La cessation tabagique chez les jeunes

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La cessation tabagique chez les jeunes
La cessation
tabagique chez les
j eun es
Un guide pour prendre des
décisions éclairées
TROL AND PREVENTION
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L’Initiative canadienne de recherche pour la lutte contre le tabagisme (ICRCT)
10, avenue Alcorn, Suite 200
Toronto, Ontario M4V 3B1
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C: [email protected]
Cette publication est disponible sur Internet au : http://www.ctcri.ca/fr-pages/youth.htm#guide
La version anglaise de cette publication est disponible sur Internet au :
http://www.ctcri.ca/en-pages/youth.htm#guide
Citation suggérée
Milton MH, Maule CO, Yee SL, Backinger C, Malarcher AM, Husten CG. La cessation tabagique
chez les jeunes : un guide pour prendre des décisions éclairées. Atlanta: U.S. Department of
Health and Human Services, Centers for Disease Control and Prevention; 2004.
La cessation tabagique chez les jeunes
Un guide pour prendre des décisions éclairées
Micah H. Milton, MSP
Catherine O. Maule
Sue Lin Yee, MA, MSP
Cathy Backinger, Ph.D.
Ann M. Malarcher, Ph.D.
Corinne G. Husten, MD, MSP
Ce guide a été élaboré par le Youth Tobacco Cessation Collaborative en
partenariat avec
Centers for Disease Control and Prevention
American Legacy Foundation
Initiative canadienne de recherche pour la lutte contre le
tabagisme
National Cancer Institute
Préface
En 2000, le Youth Tobacco Cessation Collaborative (YTCC) publiait le National Blueprint
for Action: Youth and Young Adult Tobacco-Use Cessation (le plan national d’action sur
la cessation tabagique chez les jeunes et les adultes) pour guider le débat portant sur
comment aider les jeunes fumeurs à arrêter de fumer. Les auteurs de cette publication
avaient noté des lacunes dans la recherche portant sur les stratégies et programmes
efficaces pour intervenir auprès des jeunes et avaient établis des buts pour corriger ces
lacunes.
À la suite de cela, le Center for Disease Control and Prevention (CDC) américain,
l’Initiative canadienne de recherche pour la lutte contre le tabagisme (ICRCT), le
National Cancer Institute (NCI) américain et le American Legacy Foundation (Legacy)
ont produit cette publication, La cessation tabagique chez les jeunes : un guide pour
prendre des décisions éclairées. Les représentants de ces organisations ont évalué les
outils présentement en place pour aider les jeunes à abandonner le tabac et ont tenté
d’identifier les meilleures pratiques.
Le processus a commencé par une revue de 66 études publiées sur la cessation et la
réduction tabagique chez les jeunes. Un panel d’experts en politique, pratique et
recherche chargé d’évaluer les conclusions de recherche a ensuite été formé pour coter
de façon systématique la qualité des conclusions des recherches existantes. Les
membres du panel ont conclu que la plupart des études présentaient des lacunes
importantes dans la qualité et la cohérence des résultats, rendant impossible
l’établissement de conclusions sur les pratiques efficaces. D’autres conclusions étaient
nécessaires pour documenter l’efficacité d’interventions existantes sur la cessation
tabagique chez les jeunes.
Malheureusement, nous avons besoin de conseils pour aider les jeunes à cesser leur
usage du tabac dès maintenant. Afin de répondre à ce besoin, on a fait appel à un
modèle des meilleures pratiques récemment développé par l’ICRCT. Le modèle fait
appel à la science et à l’expérience pratique pour identifier les approches d’intervention
qui sont à la fois pratiques et efficaces. Puisque la preuve était insuffisante pour établir
les meilleures pratiques, un comité consultatif spécial a été créé afin d’utiliser le modèles
des meilleures pratiques pour dégager des lignes directrices pratiques permettant
d’identifier quelles questions doivent être prises en compte lorsque vient le temps de
décider si et comment on doit créer des programmes de cessation tabagique pour les
jeunes. Ce comité était composé de personnes ayant de l’expérience en création et
mise en place d’interventions auprès des adolescents et des jeunes adultes. Le résultat
est ce guide, La cessation tabagique chez les jeunes : un guide pour prendre des
décisions éclairées.
Au fur et à mesure que la recherche et les programmes de cessation tabagique chez les
jeunes progressent, notre connaissance et compréhension de ce domaine croîtront,
améliorant, nous l’espérons, la portée de nos efforts. Nous espérons que cette
publication pourra influencer et guider cette progression.
Contenu
Préface.......................................................................................................................................... vii
Contenu ......................................................................................................................................... iii
Remerciements ............................................................................................................................. iv
Introduction.................................................................................................................................... 1
CHAPITRE 1: Ce que vous devez savoir au sujet de la cessation tabagique ......................... 3
CHAPITRE 2: Démarrer ............................................................................................................... 15
CHAPITRE 3: Choisir une intervention de cessation pour les jeunes ................................... 25
CHAPITRE 4: Comment offrir les meilleurs services aux jeunes........................................... 39
CHAPITRE 5: Suivre votre progrès............................................................................................ 50
Annexe : Ressources .................................................................................................................. 60
Liste de figures
FIGURE 1. Prendre des décisions pour aider les jeunes à cesser de fumer .......................... 1
FIGURE 2. Prévalence du tabagisme chez les étudiants du secondaire, 2003* ..................... 6
FIGURE 3. Évaluer les besoins d’une communauté et les capacités de votre organisation17
FIGURE 4. Composantes clés d’un plan d’intervention .......................................................... 19
FIGURE 5. Méthodes courantes pour appliquer des interventions de cessation tabagique
et comment elles s’adaptent aux divers buts chez les jeunes....................................... 27
FIGURE 6. Un modèle cognitivo-comportemental du changement ....................................... 32
FIGURE 7. Acquisition de nouvelles compétences ................................................................. 34
FIGURE 8. Questions-clés de l’évaluation des processus...................................................... 54
FIGURE 9. Questions-clés pour évaluation des résultats....................................................... 56
iii
Remerciements
Plusieurs individus et organisations ont contribué à cette publication. Le comité chargé d’évaluer
les recherches a passé en revue de nombreux articles de journaux pour produire des
recommandations basées sur la preuve.
Le comité consultatif spécial a développé des lignes directrices pratiques pour mettre en œuvre
ces recommandations. Les commentaires des réviseurs ont amélioré notre communication des
recommandations et des lignes directrices aux lecteurs. Cette publication n’aurait pu voir le jour
sans le soutien administratif exceptionnel de Dena Gregory et l’appui éditorial d’Amanda Crowell.
Nous aimerions également remercier le Dr Steve Sussman d’avoir mis à jour son analyse
documentaire des interventions de cessation chez les jeunes datant de 1999 et de ses
nombreuses contributions au domaine de cessation tabagique chez les jeunes.
Collaborateurs principaux
Heather Borski, MSP, CHES*
Utah Department of Health
Julie Blackwell, MA, MSP
CAMC Health Education and Research Institute
J. Max Gilbert
Northrop Grumman IT Health Solutions and Services
Groupe consultatif sur la cessation tabagique chez les jeunes
Ann Anderson, MD, MPS
National Institute on Drug Abuse
Dawn Hachey
Santé Canada
Cathy Backinger, PhD, MPS
National Cancer Institute
Lori Halls
British Columbia Ministry of Health
Allan Best, PhD
Vancouver Hospital and Health
Sciences Centre
Thomas Houston, MD
American Medical Association
Heather Borski, MPS, CHES*
Utah Department of Health
Suzanne Colby, PhD
Brown University
Debbie Coleman-Wallace, DrPh
Preventive Healthcare Institute
Brian Colwell, PhD
Texas A&M University System Health
Science Center
Edward Ehlinger, MD, MSP
University of Minnesota
Donna Grande, MGA
American Medical Association
Corinne Husten, MD, MPS
Office on Smoking and Health, National
Center for Chronic Disease Prevention and
Health Promotion (NCCDPHP), Centers for
Disease Control and Prevention (CDC)
Chris Lovato, PhD
University of British Columbia
Eva Matthews, MHP
National Cancer Institute
Paul McDonald, Ph.D.
University of Waterloo
Robin Mermelstein, PhD
University of Illinois at Chicago
Cheryl Moyer, MSS
iv
Initiative canadienne de recherche pour la lutte
contre le tabac
C. Tracy Orleans, PhD
The Robert Wood Johnson Foundation viii
Patti Payne
Société canadienne du cancer
Karen Siener, MHP
Office on Smoking and Health,
NCCDPHP, CDC
Steve Sussman, PhD
University of Southern California
Amber Hardy Thornton, MHP, CHES*
American Legacy Foundation
Merv Ungurain, MAP, HAS
Nova Scotia Department of Health
Comité chargé d’évaluer la preuve
Ann Anderson, MD, MSP
National Institute on Drug Abuse
Cathy Backinger, PhD, MSP
National Cancer Institute
Suzanne Colby, PhD
Brown University
Debbie Coleman-Wallace, DrPh
Preventive Healthcare Institute
Brian Colwell, PhD
Texas A&M University System Health
Science Center
Pebbles Fagan, PhD, MPS
National Cancer Institute
Corinne Husten, MD, MSP
Office on Smoking and Health,
NCCDPHP, CDC
Catherine Maule
Société canadienne du cancer, Institut national
de cancer du Canada
Paul McDonald, PhD
University of Waterloo
Micah Milton, MPS
Office on Smoking and Health,
NCCDPHP, CDC
Debbie Ossip-Klein, PhD
University of Rochester
Lisa Gertrudes
Brown University
Comité consultatif spécial
Cathy Backinger, PhD, MPS
National Cancer Institute
de Montreal
David Hopkins, MD, MPS
Epidemiology Program Office, CDC
Brian Colwell, PhD
Texas A&M University System Health
Science Center
Connie Kohler, DrPH
University of Alabama at Birmingham
Sue Curry, PhD
University of Illinois at Chicago
Chris Lovato, PhD
University of British Columbia
Josie d’Avernas, MSc
RBJ Health Management Associates
Robin Mermelstein, PhD
University of Illinois at Chicago
Edward Ehlinger, MD, MSP
University of Minnesota
Amber Hardy Thornton, MSP, CHES*
American Legacy Foundation
Carmelle Goldberg, MSC
Direction de la Sante Publique
Sue Lin Yee, MA, MPS
Office on Smoking and Health, NCCDPHP, CDC
v
vi
Réviseurs
Wendy Bjornson, MPS
Pacific Center on Health and Tobacco
Connie Kohler, DrPH
University of Alabama at Birmingham
Heather Borski, MPS, CHES*
Utah Department of Health
Vicki Lentz
Tulsa City-County Health Department
Suzanne Colby, PhD
Brown University
Robert Leischow, MPS
Arizona Department of Health Services
Brian Colwell, PhD
Texas A&M University System Health Science
Center
Johanna Lewis-Esquerre, PhD
Brown University
Tim Connolly, inf.aut., MSI
University of Arizona Health Sciences Center
Linda Crossett, RDH
Division of Adolescent and School Health,
NCCDPHP, CDC
Sue Curry, PhD
University of Illinois at Chicago
Chris Lovato, PhD
University of British Columbia
Catherine Maule
Société canadienne du cancer, Institut national
de cancer du Canada
Paul McDonald, PhD
University of Waterloo
Josie d’Avernas, MSc
RBJ Health Management Associates
Cheryl Moyer, MA
Initiative canadienne de recherche pour la lutte
contre le tabac
Bryan Dreilich
British Columbia Ministry of Health Planning
Deborah Ossip-Klein, PhD
University of Rochester
Edward Ehlinger, MD, MSP
University of Minnesota
Patti Payne
Société canadienne du cancer
Pebbles Fagan, PhD, MSP
National Cancer Institute
Jane Pritzel
Division of Adolescent and School Health,
NCCDPHP, CDC
Carmelle Goldberg, MSC
Direction de la Sante Publique de Montreal
Donna Grande, MGA
American Medical Association
Dawn Hachey
Santé Canada
Samantha Harrykissoon, MSP
Division of Adolescent and School Health,
NCCDPHP, CDC
David Hopkins, MD, MSP
Epidemiology Program Office, CDC
Thomas Houston, MD
American Medical Association
Amber Jaworsky, MS
Tulsa City-County Health Department
Sarah Rosenberg, JD
Oregon Department of Human Services, Health
Services
Karen Siener, MSP
Office on Smoking and Health, NCCDPHP, CDC
Steve Sussman, PhD
University of Southern California
Scott Thomas, PhD
Bay Area Community Resources
Amber Hardy Thornton, MSP, CHES*
American Legacy Foundation
Laurie Woodland
British Columbia Ministry of Health Planning
vii
Remerciements particuliers
Dena Gregory, MPH
Northrop Grumman IT Health Solutions and Services
Amanda Crowell
NCCDPHP, CDC
Steve Sussman, PhD
University of Southern California
*Note de traduction: le titre CHES pour Certified Health Education Specialist n’a pas de traduction officielle
en français. On pourrait parler d’un Spécialiste en éducation sanitaire certifié.
- viii -
Introduction
La cessation tabagique chez les jeunes : un guide pour
prendre des décisions éclairées cherche à vous aider à
décider s’il faut ou non proposer la cessation tabagique chez
les jeunes comme activité spécifique de lutte contre le tabac.
Cette publication aborde des sujets comme la qualité de
l’ensemble de la preuve pour les interventions auprès des
jeunes, l’importance d’évaluer les besoins de la population
desservie par votre organisation et le besoin d’évaluer
l’intervention choisie.
La demande pour des interventions de cessation tabagique
chez les jeunes augmente. Comme tout programme de santé
publique, ces interventions doivent s’appuyer sur la preuve
qu’elles fonctionnent réellement. Malheureusement, des
études scientifiques rigoureuses à partir desquelles on peut
formuler des recommandations font défaut dans le domaine
de la cessation tabagique chez les jeunes. Ainsi, ce guide ne
sanctionne aucune intervention spécifique, ni offre des
instructions sur comment développer ou mettre en place des
interventions. Il énumère les composantes d’un programme
complet de lutte contre le tabagisme, discute des questions
qui doivent être considérées lors de la prise de décision,
présente les types d’interventions les plus prometteuses et
offre des conseils sur l’évaluation des activités (voir Figure 1).
La différence entre
intervention et programme
Tout au long de ce guide,
nous faisons la distinction
entre intervention et
programme. Une intervention
est une politique, un service
ou une activité spécifique
visant à modifier le
comportement ou
l’environnement. Un
programme peut vouloir
désigner un effort complet qui
inclut plusieurs composantes
ou l’organisation responsable
de ces efforts (p.ex. un
programme de lutte contre le
tabagisme).
Le chapitre 1 s’attarde aux conséquences du tabagisme sur la
santé des jeunes, (qui sont définis comme des personnes âgées
de 12 à 19 ans) explique comment les lignes directrices de cette
publication ont été dressées et comment les leçons apprises au
cours d’interventions chez les adultes peuvent s’appliquer ou
pas aux interventions chez les jeunes. Le chapitre 1 souligne
également l’importance d’inclure des interventions chez les
jeunes au cœur de programmes globaux de lutte contre le
tabagisme
FIGURE 1. Prendre des décisions pour aider les jeunes à cesser de fumer
Évaluer les
ressources de
prévention et lutte
contre le tabagisme
déjà en place
Déterminer le rôle de
votre organisation
dans la lutte contre le
tabagisme
Évaluer les besoins
de la communauté et
l’engagement et
capacité de votre
organisation
Choisir l’intervention
appropriée
Évaluer vos efforts
Le chapitre 2 donne les grandes lignes des questions à considérer lorsqu’on décide
d’implanter une intervention de cessation tabagique chez les jeunes. Il décrit les tâches
-1-
de planification à accomplir, comme déterminer les besoins, impliquer les intervenants et
évaluer les résultats.
Le chapitre 3 discute des différents types d’interventions, des diverses méthodes pour
mettre en place les interventions et d’une approche théorique potentiellement
prometteuse. Il inclut des suggestions pratiques sur comment choisir une intervention.
Le chapitre 4 discute des particularités des jeunes qui pourraient influencer les
motivations et patterns de tabagisme et de cessation tabagique. On suggère également
des façons de traiter ces différences dans le contexte d’une intervention.
Le chapitre 5 offre des conseils sur comment mener des évaluations de procédures et
des résultats. Les évaluations rigoureuses sont fortement recommandées pour tout
intervention de cessation tabagique chez les jeunes en vue de la pénurie de preuve sur
le niveau d’efficacité actuel.
À la fin de chaque chapitre, deux exemples illustrent comment un département de santé
publique et un conseil scolaire rural ont choisi et implanté une intervention de cessation
tabagique chez les jeunes. Chaque exemple reflète les types d’activités discutées dans
le chapitre correspondant.
L’annexe donne une liste de ressources additionnelles sur les interventions de cessation
tabagique chez les jeunes et des lignes directrices sur l’évaluation.
Note de la traduction : le terme générique tobacco user est normalement traduit par fumeur, même si plusieurs types
d’usage de tabac existent. Là où la version originale mentionnait un type spécifique d’usage ou produit du tabac, (p.ex.,
tabac à chiquer ou à priser) cette différence a évidemment été dûment traduite.
-2-
1
Ce que vous devez savoir au sujet
de la cessation tabagique
Plus de 80 % des adultes qui consomment des produits du
tabac aux États-Unis commencent à faire usage du tabac de
façon régulière avant l’âge de 18 ans.1 La prévalence de
tabagisme est maintenant plus élevée chez les adolescents
et les jeunes adultes que dans d’autres populations adultes.
Toutefois, la prévalence de cessation (p.ex., le pourcentage
de ceux qui ont déjà fumé et qui sont maintenant exfumeurs) est également plus faible dans ces groupes d’âge.
Des études indiquent que la plupart des adolescents et
jeunes adultes fumeurs désirent abandonner et essaient de
le faire, mais peu y arrivent.2,3 Plusieurs de ces jeunes
fumeurs mourront éventuellement des suites d’une maladie
liée au tabagisme. Si plusieurs sont conscients que les
fumeurs adultes sont plus à risque de souffrir de maladies
cardiaques, du cancer et de l’emphysème, plusieurs
conséquences néfastes pour la santé touchent également
les jeunes.
Ce chapitre vous aidera à :
• Comprendre comment le
tabagisme nuit à la santé
des jeunes.
• Identifier des visées
nationales pour réduire le
tabagisme chez les jeunes.
• Reconnaître que la
connaissance actuelle sur
comment aider les jeunes à
cesser de fumer est limitée.
• Identifier des
recommandations pour la
cessation tabagique chez
les adultes qui pourraient
s’appliquer aux jeunes.
• Comprendre comment la
cessation tabagique chez
les jeunes s’insère dans un
programme complet de
cessation tabagique.
Parmi les exemples de conséquences néfastes pour la
santé des jeunes qui fument1,4 :
•
Le tabagisme nuit à la forme physique des jeunes,
tant au niveau de la performance qu’au niveau de
l’endurance, même chez ceux qui font de la course
compétitive.
•
Le tabagisme peut nuire à la croissance des
poumons et à la fonction pulmonaire maximale des
jeunes.
•
Le pouls au repos des jeunes adultes fumeurs est de
2 à 3 battements la minute plus rapide que celui des
non-fumeurs.
•
Le fait de fumer régulièrement cause la toux et une
augmentation de la fréquence et de la sévérité des
maladies respiratoires.
-3-
• Plus une personne commence tôt à fumer,
plus elle est susceptible de devenir fortement
dépendante de la nicotine. La plupart des jeunes
personnes qui fument régulièrement continuent à
fumer à l’âge adulte, menant à des
conséquences sur la santé à long terme.
Les définitions de
jeunes et jeunes
adultes diffèrent
selon la population
étudiée dans une
étude ou
intervention
spécifique. Cette
publication vise les
jeunes personnes
âgées de 12 à 19
ans.
•
Les adolescents qui fument sont trois fois plus
susceptibles de consommer de l’alcool, huit fois plus
susceptibles de consommer de la marijuana et vingt-deux
fois plus susceptibles de consommer de la cocaïne. Le
tabagisme est lié à plusieurs autres comportements à
risque, comme se bagarrer ou avoir des relations sexuelles
non protégées.
•
Les finissants du secondaires qui sont fumeurs
réguliers et qui ont commence à fumer en 9e année
(secondaire III) sont 2,4 fois plus susceptibles que leurs
compagnons de classe non-fumeurs d’être en moins bonne
santé globale; 2,4 à 2,7 fois plus susceptibles de rapporter une toux teintée de
mucus ou de sang, l’essoufflement en dehors des périodes d’activité physique et
une respiration sifflante et haletante et 3 fois plus susceptibles d’avoir consulté
un médecin ou un autre professionnel de la santé pour rapporter une plainte
émotive ou psychologique.
•
Le tabagisme peut être un indicateur de troubles mentaux sous-jacents,
comme la dépression, chez les adolescents.
Le tabagisme et la cessation chez les jeunes
LA PROGRESSION DU TABAGISME
L’impulsion immédiate d’essayer le tabac est souvent sociale, donnée par
des amis, des membres de la famille ou d’autres modèles de comportement
qui fument. Toutefois, d’autres facteurs variés, certains rendant peut-être
certains jeunes plus susceptibles de dépendance et de tabagisme à long
terme, contribuent à l’initiation et à la progression vers un usage régulier du
tabac (voir le chapitre 4).
Le processus menant une personne qui expérimente avec le tabac vers le
tabagisme régulier peut inclure les cinq stades suivants,5 :
•
Le stade préparatoire, au cours duquel les connaissance, croyances et
attentes face au tabac sont formées.
•
Le stade initial/essayage, au cours duquel la personne allume ses
premières cigarettes.
-4-
•
Le stade d’expérimentation, une période d’usage répété, irrégulier qui
pourrait se produire seulement dans des situations spécifiques Durant
une période de temps variable.
•
Usage régulier du tabac, au cours duquel une routine s’est développée.
Pour les jeunes, cela pourrait vouloir dire utiliser du tabac à chaque fin
de semaine ou à certains moments durant la journée.
•
Dépendance à la nicotine, qui est un usage régulier du tabac,
normalement quotidien, avec un besoin de nicotine régit par le corps.
