La cessation tabagique chez les jeunes
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La cessation tabagique chez les jeunes
La cessation tabagique chez les j eun es Un guide pour prendre des décisions éclairées TROL AND PREVENTION Pour commander des copies gratuites de cette publication, contactez : L’Initiative canadienne de recherche pour la lutte contre le tabagisme (ICRCT) 10, avenue Alcorn, Suite 200 Toronto, Ontario M4V 3B1 T: 416.934.5968 C: [email protected] Cette publication est disponible sur Internet au : http://www.ctcri.ca/fr-pages/youth.htm#guide La version anglaise de cette publication est disponible sur Internet au : http://www.ctcri.ca/en-pages/youth.htm#guide Citation suggérée Milton MH, Maule CO, Yee SL, Backinger C, Malarcher AM, Husten CG. La cessation tabagique chez les jeunes : un guide pour prendre des décisions éclairées. Atlanta: U.S. Department of Health and Human Services, Centers for Disease Control and Prevention; 2004. La cessation tabagique chez les jeunes Un guide pour prendre des décisions éclairées Micah H. Milton, MSP Catherine O. Maule Sue Lin Yee, MA, MSP Cathy Backinger, Ph.D. Ann M. Malarcher, Ph.D. Corinne G. Husten, MD, MSP Ce guide a été élaboré par le Youth Tobacco Cessation Collaborative en partenariat avec Centers for Disease Control and Prevention American Legacy Foundation Initiative canadienne de recherche pour la lutte contre le tabagisme National Cancer Institute Préface En 2000, le Youth Tobacco Cessation Collaborative (YTCC) publiait le National Blueprint for Action: Youth and Young Adult Tobacco-Use Cessation (le plan national d’action sur la cessation tabagique chez les jeunes et les adultes) pour guider le débat portant sur comment aider les jeunes fumeurs à arrêter de fumer. Les auteurs de cette publication avaient noté des lacunes dans la recherche portant sur les stratégies et programmes efficaces pour intervenir auprès des jeunes et avaient établis des buts pour corriger ces lacunes. À la suite de cela, le Center for Disease Control and Prevention (CDC) américain, l’Initiative canadienne de recherche pour la lutte contre le tabagisme (ICRCT), le National Cancer Institute (NCI) américain et le American Legacy Foundation (Legacy) ont produit cette publication, La cessation tabagique chez les jeunes : un guide pour prendre des décisions éclairées. Les représentants de ces organisations ont évalué les outils présentement en place pour aider les jeunes à abandonner le tabac et ont tenté d’identifier les meilleures pratiques. Le processus a commencé par une revue de 66 études publiées sur la cessation et la réduction tabagique chez les jeunes. Un panel d’experts en politique, pratique et recherche chargé d’évaluer les conclusions de recherche a ensuite été formé pour coter de façon systématique la qualité des conclusions des recherches existantes. Les membres du panel ont conclu que la plupart des études présentaient des lacunes importantes dans la qualité et la cohérence des résultats, rendant impossible l’établissement de conclusions sur les pratiques efficaces. D’autres conclusions étaient nécessaires pour documenter l’efficacité d’interventions existantes sur la cessation tabagique chez les jeunes. Malheureusement, nous avons besoin de conseils pour aider les jeunes à cesser leur usage du tabac dès maintenant. Afin de répondre à ce besoin, on a fait appel à un modèle des meilleures pratiques récemment développé par l’ICRCT. Le modèle fait appel à la science et à l’expérience pratique pour identifier les approches d’intervention qui sont à la fois pratiques et efficaces. Puisque la preuve était insuffisante pour établir les meilleures pratiques, un comité consultatif spécial a été créé afin d’utiliser le modèles des meilleures pratiques pour dégager des lignes directrices pratiques permettant d’identifier quelles questions doivent être prises en compte lorsque vient le temps de décider si et comment on doit créer des programmes de cessation tabagique pour les jeunes. Ce comité était composé de personnes ayant de l’expérience en création et mise en place d’interventions auprès des adolescents et des jeunes adultes. Le résultat est ce guide, La cessation tabagique chez les jeunes : un guide pour prendre des décisions éclairées. Au fur et à mesure que la recherche et les programmes de cessation tabagique chez les jeunes progressent, notre connaissance et compréhension de ce domaine croîtront, améliorant, nous l’espérons, la portée de nos efforts. Nous espérons que cette publication pourra influencer et guider cette progression. Contenu Préface.......................................................................................................................................... vii Contenu ......................................................................................................................................... iii Remerciements ............................................................................................................................. iv Introduction.................................................................................................................................... 1 CHAPITRE 1: Ce que vous devez savoir au sujet de la cessation tabagique ......................... 3 CHAPITRE 2: Démarrer ............................................................................................................... 15 CHAPITRE 3: Choisir une intervention de cessation pour les jeunes ................................... 25 CHAPITRE 4: Comment offrir les meilleurs services aux jeunes........................................... 39 CHAPITRE 5: Suivre votre progrès............................................................................................ 50 Annexe : Ressources .................................................................................................................. 60 Liste de figures FIGURE 1. Prendre des décisions pour aider les jeunes à cesser de fumer .......................... 1 FIGURE 2. Prévalence du tabagisme chez les étudiants du secondaire, 2003* ..................... 6 FIGURE 3. Évaluer les besoins d’une communauté et les capacités de votre organisation17 FIGURE 4. Composantes clés d’un plan d’intervention .......................................................... 19 FIGURE 5. Méthodes courantes pour appliquer des interventions de cessation tabagique et comment elles s’adaptent aux divers buts chez les jeunes....................................... 27 FIGURE 6. Un modèle cognitivo-comportemental du changement ....................................... 32 FIGURE 7. Acquisition de nouvelles compétences ................................................................. 34 FIGURE 8. Questions-clés de l’évaluation des processus...................................................... 54 FIGURE 9. Questions-clés pour évaluation des résultats....................................................... 56 iii Remerciements Plusieurs individus et organisations ont contribué à cette publication. Le comité chargé d’évaluer les recherches a passé en revue de nombreux articles de journaux pour produire des recommandations basées sur la preuve. Le comité consultatif spécial a développé des lignes directrices pratiques pour mettre en œuvre ces recommandations. Les commentaires des réviseurs ont amélioré notre communication des recommandations et des lignes directrices aux lecteurs. Cette publication n’aurait pu voir le jour sans le soutien administratif exceptionnel de Dena Gregory et l’appui éditorial d’Amanda Crowell. Nous aimerions également remercier le Dr Steve Sussman d’avoir mis à jour son analyse documentaire des interventions de cessation chez les jeunes datant de 1999 et de ses nombreuses contributions au domaine de cessation tabagique chez les jeunes. Collaborateurs principaux Heather Borski, MSP, CHES* Utah Department of Health Julie Blackwell, MA, MSP CAMC Health Education and Research Institute J. Max Gilbert Northrop Grumman IT Health Solutions and Services Groupe consultatif sur la cessation tabagique chez les jeunes Ann Anderson, MD, MPS National Institute on Drug Abuse Dawn Hachey Santé Canada Cathy Backinger, PhD, MPS National Cancer Institute Lori Halls British Columbia Ministry of Health Allan Best, PhD Vancouver Hospital and Health Sciences Centre Thomas Houston, MD American Medical Association Heather Borski, MPS, CHES* Utah Department of Health Suzanne Colby, PhD Brown University Debbie Coleman-Wallace, DrPh Preventive Healthcare Institute Brian Colwell, PhD Texas A&M University System Health Science Center Edward Ehlinger, MD, MSP University of Minnesota Donna Grande, MGA American Medical Association Corinne Husten, MD, MPS Office on Smoking and Health, National Center for Chronic Disease Prevention and Health Promotion (NCCDPHP), Centers for Disease Control and Prevention (CDC) Chris Lovato, PhD University of British Columbia Eva Matthews, MHP National Cancer Institute Paul McDonald, Ph.D. University of Waterloo Robin Mermelstein, PhD University of Illinois at Chicago Cheryl Moyer, MSS iv Initiative canadienne de recherche pour la lutte contre le tabac C. Tracy Orleans, PhD The Robert Wood Johnson Foundation viii Patti Payne Société canadienne du cancer Karen Siener, MHP Office on Smoking and Health, NCCDPHP, CDC Steve Sussman, PhD University of Southern California Amber Hardy Thornton, MHP, CHES* American Legacy Foundation Merv Ungurain, MAP, HAS Nova Scotia Department of Health Comité chargé d’évaluer la preuve Ann Anderson, MD, MSP National Institute on Drug Abuse Cathy Backinger, PhD, MSP National Cancer Institute Suzanne Colby, PhD Brown University Debbie Coleman-Wallace, DrPh Preventive Healthcare Institute Brian Colwell, PhD Texas A&M University System Health Science Center Pebbles Fagan, PhD, MPS National Cancer Institute Corinne Husten, MD, MSP Office on Smoking and Health, NCCDPHP, CDC Catherine Maule Société canadienne du cancer, Institut national de cancer du Canada Paul McDonald, PhD University of Waterloo Micah Milton, MPS Office on Smoking and Health, NCCDPHP, CDC Debbie Ossip-Klein, PhD University of Rochester Lisa Gertrudes Brown University Comité consultatif spécial Cathy Backinger, PhD, MPS National Cancer Institute de Montreal David Hopkins, MD, MPS Epidemiology Program Office, CDC Brian Colwell, PhD Texas A&M University System Health Science Center Connie Kohler, DrPH University of Alabama at Birmingham Sue Curry, PhD University of Illinois at Chicago Chris Lovato, PhD University of British Columbia Josie d’Avernas, MSc RBJ Health Management Associates Robin Mermelstein, PhD University of Illinois at Chicago Edward Ehlinger, MD, MSP University of Minnesota Amber Hardy Thornton, MSP, CHES* American Legacy Foundation Carmelle Goldberg, MSC Direction de la Sante Publique Sue Lin Yee, MA, MPS Office on Smoking and Health, NCCDPHP, CDC v vi Réviseurs Wendy Bjornson, MPS Pacific Center on Health and Tobacco Connie Kohler, DrPH University of Alabama at Birmingham Heather Borski, MPS, CHES* Utah Department of Health Vicki Lentz Tulsa City-County Health Department Suzanne Colby, PhD Brown University Robert Leischow, MPS Arizona Department of Health Services Brian Colwell, PhD Texas A&M University System Health Science Center Johanna Lewis-Esquerre, PhD Brown University Tim Connolly, inf.aut., MSI University of Arizona Health Sciences Center Linda Crossett, RDH Division of Adolescent and School Health, NCCDPHP, CDC Sue Curry, PhD University of Illinois at Chicago Chris Lovato, PhD University of British Columbia Catherine Maule Société canadienne du cancer, Institut national de cancer du Canada Paul McDonald, PhD University of Waterloo Josie d’Avernas, MSc RBJ Health Management Associates Cheryl Moyer, MA Initiative canadienne de recherche pour la lutte contre le tabac Bryan Dreilich British Columbia Ministry of Health Planning Deborah Ossip-Klein, PhD University of Rochester Edward Ehlinger, MD, MSP University of Minnesota Patti Payne Société canadienne du cancer Pebbles Fagan, PhD, MSP National Cancer Institute Jane Pritzel Division of Adolescent and School Health, NCCDPHP, CDC Carmelle Goldberg, MSC Direction de la Sante Publique de Montreal Donna Grande, MGA American Medical Association Dawn Hachey Santé Canada Samantha Harrykissoon, MSP Division of Adolescent and School Health, NCCDPHP, CDC David Hopkins, MD, MSP Epidemiology Program Office, CDC Thomas Houston, MD American Medical Association Amber Jaworsky, MS Tulsa City-County Health Department Sarah Rosenberg, JD Oregon Department of Human Services, Health Services Karen Siener, MSP Office on Smoking and Health, NCCDPHP, CDC Steve Sussman, PhD University of Southern California Scott Thomas, PhD Bay Area Community Resources Amber Hardy Thornton, MSP, CHES* American Legacy Foundation Laurie Woodland British Columbia Ministry of Health Planning vii Remerciements particuliers Dena Gregory, MPH Northrop Grumman IT Health Solutions and Services Amanda Crowell NCCDPHP, CDC Steve Sussman, PhD University of Southern California *Note de traduction: le titre CHES pour Certified Health Education Specialist n’a pas de traduction officielle en français. On pourrait parler d’un Spécialiste en éducation sanitaire certifié. - viii - Introduction La cessation tabagique chez les jeunes : un guide pour prendre des décisions éclairées cherche à vous aider à décider s’il faut ou non proposer la cessation tabagique chez les jeunes comme activité spécifique de lutte contre le tabac. Cette publication aborde des sujets comme la qualité de l’ensemble de la preuve pour les interventions auprès des jeunes, l’importance d’évaluer les besoins de la population desservie par votre organisation et le besoin d’évaluer l’intervention choisie. La demande pour des interventions de cessation tabagique chez les jeunes augmente. Comme tout programme de santé publique, ces interventions doivent s’appuyer sur la preuve qu’elles fonctionnent réellement. Malheureusement, des études scientifiques rigoureuses à partir desquelles on peut formuler des recommandations font défaut dans le domaine de la cessation tabagique chez les jeunes. Ainsi, ce guide ne sanctionne aucune intervention spécifique, ni offre des instructions sur comment développer ou mettre en place des interventions. Il énumère les composantes d’un programme complet de lutte contre le tabagisme, discute des questions qui doivent être considérées lors de la prise de décision, présente les types d’interventions les plus prometteuses et offre des conseils sur l’évaluation des activités (voir Figure 1). La différence entre intervention et programme Tout au long de ce guide, nous faisons la distinction entre intervention et programme. Une intervention est une politique, un service ou une activité spécifique visant à modifier le comportement ou l’environnement. Un programme peut vouloir désigner un effort complet qui inclut plusieurs composantes ou l’organisation responsable de ces efforts (p.ex. un programme de lutte contre le tabagisme). Le chapitre 1 s’attarde aux conséquences du tabagisme sur la santé des jeunes, (qui sont définis comme des personnes âgées de 12 à 19 ans) explique comment les lignes directrices de cette publication ont été dressées et comment les leçons apprises au cours d’interventions chez les adultes peuvent s’appliquer ou pas aux interventions chez les jeunes. Le chapitre 1 souligne également l’importance d’inclure des interventions chez les jeunes au cœur de programmes globaux de lutte contre le tabagisme FIGURE 1. Prendre des décisions pour aider les jeunes à cesser de fumer Évaluer les ressources de prévention et lutte contre le tabagisme déjà en place Déterminer le rôle de votre organisation dans la lutte contre le tabagisme Évaluer les besoins de la communauté et l’engagement et capacité de votre organisation Choisir l’intervention appropriée Évaluer vos efforts Le chapitre 2 donne les grandes lignes des questions à considérer lorsqu’on décide d’implanter une intervention de cessation tabagique chez les jeunes. Il décrit les tâches -1- de planification à accomplir, comme déterminer les besoins, impliquer les intervenants et évaluer les résultats. Le chapitre 3 discute des différents types d’interventions, des diverses méthodes pour mettre en place les interventions et d’une approche théorique potentiellement prometteuse. Il inclut des suggestions pratiques sur comment choisir une intervention. Le chapitre 4 discute des particularités des jeunes qui pourraient influencer les motivations et patterns de tabagisme et de cessation tabagique. On suggère également des façons de traiter ces différences dans le contexte d’une intervention. Le chapitre 5 offre des conseils sur comment mener des évaluations de procédures et des résultats. Les évaluations rigoureuses sont fortement recommandées pour tout intervention de cessation tabagique chez les jeunes en vue de la pénurie de preuve sur le niveau d’efficacité actuel. À la fin de chaque chapitre, deux exemples illustrent comment un département de santé publique et un conseil scolaire rural ont choisi et implanté une intervention de cessation tabagique chez les jeunes. Chaque exemple reflète les types d’activités discutées dans le chapitre correspondant. L’annexe donne une liste de ressources additionnelles sur les interventions de cessation tabagique chez les jeunes et des lignes directrices sur l’évaluation. Note de la traduction : le terme générique tobacco user est normalement traduit par fumeur, même si plusieurs types d’usage de tabac existent. Là où la version originale mentionnait un type spécifique d’usage ou produit du tabac, (p.ex., tabac à chiquer ou à priser) cette différence a évidemment été dûment traduite. -2- 1 Ce que vous devez savoir au sujet de la cessation tabagique Plus de 80 % des adultes qui consomment des produits du tabac aux États-Unis commencent à faire usage du tabac de façon régulière avant l’âge de 18 ans.1 La prévalence de tabagisme est maintenant plus élevée chez les adolescents et les jeunes adultes que dans d’autres populations adultes. Toutefois, la prévalence de cessation (p.ex., le pourcentage de ceux qui ont déjà fumé et qui sont maintenant exfumeurs) est également plus faible dans ces groupes d’âge. Des études indiquent que la plupart des adolescents et jeunes adultes fumeurs désirent abandonner et essaient de le faire, mais peu y arrivent.2,3 Plusieurs de ces jeunes fumeurs mourront éventuellement des suites d’une maladie liée au tabagisme. Si plusieurs sont conscients que les fumeurs adultes sont plus à risque de souffrir de maladies cardiaques, du cancer et de l’emphysème, plusieurs conséquences néfastes pour la santé touchent également les jeunes. Ce chapitre vous aidera à : • Comprendre comment le tabagisme nuit à la santé des jeunes. • Identifier des visées nationales pour réduire le tabagisme chez les jeunes. • Reconnaître que la connaissance actuelle sur comment aider les jeunes à cesser de fumer est limitée. • Identifier des recommandations pour la cessation tabagique chez les adultes qui pourraient s’appliquer aux jeunes. • Comprendre comment la cessation tabagique chez les jeunes s’insère dans un programme complet de cessation tabagique. Parmi les exemples de conséquences néfastes pour la santé des jeunes qui fument1,4 : • Le tabagisme nuit à la forme physique des jeunes, tant au niveau de la performance qu’au niveau de l’endurance, même chez ceux qui font de la course compétitive. • Le tabagisme peut nuire à la croissance des poumons et à la fonction pulmonaire maximale des jeunes. • Le pouls au repos des jeunes adultes fumeurs est de 2 à 3 battements la minute plus rapide que celui des non-fumeurs. • Le fait de fumer régulièrement cause la toux et une augmentation de la fréquence et de la sévérité des maladies respiratoires. -3- • Plus une personne commence tôt à fumer, plus elle est susceptible de devenir fortement dépendante de la nicotine. La plupart des jeunes personnes qui fument régulièrement continuent à fumer à l’âge adulte, menant à des conséquences sur la santé à long terme. Les définitions de jeunes et jeunes adultes diffèrent selon la population étudiée dans une étude ou intervention spécifique. Cette publication vise les jeunes personnes âgées de 12 à 19 ans. • Les adolescents qui fument sont trois fois plus susceptibles de consommer de l’alcool, huit fois plus susceptibles de consommer de la marijuana et vingt-deux fois plus susceptibles de consommer de la cocaïne. Le tabagisme est lié à plusieurs autres comportements à risque, comme se bagarrer ou avoir des relations sexuelles non protégées. • Les finissants du secondaires qui sont fumeurs réguliers et qui ont commence à fumer en 9e année (secondaire III) sont 2,4 fois plus susceptibles que leurs compagnons de classe non-fumeurs d’être en moins bonne santé globale; 2,4 à 2,7 fois plus susceptibles de rapporter une toux teintée de mucus ou de sang, l’essoufflement en dehors des périodes d’activité physique et une respiration sifflante et haletante et 3 fois plus susceptibles d’avoir consulté un médecin ou un autre professionnel de la santé pour rapporter une plainte émotive ou psychologique. • Le tabagisme peut être un indicateur de troubles mentaux sous-jacents, comme la dépression, chez les adolescents. Le tabagisme et la cessation chez les jeunes LA PROGRESSION DU TABAGISME L’impulsion immédiate d’essayer le tabac est souvent sociale, donnée par des amis, des membres de la famille ou d’autres modèles de comportement qui fument. Toutefois, d’autres facteurs variés, certains rendant peut-être certains jeunes plus susceptibles de dépendance et de tabagisme à long terme, contribuent à l’initiation et à la progression vers un usage régulier du tabac (voir le chapitre 4). Le processus menant une personne qui expérimente avec le tabac vers le tabagisme régulier peut inclure les cinq stades suivants,5 : • Le stade préparatoire, au cours duquel les connaissance, croyances et attentes face au tabac sont formées. • Le stade initial/essayage, au cours duquel la personne allume ses premières cigarettes. -4- • Le stade d’expérimentation, une période d’usage répété, irrégulier qui pourrait se produire seulement dans des situations spécifiques Durant une période de temps variable. • Usage régulier du tabac, au cours duquel une routine s’est développée. Pour les jeunes, cela pourrait vouloir dire utiliser du tabac à chaque fin de semaine ou à certains moments durant la journée. • Dépendance à la nicotine, qui est un usage régulier du tabac, normalement quotidien, avec un besoin de nicotine régit par le corps. PRÉVALENCE DU TABAGISME Le tabagisme est omniprésent chez les jeunes de l’Amérique du Nord. Au Canada, 22,5 % des adolescents de 15 à 19 ans rapportaient, en 2001, être des fumeurs, en baisse du 28 % rapporté en 1999.6 Aux États-Unis, 21,9 % des étudiants du secondaires rapportaient avoir fumé des cigarettes au cours du mois précédent (voir Figure 2).7 Le tabagisme chez les jeunes américains a lentement diminué au cours des années 80, augmentait rapidement au début des années 90, pour ensuite diminuer de façon appréciable entre 1997 et 2003.7,8 DÉPENDANCE À LA NICOTINE La nicotine est une drogue accoutumante que les gens sont plus susceptibles de commencer à consommer à l’adolescence. Ceux qui commencent à consommer du tabac en bas âge sont plus susceptibles