le texte intégral du reportage en français

Transcription

le texte intégral du reportage en français
NOUS ACHETONS. QUI PAYE ?
TEXTE INTEGRAL DU REPORTAGE
(voir également le livret d’accompagnement pédagogique)
(Dialogues en italique)
De plus en plus, les biens que nous consommons en Europe sont produits dans les pays en
voie de développement parce que le coût de la main-d’œuvre y est bon marché.
Le commerce est très important pour ces pays. Mais lorsque leurs gouvernements attirent les
entreprises occidentales par une politique de faibles coûts de production, ils se soucient peu du
respect des droits de l'Homme et des lois nationales.
Peut-on parler d’un commerce honnête quand des entreprises occidentales profitent de cette
situation aux dépens des travailleurs du tiers-monde ?
Plus de la moitié de nos vêtements sont fabriqués en Asie. Dans l'industrie de la confection, la
plupart des ouvriers sont de jeunes femmes sans formation qui ignorent tout de leurs droits.
Bien que leur salaire soit très inférieur au minimum légal, elles n’osent pas protester de peur
de perdre leur emploi.
(Traduit du tamoul)
Nous gagnons 400 roupies (€7) par mois.
Mais après prélèvement des frais de repas et des impôts, il ne nous reste que 300 roupies
(€5).
Ce qui ne suffit pas à nos besoins, même pas pour la nourriture.
Ces 20 dernières années, la ville de Tirupur, dans le sud de l’Inde, s'est développée au rythme
fulgurant de l’expansion de l’industrie textile.
Des centaines de milliers d'ouvriers cousent, teignent et blanchissent des vêtements pour
l'exportation vers l’Europe et les USA.
Les gens affluent de toutes les régions de l'Inde du sud dans l’espoir d’y trouver du travail.
Un job dans l'industrie de la confection est fort apprécié par les femmes. C'est une introduction
à la vie active. Mais les conditions sont dures : elles travaillent six à sept jours par semaine et
cela, jusqu’à quinze heures par jour.
(Traduit du tamoul)
J'ai commencé à travailler à 13 ans.
Chaque matin, je commence à 8 h30.
Je travaille jusqu'à 9h du soir, là je mange.
Ensuite, je travaille de 10h du soir à 1h du matin.
L’horaire de travail d’Uma viole la loi indienne et les conventions des Nations Unies, mais elle
ignore tout de ce genre de choses. Ses collègues de travail partagent les mêmes conditions.
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Ici à Tirupur la production ne s’arrête jamais. Les usines fonctionnent 24 heures sur 24 pour
honorer les commandes des acheteurs occidentaux.
Et nos chaussures... d’où viennent-elles ?
Les différentes parties d'une chaussure peuvent venir de différents endroits du monde. Les
agents qui travaillent pour le compte de sociétés occidentales savent-ils d’où provient le cuir
des chaussures qu’ils achètent?
(Traduit du suédois)
Pas pour toutes. Mais nous connaissons la provenance du cuir de beaucoup de nos chaussures
... comme celles qui sont fabriquées chez nous, là on sait.
Mais nous vendons aussi d’autres marques pour lesquelles nous n’avons pas cette information.
Elles viennent peut-être de l'Inde du sud.
C’est ici et dans d'autres pays en voie de développement que les fabricants de chaussures ont
délocalisé la production du cuir pour le marché européen.
Une fois encore, les coûts de production sont inférieurs en raison des bas salaires. Mais ce
n'est pas tout. Ici on continue d’utiliser des produits chimiques qui sont interdits en Europe.
Dès l’entrée de l'usine, la puanteur des peaux et des produits chimiques est à peine
supportable : les vapeurs vous prennent à la gorge et les vêtements de protection des ouvriers
sont dérisoires.
(Traduit de l’anglais)
Je trouve que c’est inhumain de travailler dans une tannerie...
dans les produits chimiques et les mauvaises odeurs.
Ce n’est bon pour personne.
Le risque sanitaire est évident : les ouvriers s’abîment la peau et n’ont rien pour se protéger
des produits chimiques.
De plus, les produits utilisés de nos jours sont plus nocifs que ceux utilisés par le passé.
(Traduit du tamoul)
C'est dur comme travail. Les vapeurs affectent nos yeux.
Vous travaillez un moment là dedans et en sortant vous ne voyez plus rien.
Quand j'entre dans le puits, c’est toujours un choc pour moi.
Ce n’est pas marrant, mais il faut le faire.
