Expertise naturaliste (faune, flore et habitats) dans le cadre du projet

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Expertise naturaliste (faune, flore et habitats) dans le cadre du projet
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I.
Rappel : site d’étude et synthèse des données naturalistes connues
a) Situation géographique
Inclus dans le périmètre du Parc naturel régional des Causses du Quercy, plus précisément sur le
Causse de Gramat, le site d’étude (cf. tracé rouge des cartes IGN et Orthophotoplan ci-dessous),
d’une superficie de 104,83 hectares, est situé sur les communes d’Espédaillac et de Durbans.
Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
LOT NATURE – Août 2010
1
b) Sites et espèces d’intérêt patrimonial
a) Znieff recensées
Trois nouvelles Znieff (Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique), en cours de
validation, se trouvent dans un rayon maximal de 6 kilomètres autour du site d’étude ; les communes
concernées sont celles de Blars, Espédaillac, Grèzes, Livernon et Quissac.
La désignation de ces nouveaux sites, dans le cadre de la réactualisation des Znieff en MidiPyrénées, s’est appuyée sur la richesse de leur patrimoine naturel, à savoir la présence :
¾
de pelouses sèches : formations xérophiles du Xerobromion, formations mésophiles du
Mesobromion et tonsures à annuelles du Thero-Brachyppodion (Source : V. Heaulmé).
¾
d’espèces liées au cortège de pelouses sèches et de landes (Source : V. Heaulmé) :
o espèces floristiques : Gastridie ventrue (Gastridium ventricosum) et Bardanette en
grappe (Tragus racemosus).
o espèces faunistiques : Oedipode rouge (Oedipoda germanica germanica) et Nacré de la
Filipendule (Brenthis hecate).
¾
d’une belle population de Lézard ocellé (Lacerta lepida), ainsi qu’au moins cinq autres espèces
de reptiles : le Lézard des murailles (Podarcis muralis), le Lézard vert occidental (Lacerta
bilineata), la Coronelle girondine (Coronella girondica), la Couleuvre d'Esculape (Zamenis
longissimus) et la Couleuvre verte et jaune (Hierophis viridiflavus) (Sources : G. Pottier et
C. Menuet).
¾
du Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus), rapace diurne d’intérêt patrimonial,
particulièrement sensible au dérangement (Source : V. Heaulmé).
¾
de chiroptères : colonie de Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros), Grand Rhinolophe
(Rhinolophus ferrumequinum) (Source : S. Déjean).
b) Flore et habitats recensés lors du pré-diagnostic
Lors du pré-diagnostic réalisé en décembre 2009, quatre habitats (dont un probable) déterminants
Znieff pour la région Midi-Pyrénées avaient été recensés.
De plus, trois habitats d’intérêt prioritaires (dont deux probables) avaient également été identifiés.
La flore du site d’étude est typique des Causses de Gramat.
Lors du pré-diagnostic, aucune espèce à statut n’avait été
observée sur le site.
Seule la Cardoncelle molle (Carduncellus mitissimus), espèce
déterminante pour les Znieff en région Midi-Pyrénées et
relativement courante dans le Lot, avait été recensée.
De plus, les pelouses sèches du site avaient été considérées
comme étant favorables à l’accueil de la Sabline des chaumes
(Arenaria contreversa), plante annuelle endémique francoibérique, espèce protégée sur le territoire national et
déterminante pour les Znieff en Midi-Pyrénées.
Cardoncelle molle (Carduncellus mitissimus)
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c) Faune recensée lors du pré-diagnostic
Un premier diagnostic avifaunistique du site d’étude, réalisé en décembre 2009, avait permis de
recenser 19 espèces.
Parmi les espèces inventoriées, deux éléments majeurs se dégageaient :
¾
la nidification avérée du Grand Corbeau (Corvus corax) sur le front de taille de la
carrière (présence de trois nids).
De plus, un couple de Grand Corbeau avait été observé sur le site.
Enfin, le cadavre d’un individu avait été retrouvé au pied du front de taille, sous l’un des nids.
Ci-dessus et ci-dessous : les trois nids de Grand Corbeau (Corvus corax),
ainsi que le crâne de Grand Corbeau retrouvé sous l’un des nids (décembre 2009).
¾
la nidification possible à probable du Faucon pèlerin (Falco peregrinus) ; un individu avait
été contacté à plusieurs reprises sur le site de la carrière.
Les autres éléments faunistiques (coléoptères, orthoptères et lépidoptères, amphibiens et reptiles,
mammifères) ont été détaillés dans le pré-diagnostic et ne seront pas repris ici car il s’agissait
essentiellement de présence potentielle au regard des habitats recensés et/ou de la répartition de
ces espèces à proximité immédiate du site d’étude.
Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
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II.
Inventaire et cartographie des habitats et espèces floristiques
L’ensemble de la zone a été inventorié le 27 juin 2010.
La cartographie des habitats naturels est très légèrement remaniée de façon à indiquer plusieurs
secteurs sur lesquels certains habitats sont en fait étroitement imbriqués.
a) Nouvelle cartographie des habitats naturels
Légende
Cultures
Herbier à Characées
Chênaie pubescente
Eaux
Friche / Carrière
Haies
Mosaïque Pelouse sèche / Fruticée
Mosaïque Pelouse sèche / Junipéraie
Mosaïque Pelouse sèche / Plantation de conifères
Prairie permanente pâturée
Pré-bois
Pelouses sèches
Prairie temporaire
Routes
Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
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Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
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Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
Nouvelle cartographie des habitats naturels au 27 Juin 2010
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b) Intérêt floristique du site d’étude
Les habitats naturels du site inventorié comprennent notamment divers types de végétations de
pelouses sèches :
¾
du Mesobromion (pelouse sèche mésophile à plantes vivaces) dominé par le Brome dressé et
la Fétuque d’Auquier avec pour espèces les plus remarquables :
o la Cardoncelle molle : espèce déterminante pour la réactualisation des Znieff en
Midi-Pyrénées,
o la Filipendule commune : plante hôte du Nacré de la Filipendule, un lépidoptère
d’intérêt patrimonial omniprésent sur le site,
o le Trèfle beige ; un grand trèfle relativement peu fréquent sur les pelouses sèches
lotoises et relativement abondant ici,
o l’Astragale de Montpellier ; légumineuse relativement rare dans le Lot,
o ou encore le Liseron de Biscaye ; espèce typique du Xerobromion qui transgresse ici
couramment dans le Mesobromion.
¾
des Brachypodiaies héliophiles, ou d’ourlets, dominées par le Brachypode rupestre, avec
présence du Genêt sagitté, du Buplèvre en faux et surtout de la Filipendule commune (cf.
commentaire ci-dessus).
¾
de l’Alysso-Sedion albi (pelouse de dalle rocheuse) à Orpin blanc, Orpin jaunâtre et
Crucianelle à feuilles étroites, au sein duquel transgressent localement de nombreuses
espèces du Thero-Brachypodion (tonsures à plantes annuelles) comme le Brachypode à deux
rangs, le Micrope dressé, la Sabline des chaumes et le Lin des collines.
Ces deux dernières espèces possèdent un intérêt patrimonial fort à très fort,
notamment la Sabline des chaumes qui est protégée au niveau national.
Un petit secteur de pelouse de dalle rocheuse abrite une station du très rare Pâturin de
Baden, qui n’est connu que de très peu de localités dans le département du Lot.
Un petit point d’eau temporaire (presque totalement à sec en début d’été) accueille un gazon
amphibie (Nano-Juncetea bufonii) à Jonc des crapauds, Cresson rude, Menthe pouillot et surtout
Lythrum à feuilles d’Hysope, une espèce rare et localisée dans le département.
La culture d’orge située au nord-est du site d’étude abrite, quant à elle, plusieurs espèces de plantes
messicoles dont certaines sont d’un intérêt patrimonial assez fort : le Peigne de Vénus, le
Caucalis à fruits plats et le Bifora rayonnant, trois Apiacées complètement dépendantes de la
culture de céréales à paille.
Enfin, élément important, la Sabline des chaumes semble avoir colonisé la quasi-totalité de la zone
de sol nu et pierreux (sauf les secteurs trop pentus de corniche rocheuse et quelques rares
secteurs de friche herbacée dense).
Le carreau de la carrière, les pistes de circulation des engins, les plateaux de dépôt de matériaux
constituent maintenant autant de milieux de substitution qui semblent parfaitement convenir à
cette espèce qui affectionne les sols nus.
La Sabline des chaumes est une espèce inféodée aux zones de sols calcaires nus et squelettiques.
On la rencontre dans la majeure partie des zones calcaires du Lot (Quercy Blanc, Causses Bourians,
Causses de calcaires durs), mais sa fréquence n'est pas partout la même. Sur les pelouses sèches
écorchées et les zones caillouteuses du Causse de Gramat, c'est une espèce relativement courante,
ce qui est loin d'être le cas en Quercy Blanc par exemple.
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Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
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Flore inventoriée sur la zone d’étude
Nom scientifique
Nom français
Achillea millefolium L.
Acinos arvensis (Lam.) Dandy
Agrostis capillaris L.
Ajuga chamaepitys (L.) Schreb.
Allium sphaerocephalon L.
Allium vineale L.
Althaea hirsuta L.
Alyssum alyssoides (L.) L.
Anacamptis pyramidalis (L.) Rich.
Anagallis arvensis L.
Anthemis arvensis L.
Anthoxanthum odoratum L.
Anthyllis vulneraria L.
Arenaria controversa Boiss.
Arenaria serpyllifolia L.
Asperula cynanchica L.
Astragalus monspessulanus L.
Avena fatua L.
Achillée mille-feuilles
Niveau d’Intérêt patrimonial
Calament des champs
Agrostide commune
Bugle petit-pin
Ail à tête ronde
Ail des vignes
Guimauve hérissée
Passerage faux-alysson
Orchis pyramidal
Mouron des champs
Camomille sauvage
Flouve odorante
Anthyllide vulnéraire
Sabline des chaumes
Très fort : espèce protégée au niveau national
Sabline à feuilles de serpolet
Aspérule à l'esquinancie
Astragale de Montpellier
Assez fort : espèce relativement rare dans le Lot
Folle-Avoine
Bifora radians M.Bieb.
Bifora rayonnant
Blackstonia perfoliata (L.) Huds.
Bombycilaena erecta (L.) Smoljan.
Bothriochloa ischaemum (L.) Keng
Brachypodium distachyon (L.) P.Beauv.
Brachypodium rupestre (Host) Roem. & Schult.
Briza media L.
Bromus arvensis L.
Bromus erectus Huds.
Bromus hordeaceus L.
Bromus squarrosus L.
Bromus sterilis L.
Bupleurum baldense Turra
Bupleurum falcatum L.
Campanula patula L.
Chlore perfoliée
Assez fort : espèce messicole déterminante
pour la réactualisation des Znieff en Midi-Pyrénées
Micrope dressé
Chiendent à balai
Brachypode à deux rangs
Brachypode des rochers
Brize intermédiaire
Brome des champs
Brome dressé
Brome mou
Brome raboteux
Brome stérile
Buplèvre du Mont-Baldo
Buplèvre en faux
Campanule étalée
Carduncellus mitissimus (L.) DC.
Cardoncelle molle
Carduus nigrescens Vill.
Carex flacca Schreb.
Carthamus lanatus L.
Chardon noircissant
Caucalis platycarpos L.
Caucalis à fruits plats
Cedrus atlantica (Manetti ex Endl.) Carrière
Cerastium pumilum Curtis
Chaenorrhinum minus (L.) Lange
Cirsium acaule Scop.
Colchicum multiflorum Brot.
Conopodium majus (Gouan) Loret
Convolvulus arvensis L.
Convolvulus cantabrica L.
Coronilla scorpioides (L.) W.D.J.Koch
Crepis foetida L.
Crucianella angustifolia L.
Cynosurus cristatus L.
Dactylis glomerata L.
Dianthus carthusianorum L.
Echium vulgare L.
Cèdre de l'Atlas
Assez fort : espèce déterminante
pour la réactualisation des Znieff en Midi-Pyrénées
Laîche glauque
Carthame laineux
Assez fort : espèce messicole déterminante
pour la réactualisation des Znieff en Midi-Pyrénées
Céraiste nain
Petite Linaire
Cirse acaule
Colchique d'automne
Conopode dénudé
Liseron des champs
Liseron de Biscaye
Coronille queue-de-scorpion
Crépis fétide
Crucianelle à feuilles étroites
Crételle des prés
Dactyle pelotonné
Œillet des Chartreux
Vipérine commune
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Nom scientifique
Nom français
Elytrigia repens (L.) Desv. ex Nevski
Erigeron annuus (L.) Desf.
Eryngium campestre L.
Euphorbia cyparissias L.
Euphorbia exigua L.
Festuca auquieri Kerguélen
Filipendula vulgaris Moench
Galium mollugo L. subsp. erectum Syme
Genista sagittalis L.
Genista tinctoria L.
Geranium columbinum L.
Globularia bisnagarica L.
Helianthemum apenninum (L.) Mill.
Helianthemum nummularium (L.) Mill.
Helleborus foetidus L.
Hippocrepis comosa L.
Hypericum perforatum L.
Hypochaeris radicata L.
Inula montana L.
Inula spiraeifolia L.
Juncus acutiflorus Ehrh. ex Hoffm.
Juncus bufonius L.
Juniperus communis L.