de développer une dépendance à la nicotine plus puissante que ceux qui commencent plus vieux.1 Comme d’autres toxicomanies, la dépendance à la nicotine est une condition chronique entraînant des rechutes potentielles durant toute la vie. Typiquement, les gens deviennent dépendant de la nicotine lorsqu’ils augmentent leur consommation de tabac. La dépendance peut toutefois commencer très tôt chez certains.1,9 Si la plupart des jeunes ne deviennent pas dépendants de la nicotine avant 2 à 3 ans d’usage,1 l’accoutumance peut survenir après avoir fumé aussi peu que 100 cigarettes.10 Les études ont démontré que certains jeunes rapportent des symptômes de dépendance dès les premières semaines, même après un usage irrégulier et sporadique.5,9 D’autres études ont rapporté moins de preuves de dépendance à la nicotine chez les jeunes, citant l’usage irrégulière et les taux de cessation spontanée plus élevés comme preuve que l’accoutumance n’est pas courante dans ce groupe d’âge11,12 Certains adolescents qui consomment du tabac sont probablement dépendants et pourraient ainsi souffrir des symptômes physiologiques et/ou psychologiques de sevrage lorsqu’ils tentent d’abandonner.1,6 -5- FIGURE 2. Prévalence du tabagisme chez les étudiants du secondaire, 2003* 30 25 20 15 Pourcentage 10 5 0 Total Hommes Noirs 9e année 11e année • Ont fumé au moins une cigarette dans les 30 jours précédents le sondage. Source: Youth Risk Behavior Survey, 2003. ENVIE DES JEUNES DE CESSER DE FUMER ET TENTATIVES DE CESSATION Plusieurs jeunes rapportent une envie de cesser et des tentatives antérieures de cessation. Parmi les fumeurs actuels âgés de 15 à 19 ans au Canada, 64 % ont rapporté une ou plusieurs tentatives de cessation au cours des douze mois précédents le sondage.6 Aux États-unis, approximativement 60 % des fumeurs du secondaire et de l’intermédiaire rapportaient une ou plusieurs tentatives de cessation au cours de l’année précédent le sondage.13 Malgré que plusieurs jeunes pensent à arrêter et essayent de le faire, plusieurs ne connaissent pas ou n’ont pas accès aux services de cessation. Également, plusieurs jeunes ne pensent pas que la cessation tabagique est suffisamment problématique pour mériter une assistance professionnelles et rapportent ne pas être très intéressés à participer à de telles interventions.14 D’autres n’accèdent pas à des interventions ou services qui ne semblent pas répondre à leurs besoins ou leurs inquiétudes. Pour ces raisons, les stratégies de recrutement (voir le chapitre 2) sont un élément essentiel de votre plan d’intervention. Toutefois, le besoin immédiat de soutien à la cessation efficace a été clairement exprimé à la fois par les jeunes et par ceux qui travaillent avec eux. En retour, on a récemment redoublé d’ardeur pour améliorer notre compréhension de la façon dont on doit offrir des interventions de cessation efficaces pour les jeunes. Cette demande est la motivation première de la préparation de cette publication. Visées nationales pour réduire le tabagisme chez les jeunes Healthy People 2010 (Personnes saines 2010) établissait des visées nationales pour réduire le tabagisme chez les jeunes aux États-Unis et augmenter les tentatives de cessation.15 Parmi les objectifs spécifiques, on retrouve : • La réduction d’usage des produits du tabac par les jeunes au cours du dernier mois de 40 % à 21 %. • Faire passer le tabagisme chez les jeunes au cours du dernier mois de 35 % à 16 %. -6- • Augmenter la proportion des fumeurs réguliers de la 9e à la 12e année qui ont tenté d’abandonner de 61 % à 84 %. Le Centers for Disease Control and Prevention (CDC) américain recommande qu’une des visées principales de n’importe quel programme de cessation tabagique soit la promotion de la cessation à la fois chez les jeunes et chez les adultes.16 Le CDC recommande également que les programmes scolaires de santé globale incluent des efforts pour aider les étudiants et le personnel à cesser de fumer.17 Lignes directrices pour la cessation tabagique chez les jeunes Les recommandations de meilleures pratiques sont typiquement basées sur une étude de données, provenant normalement d’ouvrages scientifiques, sur des sujets comme les services ou politiques de santé. L’étude vise à montrer l’efficacité de pratiques spécifiques. Par exemple, les recommandations du Public Health Service (PHS’s) américain, Treating Tobacco Use and Dependence, Clinical Practice Guideline,18 (Traiter l’usage du tabac et la dépendance, des lignes directrices de pratique clinique) ont été données après l’étude d’environ 6 000 articles scientifiques, parmi lesquels 180 ont été déclarées appropriés à la preuve requise pour faire des recommandations. Dans le domaine de la cessation tabagique chez les jeunes, moins de 80 études ont été publiées dans les journaux scientifiques en date du printemps 2001. Les visées différentes des études et les différences de contenu, format, centre d’intérêt et contexte des interventions ont rendu les comparaisons des études difficiles. Plusieurs études avait de faibles échantillonnages, des méthodologies n’incluant pas de groupes témoins ou ne n’expliquaient pas suffisamment l’intervention.3,19 Ces limites ont nuit à la capacité d’établir l’efficacité de la preuve. Ainsi, à la différence de la cessation tabagique chez les adultes, il n’a pas été possible de formuler des recommandations à partir des articles scientifiques. LE MODÈLE DES MEILLEURES PRATIQUES Malgré les lacunes en interventions fondées sur l’expérience clinique, les recommandations pour aider les jeunes à cesser de fumer sont requises dès maintenant. Afin d’aborder ce besoin, une nouvelle approche développée par l’Initiative canadienne de recherche pour la lutte contre le tabagisme (ICRCT) a été utilisé pour étudier les conclusions existantes et tenter de développer des lignes directrices pratiques.20 Ce modèle des meilleures pratiques est basé sur l’idée que les solutions gagnantes aux problèmes complexes doivent provenir à la fois de la science et de l’expérience. Les lignes directrices qui en résultent tiennent également compte des besoins spécifiques d’une population et d’une situation données et les ressources disponibles pour répondre à ces besoins. En considérant cela, le comité consultatif spécial qui a collaboré au développement de cette publication a tracé les lignes directrices des questions à considérer lorsqu’on développe des interventions de cessation tabagique pour les jeunes. À mesure que la preuve s’élargie, nous devrons éventuellement pouvoir identifier les meilleures pratiques pour les jeunes. Entre temps, les conseils donnés dans cette publication peuvent vous aider à décider d’implanter ou non une intervention de cessation tabagique pour les jeunes et à choisir et implanter les interventions appropriées. Toute intervention doit être régulée et évaluée de façon rigoureuse (voir le chapitre 5) pour avancer les connaissances dans ce domaine. -7- FAIRE APPEL À SON EXPÉRIENCE Une autre approche consiste à faire appel à l’expérience avec les jeunes en pratique clinique, dans des activités de prévention du tabagisme et au cours d’interventions visant d’autres comportements ou conditions à risque. L’information peut également être tirée d’une connaissance grandissante sur quelles composantes d’un programme complet de lutte contre le tabagisme sont les plus importantes (p.ex., politiques et interventions de prévention, protection contre la fumée secondaire, interventions de cessation, changements d’attitudes publiques par rapport au tabagisme). Un exemple de comment cette connaissance complémentaire puisse appuyer la cessation est celui du contremarketing. Le corps de recherche suggère que les jeunes sont particulièrement réceptifs aux promotions et publicités liées au tabac. 5 Si les jeunes sont influencés d’une façon similaire par le contremarketing, alors le fait de rester à l’affût des stratégies et tactiques utilisées par l’industrie du tabac pour les cibler peut stimuler l’intérêt des jeunes pour la cessation tabagique et les habiliter à rejeter les efforts publicitaires de l’industrie du tabac. Étendre les interventions pour adultes aux jeunes Vu l’absence de meilleures pratiques visant la cessation tabagique chez les jeunes, nous devrions constater les efforts qui ont été efficaces pour la cessation tabagique chez les adultes et déterminer si de telles pratiques seraient efficaces, appropriées et adaptables aux besoins des jeunes fumeurs qui désirent cesser de fumer. En 2000, le PHS publiait Treating Tobacco Use and Dependence, a Clinical Practice Guideline (Traiter l’usage du tabac et la dépendance, des lignes directrices de pratique clinique) qui offre des recommandations basées sur la preuve afin d’augmenter les chances de succès de cessation tabagique chez les adultes qui accèdent aux systèmes de santé.18 Si la preuve est insuffisante pour savoir ce qui est efficace chez les patients adolescents, le PHS recommande les actions cliniques suivantes basées sur des conseils d’experts : • Les cliniciens devraient contrôler leurs patients pédiatriques et adolescents et leurs parents pour l’usage du tabac et offrir un message clair sur l’importance d’une abstinence totale du tabagisme. • Le counseling et les interventions comportementales qui ont fait leurs preuves chez les adultes devraient être considérés pour les enfants et adolescents. Le contenu de ces interventions devrait être modifié afin d’être approprié au niveau de développement. • Lorsqu’ils traitent des adolescents, les cliniciens pourraient considérer remplir des prescriptions pour du bupropion à libération soutenue ou une thérapie de substitution de la nicotine lorsqu’il y a apparence de dépendance à la nicotine et un désir de cessation tabagique. • Les cliniciens pédiatriques devraient offrir des conseils de cessation tabagique et des interventions aux parents pour limiter l’exposition des enfants à la fumée secondaire. -8- Une autre approche consiste à faire appel aux stratégies gagnantes chez les adultes comme point de départ pour des stratégies de cessation tabagique chez les jeunes.18 Les recommandations de pratique clinique du PHS pour les adultes indiquent que : • La dépendance au tabac est une condition chronique qui requiert souvent une intervention répétée. • S’ils désirent cesser de fumer, les fumeurs devraient avoir accès à des traitements efficaces. S’ils ne le désirent pas, les fumeurs devraient être exposés à de brèves interventions pour augmenter leur motivation de cessation. • Une relation dose-réponse forte existe entre l’intensité du counseling de cessation tabagique et son efficacité. • Le fait d’offrir du soutien social (à l’intérieur et à l’extérieur du contexte de traitement) et des aptitudes à régler des problèmes est prometteur pour aider les fumeurs à cesser de fumer. • Les pharmacothérapies sont disponibles et peuvent être utilisés en absence de contre-indications pour les personnes souffrant de symptômes de sevrage à la nicotine. Toutefois, les jeunes sont moins susceptibles de montrer des signes de sevrage physique que les adultes et les pharmacothérapies ne se sont pas montrées efficaces chez les adolescents. UNE MISE EN GARDE Les prestataires d’intervention devraient user de prudence en adaptant les interventions pour adultes aux jeunes et devraient évaluer leurs efforts attentivement. Ce qui fonctionne pour un groupe de personnes pourrait ne pas fonctionner pour un autre. Ce qui fonctionne dans un contexte (p.ex., une visite en clinique) pourrait ne pas fonctionner dans un autre (p.ex., une école). Par exemple, les prestataires ont appris en travaillant avec des adultes que le soutien social par counseling de groupe est un outil efficace dans l’arsenal de cessation.18 Toutefois, ceux qui travaillent auprès des jeunes sur d’autres questions de nature délicates, comme la toxicomanie et le comportement sexuel, savent que les questions de confidentialité peuvent rendre les interventions de groupe inappropriées pour ce groupe d’âge. En comprenant les besoins et préoccupations des jeunes que vous aidez, vous pourrez choisir les composantes d’intervention qui répondent le mieux à leurs besoins. Les caractéristiques propres aux jeunes et le contexte de leur vie sont unique et contribuent de façon significative à leur comportement tabagique et à la cessation tabagique. Par exemple, les jeunes ont typiquement une relation plus variable avec le tabac que les adultes. Plusieurs jeunes sous-estiment le pouvoir de dépendance du tabac et l’effet du tabagisme sur leur santé. En fait, l’idée même de la cessation est souvent différente pour les jeunes que pour les adultes. Les jeunes qui consomment des produits du tabac pourraient être réfractaires à l’idée de s’identifier comme « fumeurs » ou « consommateurs de tabac »; ainsi, leur volonté de cesser peut être, par le fait même, variable aussi. Pour ces raisons, nous ne pourrons peut-être pas nous prononcer sur ce qui est efficace en cessation tabagique chez les jeunes en fonction de ce qui est efficace pour les adultes. -9- Une approche complète à la lutte au tabagisme S’affranchir d’une dépendance au tabac, comme toute dépendance, n’est pas un événement isolé. C’est un processus complexe et en continu limité par un spectre de facteurs physiques, sociaux et psychologiques. Plusieurs facteurs peuvent inciter les gens à commencer à fumer et plusieurs variables peuvent les inciter à arrêter. Une intervention ou activité unique ne sera probablement pas efficace et convenable pour chaque personne au sein de la population desservie. Ainsi, le CDC recommande que tout programme de lutte contre le tabagisme soit complet.16 Les programmes complets peuvent créer une synergie et un milieu favorable nécessaire afin d’aider les jeunes à cesser de fumer. Il est improbable qu’une seule organisation soit en mesure d’offrir toutes les composantes d’un programme complet. Par contre, plusieurs organisations peuvent unir leurs efforts afin d’offrir des programmes complets dans leur localité. Un programme complet de lutte contre le tabagisme devrait inclure les composantes suivantes16 : • Des efforts de prévention du tabagisme qui font appel à l’éducation, des activités communautaires et du contremarketing. • Des efforts législatifs et politiques pour restreindre l’usage du tabac, interdire la publicité et les promotions liés au tabac, promouvoir l’air saine à l’intérieur des édifices, restreindre l’accès des jeunes au tabac et augmenter le coût des produits du tabac grâce aux taxes. • L’exécution des lois et politiques existantes. • Des interventions de cessation s’adressant aux adultes et aux jeunes. • Des interventions pour prévenir et réduire le fardeau des maladies chroniques liées à l’usage du tabac. • La surveillance et l’évaluation pour améliorer les connaissances des meilleures pratiques en lutte contre le tabagisme. • Des efforts de lutte contre le tabagisme coordonnés à niveaux multiples (p.ex., état ou province, collectivité et école). • Des activités administratives et de gestion qui coordonnent les efforts de lutte contre le tabagisme dans les communautés et aux niveaux de l’état ou de la province, ainsi qu’à d’autres juridictions plus importantes. INCLURE DES INTERVENTIONS POUR LES JEUNES DANS DES PROGRAMMES COMPLETS Le choix d’implanter une intervention de cessation pour les jeunes est compliqué et peut être influencé par plusieurs facteurs. L’impulsion de développer une telle intervention peut provenir de diverses sources (p.ex., le système de justice pénale, des agences étatiques, des groupes communautaires, les jeunes). Les décisions ne devraient se - 10 - prendre qu’une fois les services présentement offerts dans votre région évalués et la façon que vos nouveaux services seront soutenus et intégrés. En considérant s’il faut ou non offrir une intervention de cessation pour les jeunes, déterminez d’abord si un programme de lutte contre le tabagisme complet existe déjà dans votre région. S’il existe, évaluez comment votre intervention viendra rehausser ces efforts. Si un programme complet n’existe pas, évaluez quelles interventions liées au tabagisme doivent être créées ou améliorées et comment votre intervention contribuera à offrir une approche plus complète de cessation (voir le chapitre 2). L’IMPORTANCE DU MILIEU Des politiques volontaires et de réglementation musclées qui découragent l’usage du tabac et qui protègent les jeunes de la fumée secondaire sont essentielles pour aider les jeunes à cesser de fumer. Le fait d’augmenter les taxes sur le tabac, ce faisant augmentant le coût total, réduit le tabagisme chez les jeunes de façon significative.21 Les politiques de lieux publics sans fumée rendent l’usage du tabac moins socialement acceptable, ce qui peut également prévenir et réduire l’usage du tabac chez les jeunes. Dans les collectivités où de telles mesures ne sont pas en place, les personnes qui ont à coeur la lutte contre le tabagisme devraient militer pour des changements de politique qui serviront tous les membres de la communauté. Le contremarketing peut également jouer un rôle important dans la réduction du tabagisme chez les jeunes.21,22 Tel que déjà mentionné, les jeunes sont très sensibles à l’influence des publicités de l’industrie du tabac. Les campagnes média de masse peuvent contrer cet effet et aider à créer un milieu où l’usage du tabac est moins acceptable, augmentant par le fait même la motivation de cesser. Même lorsque le contremarketing vise à prévenir le tabagisme chez les jeunes, il peut également encourager la cessation tabagique chez les jeunes en rendant la cessation plus attrayante. Examinez les ressources de cessation offerts aux adultes pour voir si les interventions pour adultes pourraient être étendus aux jeunes.15 Un programme complet de lutte contre le tabagisme inclut des interventions de cessation pour les adultes et pour les jeunes et des liens vers des ressources de cessation (p.ex., des lignes de cessation tabagique) peuvent être créés. Un autre facteur d’importance est le milieu dans lequel l’intervention est offert. Par exemple, une intervention livrée dans une école pourrait perdre de sa crédibilité si les les professeurs fument sur le terrain de l’école (soit à l’intérieur ou à l’extérieur de l’édifice). Pour contrer cet effet, on devrait établir et appliquer la politique d’écoles sans fumée recommandée par le CDC.17 Références 1. U.S. Department of Health and Human Services. Preventing Tobacco Use Among Young People: A Report of the Surgeon General. Atlanta: U.S. Department of Health and Human Services, Centers for Disease Control and Prevention; 1994. 2. George H. Gallup International Institute. Teen-age Attitudes and Behaviors Concerning Tobacco: Report of Findings. Princeton, NJ: George H. Gallup International Institute; 1992. - 11 - 3. Sussman S. Effects of sixty six adolescent cessation use trials and seventeen prospective studies of self-initiated quitting. Tobacco Induced Disease 2002; 1(1):35–81. 4. Arday DR, Giovino GA, Schulman J, Nelson DE, Mowery P, Samet JM. Cigarette smoking and self-reported health problems among US high school seniors, 1982–1989. American Journal of Health Promotion 1995;10(2):111–116. 5. Lynch BS, Bonnie RJ, editors. Growing Up Tobacco Free: Preventing Nicotine Addiction in Children and Youths. Washington, DC: National Academy Press; 1994. 6. Santé Canada. Enquête de surveillance de l’usage du tabac au Canada. Résultats annuels, 2002. En ligne au http://www.hc-sc.gc.ca/hecssesc/tabac/recherches/esutc/2002/annuel_supplementaires.html. 7. Centers for Disease Control and Prevention. Cigarette use among high school students —United States, 1991–2003. Morbidity and Mortality Weekly Report 2004;53(23):499– 502. 8. Johnston LD, O’Malley PM, Bachman JG. Monitoring the Future National Results on Adolescent Drug Use: Overview of Key Findings, 2001. Volume I: Secondary School Students. Bethesda, MD: National Institute on Drug Abuse; 2002. NIH publication no. 025105. 9. DiFranza JR, Rigotti NA, McNeill AD, et al. Initial symptoms of nicotine dependence in adolescents. Tobacco Control 2000;9:313–319. 10. American Academy of Pediatrics Committee on Substance Abuse. Tobacco’s toll: implications for the pediatrician. Pediatrics 2001;107(4):794–798. 11. Chassin L, Presson CC, Sherman SJ, Edwards DA. The natural history of cigarette smoking: predicting young-adult smoking outcomes from adolescent smoking patterns. Health Psychology 1990;9(6):701–716. 12. Shiffman S. Refining models of dependence: variations across persons and situations. British Journal of Addiction 1991;86(5):611–615. 13. Centers for Disease Control and Prevention. Youth tobacco surveillance—United States, 2000. Morbidity and Mortality Weekly Report 2001;50(SS-4):30. 14. Balch GI. Exploring perceptions of smoking cessation among high school smokers: input and feedback from focus groups. Preventive Medicine 1998;27(5 Pt 3):A55–A63. 15. U.S. Department of Health and Human Services. Healthy People 2010. Volume II. 2nd edition. Washington, DC: U.S. Government Printing Office; 2000:27-12, 27-21. 16. Centers for Disease Control and Prevention. Best Practices for Comprehensive Tobacco Control Programs. Atlanta: U.S. Department of Health and Human Services; 1999. 17. Centers for Disease Control and Prevention. Guidelines for school health programs to prevent tobacco use and addiction. Morbidity and Mortality Weekly Report 1994;43(No. RR-2). 18. Fiore MC, Bailey WC, Cohen SJ, et al. Treating Tobacco Use and Dependence. Clinical Practice Guideline. Rockville, MD: U.S. Department of Health and Human Services, Public Health Service; 2000. 19. McDonald P, Colwell B, Backinger CL, Husten C, Maule CO. Better practices for youth tobacco cessation: evidence of review panel. American Journal of Health Behavior 2003;27(suppl 2):S144–S158. 20. Maule CO, Moyer CA, Lovato CY. Application of a better practices framework to review youth tobacco use cessation. American Journal of Health Behavior 2003; 27(suppl 2):S132–S143. 21. Hopkins DP, Briss PA, Richard CJ, et al. and the Task Force for Community Preventive Services. Reviews of evidence regarding interventions to reduce tobacco use and exposure to environmental tobacco smoke. American Journal of Preventive Medicine 2001;20(2 suppl):16–66. 