PRÉVALENCE DU TABAGISME
Le tabagisme est omniprésent chez les jeunes de l’Amérique du Nord. Au Canada,
22,5 % des adolescents de 15 à 19 ans rapportaient, en 2001, être des fumeurs, en
baisse du 28 % rapporté en 1999.6 Aux États-Unis, 21,9 % des étudiants du secondaires
rapportaient avoir fumé des cigarettes au cours du mois précédent (voir Figure 2).7
Le tabagisme chez les jeunes américains a lentement diminué au cours des années 80,
augmentait rapidement au début des années 90, pour ensuite diminuer de façon
appréciable entre 1997 et 2003.7,8
DÉPENDANCE À LA NICOTINE
La nicotine est une drogue accoutumante que les gens sont plus susceptibles de
commencer à consommer à l’adolescence. Ceux qui commencent à consommer du
tabac en bas âge sont plus susceptibles de développer une dépendance à la nicotine
plus puissante que ceux qui commencent plus vieux.1 Comme d’autres toxicomanies, la
dépendance à la nicotine est une condition chronique entraînant des rechutes
potentielles durant toute la vie. Typiquement, les gens deviennent dépendant de la
nicotine lorsqu’ils augmentent leur consommation de tabac. La dépendance peut
toutefois commencer très tôt chez certains.1,9
Si la plupart des jeunes ne deviennent pas dépendants de la nicotine avant 2 à 3 ans
d’usage,1 l’accoutumance peut survenir après avoir fumé aussi peu que 100 cigarettes.10
Les études ont démontré que certains jeunes rapportent des symptômes de
dépendance dès les premières semaines, même après un usage irrégulier et
sporadique.5,9 D’autres études ont rapporté moins de preuves de dépendance à la
nicotine chez les jeunes, citant l’usage irrégulière et les taux de cessation spontanée
plus élevés comme preuve que l’accoutumance n’est pas courante dans ce groupe
d’âge11,12 Certains adolescents qui consomment du tabac sont probablement dépendants
et pourraient ainsi souffrir des symptômes physiologiques et/ou psychologiques de
sevrage lorsqu’ils tentent d’abandonner.1,6
-5-
FIGURE 2. Prévalence du tabagisme chez les étudiants du secondaire, 2003*
30
25
20
15
Pourcentage
10
5
0
Total
Hommes
Noirs
9e année
11e année
•
Ont fumé au moins une cigarette dans les 30 jours précédents le sondage.
Source: Youth Risk Behavior Survey, 2003.
ENVIE DES JEUNES DE CESSER DE FUMER ET TENTATIVES DE CESSATION
Plusieurs jeunes rapportent une envie de cesser et des tentatives antérieures de
cessation. Parmi les fumeurs actuels âgés de 15 à 19 ans au Canada, 64 % ont
rapporté une ou plusieurs tentatives de cessation au cours des douze mois précédents
le sondage.6 Aux États-unis, approximativement 60 % des fumeurs du secondaire et de
l’intermédiaire rapportaient une ou plusieurs tentatives de cessation au cours de l’année
précédent le sondage.13
Malgré que plusieurs jeunes pensent à arrêter et essayent de le faire, plusieurs ne
connaissent pas ou n’ont pas accès aux services de cessation. Également, plusieurs
jeunes ne pensent pas que la cessation tabagique est suffisamment problématique pour
mériter une assistance professionnelles et rapportent ne pas être très intéressés à
participer à de telles interventions.14 D’autres n’accèdent pas à des interventions ou
services qui ne semblent pas répondre à leurs besoins ou leurs inquiétudes. Pour ces
raisons, les stratégies de recrutement (voir le chapitre 2) sont un élément essentiel de
votre plan d’intervention.
Toutefois, le besoin immédiat de soutien à la cessation efficace a été clairement exprimé
à la fois par les jeunes et par ceux qui travaillent avec eux. En retour, on a récemment
redoublé d’ardeur pour améliorer notre compréhension de la façon dont on doit offrir des
interventions de cessation efficaces pour les jeunes. Cette demande est la motivation
première de la préparation de cette publication.
Visées nationales pour réduire le tabagisme chez les jeunes
Healthy People 2010 (Personnes saines 2010) établissait des visées nationales pour
réduire le tabagisme chez les jeunes aux États-Unis et augmenter les tentatives de
cessation.15 Parmi les objectifs spécifiques, on retrouve :
•
La réduction d’usage des produits du tabac par les jeunes au cours du dernier
mois de 40 % à 21 %.
•
Faire passer le tabagisme chez les jeunes au cours du dernier mois de 35 % à
16 %.
-6-
•
Augmenter la proportion des fumeurs réguliers de la 9e à la 12e année qui ont
tenté d’abandonner de 61 % à 84 %.
Le Centers for Disease Control and Prevention (CDC) américain recommande qu’une
des visées principales de n’importe quel programme de cessation tabagique soit la
promotion de la cessation à la fois chez les jeunes et chez les adultes.16 Le CDC
recommande également que les programmes scolaires de santé globale incluent des
efforts pour aider les étudiants et le personnel à cesser de fumer.17
Lignes directrices pour la cessation tabagique chez les jeunes
Les recommandations de meilleures pratiques sont typiquement basées sur une étude
de données, provenant normalement d’ouvrages scientifiques, sur des sujets comme les
services ou politiques de santé. L’étude vise à montrer l’efficacité de pratiques
spécifiques. Par exemple, les recommandations du Public Health Service (PHS’s)
américain, Treating Tobacco Use and Dependence, Clinical Practice Guideline,18 (Traiter
l’usage du tabac et la dépendance, des lignes directrices de pratique clinique) ont été
données après l’étude d’environ 6 000 articles scientifiques, parmi lesquels 180 ont été
déclarées appropriés à la preuve requise pour faire des recommandations.
Dans le domaine de la cessation tabagique chez les jeunes, moins de 80 études ont été
publiées dans les journaux scientifiques en date du printemps 2001. Les visées
différentes des études et les différences de contenu, format, centre d’intérêt et contexte
des interventions ont rendu les comparaisons des études difficiles. Plusieurs études
avait de faibles échantillonnages, des méthodologies n’incluant pas de groupes témoins
ou ne n’expliquaient pas suffisamment l’intervention.3,19 Ces limites ont nuit à la capacité
d’établir l’efficacité de la preuve. Ainsi, à la différence de la cessation tabagique chez les
adultes, il n’a pas été possible de formuler des recommandations à partir des articles
scientifiques.
LE MODÈLE DES MEILLEURES PRATIQUES
Malgré les lacunes en interventions fondées sur l’expérience clinique, les
recommandations pour aider les jeunes à cesser de fumer sont requises dès
maintenant. Afin d’aborder ce besoin, une nouvelle approche développée par l’Initiative
canadienne de recherche pour la lutte contre le tabagisme (ICRCT) a été utilisé pour
étudier les conclusions existantes et tenter de développer des lignes directrices
pratiques.20 Ce modèle des meilleures pratiques est basé sur l’idée que les solutions
gagnantes aux problèmes complexes doivent provenir à la fois de la science et de
l’expérience. Les lignes directrices qui en résultent tiennent également compte des
besoins spécifiques d’une population et d’une situation données et les ressources
disponibles pour répondre à ces besoins.
En considérant cela, le comité consultatif spécial qui a collaboré au développement de
cette publication a tracé les lignes directrices des questions à considérer lorsqu’on
développe des interventions de cessation tabagique pour les jeunes. À mesure que la
preuve s’élargie, nous devrons éventuellement pouvoir identifier les meilleures pratiques
pour les jeunes. Entre temps, les conseils donnés dans cette publication peuvent vous
aider à décider d’implanter ou non une intervention de cessation tabagique pour les
jeunes et à choisir et implanter les interventions appropriées. Toute intervention doit être
régulée et évaluée de façon rigoureuse (voir le chapitre 5) pour avancer les
connaissances dans ce domaine.
-7-
FAIRE APPEL À SON EXPÉRIENCE
Une autre approche consiste à faire appel à l’expérience avec les jeunes en pratique
clinique, dans des activités de prévention du tabagisme et au cours d’interventions
visant d’autres comportements ou conditions à risque. L’information peut également être
tirée d’une connaissance grandissante sur quelles composantes d’un programme
complet de lutte contre le tabagisme sont les plus importantes (p.ex., politiques et
interventions de prévention, protection contre la fumée secondaire, interventions de
cessation, changements d’attitudes publiques par rapport au tabagisme).
Un exemple de comment cette connaissance complémentaire puisse appuyer la
cessation est celui du contremarketing. Le corps de recherche suggère que les jeunes
sont particulièrement réceptifs aux promotions et publicités liées au tabac. 5 Si les jeunes
sont influencés d’une façon similaire par le contremarketing, alors le fait de rester à
l’affût des stratégies et tactiques utilisées par l’industrie du tabac pour les cibler peut
stimuler l’intérêt des jeunes pour la cessation tabagique et les habiliter à rejeter les
efforts publicitaires de l’industrie du tabac.
Étendre les interventions pour adultes aux jeunes
Vu l’absence de meilleures pratiques visant la cessation tabagique chez les jeunes,
nous devrions constater les efforts qui ont été efficaces pour la cessation tabagique
chez les adultes et déterminer si de telles pratiques seraient efficaces, appropriées et
adaptables aux besoins des jeunes fumeurs qui désirent cesser de fumer. En 2000, le
PHS publiait Treating Tobacco Use and Dependence, a Clinical Practice Guideline
(Traiter l’usage du tabac et la dépendance, des lignes directrices de pratique clinique)
qui offre des recommandations basées sur la preuve afin d’augmenter les chances de
succès de cessation tabagique chez les adultes qui accèdent aux systèmes de santé.18
Si la preuve est insuffisante pour savoir ce qui est efficace chez les patients
adolescents, le PHS recommande les actions cliniques suivantes basées sur des
conseils d’experts :
•
Les cliniciens devraient contrôler leurs patients pédiatriques et adolescents et
leurs parents pour l’usage du tabac et offrir un message clair sur l’importance
d’une abstinence totale du tabagisme.
•
Le counseling et les interventions comportementales qui ont fait leurs preuves
chez les adultes devraient être considérés pour les enfants et adolescents. Le
contenu de ces interventions devrait être modifié afin d’être approprié au niveau
de développement.
•
Lorsqu’ils traitent des adolescents, les cliniciens pourraient considérer remplir
des prescriptions pour du bupropion à libération soutenue ou une thérapie de
substitution de la nicotine lorsqu’il y a apparence de dépendance à la nicotine et
un désir de cessation tabagique.
•
Les cliniciens pédiatriques devraient offrir des conseils de cessation tabagique et
des interventions aux parents pour limiter l’exposition des enfants à la fumée
secondaire.
-8-
Une autre approche consiste à faire appel aux stratégies gagnantes chez les adultes
comme point de départ pour des stratégies de cessation tabagique chez les jeunes.18
Les recommandations de pratique clinique du PHS pour les adultes indiquent que :
•
La dépendance au tabac est une condition chronique qui requiert souvent une
intervention répétée.
•
S’ils désirent cesser de fumer, les fumeurs devraient avoir accès à des
traitements efficaces. S’ils ne le désirent pas, les fumeurs devraient être exposés
à de brèves interventions pour augmenter leur motivation de cessation.
•
Une relation dose-réponse forte existe entre l’intensité du counseling de
cessation tabagique et son efficacité.
•
Le fait d’offrir du soutien social (à l’intérieur et à l’extérieur du contexte de
traitement) et des aptitudes à régler des problèmes est prometteur pour aider les
fumeurs à cesser de fumer.
•
Les pharmacothérapies sont disponibles et peuvent être utilisés en absence de
contre-indications pour les personnes souffrant de symptômes de sevrage à la
nicotine. Toutefois, les jeunes sont moins susceptibles de montrer des signes de
sevrage physique que les adultes et les pharmacothérapies ne se sont pas
montrées efficaces chez les adolescents.
UNE MISE EN GARDE
Les prestataires d’intervention devraient user de prudence en adaptant les interventions
pour adultes aux jeunes et devraient évaluer leurs efforts attentivement. Ce qui
fonctionne pour un groupe de personnes pourrait ne pas fonctionner pour un autre. Ce
qui fonctionne dans un contexte (p.ex., une visite en clinique) pourrait ne pas fonctionner
dans un autre (p.ex., une école). Par exemple, les prestataires ont appris en travaillant
avec des adultes que le soutien social par counseling de groupe est un outil efficace
dans l’arsenal de cessation.18 Toutefois, ceux qui travaillent auprès des jeunes sur
d’autres questions de nature délicates, comme la toxicomanie et le comportement
sexuel, savent que les questions de confidentialité peuvent rendre les interventions de
groupe inappropriées pour ce groupe d’âge. En comprenant les besoins et
préoccupations des jeunes que vous aidez, vous pourrez choisir les composantes
d’intervention qui répondent le mieux à leurs besoins.
Les caractéristiques propres aux jeunes et le contexte de leur vie sont unique et
contribuent de façon significative à leur comportement tabagique et à la cessation
tabagique. Par exemple, les jeunes ont typiquement une relation plus variable avec le
tabac que les adultes. Plusieurs jeunes sous-estiment le pouvoir de dépendance du
tabac et l’effet du tabagisme sur leur santé. En fait, l’idée même de la cessation est
souvent différente pour les jeunes que pour les adultes.
Les jeunes qui consomment des produits du tabac pourraient être réfractaires à l’idée de
s’identifier comme « fumeurs » ou « consommateurs de tabac »; ainsi, leur volonté de
cesser peut être, par le fait même, variable aussi. Pour ces raisons, nous ne pourrons
peut-être pas nous prononcer sur ce qui est efficace en cessation tabagique chez les
jeunes en fonction de ce qui est efficace pour les adultes.
-9-
Une approche complète à la lutte au tabagisme
S’affranchir d’une dépendance au tabac, comme toute dépendance, n’est pas un
événement isolé. C’est un processus complexe et en continu limité par un spectre de
facteurs physiques, sociaux et psychologiques. Plusieurs facteurs peuvent inciter les
gens à commencer à fumer et plusieurs variables peuvent les inciter à arrêter. Une
intervention ou activité unique ne sera probablement pas efficace et convenable pour
chaque personne au sein de la population desservie.
Ainsi, le CDC recommande que tout programme de lutte contre le tabagisme soit
complet.16 Les programmes complets peuvent créer une synergie et un milieu favorable
nécessaire afin d’aider les jeunes à cesser de fumer. Il est improbable qu’une seule
organisation soit en mesure d’offrir toutes les composantes d’un programme complet.
Par contre, plusieurs organisations peuvent unir leurs efforts afin d’offrir des
programmes complets dans leur localité.
Un programme complet de lutte contre le tabagisme devrait inclure les composantes
suivantes16 :
•
Des efforts de prévention du tabagisme qui font appel à l’éducation, des activités
communautaires et du contremarketing.
•
Des efforts législatifs et politiques pour restreindre l’usage du tabac, interdire la
publicité et les promotions liés au tabac, promouvoir l’air saine à l’intérieur des
édifices, restreindre l’accès des jeunes au tabac et augmenter le coût des
produits du tabac grâce aux taxes.
•
L’exécution des lois et politiques existantes.
•
Des interventions de cessation s’adressant aux adultes et aux jeunes.
•
Des interventions pour prévenir et réduire le fardeau des maladies chroniques
liées à l’usage du tabac.
•
La surveillance et l’évaluation pour améliorer les connaissances des meilleures
pratiques en lutte contre le tabagisme.
•
Des efforts de lutte contre le tabagisme coordonnés à niveaux multiples (p.ex.,
état ou province, collectivité et école).
•
Des activités administratives et de gestion qui coordonnent les efforts de lutte
contre le tabagisme dans les communautés et aux niveaux de l’état ou de la
province, ainsi qu’à d’autres juridictions plus importantes.
INCLURE DES INTERVENTIONS POUR LES JEUNES DANS DES PROGRAMMES
COMPLETS
Le choix d’implanter une intervention de cessation pour les jeunes est compliqué et peut
être influencé par plusieurs facteurs. L’impulsion de développer une telle intervention
peut provenir de diverses sources (p.ex., le système de justice pénale, des agences
étatiques, des groupes communautaires, les jeunes). Les décisions ne devraient se
- 10 -
prendre qu’une fois les services présentement offerts dans votre région évalués et la
façon que vos nouveaux services seront soutenus et intégrés.
En considérant s’il faut ou non offrir une intervention de cessation pour les jeunes,
déterminez d’abord si un programme de lutte contre le tabagisme complet existe déjà
dans votre région. S’il existe, évaluez comment votre intervention viendra rehausser ces
efforts. Si un programme complet n’existe pas, évaluez quelles interventions liées au
tabagisme doivent être créées ou améliorées et comment votre intervention contribuera
à offrir une approche plus complète de cessation (voir le chapitre 2).
L’IMPORTANCE DU MILIEU
Des politiques volontaires et de réglementation musclées qui découragent l’usage du
tabac et qui protègent les jeunes de la fumée secondaire sont essentielles pour aider les
jeunes à cesser de fumer. Le fait d’augmenter les taxes sur le tabac, ce faisant
augmentant le coût total, réduit le tabagisme chez les jeunes de façon significative.21
Les politiques de lieux publics sans fumée rendent l’usage du tabac moins socialement
acceptable, ce qui peut également prévenir et réduire l’usage du tabac chez les jeunes.
Dans les collectivités où de telles mesures ne sont pas en place, les personnes qui ont à
coeur la lutte contre le tabagisme devraient militer pour des changements de politique
qui serviront tous les membres de la communauté.
Le contremarketing peut également jouer un rôle important dans la réduction du
tabagisme chez les jeunes.21,22 Tel que déjà mentionné, les jeunes sont très sensibles à
l’influence des publicités de l’industrie du tabac. Les campagnes média de masse
peuvent contrer cet effet et aider à créer un milieu où l’usage du tabac est moins
acceptable, augmentant par le fait même la motivation de cesser. Même lorsque le
contremarketing vise à prévenir le tabagisme chez les jeunes, il peut également
encourager la cessation tabagique chez les jeunes en rendant la cessation plus
attrayante.
Examinez les ressources de cessation offerts aux adultes pour voir si les interventions
pour adultes pourraient être étendus aux jeunes.15 Un programme complet de lutte
contre le tabagisme inclut des interventions de cessation pour les adultes et pour les
jeunes et des liens vers des ressources de cessation (p.ex., des lignes de cessation
tabagique) peuvent être créés.
Un autre facteur d’importance est le milieu dans lequel l’intervention est offert. Par
exemple, une intervention livrée dans une école pourrait perdre de sa crédibilité si les
les professeurs fument sur le terrain de l’école (soit à l’intérieur ou à l’extérieur de
l’édifice). Pour contrer cet effet, on devrait établir et appliquer la politique d’écoles sans
fumée recommandée par le CDC.17
Références
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People: A Report of the Surgeon General. Atlanta: U.S. Department of Health and
Human Services, Centers for Disease Control and Prevention; 1994.
2. George H. Gallup International Institute. Teen-age Attitudes and Behaviors Concerning
Tobacco: Report of Findings. Princeton, NJ: George H. Gallup International Institute;
1992.
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4. Arday DR, Giovino GA, Schulman J, Nelson DE, Mowery P, Samet JM. Cigarette
smoking and self-reported health problems among US high school seniors, 1982–1989.
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5. Lynch BS, Bonnie RJ, editors. Growing Up Tobacco Free: Preventing Nicotine Addiction
in Children and Youths. Washington, DC: National Academy Press; 1994.
6. Santé Canada. Enquête de surveillance de l’usage du tabac au Canada. Résultats
annuels, 2002. En ligne au http://www.hc-sc.gc.ca/hecssesc/tabac/recherches/esutc/2002/annuel_supplementaires.html.
7. Centers for Disease Control and Prevention. Cigarette use among high school students
—United States, 1991–2003. Morbidity and Mortality Weekly Report 2004;53(23):499–
502.
8. Johnston LD, O’Malley PM, Bachman JG. Monitoring the Future National Results on
Adolescent Drug Use: Overview of Key Findings, 2001. Volume I: Secondary School
Students. Bethesda, MD: National Institute on Drug Abuse; 2002. NIH publication no. 025105.
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adolescents. Tobacco Control 2000;9:313–319.
10. American Academy of Pediatrics Committee on Substance Abuse. Tobacco’s toll:
implications for the pediatrician. Pediatrics 2001;107(4):794–798.
11. Chassin L, Presson CC, Sherman SJ, Edwards DA. The natural history of cigarette
smoking: predicting young-adult smoking outcomes from adolescent smoking patterns.
Health Psychology 1990;9(6):701–716.
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13. Centers for Disease Control and Prevention. Youth tobacco surveillance—United States,
2000. Morbidity and Mortality Weekly Report 2001;50(SS-4):30.
14. Balch GI. Exploring perceptions of smoking cessation among high school smokers: input
and feedback from focus groups. Preventive Medicine 1998;27(5 Pt 3):A55–A63.
15. U.S. Department of Health and Human Services. Healthy People 2010. Volume II. 2nd
edition. Washington, DC: U.S. Government Printing Office; 2000:27-12, 27-21.
16. Centers for Disease Control and Prevention. Best Practices for Comprehensive Tobacco
Control Programs. Atlanta: U.S. Department of Health and Human Services; 1999.
17. Centers for Disease Control and Prevention. Guidelines for school health programs to
prevent tobacco use and addiction. Morbidity and Mortality Weekly Report 1994;43(No.
RR-2).
18. Fiore MC, Bailey WC, Cohen SJ, et al. Treating Tobacco Use and Dependence. Clinical
Practice Guideline. Rockville, MD: U.S. Department of Health and Human Services,
Public Health Service; 2000.
19. McDonald P, Colwell B, Backinger CL, Husten C, Maule CO. Better practices for youth
tobacco cessation: evidence of review panel. American Journal of Health Behavior
2003;27(suppl 2):S144–S158.
20. Maule CO, Moyer CA, Lovato CY. Application of a better practices framework to review
youth tobacco use cessation. American Journal of Health Behavior 2003; 27(suppl
2):S132–S143.
21. Hopkins DP, Briss PA, Richard CJ, et al. and the Task Force for Community Preventive
Services. Reviews of evidence regarding interventions to reduce tobacco use and
exposure to environmental tobacco smoke. American Journal of Preventive Medicine
2001;20(2 suppl):16–66.
22. Farrelly MC, Davis KC, Yarsevich JM. Getting to the truth: assessing youths’ reaction to
the truthSM and “Think. Don’t Smoke” tobacco countermarketing campaigns. Legacy First
Look Report 9. Washington, DC: American Legacy Foundation; 2002.
- 12 -
EXEMPLE A-1
Comment un État a développé une ligne de cessation tabagique pour les
jeunes
Un ministère de santé d’un état américain de l’ouest établissait un
programme de prévention et lutte au tabagisme (PPLT) au milieu
des années 80 pour cibler la question des conséquences
néfastes de l’usage du tabac sur la santé. Avant 1990, les efforts
consentis en cessation tabagique chez les jeunes se limitaient à
des interventions pour adultes qu’on avait modifiées, offertes de
façon restreinte à un niveau local.
La force d’impulsion pour créer une nouvelle intervention de
cessation ciblant spécifiquement les jeunes est venue du tribunal
de la jeunesse, où on a constaté le besoin d’offrir une intervention
de diversion pour les mineurs accusés de possession de tabac.
L’état a développé une série de cours visant à aider les jeunes à
comprendre les conséquences physiologiques et légales de
l’usage du tabac et de leur offrir les outils nécessaires pour les aider
à réduire le montant de tabac consommé. L’intervention semblait
bien fonctionner, mais les données nécessaires pour prouver son
efficacité étaient insuffisantes.