Nous n'avons pas de vêtements de protection.
De temps à autre, on reçoit des gants.
Le salaire est insuffisant pour le travail dur que je fais.
Mais je n'ai pas le choix.
Toute cette industrie a ruiné nos champs. Et c'est cela qui m’oblige à travailler pour elle.
Mes mains aussi sont irritées par les produits chimiques.
Il y a l’acide, la soude, l’ammoniaque, le chlorure...
Beaucoup de produits chimiques forts qui agressent mon corps.
Je vous assure que mes enfants ne travailleront pas ici.
(Traduit du suédois : )
- Ce sont des "Ecco...
- Oui, mais, celles-ci... voyons... Il est indiqué "Made in Denmark" dessus. Les semelles sont
probablement danoises, le dessus est sans doute cousu en Inde où les gens sont très habiles.
Dans l'industrie de la chaussure aussi, la plupart des travailleurs sont des jeunes femmes sans
instruction. Certaines tâches dangereuses sont même confiées aux enfants. Les heures de
travail sont longues, les salaires bas et le cadre de travail est dangereux.
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(Traduit du suédois : )
Un des graves problèmes, c’est quand on colle les semelles.
La colle est plutôt forte, et quand vous êtes assis là, toute la journée sans ventilation ni
protection, bien sûr que vous devez vous sentir plutôt mal.
Mais que faire…
Dans les années 90, a démarré la campagne européenne "Vêtements propres". Elle exige des
entreprises l’adoption de ce qu’on appelle des "Codes de conduite". Ces codes visent à prévenir
les violations des droits des travailleurs.
(Traduit du suédois : )
Chez H&M, nous avons un Code de conduite.
C'est une liste de règles que nous avons dressée pour nos fournisseurs, principalement sur les
conditions de travail. Par exemple, les heures de travail, les salaires, le travail des enfants, la
sécurité sur le lieu de travail, la prévention incendie surtout, et puis aussi quelques normes
environnementales.
Que s'est-il passé depuis l’adoption de ces codes ?
Quelque chose a-t-il vraiment changé pour les travailleurs de l'industrie du vêtement ?
Les codes ont incité les entreprises à contrôler les conditions et le cadre de travail de leurs
fournisseurs, de la même manière qu’elles le font pour la qualité et les prix. Les lacunes les
plus évidentes dans les usines, comme l'éclairage et la ventilation insuffisants, ont été
comblées. Mais il a été plus difficile d’agir sur les heures de travail, les droits syndicaux et les
niveaux de salaire.
La firme de vêtements suédoise "Indiska" s’approvisionne quasi exclusivement en Inde. Nous
avons pu visiter un de leurs fournisseurs à Tirupur.
D’après "Indiska", ce fournisseur se situe dans la moyenne en terme de respect du code de
conduite.
Lors de notre visite, il nous est apparu d’emblée qu’on dépassait largement la norme des 12
heures supplémentaires par semaine. Même en période creuse, on travaillait de 8 h. du matin
à 9 h. du soir. Ca fait pratiquement une journée de 13 heures. Ce qui viole la loi indienne et
les Codes de conduite auxquels la société "Indiska" souscrit.
Quand nous avons demandé de consulter les horaires de travail et les fiches des salaires, nous
avons constaté que les heures supplémentaires n'étaient pas enregistrées. Et pourtant, malgré
les dénégations du fournisseur, une grille horaire affichée au mur en confirmait bien
l’existence.
(Traduit du suédois)
Nous savons bien que le registre des heures prestées est erroné.
Les employeurs savent bien combien d’heures ont été prestées et les ouvriers vérifient cela
ainsi que leur salaire.
Nous le savons très bien. Nous ne prétendons pas qu’il n’y a pas d’heures supplémentaires et
même trop d’heures. Nous ne prétendrons pas non plus qu’elles sont entièrement payées.
C’est la même chose partout à Tirupur, dans toute l’industrie.
Il y a un rapport direct entre les bas salaires et les longues heures de travail.
Les ouvriers doivent travailler jusqu'à 90 heures par semaine pour subvenir aux besoins de
leurs familles. Comme les salaires sont bas, au lieu d'aller à l'école, les enfants sont forcés
d’aider leurs familles en travaillant.
(Traduit du broken English)
- Nous appliquons tous ces codes un par un. Mais augmenter les prix…. Personne ne
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l'acceptera. Donc en réalité, nous sommes perdants en termes de profit.
- Et si vous exigiez des prix plus élevés pour vos produits ?
