La Poursuite impitoyable 2 - Lycée Marcel Pagnol Athis-Mons

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La Poursuite impitoyable 2 - Lycée Marcel Pagnol Athis-Mons
CINE-CLUB HISTOIRE DU LYCEE MARCEL PAGNOL
Séance 2 : samedi 26 janvier 2008 (08h30-12h00)
FILM : La Poursuite impitoyable (titre original : The Chase) de Arthur PENN (1966 - 130
minutes), avec Marlon BRANDO, Jane FONDA, Robert REDFORT.
Le réalisateur :
Arthur Penn est un réalisateur américain né en 1922. D’abord metteur en scène de pièces de
théâtre, il se lance à partir de 1958 dans la réalisation de films.
La Poursuite impitoyable est présentée en 1966, dans le contexte du mouvement pour les droits
civiques (les lois sur les droits civiques et le droit de vote ont été votées respectivement en 1964 et
en 1965, au terme de plus de dix ans de luttes, sous la présidence de Johnson, successeur de
Kennedy). Il s'agit d'un film engagé qui dénonce certains aspects de la société américaine.
Parmi les films qu'Arthur Penn réalisera par la suite, on trouve Bonnie and Clyde (1967), avec Faye
Dunaway et Warren Beatty, et Little Big Man, avec Dustin Hoffman (1970).
Ce que raconte le film :
Bubber Reeves (joué par Robert Redford) s'évade de prison quelques mois avant sa libération. Il
tente de rejoindre le Mexique par le train, mais il se trompe de direction et se retrouve dans la petite
ville du Texas dont il est originaire. Dès la nouvelle de l'évasion, de nombreuses personnes se
lancent, avec des motivations très différentes, à la poursuite de Bubber :
- pour le shérif de la ville, Calder (Marlon Brando), il est impératif de retrouver Bubber
avant que «justice » ne soit faite par les habitants de la ville. Le shérif Calder est aidé par la femme
de Bubber, Anna (Jane Fonda) et l'amant de cette cette dernière, Jake Rogers, qui est un ami
d'enfance du prisonnier évadé.
- L'évasion de Bubber devient en effet l'attraction du samedi soir pour une foule qui
s'ennuie et qui semble trouver dans l'alcool et la violence des moyens de se divertir.
- Val Rogers, un riche exploitant de pétrole, père de Jake, pense que l'évadé va vouloir se
venger de son fils et se lance également dans la poursuite.
Au cours de cette longue nuit mouvementée, tous vont chercher à retrouver en premier le fugitif.
Un film qui dénonce certains aspects de la société américaine :
La Poursuite Impitoyable est un film tout au long duquel la violence monte en intensité
jusqu'à l'explosion finale, avec une violence collective aveugle (les habitants semblent animés par
un désir de destruction gratuit et irrationnel).
Au-delà, c'est également la passivité de la foule qui est dénoncée. Alors que Calder, passé
à tabac par quelques hommes et donc rendu presque méconnaissable par les coups, tente de se
relever pour partir à la recherche de Bubber, il est observé par une foule silencieuse qui n'a certes
pas participé au lynchage, mais qui n'essaie pas non plus de lui porter secours.
Le film montre que la société du Sud des Etats-Unis reste profondément marquée par le
racisme. Lem, un garagiste noir qui sait où Bubber se cache et qui a tenté d'aider le fugitif, se
retrouve pris en chasse par certains habitants de la ville. Le shérif Calder est obligé de mettre Lem,
pourtant innocent, en prison afin de le protéger de la violence de la foule. D'autres passages du film
soulignent ainsi à quel point l'égalité entre noirs et blancs est loin d'être acquise dans les faits au
milieu des années 1960.
Arthur Penn dénonce enfin le pouvoir de l'argent. Val Rogers, le riche magnat du pétrole,
possède une véritable emprise sur cette petite ville du Texas. De nombreux habitants travaillent
pour lui. Calder lui doit sa nomination au poste de shérif. Val Rogers se croit ainsi autorisé à lui
dicter ses règles. Le dénouement de l'histoire montre néanmoins que cette emprise reste fragile.
Le réalisateur peint ainsi un tableau particulièrement sombre de la petite bourgeoisie de
cette ville du Texas, et au-delà de la société américaine.