Les exemples A et B
démontrent comment un
ministère de santé et un
conseil scolaire en milieu rural
ont choisi et implanté une
intervention de cessation
tabagique pour les jeunes.
Une version développée de l’intervention a été implantée dans
différents milieux, incluant des écoles et des communautés et une
évaluation a été planifiée et implantée. L’évaluation a permis de
conclure que l’intervention était efficace, mais ne rejoignait pas tous
les jeunes qui avaient besoin d’assistance pour arrêter de fumer.
L’intervention n’était offerte que dans les localités plus populeuses
de l’état et aux jeunes qui étaient déjà impliqués de près ou de loin
dans leur communauté scolaire ou le tribunal de la jeunesse. Un
grand nombre de jeunes n’avaient pas accès à l’intervention.
Au printemps de l’an 2000, le PPLT a reçu une part importante d’un
règlement lié au tabac que le ministère a mis en fiducie pour
implanter une intervention qui rejoindrait davantage de jeunes.
Grâce à cette somme, le ministère a pu concevoir une ligne de
cessation pour les jeunes à la grandeur de l’état.
- 13 -
EXEMPLE B-1
L’intervention de cessation d’une école secondaire en milieu rural
Un conseil scolaire d’un comté à population majoritairement rurale avait choisi de concentrer ses
efforts de lutte contre le tabagisme en prévention. Les responsables de l’école ont créé une
intervention d’éducation par les pairs qui permettait de former les jeunes de la sixième à la douzième
année pour offrir des interventions éducatives aux classes d’école primaire dans la région.
Cette approche continue à être d’une efficacité modeste pour sensibiliser les plus jeunes à l’usage du
tabac. Toutefois, les adolescents, les responsables d’école et d’autres au sein de la communauté ont
reconnu qu’on n’adressait ainsi qu’une facette de la problématique. En 1999, 42 % des jeunes de la 9e
à la 12e année avait rapporté avoir fumé au moins une fois au cours des 30 jours précédents, selon le
Youth Risk Behavior Surveillance System (Réseau de surveillance des facteurs de risque chez les
jeunes). De plus, 15,7 % des jeunes rapportaient avoir utilisé du tabac à chiquer ou à priser au moins
une fois au cours des 30 jours précédents. Même si le tabac était prohibé sur le terrain de l’école, les
jeunes fumaient et prisaient du tabac à l’école. Ceux qui étaient surpris risquaient une retenue ou
même une suspension.
L’idée de créer une intervention de cessation tabagique pour les jeunes, qu’on nomma éventuellement
Teens in Control, (les jeunes mènent la lutte) est venue de deux étudiants en retenue pour avoir
consommé du tabac. Ils voulaient cesser de consommer du tabac, mais ne savaient pas comment s’y
prendre ou quelles ressources leur étaient disponibles. Le professeur chargé de mener la retenue ce
jour-là a lancé la question au conseiller en orientation de l’école qui a posé la question au conseiller de
l’intervention de prévention de tabagisme de l’école. La question a été soulevée à la prochaine
rencontre du comité consultatif de l’intervention où siégeaient jeunes, parents, administrateurs
scolaires, professeurs et un représentant du ministère de la santé. Ils se sont entendus pour plancher
sur une intervention de cessation visant les jeunes.
- 14 -
2
Démarrer
Évaluer s’il faut ou non implanter une intervention et développer
une planification
En planifiant une intervention de cessation tabagique pour
les jeunes, vous devrez d’abord investir temps et énergie
pour développer un plan de mise en oeuvre et
d’évaluation, vous permettant d’atteindre vos buts et
d’utiliser vos ressources de façon efficace. Les chapitres
qui suivront offrent davantage de renseignements au sujet
du type d’intervention à considérer (chapitre 3), comment
planifier un processus d’évaluation (chapitre 3) et
comment mener des évaluations (chapitre 5).
Comprendre le rôle de votre organisation et les
besoins de votre collectivité
Avant de choisir un type d’intervention ou de développer
un plan de mise en oeuvre, vous devrez compléter ce qui
suit :
• Évaluer les programmes de prévention et de lutte
contre le tabagisme déjà en place dans la région
où vous désirez offrir des services (p.ex., une
école, collectivité, province ou état) et décider où il
faut mettre davantage d’efforts. Évaluer si d’autres
activités seraient plus bénéfiques encore. Essayer
de déterminer s’il existe des lacunes à combler
pour établir un programme de lutte contre le
tabagisme complet.
•
Ce chapitre vous aider à :
• Décider si votre
organisation peut ou
devrait supporter une
intervention pour
aider les jeunes à
cesser de fumer.
• Identifier les
éléments-clé à
considérer en
développant un plan
d’intervention.
• Comprendre
comment fixer des
buts réalistes pour
votre intervention.
• Comprendre
l’importance d’inclure
les intervenants dans
la planification
d’activités.
Décider de quelle façon votre organisation pourrait
être le plus efficace pour réduire le tabagisme. Si
vous croyez qu’une intervention de cessation
tabagique pour les jeunes est le meilleur choix,
évaluez si votre organisation est prête à supporter
cette intervention et de quelle façon elle s’agencera
aux autres interventions et services offerts par
votre organisation. Examinez le rôle de votre
organisation et sa crédibilité dans votre collectivité
desservie. Vous aurez davantage de chances de
- 15 -
réussir si vous avez le soutien de toute votre
organisation et de la communauté que vous servez.
•
Évaluez si votre organisation est capable d’implanter une intervention de
cessation tabagique pour les jeunes qui répond aux besoins de votre collectivité.
Si votre organisation manque de moyens, étudiez la possibilité de vous joindre à
un autre groupe ou de soutenir des initiatives déjà en place.
•
Estimez les besoins des jeunes que vous appuyez et l’habileté de votre
organisation de bien les servir. La figure 3 consiste en une liste appelée Évaluer
les besoins de votre communauté et les capacités de votre organisation qui peut
servir à établir un profil de la population cible. Il ne sera pas nécessaire pour
chaque organisation de diriger une évaluation formelle des besoins avant de
choisir et implanter une intervention de cessation tabagique pour les jeunes. Par
contre, chaque groupe devrait prendre le temps d’aborder ces questions afin
d’assurer que l’implantation d’une intervention est la meilleure approche et que
l’intervention choisie est appropriée.
Même si vous avez déjà décidé d’implanter une intervention de cessation tabagique
pour les jeunes, la liste d’évaluation vous aidera à développer un plan de mise en
œuvre. D’autres étapes recommandées incluent :
•
Fixer des buts réalistes, incluant des attentes spécifiques sur la façon que
l’intervention sera menée (p.ex., quelle méthode sera élaborée et mise en place
pour la mener, le personnel qui devra y travailler, comment on recrutera les
jeunes, quel niveau d’efficacité est attendu).
•
Choisir le meilleur type d’intervention (voir le chapitre 3) selon les ressources de
votre programme et les besoins de la population cible. Vous pouvez choisir une
intervention existante ou en développer une avec l’aide de chercheurs ou
d’autres experts.
•
Recruter et former du personnel pour mener l’intervention. Si vous désirez que le
personnel participe à la planification, recrutez-les en avance. Développez un plan
de mise en œuvre qui tient compte des questions comme l’accessibilité pour les
jeunes, les stratégies de recrutement et la pertinence culturelle du matériel
d’intervention. Anticipez les défis potentiels et dressez, autant que possible, des
solutions de rechange.
•
Engagez l’appui d’experts en évaluation, si possible, pour identifier les
indicateurs de suivi du progrès et des résultats de l’intervention. S’il n’y a pas
d’experts en évaluation dans votre région, préparez-vous à mener les activités
d’évaluation de base vous-même (voir le chapitre 5). La qualité et la cohérence
avec lesquelles l’intervention est menée sont souvent aussi importantes que sa
composition et les résultats. Il faut d’abord récolter des informations de base sur
les jeunes fumeurs que vous désirez aider.
•
Entreprendre l’implantation, le monitoring et l’évaluation de l’intervention.
- 16 -
FIGURE 3. Évaluer les besoins de votre communauté et les capacités de votre
organisation
Pour évaluer les besoins des jeunes que vous planifiez aider et l’habilité de votre organisation de le faire, considérez les
questions suivantes.
Profil du groupe cible
• Nombre de jeunes qui
participeraient à l’intervention de
cessation.
• Leur âge et niveau scolaire.
• Types et montant de tabac
consommé.
• Habitudes de consommation
tabagiques significatives (p.ex.,
usage en certaines situations
sociales ou lieux, âge typique où
l’usage commence).
• Facteurs physiques qui peuvent
influencer l’usage et la cessation
tabagique (p.ex., états
pathologiques, activités sportives,
grossesse).
• Facteurs affectifs et
psychologiques qui peuvent
influencer l’usage et la cessation
tabagique (p.ex., dépression,
angoisse sociale, violence ou jeune
qui prend des risques).
• D’autres toxicomanies.
• Implication dans les activité
académiques, réussite scolaire et
niveau d’alphabétisation.
• Milieu social (p.ex., groupe de
pairs, affiliations religieuses) ou
différences culturelles qui peuvent
influencer l’usage et la cessation
tabagique.
• Statut fumeur/non-fumeur de ceux
qui habitent avec le groupe cible.
• D’autres milieux familiaux qui
peuvent influencer l’usage et la
cessation tabagique (p.ex., la
présence/absence de parents,
relations avec frères et sœurs, statut
socio-économique, accès aux soins
de santé, attentes familiales par
rapport au comportement du jeune,
toxicomanie ou maladie mentale
dans la famille).
• Intérêt ou motivation apparente de
cessation chez les jeunes et leur
volonté de participer à des services
ou interventions de soutien.
• Avoir participé ou participer à du
counseling tabagique, des mesures
disciplinaires ou activités qui visent à
changer le comportement.
• Avoir participé ou participer à du
counseling ou d’autres interventions
thérapeutiques non liés au
tabagisme.
• Participer ou avoir participé à des
activités parascolaires ou autres
loisirs organisés.
• Segments de la population cible
qui peuvent être difficiles d’accès
(p.ex., décrocheurs, jeunes en
milieu rural).
Contexte communautaire /
Facteurs du milieu
•Soutien ou demande exigé par la
communauté (p.ex., parents,
administrateurs scolaires,
professionnels de la santé) pour
des services de cessation pour les
jeunes.
• Soutien ou demande exigé pour
d’autres services, comparé au
soutien ou demande pour des
services de cessation.
• Activités et interventions
communautaires qui appuient les
messages de cessation tabagique
(p.ex., programmes de prévention,
campagnes médias, hausse de prix
des produits du tabac).
• Politiques de tabagisme déjà en
place dans la communauté (p.ex.,
restrictions d’accès des jeunes aux
produits du tabac, usage du tabac
en lieux publics ou publicités sur le
tabac) et leur degré d’application.
• Messages pro-tabac auxquels les
jeunes sont exposés (p.ex.,
événements parrainés par
l’industrie du tabac, publicités en
magasin, magazines et autres lieux
publics).
• Acceptation sociale du tabac
dans la communauté et facteurs
pouvant mener à une résistance
aux activités de cessation (p.ex.,
économie locale s’appuyant sur la
production du tabac, normes
culturelles touchant le tabac).
• Opportunités d’intervenir dans la
communauté pour mousser l’intérêt
dans la cessation tabagique chez
les jeunes (de la part de jeunes
fumeurs et autres membres de la
communauté).
Organisme parrain / Profil de
l’organisation
• Priorité accordée à la lutte contre
le tabac, à la prévention et
traitement de toxicomanies et à la
santé et au bien-être des jeunes à
l’intérieur du mandat et des
activités de l’agence ou
organisation qui parraine.
• Leaders dans l’organisation ayant
soutenu des activités de cessation
tabagique pour les jeunes.
• Des interventions ou services
déjà parrainés par l’organisation
qui pourrait soit compétitioner ou
appuyer les messages de
l’intervention de cessation au sujet
du tabac.
• Niveau de soutien pour
l’intervention (p.ex., fonds,
services, matériaux) et
mécanismes pour financer le
soutien (p.ex., grâce à de
nouvelles sources de revenu, des
partenariats, réaffectation des
fonds).
• Autres agences ou organisations
menant des activités de cessation
ou des services pour adolescents
qui pourraient s’intéresser à former
un partenariat ou à ajouter la
cessation tabagique pour les
jeunes aux services déjà offerts.
• Estimation des coûts potentiels
pour l’organisation, incluant le
personnel, les ressources
matérielles et les activités visant le
recrutement des jeunes et
l’encouragement de profiter
pleinement des services. Estimer si
les bienfaits pour les jeunes
justifient les coûts.
• Lapse de temps durant lequel les
ressources pour soutenir
l’intervention sont garanties (p.ex.,
1 année scolaire, 3 années
fiscales).
• Crédibilité de l’agence ou
organisation comme source
d’information chez les jeunes qui
pourraient profiter de l’intervention
de cessation et chez la
communauté en général.
• But organisationnel pour
l’intervention (p.ex., assurer que
les jeunes de la communauté aient
accès à un programme de
cessation efficace, offrir un
programme qui aidera 20 % des
jeunes fumeurs à cesser au cours
de l’année qui vient).
- 17 -
Votre plan de mise en oeuvre
En identifiant clairement votre public cible, les forces et faiblesses de votre organisation
et les renforcements et les barrières de l’implantation d’une intervention dans votre
communauté, vous pourrez mener une meilleure intervention. À la figure 4, on présente
les éléments-clés d’un plan de mise en oeuvre qui vous guidera au cours de votre
planification. L’information récoltée à l’aide de la liste d’évaluation précédente (figure 3)
vous sera également utile à ce stade-ci.
Malgré que les éléments-clés donnés dans la figure 4 doivent être pris en compte durant
le processus de planification, leur compréhension pourrait s’améliorer une fois votre
intervention en place. Votre intervention est dynamique et évoluera avec le temps en
s’adaptant à son milieu. Une réévaluation continue des éléments-clés est
recommandée.
FIXER DES BUTS RÉALISTES
On devrait évoquer la cessation comme un processus plutôt qu’un événement unique.
L’abstinence soutenue du tabac peut être difficile pour certains et d’autres non,
indépendamment de leur motivation apparente ou rapportée de cessation. Des défis
uniques attendent les jeunes fumeurs (p.ex., les perceptions que les jeunes fumeurs
sont indépendants, matures ou « cool ») ajoutent à la complexité de la chose.
Typiquement, plus l’intervention est intense, plus le taux de succès est élevé.1 Par
contre, les interventions intensives exigent normalement un important investissement de
ressources, soit un investissement qui pourrait ne pas être approprié étant donné les
capacités de votre organisation et les limites actuelles dans les meilleures pratiques
liées à la cessation tabagique chez les jeunes.
Pensez-y attentivement en dressant les buts visés par votre intervention. Espérez-vous
motiver autant de jeunes fumeurs que possible à arrêter? Ou d’offrir le plus de soutien
que possible à ceux qui sont déjà décidés d’arrêter? En sélectionnant et en planifiant
une intervention, tentez d’atteindre un équilibre entre sa portée (c.-à-d. le nombre de
jeunes touchés par le message de cessation) et son intensité (c.-à-d. le temps accordé
au traitement, le type d’interaction et les services de soutien offerts). Par exemple, si
une intervention de faible intensité atteint un taux de cessation de seulement 1 % ou
2 %, mais qu’elle rejoint 100 000 jeunes, 1 000 à 2 000 jeunes auront arrêté de fumer.
Cette intervention aura un plus grand impact qu’une intervention dont le taux de
cessation atteint 20 %, mais qui ne rejoint que 50 personnes. Visez la cible d’offrir
l’intervention la plus intensive possible qui rejoint le plus grand nombre de jeunes
possibles selon les ressources disponibles.
Quelle que soit l’approche choisie, la plupart des participants ne risquent pas de réussir
lors de leur première tentative. Planifiez de réengager les participants ou tentez une
approche différente s’ils se remettent à fumer pendant ou après l’intervention. Cette
planification devrait inclure des idées sur comment augmenter la motivation et
l’engagement envers arrêter de fumer.
- 18 -
FIGURE 4. Composantes clés d’un plan d’intervention
Plusieurs éléments doivent être pris en compte en planifiant votre intervention. La collecte de
renseignements sur les éléments-clés donnés dans cette liste vous guidera tout au long de ce
processus.
• Nombre de jeunes
pouvant bénéficier de
services ou interventions de
cessation tabagique, ainsi
que le nombre de jeunes
ayant exprimé de l’intérêt
dans le service ou une
volonté d’y participer.
• Taux de cessation attendu
et autres avantages
potentiels (p.ex.,
améliorations dans l’état de
santé).
• Temps donné pour
développer et implanter une
intervention et la période
durant laquelle elle peut être
menée.
• Budget disponible.
• Milieux (p.ex. classes du
secondaire) ou moyens
(p.ex., par téléphone) par
lesquelles les interventions
peuvent être menées.
• Moyens par lesquelles les
jeunes peuvent prendre
connaissance de
l’intervention.
• Coûts liés aux milieux et
moyens utilisés pour mener
ou publiciser l’intervention
(p.ex. location de local, offrir
du financement additionnel
aux services de soutien
téléphonique déjà
existants).
• Moyens par lesquels les
jeunes peuvent avoir accès
à l’intervention (p.ex.,
périodes libres, transport
vers lieux à l’extérieur de
l’école, grande distribution
du numéros des lignes
téléphoniques de cessation,
publicités lors de
programmes de radio et de
télé visant les jeunes).
• Sources de références
(p.ex., généralistes,
professeurs) vers
l’intervention et déterminer
si la participation est
volontaire ou obligatoire.
• Personnes pouvant
soutenir les jeunes lors de
leur tentative de cessation
(p.ex., pairs, membres de la
famille, leaders
communautaires,
conseillers formés).
• Stratégies pour réinscrire
les jeunes ayant quitté
l’intervention (p.ex.,
réinscription, référence vers
une intervention plus
compatible).
• Sources pour recruter des
animateurs ou conseillers
s’ils ne font pas déjà partie
de l’organisation ou façons
d’accéder aux services
d’autres organisations.
• Sources de financement
ou ressources (incluant du
temps) pour assurer que les
animateurs et conseillers (si
requis) sont formés pour
l’intervention et pour des
sujets touchant le
développement et
comportement des jeunes.
• Effectifs pour membres du
personnel, si requis.
• Indicateurs de crédibilité
des animateurs pour la
population cible (p.ex.,
certification, expérience).
• Moyens d’offrir une
supervision continue du
personnel, des animateurs
et/ou conseillers (incluant le
soutien par les pairs, s’il
s’applique).
• Matériel imprimé (p.ex.,
fiches d’exercices, jeux,
brochures) nécessaire et
façon de l’obtenir ou le
créer.
• Autre matériel requis et
sources pour l’obtenir.
• Coûts liés aux matériaux
et équipement.
• Moyens de garder les
coûts minimes sans
compromettre l’intégrité ou
l’efficacité de l’intervention
(p.ex., trouver du matériel et
ou des services donnés,
créer un lien vers des
services de cessation
existants).
• Moyens par lesquels
l’intervention sera évaluée
pour déterminer si elle est
implantée et menée comme
elle était prévue..
Si vous choisissez une intervention existante qui a déjà été évaluée, vous devriez avoir
une idée du taux de succès à espérer. Examinez toutefois comment l’évaluation a été
menée et souvenez-vous que les résultats peuvent différer selon le milieu et la
population. Les taux de succès peuvent même varier lorsque les mêmes intervenants
offrent la même intervention de la même manière. Les études d’évaluation sont souvent
menées sous des conditions idéales et contrôlées qui ne peuvent se reproduire dans
- 19 -
d’autres milieux. Avant de choisir de dupliquer une intervention existante, tenez compte
des caractéristiques de la population ayant participé à l’évaluation et comment les
données d’évaluation ont été récoltées (voir le chapitre 5 pour en savoir plus sur
comment déterminer la qualité d’une évaluation).
INCLURE LES INTERVENANTS
Afin d’éviter des problèmes plus tard, incluez les intervenants tôt dans la partie. Parmi
les intervenants possibles : les dirigeants de votre organisation, ceux qui travaillent
directement avec les jeunes et les jeunes gens qui forment votre population cible. Ces
parties intéressées peuvent vous aider à planifier votre intervention. Commencez par
voir avec eux les composantes d’un programme complet de lutte contre le tabac.
Expliquez-leur les limites des interventions existantes de cessation tabagique pour les
jeunes et les options disponibles (p.ex., élargir les services existants, comme les lignes
de cessation, pour inclure les jeunes, élargir les campagnes médias, promouvoir les
initiatives stratégiques, implanter des interventions de cessation pour les jeunes).
Connaissez et démontrez le rôle important que votre organisation peut jouer dans les
différentes options. Présentez les avantages potentiels pour les jeunes et la
communauté en générale, selon les coûts projetés pour l’organisation ou la
communauté, des différentes options. Si le coût dépasse les ressources disponibles,
établissez le bien-fondé de partenariats qui allégeront le fardeau financier.
Lorsque vous travaillez avec des intervenants, prenez le temps d’identifier et prioriser
leurs besoins et attentes. Un milieu participatif comme un groupe de travail de
planification est recommandé. Un plan stratégique créé par un tel groupe peut offrir des
balises pour l’intervention même, comme pour les activités de surveillance et
d’évaluation.
Différents intervenants auront différentes questions au sujet de l’intervention.
Demandez-leur quel genre d’information ils ont besoin au début du processus de
planification. Certains intervenants voudront peut-être savoir combien l’intervention
coûtera par participant. D’autres s’intéresseront davantage à la satisfaction du
participant par rapport à l’intervention et leur perception de l’organisation.
RECRUTER DES JEUNES
Une fois les intervenants impliqués dans le processus et l’intervention choisie, présentez
votre intervention à la communauté – surtout aux jeunes fumeurs qui pourraient vouloir
arrêter. Assurez-vous qu’ils sachent que le service est offert et quels sont ses éléments
et avantages-clés. Parmi les conseils pour recruter les jeunes :
•
D’après l’idée que vous vous faites de votre population cible, dressez une
stratégie de recrutement alléchante. Utilisez l’information recueillie lors
d’évaluations passées, mais préparez-vous à réévaluer et réviser votre profil
avec le temps.
•
Placez l’emphase sur le fait que votre intervention rendra la cessation plus facile.
Plusieurs jeunes s’attendent à cesser sans aide et pourraient ne pas avoir pensé
à demander de l’aide.
•
Utilisez les réseaux sociaux existants (p.ex., clubs, équipes sportives,
interventions de la justice pénale, écoles) pour faire connaître votre intervention
des jeunes. Faites appel à plusieurs réseaux pour rejoindre votre groupe cible.
- 20 -
•
Pensez à offrir des primes incitatives (p.ex., prix, collations) pour encourager la
participation. Si les incitatifs n’augmentent pas les taux de cessation, elles
peuvent améliorer les taux de recrutement et de rétention. Des items
promotionnels (p.ex., t-shirts, bouteilles d’eau) liés à l’intervention peuvent offrir
un incitatif qui communique également des renseignements de base au sujet de
l’intervention. La décision d’offrir ou non des incitatifs dépendra de vos
ressources et du type d’intervention offerte.