- Le marché est très compétitif, et si j'exige plus, un autre proposera un prix plus bas. D'autres
pays offriront un prix inférieur. Pas seulement Tirupur ou l'Inde.
Les fournisseurs rencontrés à Tirupur justifiaient l’échec des codes en disant que les acheteurs
augmentent leurs exigences mais ne sont pas disposés à payer davantage.
(Traduit du suédois)
Chacun sait que les prix bas, ça nous intéresse.
Donc nous traitons avec des fournisseurs qui appliquent les codes de conduite et qui offrent en
même temps des prix attractifs.
Le pays le plus compétitif est celui qui remplit ces deux conditions à la fois.
En réalité, le code de H&M n’est appliqué nulle part en Asie. Le fournisseur qu’on nous a
recommandé est le plus grand exportateur à Tirupur. Il est très influent dans la région.
(Traduit du broken English)
Aujourd'hui nous faisons environ 14 millions de US$ de chiffres d'affaires.
Nous avons une force de 4000 travailleurs.
Un si grand fournisseur devrait être en mesure d’appliquer les codes. Mais selon les ouvriers
interrogés, ici aussi, les salaires sont trop bas et les heures supplémentaires trop nombreuses.
La production des grands fournisseurs est difficile à contrôler parce qu'ils recourent à des soustraitants dont les conditions de travail sont habituellement médiocres.
C’est ici, chez les sous-traitants et dans de petits ateliers de filature et de tissage du coton que
le travail des enfants est le plus répandu et le plus dangereux.
(Traduit de l’anglais)
Le travail des enfants est encore courant dans d'autres secteurs, comme l'industrie du coton et
la filature.
Dans ce projet qui existe depuis 2 ou 3 ans, nous essayons de les remettre à l'école.
C'est une industrie énorme. 6000 enfants sont concernés.
Nous n'avons pas pu pénétrer dans les filatures. Nous avons même dû dissimuler notre caméra
pour filmer à partir de la voiture pour éviter des représailles à nos amis indiens.
Selon l'organisation "Peace Trust", 6000 enfants travaillent ici. Le travail des enfants étant
illégal, on les transporte directement de leurs villages aux usines dans des autobus et des
camions.
(Traduit de l’anglais : )
- Et ils travaillent plus de 8 à 9 heures par jour. La plupart de ces travailleurs sont des filles.
En tant que filles ouvrières, il arrive qu’elles soient victimes d’abus sexuels de la part des
contremaîtres ou de leurs propres collègues.
L'autre abus fréquent dans les usines est l’interdiction de boire de l’eau. Lorsque nous leur
avons demandé pourquoi, les filles ont répondu : "Nous n'avons pas de toilettes. Il n’y a
qu’une seule toilette pour 200 enfants. Nous sommes donc obligées de faire la file. Alors le
surveillant nous dit :"Ne buvez pas d'eau, pour ne pas perdre du temps aux toilettes." Ce
genre de choses cause beaucoup de risques sanitaires.
- Pensez-vous que les détaillants suédois sont conscients de cela ?
- Quelques-uns pourraient l’être, mais en général, ils ne sont pas au courant. Car je doute
qu’ils soient venus à Veras et à Dindigul pour le constater. Leurs affaires s’arrêtent à Tirupur.
(Traduit du tamoul)
C'est très dur comme travail. L’air est saturé de fibres, nos yeux piquent. C’est à peine
supportable.
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Il y a beaucoup de machines qui font du bruit en même temps. C’est terrible.
Je gagnais 14 roupies (0,24 €) par jour, et je travaillais souvent jusqu'à minuit et demi.
Le lendemain matin, je reprenais à 5 h30 pour rentrer à la maison à 1h du matin.
Sita n’avait pas 12 ans qu’elle travaillait déjà dans une filature. "Peace Trust" l'a aidée à
fréquenter l’école.
(Traduit du tamoul)
Je souhaite qu'ils puissent tous étudier. Il ne devrait pas y avoir d'enfants ouvriers. Quelqu'un
devrait les aider.
(En anglais)
Je suis convaincu que c’est la pauvreté qui les pousse vers l’usine.
Mais nous avons démontré que c’est en même temps une cause de pauvreté.
Le salaire qu’un enfant-ouvrier rapporte à sa famille est vraiment dérisoire.
Si plutôt qu’un enfant, c’était un autre membre de la famille qui travaillait, il toucherait quatre
fois son salaire.
L'industrie se sert donc des enfants parce qu’elle recherche une main-d’œuvre bon marché.
