Attractivité et emploi cadre en Alsace
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Attractivité et emploi cadre en Alsace
– ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN ALSACE– LES ÉTUDES DE L’EMPLOI CADRE ZOOM SUR LES ZONES D’EMPLOI N° 2015-19 JANVIER 2015 – Cartographie de l’emploi régional. – Concentration des cadres du secteur privé. – Spécificités sectorielles de la région. – Perspectives à l’aune de la réforme territoriale. Dossiers attractivité régionale de l’Apec L’emploi cadre en Alsace apparaît fortement polarisé sur la zone d’emploi de Strasbourg. Elle concentre près de la moitié des cadres du privé. Cette proportion dépasse 75 % en ajoutant les zones d’emploi de Mulhouse et Colmar. Les spécificités sectorielles de ces territoires renforcent leur attractivité, comme les activités informatiques à Strasbourg ou l’automobile à Mulhouse. Les domaines des écotechnologies et de la santé sont également bien implantés dans la région. Leur dynamisme pourrait se renforcer avec le rapprochement de l’Alsace avec la Lorraine et Champagne-Ardenne. Le redécoupage territorial placera d’ailleurs la nouvelle région parmi les plus importants des 13 futurs espaces régionaux : au 6e rang en termes de population et au 5e rang en termes d’emplois salariés. Elle figurera au 6e rang des régions métropolitaines pour l’emploi cadre, réunissant 6,7 % des cadres du privé. –CARTOGRAPHIE DE L’EMPLOI RÉGIONAL– – Carte 1– Carte des zones d’emploi en Alsace Wissembourg Saverne Haguenau Limite régionale Limite des zones d’emploi MolsheimObernai Strasbourg Sélestat Colmar Mulhouse – DÉFINITION DES ZONES D’EMPLOI – L’Alsace se compose de 9 zones d’emploi. Les zones d’emploi sont définies par l’Insee comme des « espaces à l’intérieur desquels la plupart des actifs résident et travaillent et dans lesquels les établissements peuvent trouver l’essentiel de la main-d’œuvre nécessaire pour occuper les emplois offerts ». Fondées sur le critère des déplacements des actifs en emploi entre leur commune de domicile et leur commune de travail, elles sont définies de façon à ce que parmi les actifs résidant dans la zone d’emploi, le plus grand nombre d’entre eux travaillent également dans la zone. Chaque zone d’emploi est ainsi constituée d’un ensemble de communes entières et contiguës aboutissant à un bassin d’emploi où la plupart des actifs résident et travaillent1. La France compte 322 zones d’emploi, dont 304 en métropole. Saint-Louis – UNE RÉGION DYNAMIQUE ET RELATIVEMENT JEUNE SUR LE PLAN DÉMOGRAPHIQUE – 1. http://www.insee.fr/fr/ methodes/default. asp?page=zonages/zones_emploi.htm 2 Entre 2006 et 2011, la population alsacienne a augmenté de 2 % pour atteindre près d’1,9 million d’habitants. Bien que moins marquée qu’à l’échelle nationale (+3 %), la croissance démographique a concerné toutes les zones d’emploi de la région, à l’exception de Wissembourg, territoire où le nombre d’habitants est resté stable. Strasbourg a ainsi vu sa population augmenter de 1 %, tandis que Mulhouse et Colmar ont enregistré une croissance de 2 % chacune. L’augmentation de la population a été plus forte encore à Haguenau, Molsheim-Obernai (+3 % chacune) et SaintLouis (+5 %). APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN ALSACE Dynamique, la population alsacienne est également relativement jeune puisque 37 % des habitants ont moins de 30 ans (en conformité avec la moyenne nationale). À Strasbourg, cela concerne même 40 % de la population. Par ailleurs, la région compte proportionnellement moins de personnes de plus de 60 ans qu’à l’échelle nationale (22 % contre 23 %). Là encore, Strasbourg se détache avec 20 % seulement d’habitants âgés de plus de 60 ans. Avec 573 000 habitants, Strasbourg apparaît de loin comme la principale zone d’emploi de la région. Elle regroupe trois Alsaciens sur dix. Mulhouse représente le deuxième grand pôle de la région (429 000 habitants, soit 23 % de la population régionale). Haguenau et Colmar forment des