•
Faites appel à plusieurs médias (p.ex., sites web, vidéos, brochures, publicités
dans les journaux, posters, annonces dans les écoles) et à plusieurs types de
présentation (p.ex., présentations en classe par des membres du personnel ou
par des étudiants, kiosque d’information à l’école ou lors d’événements
communautaires).
•
Impliquez les jeunes dans le recrutement. Les pairs peuvent souvent encourager
les jeunes à s’impliquer là où ceux perçus comme des symboles d’autorité n’y
arriveraient pas. Les leaders non-traditionnels et les jeunes ayant réussi à arrêter
de fumer peuvent être des recruteurs persuasifs. Les jeunes peuvent également
vous dire quelles stratégies seraient les plus efficaces auprès de leurs pairs.
PLANIFIER L’ÉVALUATION
Développez un plan d’évaluation dans le cadre de votre processus de planification.
L’évaluation ne débute pas lorsque l’intervention est terminée; c’est un processus
continu qui vise à suivre de près une panoplie d’éléments qui pourraient influencer les
résultats de votre intervention. Commencez à planifier l’évaluation dès que vous aurez
choisi le type d’intervention voulu. Pour déterminer si votre intervention atteint ses buts,
votre plan d’évaluation devrait inclure : 1) quelles informations sont recueillies, 2) qui
fournit l’information, 3) combien souvent et à quelle intervalle on recueillera les
informations et 4) à quoi sert ces informations. (voir le chapitre 5 pour en savoir plus).
Le plan d’évaluation devrait également clairement définir sa terminologie. Si
« cessation » est le résultat le plus important d’une intervention de cessation, vous
devrez lui donner une définition spécifique (p.ex., ne pas fumer pendant 24 heures, 7
jours, 30 jours ou 6 mois) et un moment spécifique où la cessation sera évaluée (p.ex., 6
mois ou 1 an après la date de cessation). Des actions secondaires, que l’on doit aussi
définir, peuvent être évaluées, comme le nombre de cigarettes fumées au cours d’une
période spécifique, la motivation pour cesser, l’auto-éfficacité pour cesser et le nombre
et durée des tentatives de cessation.
D’AUTRES TÂCHES DE PLANIFICATION
Votre plan de mise en oeuvre devrait clairement identifier qui se chargera des activités
d’intervention et à quel endroit elles seront menées.
Recrutez, formez et supervisez les membres du personnel qui comprennent les jeunes
et peuvent travailler avec eux de façon compétente. Selon la nature de votre
intervention, vous pourrez recruter du personnel dans des universités, organismes de
santé ou de consultation ou encore au sein de votre école ou organisation. Assurezvous que les membres du personnel qui travaillent auprès des jeunes ont la confiance
des jeunes eux-mêmes, de l’organisation et de la communauté. Offrez-leur un soutien
constant et la supervision appropriée.
- 21 -
Les fournisseurs d’intervention peuvent inclure les pairs, les professeurs, les leaders
communautaires, des animateurs formés, des travailleurs de la santé et d’autres avec
lesquels les jeunes entretiennent une relation positive et basée sur la confiance. Tous
les fournisseurs doivent comprendre les besoins et perspectives du groupe de jeune
avec qui ils travailleront.
Identifiez les lieux physiques (p.ex., bureaux de pédiatres, écoles, centre récréatifs
communautaires) où l’intervention peut être menée, ainsi que les voies spécifiques
(p.ex., par téléphone, par des sessions individuelles ou en groupe) qui serviront à
relayer l’information. Pour produire du matériel imprimé, vous aurez peut-être besoin de
faire appel à un graphiste, un logiciel de mise en page ou une imprimante. Si vous
envisagez utiliser l’Internet ou d’autres ressources informatiques, vous aurez peut-être
besoin de soutien technique additionnel.
Références
1. Balch GI. Exploring perceptions of smoking cessation among high school smokers: input
and feedback from focus groups. Preventive Medicine 1998;27(5 Pt 3):A55–63.
2. 2. Fiore MC, Bailey WC, Cohen SJ, et al. Treating Tobacco Use and Dependence.
Clinical Practice Guideline. Rockville, MD: U.S. Department of Health and Human
Services, Public Health Service; 2000.
- 22 -
EXEMPLE A-2
Comment un État a développé une ligne de cessation tabagique pour les
jeunes
Dans le cadre de son programme de prévention et lutte au
tabagisme (PPLT), un ministère de santé d’un état de l’ouest
américain a décidé de créer une ligne de soutien à la cessation
tabagique pour les jeunes à la grandeur de l’état. Les
responsables du programme savaient qu’ils devaient créer un
programme qui pourrait rejoindre les jeunes qui n’étaient pas
desservis par les services existants. Une fois qu’ils ont eu
déterminé que la ligne de cessation était le meilleur moyen de
répondre à ce besoin, la plupart de leurs tâches de planification
ciblaient les provisions spécifiques nécessaires au bon
déroulement de cette intervention. Un comité consultatif a été
établi pour surveiller toutes les activités du PPLT.
Les exemples A et B démontrent
comment un ministère de santé
et un conseil scolaire en milieu
rural ont choisi et implanté une
intervention de cessation
tabagique pour les jeunes.
Le personnel du PPLT a d’abord tenté de prédire le volume d’appels
reçus par la ligne de cessation afin d’y accorder un budget adéquat.
Ils ont tenu compte de facteurs comme le nombre total
d’adolescents fumeurs dans l’état et le pourcentage moyen de
fumeurs d’autres groupes de population qui font appel aux services
d’une ligne de cessation. Ils ont consulté d’autres opérateurs de
lignes de cessation et des agences gouvernementales.
Ensuite, le personnel a travaillé de concert avec l’entreprise
médiatique contractuelle de l’état pour créer une stratégie marketing
globale incluant des publicités pour radio et télévision et des
approches marketing par les pairs. Le personnel a également
travaillé de concert avec l’avocat du ministère de la santé sur les
questions de consentement parental. Suivant deux lois de l’état,
l’avocat a conclu le consentement parental n’était pas requis
puisqu’on ne prescrivait aucun médicament, on n’offrait aucune
consultation médicale directe et on n’abordait pas de questions
controversées comme la planification familiale ou la sexualité.
L’avocat a également participé à la mise en place d’un protocole
approprié pour répondre aux situations et questions pouvant se
présenter qui dépassaient les cadres de la ligne de cessation (p.ex.,
un cas d’abus ou des menaces de suicide).
- 23 -
EXEMPLE B-2
L’intervention de cessation d’une école secondaire en milieu rural
En réponse aux inquiétudes des étudiants, un conseil scolaire d’un comté majoritairement rural a
décidé d’élargir son intervention de prévention du tabac pour inclure une composante de cessation.
Initialement, les membres du comité conseil de l’intervention ont voulu cibler tous les adolescents du
comté qui fumaient ou qui chiquaient du tabac. Ils ont évalué les ressources nécessaires pour cibler
un groupe qui pouvait devenir très important et ont plutôt décidé de cibler un public primaire plus
restreint. Ils ont choisi les étudiants du secondaire (de la 9e à la 12e année). Si jamais l’intervention
était requise au niveau d’élèves plus jeunes, ils élargiraient l’intervention pour inclure les étudiants de
l’école intermédiaire (de la 6e à la 8e année) pour évaluer comment l’intervention était reçue.
Le corps professoral qui parrainait l’intervention de prévention, Teens Against Tobacco Use (TATU), a
suggéré qu’un membre du personnel du secondaire spécifique soit recruté pour mener la nouvelle
intervention de cessation. Le promoteur a également recommandé qu’un ou deux autres membres du
personnel soient formés comme suppléants.
Le comité consultatif a ensuite discuté un budget potentiel et le type de coûts associés à une
intervention de cessation. Afin d’aider à recruter et retenir des membres du personnel et des parents
bénévoles comme animateurs, le comité consultatif a décidé d’offrir une petite allocation. D’autres
fonds seraient nécessaires pour la formation, le matériel et les consommations. TATU a offert 250 $
comme fonds de démarrage, ayant conclu que le nouveau groupe de cessation demanderait des
fonds ailleurs (p.ex., le conseil scolaire, la santé publique, l’intervention de lutte au tabac de l’état,
fondations et œuvres caritatifs locaux).
Le comité consultatif a également décidé de créer un groupe de travail sur la cessation tabagique qui
inclurait d’autres intervenants, notamment des jeunes fumeurs. Les deux étudiants qui avaient
demandé qu’on crée une intervention de cessation ont été invités à participer. D’autres nouveaux
participants incluaient un professionnel de la santé de la communauté et un représentant d’une
agence locale de services sociaux qui voulait travailler auprès de jeunes plus à risque.
Le groupe de travail a mené une évaluation des besoins pour mieux définir ses objectifs. Des données
du Youth Risk Behavior Surveillance System (Réseau de surveillance des facteurs de risque chez les
jeunes) montraient un taux de tabagisme de 42 % chez les adolescents de l’état. Au cours de la
dernière année, 163 des 800 étudiants de l’école secondaire avaient reçus des retenus ou été
suspendus pour cause de tabagisme.
Selon ces données, le groupe a dressé les objectifs suivants pour son intervention.
•
Réduire l’incidence de tabagisme chez les étudiants du secondaire du comté de 15 %.
•
Créer une intervention alternative pour les étudiants ayant reçu des retenus ou été suspendus
pour cause de tabagisme qui encouragerait davantage de jeunes fumeurs à cesser de fumer.
•
Réduire du tiers le nombre d’étudiants recevant des retenus pour cause de tabagisme.
Le comité consultatif a décidé que cette nouvelle intervention de cessation devrait rester intimement
liée aux activités de la plus vaste intervention de prévention. Les membres du conseil ont reconnu que
si les services de cessation étaient nécessaires, la prévention et les politiques seraient plus aptes à
changer la pensée liée au tabac dans la région. Le fait d’unir les efforts de prévention et de cessation
pourrait également faciliter la chasse aux subventions.
- 24 -
3
Choisir une intervention de cessation
pour les jeunes
Si la recherche est suffisante pour soutenir des interventions
spécifiques de cessation tabagique pour les adultes,1 nous
savons peu de choses sur comment réellement aider les jeunes
à cesser de fumer. Les preuves manquantes par rapport à la
cessation tabagique chez les jeunes suggèrent que certaines
approches ne sont pas efficaces ou appropriées (p.ex., la
privation sensorielle, l’usage de la peur seule). Les approches
les plus prometteuses sont celles qui incluent des composantes
cognitivo-comportementales, qui tentent de changer le
processus de pensée et les comportements du fumeur.
D’autres recherches sont nécessaires avant de déterminer
quelles approches sont les plus efficaces et de quelle façon on
devrait les offrir. Les interventions spécifiques ne peuvent
toujours pas être proposées. À la place, les interventions de
cessation tabagique pour les jeunes ne devraient être offertes
que dans le contexte d’un programme de cessation tabagique
global, qui est le plus propice pour créer un milieu favorable à la
cessation. Toutes les interventions doivent être soigneusement
évaluées.
Ce chapitre vous aidera à :
• Décider quel type
d’intervention de cessation
tabagique servira le mieux votre
groupe cible de jeunes.
• Comprendre les différentes
méthodes utilisées pour livrer
les interventions aux jeunes.
• Comprendre quelles
populations spécifiques puissent
le plus et le moins profiter d’une
méthode de livraison de
cessation spécifique.
• Reconnaître les composantes
de bases d’interventions
cognitivo-comportementales,
que l’on considère prometteuses
dans le cadre de la cessation
tabagique chez les jeunes.
En absence de données scientifiques spécifiques pour choisir la
meilleure intervention, cette publication offre des suggestions
pratiques basées sur l’expérience professionnelle des membres
du groupe consultatif spécial.
Des conseils pour choisir une intervention
Si vous prenez en considération une intervention existante à
laquelle vous avez déjà accès ou une intervention clé en main
qui est offerte par une autre organisation, assurez-vous d’avoir
une description claire et complète de l’intervention au complet.
L’information suivante vous aidera à évaluer l’intervention :
•
Buts, objectifs et résultats visés par l’intervention.
•
Contenu de l’intervention, incluant un programme d’apprentissage, s’il s’applique.
- 25 -
•
Un protocole de mise en oeuvre.
•
Stratégies de recrutement.
•
Manuels de formation.
•
Exemples de matériel pour les participants.
•
Outils et résultats d’évaluation.
Avant de choisir une intervention, attendez-vous à voir des preuves de son efficacité.
Même si une intervention n’a pas été formellement ou bien évaluée, vous pourriez
décider de l’implanter quand même à l’essai. Si c’est le cas, vous devriez mener votre
propre évaluation rigoureuse pour déterminer si l’intervention est efficace dans votre
communauté. Le chapitre 5 décrit le type de données d’évaluation que les réalisateurs
de l’intervention devraient vous fournir.
Si vous décidez d’implanter une intervention existante, assurez-vous que ces
instructions sont claires et que le protocole d’implantation est flexible. Vous devrez
clairement comprendre les étapes nécessaires à l’implantation efficace de l’intervention.
Puisqu’une intervention existante ne risque pas d’être parfaitement ajustée à votre
population, la flexibilité est essentielle. Le chapitre 4 offre des conseils pour vous aider à
adapter l’intervention existante, qu’elle soit clé en main ou bien tout autre intervention à
laquelle vous avez accès, pour répondre aux besoins de votre population cible. Le
chapitre 5 vous renseignera sur comment adapter des interventions existantes aux
capacités de votre organisation. Par contre, puisque des changements protocolaires
peuvent altérer l’efficacité de votre intervention, une évaluation rigoureuse est
essentielle.
Cherchez une intervention développée et testée auprès de jeunes dont le contexte
culturel, du développement et éducatif sont similaires à la population que vous voulez
servir. Informez-vous à savoir si les réalisateurs de l’intervention offriront de l’assistance
technique pour vous aider à adapter votre intervention à votre population cible.
Cherchez une intervention qui fait appel à une approche cognitivo-comportementale, qui
tente de changer le processus de pensée et les comportements qu’il influence (voir la
page 34 pour en savoir plus sur cette approche). Le comité chargé d’évaluer la preuve
qui a participé à cette publication a trouvé que les interventions faisant appel à ces
principes sont prometteuses pour la cessation tabagique chez les jeunes.
Des moyens de mener une intervention de cessation
Une fois vous aurez décidé quel type d’intervention utiliser, vous devrez décider
comment la livre, étant donné les ressources et capacités de votre organisation et les
besoins de votre population cible.
La figure 5 décrit les méthodes les plus courantes de livrer les interventions de cessation
tabagique et indique lesquelles doivent être considérées pour les jeunes. La
présentation de cette information n’indique pas un appui d’une méthode plutôt qu’une
autre. Si la plupart de ces approches se sont montrées efficaces chez les adultes, les
preuves et la rigueur scientifique sont manquantes pour déterminer leur efficacité chez
- 26 -
les jeunes. Les jeunes ont des besoins et des préférences uniques, et une intervention
efficace chez les adultes sera probablement reçue différemment par les jeunes.
FIGURE 5. Méthodes courantes pour mener des interventions de cessation tabagique et
comment elles s’adaptent à divers buts pour les jeunes
BUTS DE L’INTERVENTION
LES INTERVENTIONS À
CONSIDÉRER POUR ATTEINDRE
VOS OBJECTIFS
LES INTERVENTIONS LES MOINS
APTES À L’ATTEINTE DE VOS
OBJECTIFS
Capter un large public
Interventions brèves
Counseling par téléphone
Autonome, non interactif
Autonome, par ordinateur
Counseling par téléphone
Autonome, non interactif
Autonome, par ordinateur
Counseling face à face
Counseling face à face
Autonome, non interactif
Autonome, par ordinateur
Counseling par téléphone
Interventions brèves en milieu
clinique
Counseling face à face
Counseling par téléphone
Autonome, non interactif
Autonome, par ordinateur
Counseling face à face
Counseling de groupe
Autonome, non interactif
Autonome, par ordinateur
Interventions brèves
Autonome, non interactif
Joindre les jeunes difficiles
ayant difficilement accès aux
services (p.ex., isolement
géographique, manque d’accès
au transport ou de temps)
Aider les jeunes ayant de
sérieuses comorbidités
psychologiques et/ou physiques
(p.ex., dépression, toxicomanie,
asthme, troubles alimentaires).
Aider les jeunes ayant des
troubles de santé liés au
tabagisme
Joindre les jeunes n’ayant pas
régulièrement accès à des soins
de santé
Aider les jeunes ayant besoin
de soutien intensif
Aider les jeunes ayant besoin
d’interventions plus ciblées ou
individualisées
Joindre les jeunes qui font déjà
partie d’un groupe ou d’une
communauté ciblée (p.ex.,
école, groupe de jeunes)
Aider les jeunes qui veulent être
soutenus par ou interagir avec
leurs pairs
Aider les jeunes qui préfèrent
des interactions en seul à seul
Joindre les jeunes qui veulent
de l’aide mais qui désirent rester
anonymes
Aider les jeunes qui sont
motivés d’eux-mêmes et savent
où ils veulent en arriver
Aider les jeunes peu motivés à
cesser
Aider les jeunes qui sont à l’aise
et ont accès aux ordinateurs
Aider les jeunes à faible degré
d’alphabétisation
Counseling face à face
Autonome, par ordinateur
Counseling par téléphone
Counseling de groupe
Counseling face à face
Interventions brèves en milieu
clinique
Counseling de groupe
Autonome, non interactif
Autonome, par ordinateur
Counseling face à face
Counseling par téléphone
Autonome, non interactif
Autonome, par ordinateur
Counseling par téléphone
Autonome, non interactif
Autonome, par ordinateur
Counseling par téléphone
Interventions brèves faisant
appel aux techniques
motivationnelles
Autonome, par ordinateur
Counseling de groupe
Counseling par téléphone
Counseling face à face
Counseling de groupe
Autonome, non interactif
Autonome, par ordinateur
Counseling face à face
Counseling de groupe
Autonome, non interactif
Autonome, par ordinateur
- 27 -
INTERVENTIONS BRÈVES
Durant une intervention brève, un professionnel de la santé ou un autre fournisseur
formé (p.ex., un professeur, un responsable de l’application de la loi) identifie les
fumeurs et les conseille sur les conséquences de l’usage du tabac et les pas qu’ils
peuvent prendre pour cesser. Il s’agit d’interventions en face à face qui sont
habituellement livrés à une personne à la fois, mais sont de trop courte durée
(habituellement pas plus de 5 minutes) pour pouvoir les qualifier de counseling. Les
interventions brèves impliquent typiquement une évaluation de l’usage du tabac, de la
dépendance et la motivation de cessation; des conseils sur les avantages et les moyens
de cesser et de l’aide pour cesser, incluant un aiguillage vers d’autres traitements. Elles
servent de catalyseur pour stimuler d’autres efforts de cessation par le fumeur.1
Quant à savoir si des conseils offerts hâtivement par un professionnel de la santé sont
un moyen efficace d’aider les jeunes à cesser de fumer, on ne peut le savoir par
manque de preuves scientifiques. Les preuves sont suffisantes pour conclure que cette
approche convient aux adultes. Une étude récente concluait que même si l’efficacité de
brefs conseils donnés par un clinicien est faible chez les adolescents, cette approche
pourrait tout de même être rentable (puisqu’elle s’offre lors d’une visite pour un autre
motif) et potentiellement avoir une large portée.2 De plus, chez les adultes, si plusieurs
cliniciens offrant différents services offrent des conseils brefs, les niveaux d’abstinence
augmentent de façon significative comparé aux interventions qui n’incluent aucuns
conseils de cliniciens.1
SOUTIEN AUTONOME, NON-INTÉRACTIF
L’approche autonome, non-intéractif inclue un minimum d’interventions qui ne requièrent
pas de réponses du client et qui sont livrées par du matériel imprimé ou audiovisuel ou à
l’ordinateur, par exemple, des cassettes vidéo ou des brochures sur la cessation
tabagique. Le matériel d’auto-assistance peut être préparé pour répondre à divers
besoins ou s’adapter à divers programmes. Il peut être livré seul ou utilisé dans le cadre
d’interventions plus intensives.
Les conclusions tirées d’interventions auprès d’adultes suggèrent que le matériel
autonome, non-intéractif ne sont probablement pas utiles pour la cessation tabagique
s’ils sont implantés seuls. Il devrait plutôt être jumelé à d’autres interventions (p.ex., du
counseling par téléphone, des conseils de clinicien, des programmes de groupe)1
SOUTIEN AUTONOME, PAR ORDINATEUR
Cette approche fait appel à la technologie de l’information pour évaluer l’usage qu’une
personne fait du tabac et sa motivation à cesser. L’intervention utilise ensuite des
stratégies de changement de comportement qui font la promotion de la cessation pour
individualiser le counseling et le feedback pour cet individu. Par opposition aux
interventions autonomes, non-intéractives, qui peuvent faire appel aux ordinateurs pour
livre de l’information, ces interactions exigent des réponses à des questions posées par
l’ordinateur.
On ne sait toujours pas si le soutien autonome, par ordinateur est efficace pour la
cessation chez les jeunes ou les adultes. Lorsqu’on l’a évalué comme composante d’un
programme de cessation pour les adultes, cette approche seule n’avait pas un effet
significatif sur l’abstinence.1 De plus, si les jeunes fument habituellement lorsqu’ils sont
à l’ordinateur, certains peuvent associer la cigarette à l’ordinateur. Ainsi, l’ordinateur
peut être un déclencheur pour fumer.
- 28 -
COUNSELING OU SOUTIEN PAR TÉLÉPHONE
Cette approche propose du soutien ou du counseling par téléphone plutôt que lors de
rencontres en face à face. Les interventions par téléphone peuvent offrir du soutien
d’intensité variable en amoindrissant plusieurs barrières liées aux autres services de
cessation (p.ex., le besoin d’avoir accès à un moyen de transport, le problème de
prendre des rendez-vous, la confidentialité par rapport à divulgation aux adultes
superviseurs). Si l’usage d’interventions par téléphone (p.ex., des lignes de cessation)
est typiquement initiée par le fumeur, certaines interventions comptent une cédule de
rappel optionnelle et proactive offrant un soutien plus intensif. La plupart des états et
provinces ont déjà des lignes de cessation qui offrent déjà – ou qui pourraient offrir – du
counseling aux fumeurs adolescents.
Ce n’est pas certain que le counseling par téléphone soit une approche de cessation
efficace pour les jeunes. La preuve d’efficacité chez les adultes est définitive.1,3
COUNSELING SEUL À SEUL, EN FACE-À-FACE
Le counseling seul à seul, en face à face est offert en personne par un conseiller formé
ou un thérapeute faisant appel à une parmi une variété de stratégies de changement de
comportement. C’est généralement le moyen le plus intensif de livrer une intervention,
qui requiert normalement un investissement substantiel de ressources. Pour avoir
recours à cette approche, les programmes doivent avoir une capacité suffisante de
recruter, former et superviser des moniteurs ou pour soutenir des services existants
offerts aux adultes.