Knautia arvensis (L.) Coult.
Koeleria vallesiana (Honck.) Gaudin
Legousia speculum-veneris (L.) Chaix
Leontodon crispus Vill.
Leucanthemum vulgare Lam.
Chiendent rampant
Niveau d’Intérêt patrimonial
Vergerette annuelle
Panicaut champêtre
Euphorbe petit-cyprès
Euphorbe exigüe
Fétuque d'Auquier
Filipendule commune
Gaillet commun
Genêt sagitté
Genêt des teinturiers
Géranium colombin
Globulaire ponctuée
Hélianthème des Apennins
Hélianthème commun
Ellébore fétide
Hippocrépide à toupet
Millepertuis perforé
Porcelle enracinée
Inule des montagnes
Inule à feuilles de Spirée
Jonc à fleurs aiguës
Jonc des crapauds
Genévrier commun
Knautie des champs
Koélérie du Valais
Miroir de Vénus
Liondent crépu
Marguerite commune
Linum austriacum L. subsp. collinum (Boiss.) Nyman
Lin des collines
Linum bienne Mill.
Linum catharticum L.
Linum strictum L.
Linum trigynum L.
Lonicera etrusca Santi
Lotus corniculatus L.
Lin bisannuel
Fort : espèce relativement peu commune dans le Lot
et déterminante pour la réactualisation
des Znieff en Midi-Pyrénées
Lin purgatif
Lin droit
Lin de France
Chèvrefeuille étrusque
Lotier corniculé
Lythrum hyssopifolia L.
Lythrum à feuilles d'Hysope
Medicago lupulina L.
Medicago minima (L.) L.
Medicago sativa L.
Melica ciliata L.
Melilotus albus Medik.
Mentha pulegium L.
Mercurialis perennis L.
Minuartia hybrida (Vill.) Schischk.
Ononis pusilla L.
Ornithogalum pyrenaicum L.
Papaver rhoeas L.
Petrorhagia prolifera (L.) P.W.Ball & Heywood
Phleum phleoides (L.) H.Karst.
Plantago lanceolata L.
Luzerne lupuline
Fort : espèce rare dans le Lot et déterminante
pour la réactualisation des Znieff en Midi-Pyrénées
Petite Luzerne
Luzerne cultivée
Mélique ciliée
Mélilot blanc
Menthe pouillot
Mercuriale pérenne
Sabline à feuilles étroites
Bugrane naine
Ornithogale des Pyrénées
Grand Coquelicot
Œillet prolifère
Fléole de Boehmer
Plantain lancéolé
Poa badensis Haenke ex Willd.
Pâturin de Baden
Poa bulbosa L.
Poa compressa L.
Potentilla neumanniana Rchb.
Pâturin comprimé
Très fort : espèce très rare dans le Lot et
déterminante pour la réactualisation des Znieff
Pâturin bulbeux
Potentille de printemps
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Nom scientifique
Nom français
Prunella laciniata (L.) L.
Prunus mahaleb L.
Prunus spinosa L.
Quercus pubescens Willd.
Ranunculus bulbosus L.
Rhamnus cathartica L.
Rhinanthus minor L.
Rosa arvensis Huds.
Salvia pratensis L.
Sanguisorba minor Scop.
Scandix pecten-veneris L.
Sedum album L.
Sedum anopetalum DC.
Sedum sediforme (Jacq.) Pau
Silene vulgaris (Moench) Garcke subsp. vulgaris
Sisymbrella aspera (L.) Spach
Spiraea hypericifolia L. subsp. obovata (Willd.)
Brunelle laciniée
H.Huber
Stachys officinalis (L.) Trevis.
Stachys recta L.
Stipa pennata L.
Tanacetum corymbosum (L.) Sch.Bip.
Teucrium botrys L.
Teucrium chamaedrys L.
Teucrium montanum L.
Thesium divaricatum Jan ex Mert. & W.D.J.Koch
Thymus serpyllum L.
Torilis arvensis (Huds.) Link
Tragopogon pratensis L.
Trifolium campestre Schreb.
Trifolium ochroleucon Huds.
Trifolium pratense L.
Trifolium scabrum L.
Trinia glauca (L.) Dumort.
Trisetum flavescens (L.) P.Beauv.
Vicia hirsuta (L.) Gray
Vicia sativa L.
Vincetoxicum hirundinaria Medik.
Viola arvensis Murray
Niveau d’Intérêt patrimonial
Cerisier de Sainte-Lucie
Prunellier
Chêne pubescent
Renoncule bulbeuse
Nerprun purgatif
Petit Rhinanthe
Rosier des champs
Sauge des prés
Petite Pimprenelle
Peigne de Vénus
Orpin blanc
Orpin jaunâtre
Orpin de Nice
Silène enflé
Cresson rude
Spirée d'Espagne
Bétoine officinale
Epiaire droite
Stipe pennée
Marguerite en corymbes
Germandrée botryde
Germandrée petit-chêne
Germandrée des montagnes
Thésium divariqué
Thym serpolet
Torilis des champs
Salsifis des prés
Trèfle des champs
Trèfle beige
Trèfle des prés
Trèfle scabre
Trinie glauque
Trisète jaunâtre
Vesce hirsute
Vesce cultivée
Dompte-venin officinal
Pensée des champs
Sabline des chaumes (Arenaria controversa)
Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
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Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
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Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
Cartographie des stations inventoriées de Sabline des chaumes
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Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
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Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
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Remarque : le tracé de couleur « bordeaux » matérialise le périmètre de la zone pressentie pour l’extension de la carrière ; le tracé « bleu » étant le périmètre
de la zone d’étude. Les zonages en rouge matérialisent les stations de Sabline des chaumes (Arenaria controversa).
III.
Inventaire des orthoptères, lépidoptères et odonates
1) Méthodologie
La méthodologie pour inventorier ces ordres d’insectes, à savoir les orthoptères, les lépidoptères et
les odonates, a été simple :
¾ identification à vue pour certaines espèces « faciles » à déterminer comme le Gazé, le Myrtil…
¾ identification en main, après capture de l’individu à l’aide d’un filet entomologique.
¾ identification auditive pour certains orthoptères comme le Grillon champêtre.
¾ pour les odonates, prospection des points d’eau et environs à la recherche de larves, exuvies et
imagos ; détermination des exuvies récoltées.
¾ recherche des insectes patrimoniaux dans leur(s) habitat(s) de prédilection comme par exemple
l’Oedipode rouge (Oedipoda germanica germanica) ou le Nacré de la Filipendule (Brenthis
hecate) dans les pelouses sèches et les landes.
2) Inventaire des orthoptères
Nom scientifique
Calliptamus barbarus
(Costa, 1836)
Calliptamus italicus
(Linnaeus, 1758)
Chrysochraon dispar
(Germar, 1834)
Decticus verrucivorus
(Linnaeus, 1758)
Eumodicogryllus bordigalensis
(Latreille, 1804)
Gryllus campestris
(Linnaeus, 1758)
Isophya pyrenaea
(Serville, 1839)
Nemobius sylvestris
(Bosc, 1792)
Oedipoda germanica germanica
(Latreille, 1804)
Oedipoda caerulescens
(Linnaeus, 1758)
Omocestus rufipes
(Zetterstedt, 1821)
Pholidoptera femorata
(Fieber, 1853)
Platycleis albopunctata
(Goeze, 1778)
Sphingonotus caerulans
(Linnaeus, 1767)
Stenobothrus lineatus
(Panzer, 1796)
Tettigonia viridissima
(Linnaeus, 1758)
Tylopsis liliifolia
(Fabricius, 1793)
Nom français
Niveau d’Intérêt patrimonial
Criquet de Barbarie
Criquet italien
Criquet des clairières
Dectique verrucivore
Assez fort : espèce relativement rare dans le Lot
Grillon bordelais
Assez fort : espèce déterminante pour la réactualisation
des Znieff en Midi-Pyrénées
Grillon champêtre
Barbitiste des Pyrénées
Assez fort, espèce déterminante pour la réactualisation
des Znieff en Midi-Pyrénées
Grillon des bois
Oedipode rouge
Assez fort : espèce déterminante pour la réactualisation
des Znieff en Midi-Pyrénées
Oedipode turquoise
Criquet noir-ébène
Decticelle des friches
Assez fort : espèce déterminante pour la réactualisation
des Znieff en Midi-Pyrénées
Decticelle chagrinée
Oedipode aigue-marine
Assez fort : espèce relativement rare dans le Lot et
espèce déterminante pour la réactualisation des Znieff
en Midi-Pyrénées
Sténobothre de la Palène
Grande Sauterelle verte
Phanéroptère liliacé
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Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
LOT NATURE – Août 2010
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Parmi les 17 espèces d’orthoptères contactées sur le site, cinq espèces sont déterminantes pour les
Znieff en région Midi-Pyrénées :
¾ le Grillon bordelais (Eumodicogryllus bordigalensis),
¾ le Barbitiste des Pyrénées (Isophya pyrenaea),
¾ l’Oedipode rouge (Oedipoda germanica germanica),
¾ la Decticelle des friches (Pholidoptera femorata),
¾ l’Oedipode aigue-marine (Sphingonotus caerulans).
Pelouses sèches et landes ouvertes accueillent plusieurs orthoptères que l’on peut également
retrouver dans d’autres milieux (prairies et cultures notamment) comme le rare Dectique
verrucivore, le Grillon bordelais, la Decticelle des friches ou le Barbitiste des Pyrénées.
Enfin, un criquet rare en Quercy, l’Oedipode aigue-marine (Sphingonotus caerulans), apprécie tout
particulièrement le bassin de la carrière, milieu artificiel sub-désertique.
Oedipode rouge (Oedipoda germanica germanica) – Photos © M. Dubray, le 24 juillet 2010
Oedipode aigue-marine (Sphingonotus caerulans) – Photos © M. Dubray, le 24 juillet 2010
Dectique verrucivore (Decticus verrucivorus) – Photo © M. Dubray
Criquet de Barbarie (Calliptamus barbarus) – Photo © M. Dubray
Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
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3) Inventaire des lépidoptères
Les prospections de terrain ont permis de recenser 58 espèces de lépidoptères ; cette diversité,
loin d’être exhaustive, est liée à la diversité des habitats présents sur le site.
Nom scientifique
Aporia crataegi
(Linnaeus, 1758)
Arctia villica
(Linnaeus, 1758)
Argynnis adippe
(Denis & Schiffermüller, 1775)
Argynnis niobe
(Linnaeus, 1758)
Argynnis paphia
(Linnaeus, 1758)
Aspitates gilvaria
(Denis & Schiffermüller, 1775)
Aspitates ochrearia
(Rossi, 1794)
Boloria dia
(Linnaeus, 1767)
Brenthis daphne
(Bergsträsser, 1780)
Brenthis hecate
(Denis & Schiffermüller, 1775)
Brintesia circe
(Fabricius, 1775)
Celastrina argiolus
(Linnaeus, 1758)
Chrysocrambus craterella
(Scopoli, 1763)
Coenonympha arcania
(Linnaeus, 1761)
Coenonympha pamphilus
(Linnaeus, 1758)
Colias alfacariensis
(Ribbe, 1905)
Colias hyale
(Linnaeus, 1758)
Coscinia striata
(Linnaeus, 1758)
Cupido minimus
(Fuessly, 1775)
Cyaniris semiargus
(Rottemburg, 1775)
Gonepteryx rhamni
(Linnaeus, 1758)
Hipparchia alcyone
(Denis & Schiffermüller, 1775)
Hipparchia semele
(Linnaeus, 1758)
Iphiclides podalirius
(Linnaeus, 1758)
Inachis io
(Linnaeus, 1758)
Issoria lathonia
(Linnaeus, 1758)
Lasiommata megera
(Linnaeus, 1767)
Nom français
Niveau d’Intérêt patrimonial
Gazé
Ecaille villageoise
Moyen Nacré
Assez fort : espèce déterminante pour la réactualisation des Znieff
en Midi-Pyrénées : cortège Bocages, lisières
Chiffre
Assez fort : espèce déterminante pour la réactualisation des Znieff
en Midi-Pyrénées : cortège Bocages, lisières
Tabac d'Espagne
Aspilate jaunâtre
Aspilate ochracée
Petite Violette
Nacré de la Ronce
Nacré de la Filipendule
Fort : espèce dont la population lotoise constitue probablement
le bastion français de l'espèce, espèce déterminante
pour la réactualisation des Znieff en Midi-Pyrénées
Silène
Azuré des nerpruns
Crambus rayé
Céphale
Fadet commun (Procris)
Fluoré
Soufré
Assez fort : espèce déterminante pour la réactualisation des Znieff
en Midi-Pyrénées : cortège Prairies mésophiles à hygrophiles
Ecaille striée
Argus frêle
Azuré des anthyllides
Citron
Petit Sylvandre
Assez fort : espèce déterminante
pour la réactualisation des Znieff en Midi-Pyrénées
Agreste
Flambé
Paon-de-jour
Petit Nacré
Mégère (Satyre)
Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
LOT NATURE – Août 2010
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Limenitis reducta
(Staudinger, 1901)
Lysandra bellargus
(Rottemburg, 1775)
Macroglossum stellatarum
(Linnaeus, 1758)
Maniola jurtina
(Linnaeus, 1758)
Melanargia galathea
(Linnaeus, 1758)
Melitaea athalia
(Rottemburg, 1775)
Melitaea didyma
(Esper, 1778)
Mellicta parthenoides
(Keferstein, 1851)
Minois dryas
(Scopoli, 1763)
Nychiodes notarioi
(Exp., 2005)
Ochlodes venatus
(Bremer & Brey, 1853)
Pararge aegeria
(Linnaeus, 1758)
Pieris brassicae
(Linnaeus, 1758)
Pieris napi
(Linnaeus, 1758)
Polyommatus bellargus
(Rottemburg, 1775)
Polyommatus icarus
(Rottemburg, 1775)
Polyommatus semiargus
(Rottemburg, 1775)
Polyommatus thersites
(Cantener, 1835)
Pyrgus alveus
(Hübner, 1803)
Pyrgus carthami
(Hübner, 1813)
Pyronia tithonus
(Linnaeus, 1771)
Rhodostrophia calabra
(Petagna, 1786)
Satyrium acaciae
(Fabricius, 1787)
Satyrium ilicis
(Esper, 1779)
Thymelicus acteon
(Rottemburg, 1775)
Thymelicus lineola
(Ochsenheimer, 1808)
Thymelicus sylvestris
(Poda, 1761)
Vanessa atalanta
(Linnaeus, 1758)
Vanessa cardui
(Linnaeus, 1758)
Zygaena loti
(Denis & Schiffermüller, 1775)
Zygaena transalpina
(Esper, 1780)
Sylvain azuré
Bel-Argus
Moro-Sphynx
Myrtil
Demi-deuil
Mélitée du mélampyre
Mélitée orangée
Mélitée des scabieuses
Grand Nègre des bois
Anthracite d'Exposito
Sylvaine
Tircis
Piéride du chou
Piéride du navet
Azuré bleu-céleste
Azuré de la Bugrane
Demi-Argus
Assez fort : espèce relativement rare dans le Lot
Azuré de l'Esparcette
Assez fort : espèce relativement rare dans le Lot, déterminante pour
la réactualisation des Znieff en MP : cortège Pelouses sèches
Hespérie du faux-buis
Assez fort : espèce déterminante pour la réactualisation
des Znieff en Midi-Pyrénées
Hespérie du carthame
Assez fort : espèce relativement rare dans le Lot, déterminante pour
la réactualisation des Znieff en MP : cortège Pelouses sèches
Amaryllis
Phalène calabraise
Thécla de l’amarel
Assez fort : espèce déterminante pour la réactualisation des Znieff
en Midi-Pyrénées : cortège Bocages, lisières
Thécla de l'yeuse
Hespérie du chiendent
Hespérie du Dactyle
Hespérie de la Houque
Vulcain
Belle-Dame
Zygène du Lotier
Zygène transalpine
Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
LOT NATURE – Août 2010
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Les prospections des mois de juin et juillet n’auront pas permis de contacter l’Azuré du serpolet
(Phengaris arion, anc. Maculinea arion), espèce protégée classée à l’Annexe II de la Convention de
Berne et à l’Annexe IV de la Directive Habitats, inscrite sur la Liste Rouge Européenne et sur la
Liste Rouge nationale en tant qu’espèce « en danger », et espèce déterminante pour les Znieff en
région Midi-Pyrénées.