zones d’emploi d’égale importance, avec respectivement 201 000 et 195 000 habitants, ce qui représente au global 22 % de la population régionale. – STRASBOURG RASSEMBLE PRÈS DE QUATRE SALARIÉS RÉGIONAUX SUR DIX – En Alsace, on recense, au 2e trimestre 2014, 535 000 salariés dans le secteur privé (données Acoss). Avec 206 000 salariés, la zone d’emploi de Strasbourg concentre 39 % des salariés alsaciens, ce qui la place en tête devant la zone d’emploi de Mulhouse (117 000 salariés, 22 %). Parmi les autres zones d’emploi d’Alsace, Colmar et Haguenau sont les seules à avoisiner voire à dépasser les 50 000 salariés. Elles polarisent respectivement 10 % et 9 % des salariés régionaux. Wissembourg apparaît de loin comme la zone d’emploi réunissant le moins de salariés dans le secteur privé (6 700). – 44 000 ÉTABLISSEMENTS EMPLOYEURS DONT UN TIERS SUR STRASBOURG – 34 % des établissements employeurs de la région sont situés sur la zone d’emploi de Strasbourg et 21 % sur celle de Mulhouse. À elles deux, ces deux zones d’emploi rassemblent donc plus de la moitié des établissements employeurs de la région (55 %). Cette part passe à 68 % lorsqu’on y ajoute les établissements situés sur la zone d’emploi de Colmar. Dans la région, 82 % des établissements emploient moins de 10 salariés, contre 83 % à l’échelle métropolitaine. Toutefois cette proportion est largement dépassée dans les zones d’emploi de Sélestat (85 %) et Wissembourg (86 %). La région compte par ailleurs 252 établissements (hors administration) de plus de 200 salariés. 43 % se situent à Strasbourg, 16 % à Mulhouse et 10 % à Haguenau. – EN 5 ANS, L’EMPLOI SALARIÉ A BAISSÉ EN ALSACE – Entre le 2e trimestre 2009 et le 2e trimestre 2014, l’emploi salarié régional a diminué de 0,6 % (tableau 1) alors qu’il a augmenté de 0,5 % à l’échelle nationale. L’évolution de l’emploi salarié a toutefois été fort différente d’un territoire à l’autre. Deux zones d’emploi ont vu leur nombre d’emplois salariés augmenter de manière significative. Il s’agit d’Haguenau (+ 2,6 %, ce qui correspond à 1 300 emplois en plus) et SaintLouis (+5,4 %, + 1 200 emplois). Dans les deux cas, cette croissance est à mettre en lien avec le dynamisme démographique de ces territoires. À l’échelle d’Haguenau, les créations d’emplois découlent aussi de la vitalité de la zone d’emploi en matière notamment d’électronique ou d’agroalimentaire. Quant au dynamisme de Saint-Louis, il tient en partie à sa spécialisation sur des secteurs à forte valeur ajoutée, comme la pharmacie, la chimie, la défense. D’autres zones d’emploi ont également enregistré des hausses d’emplois salariés, même si celles-ci sont moins marquées : Molsheim-Obernai (+1,5 %, 600 emplois en plus), Saverne (+1,9 %, +400 emplois) et Sélestat (+0,4 %, +100). À l’inverse, plusieurs territoires ont été touchés par des destructions d’emplois. Strasbourg et Colmar ont ainsi perdu respectivement 400 et 800 emplois. Quant à la zone d’emploi de Mulhouse, elle s’avère de loin comme la plus affectée par la crise : 5 000 emplois y ont été détruits (soit une baisse en proportion de 4,1 %). Mulhouse dont l’activité phare est centrée autour de l’industrie automobile a particulièrement souffert du déclin de ce secteur au cours de ces dernières années. Au 2e trimestre 2014, l’Alsace enregistre un taux de chômage de 8,9 %. Hormis Strasbourg et Mulhouse (dont les taux de chômage oscillent entre 10 % et 11,1 %), toutes les zones d’emploi de la région connaissent un taux inférieur à celui relevé en France métropolitaine (9,7 %). L’Alsace compte même parmi ses zones d’emplois deux territoires au taux de chômage particulièrement faible. Il s’agit de MolsheimObernai (6,6 %) et Wissembourg (6,1 %). 