Les premiers liens d`attachement I. Les premiers liens : relations

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Les premiers liens d`attachement I. Les premiers liens : relations
Les premiers liens d’attachement
Bibliographie :
« Le nourrisson, la mère, le psychanalyste »
« L’attachement »
« Le bébé et sa mère »
« De la pédiatrie à la psychanalyse »
I.
Les premiers liens : relations parent/enfant
Dès la naissance bébé est une personne et il va en prendre conscience au fur et à
mesure de ses rencontres avec le monde.
L’enfant baigne dans les mots -> trans-générationnel
Infans =celui qui ne parle pas
Cet enfant là est à la fois faible et démuni mais aussi riche de capacités et de
potentialité. Il va réaliser ses capacités au fur et à mesure de :
- sa croissance physique
- de sa maturité biologique
- de ses progrès moteurs, perceptifs, cognitifs,
- du développement du langage
- du développement affectif et relationnel
-> Ces 5 points sont en constante interaction
La découverte par les parents des compétences de leur bébé facilite la mise en place
des interactions et le processus d’attachement
WINNICOTT : « Un bébé ça n’existe pas » si on veut décrire un bébé on décrit le bébé
+ ma personne qui est en relation avec lui.
Ce quelqu’un d’autre est la fonction maternelle. Cette fonction est le plus souvent
occupée par la mère biologique, mais elle peut être tenue par la mère adoptive, le papa.
Autour de la fonction maternelle il y a des personnes significatives (papa, grand-mère…)
1. Attachement
De nombreuses recherches ont montré qu’au début de sa vie tout bébé a besoin d’un
contact intense avec sa mère. Cet attachement primaire du bébé est la recherche vitale
et innée d’une sécurisation et d’une protection.
Chez l’humain le développement de l’enfant ne commence pas à la naissance. Toutes les
relations entre femme et le bébé qu’elle porte et quelle attend, le vécu de cette femme.
Tout cela se mêle et contribue à former in utero les premiers liens affectifs. Ces
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premiers liens sont plus ou moins harmonieux, adéquats. Ils se transformeront après la
naissance.
Les sons, odeurs, les sensations, les regards, le toucher soutiennent les interactions et
fondent la communication.
Des liens sélectifs se forment à la base de l’attachement.
Attachement = lien affectif développé par une personne envers une autre. C’est une
relation qui lie deux personnes à travers la valorisation et l’importance qu’elles ont l’une
pour l’autre.
FREUD : l’attachement se développe à partir de la répétition d’expériences de
satisfaction
BOWBLY : avait repéré 5 comportements (succion – étreinte – action de suivre du
regard puis physiquement – pleurs – sourire) de base chez le bébé en disant que le bébé
nait avec un besoin de contact et qu’il dispose de modèles comportementaux pour
maintenir et accroitre la proximité de la mère.
Le lien d’attachement mère enfant est la première construction de la relation sociale.
WINNICOTT : La mère a besoin d’être une mère suffisamment bonne (mais elle ne peut
pas être parfaite). Elle va développer sa préoccupation maternelle primaire c’est-à-dire
sa façon à elle d’être la mère de son enfant. Elle s’adapte sur un mode actif aux besoins
de son enfant et à l’évolution de ses besoins.
Winnicott a défini trois concepts :
- Holding = maintient et soutient
La mère protège bébé des dangers physiques, elle tient compte de sa sensibilité auditive
visuelle, sensitive. A travers les soins quotidiens elle apporte la sécurité, elle est
rassurante, c’est une protection de son enfant qu’elle met en place à travers le soutient
et le maintient. C’est une façon de porter son bébé physiquement et psychiquement (elle
créé un environnement pour pas qu’il soit pris dans des angoisses).
Dépendance absolue jusqu’a environ 6 mois car il dépend de quelqu’un mais il ne le sait
pas, après dépendance relative car il sait qu’il est dépendant.
- Handling = maniement
Comment l’enfant est touché. Cela concerne les soins physiques et utilitaires donnés à
l’enfant. Mais aussi les soins affectifs : calins, bisous
La mère manipule le corps de son enfant de manière que soient satisfait ses besoins
physiologiques et qu’il puisse acquérir le sentiment d’habiter son corps. Il s’éprouve
comme vivant dans son corps. La relation entre la soma et le psyché s’établit
progressivement.