Parmi toutes les espèces listées ci-dessus, retenons la présence de trois espèces déterminantes
pour les Znieff Midi-Pyrénées :
¾
Le Nacré de la Filipendule (Brenthis hecate), espèce inscrite sur la Liste Rouge
Européenne.
Ce Nymphalidé est visible de mi-mai à début août (une génération).
Les chenilles se développent sur la Filipendule commune (Filipendula vulgaris), plante-hôte
commune sur le site.
¾
L’Hespérie du faux-buis (Pyrgus alveus), Hespérie visible de (mi-mai) juin à août
(septembre), en une génération ; les chenilles se développant sur l’Hélianthème commun
(Helianthemum nummularium), plante-hôte également commune sur le site d’étude.
¾
Le Petit Sylvandre (Hipparchia alcyone), Nymphalidé visible de juin à août, en une
génération ; la chenille vit sur les Brachypodes (notamment le Brachypode des rochers,
Brachypodium rupestre, plante-hôte présente sur le site).
Soulignons également la présence de six « espèces cortèges », déterminantes pour les Znieff
Midi-Pyrénées :
¾
« Cortège Bocages et lisières » avec la Thécla de l’amarel (Satyrium acaciae), le Chiffre
(Argynnis niobe) et le Moyen Nacré (Argynnis adippe).
¾
« Cortège Pelouses sèches » avec l'Azuré de l'esparcette (Polyommatus thersites) et
l’Hespérie du carthame (Pyrgus carthami).
¾
« Cortège Prairies mésophiles à hygrophiles » avec le Soufré (Colias hyale).
Enfin, mentionnons la présence du Demi-Argus (Polyommatus semiargus), espèce relativement rare
pour le département du Lot.
Nacré de la Filipendule (Brenthis hecate) – Photo © T. Lafranchis
Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
LOT NATURE – Août 2010
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4) Inventaire des odonates
La quasi-totalité des odonates inventoriés (exuvies et imagos) ont été contactés au niveau du bassin
de la carrière ou dans les prairies et lisières environnantes.
Nom scientifique
Anax imperator
(Leach, 1815)
Calopteryx xanthostoma
(Charpentier, 1825)
Coenagrion puella
(Linnaeus, 1758)
Cordulia aenea
(Linnaeus, 1758)
Crocothemis erythraea
(Brullé, 1832)
Enallagma cyathigerum
(Charpentier, 1840)
Gomphus pulchellus
(Selys, 1840)
Ischnura elegans
(Vander Linden, 1820)
Orthetrum albistylum
(Selys, 1848)
Orthetrum cancellatum
(Linnaeus, 1758)
Oxygastra curtisii
(Dale, 1834)
Plactycnemis acutipennis
(Selys, 1841)
Plactycnemis latipes
(Rambur, 1842)
Pyrrhosoma nymphula
(Sulzer, 1776)
Sympecma fusca
(Vander Linden, 1820)
Nom français
Niveau d’Intérêt patrimonial
Anax empereur
Caloptéryx occitan
Agrion jouvencelle
Cordulie bronzée
Crocothémis écarlate
Agrion porte-coupe
Gomphe gentil
Espèce favorisée par la présence de gravières
Agrion élégant
Orthétrum à stylets blancs
Orthétrum réticulé
Cordulie à corps fin
Fort : espèce relativement rare,
déterminante pour la réactualisation des Znieff en Midi-Pyrénées
et d'Intérêt communautaire, inscrite dans la classe NT
(espèce quasi-menacée) sur la Liste Rouge Européenne
Agrion orangé
Agrion blanchâtre
Nymphe au corps de feu
Leste brun
Ainsi, ce sont 15 espèces d’odonates qui ont ainsi été identifiées sur le site avec notamment une
espèce protégée remarquable, inscrite aux Annexes II et IV de la Directive Habitats (donc
d’intérêt communautaire), inscrite également à l’annexe II de la Convention de Berne,
considérée comme une « espèce quasi-menacée » sur la liste UICN de 2010 et espèce
déterminante pour les Znieff en Midi-Pyrénées : il s’agit de la Cordulie à corps fin (Oxygastra
curtisii).
Plusieurs imagos ont été recensés sur le bassin de la carrière et ses proches environs ; une femelle a
été observée en train de pondre dans le bassin ; enfin, une exuvie a été récoltée sur ce même site,
preuves de la reproduction de l’espèce in situ.
Cette espèce fréquente surtout les eaux courantes, mais se retrouve également parfois en eau
stagnante (mares, étangs, lacs, anciennes gravières) comme c’est le cas sur ce site, mais dans ces
habitats, les effectifs y sont moindres.
Les menaces qui pourraient l’affecter in situ seraient la pollution de l’eau et l’exploitation directe du
bassin. Toute altération de ce milieu serait susceptible d’entraîner la diminution de ses effectifs
déjà faibles, voire la disparition de la population locale.
Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
LOT NATURE – Août 2010
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Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii) – Photo © M. Dubray, le 30 juin 2010
5) Autres invertébrés inventoriés
Parmi les autres invertébrés inventoriés sur le site d’étude, citons :
¾
l’Escargot des haies (Cepaea nemoralis),
¾
l’Ascalaphe ambré (Libelloides longicornis), espèce relativement rare dans le Lot, donc
d’intérêt patrimonial assez fort,
¾
le Grand Capricorne (Cerambyx cerdo), espèce inscrite aux annexes II et IV de la Directive
Habitats, également citée à l’annexe II de la Convention de Berne.
Sa cotation UICN la donne « vulnérable » au niveau mondial et à « statut indéterminé » en
France. Il s’agit également d’un insecte protégé au niveau national (article 1er).
Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
LOT NATURE – Août 2010
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IV.
Inventaire et cartographie des reptiles et amphibiens
1) Méthodologie
De même que pour les insectes, la méthodologie pour inventorier les reptiles et amphibiens a été
simple :
¾
¾
¾
¾
identification à vue des adultes, larves et/ou têtards.
écoute pour les amphibiens.
prospections de leur(s) habitat(s) de prédilection à savoir les murets en pierres sèches, tôles,
tas de bois, souches, points d’eau… à la recherche d’adultes, de larves et/ou de têtards pour les
amphibiens.
recherche du Lézard ocellé, espèce protégée, inscrite sur la Liste Rouge de France en tant
qu’espèce « vulnérable » et figurant à l’Annexe II de la Convention de Berne.
2) Inventaire et cartographie des reptiles
Quatre espèces de reptiles ont été inventoriées sur le site d’étude ; il s’agit :
¾ du Lézard des murailles (Podarcis muralis), espèce commune en Midi-Pyrénées.
¾ du Lézard vert occidental (Lacerta bilineata), espèce
largement répandu en Midi-Pyrénées et localement
commun, se raréfiant dans les zones de cultures du fait
de la disparition de son habitat et de ses proies.
Il s’agit d’une espèce hélas également victime de
mortalité routière.
Lézard vert occidental (Lacerta bilineata) – Photo © M. Dubray
¾ du Lézard ocellé (Lacerta lepida), espèce inscrite à l’annexe II de la Convention de
Berne, sur la Liste Rouge France en tant qu’espèce « vulnérable » et espèce prioritaire
dans le cadre du Plan national d’actions.
Il s’agit d’une espèce d’intérêt patrimonial fort.
Le Lézard ocellé est une espèce rare, localisée et
menacée en région Midi-Pyrénées du fait de la
déprise pastorale et de l’embroussaillement
progressif de son habitat de prédilection, les
pelouses sèches et landes ouvertes.
Son statut régional en a fait une espèce
déterminante pour les Znieff Midi-Pyrénées.
Un individu a été contacté le 21 avril 2010, sur le
plateau au-dessus de la carrière, en limite de la zone
pressentie pour le projet d’extension de la carrière.
Lézard ocellé (Lacerta lepida) – Photo © M. Dubray
Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
LOT NATURE – Août 2010
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Cartographie des habitats favorables au Lézard ocellé
Contact Lézard ocellé
Remarques : le tracé de couleur « bordeaux » matérialise le périmètre de la zone pressentie pour
l’extension de la carrière ; le tracé « bleu » étant le périmètre de la zone d’étude.
Les zonages en rouge matérialisent les habitats favorables au Lézard ocellé (pelouses sèches et/ou
mosaïque pelouses sèches / junipéraies).
¾ de la Couleuvre à collier (Natrix natrix), deux contacts établis sur le site les 23 et 30 juin
derniers : la première fois dans le fossé encore en eau à l’entrée de la carrière, la deuxième fois
dans le bassin même de la carrière, en eau peu profonde.
Cette espèce fréquente aussi bien les milieux xériques
(landes et pelouses) que les habitats plus humides (ripisylves
et tourbières).
Commune en Midi-Pyrénées, elle se raréfie dans les zones
d’agriculture intensive et semble plus menacée que les
couleuvres verte-et-jaune ou vipérine.
Couleuvre à collier (Natrix natrix) - Photo © M. Dubray
Ces quatre espèces de reptiles sont intégralement protégées au niveau national.
Bien qu’elle n’ait pas été contactée, il est fort probable que la Couleuvre verte-et-jaune soit
présente sur le site.
Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
LOT NATURE – Août 2010
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3) Inventaire des amphibiens
Les prospections de terrain auront permis d’inventorier la présence de deux espèces d’Anoures :
¾
le Crapaud commun (Bufo bufo) : le fossé à l’entrée de la carrière, ainsi que le bassin en luimême constituent un site de reproduction pour cette espèce puisque quelques milliers de
têtards et jeunes crapaudins y ont été observés lors de nos passages.
Globalement abondant dans le Lot, le Crapaud commun subit localement une importante mortalité
routière au moment de ses migrations.
Cette espèce est particulièrement sensible à la pollution croissante de l’environnement (pesticides
et engrais notamment) et souffre de la raréfaction de ses sites de reproduction.
Têtard et jeune de Crapaud commun (Bufo bufo) – Photos prises le 30 juin 2010 © M. Dubray
¾
l’Alyte ou Crapaud accoucheur (Alytes obstetricans) : quelques têtards ont également été
observés dans le bassin de la carrière, sur le bord, en eau peu profonde.