2. L’établissement est une unité de production géographique individualisée, mais juridiquement dépendante de l’entreprise. Seuls les établissements employeurs sont ici considérés, c’est-à-dire les établissements comptant un salarié au moins. Les données sont par ailleurs comprises hors Administration publique, enseignement, santé et action sociale. – Tableau 1– Indicateurs clefs pour les principales zones d’emploi de la région Nom de la zone d’emploi Nombre de salariés du secteur privé en 2014 Évolution du nombre de salariés entre 2009 et 2014 Taux de chômage au 2e trimestre 2014 Strasbourg 205 998 -0,2 % 10,0 % Mulhouse 116 565 -4,1 % 11,1 % Colmar 54 205 -1,4 % 8,0 % Haguenau 49 984 2,6 % 7,0 % 37 426 1,5 % 6,6 % 534 796 -0,6 % 8,9 % Molsheim-Obernai Alsace Sources : Données Acoss au 2e trimestre 2009 et au 2e trimestre 2014 pour le nombre de salariés. Données Insee pour le taux de chômage. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN ALSACE 3 –CONCENTRATION DE L’EMPLOI CADRE DU PRIVÉ– – 80 000 CADRES DANS LA RÉGION DONT LA MOITIÉ SUR STRASBOURG – 3. Cette estimation a été réalisée à partir de la base du recensement 2011 (Insee). Les cadres en activité dans le secteur privé ont été repérés et répartis par zone d’emploi. Cette répartition a été appliquée par région en fonction des effectifs cadres régionaux au 31/12/2013 calculés par l’Apec à partir de son enquête annuelle Perspectives de l’emploi cadre. 4. http://www.insee.fr/fr/themes/ document.asp?reg_id=0&ref_ id=ip1416 Selon les estimations de l’Apec3, la zone d’emploi de Strasbourg polarise 39 200 cadres du privé, soit 49 % des cadres régionaux, ce qui la place au 11e rang des zones d’emploi métropolitaines (tableau 2). À ce titre, elle se situe derrière la zone d’emploi transrégionale de Roissy - Sud Picardie (53 800 cadres) et juste devant celle de Rennes (38 800 cadres). La zone d’emploi de Mulhouse, avec ses 15 100 cadres, concentre 19 % des cadres alsaciens et s’affiche de fait comme la deuxième zone d’emploi cadre de la région. Parmi les autres zones d’emploi, seules celles de Colmar, d’Haguenau et de Molsheim-Obernai parviennent à rassembler plus de 5 % de cadres régionaux. Quant à celle de Wissembourg, elle est celle qui en compte le moins (1 %, moins de 1 000 cadres du privé). – Tableau 2– Estimation du volume des cadres du privé dans les zones d’emploi de la région Nom de la zone d’emploi Estimation Apec du volume de cadres du privé Rang parmi les 304 zones d'emploi en France métropolitaine Strasbourg 39 200 49 % 11 Mulhouse 15 100 18,9 % 38 Colmar 7 200 9% 68 Haguenau 5 400 6,7 % 88 Molsheim-Obernai 4 600 5,8 % 96 Saint-Louis 3 100 3,8 % 125 Saverne 2 300 2,9 % 157 Sélestat 2 300 2,9 % 162 < 1000 1% 264 Wissembourg Source : Apec, 2014. 4 Part de la zone d’emploi dans les cadres régionaux APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN ALSACE – STRASBOURG, ZONE D’EMPLOI COMPTANT LE PLUS D’ACTIFS QUALIFIÉS ET LE PLUS D’ÉTUDIANTS – Les actifs diplômés de l’enseignement supérieur sont proportionnellement moins nombreux en Alsace qu’à l’échelle nationale (34 % contre 36 %). À Strasbourg, principale zone d’emploi de la région pour les cadres, ce pourcentage atteint toutefois 42 %. En revanche, cinq zones d’emploi affichent des parts d’actifs diplômés du supérieur inférieures à 30 %. Il s’agit d’Haguenau, Molsheim-Obernai, Saverne, Sélestat et Wissembourg. Par ailleurs, Strasbourg s’avère de loin comme la zone d’emploi alsacienne qui concentre le plus d’étudiants du supérieur (56 400 étudiants, soit 81 % des étudiants inscrits en Alsace). Mulhouse est le deuxième pôle d’étudiants de la région. Il en concentre 12 %. – STRASBOURG, ZONE D’EMPLOI LA PLUS ATTRACTIVE POUR LES ACTIFS QUALIFIÉS – De toutes les zones d’emploi d’Alsace, celle de Strasbourg s’avère, proportionnellement au nombre d’emplois, la plus attractive pour les actifs qualifiés . Celle de Saint-Louis dispose aussi d’une certaine attractivité, ce qui s’explique par son fort dynamisme économique. De toutes les zones d’emploi de la région, celle de Wissembourg apparaît en revanche la moins attractive pour les actifs qualifiés. –LES SPÉCIFICITÉS SECTORIELLES DE LA RÉGION– – LE SECTEUR TERTIAIRE RÉUNIT PRÈS DES TROIS QUARTS DES SALARIÉS RÉGIONAUX – – DES SPÉCIFICITÉS SECTORIELLES INFRARÉGIONALES MARQUÉES – En Alsace, 44 % des salariés travaillent dans le secteur tertiaire marchand, ce qui dénote une sous-représentation de cette activité par rapport à l’échelle métropolitaine (tableau 3). Elle reste cependant le 1er secteur d’activité de la région (comme dans l’Hexagone), suivi par le tertiaire non-marchand (qui rassemble 30 % des effectifs salariés régionaux). La prépondérance du tertiaire marchand se vérifie dans toutes les zones d’emploi de la région. Elle est en outre particulièrement remarquable à Strasbourg, puisque 51 % des salariés de cette zone d’emploi travaillent dans ce secteur. Le secteur industriel est bien installé en Alsace. Il rassemble 19 % des effectifs salariés régionaux. Sur ce domaine, MolsheimObernai, Wissembourg, Haguenau et Saverne apparaissent comme les quatre zones d’emploi les plus industrialisées de la région. Sur ces territoires, environ un salarié sur trois travaille dans l’industrie. Le secteur de la construction rassemble quant à lui 6 % des salariés d’Alsace. Cette proportion varie peu d’une zone d’emploi à l’autre, oscillant entre 5 % pour Strasbourg, et 9 % pour Saverne. Enfin, l’Alsace ne concentre sur son territoire que 1 % de salariés relevant de l’agriculture. Seules les zones d’emploi de Molsheim-Obernai et de Wissembourg en rassemblent davantage (2 % chacune). Principaux territoires régionaux pour l’emploi salarié, Strasbourg, Mulhouse, Colmar, Haguenau et Molsheim-Obernai présentent chacun, au regard de la structure sectorielle régionale, des spécificités fortes (tableau 4). Fortement tertiarisée, Strasbourg possède une dominante sectorielle dans le domaine de l’assurance et dans celui des activités informatiques (avec des indices de spécificité7 respectifs de 2,1 et 2). Le groupe Crédit Mutuel ainsi que la MMA font partie des grands employeurs de la zone d’emploi strasbourgeoise spécialisés dans le domaine des assurances. Parallèlement, la présence de plusieurs entreprises de services du numérique (CGI, Atos, Capgemini…) au sein de ce territoire explique en partie la concentration de salariés strasbourgeois sur le segment des activités informatiques. L’industrie automobile représente une des activités emblématiques de Mulhouse (indice de 3,3). PSA Peugeot Citroën est le principal constructeur implanté localement (Sausheim), avec un site plus particulièrement dédié à l’assemblage de véhicules. Deux équipementiers sont également bien implantés à l’échelle locale : Faurecia qui possède trois sites (Pulversheim, Ottmarsheim, Burnhaupt) et l’allemand Behr (Rouffach). Une autre activité compte également propor- 5. Transports, commerce, services aux entreprises, services aux particuliers, activités immobilières et financières. 6. Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale. 7. Ce niveau de spécificité est calculé en faisant le rapport de la part occupée par tel ou tel secteur d’activité dans une zone d’emploi donnée, par rapport à celle qu’il occupe au niveau régional. Seuls ont été pris en compte ici, les secteurs représentant 1 % au moins des effectifs propres à chaque zone d’emploi et un nombre significatif de salariés. Agriculture Région Alsace 1% Industrie 19 % Molsheim-Obernai (35 %). Wissembourg (32%). Construction 6% Saverne (9 %). Haguenau, Sélestat (8 %). Tertiaire marchand5 44 % Strasbourg (51 %). Saint-Louis (43 %). Mulhouse (42 %). Tertiaire non-marchand6 30 % Valeurs les plus élevées par zone d'emploi Molsheim-Obernai, Wissembourg (2 %). Colmar (35 %). Strasbourg (34 %). France métropolitaine 1% 14 % 6% 47 % 32 % France hors Île-de-France 1% 15 % 7% 43 % 34 % APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN ALSACE Source : Insee (Estel) 2011, traitements Apec. – Tableau 3– Répartition des salariés de la région Alsace par secteur d’activité 5 tionnellement plus de salariés dans la zone d’emploi de Mulhouse qu’à l’échelle régionale. Il s’agit de la production et distribution d’électricité (indice de 2), un secteur lié à la présence à Fessenheim d’une centrale nucléaire EDF. La zone d’emploi de Colmar affiche de son côté une forte orientation sectorielle dans le domaine de la métallurgie. Cette spécialisation est à rattacher à la présence du groupe néerlandais Constellium sur le site de Biesheim, spécialisé notamment dans les tôles pour l’automobile. Quant au groupe anglais DS Smith spécialisé dans l’emballage, il possède deux sites sur la zone d’emploi de Colmar, ce qui explique le poids de l’industrie du papier et du carton sur le territoire. Haguenau se démarque dans la fabrication de produits minéraux non métalliques (indice de 3,7), ce qui tient à la présence de l’acteur Duravit spécialisé dans la fabrication d’appareils sanitaires en céramique, et la fabrication d’autres matériels de transport (indice de 6,6). Sur ce deuxième segment, Alstom Transport est le principal acteur implanté sur place, avec un site dédié à la construction de trains régionaux. À noter que ce dernier secteur caractérise aussi la zone d’emploi de Molsheim-Obernai, un territoire sur lequel est implanté Messier-Bugatti-Dowty (Groupe Safran), spécialisé dans l’aéronautique. La fabrication d’équipements électriques constitue une autre dominante de cette zone d’emploi, avec la présence entre autres du groupe Hager. En Alsace, les zones d’emploi de plus petite importance possèdent également des spécificités sectorielles propres, comme Saint-Louis qui se caractérise notamment dans le domaine de l’industrie pharmaceutique (indice de 7,1). Novartis, Delpharm, DSM Nutritional Products ou encore Weleda y sont installés. À l’échelle plus globale de la région, deux secteurs d’activité sont particulièrement surreprésentés par rapport à la répartition des salariés au niveau national, à commencer par la fabrication d’équipements électriques (indice de 2,8). Bien ancrée à MolsheimObernai (Hager), l’activité l’est aussi sur les zones d’emploi d’Haguenau et de Strasbourg où les acteurs Sew Usocom et Socomec sont respectivement installés. La fabrication de machines et d’équipements est une autre dominante forte de la région. Ce segment bénéficie notamment du groupe Liebherr à Colmar et de Millipore sur la zone d’emploi de Molsheim-Obernai. – Tableau 4– Domaines de spécificités sectorielles dans les 5 zones d’emploi d’Alsace comptant le plus de salariés Principaux domaines de spécificité Zone d’emploi Strasbourg Mulhouse Colmar Source : Insee (Clap), Traitements Apec. Haguenau Indice de spécificité % des salariés de la zone travaillant dans ce domaine 1 Assurance 2,1 1,5 % 2 Programmation, conseil et autres activités informatiques 2,0 1,6 % 1 Industrie automobile 3,3 7,1 % 2 Production et distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné 2,0 1,4 % 1 Métallurgie 5,1 2,1 % 2 Industrie du papier et du carton 2,9 1,8 % 1 Fabrication d’autres matériels de transport 6,6 2,6 % 2 Fabrication d’autres produits minéraux non métalliques 3,7 2,2 % Molsheim-Obernai 1 Fabrication d’autres matériels de transport 5,7 2,3 % 2 Fabrication d’équipements électriques 5,0 7,5 % Région Alsace 1 Fabrication d’équipements électriques 2,8 1,5 % 2 Fabrication de machines et équipements 2,7 2,3 % Seuls les secteurs comptant un volume significatif de salariés (généralement au moins 1 000 salariés et/ou au moins 1 % des effectifs salariés de la zone ou de la région) sont ici considérés. La part de l’assurance est 2,1 fois plus importante dans la zone d’emploi de Strasbourg qu’à l’échelle régionale. La part de la fabrication d’équipements électriques est 2,8 fois plus importante dans la région Alsace qu’à l’échelle nationale. 