22. Farrelly MC, Davis KC, Yarsevich JM. Getting to the truth: assessing youths’ reaction to the truthSM and “Think. Don’t Smoke” tobacco countermarketing campaigns. Legacy First Look Report 9. Washington, DC: American Legacy Foundation; 2002. - 12 - EXEMPLE A-1 Comment un État a développé une ligne de cessation tabagique pour les jeunes Un ministère de santé d’un état américain de l’ouest établissait un programme de prévention et lutte au tabagisme (PPLT) au milieu des années 80 pour cibler la question des conséquences néfastes de l’usage du tabac sur la santé. Avant 1990, les efforts consentis en cessation tabagique chez les jeunes se limitaient à des interventions pour adultes qu’on avait modifiées, offertes de façon restreinte à un niveau local. La force d’impulsion pour créer une nouvelle intervention de cessation ciblant spécifiquement les jeunes est venue du tribunal de la jeunesse, où on a constaté le besoin d’offrir une intervention de diversion pour les mineurs accusés de possession de tabac. L’état a développé une série de cours visant à aider les jeunes à comprendre les conséquences physiologiques et légales de l’usage du tabac et de leur offrir les outils nécessaires pour les aider à réduire le montant de tabac consommé. L’intervention semblait bien fonctionner, mais les données nécessaires pour prouver son efficacité étaient insuffisantes. Les exemples A et B démontrent comment un ministère de santé et un conseil scolaire en milieu rural ont choisi et implanté une intervention de cessation tabagique pour les jeunes. Une version développée de l’intervention a été implantée dans différents milieux, incluant des écoles et des communautés et une évaluation a été planifiée et implantée. L’évaluation a permis de conclure que l’intervention était efficace, mais ne rejoignait pas tous les jeunes qui avaient besoin d’assistance pour arrêter de fumer. L’intervention n’était offerte que dans les localités plus populeuses de l’état et aux jeunes qui étaient déjà impliqués de près ou de loin dans leur communauté scolaire ou le tribunal de la jeunesse. Un grand nombre de jeunes n’avaient pas accès à l’intervention. Au printemps de l’an 2000, le PPLT a reçu une part importante d’un règlement lié au tabac que le ministère a mis en fiducie pour implanter une intervention qui rejoindrait davantage de jeunes. Grâce à cette somme, le ministère a pu concevoir une ligne de cessation pour les jeunes à la grandeur de l’état. - 13 - EXEMPLE B-1 L’intervention de cessation d’une école secondaire en milieu rural Un conseil scolaire d’un comté à population majoritairement rurale avait choisi de concentrer ses efforts de lutte contre le tabagisme en prévention. Les responsables de l’école ont créé une intervention d’éducation par les pairs qui permettait de former les jeunes de la sixième à la douzième année pour offrir des interventions éducatives aux classes d’école primaire dans la région. Cette approche continue à être d’une efficacité modeste pour sensibiliser les plus jeunes à l’usage du tabac. Toutefois, les adolescents, les responsables d’école et d’autres au sein de la communauté ont reconnu qu’on n’adressait ainsi qu’une facette de la problématique. En 1999, 42 % des jeunes de la 9e à la 12e année avait rapporté avoir fumé au moins une fois au cours des 30 jours précédents, selon le Youth Risk Behavior Surveillance System (Réseau de surveillance des facteurs de risque chez les jeunes). De plus, 15,7 % des jeunes rapportaient avoir utilisé du tabac à chiquer ou à priser au moins une fois au cours des 30 jours précédents. Même si le tabac était prohibé sur le terrain de l’école, les jeunes fumaient et prisaient du tabac à l’école. Ceux qui étaient surpris risquaient une retenue ou même une suspension. L’idée de créer une intervention de cessation tabagique pour les jeunes, qu’on nomma éventuellement Teens in Control, (les jeunes mènent la lutte) est venue de deux étudiants en retenue pour avoir consommé du tabac. Ils voulaient cesser de consommer du tabac, mais ne savaient pas comment s’y prendre ou quelles ressources leur étaient disponibles. Le professeur chargé de mener la retenue ce jour-là a lancé la question au conseiller en orientation de l’école qui a posé la question au conseiller de l’intervention de prévention de tabagisme de l’école. La question a été soulevée à la prochaine rencontre du comité consultatif de l’intervention où siégeaient jeunes, parents, administrateurs scolaires, professeurs et un représentant du ministère de la santé. Ils se sont entendus pour plancher sur une intervention de cessation visant les jeunes. - 14 - 2 Démarrer Évaluer s’il faut ou non implanter une intervention et développer une planification En planifiant une intervention de cessation tabagique pour les jeunes, vous devrez d’abord investir temps et énergie pour développer un plan de mise en oeuvre et d’évaluation, vous permettant d’atteindre vos buts et d’utiliser vos ressources de façon efficace. Les chapitres qui suivront offrent davantage de renseignements au sujet du type d’intervention à considérer (chapitre 3), comment planifier un processus d’évaluation (chapitre 3) et comment mener des évaluations (chapitre 5). Comprendre le rôle de votre organisation et les besoins de votre collectivité Avant de choisir un type d’intervention ou de développer un plan de mise en oeuvre, vous devrez compléter ce qui suit : • Évaluer les programmes de prévention et de lutte contre le tabagisme déjà en place dans la région où vous désirez offrir des services (p.ex., une école, collectivité, province ou état) et décider où il faut mettre davantage d’efforts. Évaluer si d’autres activités seraient plus bénéfiques encore. Essayer de déterminer s’il existe des lacunes à combler pour établir un programme de lutte contre le tabagisme complet. • Ce chapitre vous aider à : • Décider si votre organisation peut ou devrait supporter une intervention pour aider les jeunes à cesser de fumer. • Identifier les éléments-clé à considérer en développant un plan d’intervention. • Comprendre comment fixer des buts réalistes pour votre intervention. • Comprendre l’importance d’inclure les intervenants dans la planification d’activités. Décider de quelle façon votre organisation pourrait être le plus efficace pour réduire le tabagisme. Si vous croyez qu’une intervention de cessation tabagique pour les jeunes est le meilleur choix, évaluez si votre organisation est prête à supporter cette intervention et de quelle façon elle s’agencera aux autres interventions et services offerts par votre organisation. Examinez le rôle de votre organisation et sa crédibilité dans votre collectivité desservie. Vous aurez davantage de chances de - 15 - réussir si vous avez le soutien de toute votre organisation et de la communauté que vous servez. • Évaluez si votre organisation est capable d’implanter une intervention de cessation tabagique pour les jeunes qui répond aux besoins de votre collectivité. Si votre organisation manque de moyens, étudiez la possibilité de vous joindre à un autre groupe ou de soutenir des initiatives déjà en place. • Estimez les besoins des jeunes que vous appuyez et l’habileté de votre organisation de bien les servir. La figure 3 consiste en une liste appelée Évaluer les besoins de votre communauté et les capacités de votre organisation qui peut servir à établir un profil de la population cible. Il ne sera pas nécessaire pour chaque organisation de diriger une évaluation formelle des besoins avant de choisir et implanter une intervention de cessation tabagique pour les jeunes. Par contre, chaque groupe devrait prendre le temps d’aborder ces questions afin d’assurer que l’implantation d’une intervention est la meilleure approche et que l’intervention choisie est appropriée. Même si vous avez déjà décidé d’implanter une intervention de cessation tabagique pour les jeunes, la liste d’évaluation vous aidera à développer un plan de mise en œuvre. D’autres étapes recommandées incluent : • Fixer des buts réalistes, incluant des attentes spécifiques sur la façon que l’intervention sera menée (p.ex., quelle méthode sera élaborée et mise en place pour la mener, le personnel qui devra y travailler, comment on recrutera les jeunes, quel niveau d’efficacité est attendu). • Choisir le meilleur type d’intervention (voir le chapitre 3) selon les ressources de votre programme et les besoins de la population cible. Vous pouvez choisir une intervention existante ou en développer une avec l’aide de chercheurs ou d’autres experts. • Recruter et former du personnel pour mener l’intervention. Si vous désirez que le personnel participe à la planification, recrutez-les en avance. Développez un plan de mise en œuvre qui tient compte des questions comme l’accessibilité pour les jeunes, les stratégies de recrutement et la pertinence culturelle du matériel d’intervention. Anticipez les défis potentiels et dressez, autant que possible, des solutions de rechange. • Engagez l’appui d’experts en évaluation, si possible, pour identifier les indicateurs de suivi du progrès et des résultats de l’intervention. S’il n’y a pas d’experts en évaluation dans votre région, préparez-vous à mener les activités d’évaluation de base vous-même (voir le chapitre 5). La qualité et la cohérence avec lesquelles l’intervention est menée sont souvent aussi importantes que sa composition et les résultats. Il faut d’abord récolter des informations de base sur les jeunes fumeurs que vous désirez aider. • Entreprendre l’implantation, le monitoring et l’évaluation de l’intervention. - 16 - FIGURE 3. Évaluer les besoins de votre communauté et les capacités de votre organisation Pour évaluer les besoins des jeunes que vous planifiez aider et l’habilité de votre organisation de le faire, considérez les questions suivantes. Profil du groupe cible • Nombre de jeunes qui participeraient à l’intervention de cessation. • Leur âge et niveau scolaire. • Types et montant de tabac consommé. • Habitudes de consommation tabagiques significatives (p.ex., usage en certaines situations sociales ou lieux, âge typique où l’usage commence). • Facteurs physiques qui peuvent influencer l’usage et la cessation tabagique (p.ex., états pathologiques, activités sportives, grossesse). • Facteurs affectifs et psychologiques qui peuvent influencer l’usage et la cessation tabagique (p.ex., dépression, angoisse sociale, violence ou jeune qui prend des risques). • D’autres toxicomanies. • Implication dans les activité académiques, réussite scolaire et niveau d’alphabétisation. • Milieu social (p.ex., groupe de pairs, affiliations religieuses) ou différences culturelles qui peuvent influencer l’usage et la cessation tabagique. • Statut fumeur/non-fumeur de ceux qui habitent avec le groupe cible. • D’autres milieux familiaux qui peuvent influencer l’usage et la cessation tabagique (p.ex., la présence/absence de parents, relations avec frères et sœurs, statut socio-économique, accès aux soins de santé, attentes familiales par rapport au comportement du jeune, toxicomanie ou maladie mentale dans la famille). • Intérêt ou motivation apparente de cessation chez les jeunes et leur volonté de participer à des services ou interventions de soutien. • Avoir participé ou participer à du counseling tabagique, des mesures disciplinaires ou activités qui visent à changer le comportement. • Avoir participé ou participer à du counseling ou d’autres interventions thérapeutiques non liés au tabagisme. • Participer ou avoir participé à des activités parascolaires ou autres loisirs organisés. • Segments de la population cible qui peuvent être difficiles d’accès (p.ex., décrocheurs, jeunes en milieu rural). Contexte communautaire / Facteurs du milieu •Soutien ou demande exigé par la communauté (p.ex., parents, administrateurs scolaires, professionnels de la santé) pour des services de cessation pour les jeunes. • Soutien ou demande exigé pour d’autres services, comparé au soutien ou demande pour des services de cessation. • Activités et interventions communautaires qui appuient les messages de cessation tabagique (p.ex., programmes de prévention, campagnes médias, hausse de prix des produits du tabac). • Politiques de tabagisme déjà en place dans la communauté (p.ex., restrictions d’accès des jeunes aux produits du tabac, usage du tabac en lieux publics ou publicités sur le tabac) et leur degré d’application. • Messages pro-tabac auxquels les jeunes sont exposés (p.ex., événements parrainés par l’industrie du tabac, publicités en magasin, magazines et autres lieux publics). • Acceptation sociale du tabac dans la communauté et facteurs pouvant mener à une résistance aux activités de cessation (p.ex., économie locale s’appuyant sur la production du tabac, normes culturelles touchant le tabac). • Opportunités d’intervenir dans la communauté pour mousser l’intérêt dans la cessation tabagique chez les jeunes (de la part de jeunes fumeurs et autres membres de la communauté). Organisme parrain / Profil de l’organisation • Priorité accordée à la lutte contre le tabac, à la prévention et traitement de toxicomanies et à la santé et au bien-être des jeunes à l’intérieur du mandat et des activités de l’agence ou organisation qui parraine. • Leaders dans l’organisation ayant soutenu des activités de cessation tabagique pour les jeunes. • Des interventions ou services déjà parrainés par l’organisation qui pourrait soit compétitioner ou appuyer les messages de l’intervention de cessation au sujet du tabac. • Niveau de soutien pour l’intervention (p.ex., fonds, services, matériaux) et mécanismes pour financer le soutien (p.ex., grâce à de nouvelles sources de revenu, des partenariats, réaffectation des fonds). • Autres agences ou organisations menant des activités de cessation ou des services pour adolescents qui pourraient s’intéresser à former un partenariat ou à ajouter la cessation tabagique pour les jeunes aux services déjà offerts. • Estimation des coûts potentiels pour l’organisation, incluant le personnel, les ressources matérielles et les activités visant le recrutement des jeunes et l’encouragement de profiter pleinement des services. Estimer si les bienfaits pour les jeunes justifient les coûts. • Lapse de temps durant lequel les ressources pour soutenir l’intervention sont garanties (p.ex., 1 année scolaire, 3 années fiscales). • Crédibilité de l’agence ou organisation comme source d’information chez les jeunes qui pourraient profiter de l’intervention de cessation et chez la communauté en général. • But organisationnel pour l’intervention (p.ex., assurer que les jeunes de la communauté aient accès à un programme de cessation efficace, offrir un programme qui aidera 20 % des jeunes fumeurs à cesser au cours de l’année qui vient). - 17 - Votre plan de mise en oeuvre En identifiant clairement votre public cible, les forces et faiblesses de votre organisation et les renforcements et les barrières de l’implantation d’une intervention dans votre communauté, vous pourrez mener une meilleure intervention. À la figure 4, on présente les éléments-clés d’un plan de mise en oeuvre qui vous guidera au cours de votre planification. L’information récoltée à l’aide de la liste d’évaluation précédente (figure 3) vous sera également utile à ce stade-ci. Malgré que les éléments-clés donnés dans la figure 4 doivent être pris en compte durant le processus de planification, leur compréhension pourrait s’améliorer une fois votre intervention en place. Votre intervention est dynamique et évoluera avec le temps en s’adaptant à son milieu. Une réévaluation continue des éléments-clés est recommandée. FIXER DES BUTS RÉALISTES On devrait évoquer la cessation comme un processus plutôt qu’un événement unique. L’abstinence soutenue du tabac peut être difficile pour certains et d’autres non, indépendamment de leur motivation apparente ou rapportée de cessation. Des défis uniques attendent les jeunes fumeurs (p.ex., les perceptions que les jeunes fumeurs sont indépendants, matures ou « cool ») ajoutent à la complexité de la chose. Typiquement, plus l’intervention est intense, plus le taux de succès est élevé.1 Par contre, les interventions intensives exigent normalement un important investissement de ressources, soit un investissement qui pourrait ne pas être approprié étant donné les capacités de votre organisation et les limites actuelles dans les meilleures pratiques liées à la cessation tabagique chez les jeunes. Pensez-y attentivement en dressant les buts visés par votre intervention. Espérez-vous motiver autant de jeunes fumeurs que possible à arrêter? Ou d’offrir le plus de soutien que possible à ceux qui sont déjà décidés d’arrêter? En sélectionnant et en planifiant une intervention, tentez d’atteindre un équilibre entre sa portée (c.-à-d. le nombre de jeunes touchés par le message de cessation) et son intensité (c.-à-d. le temps accordé au traitement, le type d’interaction et les services de soutien offerts). Par exemple, si une intervention de faible intensité atteint un taux de cessation de seulement 1 % ou 2 %, mais qu’elle rejoint 100 000 jeunes, 1 000 à 2 000 jeunes auront arrêté de fumer. Cette intervention aura un plus grand impact qu’une intervention dont le taux de cessation atteint 20 %, mais qui ne rejoint que 50 personnes. Visez la cible d’offrir l’intervention la plus intensive possible qui rejoint le plus grand nombre de jeunes possibles selon les ressources disponibles. Quelle que soit l’approche choisie, la plupart des participants ne risquent pas de réussir lors de leur première tentative. Planifiez de réengager les participants ou tentez une approche différente s’ils se remettent à fumer pendant ou après l’intervention. Cette planification devrait inclure des idées sur comment augmenter la motivation et l’engagement envers arrêter de fumer. - 18 - FIGURE 4. Composantes clés d’un plan d’intervention Plusieurs éléments doivent être pris en compte en planifiant votre intervention. La collecte de renseignements sur les éléments-clés donnés dans cette liste vous guidera tout au long de ce processus. • Nombre de jeunes pouvant bénéficier de services ou interventions de cessation tabagique, ainsi que le nombre de jeunes ayant exprimé de l’intérêt dans le service ou une volonté d’y participer. • Taux de cessation attendu et autres avantages potentiels (p.ex., améliorations dans l’état de santé). • Temps donné pour développer et implanter une intervention et la période durant laquelle elle peut être menée. • Budget disponible. • Milieux (p.ex. classes du secondaire) ou moyens (p.ex., par téléphone) par lesquelles les interventions peuvent être menées. • Moyens par lesquelles les jeunes peuvent prendre connaissance de l’intervention. • Coûts liés aux milieux et moyens utilisés pour mener ou publiciser l’intervention (p.ex. location de local, offrir du financement additionnel aux services de soutien téléphonique déjà existants). • Moyens par lesquels les jeunes peuvent avoir accès à l’intervention (p.ex., périodes libres, transport vers lieux à l’extérieur de l’école, grande distribution du numéros des lignes téléphoniques de cessation, publicités lors de programmes de radio et de télé visant les jeunes). • Sources de références (p.ex., généralistes, professeurs) vers l’intervention et déterminer si la participation est volontaire ou obligatoire. • Personnes pouvant soutenir les jeunes lors de leur tentative de cessation (p.ex., pairs, membres de la famille, leaders communautaires, conseillers formés). • Stratégies pour réinscrire les jeunes ayant quitté l’intervention (p.ex., réinscription, référence vers une intervention plus compatible). • Sources pour recruter des animateurs ou conseillers s’ils ne font pas déjà partie de l’organisation ou façons d’accéder aux services d’autres organisations. • Sources de financement ou ressources (incluant du temps) pour assurer que les animateurs et conseillers (si requis) sont formés pour l’intervention et pour des sujets touchant le développement et comportement des jeunes. • Effectifs pour membres du personnel, si requis. • Indicateurs de crédibilité des animateurs pour la population cible (p.ex., certification, expérience). • Moyens d’offrir une supervision continue du personnel, des animateurs et/ou conseillers (incluant le soutien par les pairs, s’il s’applique). • Matériel imprimé (p.ex., fiches d’exercices, jeux, brochures) nécessaire et façon de l’obtenir ou le créer. • Autre matériel requis et sources pour l’obtenir. • Coûts liés aux matériaux et équipement. • Moyens de garder les coûts minimes sans compromettre l’intégrité ou l’efficacité de l’intervention (p.ex., trouver du matériel et ou des services donnés, créer un lien vers des services de cessation existants). • Moyens par lesquels l’intervention sera évaluée pour déterminer si elle est implantée et menée comme elle était prévue.. Si vous choisissez une intervention existante qui a déjà été évaluée, vous devriez avoir une idée du taux de succès à espérer. Examinez toutefois comment l’évaluation a été menée et souvenez-vous que les résultats peuvent différer selon le milieu et la population. Les taux de succès peuvent même varier lorsque les mêmes intervenants offrent la même intervention de la même manière. Les études d’évaluation sont souvent menées sous des conditions idéales et contrôlées qui ne peuvent se reproduire dans - 19 - d’autres milieux. Avant de choisir de dupliquer une intervention existante, tenez compte des caractéristiques de la population ayant participé à l’évaluation et comment les données d’évaluation ont été récoltées (voir le chapitre 5 pour en savoir plus sur comment déterminer la qualité d’une évaluation). INCLURE LES INTERVENANTS Afin d’éviter des problèmes plus tard, incluez les intervenants tôt dans la partie. Parmi les intervenants possibles : les dirigeants de votre organisation, ceux qui travaillent directement avec les jeunes et les jeunes gens qui forment votre population cible. Ces parties intéressées peuvent vous aider à planifier votre intervention. Commencez par voir avec eux les composantes d’un programme complet de lutte contre le tabac. Expliquez-leur les limites des interventions existantes de cessation tabagique pour les jeunes et les options disponibles (p.ex., élargir les services existants, comme les lignes de cessation, pour inclure les jeunes, élargir les campagnes médias, promouvoir les initiatives stratégiques, implanter des interventions de cessation pour les jeunes). Connaissez et démontrez le rôle important que votre organisation peut jouer dans les différentes options. Présentez les avantages potentiels pour les jeunes et la communauté en générale, selon les coûts projetés pour l’organisation ou la communauté, des différentes options. Si le coût dépasse les ressources disponibles, établissez le bien-fondé de partenariats qui allégeront le fardeau financier. Lorsque vous travaillez avec des intervenants, prenez le temps d’identifier et prioriser leurs besoins et attentes. Un milieu participatif comme un groupe de travail de planification est recommandé. Un plan stratégique créé par un tel groupe peut offrir des balises pour l’intervention même, comme pour les activités de surveillance et d’évaluation. Différents intervenants auront différentes questions au sujet de l’intervention. Demandez-leur quel genre d’information ils ont besoin au début du processus de planification. Certains intervenants voudront peut-être savoir combien l’intervention coûtera par participant. D’autres s’intéresseront davantage à la satisfaction du participant par rapport à l’intervention et leur perception de l’organisation. RECRUTER DES JEUNES Une fois les intervenants impliqués dans le processus et l’intervention choisie, présentez votre intervention à la communauté – surtout aux jeunes fumeurs qui pourraient vouloir arrêter. Assurez-vous qu’ils sachent que le service est offert et quels sont ses éléments et avantages-clés. Parmi les conseils pour recruter les jeunes : • D’après l’idée que vous vous faites de votre population cible, dressez une stratégie de recrutement alléchante. Utilisez l’information recueillie lors d’évaluations passées, mais préparez-vous à réévaluer et réviser votre profil avec le temps. • Placez l’emphase sur le fait que votre intervention rendra la cessation plus facile. Plusieurs jeunes s’attendent à cesser sans aide et pourraient ne pas avoir pensé à demander