Cette espèce pionnière affectionne les milieux bien
Têtard d’Alyte - Photo © M. Dubray
ensoleillés à substrat meuble : pelouses, landes, prairies,
berges des rivières, carrières, gravières, vieux murs de
pierres disjointes, jardins…
Têtard d’Alyte (mare 02) - Photo : M. Dubray
Proche des activités humaines, il se cantonne souvent dans un
rayon de 100 mètres autour de l’habitat où vivront les
têtards.
Les œufs seront déposés dans des milieux aquatiques
diversifiés : mares, lacs de Saint Namphaise, abreuvoirs,
fossés, ruisseaux, bras morts…
Sur l’ensemble de son aire de répartition, l’Alyte est en régression, victime du comblement des
mares et de l’assèchement des zones humides.
Espèce commune, il ne semble pas globalement menacé sur le département.
Peu exigeante, cette espèce profite cependant de l’abandon de certains sites industriels (carrières
ou gravières) ; les têtards parvenant même à se développer dans des eaux de qualité médiocre…
Ces deux espèces d’amphibiens sont également intégralement protégées au niveau national.
Le Crapaud calamite, espèce pionnière de ce type de milieu, n’aura pas été contacté sur le site.
Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
LOT NATURE – Août 2010
21
4) Remarque au regard de la présence de certaines espèces piscicoles
Il est important de signaler que le bassin de la carrière abrite certaines espèces piscicoles,
notamment la Carpe commune (Cyprinus carpio), ainsi que des centaines de Gambusies (Gambusia
affinis holbrooki fort probablement).
Des milliers d’alevins profitaient également de parties en faible profondeur pour se regrouper en
bancs.
La Gambusie, espèce exogène originaire du sud des Etats-Unis, a été introduite en Europe afin de
lutter contre les moustiques. Nous ne savons pas si l’introduction, donc la présence de cette espèce
sur le site, a été motivée par cette problématique ?
Il apparaît cependant que cette espèce ne semblerait pas consommer autant de larves de
moustiques que cela ; son régime alimentaire étant plutôt axé sur les crustacés et insectes
aquatiques.
Gambusies (Gambusia affinis holbrooki) – Photos prises le 30 juin 2010 © M. Dubray
Il est important de signaler que toute introduction d’espèces aquatiques (notamment exogènes
et/ou piscicoles) est fortement déconseillée.
La présence de poissons est préjudiciable à la reproduction et à la pérennité des amphibiens et
des odonates sur le site. En effet, selon leur régime alimentaire, ce sont ou des poissons
herbivores, consommateurs de végétaux et d’herbiers, qui constituent les supports de ponte pour de
nombreuses espèces d’amphibiens, ou des carnivores, prédateurs de têtards et de larves
d’amphibiens et d’odonates.
Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
LOT NATURE – Août 2010
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V.
Inventaire de l’avifaune
1) Méthodologie
L’évaluation de l’intérêt avifaunistique du site a été réalisée par le biais de points d’écoute fixes et
représentatifs de la diversité des habitats du site.
Ont systématiquement été relevés et notés :
¾ tous les oiseaux observés (à l’œil nu, à l’aide de jumelles et/ou de lunette d’observation) et
identifiés avec certitude.
¾ tous les oiseaux entendus et identifiés avec certitude.
¾ les espèces sensibles et/ou d’intérêt patrimonial seront détaillées par la suite.
De plus, les observations de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage du Lot ont été
prises en compte, notamment en ce qui concerne le suivi du Faucon pèlerin sur le site.
2) Bilan des prospections avifaunistiques
Le potentiel avifaunistique de ce site est essentiellement lié à la carrière en elle-même, de par ses
fronts de taille (milieu rupestre artificiel) et son bassin (milieu aquatique), mais également
représentatif des milieux ouverts (cultures et prairies, pelouses sèches et mosaïques associées –
junipéraies et fruticées -) et du milieu forestier (chênaie pubescente).
Sur ces quelques journées d’observation en période de nidification, ce sont 57 espèces qui auront
ainsi été contactées sur le site, dont certaines espèces d’intérêt patrimonial fort comme le Faucon
pèlerin, nicheur sur le site même de la carrière.
La configuration topographique et la diversité des milieux naturels présents sur le site prospecté
offrent à l’ensemble de cette avifaune de bons sites de nidification et de vastes territoires de
chasse.
Ces milieux sont fréquentés par :
- des espèces nicheuses dont le territoire est peu étendu, passereaux notamment.
- des espèces qui nichent dans la zone d’étude ou à proximité immédiate, mais qui utilisent le
site comme zone de transit et territoire de chasse ; il s’agit essentiellement de rapaces
comme le Milan noir ou l’Epervier d’Europe.
La diversité des espèces contactées reflète celle des habitats présents sur le site :
¾ oiseaux des milieux rupestres : Faucon pèlerin, Grand Corbeau, Hirondelle de rochers,
Moineau soulcie…
¾ oiseaux forestiers (pré-bois et chênaie) : Pic épeichette, Tourterelle des bois, Gobemouche
gris…
¾ oiseaux des pelouses et landes sèches (junipéraies et fruticées incluses) : Alouette lulu,
Tarier pâtre, Fauvette orphée…
¾ oiseaux du bocage : Chardonneret élégant, Huppe fasciée, Coucou gris…
¾ oiseaux des milieux prairiaux (prairies de fauche, pâturées ou temporaires) et des milieux
cultivés : Alouette des champs, Pipit des arbres, Caille des blés…
¾ oiseaux des zones humides : Gallinule poule d’eau, Petit Gravelot
Les trois pages qui suivent présentent la synthèse des résultats de ces prospections avifaunistiques.
Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
LOT NATURE – Août 2010
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Les pages qui suivent présentent les espèces avifaunistiques sensibles ou d’intérêt patrimonial
présentes sur le site, notamment les espèces « rares », « en déclin » ou « à surveiller », en
référence à la liste établie à partir des observations réalisées et de différents documents
(notamment « Oiseaux menacés et à surveiller en France » et le site Internet « Vigie Nature »).
3) Espèces en déclin
Le Vanneau huppé (Vanellus vanellus)
Statut : espèce nicheuse et hivernante « en déclin » en
France.
L’intensification de l’agriculture est sans doute responsable
du déclin noté à l’échelle européenne, mais les populations
nicheuses françaises semblent stables sur le long terme.
Oiseau de passage et hivernant localement dans le Lot.
Photo © D. Pareuil
Environ 1 million d’individus en hivernage en France.
La migration débute fin janvier mais de rapides reflux peuvent s’observer selon les conditions
météorologiques ; en effet, les vanneaux se déplacent rapidement en fonction des intempéries
(vagues de froid).
Migrateurs et hivernants exploitent les milieux cultivés et prairiaux ouverts, propices à leur
alimentation (petits invertébrés et annélidés).
Cette espèce se reproduit dans les prairies humides et les cultures de printemps (premières pontes
en mars). Les premiers regroupements ont lieu fin mai – début juin pour le départ en migration dont
le pic se situe fin octobre – début novembre.
Les causes de déclin de cette espèce résident dans le drainage et la mise en culture des zones
humides. Le maintien de l’élevage prairial extensif, ainsi que des mesures pour améliorer le succès
de la reproduction dans les cultures, sont nécessaires à la préservation de cette espèce. Il serait
bon également que le prélèvement cynégétique des oiseaux migrateurs et hivernants soit plafonné.
Un cadavre de Vanneau huppé a été retrouvé dans la
carrière le 30 juin dernier ; les raisons de sa mortalité sur
le site sont inconnues (prédation ?).
Photo prise le 30 juin 2010, © M. Dubray
Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
LOT NATURE – Août 2010
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La Tourterelle des bois (Streptopelia turtur)
Statut : espèce « en déclin » en France : - 21% de 2001 à
2009 ; déclin attesté au niveau européen.
Un important déclin a été constaté dans les années 1980,
en raison de conditions défavorables sur ses sites
d’hivernage africains (sécheresse).
Nicheur commun dans le Lot. Nicheur probable in situ.
Intérêt patrimonial assez fort ; espèce déterminante pour
les Znieff Midi-Pyrénées (cortège Agrosystèmes).
Photo © D. Pareuil
Grand migrateur transsaharien, la Tourterelle des bois, dont le régime alimentaire est quasiexclusivement granivore toute l’année, prend ses quartiers d’hiver dans l’Ouest Africain tropical
(Sénégal, Niger…).
Discrètement, la Tourterelle des bois commencera à quitter son site de nidification fin juillet –
début août (parfois jusque début octobre) ; elle sera de retour dès la mi-février et jusque fin mai.
La migration post-nuptiale s’effectuera majoritairement de nuit.
Ses habitats préférentiels sont constitués de haies, bosquets, friches envahies de buissons et
marais partiellement boisés, dans une campagne où l’agriculture domine.
Très sensible au dérangement qui provoque bien souvent l’abandon du nid, la Tourterelle des bois
choisira préférentiellement des sites de nidification non fréquenté par l’Homme.
En France, la Tourterelle des bois a beaucoup souffert de la dégradation de ses habitats de
reproduction et d’alimentation (disparition des haies et bocages, utilisation des pesticides) et des
prélèvements de la chasse…
La Huppe fasciée (Upupa epops)
Statut : « en déclin » en France : - 28% de 1989 à 2009.
Depuis 2001, en France comme en Europe, on constate une
lente progression de ses effectifs.
Nicheur dans le Lot, nicheur possible sur le site.
Intérêt patrimonial assez fort ; espèce déterminante pour
les Znieff Midi-Pyrénées (cortège Agrosystèmes).
Espèce cavernicole, adepte des milieux ouverts chauds et
secs, la Huppe fasciée se nourrit essentiellement de larves
de
coléoptères, sauterelles, criquets, vers, limaces…
Photo : D. Pareuil
Les causes du déclin de l’espèce sont multiples : disparition de ses habitats (remembrement,
arrachage systématique des arbres morts, fermeture des pelouses sèches), modification des
pratiques agricoles, emploi de pesticides et de certains vermifuges pour les troupeaux…
Photo © D. Pareuil
Précieux prédateur d’insectes déprédateurs des cultures, la Huppe fasciée est une espèce dont les
effectifs sont dispersés ; de ce fait, elle ne bénéficie que ponctuellement de certaines mesures de
protection classiques.
Quelques actions simples, incluses dans les mesures agri-environnementales, favoriseraient son
maintien, mais également celui d’autres espèces des milieux ouverts à semi-ouverts : plantation de
haies, maintien d’arbres creux, gestion des friches et des jachères, diminution des intrants
chimiques agricoles, encouragement du pâturage ovin extensif sur pelouses sèches…
La pose de nichoirs pourrait compenser localement l’absence de sites de nidification.
Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
LOT NATURE – Août 2010
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L’Hirondelle rustique (Hirundo rustica)
Photo © M. Dubray
Statut : nicheur « en déclin » en France et en Europe.
Tendance : en déclin en France : - 12% de 1989 à 2009.
Nicheur dans le Lot, nicheur certain à proximité du site.
Hivernage en Afrique centrale et équatoriale.
La migration post-nuptiale débute fin août et se poursuit
jusqu’en septembre. Certains retardataires ont même été vus
jusqu’en décembre !
Les premiers retours s’observent en mars et se poursuivent jusqu’en avril ; en 2009, un individu a
été observé dans le Lot le 27 février.
Menaces : souffre de la disparition de l’élevage traditionnel (modernisation des bâtiments,
intensification de l’agriculture, comblement des mares, pesticides).
Le bassin de la carrière est un site stratégique pour les
hirondelles qui viennent s’y abreuver et chasser le plancton
aérien ; nos observations en témoignent.
Jeunes hirondelles rustiques, au repos au-dessus du bassin - Photo prise le 30 juin 2010, © M. Dubray
La Pie bavarde (Pica pica)
Statut : « en déclin » en France : - 57% entre 1989 et 2009.
Le déclin prononcé de la Pie bavarde en France est un des
résultats les plus inattendus du programme STOC EPS.
Photo © D. Pareuil
Ce déclin concerne principalement les populations rurales et
résulte des destructions directes dont est victime cette
espèce, classée « nuisible » dans de nombreux départements.
Egalement en déclin important en Europe, sa situation semble
s’être stabilisée en France depuis 2001.
Nicheur commun dans le Lot, nicheur probable sur le site ou à proximité.
Espèce sédentaire, la Pie bavarde fréquente la campagne où cultures et prairies alternent avec
haies, bosquets et grands arbres où elle peut nicher. Elle est de plus en plus amenée à nicher dans
les agglomérations où elle est moins victime de destruction…
Fidèles à leur territoire, les couples font parfois preuve d’une efficace coopération dans la
recherche de leur nourriture !
Espèce vulnérable aux pesticides de par son régime omnivore.
Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
LOT NATURE – Août 2010
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Le Bruant proyer (Miliaria calandra)
Photo © D. Pareuil
Statut : espèce « en déclin » en France : - 13% entre 1989 et
2009. Espèce « en déclin » en France ; inscrite sur la Liste
Rouge Nationale des Oiseaux Nicheurs en tant qu’espèce
« quasi-menacée ».
Malgré d’importantes fluctuations inter-annuelles, la
tendance à long terme est au déclin, et ce, de manière
significative. Avec la Linotte mélodieuse et l’Alouette des
champs, le Bruant proyer fait partie du cortège en déclin des
espèces spécialistes des milieux agricoles ouverts…
Nicheur dans le Lot, nicheur probable sur le site.