- Object presentive = la présentation de l’objet
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La mère introduit progressivement l’enfant à la réalité des objets environnants. L’objet
(sein, biberon…) doit être mis à disposition de l’enfant au moment où il en a besoin. Cela
créé un environnement facilitant qui évolue au fur et à mesure que le bébé grandit.
Toutes les interactions se tissent dans cet environnement facilitant.
2. Interactions
La relation du nourrisson avec son entourage est un processus bidirectionnel. Le bébé
est à la fois soumis aux influences de ses parents, totalement dépendant mais il entraine
chez des modifications et du changement.
Trois niveaux d’interactions :
- comportementales : manière dont le comportement de la mère et celui de
l’enfant vont s’agencer l’un par rapport à l’autre. Ces interactions mettent en jeu la
complexité des échanges visuels corporels et vocaux. Les interactions vocales
constituent un véritable cordon ombilical acoustique. Ces interactions sont le support
des interactions émotionnelles.
- affectives : caractérisée par l’influence réciproque de la vie émotionnelle de la
mère et de l’enfant. Tout deux font l’expérience d’une communication qui leur donne le
sentiment d’une intimité profonde. Le bébé se sent compris et accompagné dans ses
émotions. Ce qui compte c’est les mots mais aussi la prosodie, l’ajustement tonicopostural.
- imaginaires et fantasmatiques : enfant imaginaire c’est l’enfant des rêveries,
c’est l’enfant que les parents imaginent pendant la grossesse -> l’enfant est chargé d’un
mandat transgénérationnel.
Le père et la mère doivent réconcilier l’enfant imaginaire avec celui de la vérité. On peut
parler d’une adoption réciproque.
Et puis il y a l’enfant fantasmatique qui est le produit des désirs anciens de maternité et
de paternité. Ces désirs se construisent pendant la femme et constituent un des aspects
de l’identification à la mère et au père.
Le processus d’attachement inclut des interactions réelles et fantasmatiques.
(Dimension de la réalité et de l’inconscient)
Le bébé possède un potentiel de communication infralangagier qui lui permet de
transmettre ses besoins et ses intentions.
La mère s’appuie sur la présence paternelle. La naissance d’un enfant transforme une
relation, on devient couple + parents
3. L’approche freudienne
-Importance de la qualité du rapport mère-enfant
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-La tété : à la satisfaction d’un besoin de manger, viennent s’associer :
Le plaisir lié à l’excitation de la zone érogène (bien-être, plaisir)
Le plaisir de la succion
Les sensations en rapport avec la présence maternel
L’apaisement d’être nourri
-Tout cela laisse dans la psyché des traces ménisques
Traces ménisque = terme freudien qui concerne l’inscription des impressions et des
événements dans le psychique. Elles sont invisibles, on ne s’en souvient pas, mais elles
sont là inscrites sur le corps
-Ainsi besoin, demande, plaisir et désir s’articule dès le début de la vie
Traumatisme affectif = ensemble de perturbation qui résulte d’un violent choc
émotionnel
-FREUD : « Toute la genèse de la personne, s’explique en fonction du développement de
la pulsion sexuelle, c'est-à-dire la libido ».
à Pour Freud la libido est un terme qui désigne l’énergie psychique du plaisir.
Cette énergie, présente dès la naissance, est à la base du développement de la
personnalité.
à La sexualité dans la théorie freudienne : elle ne désigne pas seulement les
activités et les plaisirs qui dépendent de l’appareil génital, elle désigne toute une série
d’action et d’activité qui sont présentent dès l’enfance et qui procurent un plaisir du à
l’assouvissement d’une besoin psychologique
--Le sexuel chez l’homme n’est pas réductible à au génital et bien sûr le psychisme n’est
pas réductible au conscient
--La phobie s’exprime symboliquement l’angoisse et mais aussi des signes (sueurs)
--Les émotions infantiles sont intenses, elles laissent une empreinte indélébile sur le
psychisme. Freud découvre que l’on peut supprimer des symptômes par la parole.
--L’inconscient se développe par des symptômes, les lapsus, les rêves … toutes les
manifestations de la pensée s’expriment de façon symbolique par des allusions et des
déplacements
II.