de l’aide. • Utilisez les réseaux sociaux existants (p.ex., clubs, équipes sportives, interventions de la justice pénale, écoles) pour faire connaître votre intervention des jeunes. Faites appel à plusieurs réseaux pour rejoindre votre groupe cible. - 20 - • Pensez à offrir des primes incitatives (p.ex., prix, collations) pour encourager la participation. Si les incitatifs n’augmentent pas les taux de cessation, elles peuvent améliorer les taux de recrutement et de rétention. Des items promotionnels (p.ex., t-shirts, bouteilles d’eau) liés à l’intervention peuvent offrir un incitatif qui communique également des renseignements de base au sujet de l’intervention. La décision d’offrir ou non des incitatifs dépendra de vos ressources et du type d’intervention offerte. • Faites appel à plusieurs médias (p.ex., sites web, vidéos, brochures, publicités dans les journaux, posters, annonces dans les écoles) et à plusieurs types de présentation (p.ex., présentations en classe par des membres du personnel ou par des étudiants, kiosque d’information à l’école ou lors d’événements communautaires). • Impliquez les jeunes dans le recrutement. Les pairs peuvent souvent encourager les jeunes à s’impliquer là où ceux perçus comme des symboles d’autorité n’y arriveraient pas. Les leaders non-traditionnels et les jeunes ayant réussi à arrêter de fumer peuvent être des recruteurs persuasifs. Les jeunes peuvent également vous dire quelles stratégies seraient les plus efficaces auprès de leurs pairs. PLANIFIER L’ÉVALUATION Développez un plan d’évaluation dans le cadre de votre processus de planification. L’évaluation ne débute pas lorsque l’intervention est terminée; c’est un processus continu qui vise à suivre de près une panoplie d’éléments qui pourraient influencer les résultats de votre intervention. Commencez à planifier l’évaluation dès que vous aurez choisi le type d’intervention voulu. Pour déterminer si votre intervention atteint ses buts, votre plan d’évaluation devrait inclure : 1) quelles informations sont recueillies, 2) qui fournit l’information, 3) combien souvent et à quelle intervalle on recueillera les informations et 4) à quoi sert ces informations. (voir le chapitre 5 pour en savoir plus). Le plan d’évaluation devrait également clairement définir sa terminologie. Si « cessation » est le résultat le plus important d’une intervention de cessation, vous devrez lui donner une définition spécifique (p.ex., ne pas fumer pendant 24 heures, 7 jours, 30 jours ou 6 mois) et un moment spécifique où la cessation sera évaluée (p.ex., 6 mois ou 1 an après la date de cessation). Des actions secondaires, que l’on doit aussi définir, peuvent être évaluées, comme le nombre de cigarettes fumées au cours d’une période spécifique, la motivation pour cesser, l’auto-éfficacité pour cesser et le nombre et durée des tentatives de cessation. D’AUTRES TÂCHES DE PLANIFICATION Votre plan de mise en oeuvre devrait clairement identifier qui se chargera des activités d’intervention et à quel endroit elles seront menées. Recrutez, formez et supervisez les membres du personnel qui comprennent les jeunes et peuvent travailler avec eux de façon compétente. Selon la nature de votre intervention, vous pourrez recruter du personnel dans des universités, organismes de santé ou de consultation ou encore au sein de votre école ou organisation. Assurezvous que les membres du personnel qui travaillent auprès des jeunes ont la confiance des jeunes eux-mêmes, de l’organisation et de la communauté. Offrez-leur un soutien constant et la supervision appropriée. - 21 - Les fournisseurs d’intervention peuvent inclure les pairs, les professeurs, les leaders communautaires, des animateurs formés, des travailleurs de la santé et d’autres avec lesquels les jeunes entretiennent une relation positive et basée sur la confiance. Tous les fournisseurs doivent comprendre les besoins et perspectives du groupe de jeune avec qui ils travailleront. Identifiez les lieux physiques (p.ex., bureaux de pédiatres, écoles, centre récréatifs communautaires) où l’intervention peut être menée, ainsi que les voies spécifiques (p.ex., par téléphone, par des sessions individuelles ou en groupe) qui serviront à relayer l’information. Pour produire du matériel imprimé, vous aurez peut-être besoin de faire appel à un graphiste, un logiciel de mise en page ou une imprimante. Si vous envisagez utiliser l’Internet ou d’autres ressources informatiques, vous aurez peut-être besoin de soutien technique additionnel. Références 1. Balch GI. Exploring perceptions of smoking cessation among high school smokers: input and feedback from focus groups. Preventive Medicine 1998;27(5 Pt 3):A55–63. 2. 2. Fiore MC, Bailey WC, Cohen SJ, et al. Treating Tobacco Use and Dependence. Clinical Practice Guideline. Rockville, MD: U.S. Department of Health and Human Services, Public Health Service; 2000. - 22 - EXEMPLE A-2 Comment un État a développé une ligne de cessation tabagique pour les jeunes Dans le cadre de son programme de prévention et lutte au tabagisme (PPLT), un ministère de santé d’un état de l’ouest américain a décidé de créer une ligne de soutien à la cessation tabagique pour les jeunes à la grandeur de l’état. Les responsables du programme savaient qu’ils devaient créer un programme qui pourrait rejoindre les jeunes qui n’étaient pas desservis par les services existants. Une fois qu’ils ont eu déterminé que la ligne de cessation était le meilleur moyen de répondre à ce besoin, la plupart de leurs tâches de planification ciblaient les provisions spécifiques nécessaires au bon déroulement de cette intervention. Un comité consultatif a été établi pour surveiller toutes les activités du PPLT. Les exemples A et B démontrent comment un ministère de santé et un conseil scolaire en milieu rural ont choisi et implanté une intervention de cessation tabagique pour les jeunes. Le personnel du PPLT a d’abord tenté de prédire le volume d’appels reçus par la ligne de cessation afin d’y accorder un budget adéquat. Ils ont tenu compte de facteurs comme le nombre total d’adolescents fumeurs dans l’état et le pourcentage moyen de fumeurs d’autres groupes de population qui font appel aux services d’une ligne de cessation. Ils ont consulté d’autres opérateurs de lignes de cessation et des agences gouvernementales. Ensuite, le personnel a travaillé de concert avec l’entreprise médiatique contractuelle de l’état pour créer une stratégie marketing globale incluant des publicités pour radio et télévision et des approches marketing par les pairs. Le personnel a également travaillé de concert avec l’avocat du ministère de la santé sur les questions de consentement parental. Suivant deux lois de l’état, l’avocat a conclu le consentement parental n’était pas requis puisqu’on ne prescrivait aucun médicament, on n’offrait aucune consultation médicale directe et on n’abordait pas de questions controversées comme la planification familiale ou la sexualité. L’avocat a également participé à la mise en place d’un protocole approprié pour répondre aux situations et questions pouvant se présenter qui dépassaient les cadres de la ligne de cessation (p.ex., un cas d’abus ou des menaces de suicide). - 23 - EXEMPLE B-2 L’intervention de cessation d’une école secondaire en milieu rural En réponse aux inquiétudes des étudiants, un conseil scolaire d’un comté majoritairement rural a décidé d’élargir son intervention de prévention du tabac pour inclure une composante de cessation. Initialement, les membres du comité conseil de l’intervention ont voulu cibler tous les adolescents du comté qui fumaient ou qui chiquaient du tabac. Ils ont évalué les ressources nécessaires pour cibler un groupe qui pouvait devenir très important et ont plutôt décidé de cibler un public primaire plus restreint. Ils ont choisi les étudiants du secondaire (de la 9e à la 12e année). Si jamais l’intervention était requise au niveau d’élèves plus jeunes, ils élargiraient l’intervention pour inclure les étudiants de l’école intermédiaire (de la 6e à la 8e année) pour évaluer comment l’intervention était reçue. Le corps professoral qui parrainait l’intervention de prévention, Teens Against Tobacco Use (TATU), a suggéré qu’un membre du personnel du secondaire spécifique soit recruté pour mener la nouvelle intervention de cessation. Le promoteur a également recommandé qu’un ou deux autres membres du personnel soient formés comme suppléants. Le comité consultatif a ensuite discuté un budget potentiel et le type de coûts associés à une intervention de cessation. Afin d’aider à recruter et retenir des membres du personnel et des parents bénévoles comme animateurs, le comité consultatif a décidé d’offrir une petite allocation. D’autres fonds seraient nécessaires pour la formation, le matériel et les consommations. TATU a offert 250 $ comme fonds de démarrage, ayant conclu que le nouveau groupe de cessation demanderait des fonds ailleurs (p.ex., le conseil scolaire, la santé publique, l’intervention de lutte au tabac de l’état, fondations et œuvres caritatifs locaux). Le comité consultatif a également décidé de créer un groupe de travail sur la cessation tabagique qui inclurait d’autres intervenants, notamment des jeunes fumeurs. Les deux étudiants qui avaient demandé qu’on crée une intervention de cessation ont été invités à participer. D’autres nouveaux participants incluaient un professionnel de la santé de la communauté et un représentant d’une agence locale de services sociaux qui voulait travailler auprès de jeunes plus à risque. Le groupe de travail a mené une évaluation des besoins pour mieux définir ses objectifs. Des données du Youth Risk Behavior Surveillance System (Réseau de surveillance des facteurs de risque chez les jeunes) montraient un taux de tabagisme de 42 % chez les adolescents de l’état. Au cours de la dernière année, 163 des 800 étudiants de l’école secondaire avaient reçus des retenus ou été suspendus pour cause de tabagisme. Selon ces données, le groupe a dressé les objectifs suivants pour son intervention. • Réduire l’incidence de tabagisme chez les étudiants du secondaire du comté de 15 %. • Créer une intervention alternative pour les étudiants ayant reçu des retenus ou été suspendus pour cause de tabagisme qui encouragerait davantage de jeunes fumeurs à cesser de fumer. • Réduire du tiers le nombre d’étudiants recevant des retenus pour cause de tabagisme. Le comité consultatif a décidé que cette nouvelle intervention de cessation devrait rester intimement liée aux activités de la plus vaste intervention de prévention. Les membres du conseil ont reconnu que si les services de cessation étaient nécessaires, la prévention et les politiques seraient plus aptes à changer la pensée liée au tabac dans la région. Le fait d’unir les efforts de prévention et de cessation pourrait également faciliter la chasse aux subventions. - 24 - 3 Choisir une intervention de cessation pour les jeunes Si la recherche est suffisante pour soutenir des interventions spécifiques de cessation tabagique pour les adultes,1 nous savons peu de choses sur comment réellement aider les jeunes à cesser de fumer. Les preuves manquantes par rapport à la cessation tabagique chez les jeunes suggèrent que certaines approches ne sont pas efficaces ou appropriées (p.ex., la privation sensorielle, l’usage de la peur seule). Les approches les plus prometteuses sont celles qui incluent des composantes cognitivo-comportementales, qui tentent de changer le processus de pensée et les comportements du fumeur. D’autres recherches sont nécessaires avant de déterminer quelles approches sont les plus efficaces et de quelle façon on devrait les offrir. Les interventions spécifiques ne peuvent toujours pas être proposées. À la place, les interventions de cessation tabagique pour les jeunes ne devraient être offertes que dans le contexte d’un programme de cessation tabagique global, qui est le plus propice pour créer un milieu favorable à la cessation. Toutes les interventions doivent être soigneusement évaluées. Ce chapitre vous aidera à : • Décider quel type d’intervention de cessation tabagique servira le mieux votre groupe cible de jeunes. • Comprendre les différentes méthodes utilisées pour livrer les interventions aux jeunes. • Comprendre quelles populations spécifiques puissent le plus et le moins profiter d’une méthode de livraison de cessation spécifique. • Reconnaître les composantes de bases d’interventions cognitivo-comportementales, que l’on considère prometteuses dans le cadre de la cessation tabagique chez les jeunes. En absence de données scientifiques spécifiques pour choisir la meilleure intervention, cette publication offre des suggestions pratiques basées sur l’expérience professionnelle des membres du groupe consultatif spécial. Des conseils pour choisir une intervention Si vous prenez en considération une intervention existante à laquelle vous avez déjà accès ou une intervention clé en main qui est offerte par une autre organisation, assurez-vous d’avoir une description claire et complète de l’intervention au complet. L’information suivante vous aidera à évaluer l’intervention : • Buts, objectifs et résultats visés par l’intervention. • Contenu de l’intervention, incluant un programme d’apprentissage, s’il s’applique. - 25 - • Un protocole de mise en oeuvre. • Stratégies de recrutement. • Manuels de formation. • Exemples de matériel pour les participants. • Outils et résultats d’évaluation. Avant de choisir une intervention, attendez-vous à voir des preuves de son efficacité. Même si une intervention n’a pas été formellement ou bien évaluée, vous pourriez décider de l’implanter quand même à l’essai. Si c’est le cas, vous devriez mener votre propre évaluation rigoureuse pour déterminer si l’intervention est efficace dans votre communauté. Le chapitre 5 décrit le type de données d’évaluation que les réalisateurs de l’intervention devraient vous fournir. Si vous décidez d’implanter une intervention existante, assurez-vous que ces instructions sont claires et que le protocole d’implantation est flexible. Vous devrez clairement comprendre les étapes nécessaires à l’implantation efficace de l’intervention. Puisqu’une intervention existante ne risque pas d’être parfaitement ajustée à votre population, la flexibilité est essentielle. Le chapitre 4 offre des conseils pour vous aider à adapter l’intervention existante, qu’elle soit clé en main ou bien tout autre intervention à laquelle vous avez accès, pour répondre aux besoins de votre population cible. Le chapitre 5 vous renseignera sur comment adapter des interventions existantes aux capacités de votre organisation. Par contre, puisque des changements protocolaires peuvent altérer l’efficacité de votre intervention, une évaluation rigoureuse est essentielle. Cherchez une intervention développée et testée auprès de jeunes dont le contexte culturel, du développement et éducatif sont similaires à la population que vous voulez servir. Informez-vous à savoir si les réalisateurs de l’intervention offriront de l’assistance technique pour vous aider à adapter votre intervention à votre population cible. Cherchez une intervention qui fait appel à une approche cognitivo-comportementale, qui tente de changer le processus de pensée et les comportements qu’il influence (voir la page 34 pour en savoir plus sur cette approche). Le comité chargé d’évaluer la preuve qui a participé à cette publication a trouvé que les interventions faisant appel à ces principes sont prometteuses pour la cessation tabagique chez les jeunes. Des moyens de mener une intervention de cessation Une fois vous aurez décidé quel type d’intervention utiliser, vous devrez décider comment la livre, étant donné les ressources et capacités de votre organisation et les besoins de votre population cible. La figure 5 décrit les méthodes les plus courantes de livrer les interventions de cessation tabagique et indique lesquelles doivent être considérées pour les jeunes. La présentation de cette information n’indique pas un appui d’une méthode plutôt qu’une autre. Si la plupart de ces approches se sont montrées efficaces chez les adultes, les preuves et la rigueur scientifique sont manquantes pour déterminer leur efficacité chez - 26 - les jeunes. Les jeunes ont des besoins et des préférences uniques, et une intervention efficace chez les adultes sera probablement reçue différemment par les jeunes. FIGURE 5. Méthodes courantes pour mener des interventions de cessation tabagique et comment elles s’adaptent à divers buts pour les jeunes BUTS DE L’INTERVENTION LES INTERVENTIONS À CONSIDÉRER POUR ATTEINDRE VOS OBJECTIFS LES INTERVENTIONS LES MOINS APTES À L’ATTEINTE DE VOS OBJECTIFS Capter un large public Interventions brèves Counseling par téléphone Autonome, non interactif Autonome, par ordinateur Counseling par téléphone Autonome, non interactif Autonome, par ordinateur Counseling face à face Counseling face à face Autonome, non interactif Autonome, par ordinateur Counseling par téléphone Interventions brèves en milieu clinique Counseling face à face Counseling par téléphone Autonome, non interactif Autonome, par ordinateur Counseling face à face Counseling de groupe Autonome, non interactif Autonome, par ordinateur Interventions brèves Autonome, non interactif Joindre les jeunes difficiles ayant difficilement accès aux services (p.ex., isolement géographique, manque d’accès au transport ou de temps) Aider les jeunes ayant de sérieuses comorbidités psychologiques et/ou physiques (p.ex., dépression, toxicomanie, asthme, troubles alimentaires). Aider les jeunes ayant des troubles de santé liés au tabagisme Joindre les jeunes n’ayant pas régulièrement accès à des soins de santé Aider les jeunes ayant besoin de soutien intensif Aider les jeunes ayant besoin d’interventions plus ciblées ou individualisées Joindre les jeunes qui font déjà partie d’un groupe ou d’une communauté ciblée (p.ex., école, groupe de jeunes) Aider les jeunes qui veulent être soutenus par ou interagir avec leurs pairs Aider les jeunes qui préfèrent des interactions en seul à seul Joindre les jeunes qui veulent de l’aide mais qui désirent rester anonymes Aider les jeunes qui sont motivés d’eux-mêmes et savent où ils veulent en arriver Aider les jeunes peu motivés à cesser Aider les jeunes qui sont à l’aise et ont accès aux ordinateurs Aider les jeunes à faible degré d’alphabétisation Counseling face à face Autonome, par ordinateur Counseling par téléphone Counseling de groupe Counseling face à face Interventions brèves en milieu clinique Counseling de groupe Autonome, non interactif Autonome, par ordinateur Counseling face à face Counseling par téléphone Autonome, non interactif Autonome, par ordinateur Counseling par téléphone Autonome, non interactif Autonome, par ordinateur Counseling par téléphone Interventions brèves faisant appel aux techniques motivationnelles Autonome, par ordinateur Counseling de groupe Counseling par téléphone Counseling face à face Counseling de groupe Autonome, non interactif Autonome, par ordinateur Counseling face à face Counseling de groupe Autonome, non interactif Autonome, par ordinateur - 27 - INTERVENTIONS BRÈVES Durant une intervention brève, un professionnel de la santé ou un autre fournisseur formé (p.ex., un professeur, un responsable de l’application de la loi) identifie les fumeurs et les conseille sur les conséquences de l’usage du tabac et les pas qu’ils peuvent prendre pour cesser. Il s’agit d’interventions en face à face qui sont habituellement livrés à une personne à la fois, mais sont de trop courte durée (habituellement pas plus de 5 minutes) pour pouvoir les qualifier de counseling. Les interventions brèves impliquent typiquement une évaluation de l’usage du tabac, de la dépendance et la motivation de cessation; des conseils sur les avantages et les moyens de cesser et de l’aide pour cesser, incluant un aiguillage vers d’autres traitements. Elles servent de catalyseur pour stimuler d’autres efforts de cessation par le fumeur.1 Quant à savoir si des conseils offerts hâtivement par un professionnel de la santé sont un moyen efficace d’aider les jeunes à cesser de fumer, on ne peut le savoir par manque de preuves scientifiques. Les preuves sont suffisantes pour conclure que cette approche convient aux adultes. Une étude récente concluait que même si l’efficacité de brefs conseils donnés par un clinicien est faible chez les adolescents, cette approche pourrait tout de même être rentable (puisqu’elle s’offre lors d’une visite pour un autre motif) et potentiellement avoir une large portée.2 De plus, chez les adultes, si plusieurs cliniciens offrant différents services offrent des conseils brefs, les niveaux d’abstinence augmentent de façon significative comparé aux interventions qui n’incluent aucuns conseils de cliniciens.1 SOUTIEN AUTONOME, NON-INTÉRACTIF L’approche autonome, non-intéractif inclue un minimum d’interventions qui ne requièrent pas de réponses du client et qui sont livrées par du matériel imprimé ou audiovisuel ou à l’ordinateur, par exemple, des cassettes vidéo ou des brochures sur la cessation tabagique. Le matériel d’auto-assistance peut être préparé pour répondre à divers besoins ou s’adapter à divers programmes. Il peut être livré seul ou utilisé dans le cadre d’interventions plus intensives. Les conclusions tirées d’interventions auprès d’adultes suggèrent que le matériel autonome, non-intéractif ne sont probablement pas utiles pour la cessation tabagique s’ils sont implantés seuls. Il devrait plutôt être jumelé à d’autres interventions (p.ex., du counseling par téléphone, des conseils de clinicien, des programmes de groupe)1 SOUTIEN AUTONOME, PAR ORDINATEUR Cette approche fait appel à la technologie de l’information pour évaluer l’usage qu’une personne fait du tabac et sa motivation à cesser. L’intervention utilise ensuite des stratégies de changement de comportement qui font la promotion de la cessation pour individualiser le counseling et le feedback pour cet individu. Par opposition aux interventions autonomes, non-intéractives, qui peuvent faire appel aux ordinateurs pour livre de l’information, ces interactions exigent des réponses à des questions posées par l’ordinateur. On ne sait toujours pas si le soutien autonome, par ordinateur est efficace pour la cessation chez les jeunes ou les adultes. Lorsqu’on l’a évalué comme composante d’un programme de cessation pour les adultes, cette approche seule n’avait pas un effet significatif sur l’abstinence.1 De plus, si les jeunes fument habituellement lorsqu’ils sont à l’ordinateur, certains peuvent associer la cigarette à l’ordinateur. Ainsi, l’ordinateur peut être un déclencheur pour fumer. - 28 - COUNSELING OU SOUTIEN PAR TÉLÉPHONE Cette approche propose du soutien ou du counseling par téléphone plutôt que lors de rencontres en face à face. Les interventions par téléphone peuvent offrir du soutien d’intensité variable en amoindrissant plusieurs barrières liées aux autres services de cessation (p.ex., le besoin d’avoir accès à un moyen de transport, le problème de prendre des rendez-vous, la confidentialité par rapport à divulgation aux adultes superviseurs). Si l’usage d’interventions par téléphone (p.ex., des lignes de cessation) est typiquement initiée par le fumeur, certaines interventions comptent une cédule de rappel optionnelle et proactive offrant un soutien plus intensif. La plupart des états et provinces ont déjà des lignes de cessation qui offrent déjà – ou qui pourraient offrir – du counseling aux fumeurs adolescents. Ce n’est pas certain que le counseling par téléphone soit une approche de cessation efficace pour les jeunes. La preuve d’efficacité chez les adultes est définitive.1,3 COUNSELING SEUL À SEUL, EN FACE-À-FACE Le counseling seul à seul, en face à face est offert en personne par un conseiller formé ou un thérapeute faisant appel à une parmi une variété de stratégies de changement de comportement. C’est généralement le moyen le plus intensif de livrer une intervention, qui requiert normalement un investissement substantiel de ressources. Pour avoir recours à cette approche, les programmes doivent avoir une capacité suffisante de recruter, former et superviser des moniteurs ou pour soutenir des services existants offerts aux adultes. Peu de données existent sur l’efficacité du counseling seul à seul pour la cessation tabagique chez les jeunes, même si la preuve de son efficacité est suffisante chez les adultes. Les normes de cessation chez les adultes indiquent qu’un traitement en seul à seul livré au cours de quatre sessions ou plus semble être particulièrement efficace pour augmenter les taux d’abstinence.1 Elles démontrent également qu’une relation étroite dose-réponse existe entre les taux de résultats positifs de traitement et le temps total de contact seul à seul (c.