Migrateur partiel ; en fin de période de reproduction, les Bruants proyers se rassemblent en bandes
pour l’hiver, à la recherche de leur nourriture.
Le Bruant proyer recherche les paysages ouverts (milieu dunaire, friches et landes), essentiellement
en milieu agricole (cultures et prairies).
De mauvaises conditions climatiques (fortes pluies) décalent les pontes, soumettant fortement les
nichées à leur destruction lors des fenaisons.
La conservation de cette espèce en milieu prairial ne peut se faire qu’au prix de fenaisons tardives
(juillet), d’utilisation restreinte des phytosanitaires et d’une pression modérée de pâturage.
4) Espèces à surveiller
Le Milan noir (Milvus migrans)
Statut : espèce « vulnérable » en Europe, « nicheur à
surveiller » en France. Des éléments récents semblent
confirmer une éventuelle augmentation.
Cette espèce, plutôt méridionale, devrait faire partie des
espèces bénéficiant du réchauffement climatique, bien qu’elle
soit toujours victime de l’utilisation des rodenticides.
Des variations importantes sont notées d’une année sur
l’autre.
Estimation des effectifs : espèce migratrice, assez commune en France (19 300 à 24 600 couples).
* Midi-Pyrénées : 3 121 à 3 968 couples.
Photo © M. Dubray
Nicheur commun dans le Lot, nidification probable sur le site ou en bordure.
Intérêt patrimonial assez fort ; les cultures du site constituant un bon de terrain de chasse.
Le Milan noir hiverne au Sud du Sahara, en Afrique tropicale et Afrique de l’Ouest.
Les premiers départs sont observés fin juillet ; la migration post-nuptiale se poursuivra jusque miseptembre. Les retours des premiers migrateurs sont observés début mars, pour se poursuivre
jusque fin avril.
Le Milan noir fréquente les zones humides (bords de lac, d’étang, vallées fluviales…), mais également
les prairies humides, les plaines agricoles et les zones périurbaines.
Ce rapace, essentiellement charognard et commensal de l’Homme, suit les engins agricoles lors des
périodes de fauche, à la recherche des petits mammifères dérangés ou tués par les machines.
Le Milan noir n’est pas, à l’heure actuelle, une espèce menacée mais cette espèce est à surveiller
quant à l’évolution des usages des terres agricoles.
Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
LOT NATURE – Août 2010
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L’Epervier d’Europe (Accipiter nisus)
Statut : espèce non menacée en Europe, « nicheur à
surveiller » en France.
Tendance en France : - 77% de 1989 à 2009 !
Estimation des effectifs : 26 600 à 42 600 couples ; espèce
commune en France (20% des effectifs européens).
* Midi-Pyrénées : 2 135 à 3 411 couples.
Photo © D. Pareuil
Nicheur dans le Lot. Nicheur possible in situ.
En France, cette espèce sédentaire accueille l’hiver une partie des hivernants nordiques.
Les migrateurs (populations nordiques) sont observés de mi-septembre à mi-octobre ; ils s’arrêtent
en Europe, mais partent aussi jusqu’en Afrique du Nord, Afrique de l’Est et au Moyen-Orient.
Les retours des migrateurs sont observés de mi-mars à avril.
Adepte des milieux bocagers ou semi-ouverts plus que des milieux forestiers stricts, fréquentant
parfois les cours d’habitations et jardins (chasse), l’Epervier d’Europe se nourrit essentiellement de
petits passereaux (Turdidés et pigeons pour la femelle) et complète son menu de quelques rongeurs.
La période d’élevage des jeunes est calquée sur la disponibilité maximale en jeunes passereaux !
Dans les années 1970, ses effectifs étaient au plus bas en France, conséquence de l’utilisation
massive des pesticides, des remembrements (destruction des bocages) et de la destruction
intentionnelle des adultes et nichées.
Les menaces qui pèsent encore actuellement sur cette espèce sont l’arasement des haies et la mise
en culture des herbages, à l’origine de la réduction de ses proies (petits passereaux).
Il est hélas toujours victime, notamment en période de chasse aux pigeons, de tirs malveillants ou
de confusion…
Le Coucou gris (Cuculus canorus)
Photo © D. Pareuil
Statut : espèce « à surveiller » en France.
Tendance : - 15% entre 1989 et 2009, récente tendance
positive permettant de reconstituer les effectifs perdus.
Disparition, en France, de plus du quart des effectifs de
Coucou gris ces 15 dernières années.
Nicheur dans le Lot. Nicheur probable in situ.
Migrateur dont les quartiers d’hiver sont le sud de l’Afrique et l’Asie du Sud-est, le Coucou gris
quitte l’Hexagone courant juillet (derniers départs en septembre - octobre) ; de retour fin mars, sa
migration pré-nuptiale (nocturne) s’achève fin mai.
Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
LOT NATURE – Août 2010
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Le Pic vert (Picus viridis)
Statut : espèce « en déclin » en Europe, nicheur « à
surveiller » en France.
Tendance en France : + 7% de 2001 à 2009.
Les craintes énoncées pour cette espèce ne sembleraient pas
fondées ?
Nicheur dans le Lot, nicheur probable sur le site.
Photo © M. Dubray
Espèce sédentaire fréquentant les milieux boisés ouverts (vastes clairières, anciennes coupes,
lisières forestières, forêts alluviales, bocages, parcs et vergers).
Menaces : souffre de la modification des pratiques agricoles : remembrement, disparition des
bocages, des haies et des prairies permanentes, ainsi que de ses sites de nidification ; pesticides (en
le privant de l’essentiel de son régime alimentaire, à savoir les fourmis).
Le Pic mar (Dendrocopus medius)
Statut : nicheur « à surveiller » en France.
Tendance en France : + 43% de 2001 à 2009.
Nicheur dans le Lot, nicheur probable sur le site.
Intérêt patrimonial assez fort ; espèce déterminante pour
les Znieff Midi-Pyrénées.
Espèce sédentaire, discrète et mal connue, inféodée aux
peuplements forestiers avec de vieux arbres à l’écorce
Photo © M. Dubray
crevassée et aux nombreuses branches mortes ; leur mauvais
état sanitaire facilitant le creusement de loges et la recherche des nombreux insectes, notamment
sous les écorces.
Espèce menacée par la disparition des taillis sous futaies au profit des futaies régulières. Sa
préservation passe par la conservation d’îlots de vieillissements et d’arbres morts.
L’Alouette lulu (Lullula arborea)
Statut : espèce « vulnérable » en Europe, nicheur « à surveiller » en
France.
Le déclin soupçonné pour cette espèce n’est pas confirmé par le STOC
(Suivi Temporel des Oiseaux Communs). L’espèce, qui présente
cependant des fluctuations importantes, est en forte augmentation en
Europe depuis le milieu des années 80.
Nicheur et hivernant dans le Lot, probablement nicheuse sur le site.
Intérêt patrimonial assez fort ; espèce déterminante pour les Znieff
Midi-Pyrénées (cortège Agrosystèmes).
L’essentiel des populations françaises est sédentaire.
Les populations septentrionales migrent vers la Méditerranée et le sud
de l’Europe ; elles traversent l’Hexagone courant octobre et reviennent de mi-février à fin mars.
Photo © M. Dubray
Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
LOT NATURE – Août 2010
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Cette espèce, qui niche au sol, affectionne les milieux agricoles extensifs où elle recherche les
versants bien exposés, protégés du vent par des haies vives et des bosquets (landes, friches,
bocages à prairies maigres, petites parcelles cultivées).
Menaces : disparition de ses milieux (remembrement, arrachage des haies…) ; boisement des landes
et des friches ; pesticides.
Mesures de conservation : maintien d’une agriculture traditionnelle avec de l’élevage extensif afin
de garantir une certaine ouverture des milieux et de lutter contre le boisement de certaines zones
touchées par la déprise agricole (conservation des prairies et landes ouvertes).
Le Pouillot de Bonelli (Phylloscopus bonelli)
Statut : espèce « à surveiller » en France.
Tendance en France : - 38% entre 1989 et 2009.
Nicheur assez commun dans le Lot, nicheur probable sur le
site.
Photo © D. Pareuil
Espèce thermophile, il fréquente essentiellement les
boisements clairs de feuillus ou de résineux.
Il consomme de petits insectes et araignées qu’il capture au
niveau de la cime des arbres, souvent en vol ; l’automne, il
mange aussi des baies.
Grand migrateur, le Pouillot de Bonelli passe l'hiver en Afrique tropicale, dans les savanes au sud du
Sahara ; il arrive en avril et repart discrètement en août-septembre.
Le Gobemouche gris (Muscicapa striata)
Statut : espèce « à surveiller » en France.
Tendance : - 54% de 1989 à 2009 ; déclin attesté également
en Europe pour cet insectivore strict.
Nicheur dans le Lot, nicheur probable sur le site d’étude.
Migrateur transsaharien (Afrique tropicale), les passages
sont observés au printemps, fin avril, et à l’automne, dès la
Photo © D. Pareuil
fin août.
Nicheur cavicole, le Gobemouche gris fréquente deux types d’habitats : anthropique (bâtiments,
parcs et jardins) et forestier (futaies claires).
Son régime alimentaire constitue un facteur limitant pour cette espèce qui recherche
essentiellement les insectes volants (diptères et hyménoptères). La présence et l’abondance de ses
proies déterminent sa répartition et sa densité.
Les causes de son déclin résident dans la réduction de ses ressources alimentaires, liée aux
modifications de certaines pratiques agricoles (traitements chimiques) et dans la raréfaction de ses
sites de nidification (boisements âgés et vieux arbres).
La conservation de cette espèce passe par le maintien des boisements matures clairs et des vieux
arbres à cavités, à condition que ses ressources alimentaires restent conséquentes (usage contrôlé
des pesticides).
Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
LOT NATURE – Août 2010
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La Sittelle torchepot (Sitta europaea)
Statut : espèce « à surveiller » en France.
Tendance en France : - 51% entre 1989 et 2009.
Ce déclin est à rapprocher avec celui des autres espèces spécialistes
des milieux forestiers comme la Mésange noire et la Mésange huppée.
On relève une récente amélioration qui semble se confirmer (+ 14%
depuis les années 2000).
Nicheur dans le Lot, nicheur probable sur le site.
Attitude typique de la Sittelle torchepot : parcourir les troncs la tête
en bas à la recherche des insectes et araignées cachés sous l’écorce !
Photo © M. Dubray
Son habitat préférentiel est représenté par les chênaies (grands
arbres à écorce crevassé et à loges de Pic), les boisements mixtes, les
vieux parcs et vergers, ainsi que les allées de grands arbres.
Espèce cavicole, la Sittelle torchepot est sédentaire ; elle n’effectue pas de déplacements notables
et se mêlent fréquemment aux « rondes de mésanges » hivernales.
Le Moineau soulcie (Petronia petronia)
Statut : espèce méridionale « à surveiller » en France car
elle pourrait bien s’avérer en déclin dans notre pays
(disparition du vieux bâti, intensification de l’agriculture),
ou encore bénéficier du réchauffement climatique ?
La tendance européenne est à l’augmentation modérée.
Nicheur dans le Lot, nicheur certain sur le site.
Intérêt patrimonial fort : espèce des milieux ouverts secs
et chauds, relativement rare dans le Lot et espèce
déterminante pour les Znieff (cortège Agrosystèmes).
Photo © D. Pareuil
De par son régime alimentaire essentiellement insectivore en période de reproduction et sa
nidification cavicole, le maintien de l’espèce est lié à la conservation des constructions
traditionnelles (vieux murs), des vieux arbres et à la présence de zones refuges pour les insectes.
Plus granivore le reste de l’année, on peut observer le rassemblement de petites troupes hivernales,
à la recherche de nourriture dans les zones agricoles.
Le Verdier d’Europe (Carduelis chloris)
Statut : espèce « à surveiller » en France.
Photo © M. Dubray
Tendance en France : - 53% entre 1989 et 2009.
Le déclin de cette espèce est avéré (données points d’écoute
et capture) et probablement dû aux modifications des
pratiques agricoles. On relève un nombre croissant d'échecs
de nidification ces 20 dernières années, dont l’origine n’est
pas clairement expliquée.
Nicheur dans le Lot, nicheur probable sur le site.
Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
LOT NATURE – Août 2010
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Migrateur partiel. L’hiver, les populations françaises sont renforcées par celles venues d’Europe du
Nord et d’Europe centrale (passage et arrivée courant octobre ; retour courant mars).
Le Verdier d’Europe affectionne les lisières forestières, les broussailles et taillis, les grandes haies,
les parcs et jardins. Essentiellement granivore, il complète son régime de petits fruits et de baies ;
les jeunes étant nourris avec des larves d'insectes.
L’espèce s'adapte et est devenue un habitué des mangeoires des jardins en hiver.
Le Serin cini (Serinus serinus)
Statut : espèce « à surveiller » en France.
Tendance : - 49% de 1989 à 2009.
Ce déclin, notable également au niveau européen, s’inscrit
dans le contexte de déclin moyen global des granivores.
Nicheur dans le Lot, nicheur probable sur le site.
Migrateur partiel : les populations nordiques hivernant dans
le Midi, en Espagne et jusqu’en Afrique (passage en octobre
et retour courant mars). Sédentaire au Sud.
Photo © M. Dubray
Espèce fréquentant la campagne cultivée, les parcs et jardins, les lisières forestières (de
préférence avec des conifères) et les landes à Genévrier, le Serin cini niche souvent dans un
conifère.
