J. Clin. Nutr., 1996, 63: 741-745. 109.Shapiro J. et coll., Diet and rheumatoid arthritis in women : a possible protective effect of fish consumption. Epidemiology, 1996, 7: 256-263. 122.Salomon P. et coll., Treatment of ulcerative colitis with fish oil n-3 fatty acid : an open trial. J. Clin. Gastroenterol., 1990, 12: 157-61. RÉFÉRENCES 123.Aslan A. et coll., Fish oil fatty acid supplementation in active ulcerative colitis : a double blind, placebo-controlled, crossover study. Am. J. Gastroenterol., 1992, 87: 432437. 124.Loeschke K. et coll., n-3 Fatty Acids Only Delay Early Relapse of Ulcerative Colitis in Remission. Digestive Diseases & Sciences, 1996, 41: 2087-2094. 125. Stenson W. et coll., Dietary supplementation with fish oil in ulcerative colitis. Ann. Intern. Med., 1992, 116: 609-614. 126.Grimminger F. et coll., Influence of intravenous n-3 lipid supplementation on fatty acid profiles and lipid mediator generation in a patient with severe ulcerative colitis. Eur. J. Clin. Invest., 1993, 23: 706-715. 127.Belluzzi A. et coll., Effect of an EntericCoated Fish-Oil Preparation on Relapses in Crohn’s Disease. NEJM, 1557, 334: 15571560. 128.Lorenz-Meyer H. et coll., Omega-3 fatty acids and low carbohydrate diet for maintenance of remission in Crohn disease. A randomized multicenter trial. Scand. J. Gastroenterol., 1996, 31: 778-785. 129.Belluzzi A. et coll., Polyunsaturated fatty acids and inflammatory bowel disease. Am. J. Clin. Nutr., 2000, 71: 339-342. 130.Bougnoux P., n-3 Polyunsaturated fatty acids and cancer. Curr. Op. Clin. Nutr. & Metab. Care, 1999, 2: 121-126. 131.Rose D., Dietary fatty acids and cancer. Am. J. Clin. Nutr., 1997, 66: 998-1003. 132.Ziegler R. et coll., Migration patterns and breast cancer risk in Asian-American women. J. Nat. Cancer Inst., 1993, 85: 1819-1827. 133.Hirayama T., Epidemiology of breast cancer with special reference to the role of diet. Preventive Medecine, 1978, 7: 173-195. 134. Lanier A. et coll., Cancer incidence in Alaska natives. Int. J. Cancer, 1976, 18: 409-412. 135.Landymore R.W. et coll., Effects of lowdose marine oils on intimal hyperplasia in autologous vein grafts. J. Thorac. Cardiovasc. Surg., 1996, 98: 788-791. 136.Noguchi M. et coll., Chemoprevention of DMBA-induced mammary carcinogenesis in rats by low dose EPA and DHA. Br. J. Cancer, 1997, 75: 348-353. 137.Kim D.Y. et coll., Stimulatory effects of high-fat diets on colon cell proliferation depend on the type of dietary fat and site of the colon. Nutrition and Cancer, 1998, 30: 118-123. 138.Paulsen J.E. et coll., A Fish Oil-Derived Concentrate Enriched in Eicosapentaenoic and Docosahexaenoic Acid as Ethyl Esters Inhibits the Formation and Growth of Aberrant Crypt Foci in Rat Colon. Pharmacol. & Toxicol., 1998, 82: 28-33. 139.Calder P.C. et coll., Dietary fish oil suppresses human colon tumour growth in athymic mice. Clin. Sc., 1998, 94: 303-311. 140.Calviello G. et coll., Dietary supplementation with eicosapentaenoic and docosahexaenoic acid inhibits growth of morris hepatocarcinoma 3924A in rats : Effects on proliferation and apoptosis. Int. J. Cancer, 1998, 75: 699-705. 141.Sensaki H. et coll., Dietary effects of fatty acids on growth and metastasis of KPL-1 human breast cancer cells in vivo and in vitro. Anticancer Research, 1998, 18: 1621-1628. 142.Connolly J.M. et coll., Effects of dietary Menhaden oil, soy and a cyclooxygenase inhibitor on human breast cancer cell growth and metastasis in nude mice. Nutrition and Cancer, 1997, 29: 48-54. 