Peu de données existent sur l’efficacité du counseling seul à seul pour la cessation
tabagique chez les jeunes, même si la preuve de son efficacité est suffisante chez les
adultes. Les normes de cessation chez les adultes indiquent qu’un traitement en seul à
seul livré au cours de quatre sessions ou plus semble être particulièrement efficace pour
augmenter les taux d’abstinence.1 Elles démontrent également qu’une relation étroite
dose-réponse existe entre les taux de résultats positifs de traitement et le temps total de
contact seul à seul (c.-à-d. le nombre de sessions multipliés par la durée de la session).
Spécifiquement, les taux d’abstinence augmentaient quand le temps de contact total
durait au moins 90 minutes, mais ne continuent pas d’augmenter quand le temps de
contact total dépassait 90 minutes.
PHARMACOTHÉRAPIE
Contrairement à d’autres interventions, les interventions pharmacologiques ne tentent
pas de changer le comportement. Elles tentent plutôt de pallier aux symptômes du
sevrage physique de la nicotine durant le processus de cessation, dans le but de faciliter
le changement de comportement. Ces interventions incluent des médicaments qui
contiennent de la nicotine pour réduire les symptômes de sevrage et ceux ne contenant
aucune nicotine mais aidant à réduire les envies. Le Food and Drug Administration
(FDA) américain a approuvé les médicaments sans ordonnances suivants pour la
cessation tabagique chez les adultes : la gomme à la nicotine, le timbre à la nicotine et
la pastille à la nicotine.1 Les médicaments sur ordonnance disponibles incluent
l’inhalateur de nicotine, le vaporisateur nasal à la nicotine et le buproprion à libération
soutenue. Au Canada, Santé Canada a approuvé tous ces produits sauf l’inhalateur et le
vaporisateur nasal à la nicotine.
- 29 -
Certains facteurs doivent être pris en considération en contemplant des
pharmacothérapies pour les jeunes. D’abord, le FDA n’a approuvé aucune
pharmacothérapie – en vente libre ou par ordonnance – pour quiconque de moins de 18
ans. Ensuite, si la recherche indique que ce genre d’intervention peut être très efficace
chez les adultes, aucune preuve scientifique ne vient appuyer son efficacité chez les
jeunes. La pharmacothérapie n’a pas été abondamment testée chez les plus jeunes,
mais les études complétées n’ont pas rapporté des résultats positifs.1
Avant de considérer la pharmacothérapie comme intervention pour les jeunes, assurez
vous de bien connaître la dépendance et l’intention de cessation de chaque personne.
De plus, un professionnel de la santé devrait évaluer chaque participant.1 Ce
professionnel doit être capable d’évaluer la pertinence de l’usage de médicaments, la
probabilité d’abus et les contre-indications potentiels, en plus de pouvoir d’établir des
prescriptions.
SOUTIEN DE GROUPE
Cette approche propose la livraison planifiée et structurée de stratégies de changement
de comportement par une série de sessions livrées à un groupe de jeunes. Les groupes
font souvent appel au soutien par les pairs, ainsi que le counseling d’animateurs formés.
Comme lors de counseling en seul à seul, votre organisation doit compter des
ressources suffisantes pour recruter, former et superviser les animateurs. Cela exige
moins de conseillers que pour du counseling en seul à seul, mais cette approche
exigera probablement plus d’animateurs que le counseling par téléphone.
Les preuves sont insuffisantes pour établir que le soutien de groupe est efficace pour les
jeunes. La plupart des études évaluées pour les besoins de cette publication
examinaient les interventions livrées en format de groupe. La méthodologie de la plupart
de ces études était toutefois trop faible pour déterminer l’efficacité du format de groupe
pour la cessation tabagique chez les jeunes. La preuve est suffisante pour montrer
l’efficacité du soutien de groupe faisant appel à des stratégies de changement de
comportement multiples chez les adultes.1
MÉTHODES À ÉVITER
Lors de l’analyse documentaire pour préparer cette publication, deux types d’approches
d’interventions ont été jugés inefficaces ou inappropriés pour les jeunes. Le premier est
la méthode de privation sensorielle, qui exige que le jeune soit placé dans un
environnement exempt de stimulation sensorielle (c.-à-d. une pièce noire) pour l’aider à
clarifier ses sentiments conflictuels sur le tabagisme. La deuxième méthode fait
uniquement appel à la peur. Cette approche se fonde uniquement sur des tactiques
voulant inciter la peur (p.ex., montrer des photos de poumons malades, présenter des
gens défigurés par des maladies liées au tabagisme) pour changer un comportement lié
au tabac en évoquant la peur des conséquences possibles de l’usage du tabac.
CHOISIR PARMI LES MÉTHODES DE LIVRAISON
Certaines méthodes de livraison d’interventions sont plus prometteuses (p.ex.,
counseling en seul à seul, en groupe et par téléphone) que d’autres (p.ex., matériel
autonome). D’autres facteurs à considérer en choisissant une intervention : la faisabilité
d’étendre les services de cessation existants, le coût de l’intervention, le besoin d’avoir
recours à des services auxiliaires et les caractéristiques variés de votre population cible.
Aussi, tel que discuté au chapitre 2, vous devrez équilibrer portée et intensité.
- 30 -
Principes d’interventions cognitivo-comportementales
Une approche théorique prometteuse pour des changements de comportements dans le
cadre de la cessation tabagique chez les jeunes fait appel aux principes d’interventions
cognitivo-comportementales.4–7 La prémisse de base de la théorie cognitivocomportementale (TCC) est que les gens peuvent assimiler des nouveaux
comportements en réponse à des stimuli et que le processus de pensée peut être altéré,
influençant ainsi le comportement (voir Figure 6). Les interventions de cessation
tabagique qui font appel aux méthodes cognitivo-comportementales visent à identifier et
changer les processus cognitifs qui encouragent le tabagisme et ensuite, à enseigner
des comportements ou stratégies qui peuvent aider la cessation tabagique et la
maintenir. Si plusieurs interventions différentes sont basées sur la TCC, la terminologie
diffère parfois. Par exemple, certaines études d’interventions de cessation ont écarté
l’enrichissement motivationnel de la TCC, même si des stratégies faisant appel à cette
technique (p.ex., la technique d’entrevue motivationnelle) sont typiquement basées sur
les principes de la TCC. 4,8
- 31 -
FIGURE 6. Un modèle cognitivo-comportemental du changement
La théorie cognitivo-comportementale (TCC) s’est développée à partir de deux axes théoriques; le
béhaviorisme et la théorie cognitive. Le TCC utilise un modèle théorique qui peut être schématisé ainsi
pour les interventions liées au tabagisme :
S->O->r->R
S = Contrôle du stimulus, une méthode visant à offrir des signaux (p.ex., une page de conseils
sur le frigo) à la personne pour rappeler le comportement voulu (p.ex., ne pas fumer).
O = Organisme, c’est-à-dire la personne qui demande de l’aide pour cesser de fumer. Plus
spécifiquement, cela réfère aux processus internes comme les idées ou les sentiments. Les
influences à ce stade incluent des techniques visant à changer la façon dont la personne pense au
tabagisme et de former cette personne à penser différemment à ce comportement. Cette portion
du modèle désapparie la TCC d’approches strictement béhavioristes (Goldfried MR, Davison GC.
Clinical Behavior Therapy. New York: Holt, Rinchart and Winston; 1976).
r = Réponse. La TCC vise à modifier ou altérer la réponse de la personne. Par exemple, on peut
lui enseigner de nouvelles compétences (voir figure 8) pour l’aider à déposer une cigarette ou pour
trouver une activité alternative lorsqu’elle est en manque de nicotine.
R = Renforcement, qui est nécessaire pour aider la personne à continuer à adopter un
comportement (p.ex., mâcher un cure-dent) plutôt que le comportement précédent (p.ex., fumer).
Composantes cognitivo-comportemental
Les éléments de bases d’une intervention cognitivo-comportementale de cessation
tabagique incluent :
•
Établir la conscience du tabagisme;
•
Offrir la motivation pour cesser;
•
Se préparer à cesser;
•
Offrir des stratégies pour maintenir l’abstinence.
Cette liste ne se veut pas un plan directeur du développement d’une intervention de
cessation. Elle peut tout de même vous aider à évaluer si une intervention proposée fait
appel à une approche cognitivo-comportementale. Les sections suivantes offrent des
directives pour reconnaître les composantes cognitivo-comportementales de
l’intervention que vous planifiez.
ÉTABLIR LA CONSCIENCE DU TABAGISME
•
Proposer aux participants d’enregistrer leur propre comportement d’usage du
tabac (p.ex., dans un journal intime).
•
Discuter des pensées, croyances et raisons qui motivent l’usage ou non du tabac
(p.ex., les influences tendancieuses des publicités, l’influence des pairs qui
fument).
•
Offrir aux participants les faits sur les effets physiques et psychologiques du
tabagisme, les conséquences à long terme et l’effet de leur tabagisme sur les
autres.
- 32 -
OFFRIR LA MOTIVATION POUR CESSER
•
•
•
Demander aux participants d’identifier leurs motivations personnelles de vouloir
cesser (p.ex., les coûts, les effets nuisibles, le désir ne pas être dépendant).
Indiquer les divergences entre leurs motivations pour vouloir cesser et leurs
raisons de vouloir continuer à fumer (p.ex., à l’intérieur de groupes sociaux), qui
pourraient saper leur tentative de cessation.
Aider les participants à s’engager à cesser de fumer pour la vie. Ceci pourrait
inclure des activités de prise de décision et une déclaration publique ou privée.
SE PRÉPARER À CESSER
•
Aider les participants à établir une date de cessation spécifique et raisonnable.
•
Aider les participants à choisir une méthode de cessation (p.ex., sevrage brutal,
usage de pharmacothérapie, décroissement) et développer des buts à court et
moyen terme appropriés pour la méthode choisie.
•
Renseigner les participants sur les symptômes physiques et psychologiques du
sevrage.
OFFRIR DES STRATÉGIES POUR MAINTENIR L’ABSTINENCE
•
Faire appel à des techniques de résolution de problèmes qui permettent aux
participants d’identifier et de minimiser les effets de déclencheurs qui pourraient
les encourager à recommencer à fumer. Ce processus inclut typiquement 1)
identifier la situation de danger pour l’usage de tabac, 2) générer des stratégies
possibles pour répondre à la situation, 3) évaluer les stratégies de réponse
possibles, 4) planifier et implanter la meilleure stratégie de réponse à la situation,
5) évaluer l’efficacité de la stratégie choisie et 6) réévaluer la situation et choisir
d’autres solutions, s’il le faut.
•
Aider les participants à développer ces compétences de réponse (voir Figure 7).
•
Aider les participants à demander du soutien social de leurs pairs, familles et
autres gens à part les meneurs de l’intervention.
•
Bâtir la motivation pour maintenir l’abstinence.
•
Développer une stratégie d’autosurveillance et de renforcement des nouveaux
comportements.
- 33 -
FIGURE 7. Acquisition de nouvelles compétences
L’acquisition de nouvelles compétences est un moyen de modifier la réponse d’une personne à un
stimulus. Dans le cadre d’une intervention de cessation tabagique, on offre aux participants des
compétences pour leur permettre de répondre à un stimulus d’une façon saine plutôt qu’en fumant.
Les jeunes peuvent se tourner vers la cigarette puisqu’ils manquent de moyens plus sains de
répondre à des problèmes (p.ex., résister à la pression des pairs, faire face à la colère). Ainsi,
l’acquisition de nouvelles compétences est probablement un élément important d’une intervention de
cessation tabagique pour les jeunes. Une variété de compétences, incluant celles-ci, peut aider les
jeunes à cesser de fumer :
• Formation d’assertivité, pour les jeunes qui ont du mal à exprimer leur point de vue ou à prendre
des décisions sous pression (p.ex., résister à l’offre d’une cigarette).
• Formation d’aptitudes sociales, pour les jeunes qui ont des troubles plus généraux dans des
situations interpersonnelles. Ceci inclut souvent enseigner la communication efficace (p.ex., écouter
et parler).
• Maîtriser la colère, pour les jeunes qui ont du mal à maîtriser la colère, qui l’expriment mal ou dont
la colère pourrait mener au tabagisme.
• La quête de soutien social, pour montrer aux jeunes à demander de l’aide aux autres.
• Former à la relaxation, pour les jeunes qui ont du mal à relaxer ou qui pourraient fumer pour
relaxer. Ceci inclut les méthodes physiques de relaxation comme le yoga et les méthodes cognitives
comme la méditation.
• Résolution de problèmes, pour permettre aux jeunes d’identifier et faire face aux situations à
risques pouvant mener à un retour au tabagisme.
Les composantes cognitivo-comportementales peuvent être livrées avec plusieurs
méthodes, incluant le counseling en face-à-face, par téléphone et les interventions
autonomes ou par ordinateur. Quelle que soit la méthode utilisée, assurez-vous que les
activités d’intervention se suivent de façon logique.
- 34 -
Références
1. Fiore MC, Bailey WC, Cohen SJ, et al. Treating Tobacco Use and Dependence. Clinical
Practice Guideline. Rockville, MD: U.S. Department of Health and Human Services, Public
Health Service; 2000.
2. Coffield AB, Maciosek MV, McGinnis JM, et al. Priorities among recommended clinical
preventive services. American Journal of Preventive Medicine 2001; 21(1):1–9.
3. Hopkins DP, Briss PA, Richard CJ, et al. and the Task Force for Community Preventive
Services. Reviews of evidence regarding interventions to reduce tobacco use and exposure
to environmental tobacco smoke. American Journal of Preventive Medicine 2001;20(2
suppl):16–66.
4. Sussman S, Dent CW, Lichtman KL. Project EX: outcomes of a teen smoking cessation
5. program. Addictive Behaviors 2001:26(3):425–438.
6. Glasgow RE, Strychker LA, Eakin EG, Boles SM, Whitlock EP. Concern about weight gain
associated with quitting smoking: prevalence and association with outcome in a sample of
young female smokers. Journal of Consulting and Clinical Psychology 1999;67:1009–1011.
7. Aveyard P, Cheng KK, Almond J, et al. Cluster randomised controlled trial of expert system
based on the transtheoretical (“stages of change”) model for smoking prevention and
cessation in schools. British Medical Journal 1999;319:948–953.
8. Sussman S, Dent CW, Burton D, Stacy AW, Flay BR. Developing School Based Tobacco
Use Prevention and Cessation Programs. Thousand Oaks, CA: Sage Publications; 1995.
9. Miller WR, Rollnick S. Motivational Interviewing: Preparing People to Change Addictive
Behavior. New York: Guilford Press; 1992.
- 35 -
EXEMPLE A-3
Comment un État a développé une ligne de cessation tabagique pour les
jeunes
Dans le cadre de son programme de prévention et lutte au
tabagisme (PPLT), un ministère de santé d’un état de l’ouest
américain a décidé de créer une ligne de soutien à la cessation
tabagique pour les jeunes à la grandeur de l’état. Les
responsables du programme ont eu recours à un appel d’offres
concurrentiel pour choisir un plan spécifique de ligne de cessation
et une compagnie pour la gérer.
Les exemples A et B démontrent
comment un ministère de santé
et un conseil scolaire en milieu
rural ont choisi et implanté une
intervention de cessation
tabagique pour les jeunes.
Un comité consultatif établi pour surveiller les activités et
dépenses du PPLT ont émis plusieurs conditions, incluant cellesci:
•
Les interventions proposées devaient faire appel à des
stratégies éprouvées ou prometteuses.
•
Les interventions n’incluraient pas de pharmacothérapie.
•
Les demandeurs devaient avoir une infrastructure
existante pour soutenir l’intervention.
•
Les demandeurs devaient avoir en place les mécanismes
permettant d’assurer que le personnel offrant directement
des services aux jeunes était correctement formé et
capable de bâtir une relation de confiance avec les
jeunes.
Le plan de mise en oeuvre choisi proposait une ligne sans frais
accessible de façon anonyme de partout dans l’état. Les services
étaient adaptés à la volonté de l’appelant de cesser et les parents
pouvaient appeler pour en savoir plus sur comment aider leurs
enfants. Si les membres du comité savaient qu’une ligne de
cessation pour les jeunes n’était pas un projet éprouvé, ils
sentaient que le plan proposé était de bon augure. Le fournisseur
offrant le service comptait plusieurs années d’expérience dans la
mise en œuvre de lignes de cessation pour les adultes. En
développant ce plan de mise en oeuvre, le fournisseur avait mené
plusieurs groupes de consultation avec les adolescents, fait un
survol de la documentation existante et consulté des experts de
cessation tabagique chez les jeunes. Cette information a servi à
bien adapter une intervention pour adultes en place depuis
longtemps qui faisait appel aux techniques d’entrevue
motivationnelle et cognitivo-comportementale.
La ligne de cessation s’intégrait également bien au réseau de
services étatiques existants. Elle offrait une source de références
et du renforcement pour d’autres interventions de cessation
tabagique pour les jeunes aux niveaux local et de l’état, un appel
à l’action clair pour les médias de masse et un complément fort
aux nombreux efforts de prévention écolières et communautaires
déjà en place.
Durant le processus de sélection, le personnel du PPLT a noté le
besoin d’une intervention qui viendrait appuyer le réseau fort de
classes de cessation tabagique déjà en place partout dans l’état.
La ligne de cessation offrait un service de renvoi vers ces classes,
- 36 -
ainsi que d’autres options pour les jeunes qui ne s’intéressaient
pas aux classes de cessation.
- 37 -
EXEMPLE B-3
L’intervention de cessation d’une école secondaire en milieu rural
Pour répondre aux préoccupations des étudiants, un conseil scolaire d’un comté à population
majoritairement rurale a décidé d’élargir son intervention de prévention tabagique pour inclure une
composante de cessation des étudiants de l’école secondaire locale. Le groupe de travail de cessation
établi pour surveiller le projet a amassé de l’information sur les interventions existantes pour
déterminer laquelle répondrait aux besoins de sa population. Les membres du groupe cherchaient un
curriculum qui était basé sur la recherche, mais également auquel leur public cible pourrait s’identifier.
Les membres adolescents du groupe de travail ont mené deux groupes de discussions informels avec
des fumeurs de leur école pour savoir ce qu’ils voulaient comme intervention de cessation. Les
résultats indiquaient que les étudiants voulaient une intervention de cessation qui :
•
n’était pas « plate » et qui les permettaient d’être actifs;
•
n’était pas simplement comme une autre classe. Les jeunes fumeurs ont insisté sur le désir
d’avoir du plaisir;
•
offrait de la nourriture.
Les facteurs pris en compte par les membres du groupe en choisissant leur intervention incluaient le
coût et la réputation des organisations qui l’avaient développé. Les services de l’intervention étaient
gratuits et les participants ont eu le droit de nommer eux-mêmes l’intervention (ils ont choisi Teens In
Control). Une petite subvention couvrait les frais du matériel et une allocation pour les animateurs. Les
dons ont été récoltés dans les commerces locaux pour pouvoir offrir des consommations lors de
meetings.
- 38 -
4
Comment offrir les meilleurs services
aux jeunes
Si vous avez décidé d’implanter une intervention de
cessation tabagique pour les jeunes, vous devez
comprendre les défis qui vous attendront probablement.
Certains de ces défis sont communs à un grand nombre
d’activités pour les jeunes. D’autres seront uniquement liés à
vos buts et capacités particuliers, ainsi qu’à la population de
jeunes spécifique que vous desservez. D’autres fournisseurs
d’interventions ont déjà fait face à plusieurs de ces défis et
ont trouvé des moyens variés de les adresser.
Puisque les jeunes sont uniques, vous devez attentivement
examiner la population spécifique que vous espérez aider en
choisissant votre intervention. Les caractéristiques
individuelles des jeunes peuvent influencer leur participation
dans une intervention de cessation et leur succès de
cessation subséquent.
Les exemples incluent :
•
l’âge et le stade de développement;
•
le statut socio-économique et le niveau de scolarité;
•
L’ethnicité et le bagage culturel;
•
Le sexe;
•
Les patterns de tabagisme;
•
Le comportement à risque et les conditions
psychologiques;
•
Les conditions physiques affectées par le tabagisme;
•
L’accès au tabac et l’engagement envers la
cessation;
Ce chapitre vous aidera à :
• Vous préparer aux défis qui
pourraient se présenter en
travaillant avec des jeunes
sur le tabagisme, une
question potentiellement
délicate.
• Mieux comprendre les
différences entre les jeunes
que vous espérez aider.
• Comprendre les craintes
des jeunes au sujet de la
cessation tabagique ou à
l’idée de faire appel à une
intervention de cessation,
pour mieux se préparer à
pallier à ces craintes.
- 39 -
•
Le tabagisme chez les pairs et les membres de la famille;
•
Le soutien des pairs et de la famille de la cessation;
•
Le temps disponible;
•
Les connaissances, attitudes et croyances au sujet du tabac;
•
L’estime et l’image de soi;
•
Sentiment d’avoir le contrôle;
•
Le savoir-être.
Ce chapitre adresse quelques unes des caractéristiques plus en détails et présente des
idées sur comment adapter les interventions afin de répondre aux questions et
différences variées des jeunes que vous aidez.
Les différences parmi les jeunes qui peuvent influencer votre intervention
Les chercheurs n’ont toujours pas arrêté quelles caractéristiques étaient les plus
importantes lorsque venait le temps de personnaliser une intervention de cessation pour
les jeunes. Il faut mener d’autres recherches pour déterminer comment différentes
caractéristiques influencent les résultats. Par contre, on peut aisément dire que votre
intervention doive être aussi attrayante et appropriée pour votre population cible que
possible. Si vous offrez des variations de votre intervention de base pour des souspopulations spécifiques, suivez attentivement ces variations et tenez-en compte lors de
votre évaluation (voir le chapitre 5). L’information que vous recueillerez peut aider
d’autres qui ont l’intention de créer ou implanter des interventions de cessation pour des
groupes de jeunes spécifiques.
ÂGE, SEXE, ÉDUCATION ET BAGAGE CULTUREL
Les jeunes d’âges et de niveaux de développement différents, de divers niveaux de
scolarité et d’alphabétisation et d’ethnicité et de culture différentes répondront
probablement différemment à votre intervention. Ces facteurs influencent les décisions
sur le tabac et les patterns d’usage, alors ils risquent de jouer un rôle en cessation
également.