-à-d. le nombre de sessions multipliés par la durée de la session). Spécifiquement, les taux d’abstinence augmentaient quand le temps de contact total durait au moins 90 minutes, mais ne continuent pas d’augmenter quand le temps de contact total dépassait 90 minutes. PHARMACOTHÉRAPIE Contrairement à d’autres interventions, les interventions pharmacologiques ne tentent pas de changer le comportement. Elles tentent plutôt de pallier aux symptômes du sevrage physique de la nicotine durant le processus de cessation, dans le but de faciliter le changement de comportement. Ces interventions incluent des médicaments qui contiennent de la nicotine pour réduire les symptômes de sevrage et ceux ne contenant aucune nicotine mais aidant à réduire les envies. Le Food and Drug Administration (FDA) américain a approuvé les médicaments sans ordonnances suivants pour la cessation tabagique chez les adultes : la gomme à la nicotine, le timbre à la nicotine et la pastille à la nicotine.1 Les médicaments sur ordonnance disponibles incluent l’inhalateur de nicotine, le vaporisateur nasal à la nicotine et le buproprion à libération soutenue. Au Canada, Santé Canada a approuvé tous ces produits sauf l’inhalateur et le vaporisateur nasal à la nicotine. - 29 - Certains facteurs doivent être pris en considération en contemplant des pharmacothérapies pour les jeunes. D’abord, le FDA n’a approuvé aucune pharmacothérapie – en vente libre ou par ordonnance – pour quiconque de moins de 18 ans. Ensuite, si la recherche indique que ce genre d’intervention peut être très efficace chez les adultes, aucune preuve scientifique ne vient appuyer son efficacité chez les jeunes. La pharmacothérapie n’a pas été abondamment testée chez les plus jeunes, mais les études complétées n’ont pas rapporté des résultats positifs.1 Avant de considérer la pharmacothérapie comme intervention pour les jeunes, assurez vous de bien connaître la dépendance et l’intention de cessation de chaque personne. De plus, un professionnel de la santé devrait évaluer chaque participant.1 Ce professionnel doit être capable d’évaluer la pertinence de l’usage de médicaments, la probabilité d’abus et les contre-indications potentiels, en plus de pouvoir d’établir des prescriptions. SOUTIEN DE GROUPE Cette approche propose la livraison planifiée et structurée de stratégies de changement de comportement par une série de sessions livrées à un groupe de jeunes. Les groupes font souvent appel au soutien par les pairs, ainsi que le counseling d’animateurs formés. Comme lors de counseling en seul à seul, votre organisation doit compter des ressources suffisantes pour recruter, former et superviser les animateurs. Cela exige moins de conseillers que pour du counseling en seul à seul, mais cette approche exigera probablement plus d’animateurs que le counseling par téléphone. Les preuves sont insuffisantes pour établir que le soutien de groupe est efficace pour les jeunes. La plupart des études évaluées pour les besoins de cette publication examinaient les interventions livrées en format de groupe. La méthodologie de la plupart de ces études était toutefois trop faible pour déterminer l’efficacité du format de groupe pour la cessation tabagique chez les jeunes. La preuve est suffisante pour montrer l’efficacité du soutien de groupe faisant appel à des stratégies de changement de comportement multiples chez les adultes.1 MÉTHODES À ÉVITER Lors de l’analyse documentaire pour préparer cette publication, deux types d’approches d’interventions ont été jugés inefficaces ou inappropriés pour les jeunes. Le premier est la méthode de privation sensorielle, qui exige que le jeune soit placé dans un environnement exempt de stimulation sensorielle (c.-à-d. une pièce noire) pour l’aider à clarifier ses sentiments conflictuels sur le tabagisme. La deuxième méthode fait uniquement appel à la peur. Cette approche se fonde uniquement sur des tactiques voulant inciter la peur (p.ex., montrer des photos de poumons malades, présenter des gens défigurés par des maladies liées au tabagisme) pour changer un comportement lié au tabac en évoquant la peur des conséquences possibles de l’usage du tabac. CHOISIR PARMI LES MÉTHODES DE LIVRAISON Certaines méthodes de livraison d’interventions sont plus prometteuses (p.ex., counseling en seul à seul, en groupe et par téléphone) que d’autres (p.ex., matériel autonome). D’autres facteurs à considérer en choisissant une intervention : la faisabilité d’étendre les services de cessation existants, le coût de l’intervention, le besoin d’avoir recours à des services auxiliaires et les caractéristiques variés de votre population cible. Aussi, tel que discuté au chapitre 2, vous devrez équilibrer portée et intensité. - 30 - Principes d’interventions cognitivo-comportementales Une approche théorique prometteuse pour des changements de comportements dans le cadre de la cessation tabagique chez les jeunes fait appel aux principes d’interventions cognitivo-comportementales.4–7 La prémisse de base de la théorie cognitivocomportementale (TCC) est que les gens peuvent assimiler des nouveaux comportements en réponse à des stimuli et que le processus de pensée peut être altéré, influençant ainsi le comportement (voir Figure 6). Les interventions de cessation tabagique qui font appel aux méthodes cognitivo-comportementales visent à identifier et changer les processus cognitifs qui encouragent le tabagisme et ensuite, à enseigner des comportements ou stratégies qui peuvent aider la cessation tabagique et la maintenir. Si plusieurs interventions différentes sont basées sur la TCC, la terminologie diffère parfois. Par exemple, certaines études d’interventions de cessation ont écarté l’enrichissement motivationnel de la TCC, même si des stratégies faisant appel à cette technique (p.ex., la technique d’entrevue motivationnelle) sont typiquement basées sur les principes de la TCC. 4,8 - 31 - FIGURE 6. Un modèle cognitivo-comportemental du changement La théorie cognitivo-comportementale (TCC) s’est développée à partir de deux axes théoriques; le béhaviorisme et la théorie cognitive. Le TCC utilise un modèle théorique qui peut être schématisé ainsi pour les interventions liées au tabagisme : S->O->r->R S = Contrôle du stimulus, une méthode visant à offrir des signaux (p.ex., une page de conseils sur le frigo) à la personne pour rappeler le comportement voulu (p.ex., ne pas fumer). O = Organisme, c’est-à-dire la personne qui demande de l’aide pour cesser de fumer. Plus spécifiquement, cela réfère aux processus internes comme les idées ou les sentiments. Les influences à ce stade incluent des techniques visant à changer la façon dont la personne pense au tabagisme et de former cette personne à penser différemment à ce comportement. Cette portion du modèle désapparie la TCC d’approches strictement béhavioristes (Goldfried MR, Davison GC. Clinical Behavior Therapy. New York: Holt, Rinchart and Winston; 1976). r = Réponse. La TCC vise à modifier ou altérer la réponse de la personne. Par exemple, on peut lui enseigner de nouvelles compétences (voir figure 8) pour l’aider à déposer une cigarette ou pour trouver une activité alternative lorsqu’elle est en manque de nicotine. R = Renforcement, qui est nécessaire pour aider la personne à continuer à adopter un comportement (p.ex., mâcher un cure-dent) plutôt que le comportement précédent (p.ex., fumer). Composantes cognitivo-comportemental Les éléments de bases d’une intervention cognitivo-comportementale de cessation tabagique incluent : • Établir la conscience du tabagisme; • Offrir la motivation pour cesser; • Se préparer à cesser; • Offrir des stratégies pour maintenir l’abstinence. Cette liste ne se veut pas un plan directeur du développement d’une intervention de cessation. Elle peut tout de même vous aider à évaluer si une intervention proposée fait appel à une approche cognitivo-comportementale. Les sections suivantes offrent des directives pour reconnaître les composantes cognitivo-comportementales de l’intervention que vous planifiez. ÉTABLIR LA CONSCIENCE DU TABAGISME • Proposer aux participants d’enregistrer leur propre comportement d’usage du tabac (p.ex., dans un journal intime). • Discuter des pensées, croyances et raisons qui motivent l’usage ou non du tabac (p.ex., les influences tendancieuses des publicités, l’influence des pairs qui fument). • Offrir aux participants les faits sur les effets physiques et psychologiques du tabagisme, les conséquences à long terme et l’effet de leur tabagisme sur les autres. - 32 - OFFRIR LA MOTIVATION POUR CESSER • • • Demander aux participants d’identifier leurs motivations personnelles de vouloir cesser (p.ex., les coûts, les effets nuisibles, le désir ne pas être dépendant). Indiquer les divergences entre leurs motivations pour vouloir cesser et leurs raisons de vouloir continuer à fumer (p.ex., à l’intérieur de groupes sociaux), qui pourraient saper leur tentative de cessation. Aider les participants à s’engager à cesser de fumer pour la vie. Ceci pourrait inclure des activités de prise de décision et une déclaration publique ou privée. SE PRÉPARER À CESSER • Aider les participants à établir une date de cessation spécifique et raisonnable. • Aider les participants à choisir une méthode de cessation (p.ex., sevrage brutal, usage de pharmacothérapie, décroissement) et développer des buts à court et moyen terme appropriés pour la méthode choisie. • Renseigner les participants sur les symptômes physiques et psychologiques du sevrage. OFFRIR DES STRATÉGIES POUR MAINTENIR L’ABSTINENCE • Faire appel à des techniques de résolution de problèmes qui permettent aux participants d’identifier et de minimiser les effets de déclencheurs qui pourraient les encourager à recommencer à fumer. Ce processus inclut typiquement 1) identifier la situation de danger pour l’usage de tabac, 2) générer des stratégies possibles pour répondre à la situation, 3) évaluer les stratégies de réponse possibles, 4) planifier et implanter la meilleure stratégie de réponse à la situation, 5) évaluer l’efficacité de la stratégie choisie et 6) réévaluer la situation et choisir d’autres solutions, s’il le faut. • Aider les participants à développer ces compétences de réponse (voir Figure 7). • Aider les participants à demander du soutien social de leurs pairs, familles et autres gens à part les meneurs de l’intervention. • Bâtir la motivation pour maintenir l’abstinence. • Développer une stratégie d’autosurveillance et de renforcement des nouveaux comportements. - 33 - FIGURE 7. Acquisition de nouvelles compétences L’acquisition de nouvelles compétences est un moyen de modifier la réponse d’une personne à un stimulus. Dans le cadre d’une intervention de cessation tabagique, on offre aux participants des compétences pour leur permettre de répondre à un stimulus d’une façon saine plutôt qu’en fumant. Les jeunes peuvent se tourner vers la cigarette puisqu’ils manquent de moyens plus sains de répondre à des problèmes (p.ex., résister à la pression des pairs, faire face à la colère). Ainsi, l’acquisition de nouvelles compétences est probablement un élément important d’une intervention de cessation tabagique pour les jeunes. Une variété de compétences, incluant celles-ci, peut aider les jeunes à cesser de fumer : • Formation d’assertivité, pour les jeunes qui ont du mal à exprimer leur point de vue ou à prendre des décisions sous pression (p.ex., résister à l’offre d’une cigarette). • Formation d’aptitudes sociales, pour les jeunes qui ont des troubles plus généraux dans des situations interpersonnelles. Ceci inclut souvent enseigner la communication efficace (p.ex., écouter et parler). • Maîtriser la colère, pour les jeunes qui ont du mal à maîtriser la colère, qui l’expriment mal ou dont la colère pourrait mener au tabagisme. • La quête de soutien social, pour montrer aux jeunes à demander de l’aide aux autres. • Former à la relaxation, pour les jeunes qui ont du mal à relaxer ou qui pourraient fumer pour relaxer. Ceci inclut les méthodes physiques de relaxation comme le yoga et les méthodes cognitives comme la méditation. • Résolution de problèmes, pour permettre aux jeunes d’identifier et faire face aux situations à risques pouvant mener à un retour au tabagisme. Les composantes cognitivo-comportementales peuvent être livrées avec plusieurs méthodes, incluant le counseling en face-à-face, par téléphone et les interventions autonomes ou par ordinateur. Quelle que soit la méthode utilisée, assurez-vous que les activités d’intervention se suivent de façon logique. - 34 - Références 1. Fiore MC, Bailey WC, Cohen SJ, et al. Treating Tobacco Use and Dependence. Clinical Practice Guideline. Rockville, MD: U.S. Department of Health and Human Services, Public Health Service; 2000. 2. Coffield AB, Maciosek MV, McGinnis JM, et al. Priorities among recommended clinical preventive services. American Journal of Preventive Medicine 2001; 21(1):1–9. 3. Hopkins DP, Briss PA, Richard CJ, et al. and the Task Force for Community Preventive Services. Reviews of evidence regarding interventions to reduce tobacco use and exposure to environmental tobacco smoke. American Journal of Preventive Medicine 2001;20(2 suppl):16–66. 4. Sussman S, Dent CW, Lichtman KL. Project EX: outcomes of a teen smoking cessation 5. program. Addictive Behaviors 2001:26(3):425–438. 6. Glasgow RE, Strychker LA, Eakin EG, Boles SM, Whitlock EP. Concern about weight gain associated with quitting smoking: prevalence and association with outcome in a sample of young female smokers. Journal of Consulting and Clinical Psychology 1999;67:1009–1011. 7. Aveyard P, Cheng KK, Almond J, et al. Cluster randomised controlled trial of expert system based on the transtheoretical (“stages of change”) model for smoking prevention and cessation in schools. British Medical Journal 1999;319:948–953. 8. Sussman S, Dent CW, Burton D, Stacy AW, Flay BR. Developing School Based Tobacco Use Prevention and Cessation Programs. Thousand Oaks, CA: Sage Publications; 1995. 9. Miller WR, Rollnick S. Motivational Interviewing: Preparing People to Change Addictive Behavior. New York: Guilford Press; 1992. - 35 - EXEMPLE A-3 Comment un État a développé une ligne de cessation tabagique pour les jeunes Dans le cadre de son programme de prévention et lutte au tabagisme (PPLT), un ministère de santé d’un état de l’ouest américain a décidé de créer une ligne de soutien à la cessation tabagique pour les jeunes à la grandeur de l’état. Les responsables du programme ont eu recours à un appel d’offres concurrentiel pour choisir un plan spécifique de ligne de cessation et une compagnie pour la gérer. Les exemples A et B démontrent comment un ministère de santé et un conseil scolaire en milieu rural ont choisi et implanté une intervention de cessation tabagique pour les jeunes. Un comité consultatif établi pour surveiller les activités et dépenses du PPLT ont émis plusieurs conditions, incluant cellesci: • Les interventions proposées devaient faire appel à des stratégies éprouvées ou prometteuses. • Les interventions n’incluraient pas de pharmacothérapie. • Les demandeurs devaient avoir une infrastructure existante pour soutenir l’intervention. • Les demandeurs devaient avoir en place les mécanismes permettant d’assurer que le personnel offrant directement des services aux jeunes était correctement formé et capable de bâtir une relation de confiance avec les jeunes. Le plan de mise en oeuvre choisi proposait une ligne sans frais accessible de façon anonyme de partout dans l’état. Les services étaient adaptés à la volonté de l’appelant de cesser et les parents pouvaient appeler pour en savoir plus sur comment aider leurs enfants. Si les membres du comité savaient qu’une ligne de cessation pour les jeunes n’était pas un projet éprouvé, ils sentaient que le plan proposé était de bon augure. Le fournisseur offrant le service comptait plusieurs années d’expérience dans la mise en œuvre de lignes de cessation pour les adultes. En développant ce plan de mise en oeuvre, le fournisseur avait mené plusieurs groupes de consultation avec les adolescents, fait un survol de la documentation existante et consulté des experts de cessation tabagique chez les jeunes. Cette information a servi à bien adapter une intervention pour adultes en place depuis longtemps qui faisait appel aux techniques d’entrevue motivationnelle et cognitivo-comportementale. La ligne de cessation s’intégrait également bien au réseau de services étatiques existants. Elle offrait une source de références et du renforcement pour d’autres interventions de cessation tabagique pour les jeunes aux niveaux local et de l’état, un appel à l’action clair pour les médias de masse et un complément fort aux nombreux efforts de prévention écolières et communautaires déjà en place. Durant le processus de sélection, le personnel du PPLT a noté le besoin d’une intervention qui viendrait appuyer le réseau fort de classes de cessation tabagique déjà en place partout dans l’état. La ligne de cessation offrait un service de renvoi vers ces classes, - 36 - ainsi que d’autres options pour les jeunes qui ne s’intéressaient pas aux classes de cessation. - 37 - EXEMPLE B-3 L’intervention de cessation d’une école secondaire en milieu rural Pour répondre aux préoccupations des étudiants, un conseil scolaire d’un comté à population majoritairement rurale a décidé d’élargir son intervention de prévention tabagique pour inclure une composante de cessation des étudiants de l’école secondaire locale. Le groupe de travail de cessation établi pour surveiller le projet a amassé de l’information sur les interventions existantes pour déterminer laquelle répondrait aux besoins de sa population. Les membres du groupe cherchaient un curriculum qui était basé sur la recherche, mais également auquel leur public cible pourrait s’identifier. Les membres adolescents du groupe de travail ont mené deux groupes de discussions informels avec des fumeurs de leur école pour savoir ce qu’ils voulaient comme intervention de cessation. Les résultats indiquaient que les étudiants voulaient une intervention de cessation qui : • n’était pas « plate » et qui les permettaient d’être actifs; • n’était pas simplement comme une autre classe. Les jeunes fumeurs ont insisté sur le désir d’avoir du plaisir; • offrait de la nourriture. Les facteurs pris en compte par les membres du groupe en choisissant leur intervention incluaient le coût et la réputation des organisations qui l’avaient développé. Les services de l’intervention étaient gratuits et les participants ont eu le droit de nommer eux-mêmes l’intervention (ils ont choisi Teens In Control). Une petite subvention couvrait les frais du matériel et une allocation pour les animateurs. Les dons ont été récoltés dans les commerces locaux pour pouvoir offrir des consommations lors de meetings. - 38 - 4 Comment offrir les meilleurs services aux jeunes Si vous avez décidé d’implanter une intervention de cessation tabagique pour les jeunes, vous devez comprendre les défis qui vous attendront probablement. Certains de ces défis sont communs à un grand nombre d’activités pour les jeunes. D’autres seront uniquement liés à vos buts et capacités particuliers, ainsi qu’à la population de jeunes spécifique que vous desservez. D’autres fournisseurs d’interventions ont déjà fait face à plusieurs de ces défis et ont trouvé des moyens variés de les adresser. Puisque les jeunes sont uniques, vous devez attentivement examiner la population spécifique que vous espérez aider en choisissant votre intervention. Les caractéristiques individuelles des jeunes peuvent influencer leur participation dans une intervention de cessation et leur succès de cessation subséquent. Les exemples incluent : • l’âge et le stade de développement; • le statut socio-économique et le niveau de scolarité; • L’ethnicité et le bagage culturel; • Le sexe; • Les patterns de tabagisme; • Le comportement à risque et les conditions psychologiques; • Les conditions physiques affectées par le tabagisme; • L’accès au tabac et l’engagement envers la cessation; Ce chapitre vous aidera à : • Vous préparer aux défis qui pourraient se présenter en travaillant avec des jeunes sur le tabagisme, une question potentiellement délicate. • Mieux comprendre les différences entre les jeunes que vous espérez aider. • Comprendre les craintes des jeunes au sujet de la cessation tabagique ou à l’idée de faire appel à une intervention de cessation, pour mieux se préparer à pallier à ces craintes. - 39 - • Le tabagisme chez les pairs et les membres de la famille; • Le soutien des pairs et de la famille de la cessation; • Le temps disponible; • Les connaissances, attitudes et croyances au sujet du tabac; • L’estime et l’image de soi; • Sentiment d’avoir le contrôle; • Le savoir-être. Ce chapitre adresse quelques unes des caractéristiques plus en détails et présente des idées sur comment adapter les interventions afin de répondre aux questions et différences variées des jeunes que vous aidez. Les différences parmi les jeunes qui peuvent influencer votre intervention Les chercheurs n’ont toujours pas arrêté quelles caractéristiques étaient les plus importantes lorsque venait le temps de personnaliser une intervention de cessation pour les jeunes. Il faut mener d’autres recherches pour déterminer comment différentes caractéristiques influencent les résultats. Par contre, on peut aisément dire que votre intervention doive être aussi attrayante et appropriée pour votre population cible que possible. Si vous offrez des variations de votre intervention de base pour des souspopulations spécifiques, suivez attentivement ces variations et tenez-en compte lors de votre évaluation (voir le chapitre 5). L’information que vous recueillerez peut aider d’autres qui ont l’intention de créer ou implanter des interventions de cessation