Il se nourrit essentiellement de graines et bourgeons ; l’été, il est partiellement insectivore.
5) Espèces dont le statut est « à préciser »
La Caille des blés (Coturnix coturnix)
Statut : nicheur « à préciser » en France ; « vulnérable » en
Europe.
Tendance : - 4% depuis 2001, déclin non significatif.
Compte tenu des fortes variations d’effectifs observées
d’une année à l’autre, toute tendance à long terme risque
d’être masquée. Les raisons de telles variations à court
terme sont inconnues : arrivée plus ou moins précoce des
chanteurs ; proportion variable des effectifs reproducteurs ;
variations de l’aire de reproduction du plus petit Gallinacé
d’Europe et seul migrateur… ?
Effectifs nicheurs supérieurs à 10 000 couples, fluctuant de plus de 20% sans tendance avérée.
Distribution en diminution possible de 20 à 50%.
Nicheur, migrateur total, dans le Lot.
Nicheur probable sur le site, d’intérêt patrimonial assez fort car elle s’est raréfiée dans le Lot.
Contrairement aux autres espèces d’oiseaux migrateurs, la Caille des blés ne suit pas les mêmes
routes chaque année et peut même changer de zone de nidification ou d'hivernage.
Ses quartiers d’hiver se trouvent en Afrique (Maghreb et Sénégal notamment).
Les adultes reproducteurs commencent à quitter l’Hexagone pour l’Espagne vers la deuxième décade
d’août ; le gros des effectifs migrateurs (jeunes notamment) partant début septembre.
Les premiers retours sont observés (ou plutôt entendus) début avril, avec un pic la deuxième décade
de mai.
Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
LOT NATURE – Août 2010
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Espèce dont l’habitat est constitué de formations herbeuses de tout type, la Caille des blés est
essentiellement granivore, sauf en période de reproduction où les insectes constituent un apport
alimentaire indispensable pour la femelle et ses poussins.
Menaces : sécheresse et aridification des savanes africaines, avec recul des cultures favorables de
millet et de sorgho, pour les longs migrants ; régression de son habitat traditionnel (formations
herbeuses et céréales) au profit des oléo-protéagineux ; réduction des ressources alimentaires
indispensables (plantes adventices et insectes) par utilisation des traitements chimiques ;
destruction directe des pontes et couvées lors de certains travaux agricoles.
S’y ajoutent la pression cynégétique, accrue au Maghreb, ainsi qu’un problème de pollution génétique
des populations sauvages par hybridation avec la Caille japonaise (Coturnix japonica), issue d’élevage
et de lâchers cynégétiques…
Le maintien des jachères (trèfle et luzerne par exemple) et de zones en herbes constituerait un
élément majeur afin de maintenir des sites attractifs pour favoriser sa reproduction. Cette mesure
devrait s’accompagner bien évidemment d’une limitation de l’utilisation des engrais et pesticides.
Enfin, l’interdiction de lâchers cynégétiques de Caille japonaise devrait être instauré.
L’Alouette des champs (Alauda arvensis)
Statut : espèce « vulnérable » en Europe (en déclin), nicheur
« en déclin » en France.
Tendance : en déclin en France : - 22% depuis 1989.
Nicheur dans le Lot, nicheur probable sur le site.
Migrateur partiel. Les populations nordiques migrent vers
l’ouest de l’Europe ; les départs s’effectuent vers la mioctobre ; les retours s’observent de mi-février à fin mars.
Photo © D. Pareuil
Cette espèce, qui affectionne les milieux ouverts tels que cultures, pelouses rases naturelles ou
artificielles, est le symbole du déclin des oiseaux en milieu agricole.
Menaces : pesticides ; fauche des prairies en période de reproduction ; pression de chasse.
Le Tarier pâtre (Saxicola torquata)
Statut : espèce « en déclin » en Europe, nicheur dont le
statut est « à préciser » en France.
Tendance : diminution en France (- 27% depuis 2001).
Espèce très sensible aux vagues de froid.
Photo © M. Dubray
Nicheur dans le Lot, nicheur probable sur le site.
Hivernant rare.
Migrateur partiel, les populations septentrionales hivernent
dans l’Ouest et le Midi de la France, jusqu’en Méditerranée.
Espèce caractéristique des landes, friches agricoles et industrielles, il a besoin de zones
découvertes à végétation rase pour la chasse, de hautes herbes ou broussailles pour nicher et de
perchoirs élevés pour la surveillance et la défense de son territoire.
Menaces : destruction de ses habitats (arrachage des haies, régression du pâturage, débroussaillage
et fauche des talus, drainages…) et utilisation intensive des pesticides.
Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
LOT NATURE – Août 2010
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La Fauvette orphée (Sylvia hortensis)
Statut : espèce « en déclin » en Europe, nicheur dont le
statut est « à préciser » en France.
Photo © D. Pareuil
Tendance : + 10% depuis 2001, non significatif.
L’espèce est en augmentation mais le calcul de la tendance
est basé sur de petits effectifs. La tendance des années
2000 est à la stabilité.
Espèce soumise localement à de fortes fluctuations sans
raison apparente.
Nicheur dans le Lot, nicheur probable sur le site.
Cette espèce migratrice hiverne au Sahel ; les premiers départs s’observent dès la troisième décade
de juillet ; les retours se font en avril – mai.
Espèce thermophile des milieux arborés ouverts et buissonneux, associés aux pelouses et coteaux
calcaires avec leur cortège de buissons thermoxérophiles, son aire de distribution a régressé dans
la seconde moitié du XXème siècle pour se concentrer vers le Midi méditerranéen.
Les causes de son déclin sont la raréfaction des milieux favorables par extension des zones
cultivées et l’abandon des activités agropastorales (fermeture des milieux).
Des mesures agro-environnementales comme l’élevage extensif et la conservation des milieux où
l’espèce est présente sont nécessaires à sa préservation.
6) Autres espèces d’intérêt patrimonial
Petit Gravelot (Charadrius dubius)
Photo © D. Pareuil
Espèce d’intérêt patrimonial très fort.
Espèce déterminante pour les Znieff en Midi-Pyrénées, le
Petit Gravelot est une espèce nicheuse rare dans le Lot.
Un individu a été observé dans le bassin de la carrière, près
des tas de graviers, le 27 juin dernier. Aucun autre contact
n’a été fait sur les autres journées de terrain, notamment
sur celle du 30 juin dont l’un des objectifs était de confirmer
sa nidification sur le site.
L’un des agents de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage qui suit ce site
(surveillance du Faucon pèlerin) a pu, lui aussi, observer cette espèce (un seul idividu) in-situ, depuis
2 à 3 ans, pendant les mois d’avril-mai.
Le Petit Gravelot hiverne en Afrique subsaharienne : de retour en France dans la deuxième
quinzaine de mars (pic en avril), les adultes repartent dès la fin juin (pic mi-juillet).
Ces observations laissent donc à penser qu’il s’agit, pour l’instant, d’individus de passage ; sa
nidification n’a pas été établie sur le site.
Mais ce dernier se prêterait à la nidification de cette espèce si ce n’étaient les dérangements
(intrusion et baignade dans le bassin), la faible surface d’habitat disponible et le risque accru de
prédation par le Faucon pèlerin (passage de sangliers également).
Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
LOT NATURE – Août 2010
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Grand Corbeau (Corvus corax)
Photo © D. Pareuil
Espèce d’intérêt patrimonial assez fort, inféodée dans le Lot
aux parois rocheuses.
La nidification de cette espèce protégée est avérée dans la
carrière (cf. page 3).
En 2010, le Grand Corbeau a tenté de nicher puisqu’un
Photo © M. Dubray
quatrième et nouveau nid a été découvert (cf. photo ci-contre).
Ce nid n’existait pas encore lors de nos passages en début d’année.
Par ailleurs, l’espèce a été contacté visuellement jusqu’en avril mais pas par la suite (ni entendu).
Cette année, la nidification du Grand Corbeau aura échoué sur le site ; les raisons en sont
inconnues : proximité du Faucon pèlerin qui a changé d’aire ? Dérangement ?
Hirondelle de rochers (Ptyonoprogne rupestris)
Espèce d’intérêt patrimonial assez fort, relativement
rare dans le Lot où elle est encore largement inféodée
aux parois rocheuses.
L’hirondelle de rochers est nicheuse dans la carrière ;
les fronts de taille lui offrant de nombreux surplombs
favorables à son installation.
Plusieurs couples y auront niché cette année, comme en
témoigne le cliché ci-contre, pris le 21 avril dernier.
Les zones de reproduction seront délaissées au plus
tard fin octobre ; les individus seront de retour de migration dès la mi-février.
Faucon pèlerin (Falco peregrinus)
Espèce d’intérêt patrimonial fort, relativement rare dans le Lot où elle est encore largement
inféodée aux parois rocheuses.
Espèce déterminante pour les Znieff en Midi-Pyrénées.
Nous reviendrons plus largement sur cette espèce dans le chapitre IX et les annexes à venir puisque
sa nidification in-situ, au regard du projet d’extension de la carrière, implique recommandations et
prise de mesures compensatoires.
Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
LOT NATURE – Août 2010
38
VI.
Inventaire des mammifères
L’ensemble des prospections de terrain aura permis de relever les indices de présence des espèces
de mammifères suivantes :
¾
¾
¾
¾
¾
¾
¾
Taupe d’Europe (Talpa europaea),
Lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus),
Lièvre (Lepus europaeus),
Renard roux (Vulpes vulpes),
Blaireau (Meles meles),
Chevreuil (Capreolus capreolus),
Sanglier (Sus scrofa).
La présence de la Genette (Genetta genetta) a été recherchée mais s’est révélée infructueuse.
Comme stipulé dans notre pré-diagnostic, la collecte de lots de pelotes de réjection à proximité du
site aura permis d’inventorier les espèces de micro-mammifères suivantes :
¾
¾
¾
¾
¾
¾
¾
Musaraigne musette (Crocidura russula),
Musaraigne couronnée (Sorex coronatus),
Musaraigne pygmée (Sorex minutus),
Mulot sylvestre (Apodemus sylvaticus),
Campagnol des champs (Microtus arvalis),
Campagnol agreste (Microtus agrestis),
Campagnol roussâtre (Clethrionomys glareolus).
Ces données, issues d’habitats identiques, permettent d’avoir un premier inventaire des espèces de
micro-mammifères potentiellement présentes sur la zone d’étude sachant qu’aucune pelote n’aura pu
être récoltée sur le site même.
Enfin, au regard des Chiroptères et compte tenu de la présence avérée de certaines espèces à
proximité du site (Petit Rhinolophe - Rhinolophus hipposideros - et Grand Rhinolophe - Rhinolophus
ferrumequinum -), il est certain que cette zone fait partie de leur territoire de chasse, notamment
le bassin même de la carrière avec le plan d’eau.
A noter le faible nombre d’arbres matures et âgés, à cavités, sur le site, susceptibles d’abriter des
espèces plus forestières comme le Vespertilion de Bechstein (Myotis bechsteini), la Barbastelle
(Barbastella barbastellus) ou les Noctules (Nyctalus noctula, Nyctalus leisleri).
Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
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VII.
Intérêt faunistique du site d’étude
La faune d’intérêt patrimonial observée sur le site occupe essentiellement quatre types de milieux :
1) Les pelouses sèches et landes ouvertes
Pelouses sèches et landes ouvertes du site d’étude accueillent une belle population de Nacré de la
Filipendule. Ce papillon, globalement rare en France, possède en Quercy un contingent très
important.
L’Hespérie du faux-buis, l’Hespérie du Carthame, le Demi-Argus et l’Azuré de l’Esparcette sont
quatre autres espèces de papillons diurnes assez rares dans le Lot et qui fréquentent les pelouses
sèches du site.
On y rencontre aussi plusieurs orthoptères qui peuvent affectionner également d’autres milieux
(prairies et cultures notamment) : le rare Dectique verrucivore, le Grillon bordelais, la Decticelle
des friches et le Barbitiste des Pyrénées.
L’Oedipode rouge, espèce déterminante pour les Znieff en Midi-Pyrénées, est bien présent sur les
stations pierreuses et rocailleuses au sein des pelouses sèches.
L’Ascalaphe ambré, insecte prédateur assez rare dans le Lot, a été observé à plusieurs reprises sur
les pelouses du site.
Le Lézard ocellé, inscrite à l’annexe II de la Convention de Berne et sur la Liste Rouge France en
tant qu’espèce « vulnérable », est une espèce rare, localisée et menacée en région Midi-Pyrénées
(espèce déterminante pour les Znieff). Outre l’observation d’un individu sur le site, plusieurs
parcelles d’habitats favorables à cette espèce ont d’ailleurs été relevées.
Enfin, parmi l’avifaune, citons la Huppe fasciée, qui fréquente également les pelouses sèches et se
reproduit peut-être sur le site, à la faveur d’un trou d’arbre ou d’une anfractuosité dans les parois
rocheuses.
Le Bruant proyer, adepte des landes et cultures, côtoie l’Alouette lulu et le Tarier pâtre, que l’on
retrouve dans les landes, friches et cultures.
L’Alouette des champs sera plutôt présente sur les pelouses et cultures du site.
Enfin, la Fauvette orphée, adepte des milieux arborés ouverts et buissonneux, associés aux
pelouses et coteaux calcaires, est fort probablement nicheuse sur le site.