Structure de la personnalité
-De façon générale, une structure c’est une construction. C’est la manière dont un
ensemble est envisagé dans ses parties et son organisation (Freud et le cristal)
-Pour l’être humain, la structure psychique, selon l’hérédité en ce qui concerne certains
facteurs, est dès la naissance en fonction du mode de relation aux parents, en fonction
des frustrations, des traumatismes affectifs, des mécanismes de défense, le psychisme
s’organisme avec des lignes de clivage qui restent. Tant que le sujet ne subit pas de trop
fortes épreuves, la structure psychique tient.
Si à la suite d’un élément la structure craque, cela se fera selon une ligne de cliva prêt
établit depuis l’enfance
Freud :
*Structure névrotique
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*Structure psychotique
1. L’appareil psychique
--Il est formé de processus psychiques. C’est la répartition et la circulation de l’énergie
pulsionnelle. --Cette énergie se manifeste par des forces qui exercent des poussées, qui
peuvent s’associer ou entrer en conflit (forces : pulsions de vie, pulsions de mort…)
--Ces échanges énergétiques font intervenir l’appareil psychique qui est constitué de
systèmes localisable : les topiques (= un lieu)
2. Les topiques
= étude de la structure mentale dans une théorie des lieux. C’est une image de la
représentation psychique
Freud a travaillé à partir de 2 topiques :
• 1ère topique
Constitué de 3 systèmes : inconscient, préconscient, conscient
- Le conscient : c’est la partie la plus périphérique de l’appareil psychique. Il enregistre
des infos venant de l’extérieur. Il perçoit des sensations intérieurs de type
plaisir/déplaisir, c'est-à-dire que la conscience investie tout ce qui s’inscrit dans les
représentations (image, idée, souvenirs) à condition que ces représentations apportent
du plaisir et que ce plaisir soit autorisé, permis. Il y a un évitement du désagréable et
une régulation du principe de plaisir. C’est le siège des processus de la pensé, des
raisonnements, de l’attention
- Le préconscient : n’est pas présent normalement dans les champs de la conscience :
c’est en mémoire. On y trouve des données mobilisables volontairement (souvenirs,
connaissance…)
- L’inconscient : « le rêve est la voie royale de la découverte de l’inconscient » [Freud].
C’est le siège des pulsions, il comprend un noyau de pulsion et des produits de
refoulements exclus du champ de la conscience. C’est donc la partie la plus archaïque de
l’appareil psychique, la plus proche de l’appareil fonctionnel. Il a une logique spécifique :
le principe de plaisir. Il est le domaine de 2 ordres de forces : les pulsions de vie et les
pulsions de mort. Il est toujours très actif
--Entre ces 3 systèmes, il y a des frontières. L’énergie et la représentation ne circulent
pas sans contrôle, il y a des censures.
--Les censures sont fortement sévères entre le conscient et le préconscient c’est une
force active vigilante qui interdit à telle ou telle représentation de passer dans la
conscience : c’est une résistance.
--Il y a une autre censure entre le conscient et le préconscient : elle sélectionne plus
qu’elle ne réprime : c’est une réticence
• 2ième topique
- Ca : c’est le pôle pulsionnel de l’appareil psychique, c’est le chao inorganisé
Il est constitué de l’ensemble des pulsions, des besoins biologiques, des désirs refoulés
et non satisfaits. Il est constitué d’éléments héréditaires et innés, et d’éléments
refoulés et acquis.
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C’est le réservoir de l’énergie psychique.
Il est inconscient et est régit par le principe de plaisir.
Les différentes pulsions peuvent être incohérentes, contradictoires sans qu’existe de
conflit entre elles. Chaque pulsion poursuit son propre but, c’est-à-dire sa satisfaction
immédiate.
Le ça ignore les jugements de valeurs, les lois et la morale.
A la naissance le bébé n’a pas encore constitué un Moi (tout est ça) et peu à peu les trois
instances vont se différencier.
Le ça entre en conflit avec le Moi et le Surmoi.
- Moi : c’est le pôle défensif de la personne
Il résulte de la différenciation du ça au contact de la réalité extérieure.
Il assure une interaction plus ou moins efficace entre la personne et son environnement.
Il est médiateur entre les exigences pulsionnelles / les contraintes de la réalité / les
exigences du Surmoi.
Il est chargé des intérêts de la totalité du sujet. Il assure des fonctions de contrôle et
de sécurité.
C’est le noyau cohérent et lucide de la personne, il est régit par le principe de réalité.
Il est conscient et préconscient.