pour des groupes de jeunes spécifiques. ÂGE, SEXE, ÉDUCATION ET BAGAGE CULTUREL Les jeunes d’âges et de niveaux de développement différents, de divers niveaux de scolarité et d’alphabétisation et d’ethnicité et de culture différentes répondront probablement différemment à votre intervention. Ces facteurs influencent les décisions sur le tabac et les patterns d’usage, alors ils risquent de jouer un rôle en cessation également. Si l’intervention que vous choisissez n’est pas appropriée pour le groupe d’âge spécifique ou pour le niveau de développement de votre population cible, elle est plus apte à échouer. Vous devez également considérer si votre population est plus masculine ou plus féminine. La prévalence de la cigarette est à peu près équivalente chez les jeunes hommes et jeunes femmes, mais les jeunes hommes sont plus aptes à avoir recours à d’autres produits du tabac.1 Aux États-Unis, 21,8 % des jeunes hommes du secondaire et 21,9 % des jeunes femmes du secondaire étaient fumeurs en 2003.2 Au Canada, la prévalence de l’usage de la cigarette était plus élevée chez les femmes (23 %) que chez les hommes (21 %) in 2002.3 Lorsqu’on considère la race/ethnie, les taux de tabagisme aux États-Unis en 2003 étaient les plus élevés chez les étudiants du secondaire à la peau blanche—24,9 % pour les blancs, comparé à 18,4 % chez les hispaniques et 15,1 % chez les noirs.2 - 40 - D’autres données montrent que les jeunes qui réussissent mal à l’école (que l’on défini comme ayant des notes faibles, ne pas graduer, faire souvent l’école buissonnière et manquer d’aspirations) sont plus aptes à fumer.4,5 Considérez ce facteur en choisissant un lieu pour votre intervention. Si les interventions basées à l’école comptent d’autres avantages, elles pourraient ne pas joindre les jeunes dans votre communauté qui sont plus à risque d’user du tabac. Votre intervention devrait être appropriée au niveau d’alphabétisation de votre population cible. Sinon, elle risque davantage d’échouer qu’une intervention dessinée et évaluée pour une population similaire à la vôtre. Une intervention est également davantage vouée à l’échec si elle aliène les jeunes en étant insensible à leur bagage culturel. CONDITIONS PSYCHOLOGIQUES Des troubles psychologiques et comportementaux (allant du simple stress à la dépression ou du trouble déficitaire d’attention) compliquent la cessation tabagique pour les jeunes. Une corrélation positive a été démontrée entre la dépression et le tabagisme chez les jeunes.6 Certaines études suggères que le tabagisme peut causer la dépression, tandis que d’autres montrent que les jeunes qui sont en dépression pourraient faire de l’automédication avec du tabac pour soulager les symptômes. D’autres facteurs de personnalité ou psychologiques, comme le manque de contrôle des impulsions ou de l’anxiété sociale peuvent également influencer le tabagisme. D’autres recherches sont toutefois requises pour déterminer comment et à quel degré ces facteurs affectent le tabagisme et les tentatives de cessation. Étant donné le potentiel de désordres psychologiques chez les jeunes fumeurs, les programmes dont les ressources sont suffisantes pour le faire devraient tenter de reconnaître ces désordres et référer les jeunes vers les traitements appropriés. Certains jeunes ne pourront pas cesser de fumer sans avoir préalablement reçu ou être en voie de recevoir des traitements pour traiter les problèmes sous-jacents qui les ont d’abord motivés à commencer à fumer. CONDITIONS PHYSIQUES AFFECTÉES PAR LE TABAGISME Les jeunes qui souffrent de conditions de santé exacerbées par l’usage du tabac ne sont pas nécessairement moins susceptibles de fumer. Une étude récente concluait que les jeunes asthmatiques étaient près de 1,5 fois plus susceptibles de fumer que ceux qui ne sont pas asthmatiques, même si le fait de fumer peut exacerber le souffle court et les autres problèmes de santé liés à cette maladie.7 Le tabagisme est également prévalent chez les adolescentes enceintes, malgré les dommages qu’on sait que cela inflige aux enfants à naître. En 2001, 6 % des mères de moins de 15 ans et 17,5 % de celles âgées de 15 à 19 ans ont fumé pendant leur grossesse.8 La culpabilité n’est toutefois pas susceptible de motiver les jeunes fumeuses enceintes à cesser de fumer. Les prestateurs d’interventions devraient plutôt tenter d’aider les jeunes femmes à comprendre que cesser les habilite à créer des vies plus saines pour elles-mêmes et leur enfant. Le fait de connaître les conséquences à long terme du tabac sur la santé n’influencerait pas le fait qu’un jeune commence à fumer.9 Par contre, le fait de connaître les conséquences à court terme peut influencer ce comportement. Ainsi, le fait de faire penser aux jeunes fumeurs aux façons que cela affecte leur santé et leur bien-être dans - 41 - le présent sera probablement plus efficace. Par exemple, focuser sur comment le tabac affecte l’apparence physique et la présentation (p.ex., les dents jaunies, la mauvaise haleine). 9 PATTERNS D’USAGE Contrairement aux adultes, plusieurs jeunes fumeurs ont des habitudes d’usage irrégulières. Ils pourraient se limiter à certains moments dans la semaine ou dans l’année, certaines situations sociales ou émotives ou des lieux particuliers. À cause de cela, les jeunes pourraient ne pas se sentir dépendants et pourraient résister à l’étiquette de « fumeurs » ou « fumeurs réguliers ». Ainsi, votre intervention de cessation devrait inclure tous les jeunes qui veulent cesser sans égard pour leur type d’usage. En travaillant avec les jeunes, mettez l’emphase sur le fait que peu importe combien ou combien peu ils fument, ils peuvent devenir dépendants et que quiconque fume pourrait avoir besoin d’aide pour cesser. ENGAGEMENT À LA CESSATION L’engagement des jeunes à la cessation fluctue typiquement plus que celui des adultes, tout comme leurs habitudes. Les jeunes pourraient exprimer un désir « d’arrêter » d’user du tabac, mais ne pas voir un besoin de « cesser », qui démontre un engagement à une cessation à long terme ou permanente. Arrêter l’usage de tabac peut sembler moins déconcertant pour certains, et les fournisseurs d’interventions devraient être prêts à travailler avec les jeunes qui ne recherchent qu’une cessation temporaire (la cessation temporaire peut devenir une cessation à long terme). Peu importe comment ils définissent la cessation, les jeunes devraient être informés de la nature de leur dépendance sur le tabac et les défis auxquels ils devront se confronter en essayant d’arrêter ou de cesser, ainsi que les bienfaits. En travaillant avec les jeunes qui ne sont pas pleinement engagés à cesser, les fournisseurs d’interventions devraient se concentrer sur les motiver à être davantage intéressés à arrêter d’user du tabac. Il est possible de comprendre et altérer la motivation d’une personne à changer de comportement même à un stade initial, avant que les conséquences négatives de ce comportement soient pleinement compris.10 Une intervention bien conçue peut mener bon nombre de fumeurs d’un stade d’apathie ou scepticisme à s’intéresser à la cessation. Ainsi, si les ressources le permettent, les programmes peuvent inclure les jeunes « pas motivés » dans leurs interventions. TABAGISME ET SOUTIEN DE LA CESSATION PAR LES PAIRS ET LA FAMILLE Le tabagisme est un comportement typiquement influencé par les attitudes et comportements des pairs et de la famille. Les jeunes qui ont des amis ou des membres de leur famille qui fument sont plus susceptibles d’avoir accès et d’être exposés aux produits du tabac et sont donc plus susceptibles de fumer eux-mêmes.9 Une importante étude concluait que les jeunes qui sont exposés à un membre de leur famille et un meilleur ami qui fument ont 90 % plus de chances de fumer qu’un jeune qui n’est pas dans la même situation.11 Si les jeunes fumeurs ont des amis ou une famille qui soutiennent la cessation ou qui rejettent le tabagisme, ils peuvent être davantage motivés à participer à des activités de cessation. Les interventions peuvent également inclure un mécanisme pour aider les jeunes à identifier un ami ou un membre de leur famille coopératif qui peut les soutenir dans le - 42 - processus de cessation. La personne devrait être quelqu’un avec qui ils sont à l’aise de discuter de leur tabagisme, ainsi que quelqu’un qui n’use pas de tabac. Encouragez les jeunes à discuter de leur désir de cesser et leur besoin potentiel pour du soutien tel que de l’information sur comment reconnaître et éviter des déclencheurs ou quelqu’un pour les encourager). Si peu d’études ont été menées sur les interventions familiales de cessation pour les jeunes, plusieurs études ont conclu que les interventions familiales sont efficaces pour traiter la toxicomanie chez les adolescents.12 TEMPS DISPONIBLE Les jeunes ont souvent des contraintes de temps significatives à cause d’engagements comme l’école, les devoirs, les activités parascolaires, les emplois et d’autres obligations ou priorités. Ils sont également moins susceptibles que les adultes d’avoir leur propre auto ou d’avoir les fonds pour payer d’autres moyens de transport. De par leur âge, ils pourraient aussi avoir moins de contrôle sur le lieu et le moment où ils peuvent participer à des activités de cessation. Ainsi, votre intervention devrait être flexible en terme du moment que les jeunes peuvent participer et comment ils peuvent obtenir des services et du matériel. Si votre intervention n’est pas facile d’accès, pensez à offrir des options de transport. Plusieurs programmes font appel à des interventions basées à l’école afin d’améliorer l’accès pour les jeunes. Par contre, de telles interventions pourraient ne pas joindre les jeunes qui ne vont pas régulièrement à l’école et certains jeunes s’inquièteront pour les questions de confidentialité comme les écoles sont des milieux sociaux. De plus, les interventions peuvent être difficiles à caser en vue de classes existantes et les activités parascolaires dans certaines écoles. CONNAISSANCES, ATTITUDE ET CROYANCES AU SUJET DU TABAC Les jeunes qui fument sont susceptibles d’avoir plusieurs idées fausses sur le tabac qui doivent être adressées. Par exemple, ils tendent à surestimer la prévalence du tabagisme chez leurs pairs,14 et sous-estimer le potentiel toxicomanogène de la nicotine.9 Si les jeunes croient que les autres, surtout leurs pairs et famille, approuvent de l’usage du tabac, ils sont plus susceptibles d’en user.9 Les jeunes fumeurs sont plus susceptibles que les non-fumeurs d’avoir des attitudes et croyances positives sur le tabagisme (p.ex., cela les fait paraître plus mature ou réduit le stress).15 Les jeunes sont également susceptibles à la publicité sur le tabac et ceux qui sont souvent exposés aux publicités sur le tabac sont plus susceptibles de fumer que ceux qui ne le sont pas.16 La recherche a démontré que les jeunes qui fument achètent les marques qui sont les plus publicisés.9 Au Canada, la publicité du tabac, incluant la distribution de produits promotionnels, est bannie. LE SAVOIR-ÊTRE Certains jeunes pourraient fumer car ils n’ont pas les outils nécessaires pour faire face à leurs problèmes d’une façon plus positive. Par exemple, ils pourraient fumer pour tenter d’atteindre un but particulier, comme l’acceptation par leurs pairs ou une réduction temporaire du stress.9 Par contre, on peut enseigner aux jeunes des compétences pour les aider à résister à la pression des pairs pour fumer. En rehaussant l’estime de soi et - 43 - la maîtrise sur soi et leurs habiletés à prendre des décisions peut leur permettre de plus facilement adopter et maintenir des comportements sains comme ne pas fumer.9 Le fait d’offrir les outils de comportement et l’habileté à faire face aux situations nécessaires pour résister à l’influence social qui encourage le tabagisme est une composante importante d’un modèle cognitivo-comportemental recommandé dans cette publication. Voir le chapitre 3 pour en savoir plus sur les types d’habiletés que les jeunes fumeurs pourraient avoir besoin. Les besoins et préférences des jeunes Plus vous comprenez les besoins et préférences des jeunes en particulier que vous aidez, mieux vous serez préparés à répondre à leurs besoins au sujet de la cessation tabagique et à participer à une intervention de cessation. Des questions communes qui devraient être adressées incluent le besoin des jeunes « d’expérimenter », leurs craintes par rapport aux conséquences de la cessation (p.ex., stress accru, prise de poids, rejet par les pairs), leur besoin d’avoir le contrôle sur leur vie et leur besoin de confidentialité. BESOIN « D’EXPÉRIMENTER » La plupart des jeunes qui commencent à faire usage du tabac n’ont pas l’intention de continuer à le faire pour le reste de leur vie. Ils tentent tout simplement quelque chose pour voir s’ils aimeront cela ou quels avantages possibles ils pourraient en retirer. Dans certains cas, ils commencent à fumer pour montrer aux autres qu’ils sont matures ou parce qu’ils ont d’autres idées préconçues (souvent fausses) sur ce que le tabac peut leur apporter. L’adolescence est un moment de vie où les gens essaient de nouvelles choses, prennent de nouveaux risques et testent les limites. Vous devriez reconnaître que ce comportement est normal. En même temps, vous pouvez montrez aux jeunes qu’un tel comportement ne doit pas nécessairement s’exprimer de façon auto-destructrice comme en fumant. Vous pouvez leur parler d’autres moyens par lesquels ils peuvent exprimer leur individualité et maturité. FAIRE FACE À L’ANXIÉTÉ ET AU STRESS Certains jeunes peuvent manifester de l’inquiétude sur la difficulté que représente pour eux la cessation. Ils peuvent sentir que leur vie est suffisamment stressante, que l’usage du tabac les aide à palier à ce stress et que la cessation viendra l’augmenter. Dans de tels cas, les jeunes peuvent être informés des propriétés stimulantes de la nicotine, qui peut même augmenter le stress après un usage prolongé. Ce renseignement les aidera à comprendre que le tabac ne peut que palier à court terme au stress et à l’anxiété et augmentera effectivement le stress à long terme. Pour les jeunes qui vivent des moments d’anxiété extrême, les fournisseurs de l’intervention devraient les référer au counseling approprié. PEUR DE PRENDRE DU POIDS Une inquiétude courante exprimée par les jeunes, surtout les jeunes femmes, est qu’ils prendront du poids s’ils cessent de fumer. Les jeunes qui expriment cette inquiétude devraient être renseignés sur comment atteindre et maintenir un poids-santé. Chez les adultes, les fumeurs pèsent normalement moins que les non-fumeurs et prennent du poids après avoir cessé de fumer.17 Par contre, les variations de poids après la cessation tabagique sont généralement faibles, et les avantages pour la santé de cesser de fumer sont nettement plus importants que quelconque risque lié à une prise de - 44 - poids.17,18 Aucune étude ne s’est penchée sur les changements de poids chez les adolescents qui cessent de fumer. PEUR D’ÊTRE REJETÉ PAR LES PAIRS Les jeunes qui fument tendent à surestimer l’usage de tabac par leurs pairs.13,14 Ainsi, ils peuvent sentir que « tout le monde » fume et qu’ils ne conformeront pas s’ils ne fument pas. Les jeunes doivent être renseignés sur la prévalence réelle de l’usage du tabac chez leurs pairs, qui démontre que la plupart des adolescents ne fument pas. Ils peuvent être rassurés que leurs « vrais amis » ne devraient pas les rejeter s’ils cessent de fumer et qu’ils peuvent même devenir plus attrayants aux yeux de leurs pairs qui ne fument pas. Vous pouvez inclure des pairs-conseillers ou, si les participants sont d’accord, des amis spécifiques pour aider à rassurer les jeunes que cesser de fumer ne les aliénera pas de leurs pairs. BESOIN D’AVOIR UN CONTRÔLE SUR LEUR VIE Plusieurs adolescents sentent qu’ils manquent de contrôle sur leur vie. S’ils ne peuvent pas choisir où ils vivent, par exemple, ils peuvent choisir de fumer. Le tabagisme ressemble à un moyen d’exercer du contrôle. Si cela peut sembler une barrière, cela peut réellement servir à encourager la cessation. Par exemple, vous pouvez dire aux jeunes comment l’industrie du tabac tente d’influencer leur prise de décision et que le tabagisme est plutôt une forme de conformité avec le marketing de l’industrie. Par contre, la cessation peut être vu comme quelque chose qu’une personne peut contrôler, permettant de créer un sentiment d’autoefficacité. Vous pouvez aussi inviter les jeunes à discuter de combien la nicotine est accoutumante et combien elle invite au manque de contrôle. Si plusieurs jeunes ne sont pas nécessairement dépendant à l’instant, dites-leur que l’usage continu permettra probablement à l’accoutumance à la nicotine de se développer. Même s’ils peuvent aujourd’hui décider quand ils veulent ou pas une cigarette, ils ne conserveront pas nécessairement toujours cette volonté. Certains jeunes peuvent être suspects s’ils perçoivent que les fournisseurs de l’intervention tentent de prendre le contrôle de leurs décisions. Par exemple, les groupes de discussion menés auprès des fumeurs de 14 à 18 ans ont révélé que les participants sont généralement étrangers à l’idée de rechercher ou accepter de l’aide professionnelle pour cesser.19 Certains trouvent l’idée inimaginable et plusieurs doutent de l’efficacité des interventions de cessation. Par contre, ceux qui travaillent souvent auprès des jeunes ont trouvé qu’on peut palier à de telles attitudes si les fournisseurs prennent le temps d’expliquer aux jeunes qui ils sont et pourquoi ils offrent l’intervention avant de demander aux jeunes de s’engager à y participer. BESOIN DE DISCRÉTION Les jeunes cachent souvent à leur famille ou aux personnes d’autorité le fait qu’ils fument. Les engager à des interventions pour les aider à cesser exigera parfois l’assurance que leur confidentialité sera respectée. Par contre, plusieurs écoles et organisations exigent également le consentement parental pour permettre aux jeunes de participer à des activités portant sur des sujets sensibles comme le tabagisme. Avant de commencer votre intervention, assurez-vous - 45 - de bien comprendre les lois de votre province ou état sur le consentement impliquant les personnes mineures. Si les parents ne savent pas que leur enfant fume, le fait de demander le consentement parental pour inscrire leur enfant dans une intervention de cessation sera maladroit. L’importance d’obtenir le consentement parental doit être soupesé contre l’avantage potentiel d’inscrire les jeunes à ces activités. Les fournisseurs d’interventions ont trouvé de différents moyens de palier à ce problème. Certains présentent la cessation tabagique comme un élément parmi plusieurs dans le cadre d’une intervention globale de santé offerte à tous les jeunes. Pour certaines interventions dans les écoles, les fournisseurs demandent à tous les parents de consentir à la participation de leur enfant à la cessation, qu’ils soient fumeurs ou non. Références 1. Centers for Disease Control and Prevention. Youth Tobacco Surveillance—United States, 2000. Morbidity and Mortality Weekly Report 2001;50(No. SS-04). 2. Centers for Disease Control and Prevention. Cigarette smoking among high school students—United States, 1991–2003. Morbidity and Mortality Weekly Report 2004;53(23):499–502. 3. Santé Canada. Enquête de surveillance de l'usage du tabac au Canada. Résultats 2002. En ligne à l’adresse suivante : http://www.hc-sc.gc.ca/hecssesc/tabac/recherches/esutc/2002/annuel_sommaire.html 4. Flay BR, Hu FB, Richardson J. Psychosocial predictors of different stages of cigarette smoking among high school students. Preventive Medicine 1998;27:A9–A18. 5. Lewinsohn PM, Brown RA, Seeley JR, Ramsey SE. 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Atlanta: U.S. Department of Health and Human Services, Public Health Service, Centers for Disease Control and Prevention; 1994. 10. Miller WR. Motivation for treatment: a review with special emphasis on alcoholism. Psychology Bulletin 1985;98(1):84–107. 11. Evans N, Farkas A, Gilpin E, Berry C, Pierce JP. Influence of tobacco marketing and exposure to smokers on adolescent susceptibility to smoking. Journal of the National Cancer Institute 1995;87(20):1538–1545. 12. Liddle HA, Dakof GA. Efficacy of family therapy for drug abuse: promising but not definitive. Journal of Marital and Family Therapy 1995;21(4):511–543. 13. Pierce JP, Choi WS, Gilpin EA, Farkas AJ, Berry CC. Tobacco industry promotion of cigarettes and adolescent smoking. JAMA 1998;279:511–515. 14. Biener L, Siegel M. Tobacco marketing and adolescent smoking: more support for a causal inference. American Journal of Public Health 2000;90:407–411. 15. Mayhew KP, Flay BR, Mott JA. 