2) La carrière
La carrière en elle-même possède un cortège exceptionnel d’espèces liées aux zones ouvertes et aux
corniches rocheuses.
Un couple de Faucon pèlerin et un couple de Grand Corbeau y nidifient régulièrement avec succès
(suivi réalisé par l’ONCFS SD 46).
Une petite colonie de Moineau soulcie et d’Hirondelle de rochers occupe également les parois
rocheuses pour mener à bien leurs nichées.
Un criquet rare en Quercy, l’Oedipode aigue-marine, apprécie tout particulièrement ce milieu
artificiel sub-désertique.
Le plan d’eau de la carrière et le carreau de fond de carrière accueillent par ailleurs des espèces
protégées et rares : la Cordulie à corps fin se reproduit sur le site, tandis que le Petit Gravelot
fréquente ponctuellement les grèves artificielles du plan d’eau.
Deux espèces d’amphibiens, le Crapaud commun et l’Alyte, s’y reproduisent également.
Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
LOT NATURE – Août 2010
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3) Les cultures
Les cultures sont attractives pour plusieurs espèces d’oiseaux liées aux zones céréalières,
notamment la Caille des blés qui s’observe de plus en plus rarement dans le Quercy.
Le Soufré, lépidoptère relevant du cortège « Prairies mésophiles à hygrophiles », fréquente le site.
4) Les boisements
Parmi les papillons typiques des lisières et observés sur le site, citons la Thécla de l’amarel, le
Moyen Nacré, le Chiffre ou encore le Petit Sylvandre, espèces déterminantes pour les Znieff.
Les chênaies pubescentes accueillent plusieurs espèces d’oiseaux comme l’Epervier d’Europe, le
Milan noir ou la Tourterelle des bois.
De plus, les futaies claires offrent d’excellents sites de nidification et de nombreuses ressources
alimentaires pour le Pouillot de Bonelli ou le Gobemouche gris.
Enfin, les boisements les plus âgés possédant les arbres les plus grands (au sud du site) abritent
notamment le Pic mar et le Grand Capricorne.
VIII. Bilan des enjeux floristiques et faunistiques du site d’étude
Les enjeux les plus forts sont liés au maintien des espèces rares et protégées suivantes :
¾
Sabline des chaumes (Arenaria controversa),
¾
Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii),
¾
Lézard ocellé (Lacerta lepida),
¾
Faucon pèlerin (Falco peregrinus),
¾
Moineau soulcie (Petronia petronia),
¾
Hirondelle de rochers (Ptynoprogne rupestris),
¾
Grand Corbeau (Corvus corax),
¾
Petit Gravelot (Charadrius dubius).
Des enjeux forts de conservation sont également liés aux espèces rares suivantes :
¾
Pâturin de Baden (Poa badensis),
¾
Lythrum à feuilles d’Hysope (Lythrum hyssopifolia),
¾
Lin des collines (Linum austriacum L. subsp. collinum),
¾
Nacré de la Filipendule (Brenthis hecate).
La superposition des zonages et habitats des différentes espèces d’intérêt patrimonial a permis de
cartographier le site d’étude en secteurs d’enjeux assez forts, forts ou très forts.
Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
LOT NATURE – Août 2010
41
Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
LOT NATURE – Août 2010
Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
Cartographie des différents secteurs ayant un intérêt patrimonial assez fort (jaune), fort (orange) et très fort (rouge).
Niveau d’intérêt patrimonial obtenu en croisant les enjeux faune, flore et habitats naturels.
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Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
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Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
Cartographie des différents secteurs ayant un intérêt patrimonial assez fort (jaune), fort (orange) et très fort (rouge).
Niveau d’intérêt patrimonial obtenu en croisant les enjeux faune, flore et habitats naturels.
43
IX. Evaluation des impacts – Préconisations et mesures compensatoires
1) Evaluation des impacts
Au regard de la cartographie précédente, les impacts les plus importants sont bien évidemment
sur les zones dont les enjeux sont très forts.
L’extension de la carrière (périmètre pressenti matérialisé par le trait rouge sur les cartes)
concerne une partie du zonage à enjeux très forts, située au niveau du bassin de la carrière
actuelle, ainsi que sur les pelouses sèches localisées au-dessus, avec la présence :
9
de la Sabline des chaumes,
9
du Lézard ocellé,
9
de la Cordulie à corps fin,
9
du Grand Corbeau, du Faucon pèlerin, du Moineau soulcie et de l’Hirondelle de rochers.
L’impact le plus préjudiciable, car direct et permanent, concerne la destruction des stations de
Sabline des chaumes situées sur le zonage d’extension (deux petites stations au milieu du zonage,
piste d’accès et carreau de la carrière ; les stations les plus importantes étant hors zone
d’extension) et d’une partie de l’habitat du Lézard ocellé (en limite du zonage, la majeure partie
de son habitat se situant également en dehors de la zone d’extension).
L’extension de la carrière, dans la continuité du front de taille actuel, occasionnera également la
destruction des nids et sites de nidification de quatre espèces d’oiseaux qui bénéficient,
rappelons-le, d’un statut de protection nationale (Grand Corbeau, Faucon pèlerin, Moineau soulcie
et Hirondelle de rochers), mais cet impact direct ne pourrait être que temporaire puisque la
création de nouveaux fronts de taille pourrait favoriser le retour de ces espèces in situ, à
condition que les nouvelles parois leur offrent suffisamment de surplombs, cavités et
anfractuosités pour y établir de nouveau leur nidification.
2) Recommandations générales - Préconisations
¾ afin de préserver la diversité avifaunistique et les espèces sensibles, il est primordial de
planifier l’ensemble des travaux hors période de nidification, à savoir en dehors de la
période comprise entre le 1er janvier et le 31 juillet de chaque année.
Ces dates s’inscrivent notamment dans la période de nidification des espèces de milieu
rupestre comme le Faucon pèlerin ou le Grand Corbeau.
¾
tous travaux et toute modification du milieu, non indispensables à l’extension de cette
carrière, sont à proscrire : ce point pourrait être mentionné, par exemple, dans le cahier
des charges des entreprises.
¾
le maintien des pratiques agricoles actuelles sur les parcelles voisines, à savoir cultures
et prairies de fauche, est fortement recommandé (notamment au regard du déclin des
espèces du Cortège Avifaune Agrosystèmes (Alouette des champs, Bruant proyer ou Caille
des blés) : ce point pourrait être finalisé par une contractualisation en accord avec les
propriétaires concernés.
¾
afin de préserver les secteurs sensibles et d’éviter les débordements d’engins sur ces
zones, un balisage précis des limites à ne pas dépasser, ainsi qu’une information à
destination du personnel des entreprises effectuant les travaux, sont vivement conseillés.
Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
LOT NATURE – Août 2010
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Il est également préconisé de :
réduire au minimum la zone d’emprise temporaire des travaux, notamment au regard des
zones à enjeux définis dans ce présent rapport.
¾ pendant le chantier :
o de gérer les terres végétales de surface décapées,
o de mettre en place des bennes pour le stockage et d’évacuer régulièrement déchets
et gravats éventuels,
o de gérer les baraquements et abris de chantier éventuels (eaux usées…).
¾ à la fin du chantier, avant de remettre les terres en place, il est conseillé de procéder à
une scarification du sol tassé par les engins (ou à un éventuel décompactage) ; cette
opération facilitant la restauration du site et une recolonisation végétale spontanée, en
évitant tout ensemencement d’espèces exogènes.
¾
Au regard des espèces aquatiques (amphibiens et odonates, notamment Oxygastra curtisii)
présentes au niveau du bassin, les mesures de gestion visant à maintenir, voire développer ces
espèces, résident essentiellement dans des modes de gestion conservatoire adaptés au milieu
lentique, à savoir :
¾ prévenir toute atteinte et dégradation de la quantité et de la qualité des eaux :
pompage excessif, pollutions …
¾ prévenir toute atteinte et dégradation des berges et du milieu environnant.
¾ le développement d’un couvert végétal rivulaire et environnant serait bénéfique à de
nombreuses espèces.
La plantation d’arbres et d’arbustes autochtones sur une partie des berges pourrait être envisagée.
La présence d’hélophytes et d’herbiers (à potamots et/ou renoncules) serait également un facteur
déterminant pour les odonates, mais profiterait également aux amphibiens et à certaines espèces
d’oiseaux.
3) Mesures de suppression et/ou de réduction
Les mesures de suppression, du fait de leur nature ou du choix d’une solution alternative,
permettent d’éviter un impact fort pour l’environnement, et ce, dès la conception du projet.
Les mesures de réduction permettent de réduire, ou de prévenir, l’apparition d’un impact négatif (ou
dommageable) dès lors qu’il ne peut être supprimé totalement lors de la mise en œuvre d’un projet.
Ces mesures concernent les zones à enjeux très forts (en rouge sur la carte) :
¾
exclusion des stations de Sabline des chaumes et des habitats favorables au Lézard
ocellé du zonage d’extension de la carrière.
¾
conservation du bassin de la carrière tel qu’il est aujourd’hui : plan d’eau, carreau, merlons
de graviers et végétation avec notamment les stations de Sabline des chaumes.
Certains aménagements pourraient être proposés ultérieurement afin de rendre cet habitat
nouvellement créé encore plus riche en matière de biodiversité, comme par exemple l’extension et la
protection d’une zone de gravière, la plantation d’hélophytes ou de haies arbustives.
Il est primordial qu’il n’y ait aucune pollution du bassin, par rejet direct ou indirect, ou par
phénomène de ruissellement ou de lessivage.
Toute introduction d’espèces, notamment piscicoles, est à proscrire.
La fréquentation humaine, hormis celle liée à l’activité de la carrière et dans les périodes
préconisées, est déconseillée (dérangements et dégradation des habitats).
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4) Mesures compensatoires
Les mesures compensatoires n’interviennent que lorsque tout aura été mis en œuvre pour supprimer
ou réduire les impacts ; en aucun cas, elles ne doivent se substituer aux recommandations,
préconisations et mesures de suppression et/ou réductrices.
Elles offrent donc une contrepartie à un impact dommageable non réductible provoqué par le projet
et permettent de conserver globalement la valeur écologique initiale des milieux.
La Sabline des chaumes étant une espèce protégée au niveau national, toute mesure la concernant
relève du CNPN (Conseil National de la Protection de la Nature) et de la DREAL Midi-Pyrénées.
Le Conservatoire Botanique National des Pyrénées et de Midi-Pyrénées, consulté à ce sujet, ne peut
quant à lui émettre d’avis que sur demande de l’Etat.
Par contre, au niveau des fronts de taille, milieu rupestre artificiel, des solutions sont envisageables
afin de pallier à la destruction directe des sites de nidification actuelle des espèces avifaunistiques
intégralement protégées et précédemment listées (Faucon pèlerin, Grand Corbeau, Moineau soulcie
et Hirondelle de rochers).
a) Préconisations de gestion et de mesure conservatoire forte
Dans l’objectif de contribuer à la conservation d’une espèce avifaunistique protégée, rare et de
grand intérêt patrimonial, des « mesures conservatoires fortes » existent.
Outre les mesures de protection à caractère législatif ou réglementaire, des actions de
restauration et d’aménagement d’aires artificielles rentrent dans ce cadre car elles correspondent à
un investissement considérable s’échelonnant sur du long terme.
En effet, une surveillance et un suivi régulier du couple de Faucon pèlerin s’imposent tout au
long de l’année et plus particulièrement en période de reproduction.
Ce type de mesure conservatoire est préconisé pour 35 espèces CMAP.
L’aménagement et la création d’aires artificielles (ou semi-artificielles) sont d’autant plus
importants qu’ils représentent, à ce jour, la seule « mesure conservatoire forte » existante
pour le Faucon pèlerin.
La limitation des activités anthropiques autour du site de nidification est également préconisée
sur une période s’échelonnant des mois de janvier à fin juillet.
Durant cette période, la fréquentation de la carrière et de(s) piste(s) d’exploitation doit être
interdite dans un périmètre minimum de 70 mètres autour du site de nidification : 150 mètres
serait l’idéal.
b) Analyse de la situation
La poursuite de l’exploitation de la carrière va inéluctablement entraîner la perte d’habitat
(destruction d’aires) et la dégradation du milieu, engendrant ainsi la limitation du taux de
reproduction et de survie du couple.
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Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
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La qualité du milieu d’accueil est corrélée aux facteurs suivants :
¾ quantité et accessibilité des proies potentielles,
¾ accessoirement, le type de proies disponibles,
¾ le couvert végétal à proximité de l’aire,
¾ le nombre et la qualité des sites de nidification,
¾ la quiétude des oiseaux.
Néanmoins, il faut savoir que l’abondance des ressources alimentaires, dont dépendent le taux de
survie et de reproduction, peut accroître la tolérance des individus à certains dérangements (comme
par exemple un milieu perturbé par des activités anthropiques).
Dans cette optique de conservation de l’espèce in situ, nous allons donc passer en revue les
différentes potentialités d’accueil de la carrière en matière d’aires de nidification ; les mesures
d’aménagement et les modalités d’intervention seront détaillées ci-après.
c) Potentialités du site en matière d’aires de nidification
Cinq sites potentiels ont été identifiés lors de l’étude de terrain.