Si l’intervention que vous choisissez n’est pas appropriée pour le groupe d’âge
spécifique ou pour le niveau de développement de votre population cible, elle est plus
apte à échouer. Vous devez également considérer si votre population est plus masculine
ou plus féminine. La prévalence de la cigarette est à peu près équivalente chez les
jeunes hommes et jeunes femmes, mais les jeunes hommes sont plus aptes à avoir
recours à d’autres produits du tabac.1 Aux États-Unis, 21,8 % des jeunes hommes du
secondaire et 21,9 % des jeunes femmes du secondaire étaient fumeurs en 2003.2 Au
Canada, la prévalence de l’usage de la cigarette était plus élevée chez les femmes
(23 %) que chez les hommes (21 %) in 2002.3
Lorsqu’on considère la race/ethnie, les taux de tabagisme aux États-Unis en 2003
étaient les plus élevés chez les étudiants du secondaire à la peau blanche—24,9 % pour
les blancs, comparé à 18,4 % chez les hispaniques et 15,1 % chez les noirs.2
- 40 -
D’autres données montrent que les jeunes qui réussissent mal à l’école (que l’on défini
comme ayant des notes faibles, ne pas graduer, faire souvent l’école buissonnière et
manquer d’aspirations) sont plus aptes à fumer.4,5 Considérez ce facteur en choisissant
un lieu pour votre intervention. Si les interventions basées à l’école comptent d’autres
avantages, elles pourraient ne pas joindre les jeunes dans votre communauté qui sont
plus à risque d’user du tabac.
Votre intervention devrait être appropriée au niveau d’alphabétisation de votre
population cible. Sinon, elle risque davantage d’échouer qu’une intervention dessinée et
évaluée pour une population similaire à la vôtre. Une intervention est également
davantage vouée à l’échec si elle aliène les jeunes en étant insensible à leur bagage
culturel.
CONDITIONS PSYCHOLOGIQUES
Des troubles psychologiques et comportementaux (allant du simple stress à la
dépression ou du trouble déficitaire d’attention) compliquent la cessation tabagique pour
les jeunes. Une corrélation positive a été démontrée entre la dépression et le tabagisme
chez les jeunes.6 Certaines études suggères que le tabagisme peut causer la
dépression, tandis que d’autres montrent que les jeunes qui sont en dépression
pourraient faire de l’automédication avec du tabac pour soulager les symptômes.
D’autres facteurs de personnalité ou psychologiques, comme le manque de contrôle des
impulsions ou de l’anxiété sociale peuvent également influencer le tabagisme. D’autres
recherches sont toutefois requises pour déterminer comment et à quel degré ces
facteurs affectent le tabagisme et les tentatives de cessation.
Étant donné le potentiel de désordres psychologiques chez les jeunes fumeurs, les
programmes dont les ressources sont suffisantes pour le faire devraient tenter de
reconnaître ces désordres et référer les jeunes vers les traitements appropriés. Certains
jeunes ne pourront pas cesser de fumer sans avoir préalablement reçu ou être en voie
de recevoir des traitements pour traiter les problèmes sous-jacents qui les ont d’abord
motivés à commencer à fumer.
CONDITIONS PHYSIQUES AFFECTÉES PAR LE TABAGISME
Les jeunes qui souffrent de conditions de santé exacerbées par l’usage du tabac ne sont
pas nécessairement moins susceptibles de fumer. Une étude récente concluait que les
jeunes asthmatiques étaient près de 1,5 fois plus susceptibles de fumer que ceux qui ne
sont pas asthmatiques, même si le fait de fumer peut exacerber le souffle court et les
autres problèmes de santé liés à cette maladie.7
Le tabagisme est également prévalent chez les adolescentes enceintes, malgré les
dommages qu’on sait que cela inflige aux enfants à naître. En 2001, 6 % des mères de
moins de 15 ans et 17,5 % de celles âgées de 15 à 19 ans ont fumé pendant leur
grossesse.8 La culpabilité n’est toutefois pas susceptible de motiver les jeunes
fumeuses enceintes à cesser de fumer. Les prestateurs d’interventions devraient plutôt
tenter d’aider les jeunes femmes à comprendre que cesser les habilite à créer des vies
plus saines pour elles-mêmes et leur enfant.
Le fait de connaître les conséquences à long terme du tabac sur la santé n’influencerait
pas le fait qu’un jeune commence à fumer.9 Par contre, le fait de connaître les
conséquences à court terme peut influencer ce comportement. Ainsi, le fait de faire
penser aux jeunes fumeurs aux façons que cela affecte leur santé et leur bien-être dans
- 41 -
le présent sera probablement plus efficace. Par exemple, focuser sur comment le tabac
affecte l’apparence physique et la présentation (p.ex., les dents jaunies, la mauvaise
haleine). 9
PATTERNS D’USAGE
Contrairement aux adultes, plusieurs jeunes fumeurs ont des habitudes d’usage
irrégulières. Ils pourraient se limiter à certains moments dans la semaine ou dans
l’année, certaines situations sociales ou émotives ou des lieux particuliers. À cause de
cela, les jeunes pourraient ne pas se sentir dépendants et pourraient résister à
l’étiquette de « fumeurs » ou « fumeurs réguliers ».
Ainsi, votre intervention de cessation devrait inclure tous les jeunes qui veulent cesser
sans égard pour leur type d’usage. En travaillant avec les jeunes, mettez l’emphase sur
le fait que peu importe combien ou combien peu ils fument, ils peuvent devenir
dépendants et que quiconque fume pourrait avoir besoin d’aide pour cesser.
ENGAGEMENT À LA CESSATION
L’engagement des jeunes à la cessation fluctue typiquement plus que celui des adultes,
tout comme leurs habitudes. Les jeunes pourraient exprimer un désir « d’arrêter » d’user
du tabac, mais ne pas voir un besoin de « cesser », qui démontre un engagement à une
cessation à long terme ou permanente. Arrêter l’usage de tabac peut sembler moins
déconcertant pour certains, et les fournisseurs d’interventions devraient être prêts à
travailler avec les jeunes qui ne recherchent qu’une cessation temporaire (la cessation
temporaire peut devenir une cessation à long terme).
Peu importe comment ils définissent la cessation, les jeunes devraient être informés de
la nature de leur dépendance sur le tabac et les défis auxquels ils devront se confronter
en essayant d’arrêter ou de cesser, ainsi que les bienfaits.
En travaillant avec les jeunes qui ne sont pas pleinement engagés à cesser, les
fournisseurs d’interventions devraient se concentrer sur les motiver à être davantage
intéressés à arrêter d’user du tabac. Il est possible de comprendre et altérer la
motivation d’une personne à changer de comportement même à un stade initial, avant
que les conséquences négatives de ce comportement soient pleinement compris.10
Une intervention bien conçue peut mener bon nombre de fumeurs d’un stade d’apathie
ou scepticisme à s’intéresser à la cessation. Ainsi, si les ressources le permettent, les
programmes peuvent inclure les jeunes « pas motivés » dans leurs interventions.
TABAGISME ET SOUTIEN DE LA CESSATION PAR LES PAIRS ET LA FAMILLE
Le tabagisme est un comportement typiquement influencé par les attitudes et
comportements des pairs et de la famille. Les jeunes qui ont des amis ou des membres
de leur famille qui fument sont plus susceptibles d’avoir accès et d’être exposés aux
produits du tabac et sont donc plus susceptibles de fumer eux-mêmes.9 Une importante
étude concluait que les jeunes qui sont exposés à un membre de leur famille et un
meilleur ami qui fument ont 90 % plus de chances de fumer qu’un jeune qui n’est pas
dans la même situation.11 Si les jeunes fumeurs ont des amis ou une famille qui
soutiennent la cessation ou qui rejettent le tabagisme, ils peuvent être davantage
motivés à participer à des activités de cessation.
Les interventions peuvent également inclure un mécanisme pour aider les jeunes à
identifier un ami ou un membre de leur famille coopératif qui peut les soutenir dans le
- 42 -
processus de cessation. La personne devrait être quelqu’un avec qui ils sont à l’aise de
discuter de leur tabagisme, ainsi que quelqu’un qui n’use pas de tabac. Encouragez les
jeunes à discuter de leur désir de cesser et leur besoin potentiel pour du soutien tel que
de l’information sur comment reconnaître et éviter des déclencheurs ou quelqu’un pour
les encourager).
Si peu d’études ont été menées sur les interventions familiales de cessation pour les
jeunes, plusieurs études ont conclu que les interventions familiales sont efficaces pour
traiter la toxicomanie chez les adolescents.12
TEMPS DISPONIBLE
Les jeunes ont souvent des contraintes de temps significatives à cause d’engagements
comme l’école, les devoirs, les activités parascolaires, les emplois et d’autres obligations
ou priorités. Ils sont également moins susceptibles que les adultes d’avoir leur propre
auto ou d’avoir les fonds pour payer d’autres moyens de transport. De par leur âge, ils
pourraient aussi avoir moins de contrôle sur le lieu et le moment où ils peuvent participer
à des activités de cessation.
Ainsi, votre intervention devrait être flexible en terme du moment que les jeunes peuvent
participer et comment ils peuvent obtenir des services et du matériel. Si votre
intervention n’est pas facile d’accès, pensez à offrir des options de transport.
Plusieurs programmes font appel à des interventions basées à l’école afin d’améliorer
l’accès pour les jeunes. Par contre, de telles interventions pourraient ne pas joindre les
jeunes qui ne vont pas régulièrement à l’école et certains jeunes s’inquièteront pour les
questions de confidentialité comme les écoles sont des milieux sociaux. De plus, les
interventions peuvent être difficiles à caser en vue de classes existantes et les activités
parascolaires dans certaines écoles.
CONNAISSANCES, ATTITUDE ET CROYANCES AU SUJET DU TABAC
Les jeunes qui fument sont susceptibles d’avoir plusieurs idées fausses sur le tabac qui
doivent être adressées. Par exemple, ils tendent à surestimer la prévalence du
tabagisme chez leurs pairs,14 et sous-estimer le potentiel toxicomanogène de la nicotine.9
Si les jeunes croient que les autres, surtout leurs pairs et famille, approuvent de l’usage
du tabac, ils sont plus susceptibles d’en user.9 Les jeunes fumeurs sont plus
susceptibles que les non-fumeurs d’avoir des attitudes et croyances positives sur le
tabagisme (p.ex., cela les fait paraître plus mature ou réduit le stress).15
Les jeunes sont également susceptibles à la publicité sur le tabac et ceux qui sont
souvent exposés aux publicités sur le tabac sont plus susceptibles de fumer que ceux
qui ne le sont pas.16 La recherche a démontré que les jeunes qui fument achètent les
marques qui sont les plus publicisés.9 Au Canada, la publicité du tabac, incluant la
distribution de produits promotionnels, est bannie.
LE SAVOIR-ÊTRE
Certains jeunes pourraient fumer car ils n’ont pas les outils nécessaires pour faire face à
leurs problèmes d’une façon plus positive. Par exemple, ils pourraient fumer pour tenter
d’atteindre un but particulier, comme l’acceptation par leurs pairs ou une réduction
temporaire du stress.9 Par contre, on peut enseigner aux jeunes des compétences pour
les aider à résister à la pression des pairs pour fumer. En rehaussant l’estime de soi et
- 43 -
la maîtrise sur soi et leurs habiletés à prendre des décisions peut leur permettre de plus
facilement adopter et maintenir des comportements sains comme ne pas fumer.9
Le fait d’offrir les outils de comportement et l’habileté à faire face aux situations
nécessaires pour résister à l’influence social qui encourage le tabagisme est une
composante importante d’un modèle cognitivo-comportemental recommandé dans cette
publication. Voir le chapitre 3 pour en savoir plus sur les types d’habiletés que les jeunes
fumeurs pourraient avoir besoin.
Les besoins et préférences des jeunes
Plus vous comprenez les besoins et préférences des jeunes en particulier que vous
aidez, mieux vous serez préparés à répondre à leurs besoins au sujet de la cessation
tabagique et à participer à une intervention de cessation. Des questions communes qui
devraient être adressées incluent le besoin des jeunes « d’expérimenter », leurs craintes
par rapport aux conséquences de la cessation (p.ex., stress accru, prise de poids, rejet
par les pairs), leur besoin d’avoir le contrôle sur leur vie et leur besoin de confidentialité.
BESOIN « D’EXPÉRIMENTER »
La plupart des jeunes qui commencent à faire usage du tabac n’ont pas l’intention de
continuer à le faire pour le reste de leur vie. Ils tentent tout simplement quelque chose
pour voir s’ils aimeront cela ou quels avantages possibles ils pourraient en retirer. Dans
certains cas, ils commencent à fumer pour montrer aux autres qu’ils sont matures ou
parce qu’ils ont d’autres idées préconçues (souvent fausses) sur ce que le tabac peut
leur apporter.
L’adolescence est un moment de vie où les gens essaient de nouvelles choses,
prennent de nouveaux risques et testent les limites. Vous devriez reconnaître que ce
comportement est normal. En même temps, vous pouvez montrez aux jeunes qu’un tel
comportement ne doit pas nécessairement s’exprimer de façon auto-destructrice comme
en fumant. Vous pouvez leur parler d’autres moyens par lesquels ils peuvent exprimer
leur individualité et maturité.
FAIRE FACE À L’ANXIÉTÉ ET AU STRESS
Certains jeunes peuvent manifester de l’inquiétude sur la difficulté que représente pour
eux la cessation. Ils peuvent sentir que leur vie est suffisamment stressante, que l’usage
du tabac les aide à palier à ce stress et que la cessation viendra l’augmenter. Dans de
tels cas, les jeunes peuvent être informés des propriétés stimulantes de la nicotine, qui
peut même augmenter le stress après un usage prolongé. Ce renseignement les aidera
à comprendre que le tabac ne peut que palier à court terme au stress et à l’anxiété et
augmentera effectivement le stress à long terme. Pour les jeunes qui vivent des
moments d’anxiété extrême, les fournisseurs de l’intervention devraient les référer au
counseling approprié.
PEUR DE PRENDRE DU POIDS
Une inquiétude courante exprimée par les jeunes, surtout les jeunes femmes, est qu’ils
prendront du poids s’ils cessent de fumer. Les jeunes qui expriment cette inquiétude
devraient être renseignés sur comment atteindre et maintenir un poids-santé. Chez les
adultes, les fumeurs pèsent normalement moins que les non-fumeurs et prennent du
poids après avoir cessé de fumer.17 Par contre, les variations de poids après la
cessation tabagique sont généralement faibles, et les avantages pour la santé de cesser
de fumer sont nettement plus importants que quelconque risque lié à une prise de
- 44 -
poids.17,18 Aucune étude ne s’est penchée sur les changements de poids chez les
adolescents qui cessent de fumer.
PEUR D’ÊTRE REJETÉ PAR LES PAIRS
Les jeunes qui fument tendent à surestimer l’usage de tabac par leurs pairs.13,14 Ainsi, ils
peuvent sentir que « tout le monde » fume et qu’ils ne conformeront pas s’ils ne fument
pas. Les jeunes doivent être renseignés sur la prévalence réelle de l’usage du tabac
chez leurs pairs, qui démontre que la plupart des adolescents ne fument pas. Ils peuvent
être rassurés que leurs « vrais amis » ne devraient pas les rejeter s’ils cessent de fumer
et qu’ils peuvent même devenir plus attrayants aux yeux de leurs pairs qui ne fument
pas. Vous pouvez inclure des pairs-conseillers ou, si les participants sont d’accord, des
amis spécifiques pour aider à rassurer les jeunes que cesser de fumer ne les aliénera
pas de leurs pairs.
BESOIN D’AVOIR UN CONTRÔLE SUR LEUR VIE
Plusieurs adolescents sentent qu’ils manquent de contrôle sur leur vie. S’ils ne peuvent
pas choisir où ils vivent, par exemple, ils peuvent choisir de fumer. Le tabagisme
ressemble à un moyen d’exercer du contrôle. Si cela peut sembler une barrière, cela
peut réellement servir à encourager la cessation.
Par exemple, vous pouvez dire aux jeunes comment l’industrie du tabac tente
d’influencer leur prise de décision et que le tabagisme est plutôt une forme de
conformité avec le marketing de l’industrie. Par contre, la cessation peut être vu comme
quelque chose qu’une personne peut contrôler, permettant de créer un sentiment d’autoefficacité.
Vous pouvez aussi inviter les jeunes à discuter de combien la nicotine est accoutumante
et combien elle invite au manque de contrôle. Si plusieurs jeunes ne sont pas
nécessairement dépendant à l’instant, dites-leur que l’usage continu permettra
probablement à l’accoutumance à la nicotine de se développer. Même s’ils peuvent
aujourd’hui décider quand ils veulent ou pas une cigarette, ils ne conserveront pas
nécessairement toujours cette volonté.
Certains jeunes peuvent être suspects s’ils perçoivent que les fournisseurs de
l’intervention tentent de prendre le contrôle de leurs décisions. Par exemple, les groupes
de discussion menés auprès des fumeurs de 14 à 18 ans ont révélé que les participants
sont généralement étrangers à l’idée de rechercher ou accepter de l’aide professionnelle
pour cesser.19 Certains trouvent l’idée inimaginable et plusieurs doutent de l’efficacité
des interventions de cessation. Par contre, ceux qui travaillent souvent auprès des
jeunes ont trouvé qu’on peut palier à de telles attitudes si les fournisseurs prennent le
temps d’expliquer aux jeunes qui ils sont et pourquoi ils offrent l’intervention avant de
demander aux jeunes de s’engager à y participer.
BESOIN DE DISCRÉTION
Les jeunes cachent souvent à leur famille ou aux personnes d’autorité le fait qu’ils
fument. Les engager à des interventions pour les aider à cesser exigera parfois
l’assurance que leur confidentialité sera respectée.
Par contre, plusieurs écoles et organisations exigent également le consentement
parental pour permettre aux jeunes de participer à des activités portant sur des sujets
sensibles comme le tabagisme. Avant de commencer votre intervention, assurez-vous
- 45 -
de bien comprendre les lois de votre province ou état sur le consentement impliquant les
personnes mineures. Si les parents ne savent pas que leur enfant fume, le fait de
demander le consentement parental pour inscrire leur enfant dans une intervention de
cessation sera maladroit. L’importance d’obtenir le consentement parental doit être
soupesé contre l’avantage potentiel d’inscrire les jeunes à ces activités.
Les fournisseurs d’interventions ont trouvé de différents moyens de palier à ce
problème. Certains présentent la cessation tabagique comme un élément parmi
plusieurs dans le cadre d’une intervention globale de santé offerte à tous les jeunes.
Pour certaines interventions dans les écoles, les fournisseurs demandent à tous les
parents de consentir à la participation de leur enfant à la cessation, qu’ils soient fumeurs
ou non.
Références
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States, 2000. Morbidity and Mortality Weekly Report 2001;50(No. SS-04).
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students—United States, 1991–2003. Morbidity and Mortality Weekly Report
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En ligne à l’adresse suivante : http://www.hc-sc.gc.ca/hecssesc/tabac/recherches/esutc/2002/annuel_sommaire.html
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smoking among high school students. Preventive Medicine 1998;27:A9–A18.
5. Lewinsohn PM, Brown RA, Seeley JR, Ramsey SE. Psychosocial correlates of cigarette
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tobacco advertising receptivity on adolescent smoking. Journal of Pediatric Psychology
2002;27(2):145–154.
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adolescents with asthma. Journal of Adolescent Health 2002;30(4):279–287.
8. National Center for Health Statistics. Health, United States, 2003. With Urban and Rural
Health Chartbook. Hyattsville, MD: U.S. Department of Health and Human Services,
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suivante :http://www.cdc.gov/nchs/data/hus/tables/2003/03hus011.pdf.
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People: A Report of the Surgeon General. Atlanta: U.S. Department of Health and
Human Services, Public Health Service, Centers for Disease Control and Prevention;
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10. Miller WR. Motivation for treatment: a review with special emphasis on alcoholism.
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11. Evans N, Farkas A, Gilpin E, Berry C, Pierce JP. Influence of tobacco marketing and
exposure to smokers on adolescent susceptibility to smoking. Journal of the National
Cancer Institute 1995;87(20):1538–1545.
12. Liddle HA, Dakof GA. Efficacy of family therapy for drug abuse: promising but not
definitive. Journal of Marital and Family Therapy 1995;21(4):511–543.
13. Pierce JP, Choi WS, Gilpin EA, Farkas AJ, Berry CC. Tobacco industry promotion of
cigarettes and adolescent smoking. JAMA 1998;279:511–515.
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causal inference. American Journal of Public Health 2000;90:407–411.
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and Alcohol Dependence 2000;59(suppl 1):S61–S81.
- 46 -
16. Botvin GJ, Goldberg CJ, Botvin EM, Dusenbury L. Smoking behavior of adolescents
exposed to cigarette advertising. Public Health Reports 1993;108(2):217–224.
17. U.S. Department of Health and Human Services. Women and Smoking: A Report of the
Surgeon General. Rockville, MD: U.S. Department of Health and Human Services, Public
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18. Fiore MC, Bailey WC, Cohen SJ, et al. Treating Tobacco Use and Dependence. Clinical
Practice Guideline. Rockville, MD: U.S. Department of Health and Human Services,
Public Health Service; 2000.
19. Balch GI. Exploring perceptions of smoking cessation among high school smokers: input
and feedback from focus groups. Preventive Medicine 1998;27(5 Pt 3):A55–A63.
- 47 -
EXEMPLE A-4
Comment un État a développé une ligne de
cessation tabagique pour les jeunes
Dans le cadre de son programme de prévention et lutte au
tabagisme (PPLT), un ministère de santé d’un état de l’ouest
américain a décidé de créer une ligne de soutien à la cessation
tabagique pour les jeunes à la grandeur de l’état. Un des
avantages de ce type d’intervention était qu’elle pouvait s’adapter
à la volonté de cesser de chaque appelant. La motivation de
chaque appelant était mesurée afin d’assurer que les services
subséquent étaient appropriés pour le niveau de motivation et
d’intérêt de cesser de cette personne.
Les exemples A et B illustrent
comment un ministère de
santé et un conseil scolaire en
milieu rural ont choisi et
implanté une intervention de
cessation tabagique pour les
jeunes.
Les jeunes pouvaient appeler et recevoir des renseignements
généraux sur le tabagisme ou être renvoyé vers un cours de
cessation tabagique dans leur communauté. S’ils étaient prêts à
cesser, mais pas à profiter des services de suivi, ils pouvaient
participer dans une intervention unique, moins intensive. S’ils
étaient prêts à cesser et désiraient un suivi intensif par téléphone,
ils pouvaient participer à une intervention à appels multiples qui
incluait des retours d’appels à des moments convenus. Les
parents pouvaient appeler également pour des renseignements
généraux sur le tabagisme et pour savoir comment aider leurs
adolescents à cesser.
Le protocole de counseling de cette intervention se basait sur des
techniques d’entrevue motivationnelle voulant aider les jeunes à
être plus confiants et intéressés à cesser. Les conseillers de la
ligne de cessation étaient formés en techniques de cessation et
en entrevue motivationnelle et on leur a enseigné comment bâtir
un bon contact avec les jeunes. Ils ont été formés pour soutenir
les jeunes comme personnel de soutien voulant les aider plutôt
que comme interventionnistes. Le personnel du PPLT qui
supervisait l’intervention offrait également de l’information au sujet
de questions culturelles pertinentes (p.ex., questions religieuses
spécifiques à l’état), permettant aux conseillers de répondre
adéquatement. De plus, les services de la ligne de cessation
étaient offerts en plusieurs langues.