- Surmoi : c’est le pôle répressif
Il est construit à partir du milieu social et de ses interdits. Il est inconscient.
Les contraintes familiales, éducatives, sociales sont intériorisées et deviennent le
Surmoi.
Il a donc un rôle de juge et de censeur face aux pulsions, un rôle de conscience morale.
Il est basé sur le principe de l’interdiction.
Il est constitué par des processus d’identification au Surmoi des parents qui transparait
au travers des attitudes éducatives et par leurs façons d’agir.
Entre le Ca, le Moi et le Surmoi les conflits sont inévitables ; ce sont des conflits
intrapsychiques.
La deuxième topique révèle comment le sujet se construit et se perçoit.
Si le Moi est suffisamment structuré il peut conserver un certain équilibre entre les
pressions du ÇA et les exigences du Surmoi.
Si les frustrations ressenties par le ÇA sont trop fortes le Moi va liquider les tensions
en utilisant des mécanismes de défense. Ces mécanismes sont des réactions
inconscientes.
Si vraiment le Moi n’arrive pas à éliminer des tensions il va utiliser des soupapes (ex :
drogue, alcool, comportements agressifs…) pour se dégager de tensions trop
importantes.
3. Principes de plaisir et de réalité
- Le principe de plaisir est un mécanisme qui régit le ÇA en exigeant la gratification
complète et immédiate des besoins, des pulsions et des désirs.
Le plaisir se définit comme une réduction au minimum de la tension énergétique.
L’activité psychique a pour but d’éviter le déplaisir et chercher le plaisir.
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- Le principe de réalité est un mécanisme qui régit le Moi en évaluant la façon dont les
exigences du ÇA peuvent être satisfaites en fonction de la réalité et des exigences du
Surmoi.
- Le principe de réalité modifie le principe de plaisir, mais ne détrône pas le principe de
plaisir. Seulement la recherche de satisfaction ne s’effectue plus par les voies les plus
courtes, elle emprunte des détours, elle ajourne son résultat en fonction des conditions
imposées par le monde extérieur.
III.
Les principales étapes du développement de la personnalité
La psychanalyse a décrit le développement psychosexuel et affectif de l’enfant selon
des périodes.
A chacune des périodes correspond un comportement spécifique de l’enfant à l’égard
des personnes qu’il aime.
FREUD a parlé de stades en leur donnant le nom de la partie du corps sur laquelle est
centré momentanément l’intérêt et le plaisir de l’enfant. Cela forme les zones érogènes.
Il est important de repérer :
(besoin d’attachement)
- le rôle qu’occupe l’adulte dans l’univers de l’enfant
- la place qu’occupent l’amour et la sexualité dans
l’organisation et la maturation de tout être humain (les vécus émotionnels de la petite
enfance constituent des bases sur lesquels s’édifie la santé mentale de la personne)
Il faut toujours garder à l’esprit : - le dynamisme propre à chaque sujet
- le fait que tout au long de la vie il peut exister dans
une mesure variable des occasions de réaménager le
poids des expériences pénibles, douloureuses.
1. Prégénitale
Cette période est constituée de deux stades : le stade oral et le stade anal.
a) Stade oral (0 -> 1 an)
Le point sensible du stade oral à la fin du stade oral est le sevrage.
Les deux zones érogènes sont la bouche et la peau.
Angoisse spécifique de ce stade = la peur d’être dévoré.
Le plaisir sexuel est lié à l’excitation de la zone buccale (lèvres + bouche + carrefour
aéro-digestif + organes respiratoires + organes des sens)
La zone buccale est le moyen fondamental de relation au monde chez le bébé.
On décrit deux périodes : - le stade oral primitif (0 -> 6 mois)
Relation symbiotique avec la mère.
Stade caractérisé par la succion. Progressivement la succion se dégage de la fonction
alimentaire et s’oriente vers la recherche de plaisir pour lui-même. Le nourrisson tète à
vide ; c’est une activité auto-érotique. Il trouve l’objet de plaisir, de détente sur son
propre corps.
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Cet auto-érotisme se forme dans le cadre du narcissisme primaire. L’enfant se prend luimême comme objet d’amour avant de choisir un objet extérieur. (En psychologie l’objet
n’est pas forcément une chose mais peut être une personne)
Le premier objet de chaque personne est la mère : la personne qui accomplit la plus
grande partie des soins nécessaires et qui est disponible pour l’enfant dans la relation.