En effet, au regard de la disponibilité en matière de fronts de taille et des problèmes de friabilité
de la roche (dont il faudra s’assurer avant tout début d’aménagement) et d’humidité, il s’agit des
sites les plus compatibles pour envisager un aménagement ; aménagements nécessaires afin
d’optimiser leur qualité d’accueil pour la nidification éventuelle du Faucon pèlerin.
Voici donc en détail ces sites (présentés d’Ouest en Est), ainsi que les aménagements respectifs
souhaitables :
Légende :
1 : site potentiel n°1
(ancienne aire)
5
2 : site potentiel n°2
3 : site potentiel n°3
1
4 : site potentiel n°4
2
4
5 : site potentiel n°5
3
Vue aérienne de la carrière - Carte extraite du site Internet © Géoportail
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47
Vue détaillée des 5 sites potentiels de la carrière d’Espédaillac
1
© M. Dubray
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2
© M. Dubray
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3
© M. Dubray
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Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
4
© M. Dubray
51
Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
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5
© M. Dubray
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Site potentiel n°1
© M. Dubray
Aménagements à effectuer sur ce site :
Il s’agit de l’ancienne aire du Faucon pèlerin, occupée de 2006 à 2009 et dans laquelle la nidification
a été positive de 2006 à 2008.
La plate-forme étant déjà existante, il suffirait juste d’aménager légèrement le replat au sein de
cette anfractuosité rocheuse :
¾
en le nettoyant de la végétation présente,
¾
en posant quelques pierres en façade (protection et obturation de la vue pour la quiétude),
¾
en le creusant légèrement, si possible, de façon à réaliser une petite cuvette et en y
déposant un lit de graviers ronds afin d’isoler la ponte du substrat rocheux (cf. Annexe 5).
Eventuellement, la pose d’un petit toit de couverture pourrait être envisagée afin de garantir une
meilleure protection contre les intempéries et l’approche de prédateurs par le haut du front de
taille.
Dans la mesure où ce site avait abrité avec succès la nidification du Faucon pèlerin de 2006 à
2008 et afin de ne pas réitérer l’échec de reproduction de 2009, il est indispensable que la
quiétude soit intégralement préservée sur ce site, en faisant en sorte qu’il n’y ait aucun
dérangement, en période de reproduction, sur le plateau au-dessus et en arrière de cette
aire.
La conservation des fourrés et ronciers surplombant cette aire y contribuera grandement et
s’avère donc indispensable.
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Site potentiel² n°2
© M. Dubray
Ce site se trouve à proximité immédiate de l’ancienne aire (site potentiel n°1) et constituerait plutôt
un reposoir pour les oiseaux, avant d’aller sur l’aire.
Les fientes témoignent de sa fréquentation.
A priori, il n’y aurait pas d’aménagement particulier à apporter sur ce site si ce n’est de le conserver
dans son état actuel.
Dans l’éventualité de la non occupation des autres sites potentiels, il faudrait alors envisager son
aménagement. Une corniche et un petit replat étant déjà existants, il suffirait juste d’agrandir le
replat au sein de l’anfractuosité rocheuse :
¾
en créant quelques points d’ancrage,
¾
et en réalisant une petite plate-forme en béton (dimensions minimum : de 80 cm à 1 m de
largeur sur une profondeur de 60 à 80 cm), qui viendrait se positionner sous cette corniche.
¾
la plate-forme sera alors aménagée selon les préconisations de l’Annexe 5 : une légère
cuvette dans laquelle sera déposé un lit de graviers ronds, afin d’isoler la ponte du substrat
rocheux.
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Site potentiel n°3
© M. Dubray
Aménagements à effectuer sur ce site :
Une petite corniche et un replat étant déjà existants, il faudrait :
¾
creuser un peu la paroi de façon à agrandir la corniche pour protéger l’aire potentielle des
intempéries (pluie et vent),
¾
créer quelques points d’ancrage,
¾
et réaliser une petite plate-forme en béton (dimensions minimum : de 80 cm à 1 m de largeur
sur une profondeur de 60 à 80 cm), qui viendrait se positionner sous cette corniche.
¾
la plate-forme sera alors aménagée selon les préconisations de l’Annexe 5 : une légère
cuvette dans laquelle sera déposé un lit de graviers ronds, afin d’isoler la ponte du substrat
rocheux.
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55
Site potentiel n°4
© M. Dubray
Aménagements à effectuer sur ce site :
Sur la base de l’anfractuosité et du léger replat étant déjà existants, il serait nécessaire de :
¾
creuser la paroi de façon à dégager une belle corniche et à agrandir le replat,
¾
si besoin, en créant quelques points d’ancrage supplémentaire pour consolider la base et la
corniche,
¾
et réaliser une petite plate-forme en béton (dimensions minimum : de 80 cm à 1 m de largeur
sur une profondeur de 60 à 80 cm).
¾
la plate-forme sera alors aménagée selon les préconisations de l’Annexe 5 : une légère
cuvette dans laquelle sera déposé un lit de graviers ronds, afin d’isoler la ponte du substrat
rocheux.
Signalons cependant que l’orientation de ce site potentiel, au Nord-Ouest, n’est pas optimale au
regard des vents dominants et précipitations.
Pour l’orientation, nous devons plutôt privilégier les expositions Sud-Est, Est et Nord.
La pose d’un nichoir artificiel pourrait également être envisagé sur cette exposition peu favorable.
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Site potentiel n°5
© M. Dubray
Aménagements à effectuer sur ce site :
Une belle corniche étant déjà existante, il suffirait juste de créer un replat en dessous :
¾
en créant quelques points d’ancrage,
¾
et en réalisant une petite plate-forme en béton (dimensions minimum : de 80 cm à 1 m de
largeur sur une profondeur de 60 à 80 cm), qui viendrait se positionner sous cette corniche.
¾
la plate-forme sera alors aménagée selon les préconisations de l’Annexe 5 : une légère
cuvette dans laquelle sera déposé un lit de graviers ronds, afin d’isoler la ponte du substrat
rocheux.
Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
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Modalités d’intervention
La carrière d’Espédaillac a su créer un biotope artificiel favorable à l’installation d’un couple de
Faucon pèlerin et de Grand corbeau ; ces derniers se sont adaptés à la présence de l’Homme ; leur
reproduction en est le témoignage flagrant !
Dans la mesure où le projet d’extension de cette carrière serait autorisé, le cantonnement du
Faucon pèlerin (et éventuellement celui du Grand Corbeau) sur le site, ainsi que sa conservation
(reproduction et jeunes à l’envol) ne seront optimisés qu’aux conditions suivantes :
¾
l’aménagement de plusieurs aires de substitution dans un périmètre proche de l’actuelle
aire de nidification et ce, avant tout travaux d’extension et toute reprise d’activités.
¾
le respect impératif d’un rayon de protection de 70 mètres minimum (150 m serait l’idéal)
autour de l’aire, afin de garantir une protection maximale du couple et de sa nichée : aucune
incursion, ni activité anthropique ne devra être réalisée dans ce périmètre.
¾
l’arrêt de toute activité (minage et concassage notamment) durant la période de
nidification du Faucon pèlerin, à savoir du 1er janvier au 30 juin de chaque année
(éventuellement par le biais de la prise d’un Arrêté préfectoral).
¾
les travaux d’aménagement devront impérativement être réalisés hors période de
nidification : la période idéale pour les effectuer serait entre le 15 juillet et le 31
décembre.
Ces deux dernières mesures s’inscrivent dans le rayon de protection des 150 mètres autour de
l’aire : rayon à définir clairement chaque année, en fonction du site de nidification de l’espèce.
Il est indispensable d’aménager ces cinq emplacements ; en effet, plusieurs sites sont ainsi préparés
par le couple, mais c’est la femelle qui choisira le site de ponte parmi ces quelques aires potentielles.
Afin d’être favorables à la nidification, tous ces sites devront présenter les mêmes
caractéristiques :
¾
partie supérieure de la paroi rocheuse (le tiers supérieur).
¾
le site (vire rocheuse, faille ou cavité) devra être à l’abri des intempéries et de l’humidité.
¾
le site doit être facile d’accès en vol pour le Pèlerin, mais inaccessible aux prédateurs
terrestres.
¾
le substrat de la plate-forme devra être sain (surtout pas d’humidité) : un système de
drainage sera aménagé de la manière suivante :
o creuser de petites rigoles en pente douce pour éviter que l’eau ne stagne dans l’aire.
o recouvrir le socle rocheux de cailloux, eux-mêmes recouverts de graviers de
plus en plus fins, puis de sable, de graviers ronds et de débris végétaux.
¾
la quiétude du site (avec vue dominante et dégagée sur les environs) doit être préservée
en période de nidification.
Tous ces travaux d’aménagement devront, bien sûr, être réalisés hors période de reproduction,
avant tout travaux d’extension et toute reprise d’activités de la carrière et en fonction de la
disponibilité des intervenants et des aléas climatiques.
De même, tous les travaux d’extension de cette carrière devront impérativement être réalisés
hors période de reproduction.
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Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
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58
En ce qui concerne les autres espèces avifaunistiques actuellement et/ou potentiellement nicheuses
sur le site (Grand Corbeau, Moineau soulcie, Hirondelle de rochers…), la conservation des fronts de
taille situés tout autour du bassin, ainsi que le respect des périodes préconisées pour la réalisation
des travaux et des différentes phases d’exploitation de cette carrière, seront les garants de la
poursuite de leur nidification in situ.
Le schéma ci-dessous (tracé rouge) délimite le périmètre de préservation des fronts de taille pour
la préservation de ces espèces.
Ce zonage permettrait notamment de préserver les sites actuels de nidification du Moineau soulcie
et de l’Hirondelle de rochers.
Les aménagements préconisés ci-dessus en faveur de la nidification du Faucon pèlerin concernent
des sites également potentiellement favorables pour accueillir la nidification du Grand Corbeau.
Vue aérienne de la carrière - Carte extraite du site Internet © Géoportail
Les phasages prévisionnels transmis au regard l’extension de cette carrière (phases 1 à 6 /
Documents ATDx) ne semblent, à priori, pas poser de problème majeur dans leur succession tels que
présentés.
Il serait judicieux et fort intéressant, lorsque les travaux atteindront les fronts de taille
extérieurs, d’aménager dans ces parois rocheuses plusieurs cavités et replats surmontés d’un
surplomb, autant de sites favorables à la future nidification d’espèces rupestres.
Ces aménagements légers constitueraient les bases pour le réaménagement du site à la fin de son
exploitation.
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LOT NATURE – Août 2010
59
X. Projet de remise en état et préconisations associées
A la fin de l’exploitation, une remise en état du site est prévue.
En effet, les carrières sont soumises à la législation des Installations Classées pour la Protection de
l’Environnement (ICPE) qui prévoit, lors de l’arrêt de l’exploitation, la réalisation par l’exploitant d’un
rapport définissant les mesures proposées pour préserver les intérêts publics (sécurité publique,
protection de l’environnement, qualité des eaux…), insérer le site dans son environnement et le
surveiller :
¾ mise en sécurité des fronts de taille,
¾ lutte contre l’érosion,
¾ gestion des eaux de surface…
L’aménagement des fronts (replats, petites cavités…) pourrait être envisagé, mesure complétée par
une revégétalisation du carreau central (par le biais d’une mosaïque de différents types d’habitats),
par apport des terres de découverte stockées jusqu’alors.
Certains éléments devront être pris en compte lors de cette opération de remise en état et ce, que
le Faucon pèlerin soit toujours présent sur le site, ou non.
En effet, si jamais il avait « déserté » le secteur, la réhabilitation de cette carrière, en optimisant
les conditions de nidification, pourrait favoriser son retour.
Il en va de même pour les autres espèces avifaunistiques nicheuses (Grand Corbeau, Moineau soulcie,
Hirondelle de rochers…).
Une nouvelle étude serait alors nécessaire afin de proposer des solutions viables et durables
pour la conservation de cette espèce protégée et pour favoriser le développement et
l’installation d’espèces faunistiques et floristiques sur ce site.
De nombreux critères devront être pris en compte, tels que :
¾ l’exposition des sites (orientation et hauteur),
¾ l’aménagement des plates-formes,
¾ la présence de couvert végétal au pied de la falaise,
¾ l’observation d’un calendrier pour tout travaux d’aménagement,
¾ le respect d’un rayon de protection autour de l’aire (à définir), afin de garantir une
protection maximale du couple et de sa nichée,
¾ une surveillance et un suivi régulier du couple de Faucon pèlerin tout au long de l’année,
et plus particulièrement en période de reproduction.
De plus, la présence de failles et de cavités rocheuses pourrait accueillir certaines espèces de
chiroptères (gîtes de transit ou de reproduction), grands prédateurs d’insectes.
Enfin, l’aménagement du bassin pourrait également :
¾ bénéficier aux odonates et au cortège des amphibiens déjà présents,
¾ favoriser la venue du Crapaud calamite (Bufo calamita) ou du Pélodyte ponctué (Pelodytes
punctatus), qui trouveraient là les conditions nécessaires à leur survie et à leur
reproduction,
¾ favoriser la nidification de certaines espèces avifaunistiques comme le Petit Gravelot ou la
Gallinule poule d’eau, ou certaines fauvettes paludicoles.
Expertise naturaliste (faune, flore et habitats)
Dans le cadre du projet d’extension de la carrière d’Espédaillac – Communes d’Espédaillac et de Durbans
LOT NATURE – Août 2010
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