- 48 -
EXEMPLE B-4
L’intervention de cessation d’une école secondaire en milieu rural
Pour répondre aux préoccupations des étudiants, un conseil scolaire d’un comté à population
majoritairement rurale a décidé d’élargir son intervention de prévention tabagique pour inclure une
composante de cessation des étudiants de l’école secondaire locale. Le groupe de travail de cessation
établi pour surveiller le projet a amassé de l’information sur les interventions existantes pour
déterminer laquelle répondrait aux besoins de sa population. Trois sujets de préoccupation particuliers
étaient le niveau d’alphabétisation/scolarité des jeunes ciblés, leur situation socioéconomique et le rôle
que joue le tabac dans la culture de l’endroit.
Dans ce comté particulier, un grand pourcentage de jeunes est à risque de ne pas terminer sa
scolarité de secondaire à cause de problèmes académiques et socioéconomiques. Plusieurs de ces
étudiants sont également fumeurs. Le matériel de l’intervention devait être écrit dans un langage
simple et clair et le nombre de documents à distribuer, minimal. Le groupe de travail voulait un
curriculum qui permettait plein d’activités pour que les participants puissent apprendre en agissant.
Le comté comptait également un taux de chômage élevé et, ainsi, une population très pauvre.
Malheureusement, les jeunes (et leurs parents) dépensent tout de même de l’argent sur du tabac
même s’ils ne peuvent pas toujours se payer les nécessités. Ainsi, le matériel de l’intervention était
axé sur les avantages économiques de cesser de fumer. Les planificateurs de l’intervention croyaient
que les jeunes réagiraient à l’information sur l’argent qu’ils pourraient épargner et les autres items
qu’ils pouvaient s’acheter plutôt que d’acheter des produits du tabac.
Enfin, les planificateurs de l’intervention devaient garder en tête la « culture » du tabagisme de
l’endroit. L’usage du tabac (surtout, le tabac à chiquer) était souvent perçu comme un rite de passage.
Plusieurs générations des familles avaient consommé du tabac et permettre aux jeunes de cesser
quand leurs parents et d’autres membres de leur famille fumaient ou chiquaient encore serait difficile.
Les planificateurs ont tenté de palier à ce problème en liant l’intervention de cessation à d’autres
programmes qui encourageait la cessation chez les adultes et qui tentaient de changer les attitudes
prédominantes au sujet du tabac.
- 49 -
5
Suivre votre progrès
Évaluer le processus et les résultats
À cause du manque de preuves scientifiques sur l’efficacité
d’interventions de cessation tabagique pour les jeunes, des
évaluations rigoureuses sont plus essentielles pour ces
interventions qu’elles pourraient l’être pour d’autres. Une
évaluation simple mais complète vous aidera à déterminer
comment fidèlement vous avez suivi votre plan initial et
évaluer si et comment bien votre intervention a réussi à
aider les jeunes à cesser de fumer. Une évaluation des
processus examine comment bien vous avez implanté et
opéré votre intervention. Une évaluation de résultats
détermine si vos stratégies étaient efficaces pour atteindre
vos buts. Les évaluations peuvent également servir à
démontrer que vous avez utilisé vos ressources de façon
adéquate pour répondre aux besoins de votre communauté
(p.ex., pour la reddition de comptes).1 De plus, vous pouvez
utilisez les données de votre évaluation pour ajuster votre
intervention et augmenter son efficacité et impact avec le
temps. Enfin, vous aiderez les autres programmes en
nourrissant les connaissances sur quelles interventions de
cessation tabagique aident réellement les jeunes à cesser—de
l’information qui manque cruellement en ce moment.
Ce chapitre vous aidera à :
• Comprendre l’importance
d’évaluer votre intervention.
• Développer un plan
d’évaluation.
• Évaluer comment bien votre
intervention a été implantée
(c.-à-d., évaluation des
processus).
• Évaluer si votre intervention
atteint réellement ses buts et
répond aux besoins de votre
population cible (p.ex.,
population (c.-à-d., évaluation
des résultats).
Comme pour n’importe quelle évaluation, vous devez
documenter qui mène quelle activité, sous quelles conditions,
pour qui et combien d’effort cela exige-t-il.2 Dépendant du type
d’intervention choisi et les buts et objectifs visés, vous pourrez
devoir consulter des experts en évaluation ou vous associer à
des chercheurs locaux intéressés à la question d’efficacité des
interventions. Vous seuls pourrez déterminer quel type
d’évaluation vous pouvez mener et de quelle assistance vous
aurez besoin. Toutefois, tout programme doit mener des
activités d’évaluation de base pour déterminer si leurs
interventions aident la population cible.
- 50 -
Si vous choisissez une intervention existante, certaines données d’évaluation peuvent
déjà être disponibles. Cela vous aidera à déterminer le niveau d’évaluation que vous
devrez mener. Si une intervention a déjà été formellement évaluée de façon appropriée,
vous pouvez mener une évaluation moins rigoureuse, puisque vous aurez déjà une
certaine mesure de l’efficacité de l’intervention. Malheureusement, la plupart des
interventions disponibles en ce moment n’ont pas été rigoureusement évaluées.
En révisant les données d’évaluation d’une intervention existante, déterminez si
l’évaluation a été menée par les gens ayant développé l’intervention ou par des
évaluateurs externes qui pourraient avoir été plus objectifs. Si une intervention n’a pas
été formellement évaluée ou si les évaluations précédentes comportaient des erreurs,
vous devrez mener une évaluation plus rigoureuse pour déterminer l’efficacité de
l’intervention pour votre communauté.
L’évaluation idéale pour déterminer l’efficacité
Pas toutes les méthodes de collecte et de comparaison de données se valent. Le
meilleur moyen de déterminer l’efficacité d’une intervention est d’utiliser le schéma
expérimental (aussi appelé essai de contrôle randomisé). Ce type d’évaluation vous
permet de déterminer si différentes approches ou interventions offrent des résultats
différents. Différentes interventions sont assignés à des participants de façon
randomisée et les résultats sont mesurés dans le temps. Si les participants sont choisis
au hasard, ils devraient se ressembler (p.ex., sexe, âge, niveau d’usage du tabac,
réussite scolaire, statut socioéconomique), peu importe le groupe d’intervention auquel
on les assigne.
Dans certains cadres, surtout les écoles, il peut être difficile d’assigner les individus de
façon randomisée à différents groupes. Une solution est d’assigner au hasard une école
complète, plutôt que des étudiants individuels, à une intervention. Cette méthode est un
exemple d’un schéma quasi-expérimental, le deuxième plus utile type d’évaluation.
Si le fait d’assigner au hasard des individus ou des écoles à un groupe d’intervention est
inapproprié ou impossible, des groupes d’intervention peuvent être distingués selon des
conditions spécifiques (p.ex., caractéristiques de l’école) ou par des caractéristiques
spécifiques des participants qui peuvent affecter le résultat (p.ex., âge, usage du tabac,
réussite scolaire). Les écoles aux caractéristiques ou participants similaires peuvent
servir de groupes témoins.
Les schémas expérimentaux ou quasi-expérimentaux offrent des données vous
permettant de comparer les groupes et déterminer si une intervention a été efficace.
Contrairement à ces deux schémas, les données récoltées sur un seul groupe
participant à la même intervention ne permet pas de comparaison. Ainsi, vous ne
pouvez déterminer si cette intervention a été efficace.
Décrire l’intervention et les participants
Avant d’implanter une intervention, vous devez documenter les activités spécifiques de
votre intervention et des renseignements clés sur les participants potentiels. Vous devez
connaître les caractéristiques de base de jeunes qui s’intéressent à votre intervention,
ainsi que ceux qui participent réellement. Cette information vous aidera à déterminer si
vous rejoignez votre population cible ou si vous devez faire appel à des stratégies de
recrutement différentes pour capter leur intérêt. Vous devriez également préparer un
- 51 -
plan d’évaluation (voir le chapitre 2) qui donne vos objectifs et décrit les composantes de
base de votre intervention.
DES RENSEIGNEMENTS SUR L’INTERVENTION
•
Développez des objectifs SMART (Spécifiques, Mesurables, Atteignables,
Réalistes et dans le Temps) de l’intervention.
•
Définissez quels résultats qualifieront comme cessation (p.ex., abstinence totale
pour une période de temps définie évaluée 6 mois après l’intervention, si la
cessation est validée de façon biochimique ou par les pairs).
•
Décrire les méthodes de recrutement que vous utiliserez (p.ex., voies de
communication, sources de références).
•
Identifier les critères de sélection pour déterminer qui peut utiliser l’intervention
(p.ex., jeunes ayant un statut tabagique particulier, fréquence d’usage, niveau de
dépendance, motivation à cesser, réceptivité au changement).
•
Indiquer si le consentement (p.ex., éclairé, parental) est requis pour la
participation et comment il sera obtenu.
•
Identifier quels types d’animateurs ou fournisseurs seront utilisés (p.ex., les
qualifications requises et/ou critères de sélection utilisés; caractéristiques
individuels du personnel; type et durée d’une formation offerte; coût d’offrir les
interventions.
•
Identifier le lieu envisagé pour l’intervention (p.ex., le type de lieu ou espace
requis) et/ou la méthode de livraison (p.ex., téléphone, ordinateur).
•
Décrire la durée prévue de l’intervention (p.ex., nombre et durée des sessions).
•
Décrire les matériaux à être utilises et leur coût (p.ex., matériaux imprimés,
logiciels, vidéos, coûts de développement, coûts de reproduction par participant).
•
Indiquer si des incitatifs serviront pour augmenter la rétention (incluant les types
et coûts des incitatifs).
•
Indiquer si une pharmacothérapie sera offerte, encouragée sans être offerte ou
ni encouragée, ni offerte.
INFORMATION ESSENTIELLE SUR LES PARTICIPANTS
•
Prendre les informations personnelles des participants, incluant leur adresse,
numéro de téléphone, adresse courriel et les noms et numéros de téléphone de
trois personnes qui pourraient les contacter s’ils déménageaient (pour le suivi
d’évaluation).
•
Demander aux participants combien de tabac et quel type ils consomment et la
fréquence à laquelle ils consomment maintenant et dans le passé.
- 52 -
•
Évaluer s’il y a des problèmes psychologiques ou comportementales ou des
comportements à risque.
•
Mesurer le niveau de motivation des participants pour cesser.
INFORMATION OPTIONNELLE SUR LES PARTICIPANTS
•
Prendre les informations démographiques des participants (p.ex., sexe,
race/ethnie, statut scolaire, type d’école fréquentée, dernier niveau scolaire
complété).
•
Poser des questions sur l’usage de tabac par les membres de la famille et les
amis.
•
Poser des questions sur les tentatives de cessation passées des participants et
sur l’usage concomitant d’autres interventions.
•
Poser des questions sur les connaissances, attitudes et croyances des
participants au sujet du tabac et des interventions de cessation.
Évaluer l’implantation
Pour évaluer comment bien votre organisation a implanté son intervention planifiée,
vous devrez mener un processus d’évaluation. L’information récoltée peut aider les
gestionnaires et administrateurs de programme à identifier les forces, les faiblesses et
les opportunités pour s’améliorer.
Même si vous aurez déjà documenté vos plans d’implantation et votre public cible, vous
documentez maintenant exactement ce qui se passe et qui participe. Par exemple, vous
planifiez peut-être d’implanter cinq sessions de groupe d’une durée d’une heure. Mais
une fois l’intervention débutée, vous vous rendez compte que vous ne pouvez livrer que
trois sessions d’une heure et deux sessions d’une demi-heure suite à des contraintes
d’horaire. Si ce changement peut ne pas sembler majeur, le fait de réduire le dosage de
l’intervention peut affecter le résultat. Vous devrez peut-être offrir d’autres sessions pour
maintenir le dosage prévu.
En menant un processus d’évaluation d’une intervention de cessation tabagique pour les
jeunes, certaines questions-clés doivent se poser. La figure 8 donne ces questions et
décrit brièvement les sources qui peuvent apporter des éléments de réponses et
comment l’information obtenue peut servir. Les questions spécifiques sur comment et
quand récolter ces renseignements varieront grandement selon les objectifs de votre
programme et les ressources disponibles. Par contre, les méthodes primaires incluent
des registres de présence, des sondages de clients et les groupes de discussion.
- 53 -
FIGURE 8. Questions-clés de l’évaluation des processus
QUESTIONS-CLÉS
SOURCES D’INFORMATION
COMMENT UTILISER CETTE
INFORMATION
Combien de participants ont
participé à la première
session?
Registre téléphonique (pour
interventions téléphoniques).
Registre de présences aux
réunions.
Sondages au point d’entrée ou
précédents le début.
Déterminer le succès relatif de
vos méthodes de recrutement.
Comment les participants ontils entendus parler de
l’intervention?
Combien de participants ont
complété l’intervention?
Combien satisfaits étaient les
participants de la qualité des
services?
Quels types d’activés et
combien de chaque type ont
eu lieu durant l’implantation de
l’intervention?
Combien de temps a été
passé avec les participants?
Quels aspects de l’intervention
ont déviés du protocole?
Quelle dotation a été requise
pour implanter l’intervention?
Combien d’ateliers de
formation de personnel ont été
menés (si applicable)? Quelle
preuve y a-t-il que la formation
a aidé le personnel à livrer
l’intervention?
Quels fonds, services et
matériaux ont servis à livrer
l’intervention?
Sondages à la sortie ou postintervention.
Registre des présences.
Sondages à la sortie ou postintervention ou groupes de
discussion.
Sondages de suivi ou groupes
de discussion avec les jeunes
ayant quitté l’intervention.
Registres d’activités de
l’intervention ayant été
réellement implantés.
Registres de durée et fréquence
des sessions.
Registres d’activités de
l’intervention ayant été
réellement implantés et
exceptions faites.
Registres du personnel notant
les heures travaillées et taux
horaire.
Déterminer le succès de la
mise en marché et ajuster les
méthodes de recrutement pour
activités futures.
Déterminer le taux de
rétention.
Comprendre la motivation de
la rétention des participants et
identifier les choses à
améliorer.
Voir à quel point l’intervention
a respecté votre plan.
Documenter la fidélité à
l’intervention et déterminer
l’allocation de ressources
(financières ou autres).
Documenter la fidélité à
l’intervention.
Déterminer l’allocation de
ressources humaines et ses
coûts.
Registres d’heures de formation
du personnel.
Sondages auprès du personnel.
Déterminer la formation du
personnel requise pour une
efficacité donnée et combien
l’efficacité du personnel a été
améliorée.
Registres de dépenses liées au
programme et dons de services
et matériel.
Déterminer si l’intervention est
rentable.
- 54 -
L’information récoltée durant la phase de planification et après l’implantation vous aidera
à évaluer comment bien vous avez suivi votre plan d’implantation ou protocole. Le fait
de suivre fidèlement le protocole tout au long de l’implantation vous aidera à dresser des
conclusions plus exactes sur l’efficacité de votre intervention. Toutefois, vous devrez
peut-être apporter des changements à votre plan initial (p.ex., adapter l’intervention à
l’environnement dans lequel elle est livrée ou la modifier pour répondre aux besoins
changeants de votre population cible). Lorsque cela se produit, tenez un registre des
changements apportés à votre plan initial et tenez compte de ces changements lors de
votre évaluation.
Évaluer l’efficacité
Une évaluation des résultats vous aidera à déterminer si votre intervention rencontre ses
objectifs et comprendre l’effet qu’elle a sur votre population cible. Les évaluations de
résultats contribuent à vos connaissances comme fournisseur de l’intervention et aux
connaissances du domaine à savoir quelles interventions de cessation tabagique pour
les jeunes sont efficaces. Les données recueillies durant le processus d’évaluation vous
aidera également à évaluer la pertinence des données recueillies durant l’évaluation des
résultats. La figure 9 donne ces questions et décrit brièvement les sources qui peuvent
apporter des éléments de réponses et comment l’information obtenue peut servir.
Vous pouvez également utiliser l’évaluation des résultats pour mesurer le taux de
cessation des participants de votre intervention et déterminer si ce taux est plus élevé
que ce que vous attendiez pour des jeunes de statut similaire qui n’ont pas participé à
des interventions (idéalement, vous pourrez comparer les résultats avec ceux d’un
groupe témoin). Considérez fermement de mesurer de nouveaux les taux de cessation
après une période de suivi pour déterminer si l’intervention a un effet durable. En plus
de mesurer le succès de l’intervention, vous devriez mesurer combien de jeunes ayant
initialement accepté de participer sont restés dans l’intervention et combien ils se sont
conformés à l’intervention.
En menant une évaluation de résultats, vous devrez considérer les concepts-clés
suivants :
•
Rétention. La rétention est exprimée comme un pourcentage donné d’un nombre
de participants ayant restés au sein de l’intervention jusqu’à la dernière session
divisé par le nombre de participants ayant commencé l’intervention en participant
à la première session. Par exemple, si l’intervention doit se dérouler durant 8
semaines et que 50 étudiants participent à la première session, mais que seuls
25 participants sont présents à la dernière session, le taux de rétention est de
50 %. Cette donnée est importante car elle vous indique à peu près si les
participants ont continué l’intervention durant suffisamment de temps pour
recevoir le traitement projeté. Ceci est normalement mesuré durant l’évaluation
des processus.
•
Conformité de l’implantation. Le taux de conformité de l’implantation indique
combine de participants se sont présentés à toutes ou presque toutes les
sessions. Cette mesure indique le dosage ou pourcentage du traitement que les
participants ont réellement reçu. Cela vous aidera également à déterminer
combien de participants ont reçu l’intervention selon le protocole.
- 55 -
FIGURE 9. Questions-clés pour évaluation des résultats
QUESTIONS-CLÉS
SOURCES D’INFORMATION
COMMENT UTILISER CETTE
INFORMATION
Combien de fumeurs ayant
commencé l’intervention
n’utilisent plus de tabac
• À la fin de l’intervention?
• 6 mois après l’intervention?
• 12 mois après l’intervention?
Combien de fumeurs ont passé
le test chimique (si un tel test a
été utilisé)?
Sondages des clients à la sortie
ou post-intervention menés à la
fin de l’intervention et ensuite
régulièrement (préférablement,
après 6 et 12 mois).
Déterminer l’efficacité de
l’intervention.
Registres de tests de validation
chimique (p.ex., monoxyde de
carbone expiré ou test de
cotinine dans la salive).
Sondages des clients à la sortie
ou post-intervention menés à la
fin de l’intervention et ensuite
régulièrement (préférablement,
après 6 et 12 mois).
Confirmer le compte rendu de
cessation.
Sondages au point d’entrée ou
précédents le début et
sondages de clients postintervention
Documenter tout usage du
tabac et déterminer si les
fumeurs vont vers d’autres
produits du tabac plutôt que de
cesser.
Offrir une autre mesure de
résultats pou les jeunes n’ayant
pas définitivement cessé (p.ex.,
n’ayant pas atteint l’objectif
premier de l’intervention).
Combien de tentatives de
cessation sérieuses (p.ex.,>24
heures sans fumer avec
l’intention de cesser) ont été
tentées par chaque fumeur
• À la fin de l’intervention?
• 6 mois après l’intervention?
• 12 mois après l’intervention?
Les individus utilisent-ils
d’autres produits du tabac outre
les cigarettes (p.ex., à chiquer,
à priser, bidi, cigares, pipes)?
Quelle a été la plus longue
période d’abstinence de chaque
individu
• À la fin de l’intervention?
• 6 mois après l’intervention?
• 12 mois après l’intervention?
Combien motivés, préparés
et/ou confiants étaient les
participants de pouvoir cesser
• Au début de l’intervention?
• À la fin de l’intervention?
• 6 mois après l’intervention?
• 12 mois après l’intervention?
Si les participants sont fumeurs,
combien de cigarettes fument-ils
(p.ex., à chaque jour, semaine,
mois)?
Combien de la cigarette fumentils?
Quelle quantité de tabac sous
d’autres forment consommentils?
Sondages des clients à la sortie
ou post-intervention menés à la
fin de l’intervention et ensuite
régulièrement (préférablement,
après 6 et 12 mois).
Sondages au point d’entrée ou
précédents le début.
Sondages des clients à la sortie
ou post-intervention menés à la
fin de l’intervention et ensuite
régulièrement (préférablement,
après 6 et 12 mois).
Sondages des clients au point
d’entrée et post-intervention.
Comparer le nombre de jeunes
ayant tenté de cesser aux
nombres qui ont réussi.
Déterminer comment la
motivation a été influencée par
l’intervention et comment la
motivation a influencé la
cessation.
Suivre les changements de
consommation chez les jeunes
n’ayant pas cessé ou pas resté
abstinents.
- 56 -
•
Période de suivi. La période de suivi est le moment après la fin d’une intervention
où le tabagisme est de nouveau évalué. Une période de suivi plus longue (p.ex.,
6 mois) vous indique avec plus de confiance que vos participants maintiendront
leur cessation. Lors du sondage de suivi, vous devriez demander à vos
participants s’ils ont eu accès à d’autres interventions, services ou
pharmacothérapies en dehors de l’intervention évaluée qui pourraient avoir
influencé la réussite du traitement.
•
Taux de cessation. Le résultat idéal de votre intervention est l’abstinence
tabagique complète pour une période choisie après l’intervention. Ce résultat
pourrait être difficile à atteindre, puisque les rechutes sont communes avec le
tabagisme. Pour déterminer les taux de cessation, mesurez l’usage du tabac des
participants au début de l’intervention (c.-à-d. la base de référence), à la fin de
l’intervention et à un moment défini après l’intervention. Les données recueillies
après 6 mois ou plus sont les plus fiables. Le taux de cessation devrait se baser
sur le nombre de jeunes ayant participé à la première session et non sur le
nombre ayant participé à la dernière session.
Utiliser les données d’évaluation
Tel que discuté au chapitre 2, l’évaluation peut servir à démontrer la reddition de compte
aux intervenants du programme (p.ex., organisations partenaires, administrateurs et
gestionnaires de projets, participants). Des données d’évaluation fiables vous
permettront également d’améliorer votre intervention avec le temps et aider les autres à
faire de même. Le fait de comprendre les méthodes d’évaluation de base vous aidera à
déterminer si une intervention déjà évaluée répondra aux exigences de votre
programme. Si vous envisagez une intervention de cessation existante, vous devriez
demander les mêmes types de données que nous vous avons suggéré que vous
récoltez pour votre propre évaluation, surtout les taux de cessation à long terme.
Références
1. MacDonald G, Starr G, Schooley M, et al. Introduction to Program Evaluation for
Comprehensive Tobacco Control Programs. Atlanta: U.S. Department of Health and
Human Services, Centers for Disease Control and Prevention; 2001.
2. Nutbeam D, Smith C, Catford J. Evaluation in health education: a review of progress,
possibilities, and problems. Journal of Epidemiology and Community Health
1990;44(2):83–89.