6 APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN ALSACE –PERSPECTIVES POUR L’ALSACE– – L’ALSACE À L’AUNE DE LA RÉFORME TERRITORIALE – Le projet de loi relatif à la délimitation des régions, aux élections régionales et départementales, et modifiant le calendrier électoral a été adopté par l’Assemblée nationale le 17 décembre 2014. Aussi, au 1er janvier 2016, la France métropolitaine comptera 13 régions au lieu de 22. Dans ce cadre, l’Alsace, la Lorraine et la Champagne-Ardenne ne feront qu’une. La future région ainsi constituée regroupera 5,5 millions d’habitants, devenant la 6e région de France pour sa population. En matière d’emploi, l’Alsace/Champagne-Ardenne/Lorraine rassemblera 1,4 million d’emplois salariés, dont 39 % en Alsace. La future région se situera au 5e rang des régions métropolitaines pour le nombre de salariés, devant Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées et derrière la région Aquitaine/ Limousin/Poitou-Charentes. Par ailleurs, elle rassemblera 6,7 % des cadres métropolitains (soit 196 000 environ), ce qui la situera au 6e rang des régions hexagonales, derrière Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées (205 000 cadres) mais devant l’Aquitaine/Limousin/ Poitou-Charentes (186 000). Au sein de ce futur ensemble régional, la zone d’emploi de Strasbourg affirmera sa position de chef de file, en regroupant 10 % de la population régionale, 15 % des emplois salariés et 20 % des cadres du privé. Elle devancera ainsi sur ce plan les zones d’emploi de Nancy (12 % des cadres), de Metz et Reims (9 % chacune) et de Mulhouse (8 %). Aucune autre zone d’emploi ne parviendra à réunir plus de 5 % de cadres au sein de cette future région. – QUELLES ORIENTATIONS STRATÉGIQUES POUR LA RÉGION ? – La constitution d’une région Alsace/Champagne-Ardenne/Lorraine pourrait conforter la position de l’ensemble régional dans le champ très global des « énergies vertes ». Jugé stratégique par la région Alsace, ce domaine intègre le développement de technologies et d’énergies plus durables. L’Alsace est notamment positionnée sur ce segment via le pôle de compétitivité Fibres-Énergivie (issu de la fusion du pôle alsacien Al- sace énergivie et du pôle lorrain Fibres) qui travaille au déploiement de solutions durables pour le bâtiment et l’industrie : matériaux biosourcés, chimie du végétal, efficacité énergétique… La région pourrait aussi trouver une complémentarité sur ce domaine avec la Champagne-Ardenne, région où sont implantés l’Institut Européen de la Bioraffinerie et une part importante des adhérents du pôle de compétitivité Industries et AgroRessources. Sur le domaine des écotechnologies et celui de la gestion de l’environnement, l’Alsace intervient également au côté de la Lorraine dans le pôle de compétitivité Hydreos, centré sur la gestion durable de l’eau : infrastructures, gestion intelligente de l’eau, écosystèmes humides. L’automobile, les transports et la mobilité constituent un autre domaine où des synergies existent déjà entre l’Alsace et d’autres territoires. Ainsi, l’Alsace et la Franche-Comté sont associées au sein du pôle de compétitivité Véhicule du futur, avec pour ambition de promouvoir des moyens de locomotion plus propres et moins énergivores. Des synergies sur ce plan pourraient également se développer avec la Lorraine et la Champagne-Ardenne, également bien positionnées dans l’industrie automobile et la métallurgie, mais aussi avec les régions allemandes voisines. En lien avec cette thématique, la région cherche également à conforter sa position dans la fabrication de machines et d’équipements, où elle possède une forte spécificité. La « santé et le bien-être » constitue un autre axe stratégique pour l’Alsace. La région bénéficie déjà de la présence de grands acteurs du secteur pharmaceutique, que ce soit sur la zone d’emploi de Saint-Louis mais aussi sur celles de Mulhouse (Rhenovia) ou de Strasbourg (Octapharma). Elle accueille aussi le siège du pôle de compétitivité Alsace BioValley dédié aux biotechnologies ainsi qu’un groupement de coopération sanitaire spécialisé dans l’e-santé et la télémédecine (Alsace e-santé). Par ailleurs, le domaine des technologies médicales constitue également un axe fort de développement pour l’Alsace, en particulier en ce qui concerne la robotique médicale et l’imagerie médicale. Sur ce point, la région bénéficie de centres de recherche de renommée mondiale, comme l’Ircad ou l’Institut de chirurgie guidée par l’image, tous deux situés à Strasbourg. Enfin, des collaborations sont possibles sur le domaine du suivi et de la prise en charge des personnes âgées avec la région Champagne-Ardenne, celle-ci ayant inscrit cette problématique au cœur de ses orientations stratégiques. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN ALSACE 7 – MÉTHODOLOGIE– Ce dossier a été réalisé à partir de recherches documentaires et d’analyses spécifiques réalisées par l’Apec. Pour des raisons de lisibilité, les sources précises de chaque donnée indiquée n’ont pas été systématiquement signalées. La grande majorité des informations indiquées proviennent des données officielles, en particulier publiées par l’Insee. Quatre sources principales ont été utilisées • Les données du recensement 2011 : exploitation principale et base Activité professionnelle. La base Activité professionnelle a notamment permis de calculer, pour chaque région de France métropolitaine, la proportion de cadres du secteur privé travaillant dans chaque zone d’emploi. Cette répartition a ensuite étéNOVEMBRE appliquée par région en fonction des effectifs cadres régionaux au 31/12/2013 calculés par l’Apec à partir de son enquête annuelle Perspectives de l’emploi cadre. • La base Clap de l’Insee. Le dispositif Connaissance locale de l’appareil productif (Clap) est conçu pour fournir des statistiques sur le tissu économique local. • Les estimations d’emploi localisées (Estel) de l’Insee. Les estimations d’emploi ont pour objectif de fournir une photographie exhaustive de l’emploi au lieu de travail cohérente entre les différents échelons géographiques et les divers postes de nomenclature d’activité. • La base de données des Acoss et des Urssaf. Le champ couvre l’ensemble des cotisants du secteur « concurrentiel » qui comprend tous les secteurs d’activité économique sauf les administrations publiques, l’éducation non marchande, la santé non marchande et l’emploi par les ménages de salariés à domicile. Ce sont les données les plus récentes disponibles pour l’évolution des emplois du secteur privé. D’autres bases de données (par exemple la base des étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur par commune fournie par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche) et différentes publications (en particulier les publications de l’Insee régional) ont également été exploitées. Enfin, les sources spécifiques suivantes ont notamment été utilisées pour réaliser ce dossier : • La stratégie de spécialisation intelligente en Alsace, Région Alsace. • Attractivité, compétences et emploi cadre en Alsace. Apec, septembre 2013. • Alsaeco, le portail de l’économie alsacienne : www.alsaeco.com 2013 05 ISBN 978-2-7336-0795-4 JANVIER 2015 Cette étude a été réalisée par le département études et recherche de l’Apec. Pilotage de l’étude : Gaël Bouron. Analyse et rédaction Caroline Legrand. Maquette : Daniel Le Henry. Direction de l’étude : Maïmouna Fossorier. Direction du département : Pierre Lamblin. ASSOCIATION POUR L’EMPLOI DES CADRES 51 BOULEVARD BRUNE – 75689 PARIS CEDEX 14 CENTRE DE RELATIONS CLIENTS 0810 805 805* DU LUNDI AU VENDREDI DE 9H À 19H © Apec, 2015 Cet ouvrage a été créé à l’initiative de l’Apec, Association pour l’emploi des cadres, régie par la loi du 1er juillet 1901, et publié sous sa direction et en son nom. Il s’agit d’une œuvre collective, l’Apec en a la qualité d’auteur. *prix d’un appel local L’Apec a été créée en 1966 et est administrée par les partenaires sociaux (MEDEF, CGPME, UPA, CFDT Cadres, CFE-CGC, FO-Cadres, UGICA-CFTC, UGICT-CGT). Toute reproduction totale ou partielle par quelque procédé que ce soit, sans l’autorisation expresse et conjointe de l’Apec, est strictement interdite et constituerait une contrefaçon (article L122-4 et L335-2 du code de la Propriété intellectuelle). www.apec.fr