- le stade oral tardif (6 mois -> 1 an)
Il porte ce nom car c’est la période ou l’enfant commence à mordre (les dents
apparaissent). L’incorporation devient destructrice et l’objet incorporé peut être vécu
dans le fantasme comme attaqué, mutilé -> ambivalence amour / haine pour le même
objet.
L’agressivité dérive de la frustration si l’apaisement de la faim se fait trop attendre.
Dans l’alternance absence / présence et frustration / gratification l’enfant perçoit une
tension interne et une satisfaction qui vient de l’extérieur. Cela aboutit à la fin de la
première année l’identification de la mère e, tant qu’objet total et séparé de lui.
Le point sensibles est le sevrage (sevré = se séparer). Le sevrage ne consiste pas qu’à
arrêter le lait c’est surtout une transformation de la relation à la mère. L’enfant change
de fonctionnement dans sa relation avec sa mère. L’enfant est toujours dépendant de
l’adulte mais c’est différent.
Le problème du sevrage c’est que quelques fois il est vécu comme un traumatisme pour
l’enfant et pour la mère.
Les pulsions orales durent pour nous toute la vie (plaisir de bien manger et de bien
boire)
b) Stade anal (1 -> 3 ans)
Le point sensible = propreté (autonomie)
Angoisse de la destruction, d’être vidé, de disparaitre.
Ce stade est important car c’est au cours de cette période que les facultés de parler,
marcher, penser, contrôler ses sphincters se développent et permettent à l’enfant une
indépendance motrice et psychique encore relative mais réelle.
La gratification maternelle se déplace de la zone orale à la zone anale.
L’enfant a un pouvoir sur son corps par cette maitrise et surtout cela lui confère un
pouvoir affectif sur l’entourage familial. Cette partie de son corps devient une monnaie
d’échange.
En laissant partir une partie de son corps par décision volontaire l’enfant fait une
distinction importante entre l’objet interne (le moi) et l’objet externe.
Ce stade est marqué par l’ambivalence entre le don et le refus.
L’enfant expérimente les oppositions :
bien / mal
propre / sal
donner / garder
Mise ne place du sadisme et masochisme.
Rmq : on n’apprend pas un enfant à parler, à marcher, à être propre, c’est un
conditionnement
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Il faut se fixer à la maturation du système neurobiologique et se fier à la tendance
naturelle des enfants à vouloir agir comme les parents et à les satisfaire si la relation
entre eux est suffisamment bonne.
Enurésie = émission complète d’urine involontaire et inconsciente après 3 ans
Encoprésie = émission de matière fécale involontaire et inconsciente après 3 ans
2. Période Œdipienne : stade phallique (3 – 6 ans)
Angoisse de castration.
Jusqu’à cette période le père est vu comme un auxiliaire de la mère. A partir de là il va
prendre une fonction bien particulière.
L’intérêt de l’enfant se porte sur les organes sexuels (phallus = membre viril symbolisant
la force et la puissance)
La différence des sexes se fait entre présence et absence du pénis. La zone phallique
érogène s’éveille. Epoque de la curiosité sexuelle et de la différence des sexes.
Que l’on soit garçon ou fille on vit la problématique de l’angoisse de castration.
Angoisse castration = désigne la relation affective qui fait suite au constat de l’absence
de pénis chez la fille. Cette angoisse s’articule beaucoup avec le discours des adultes (ne
fais pas ça, ne va pas la bas…) -> interdictions castratrices
Cette angoisse est normale et maturante, elle n’est pas liée à l’éducation.
Complexe d’Oedipe = structure fondamentale des relations interpersonnelles. Il assure
le primat de la vie génitale et le dépassement de l’auto-érotisme.
Il joue un rôle fondamental dans l’orientation du désir humain avec la prohibition de
l’inceste.
Jusqu’à présente nous étions dans des relations duelles. A partir de là introduction d’un
tiers (père). L’enfant est amené à renoncer à ses premiers objets d’amour (la mère pour
le fils et la mère puis le père pour la fille).
Quand l’Oedipe est résolu il comprend qu’il a une place dans la famille, dans la filiation,
dans la génération.
Complexe d’Oedipe est l’ensemble organisé des désirs amoureux et hostiles que l’enfant
éprouve à l’égard de ses parents. Désir de mort du rival (parent du même sexe) et
l’attachement amoureux au parent de l’autre sexe.