143.Hubbard N. et coll., Alteration of murine mammary tumorigenesis by dietary enrichment with n-3 fatty acids in fish oil. Cancer Letters, 1998, 124: 1-7. 144.Rose D. et coll., Omega-3 fatty acids as cancer chemopreventive agents. Pharmacology & Therapeutics, 1999, 83: 217-244. 151.Noding R. et coll., Effects of polyunsaturated fatty acids and their n-6 hydroperoxydes on growth of five malignant cell lines and the significance of culture media. Lipids, 1998, 33: 285-293. 152.Lhuillery C. et coll., Suppression of the promoter effect of polyunsaturated fatty acids by the absence of dietary vitamin E in experimental mammary carcinoma. Cancer Letters, 1997, 114: 233-234. 153. Timmer-Bosscha H. et coll., Differential effects of all-trans-retinoic acid, docosahexaenoic acid, and hexadecylphosphocholine on platininduced cytotoxicity and apoptosis in a cis-platin sensitive and resistant human embryonal carcinoma cell line. Cancer Chemother. Pharmacol., 1998, 41: 469-476. 154.Bougnoux G., E. et coll., Cytotoxic drugs efficacy correlates with adipose tissue docosahexaenoic acid level in locally advanced breast carcinoma. Br. J. Cancer, 1999, 79: 1765-1769. 155.Germain E. et coll., Enhancement of doxorubicin cytotoxicity by polyunsaturated fatty acids in the human breast tumor cell line MDAMB-231 : Relationship to lipid peroxydation. Int. J. Cancer, 1998, 75: 578-583. 156.Bazan N. et coll., Metabolism of arachidonic and docosahexaenoic acids in the retina. Prog. Lipid res., 1986, 25: 595-606. 145.Willett W., Specific fatty acids and risks of breast and prostate cancer: dietary intake. Am. J. Clin. Nutr., 1997, 66: 1557-1563. 157.Clandinin M.T. et coll., Intrauterine fatty acid accretion rates in human brain : implications for fatty acid requirements. Early Human Development, 1980, 4/2: 121-129. 146.Sasaki S. et coll., An ecological study of the relationship between dietary fat intake and breast cancer mortality. Prev. Med., 1993, 22: 187-202. 158.Martinez M., Tissue levels of polyunsaturated fatty acids during early human development. J. Pediatrics, 1992, 4: S129S138. 147.Simonsen N. et coll., Adipose tissue omega-3 and omega-6 fatty acid content and breast cancer in the EURAMIC study. Am. J. Epidemiol., 1998, 147: 342-352. 159.Lundbaek J. et coll., Lysophospholipids modulate channel function by altering the mechanical properties of lipid bilayers. J. Gen. Physiol., 1994, 104: 645-673. 148. Simopoulos A., Omega-3 fatty acids in health and disease and in growth and development. Am. J. Clin. Nutr., 1991, 54: 438-463. 160.Salem N. et coll., The nervous system has an absolute molecular species requirement for proper function. Molecular Membrane Biology, 1995, 12: 131-134. 149.Sasaki T. et coll., Effects of dietary n-3 to n-6 polyunsaturated fatty acid ratio on mammary carcinogenesis in rats. Nutrition and Cancer, 1998, 30: 137-143. 150.Hawkins R.A. et coll., Apoptotic death of pancreatic cancer cells induced by polyunsaturated fatty acids varies with double bond number and involves an oxidative mechanism. Journal of Pathology, 1998, 185: 61-70. 161.Fong T.M. et coll., Correlation between acetylcholine receptor function and structural properties of membranes. Biochemistry, 1986, 25: 830-840. 162.Malnoë A. et coll., Effect of in vivo modulation of membrane docosahexaenoic acid levels on the dopamine-dependent adenylate cyclase activity in the rat retina. J. Neurochem., 1990, 55: 1480-1485. page 31 RÉFÉRENCES 163.Witt M.R. et coll., Characterization of the influence of unsaturated free fatty acids on brain GABA/Benzodiazepine receptor binding in vitro. J. Neurochem., 1994, 62: 1432-1439. 