- 57 -
EXEMPLE A-5
Comment un État a développé une ligne de cessation tabagique pour les
jeunes
Dans le cadre de son programme de prévention et lutte au
tabagisme (PPLT), un ministère de santé d’un état de l’ouest
américain a décidé de créer une ligne de soutien à la cessation
tabagique pour les jeunes à la grandeur de l’état. Une fois que les
décideurs eurent choisi une méthode d’intervention, ils ont
développé des plans pour évaluer son efficacité. En se servant de
l’expérience passée de d’autres services de cessation tabagique
et de données provenant de d’autres lignes de cessation, le
personnel encadrant l’intervention a établi les résultats attendus
afin de mesurer le succès de l’intervention.
Les exemples A et B illustrent
comment un ministère de
santé et un conseil scolaire en
milieu rural ont choisi et
implanté une intervention de
cessation tabagique pour les
jeunes.
Le personnel du PPLT a travaillé de concert avec le fournisseur
opérant la ligne de cessation pour développer un protocole
d’évaluation exhaustif. Le protocole comprenait l’évaluation de
l’usage de tabac de chaque appelant, l’exécution d’un sondage de
satisfaction trois mois après l’intervention et un sondage de taux
de cessation six mois après l’intervention.
Le personnel a également noté des renseignements
démographiques, des changements de volonté de cessation chez
les jeunes ayant participé à plusieurs appels et des changements
d’attitude ou de confiance pour cesser et rester non-fumeur. Pour
évaluer la bonne mise en place et opération de l’intervention, ils
ont également mené un processus d’évaluation. Les mesures de
processus, incluant des questions de protocole téléphonique
(p.ex., taux de réponse, temps requis pour répondre à des
messages laissés sur la boîte vocale) ont été suivi lors de
rapports mensuels et trimestriels.
- 58 -
EXEMPLE B-5
L’intervention de cessation d’une école secondaire en milieu rural
Pour répondre aux préoccupations des étudiants, un conseil scolaire d’un comté à population
majoritairement rurale a décidé d’élargir son intervention de prévention tabagique pour inclure une
composante de cessation des étudiants de l’école secondaire locale. Le groupe de travail de cessation
établi pour surveiller le projet a saisi l’importance de déterminer le niveau de succès atteint par
l’intervention et ils ont rapidement planifié des activités d’évaluation. Afin de couvrir le spectre
d’activités compris dans l’intervention, ils ont divisé leurs objectifs selon ceux liés au processus et ceux
liés au résultat.
Les objectifs de processus incluaient :
•
Par octobre de la prochaine année scolaire, implanter une intervention de cessation
tabagique pour les jeunes à l’école secondaire du comté.
•
Aider au moins 90 étudiants à l’aide de cette intervention, nommée Teens In Control, d’ici la
fin de cette même année scolaire.
Les objectifs liés au résultat incluaient :
•
D’ici la fin de l’année scolaire, réduire du tiers le nombre de retenues et suspensions liés à
l’usage du tabac.
•
D’ici la fin de l’année scolaire, augmenter le nombre de tentatives de cessation rapportées par
les jeunes qui consomment présentement du tabac.
•
D’ici la fin de l’année scolaire, augmenter le nombre de jeunes qui rapportent avoir cesser.
Des bénévoles étudiants d’un collège communautaire local ont aidé à procéder aux sondages et à la
collecte de données pour évaluer l’intervention. Comme l’intervention n’était pas pleinement implantée
avant novembre, les services ont cessé durant les vacances des Fêtes. Par la suite, certains étudiants
n’ont pas complété l’intervention (60 étudiants ont complété l’intervention la première année). Les
fournisseurs de l’intervention étaient confiants de pouvoir régler ce problème en commençant plus tôt
durant l’année scolaire. Les membres du groupe de travail ont déterminé que des efforts de marketing
additionnels étaient nécessaires pour faire connaître les ressources de cessation offertes aux
étudiants (et à leurs parents).
- 59 -
Annexe : Ressources
CHAPITRE 1
Publications
American Academy of Health Behavior. Special Issue on Youth Tobacco Cessation.
American Journal of Health Behavior 2003;27(suppl 2).
National Cancer Institute. Population Based Smoking Cessation: Proceedings of a Conference on
What Works to Influence Cessation in the General Population. In: Smoking and Tobacco Control
Monograph No. 12. Bethesda, MD: U.S. Department of Health and Human Services, National
Institutes of Health, National Cancer Institute; 2000. NIH Pub. No. 00-4892.
National Cancer Institute. Changing Adolescent Smoking Prevalence. In: Smoking and Tobacco
Control Monograph No. 14. Bethesda, MD: U.S. Department of Health and Human Services,
National Institutes of Health, National Cancer Institute; 2001. NIH Pub. No. 02-5086.
U.S. Department of Health and Human Services. Reducing Tobacco Use: A Report of the
Surgeon General. Atlanta: U.S. Department of Health and Human Services, Centers for Disease
Control and Prevention; 2000.
Substance Abuse and Mental Health Services Administration. Reducing Tobacco Use Among
Youth: Community-Based Approaches, A Guideline. Washington DC: U.S. Department of Health
and Human Services, Substance Abuse and Mental Health Services Administration, Center for
Substance Abuse Prevention; 1997. DHHS Pub. No. (SMA)97-3146.
Farrelly MC, Vilsaint M-C, Lindsey D. Cigarette Smoking Among Youth: Results from the 2000
National Youth Tobacco Survey. Legacy First Look Report 7. Washington, DC: American Legacy
Foundation; 2001.
Raw M, Anderson P, Batra A, et al. WHO Europe evidence based recommendations on the
treatment of tobacco dependence. Tobacco Control 2002;11:44–6. En ligne à l’adresse suivante :
http://tc.bmjjournals.com/cgi/content/full/11/1/44.
Wasserman MP. Guide to community preventive services: state and local opportunities for
tobacco use reduction. American Journal of Preventive Medicine 2001;20(Suppl 2):8–9.
Fiore MC, Bailey WC, Cohen SJ, et al. Treating Tobacco Use and Dependence. Clinical Practice
Guideline. Rockville, MD: U.S. Department of Health and Human Services, Public Health Service;
2000.
Ressources Internet
Office on Smoking and Health, Centers for Disease Control and Prevention (CDC), U.S.
Department of Health and Human Services. En ligne à l’adresse suivante :
http://www.cdc.gov/tobacco.
Le CDC offre un leadership national pour une approche globale à la réduction du
tabagisme. Le CDC mène et coordonne les efforts de prévention tabagique chez
les jeunes, promeut la cessation tabagique chez les jeunes et les adultes,
protège les non-fumeurs de la fumée secondaire et élimine les anomalies de
santé liées au tabac. Le site web offre des conseils de cessation, du matériel
éducatif et des publications scientifiques.
- 60 -
National Cancer Institute (NCI), National Institutes of Health, U.S. Department of Health and
Human Services. En ligne à l’adresse suivante : http://www.smokefree.gov.
La mission du Tobacco Control Research Branch du NCI est de mener et de
participer à la recherche et de faire connaître les résultats de recherche pour
prévenir, traiter et limiter l’usage du tabac. Le site web offre de l’aide pour arrêter
de fumer, incluant un guide de cessation étape par étape et les numéros de
téléphones de lignes de cessation à l’échelle locale, de l’état et nationale.
Tobacco Technical Assistance Consortium (TTAC). En ligne à l’adresse suivante :
http://www.ttac.org.
Le TTAC est un organisme à but non lucratif financé par l’American Cancer
Society (ACS), le American Legacy Foundation (Legacy) et le The Robert Wood
Johnson Foundation (RWJF) pour offrir de l’assistance technique et de la
formation aux professionnels oeuvrant dans le domaine de la prévention et de la
lutte au tabagisme. Ce soutien vise à peaufiner les connaissances et les
compétences, stimuler le leadership, augmenter le soutien organisationnel et
consolider les partenariats.
Center for Tobacco Cessation. En ligne à l’adresse suivante : http://www.cessationcenter.org.
Ce site web a été créé par le Next Generation California Tobacco Control
Alliance afin d’aider les professionnels de la santé à en savoir davantage sur la
cessation tabagique. Le Online Cessation Resource Center se veut une source
principale de ressources créées par des experts en cessation et en lutte contre le
tabagisme pour aider les professionnels de la santé dans leur travail de tous les
jours.
Guide to Community Preventive Services. En ligne à l’adresse suivante :
http://www.thecommunityguide. org/tobacco.
Cette publication dresse le portrait global de nos connaissances sur l’efficacité
des interventions en milieu communautaire dans trois domaines de prévention et
de lutte contre le tabagisme : prévenir l’initiation aux produits du tabac,
augmenter la cessation et limiter le niveau d’exposition à la fumée de tabac
ambiante.
Communities of Excellence in Tobacco Control, American Cancer Society. En ligne à l’adresse
suivante :
http://www.cancer.org/docroot/PED/content/PED_1_5X_Communities_of_Excellence.asp.
Le programme Communities of Excellence vise à aider les groupes communautaires et
professionnels de la santé à développer des stratégies efficaces pour réduire et limiter le
tabagisme à l’échelle locale. Un guide de mise en œuvre propose des renseignements pour
dresser un plan d’action et des conseils d’organisation pour atteindre des visées de lutte contre le
tabagisme.
Campaign for Tobacco-Free Kids. En ligne à l’adresse suivante : http://www.tobaccofreekids.org.
Cette campagne est l’une des plus importantes initiatives non gouvernementales
jamais lancée pour protéger les enfants contre la dépendance au tabac et
l’exposition à la fumée secondaire aux États-unis. La campagne vise à rendre le
tabagisme moins glamour grâce au contremarketing, changer les politiques
- 61 -
publiques pour protéger les enfants contre le tabagisme et augmenter le nombre
d’organisations et d’individus travaillant à réduire l’usage du tabac.
Canadian National Clearinghouse on Tobacco and Health. En ligne à l’adresse suivante :
http://www.ncth.ca.
Cette ressource tout-en-un de lutte contre le tabagisme offre des informations
courantes sur les tendances de tabagisme, la recherche et les statistiques, ainsi
qu’un guide des « meilleures pratiques » de prévention et de lutte contre le
tabagisme en matière de cessation, de mesures législatives, de taxation et de
fumée tabagique ambiante.
Treatobacco.net: Database & Educational Resource for Treatment of Tobacco Dependence. En
ligne à l’adresse suivante : http://www.treatobacco.net.
Cette ressource unique offre des données basées sur des résultats de
recherches et du soutien pratique pour traiter la dépendance tabagique, tel que
compilé par un panel d’experts internationaux. Les sujets incluent l’efficacité, la
sécurité, la démographie, les effets sur la santé, l’économie de la santé et les
politiques du traitement de la dépendance tabagique.
CHAPITRE 2
Publications
Kretzmann JP, McKnight JL, Sheehan G, Green M, Puntenney D. A Guide to Capacity
Inventories: Mobilizing the Community Skills of Local Residents. Chicago: ACTA Publications;
1997. En ligne à l’adresse suivante : http://www.northwestern.edu/ipr/publications/
community/capinv.html.
Ressources Internet
Centers for Disease Control and Prevention, U.S. Department of Health and Human Services. En
ligne à l’adresse suivante : http://www.cdc.gov.
National Public Health Performance Standards (NPHPS) Program. Public Health
Program and Practice Office. En ligne à l’adresse suivante :
http://www.phppo.cdc.gov/nphpsp. Les standards de performance de santé publique ont
été créés pour les systèmes de santé publique au niveau local et de l’état, ainsi que pour
les corps dirigeants de santé publique.
Planned Approach to Community Health: Guide for the Local Coordinator. National
Center for Chronic Disease Prevention and Health Promotion. En ligne à l’adresse
suivante : http://www.cdc.gov/nccdphp/patch/index.htm. Le Planned Approach to
Community Health (PATCH) est considéré comme un modèle efficace pour planifier,
mener et évaluer des programmes communautaires de promotion de la santé et de
prévention de maladies.
School Health Index: For Physical Activity, Healthy Eating, and a Tobacco-Free Lifestyle.
National Center for Chronic Disease Prevention and Health Promotion. En ligne à
l’adresse suivante : http://www.cdc.gov/HealthyYouth/SHI.
Un guide d’auto-évaluation et de mise en oeuvre pour aider les écoles à identifier les
forces et faiblesses de leurs politiques et programmes de promotion de la santé;
développer des plans d’actions pour promouvoir la santé des étudiants; et de faire
participer les professeurs, parents, étudiants et la communauté à l’amélioration des
politiques et programmes de l’école. Pour en savoir plus, envoyez un courriel à
[email protected], appelez le 1-888-231-6405, ou télécopiez le 1-888-282-7681.
- 62 -
National Association of County and City Health Officials (NACCHO). En ligne à l’adresse
suivante : http://www.naccho.org.
APEXPH Workbook. Aide les professionnels de la santé à évaluer et améliorer la
capacité organisationnelle de leur département et à mieux travailler de pair avec
les communautés pour évaluer et améliorer l’état de santé de leurs résidents. En
ligne à l’adresse suivante : http://www. naccho.org/cat1.cfm.
MAPP Field Guide. Un survol facile à lire du MAPP, un processus de
planification stratégique communautaire. En ligne à l’adresse suivante :
http://www.naccho.org/prod102.cfm.
Making Strategic Decisions about Service Delivery: An Action Tool for
Assessment and Transitioning.
Un guide étape par étape pour évaluer le bien-fondé de continuer à offrir des
services cliniques, pour déterminer comment (et s’il faut) plutôt muter ces
services vers d’autres prestateurs communautaires et assurer un suivi des
résultats communautaires et individuels suite à la mutation des services. En ligne
à l’adresse suivante : http://www.naccho.org/project52.cfm.
National Association of Local Boards of Health (NALBOH). En ligne à l’adresse suivante :
http://www.nalboh.org.
NALBOH est un partenaire national du National Public Health Performance
Standards (NPHPS) Program. Le NPHPS Program encourage l’amélioration
constante de la qualité, créant ainsi de meilleurs liens entre les intervenants du
système de santé local, une meilleure connaissance de l’interconnectivité des
activités de santé publique et l’identification des forces et faiblesses qui peuvent
profiter d’efforts d’amélioration.
CHAPITRE 3
Publications
U.S. Department of Health and Human Services. Preventing Tobacco Use Among Young People:
A Report of the Surgeon General. Atlanta: U.S. Department of Health and Human Services,
Public Health Service, Centers for Disease Control and Prevention; 1994.
Lynch BS, Bonnie RJ, editors; Committee on Preventing Nicotine Addiction in Children and
Youths, Institute of Medicine. Growing Up Tobacco Free: Preventing Nicotine Addiction in
Children and Youths. Washington, DC: National Academy Press; 1994.
Guidelines for Adolescent Preventive Services (GAPS). Recommendations Monograph.
American Medical Association; 1997. ISBN: 0-89970-929-X. En ligne à l’adresse suivante :
http://www.ama-assn.org/ama/pub/category/1980.html.
Ressources Internet
ImpacTEEN: A Policy Research Partnership to Reduce Youth Substance Use. En ligne à
l’adresse suivante : http://impacteen.org.
ImpacTEEN est un partenariat interdisciplinaire d’experts de renommée
nationale en matière de toxicomanie, spécialisés dans certains domaines tels
l’économie, l’étiologie, l’épidémiologie, le droit, la science politique, la politique
publique, la psychologie et la sociologie.
- 63 -
American Academy of Pediatrics (AAP). En ligne à l’adresse suivante :
http://www.aap.org/advocacy/ chmcoun.htm.
L’AAP tient à l’atteinte d’une santé physique, mentale et sociale optimales et le
bien-être de tout bébé, enfant, adolescent et jeune adulte. Le site web comprend
des instructions pour mener du counseling tabagique et l’éducation par les
médias dans le milieu du cabinet du médecin (p. ex., comprendre et contester
comment les images et messages dans les médias affectent la santé et le bienêtre des enfants et des adolescents), ainsi que du matériel éducatif pour parents
et adolescents sur les risques liés au tabagisme.
Tobacco Control Research Branch, National Cancer Institute (NCI), National Institutes of Health,
U.S. Department of Health and Human Services. En ligne à l’adresse suivante :
http://www.smokefree.gov.
La mission du Tobacco Control Research Branch du NCI est de mener et de
participer à la recherche et de faire connaître les résultats de recherche pour
prévenir, traiter et limiter l’usage du tabac. Le site web offre de l’aide pour arrêter
de fumer, incluant un guide de cessation étape par étape et les numéros de
téléphones de lignes de cessation à l’échelle locale, de l’état et nationale.
The Robert Wood Johnson Foundation. En ligne à l’adresse suivante :
http://www.rwjf.org/programs.
La fondation vise à améliorer la santé et les soins pour tous les Américains par
un financement de quatre domaines. La visée d’un de ces domaines et de
réduire le fardeau personnel, social et économique causé par la toxicomanie,
incluant le tabagisme. Des bourses sont octroyées aux cliniques médicales, aux
écoles publiques, aux organismes de recherche et aux groupes
communautaires.
Examining Youth Tobacco Use Cessation and Relapse Prevention. Health Canada; 1997. En
ligne à l’adresse suivante : http://www.hc-sc.gc.ca/hecs-sesc/tobacco/prog_arc/youth_smoking/.
Ce rapport dresse le portrait des facteurs liés à la cessation tabagique des
adolescents ayant décidé d’eux-mêmes d’arrêter de fumer. Il parle de la décision
de cesser, des tentatives de cessation réussies et des rechutes parmi les jeunes
fumeurs. Le rapport étudie l’efficacité de programmes de cessation déjà offerts
aux jeunes et offre des recommandations pour des recherches et programmes à
venir dans le domaine de la cessation tabagique chez les adolescents.
CHAPITRE 4
Publications
American Academy of Health Behavior. Special Issue on Youth Tobacco Cessation. American
Journal of Health Behavior 2003;27 Suppl 2.
American Cancer Society. A Resource Guide to Youth Tobacco Cessation Programs. Atlanta:
American Cancer Society, Tobacco Control Program; 1998.
Ressources Internet
The Center for Health and Health Care in Schools (CHHCS). En ligne à l’adresse suivante :
http://www.healthinschools.org/about.asp.
- 64 -
Le CHHCS vise à améliorer le bien-être des enfants et jeunes américains par
des programmes et des services de santé efficaces dans les écoles en servant
de ressource de politiques et de programmes.
Guidelines for Youth Tobacco Prevention/Intervention Services at Multnomah
County School- Based Health Centers. En ligne à l’adresse suivante :
http://www.healthinschools.org/sbhcs/tobacco/.
Urban Institute Project Report. Problem Behavior Prevention and School-Based
Health Centers: Programs and Prospects. Appendix 6: Information, Ordering and
Training Guide to Twenty-One Rigorously Evaluated Interventions. En ligne à
l’adresse suivante : http://www.healthinschools.org/sbhcs/papers/append6.asp.
Ressources pour les professionnels : Répertoire de ressources et de programmes canadiens de
renoncement au tabagisme. En ligne à l’adresse suivante : http://www.hc-sc.gc.ca/hecssesc/tabac/prof/renoncement.html.
Ce document donne une liste de programmes et services de cessation (p.ex.,
des programmes d’initiative personnelle, des programmes de groupe, des
programmes de counseling, des lignes de cessation sans frais, des sites Web
sur le tabagisme) disponibles aux niveaux provincial et national.
Programme de la lutte au tabagisme, Santé Canada. En ligne à l’adresse suivante :
http://www.hc-sc.gc.ca/hecs-sesc/tobacco.
Ce site Web offre une mine d’or de renseignements sur la prévention tabagique
et les efforts de lutte au tabagisme au Canada, incluant des politiques et
programmes fédéraux, des interventions de cessation et des campagnes
médiatiques. Des ressources et de l’information visant spécifiquement les jeunes
est offerte à l’adresse suivantes : http://www.hc-sc.gc.ca/hecssesc/tabac/jeunesse/index.html.
CHAPITRE 5
Ressources Internet
Basic Guide to Program Evaluation. 1999. En ligne à l’adresse suivante :
http://www.mapnp.org/library/evaluatn/fnl_eval.htm.
Ce document oriente la planification et mise en oeuvre d’un processus
d’évaluation de programmes à but lucratif et à but non lucratif.
The Community Tool Box, University of Kansas. En ligne à l’adresse suivante :
http://ctb.ukans.edu/.
Le Tool Box offre plus de 6 000 pages d’information pratique pour promouvoir la
santé et le développement communautaire.
Program Evaluation Tool Kit, En ligne à l’adresse suivante :
http://www.medicine.uottawa.ca/epid/chru/evaltoolkit_eng.htm.
Le Program Evaluation Tool Kit est fait sur mesure pour répondre aux besoins
d’information et de prise de décision des gestionnaires de programmes de santé
publique. Il servira également au personnel sur le terrain, aux officiers médicaux,
aux gestionnaires principaux et à quiconque participe à l’évaluation (p.ex.,
spécialistes d’évaluation de programme de santé, épidémiologistes, spécialistes
- 65 -
de soins infirmiers communautaires, planificateurs de services de santé,
analystes d’information, consultants externes).
Online Evaluation Resource Library (OERL), National Science Foundation. En ligne à l’adresse
suivante : http://oerl.sri.com.
Cette bibliothèque de données a été créée pour des professionnels cherchant à
dessiner, mener, documenter ou réviser des évaluations de projets. La mission
de l’OERL est d’aider à continuellement améliorer les évaluations de projets, si
critiques pour déterminer l’efficacité d’un projet.
User-Friendly Handbook for Mixed Method Evaluations. National Science Foundation; 1997. En
ligne à l’adresse suivante : http://www.ehr.nsf.gov/EHR/REC/pubs/NSF97-153/start.htm.
Ce manuel a été dessiné pour aider à évaluer le progrès et l’efficacité de projets
soutenus par le National Science Foundation’s Directorate for Education and
Human Resources. L’evaluation à méthodes variées incluse des techniques
quantitatives et qualitatives.
Collaborative, Participatory, and Empowerment Evaluation, American Evaluation Association. En
ligne à l’adresse suivante : http://www.stanford.edu/~davidf/empowermentevaluation.html.
Ce site Web offre des renseignements sur l’évaluation de l’autonomisation,
faisant appel aux méthodologies tant qualitatives que quantitatives. Il inclue une
liste détaillée de ressources en ligne, de logiciels, de manuels et de guides.
User’s Guide to Evaluation: Tools for National Service Programs, AmeriCorps, Project Star. En
ligne à l’adresse suivante : http://www.projectstar.org/star/Library/toolkit.html.
Ce guide de l’utilisateur a pour but d’aider les programmes à combler les besoins
clés liés aux questions prioritaires suivantes: l’éducation, la sécurité publique, les
besoins humains et l’environnement.
- 66 -
Le Youth Tobacco Cessation Collaborative
Centers for Disease Control and Prevention
American Legacy Foundation
Initiative canadienne de recherche pour la lutte contre le
tabagisme
National Cancer Institute
- 67 -