Les parents deviennent les premiers modèles d’identification.
L’Oedipe est le nœud de toutes les névroses mais aussi de certaines formes
d’homosexualité et des psychoses (schizophrénie). C’est le manque du père dans sa
fonction symbolique qui constitue un facteur dans l’apparition de la schizophrénie.
3. Période de latence (Ecole primaire)
Age de raison.
Liquidation du complexe d’Oedipe oriente l’énergie libidinale dans des voies de
substitution dégagées de toute sexualité. Une partie des pulsions du ça est refoulée
dans l’inconscient. Le MOI permet aux autres pulsions de se décharger en changeant
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leur but et leur objet. Ce but est alors autorisé par le surmoi. On dit que les pulsions
sont sublimées (sublimation = mécanisme de défense)
Les identifications diverses vont succéder aux identifications parentales. C’est l’âge ou
l’enfant se rend vraiment compte de ce qu’est la mort.
4. Adolescence : période génitale (Collège)
Angoisse existentielle avec 2 angoisses qui vont de paires : angoisse de morcellement
(transformations du corps) + angoisse de séparation (quitter la position d’enfant pour
devenir un adulte).
Période de grande vulnérabilité.
La puberté physiologique bouleverse l’image du corps qui est constituée pendant
l’enfance. C’est le dernier stade de la libido qui est caractérisée par la sexualité adulte.
Narcissisme qualifie cette période. L’adolescent oscille entre l’affirmation de l’unicité
et la recherche de la reconnaissance par les pairs.
Il faut que l’adolescence permette de faire le deuil de la relation privilégiée avec ces
parents. Rupture avec les images parentales.
Réactivation de l’Oedipe ; il s’agit d’un retour sur ce qui a été refoulé pendant la période
de latence.
Deux temps : la réaction puis la création
Cette période sensible réactive l’oralité (anorexie, boulimie) et les conduites addictives.
Période d’émergence des symptômes de la schizophrénie.
Il ne faut pas nier ni banaliser les symptômes des adolescents, mais il ne faut pas non
plus les fixer et les aggraver de façon à ce que l’ado en fasse son identité.
IV.
Pulsions
= Force à l’œuvre dans la vie somatique et psychique qui fait tendre l’organisme vers un
but. C’est une poussée qui motive l’activité de l’individu. Freud désigne sous le no de
pulsion l’activité de l’inconscient qui témoigne de la vie et de la persistante violence des
forces fondamentales de la personnalité.
On distingue pulsion et instinct qui est un comportement héréditaire, fixe, défini et
invariable (c’est plutôt animal). Alors que la pulsion est variable et indéterminée.
A coté des excitations externes que le sujet peut fuir il existe des sources interne
apportant de façon constante un afflux d’excitation auquel aucun organisme ne peut
échapper.
4 aspects de la pulsion :
- source = excitation corporelle, état de tension interne
- poussés = aspect dynamique et moteur de la pulsion, une
énergie qui s’enracine dans le corps
- objet = personne ou une partie d’une personne ou une chose
ou un fantasme
- but = faire disparaitre la tension crée ; avoir de la
satisfaction, de la détente
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1. Pulsions de vie -> Eros
Regroupe les pulsions sexuelles et les pulsions d’autoconservation.
Eros symbolise l’élan créateur de la libido
2. Pulsion de mort -> Thanatos
Symbolisent la destruction et visent au retour à l’état anorganique (mort)
Compulsion de répétition (tendance à la répétition) = propriété des pulsions qui pousse
l’organisme à reproduire, à répéter, à essayer de rétablir un état antérieur. Ce
processus d’origine inconsciente fait que le sujet se place de façon active dans des
situations souvent pénibles répétant ainsi des expériences anciennes sans se souvenir du
prototype de départ et avec l’impression de quelque chose de très actuel.
V.
Mécanisme de défense
Ce sont des processus de défense élaborés par le Moi sous la pression du surmoi et de la
réalité extérieure. Ces mécanismes psychiques inconscients préservent le Moi des
exigences pulsionnelles du Ca. Conflits intrapsychiques
Ce dont le Moi se protège de priorité c’est de l’angoisse.
Angoisse = état psychique de trouble et d’agitation dont l’origine est en général inconnue
ou indéterminée pour le sujet. C’est de l’ordre du vécu sans objet, c’est donc très
différent de la peur ou de la crainte.