164.Miller B. et coll., Potentiation of NMDA receptor currents by arachidonic acid. Nature, 1992, 355: 722-725. 165.Delion S. et coll., [alpha]-Linolenic Acid Dietary Deficiency Alters Age-Related Changes of Dopaminergic and Serotoninergic Neurotransmission in the Rat Frontal Cortex. J. Neurochem., 1582, 66: 1582-1591. 166.Hudson C. et coll., CNS signal transduction in the pathophysiology and pharmacotherapy of affective disorders and schizophrenia. Synapse, 1993, 13: 278-293. 167.Graber R. et coll., Fatty acids and cell signal transduction. J. Lipid Mediators Cell signalling, 1994, 9: 91-116. 168.de la Presa Owens S. et coll., Diverse, region-specific effects of addition of arachidonic and docosahexanoic acids to formula with low or adequate linoleic and alpha-linolenic acids on piglet brain monoaminergic neurotransmitters. Pediatr. Res., 2000, 48: 125-30. 169.McGahon B.M. et coll., Age-related changes in synaptic function : analysis of the effect of dietary supplementation with ω-3 fatty acids. Neuroscience, 1999, 94: 305-314. 170. Loudes C. et coll., Release of immunoreactive TRH in serum-free cultures of mouse hypothalamic cells. Develop. Brain Res., 1983, 9: 231-234. 171.Bourre J.M. et coll., Effect of polyunsaturated fatty acids on fetal mouse brain cells in culture in a chemically defined medium. J. Neurochem., 1983, 41: 1234--1242. 172.Sprecher H. et coll., Reevaluation of the pathways for the biosynthesis of polyunsaturated fatty acids. J. Lipid Res., 1995, 36: 2471-2477. 173.Bourre J.M. et coll., Effect of increasing amounts of dietary fish oil on brain and liver fatty composition. Biochimica et Biophysica Acta, 1990, 1043: 149-152. 174.Philbrick D.J. et coll., Ingestion of fish oil or a derived n-3 fatty acid concentrate containing eicosapentaenoic acid (EPA) affects fatty acid compositions of individual phospholipids of rat brain, sciatic nerve and retina. J. Nutr., 1987, 117: 1663-1670. 177.Innis S., Essential fatty acids in growth and development. Prog. Lipid Res., 1991, 30: 39103. 178.Hibbeln J. et coll., Do plasma polyunsaturates predict hostility and depression ? in Nutrition and fitness : Metabolic and behavioral aspects in health and disease, 1997, Karger: New York, 175-186. 193. PNUN, Nordishe Naringrekomendationer Andra Uplagen, The National Food Agency, Sweden, 1989. 179.Fenton W. et coll., Essential fatty acids, lipid membrane abnormalities and the diagnosis and treatment of schizophrenia. Biol. Psychiatry, 1999, 47: 8-21. 194.Simopoulos A. Summary of the NATO advanced research workshop on dietary omega-3 and omega-6 fatty acids : biological effects and nutritional essentiality. The Journal of Nutrition, 1989, 119: 521-528. 180.Stoll A. et coll., Omega-3 fatty acids in bipolar disorder. Arch. Gen. Psychiatry, 1999, 56: 407-412. 195.Scientific Review Committee, Nutrition recommendations Ottawa : Minister of National Health and Welfare, Canada, 1990. 181. Edwards R. et coll., Omega-3 polyunsaturated fatty acid levels in the diet and in red blood cell membranes of depressed patients. Journal of Affective Disorders, 1998, 48: 149-155. 196.British Nutrition Foundation, Unsaturated fatty acids : Nutritional and physiological significance. Task and Force Report. London, Chapman and Hall, 1992. 182.Peet M. et coll., Depletion of omega-3 fatty acid levels in red blood cell membranes of depressive patients. Biological Psychiatry, 1998, 43: 315-319. 