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Preventive Medicine 1998;27(5 Pt 3):A55–A63. - 47 - EXEMPLE A-4 Comment un État a développé une ligne de cessation tabagique pour les jeunes Dans le cadre de son programme de prévention et lutte au tabagisme (PPLT), un ministère de santé d’un état de l’ouest américain a décidé de créer une ligne de soutien à la cessation tabagique pour les jeunes à la grandeur de l’état. Un des avantages de ce type d’intervention était qu’elle pouvait s’adapter à la volonté de cesser de chaque appelant. La motivation de chaque appelant était mesurée afin d’assurer que les services subséquent étaient appropriés pour le niveau de motivation et d’intérêt de cesser de cette personne. Les exemples A et B illustrent comment un ministère de santé et un conseil scolaire en milieu rural ont choisi et implanté une intervention de cessation tabagique pour les jeunes. Les jeunes pouvaient appeler et recevoir des renseignements généraux sur le tabagisme ou être renvoyé vers un cours de cessation tabagique dans leur communauté. S’ils étaient prêts à cesser, mais pas à profiter des services de suivi, ils pouvaient participer dans une intervention unique, moins intensive. S’ils étaient prêts à cesser et désiraient un suivi intensif par téléphone, ils pouvaient participer à une intervention à appels multiples qui incluait des retours d’appels à des moments convenus. Les parents pouvaient appeler également pour des renseignements généraux sur le tabagisme et pour savoir comment aider leurs adolescents à cesser. Le protocole de counseling de cette intervention se basait sur des techniques d’entrevue motivationnelle voulant aider les jeunes à être plus confiants et intéressés à cesser. Les conseillers de la ligne de cessation étaient formés en techniques de cessation et en entrevue motivationnelle et on leur a enseigné comment bâtir un bon contact avec les jeunes. Ils ont été formés pour soutenir les jeunes comme personnel de soutien voulant les aider plutôt que comme interventionnistes. Le personnel du PPLT qui supervisait l’intervention offrait également de l’information au sujet de questions culturelles pertinentes (p.ex., questions religieuses spécifiques à l’état), permettant aux conseillers de répondre adéquatement. De plus, les services de la ligne de cessation étaient offerts en plusieurs langues. - 48 - EXEMPLE B-4 L’intervention de cessation d’une école secondaire en milieu rural Pour répondre aux préoccupations des étudiants, un conseil scolaire d’un comté à population majoritairement rurale a décidé d’élargir son intervention de prévention tabagique pour inclure une composante de cessation des étudiants de l’école secondaire locale. Le groupe de travail de cessation établi pour surveiller le projet a amassé de l’information sur les interventions existantes pour déterminer laquelle répondrait aux besoins de sa population. Trois sujets de préoccupation particuliers étaient le niveau d’alphabétisation/scolarité des jeunes ciblés, leur situation socioéconomique et le rôle que joue le tabac dans la culture de l’endroit. Dans ce comté particulier, un grand pourcentage de jeunes est à risque de ne pas terminer sa scolarité de secondaire à cause de problèmes académiques et socioéconomiques. Plusieurs de ces étudiants sont également fumeurs. Le matériel de l’intervention devait être écrit dans un langage simple et clair et le nombre de documents à distribuer, minimal. Le groupe de travail voulait un curriculum qui permettait plein d’activités pour que les participants puissent apprendre en agissant. Le comté comptait également un taux de chômage élevé et, ainsi, une population très pauvre. Malheureusement, les jeunes (et leurs parents) dépensent tout de même de l’argent sur du tabac même s’ils ne peuvent pas toujours se payer les nécessités. Ainsi, le matériel de l’intervention était axé sur les avantages économiques de cesser de fumer. Les planificateurs de l’intervention croyaient que les jeunes réagiraient à l’information sur l’argent qu’ils pourraient épargner et les autres items qu’ils pouvaient s’acheter plutôt que d’acheter des produits du tabac. Enfin, les planificateurs de l’intervention devaient garder en tête la « culture » du tabagisme de l’endroit. L’usage du tabac (surtout, le tabac à chiquer) était souvent perçu comme un rite de passage. Plusieurs générations des familles avaient consommé du tabac et permettre aux jeunes de cesser quand leurs parents et d’autres membres de leur famille fumaient ou chiquaient encore serait difficile. Les planificateurs ont tenté de palier à ce problème en liant l’intervention de cessation à d’autres programmes qui encourageait la cessation chez les adultes et qui tentaient de changer les attitudes prédominantes au sujet du tabac. - 49 - 5 Suivre votre progrès Évaluer le processus et les résultats À cause du manque de preuves scientifiques sur l’efficacité d’interventions de cessation tabagique pour les jeunes, des évaluations rigoureuses sont plus essentielles pour ces interventions qu’elles pourraient l’être pour d’autres. Une évaluation simple mais complète vous aidera à déterminer comment fidèlement vous avez suivi votre plan initial et évaluer si et comment bien votre intervention a réussi à aider les jeunes à cesser de fumer. Une évaluation des processus examine comment bien vous avez implanté et opéré votre intervention. Une évaluation de résultats détermine si vos stratégies étaient efficaces pour atteindre vos buts. Les évaluations peuvent également servir à démontrer que vous avez utilisé vos ressources de façon adéquate pour répondre aux besoins de votre communauté (p.ex., pour la reddition de comptes).1 De plus, vous pouvez utilisez les données de votre évaluation pour ajuster votre intervention et augmenter son efficacité et impact avec le temps. Enfin, vous aiderez les autres programmes en nourrissant les connaissances sur quelles interventions de cessation tabagique aident réellement les jeunes à cesser—de l’information qui manque cruellement en ce moment. Ce chapitre vous aidera à : • Comprendre l’importance d’évaluer votre intervention. • Développer un plan d’évaluation. • Évaluer comment bien votre intervention a été implantée (c.-à-d., évaluation des processus). • Évaluer si votre intervention atteint réellement ses buts et répond aux besoins de votre population cible (p.ex., population (c.-à-d., évaluation des résultats). Comme pour n’importe quelle évaluation, vous devez documenter qui mène quelle activité, sous quelles conditions, pour qui et combien d’effort cela exige-t-il.2 Dépendant du type d’intervention choisi et les buts et objectifs visés, vous pourrez devoir consulter des experts en évaluation ou vous associer à des chercheurs locaux intéressés à la question d’efficacité des interventions. Vous seuls pourrez déterminer quel type d’évaluation vous pouvez mener et de quelle assistance vous aurez besoin. Toutefois, tout programme doit mener des activités d’évaluation de base pour déterminer si leurs interventions aident la population cible. - 50 - Si vous choisissez une intervention existante, certaines données d’évaluation peuvent déjà être disponibles. Cela vous aidera à déterminer le niveau d’évaluation que vous devrez mener. Si une intervention a déjà été formellement évaluée de façon appropriée, vous pouvez mener une évaluation moins rigoureuse, puisque vous aurez déjà une certaine mesure de l’efficacité de l’intervention. Malheureusement, la plupart des interventions disponibles en ce moment n’ont pas été rigoureusement évaluées. En révisant les données d’évaluation d’une intervention existante, déterminez si l’évaluation a été menée par les gens ayant développé l’intervention ou par des évaluateurs externes qui pourraient avoir été plus objectifs. Si une intervention n’a pas été formellement évaluée ou si les évaluations précédentes comportaient des erreurs, vous devrez mener une évaluation plus rigoureuse pour déterminer l’efficacité de l’intervention pour votre communauté. L’évaluation idéale pour déterminer l’efficacité Pas toutes les méthodes de collecte et de comparaison de données se valent. Le meilleur moyen de déterminer l’efficacité d’une intervention est d’utiliser le schéma expérimental (aussi appelé essai de contrôle randomisé). Ce type d’évaluation vous permet de déterminer si différentes approches ou interventions offrent des résultats différents. Différentes interventions sont assignés à des participants de façon randomisée et les résultats sont mesurés dans le temps. Si les participants sont choisis au hasard, ils devraient se ressembler (p.ex., sexe, âge, niveau d’usage du tabac, réussite scolaire, statut socioéconomique), peu importe le groupe d’intervention auquel on les assigne. Dans certains cadres, surtout les écoles, il peut être difficile d’assigner les individus de façon randomisée à différents groupes. Une solution est d’assigner au hasard une école complète, plutôt que des étudiants individuels, à une intervention. Cette méthode est un exemple d’un schéma quasi-expérimental, le deuxième plus utile type d’évaluation. Si le fait d’assigner au hasard des individus ou des écoles à un groupe d’intervention est inapproprié ou impossible, des groupes d’intervention peuvent être distingués selon des conditions spécifiques (p.ex., caractéristiques de l’école) ou par des caractéristiques spécifiques des participants qui peuvent affecter le résultat (p.ex., âge, usage du tabac, réussite scolaire). Les écoles aux caractéristiques ou participants similaires peuvent servir de groupes témoins. Les schémas expérimentaux ou quasi-expérimentaux offrent des données vous permettant de comparer les groupes et déterminer si une intervention a été efficace. Contrairement à ces deux schémas, les données récoltées sur un seul groupe participant à la même intervention ne permet pas de comparaison. Ainsi, vous ne pouvez déterminer si cette intervention a été efficace. Décrire l’intervention et les participants Avant d’implanter une intervention, vous devez documenter les activités spécifiques de votre intervention et des renseignements clés sur les participants potentiels. Vous devez connaître les caractéristiques de base de jeunes qui s’intéressent à votre intervention, ainsi que ceux qui participent réellement. Cette information vous aidera à déterminer si vous rejoignez votre population cible ou si vous devez faire appel à des stratégies de recrutement différentes pour capter leur intérêt. Vous devriez également préparer un - 51 - plan d’évaluation (voir le chapitre 2) qui donne vos objectifs et décrit les composantes de base de votre intervention. DES RENSEIGNEMENTS SUR L’INTERVENTION • Développez des objectifs SMART (Spécifiques, Mesurables, Atteignables, Réalistes et dans le Temps) de l’intervention. • Définissez quels résultats qualifieront comme cessation (p.ex., abstinence totale pour une période de temps définie évaluée 6 mois après l’intervention, si la cessation est validée de façon biochimique ou par les pairs). • Décrire les méthodes de recrutement que vous utiliserez (p.ex., voies de communication, sources de références). • Identifier les critères de sélection pour déterminer qui peut utiliser l’intervention (p.ex., jeunes ayant un statut tabagique particulier, fréquence d’usage, niveau de dépendance, motivation à cesser, réceptivité au changement). • Indiquer si le consentement (p.ex., éclairé, parental) est requis pour la participation et comment il sera obtenu. • Identifier quels types d’animateurs ou fournisseurs seront utilisés (p.ex., les qualifications requises et/ou critères de sélection utilisés; caractéristiques individuels du personnel; type et durée d’une formation offerte; coût d’offrir les interventions. • Identifier le lieu envisagé pour l’intervention (p.ex., le type de lieu ou espace requis) et/ou la méthode de livraison (p.ex., téléphone, ordinateur). • Décrire la durée prévue de l’intervention (p.ex., nombre et durée des sessions). • Décrire les matériaux à être utilises et leur coût (p.ex., matériaux imprimés, logiciels, vidéos, coûts de développement, coûts de reproduction par participant). • Indiquer si des incitatifs serviront pour augmenter la rétention (incluant les types et coûts des incitatifs). • Indiquer si une pharmacothérapie sera offerte, encouragée sans être offerte ou ni encouragée, ni offerte. INFORMATION ESSENTIELLE SUR LES PARTICIPANTS • Prendre les informations personnelles des participants, incluant leur adresse, numéro de téléphone, adresse courriel et les noms et numéros de téléphone de trois personnes qui pourraient les contacter s’ils déménageaient (pour le suivi d’évaluation). • Demander aux participants combien de tabac et quel type ils consomment et la fréquence à laquelle ils consomment maintenant et dans le passé. - 52 - • Évaluer s’il y a des problèmes psychologiques ou comportementales ou des comportements à risque. • Mesurer le niveau de motivation des participants pour cesser. INFORMATION OPTIONNELLE SUR LES PARTICIPANTS • Prendre les informations démographiques des participants (p.ex., sexe, race/ethnie, statut scolaire, type d’école fréquentée, dernier niveau scolaire complété). • Poser des questions sur l’usage de tabac par les membres de la famille et les amis. • Poser des questions sur les tentatives de cessation passées des participants et sur l’usage concomitant d’autres interventions. • Poser des questions sur les connaissances, attitudes et croyances des participants au sujet du tabac et des interventions de cessation. Évaluer l’implantation Pour évaluer comment bien votre organisation a implanté son intervention planifiée, vous devrez mener un processus d’évaluation. L’information récoltée peut aider les gestionnaires et administrateurs de programme à identifier les forces, les faiblesses et les opportunités pour s’améliorer. Même si vous aurez déjà documenté vos plans d’implantation et votre public cible, vous documentez maintenant exactement ce qui se passe et qui participe. Par exemple, vous planifiez peut-être d’implanter cinq sessions de groupe d’une durée d’une heure. Mais une fois l’intervention débutée, vous vous rendez compte que vous ne pouvez livrer que trois sessions d’une heure et deux sessions d’une demi-heure suite à des contraintes d’horaire. Si ce changement peut ne pas sembler majeur, le fait de réduire le dosage de l’intervention peut affecter le résultat. Vous devrez peut-être offrir d’autres sessions pour maintenir le dosage prévu. En menant un processus d’évaluation d’une intervention de cessation tabagique pour les jeunes, certaines questions-clés doivent se poser. La figure 8 donne ces questions et décrit brièvement les sources qui peuvent apporter des éléments de réponses et comment l’information obtenue peut servir. Les questions spécifiques sur comment et quand récolter ces renseignements varieront grandement selon les objectifs de votre programme et les ressources disponibles. Par contre, les méthodes primaires incluent des registres de présence, des sondages de clients et les groupes de discussion. - 53 - FIGURE 8. Questions-clés de l’évaluation des processus QUESTIONS-CLÉS SOURCES D’INFORMATION COMMENT UTILISER CETTE INFORMATION Combien de participants ont participé à la première session? Registre téléphonique (pour interventions téléphoniques). Registre de présences aux réunions. Sondages au point d’entrée ou précédents le début. Déterminer le succès relatif de vos méthodes de recrutement. Comment les participants ontils entendus parler de l’intervention? Combien de participants ont complété l’intervention? Combien satisfaits étaient les participants de la qualité des services? Quels types d’activés et combien de chaque type ont eu lieu durant l’implantation de l’intervention? Combien de temps a été passé avec les participants? Quels aspects de l’intervention ont déviés du protocole? Quelle dotation a été requise pour implanter l’intervention? Combien d’ateliers de formation de personnel ont été menés (si applicable)? Quelle preuve y a-t-il que la formation a aidé le personnel à livrer l’intervention? Quels fonds, services et matériaux ont servis à livrer l’intervention? Sondages à la sortie ou postintervention. Registre des présences. Sondages à la sortie ou postintervention ou groupes de discussion. Sondages de suivi ou groupes de discussion avec les jeunes ayant quitté l’intervention. Registres d’activités de l’intervention ayant été réellement implantés. Registres de durée et fréquence des sessions. Registres d’activités de l’intervention ayant été réellement implantés et exceptions faites. Registres du personnel notant les heures travaillées et taux horaire. Déterminer le succès de la mise en marché et ajuster les méthodes de recrutement pour activités futures. Déterminer le taux de rétention. Comprendre la motivation de la rétention des participants et identifier les choses à améliorer. Voir à quel point l’intervention a respecté votre plan. Documenter la fidélité à l’intervention et déterminer l’allocation de ressources (financières ou autres). Documenter la fidélité à l’intervention. Déterminer l’allocation de ressources humaines et ses coûts. Registres d’heures de formation du personnel. Sondages auprès du personnel. Déterminer la formation du personnel requise pour une efficacité donnée et combien l’efficacité du personnel a été améliorée. Registres de dépenses liées au programme et dons de services et matériel. Déterminer si l’intervention est rentable. - 54 - L’information récoltée durant la phase de planification et après l’implantation vous aidera à évaluer comment bien vous avez suivi votre plan d’implantation ou protocole. Le fait de suivre fidèlement le protocole tout au long de l’implantation vous aidera à dresser des conclusions plus exactes sur l’efficacité de votre intervention. Toutefois, vous devrez peut-être apporter des changements à votre plan initial (p.ex., adapter l’intervention à l’environnement dans lequel elle est livrée ou la modifier pour répondre aux besoins changeants de votre population cible). Lorsque cela se produit, tenez un registre des changements apportés à votre plan initial et tenez compte de ces changements lors de votre évaluation. Évaluer l’efficacité Une évaluation des résultats vous aidera à déterminer si votre intervention rencontre ses objectifs et comprendre l’effet qu’elle a sur votre population cible. Les évaluations de résultats contribuent à vos connaissances comme fournisseur de l’intervention et aux connaissances du domaine à savoir quelles interventions de cessation tabagique pour les jeunes sont efficaces. Les données recueillies durant le processus d’évaluation vous aidera également à évaluer la pertinence des données recueillies durant l’évaluation des résultats. La figure 9 donne ces questions et décrit brièvement les sources qui peuvent apporter des éléments de réponses et comment l’information obtenue peut servir. Vous pouvez également utiliser l’évaluation des résultats pour mesurer le taux de cessation des participants de votre intervention et déterminer si ce taux est plus élevé que ce que vous attendiez pour des jeunes de statut similaire qui n’ont pas participé à des interventions (idéalement, vous pourrez comparer les résultats avec ceux d’un groupe témoin). Considérez fermement de mesurer de nouveaux les taux de cessation après une période de suivi pour déterminer si l’intervention a un effet durable. En plus de mesurer le succès de l’intervention, vous devriez mesurer combien de jeunes ayant initialement accepté de participer sont restés dans l’intervention et combien ils se sont conformés à l’intervention. En menant une évaluation de résultats, vous devrez considérer les concepts-clés suivants : • Rétention. La rétention est exprimée comme un pourcentage donné d’un nombre de participants ayant restés au sein de l’intervention jusqu’à la dernière session divisé par le nombre de participants ayant commencé l’intervention en participant à la première session. Par exemple, si l’intervention doit se dérouler durant 8 semaines et que 50 étudiants participent à la première session, mais que seuls 25 participants sont présents à la dernière session, le taux de rétention est de 50 %. Cette donnée est importante car elle vous indique à peu près si les participants ont continué l’intervention durant suffisamment de temps pour recevoir le traitement projeté. Ceci est normalement mesuré durant l’évaluation des processus. • Conformité de l’implantation. Le taux de conformité de l’implantation indique combine de participants se sont présentés à toutes ou presque toutes les sessions. Cette mesure indique le dosage ou pourcentage du traitement que les participants ont réellement reçu. Cela vous aidera également à déterminer combien de participants ont reçu l’intervention selon le protocole. - 55 - FIGURE 9. Questions-clés pour évaluation des résultats QUESTIONS-CLÉS SOURCES D’INFORMATION COMMENT UTILISER CETTE INFORMATION Combien de fumeurs ayant commencé l’intervention n’utilisent plus de tabac • À la fin de l’intervention? • 6 mois après l’intervention? • 12 mois après l’intervention? Combien de fumeurs ont passé le test chimique (si un tel test a été utilisé)? Sondages des clients à la sortie ou post-intervention menés à la fin de l’intervention et ensuite régulièrement (préférablement, après 6 et 12 mois). Déterminer l’efficacité de l’intervention. Registres de tests de validation chimique (p.ex., monoxyde de carbone expiré ou test de cotinine dans la salive). Sondages des clients à la sortie ou post-intervention menés à la fin de l’intervention et ensuite régulièrement (préférablement, après 6 et 12 mois). Confirmer le compte rendu de cessation. Sondages au point d’entrée ou précédents le début et sondages de clients postintervention Documenter tout usage du tabac et déterminer si les fumeurs vont vers d’autres produits du tabac plutôt que de cesser. Offrir une autre mesure de résultats pou les jeunes n’ayant pas définitivement cessé (p.ex., n’ayant pas atteint l’objectif premier de l’intervention). Combien de tentatives de cessation sérieuses (p.ex.,>24 heures sans fumer avec l’intention de cesser) ont été tentées par chaque fumeur • À la fin de l’intervention? • 6 mois après l’intervention? • 12 mois après l’intervention? Les individus utilisent-ils d’autres produits du tabac outre les cigarettes (p.ex., à chiquer, à priser, bidi, cigares, pipes)? Quelle a été la plus longue période d’abstinence de chaque individu • À la fin de l’intervention? • 6 mois après l’intervention? • 12 mois après l’intervention? Combien motivés, préparés et/ou confiants étaient les participants de pouvoir cesser • Au début de l’intervention? • À la fin de l’intervention? • 6 mois après l’intervention? • 12 mois après l’intervention? Si les participants sont fumeurs, combien de cigarettes fument-ils (p.ex., à chaque jour, semaine, mois)? Combien de la cigarette fumentils? Quelle quantité de tabac sous d’autres forment consommentils? Sondages des clients à la sortie ou post-intervention menés à la fin de l’intervention et ensuite régulièrement (préférablement, après 6 et 12 mois). Sondages au point d’entrée ou précédents le début. Sondages des clients à la sortie ou post-intervention menés à la fin de l’intervention et ensuite régulièrement (préférablement, après 6 et 12 mois). Sondages des clients au point d’entrée et post-intervention. Comparer le nombre de jeunes ayant tenté de cesser aux nombres qui ont réussi. Déterminer comment la motivation a été influencée par l’intervention et comment la motivation a influencé la cessation. Suivre les changements de consommation chez les jeunes n’ayant pas cessé ou pas resté abstinents. - 56 - • Période de suivi. La période de suivi est le moment après la fin d’une intervention où le tabagisme est de nouveau évalué. Une période de suivi plus longue (p.ex., 6 mois) vous indique avec plus de confiance que vos participants maintiendront leur cessation. Lors du sondage de suivi, vous devriez demander à vos participants s’ils ont eu accès à d’autres interventions, services ou pharmacothérapies en dehors de l’intervention évaluée qui pourraient avoir influencé la réussite du traitement. • Taux de cessation. Le résultat idéal de votre intervention est l’abstinence tabagique complète pour une période choisie après l’intervention. Ce résultat pourrait être difficile à atteindre, puisque les rechutes sont communes avec le tabagisme. Pour déterminer les taux de cessation, mesurez l’usage du tabac des participants au début de l’intervention (c.-à-d. la base de référence), à la fin de l’intervention et à un moment défini après l’intervention. Les données recueillies après 6 mois ou plus sont les plus fiables. Le taux de cessation devrait se baser sur le nombre de jeunes ayant participé à la première session et non sur le nombre ayant participé à la dernière session. Utiliser les données d’évaluation Tel que discuté au chapitre 2, l’évaluation peut servir à démontrer la reddition de compte aux intervenants du programme (p.ex., organisations partenaires, administrateurs et gestionnaires de projets, participants). Des données d’évaluation fiables vous permettront également d’améliorer votre intervention avec le temps et aider les autres à faire de même. Le fait de comprendre les méthodes d’évaluation de base vous aidera à déterminer si une intervention déjà évaluée répondra aux exigences de votre programme. Si vous envisagez une intervention de cessation existante, vous devriez demander les mêmes types de données que nous vous avons suggéré que vous récoltez pour votre propre évaluation, surtout les taux de cessation à long terme. Références 1. MacDonald G, Starr G, Schooley M, et al. Introduction to Program Evaluation for Comprehensive Tobacco Control Programs. Atlanta: U.S. Department of Health and Human Services, Centers for Disease Control and Prevention; 2001. 