Elle comporte un aspect psychique et un aspect somatique qui est la conséquence de
l’état psychique.
Pour Freud l’angoisse est le résultat d’un conflit entre les instances du Moi, du Ca et du
Surmoi.
1. Refoulement
Mécanisme de défense type = refoulement
C’est un mécanisme majeur lié à la culpabilité et qui contribue à tous les autres
mécanismes de défense. Il est destiné à mettre à l’écart du conscient les
représentations (images, pensées, souvenirs) liées à des pulsions gênantes et
inacceptables.
Le refoulement se produit dans le cas ou la satisfaction d’une pulsion susceptible de
procurer par elle-même du plaisir risquerait de provoquer du déplaisir à l’égard des
autres exigences.
Il y a des ilots de notre vie affective profonde qui sont éliminés du champ de notre
conscience. Ce qui est refoulé est oublié, mais cet oubli est actif, d’ailleurs il peut
réapparaitre au cours d’une séance d’hypnose.
Il y a 3 niveaux dans le refoulement :
- refoulement originaire : les représentants de la pulsion se voient refuser la
prise en charge dans le conscient. Ce refoulement est le reste d’une période archaïque.
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Cela renvoi au fantasme originaire. C’est un noyau inconscient qui fonctionne comme pôle
d’attraction à l’égard d’autres éléments à refouler
- refoulement = ce qui a été refoulé dans un premier temps qui tente de refaire
surface dans la conscience -> censure ; rejet par le surmoi, à nouveau refoulement
- retour du refoulé = quand il y a un débordement des éléments refoulés et ils
vont réapparaitre de manière déformée soit de façon simple sous la forme de rêves et
de fantasmes, soit sous la formes de lapsus, actes manqués, non dits, soit sous la forme
pathologique d’échec du refoulement (symptômes)
2. La régression
Perte des acquisitions pour retrouver un système de relation au monde extérieur plus
archaïque et moins complexe.
Le sujet fait un retour en arrière vers des stades de développement psychique déjà
atteins et dépassés. La régression ne se contente pas d’éviter des représentations
dangereuses pour le moi c’est aussi une dimension consolatrice pour le narcissisme du
sujet.
On trouve aussi ce mécanisme dans l’adaptation à la maladie.
3. Projection
= opération psychique qui permet au sujet de localiser à l’extérieur ce qui se situe en
fait à l’intérieur de lui-même.
Le sujet attribue à une autre personne des affects méconnus de lui-même. Il y a rejet
sur un autre des la partie de soi qui est rejetée inconsciemment.
4. Sublimation
Transformation des pulsions sexuelles inacceptables occasionnant des conflits internes
en objet socialement reconnu et valorisé. Une partie des pulsions du Ca et refoulé dans
l’inconscient, le Moi permet aux autres pulsions de se décharger en changeant leur but
et leur objet. Ce but est alors autorisé par le Surmoi.
Les activités de sublimation sont scolaires, sportives, artistiques, religieuses…
C’est à la période de latence qu’elles se mettent en mouvement. Puis la sublimation se
développe tout au long de notre vie.
5. Formation réactionnelle
Attitude de sens opposé à un désir refoulé.
Mécanisme typique de la névrose obsessionnelle
6. Isolation
Le sujet isole une conduite ou une pensée de son contexte affectif de façon à ce qu’elle
ne soit plus en relation avec les autres pensées.
7. Rationalisation
Tentative d’explication cohérente, logique ou morale du contenu de la pensée, d’une
conduite ou d’un sentiment.
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8. Identification à l’agresseur
Le sujet confronté à un danger extérieur s’identifie à son agresseur soit en reprenant à
son compte l’agression telle quel soit en imitant physiquement ou moralement l’agresseur.
Le sujet devient alors celui dont il a eu peur, du même coup il le supprime et se rassure.
9. Clivage du Moi
Phénomène à l’œuvre dans la psychose et la perversion. Coexistence au sein du moi de 2
attitudes contradictoires. L’une tient compte de la réalité et l’autre déni la réalité. Ces
2 attitudes persistent côte à côte sans influence réciproque.
10. Déplacement
L’affect qui est associé à une représentation mentale dangereuse se détache de celle-ci
pour s’investir sur une autre représentation moins dangereuse.
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