197.Reports of the Scientific Committee for Food, Nutrient and energy intakes for the European community, 1993, 52-60. 183.Maes M. et coll., Lowered ω3 polyunsaturated fatty acids in serum phospholipids and cholesteryl esters of depressed patients. Psychiatry Research, 1999, 85: 275-291. 184.Kalmijn S. et coll., Polyunsaturated fatty acids, antioxidants and cognitive function in very old men. Am. J. Epidemiol., 1997, 145: 33-41. 185.Feskens E.J. et coll., A longitudinal study on diet, risk factors and cardiovascular disease in an aging cohort : the Zutphen Study. Netherlands J. Cardiol., 1993, 6: 200-204. 186.Uauy R. et coll., Role of essential fatty acids in the function of the developing nervous system. Lipids, 1996, 31: S167-S176. 187.Birch E. et coll., Dietary essential fatty acid supply and visual acuity development. Investigative Ophtalmology & Visual Science, 1992, 33: 3242. 188.Decsi T. et coll., Essential fatty acids in full term infants fed breast milk or formula. Archives of Disease in Childhood, 1995, 72: F23-F28. 189.Uauy R. et coll., omega-3 fatty acids in birth weight infants : supplementation of Pediatrics, 1994, 124: Safety and efficacy of the nutrition of very low soy oil and marine oil formula. Journal of 612-620. 175.Wainwright P., Nutrition and behaviour : the role of n-3 fatty acids in cognitive function. Br. J. Nutr., 2000, 83: 337-339. 190.Kohn G. et coll., Diet ant the essential fatty acid status of term infants. Acta Paediatr., 1994, 402: 69-74. 176. Zimmer L. et coll., Chronic n-3 polyunsaturated fatty acid deficiency alters dopamine vesicle density in the rat frontal cortex. Neuroscience Letters, 2000, 284: 25-28. 191.Willatts P. et coll., Effect of long chain polyunsaturated fatty acids in infant formula on problem solving at 10 monthes of age. The Lancet, 1998, 352: 688-691. page 32 192.Agostini C. et coll., Neurodevelopmental quotient of healthy term infants at 4 months and feeding practice : the role of long-chain polyunsaturated fatty acids. Pediatric research, 1995, 38: 262-266. 198.FAO/WHO, Fats and oils in human nutrition (Report of a joint expert consultation), Fat and Nutrition paper 57, Rome : FAO, 1994. 199.Department of Health, Report on Health and Social Subjects, N°41. Dietary reference values for food energy and nutrients for the UK. Report of the Committee on Medical Aspects of Food Policy, London, HMSO, 1991. 200.Department of Health, Report on Health and Social Subjects, N°46. Nutritional aspect of cardiovascular disease. Report of the Committee on Medical Aspects of Food Policy, London, HMSO, 1994. 201.N o r d i c N u t r i t i o n R e c o m m e n d a t i o n, Scandinavian J. Nutrition, 1996, 40: 161-165 202.Simopoulos A. et coll., Essentiality of and recommendated dietary intakes for omega-6 and omega-3 fatty acids. Ann. Nutr. Metab., 1999, 43: 127-130. 203. AFSSA-CNERNA-CNRS, Apports nutritionnels conseillés pour la population française. eds. TEC & DOC, 2000. 204. Food and drug Administration, Letter regarding dietary supplement health claim for omega-3 fatty acids and coronary heart disease. http://vm.cfsan.fda.gov/~dms/ds-ltr11. html, 2000. 205.AHA dietary Guidelines, revision 2000 : A statement for health care professionals from the nutrition committee of the American Heart Association. Circulation, 2000, 102:2296-2311. 20-26, boulevard du Parc 92521 Neuilly-sur-Seine Cedex www.ceiv.org Roche Vitamines France Ref. 28008822 / décembre 2000 - conception Cité Graphique Studio RCS B398 475 905 - www.citegraphique.com