2. Nutbeam D, Smith C, Catford J. Evaluation in health education: a review of progress, possibilities, and problems. Journal of Epidemiology and Community Health 1990;44(2):83–89. - 57 - EXEMPLE A-5 Comment un État a développé une ligne de cessation tabagique pour les jeunes Dans le cadre de son programme de prévention et lutte au tabagisme (PPLT), un ministère de santé d’un état de l’ouest américain a décidé de créer une ligne de soutien à la cessation tabagique pour les jeunes à la grandeur de l’état. Une fois que les décideurs eurent choisi une méthode d’intervention, ils ont développé des plans pour évaluer son efficacité. En se servant de l’expérience passée de d’autres services de cessation tabagique et de données provenant de d’autres lignes de cessation, le personnel encadrant l’intervention a établi les résultats attendus afin de mesurer le succès de l’intervention. Les exemples A et B illustrent comment un ministère de santé et un conseil scolaire en milieu rural ont choisi et implanté une intervention de cessation tabagique pour les jeunes. Le personnel du PPLT a travaillé de concert avec le fournisseur opérant la ligne de cessation pour développer un protocole d’évaluation exhaustif. Le protocole comprenait l’évaluation de l’usage de tabac de chaque appelant, l’exécution d’un sondage de satisfaction trois mois après l’intervention et un sondage de taux de cessation six mois après l’intervention. Le personnel a également noté des renseignements démographiques, des changements de volonté de cessation chez les jeunes ayant participé à plusieurs appels et des changements d’attitude ou de confiance pour cesser et rester non-fumeur. Pour évaluer la bonne mise en place et opération de l’intervention, ils ont également mené un processus d’évaluation. Les mesures de processus, incluant des questions de protocole téléphonique (p.ex., taux de réponse, temps requis pour répondre à des messages laissés sur la boîte vocale) ont été suivi lors de rapports mensuels et trimestriels. - 58 - EXEMPLE B-5 L’intervention de cessation d’une école secondaire en milieu rural Pour répondre aux préoccupations des étudiants, un conseil scolaire d’un comté à population majoritairement rurale a décidé d’élargir son intervention de prévention tabagique pour inclure une composante de cessation des étudiants de l’école secondaire locale. Le groupe de travail de cessation établi pour surveiller le projet a saisi l’importance de déterminer le niveau de succès atteint par l’intervention et ils ont rapidement planifié des activités d’évaluation. Afin de couvrir le spectre d’activités compris dans l’intervention, ils ont divisé leurs objectifs selon ceux liés au processus et ceux liés au résultat. Les objectifs de processus incluaient : • Par octobre de la prochaine année scolaire, implanter une intervention de cessation tabagique pour les jeunes à l’école secondaire du comté. • Aider au moins 90 étudiants à l’aide de cette intervention, nommée Teens In Control, d’ici la fin de cette même année scolaire. Les objectifs liés au résultat incluaient : • D’ici la fin de l’année scolaire, réduire du tiers le nombre de retenues et suspensions liés à l’usage du tabac. • D’ici la fin de l’année scolaire, augmenter le nombre de tentatives de cessation rapportées par les jeunes qui consomment présentement du tabac. • D’ici la fin de l’année scolaire, augmenter le nombre de jeunes qui rapportent avoir cesser. Des bénévoles étudiants d’un collège communautaire local ont aidé à procéder aux sondages et à la collecte de données pour évaluer l’intervention. Comme l’intervention n’était pas pleinement implantée avant novembre, les services ont cessé durant les vacances des Fêtes. Par la suite, certains étudiants n’ont pas complété l’intervention (60 étudiants ont complété l’intervention la première année). Les fournisseurs de l’intervention étaient confiants de pouvoir régler ce problème en commençant plus tôt durant l’année scolaire. Les membres du groupe de travail ont déterminé que des efforts de marketing additionnels étaient nécessaires pour faire connaître les ressources de cessation offertes aux étudiants (et à leurs parents). - 59 - Annexe : Ressources CHAPITRE 1 Publications American Academy of Health Behavior. Special Issue on Youth Tobacco Cessation. American Journal of Health Behavior 2003;27(suppl 2). National Cancer Institute. Population Based Smoking Cessation: Proceedings of a Conference on What Works to Influence Cessation in the General Population. In: Smoking and Tobacco Control Monograph No. 12. Bethesda, MD: U.S. Department of Health and Human Services, National Institutes of Health, National Cancer Institute; 2000. NIH Pub. No. 00-4892. National Cancer Institute. Changing Adolescent Smoking Prevalence. In: Smoking and Tobacco Control Monograph No. 14. Bethesda, MD: U.S. Department of Health and Human Services, National Institutes of Health, National Cancer Institute; 2001. NIH Pub. No. 02-5086. U.S. Department of Health and Human Services. Reducing Tobacco Use: A Report of the Surgeon General. Atlanta: U.S. Department of Health and Human Services, Centers for Disease Control and Prevention; 2000. Substance Abuse and Mental Health Services Administration. Reducing Tobacco Use Among Youth: Community-Based Approaches, A Guideline. Washington DC: U.S. Department of Health and Human Services, Substance Abuse and Mental Health Services Administration, Center for Substance Abuse Prevention; 1997. DHHS Pub. No. (SMA)97-3146. Farrelly MC, Vilsaint M-C, Lindsey D. Cigarette Smoking Among Youth: Results from the 2000 National Youth Tobacco Survey. Legacy First Look Report 7. Washington, DC: American Legacy Foundation; 2001. Raw M, Anderson P, Batra A, et al. WHO Europe evidence based recommendations on the treatment of tobacco dependence. Tobacco Control 2002;11:44–6. En ligne à l’adresse suivante : http://tc.bmjjournals.com/cgi/content/full/11/1/44. Wasserman MP. Guide to community preventive services: state and local opportunities for tobacco use reduction. American Journal of Preventive Medicine 2001;20(Suppl 2):8–9. Fiore MC, Bailey WC, Cohen SJ, et al. Treating Tobacco Use and Dependence. Clinical Practice Guideline. Rockville, MD: U.S. Department of Health and Human Services, Public Health Service; 2000. Ressources Internet Office on Smoking and Health, Centers for Disease Control and Prevention (CDC), U.S. Department of Health and Human Services. En ligne à l’adresse suivante : http://www.cdc.gov/tobacco. Le CDC offre un leadership national pour une approche globale à la réduction du tabagisme. Le CDC mène et coordonne les efforts de prévention tabagique chez les jeunes, promeut la cessation tabagique chez les jeunes et les adultes, protège les non-fumeurs de la fumée secondaire et élimine les anomalies de santé liées au tabac. Le site web offre des conseils de cessation, du matériel éducatif et des publications scientifiques. - 60 - National Cancer Institute (NCI), National Institutes of Health, U.S. Department of Health and Human Services. En ligne à l’adresse suivante : http://www.smokefree.gov. La mission du Tobacco Control Research Branch du NCI est de mener et de participer à la recherche et de faire connaître les résultats de recherche pour prévenir, traiter et limiter l’usage du tabac. Le site web offre de l’aide pour arrêter de fumer, incluant un guide de cessation étape par étape et les numéros de téléphones de lignes de cessation à l’échelle locale, de l’état et nationale. Tobacco Technical Assistance Consortium (TTAC). En ligne à l’adresse suivante : http://www.ttac.org. Le TTAC est un organisme à but non lucratif financé par l’American Cancer Society (ACS), le American Legacy Foundation (Legacy) et le The Robert Wood Johnson Foundation (RWJF) pour offrir de l’assistance technique et de la formation aux professionnels oeuvrant dans le domaine de la prévention et de la lutte au tabagisme. Ce soutien vise à peaufiner les connaissances et les compétences, stimuler le leadership, augmenter le soutien organisationnel et consolider les partenariats. Center for Tobacco Cessation. En ligne à l’adresse suivante : http://www.cessationcenter.org. Ce site web a été créé par le Next Generation California Tobacco Control Alliance afin d’aider les professionnels de la santé à en savoir davantage sur la cessation tabagique. Le Online Cessation Resource Center se veut une source principale de ressources créées par des experts en cessation et en lutte contre le tabagisme pour aider les professionnels de la santé dans leur travail de tous les jours. Guide to Community Preventive Services. En ligne à l’adresse suivante : http://www.thecommunityguide. org/tobacco. Cette publication dresse le portrait global de nos connaissances sur l’efficacité des interventions en milieu communautaire dans trois domaines de prévention et de lutte contre le tabagisme : prévenir l’initiation aux produits du tabac, augmenter la cessation et limiter le niveau d’exposition à la fumée de tabac ambiante. Communities of Excellence in Tobacco Control, American Cancer Society. En ligne à l’adresse suivante : http://www.cancer.org/docroot/PED/content/PED_1_5X_Communities_of_Excellence.asp. Le programme Communities of Excellence vise à aider les groupes communautaires et professionnels de la santé à développer des stratégies efficaces pour réduire et limiter le tabagisme à l’échelle locale. Un guide de mise en œuvre propose des renseignements pour dresser un plan d’action et des conseils d’organisation pour atteindre des visées de lutte contre le tabagisme. Campaign for Tobacco-Free Kids. En ligne à l’adresse suivante : http://www.tobaccofreekids.org. Cette campagne est l’une des plus importantes initiatives non gouvernementales jamais lancée pour protéger les enfants contre la dépendance au tabac et l’exposition à la fumée secondaire aux États-unis. La campagne vise à rendre le tabagisme moins glamour grâce au contremarketing, changer les politiques - 61 - publiques pour protéger les enfants contre le tabagisme et augmenter le nombre d’organisations et d’individus travaillant à réduire l’usage du tabac. Canadian National Clearinghouse on Tobacco and Health. En ligne à l’adresse suivante : http://www.ncth.ca. Cette ressource tout-en-un de lutte contre le tabagisme offre des informations courantes sur les tendances de tabagisme, la recherche et les statistiques, ainsi qu’un guide des « meilleures pratiques » de prévention et de lutte contre le tabagisme en matière de cessation, de mesures législatives, de taxation et de fumée tabagique ambiante. Treatobacco.net: Database & Educational Resource for Treatment of Tobacco Dependence. En ligne à l’adresse suivante : http://www.treatobacco.net. Cette ressource unique offre des données basées sur des résultats de recherches et du soutien pratique pour traiter la dépendance tabagique, tel que compilé par un panel d’experts internationaux. Les sujets incluent l’efficacité, la sécurité, la démographie, les effets sur la santé, l’économie de la santé et les politiques du traitement de la dépendance tabagique. CHAPITRE 2 Publications Kretzmann JP, McKnight JL, Sheehan G, Green M, Puntenney D. A Guide to Capacity Inventories: Mobilizing the Community Skills of Local Residents. Chicago: ACTA Publications; 1997. En ligne à l’adresse suivante : http://www.northwestern.edu/ipr/publications/ community/capinv.html. Ressources Internet Centers for Disease Control and Prevention, U.S. Department of Health and Human Services. En ligne à l’adresse suivante : http://www.cdc.gov. National Public Health Performance Standards (NPHPS) Program. Public Health Program and Practice Office. En ligne à l’adresse suivante : http://www.phppo.cdc.gov/nphpsp. Les standards de performance de santé publique ont été créés pour les systèmes de santé publique au niveau local et de l’état, ainsi que pour les corps dirigeants de santé publique. Planned Approach to Community Health: Guide for the Local Coordinator. National Center for Chronic Disease Prevention and Health Promotion. En ligne à l’adresse suivante : http://www.cdc.gov/nccdphp/patch/index.htm. Le Planned Approach to Community Health (PATCH) est considéré comme un modèle efficace pour planifier, mener et évaluer des programmes communautaires de promotion de la santé et de prévention de maladies. School Health Index: For Physical Activity, Healthy Eating, and a Tobacco-Free Lifestyle. National Center for Chronic Disease Prevention and Health Promotion. En ligne à l’adresse suivante : http://www.cdc.gov/HealthyYouth/SHI. Un guide d’auto-évaluation et de mise en oeuvre pour aider les écoles à identifier les forces et faiblesses de leurs politiques et programmes de promotion de la santé; développer des plans d’actions pour promouvoir la santé des étudiants; et de faire participer les professeurs, parents, étudiants et la communauté à l’amélioration des politiques et programmes de l’école. Pour en savoir plus, envoyez un courriel à [email protected], appelez le 1-888-231-6405, ou télécopiez le 1-888-282-7681. - 62 - National Association of County and City Health Officials (NACCHO). En ligne à l’adresse suivante : http://www.naccho.org. APEXPH Workbook. Aide les professionnels de la santé à évaluer et améliorer la capacité organisationnelle de leur département et à mieux travailler de pair avec les communautés pour évaluer et améliorer l’état de santé de leurs résidents. En ligne à l’adresse suivante : http://www. naccho.org/cat1.cfm. MAPP Field Guide. Un survol facile à lire du MAPP, un processus de planification stratégique communautaire. En ligne à l’adresse suivante : http://www.naccho.org/prod102.cfm. Making Strategic Decisions about Service Delivery: An Action Tool for Assessment and Transitioning. Un guide étape par étape pour évaluer le bien-fondé de continuer à offrir des services cliniques, pour déterminer comment (et s’il faut) plutôt muter ces services vers d’autres prestateurs communautaires et assurer un suivi des résultats communautaires et individuels suite à la mutation des services. En ligne à l’adresse suivante : http://www.naccho.org/project52.cfm. National Association of Local Boards of Health (NALBOH). En ligne à l’adresse suivante : http://www.nalboh.org. NALBOH est un partenaire national du National Public Health Performance Standards (NPHPS) Program. Le NPHPS Program encourage l’amélioration constante de la qualité, créant ainsi de meilleurs liens entre les intervenants du système de santé local, une meilleure connaissance de l’interconnectivité des activités de santé publique et l’identification des forces et faiblesses qui peuvent profiter d’efforts d’amélioration. CHAPITRE 3 Publications U.S. Department of Health and Human Services. Preventing Tobacco Use Among Young People: A Report of the Surgeon General. Atlanta: U.S. Department of Health and Human Services, Public Health Service, Centers for Disease Control and Prevention; 1994. Lynch BS, Bonnie RJ, editors; Committee on Preventing Nicotine Addiction in Children and Youths, Institute of Medicine. Growing Up Tobacco Free: Preventing Nicotine Addiction in Children and Youths. Washington, DC: National Academy Press; 1994. Guidelines for Adolescent Preventive Services (GAPS). Recommendations Monograph. American Medical Association; 1997. ISBN: 0-89970-929-X. En ligne à l’adresse suivante : http://www.ama-assn.org/ama/pub/category/1980.html. Ressources Internet ImpacTEEN: A Policy Research Partnership to Reduce Youth Substance Use. En ligne à l’adresse suivante : http://impacteen.org. ImpacTEEN est un partenariat interdisciplinaire d’experts de renommée nationale en matière de toxicomanie, spécialisés dans certains domaines tels l’économie, l’étiologie, l’épidémiologie, le droit, la science politique, la politique publique, la psychologie et la sociologie. - 63 - American Academy of Pediatrics (AAP). En ligne à l’adresse suivante : http://www.aap.org/advocacy/ chmcoun.htm. L’AAP tient à l’atteinte d’une santé physique, mentale et sociale optimales et le bien-être de tout bébé, enfant, adolescent et jeune adulte. Le site web comprend des instructions pour mener du counseling tabagique et l’éducation par les médias dans le milieu du cabinet du médecin (p. ex., comprendre et contester comment les images et messages dans les médias affectent la santé et le bienêtre des enfants et des adolescents), ainsi que du matériel éducatif pour parents et adolescents sur les risques liés au tabagisme. Tobacco Control Research Branch, National Cancer Institute (NCI), National Institutes of Health, U.S. Department of Health and Human Services. En ligne à l’adresse suivante : http://www.smokefree.gov. La mission du Tobacco Control Research Branch du NCI est de mener et de participer à la recherche et de faire connaître les résultats de recherche pour prévenir, traiter et limiter l’usage du tabac. Le site web offre de l’aide pour arrêter de fumer, incluant un guide de cessation étape par étape et les numéros de téléphones de lignes de cessation à l’échelle locale, de l’état et nationale. The Robert Wood Johnson Foundation. En ligne à l’adresse suivante : http://www.rwjf.org/programs. La fondation vise à améliorer la santé et les soins pour tous les Américains par un financement de quatre domaines. La visée d’un de ces domaines et de réduire le fardeau personnel, social et économique causé par la toxicomanie, incluant le tabagisme. Des bourses sont octroyées aux cliniques médicales, aux écoles publiques, aux organismes de recherche et aux groupes communautaires. Examining Youth Tobacco Use Cessation and Relapse Prevention. Health Canada; 1997. En ligne à l’adresse suivante : http://www.hc-sc.gc.ca/hecs-sesc/tobacco/prog_arc/youth_smoking/. Ce rapport dresse le portrait des facteurs liés à la cessation tabagique des adolescents ayant décidé d’eux-mêmes d’arrêter de fumer. Il parle de la décision de cesser, des tentatives de cessation réussies et des rechutes parmi les jeunes fumeurs. Le rapport étudie l’efficacité de programmes de cessation déjà offerts aux jeunes et offre des recommandations pour des recherches et programmes à venir dans le domaine de la cessation tabagique chez les adolescents. CHAPITRE 4 Publications American Academy of Health Behavior. Special Issue on Youth Tobacco Cessation. American Journal of Health Behavior 2003;27 Suppl 2. American Cancer Society. A Resource Guide to Youth Tobacco Cessation Programs. Atlanta: American Cancer Society, Tobacco Control Program; 1998. Ressources Internet The Center for Health and Health Care in Schools (CHHCS). En ligne à l’adresse suivante : http://www.healthinschools.org/about.asp. - 64 - Le CHHCS vise à améliorer le bien-être des enfants et jeunes américains par des programmes et des services de santé efficaces dans les écoles en servant de ressource de politiques et de programmes. Guidelines for Youth Tobacco Prevention/Intervention Services at Multnomah County School- Based Health Centers. En ligne à l’adresse suivante : http://www.healthinschools.org/sbhcs/tobacco/. Urban Institute Project Report. Problem Behavior Prevention and School-Based Health Centers: Programs and Prospects. Appendix 6: Information, Ordering and Training Guide to Twenty-One Rigorously Evaluated Interventions. En ligne à l’adresse suivante : http://www.healthinschools.org/sbhcs/papers/append6.asp. Ressources pour les professionnels : Répertoire de ressources et de programmes canadiens de renoncement au tabagisme. En ligne à l’adresse suivante : http://www.hc-sc.gc.ca/hecssesc/tabac/prof/renoncement.html. Ce document donne une liste de programmes et services de cessation (p.ex., des programmes d’initiative personnelle, des programmes de groupe, des programmes de counseling, des lignes de cessation sans frais, des sites Web sur le tabagisme) disponibles aux niveaux provincial et national. Programme de la lutte au tabagisme, Santé Canada. En ligne à l’adresse suivante : http://www.hc-sc.gc.ca/hecs-sesc/tobacco. Ce site Web offre une mine d’or de renseignements sur la prévention tabagique et les efforts de lutte au tabagisme au Canada, incluant des politiques et programmes fédéraux, des interventions de cessation et des campagnes médiatiques. Des ressources et de l’information visant spécifiquement les jeunes est offerte à l’adresse suivantes : http://www.hc-sc.gc.ca/hecssesc/tabac/jeunesse/index.html. CHAPITRE 5 Ressources Internet Basic Guide to Program Evaluation. 1999. En ligne à l’adresse suivante : http://www.mapnp.org/library/evaluatn/fnl_eval.htm. Ce document oriente la planification et mise en oeuvre d’un processus d’évaluation de programmes à but lucratif et à but non lucratif. The Community Tool Box, University of Kansas. En ligne à l’adresse suivante : http://ctb.ukans.edu/. Le Tool Box offre plus de 6 000 pages d’information pratique pour promouvoir la santé et le développement communautaire. Program Evaluation Tool Kit, En ligne à l’adresse suivante : http://www.medicine.uottawa.ca/epid/chru/evaltoolkit_eng.htm. Le Program Evaluation Tool Kit est fait sur mesure pour répondre aux besoins d’information et de prise de décision des gestionnaires de programmes de santé publique. Il servira également au personnel sur le terrain, aux officiers médicaux, aux gestionnaires principaux et à quiconque participe à l’évaluation (p.ex., spécialistes d’évaluation de programme de santé, épidémiologistes, spécialistes - 65 - de soins infirmiers communautaires, planificateurs de services de santé, analystes d’information, consultants externes). Online Evaluation Resource Library (OERL), National Science Foundation. En ligne à l’adresse suivante : http://oerl.sri.com. Cette bibliothèque de données a été créée pour des professionnels cherchant à dessiner, mener, documenter ou réviser des évaluations de projets. La mission de l’OERL est d’aider à continuellement améliorer les évaluations de projets, si critiques pour déterminer l’efficacité d’un projet. User-Friendly Handbook for Mixed Method Evaluations. National Science Foundation; 1997. En ligne à l’adresse suivante : http://www.ehr.nsf.gov/EHR/REC/pubs/NSF97-153/start.htm. Ce manuel a été dessiné pour aider à évaluer le progrès et l’efficacité de projets soutenus par le National Science Foundation’s Directorate for Education and Human Resources. L’evaluation à méthodes variées incluse des techniques quantitatives et qualitatives. Collaborative, Participatory, and Empowerment Evaluation, American Evaluation Association. En ligne à l’adresse suivante : http://www.stanford.edu/~davidf/empowermentevaluation.html. Ce site Web offre des renseignements sur l’évaluation de l’autonomisation, faisant appel aux méthodologies tant qualitatives que quantitatives. Il inclue une liste détaillée de ressources en ligne, de logiciels, de manuels et de guides. User’s Guide to Evaluation: Tools for National Service Programs, AmeriCorps, Project Star. En ligne à l’adresse suivante : http://www.projectstar.org/star/Library/toolkit.html. Ce guide de l’utilisateur a pour but d’aider les programmes à combler les besoins clés liés aux questions prioritaires suivantes: l’éducation, la sécurité publique, les besoins humains et l’environnement. - 66 - Le Youth Tobacco Cessation Collaborative Centers for Disease Control and Prevention American Legacy Foundation Initiative canadienne de recherche pour la lutte contre le tabagisme National Cancer Institute - 67 -