Voilà la raison.
(Traduit du suédois)
Normalement on ne s’intéresse qu’à ceux qui fabriquent les vêtements et non pas à la chaîne
d'approvisionnement.
Il ne nous est pas possible de remonter la ligne de production jusqu’à la source.
(En anglais)
Pour être sérieux, il faudrait commencer dans les champs : recrute-t-on des enfants dans la
culture du coton ? Et puis, quels sont les produits chimiques utilisés ?
Le travail des enfants est encore très répandu chez les sous-traitants et dans les petits
ateliers. Ici l’inspection est quasi inexistante et les conditions de travail sont souvent
mauvaises et dangereuses tant pour les ouvriers que pour l’environnement.
Le "Vrai Tirupur, c’est ici ; les acheteurs occidentaux n’y ont jamais mis les pieds.
Les effets pervers de l’industrie sont évidents : les ouvriers sont pauvres et leurs conditions de
vie déplorables.
Prenez l’eau, par exemple, on la conserve dans des fûts qui ont servi pour les produits
chimiques. Les polluants des teintures et du blanchissement se déversent directement dans
l’eau où jouent les enfants. C’est le pauvre qui est la victime de l’eau polluée.
(Traduit du tamoul)
Regardez, ce sont les eaux usées de la teinturerie.
A l’usine, ils disent qu’ils traitent les eaux usées, mais on peut bien voir qu’elles sont encore
crasseuses.
Les grandes rivières aussi sont polluées par les effluents des industries d’exportation.
(En anglais)
En fait, le problème principal est que nous leur offrons gratuitement nos ressources et notre
environnement.
Nous sommes en train d’abîmer nos rivières pour rien.
Les 10 dernières années, la croissance de l’industrie d’exportation de vêtements a démultiplié
le nombre d’usines de teinture et de blanchissement.
Plus il y en a et plus il y a de pollution. La rivière en est devenue noire.
Comme nous ne réclamons aucune éco-taxe, ils devraient dépenser plus pour assainir la
Rivière Noyyal ainsi que fournir de l’eau potable aux villages affectés tout autour de Tirupur.
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Toutes ces initiatives ne peuvent être prises ici.
Elles doivent partir d’Europe et d’Amérique du Nord.
C’est eux les consommateurs de tous ces vêtements.
L’eau souterraine est tellement contaminée qu’on doit aller chercher de l’eau de source à 100
kilomètres d’ici à l’aide de grands camions-citernes. Qu’elle compte 3 ou 10 personnes, chaque
famille n’a droit qu’à une seule jarre d’eau deux fois par semaine. Le reste, il faut payer.
(Traduit du tamoul)
Nous n’utilisons l’eau de puits que pour la lessive.
Cette eau-ci, c’est pour cuisiner et pour boire. Parce que l’eau des puits est salée depuis que
les usines se sont installées et l’ont polluée.
Nous avons déjà manifesté pour qu’elles se chargent d’approvisionner les gens en eau potable.
C’est depuis lors que le gouvernement nous fournit l’eau.
L’industrie du cuir a aussi causé d’énormes dégâts à l’environnement en déversant des
produits chimiques dans les rivières et les ruisseaux. Ces effluents contiennent des métaux
lourds, des acides et du sel en quantité. L’eau souterraine est trop polluée pour qu'on s’y
baigne. Même la terre ne peut plus être cultivée.
(Traduit du tamoul)
J’ai 6 hectares de terre.
J’ai quelques cocotiers, mais le reste du terrain est devenu stérile.
Même si j’arrose, rien ne pousse.
Les tanneries ont affecté toute la région.
Voici le résultat de la pollution sur les noix de coco.
Elles tombent quand elles sont encore petites. Celles qui poussent quand même, sont toutes
déformées.
Les arbres sont malades. Tout ça à cause de l’eau sale.
Vous les Occidentaux vous pouvez exiger que nous soyons indemnisés par le gouvernement.
Ainsi nous pourrons survivre.
Qui est responsable d’améliorer cette situation ? Qui voudrait assumer cette responsabilité ?
En Europe et en Amérique du Nord, les consommateurs commencent à se faire entendre. Ils
exigent que les entreprises de vêtements appliquent les droits humains.
(Traduit du suédois)
C’est très important pour nous de satisfaire nos clients, et qu’ils puissent nous faire confiance
sur la façon dont nos vêtements sont produits.
Bien sûr qu’il est très important pour nous que... que les clients croient que nous sommes
responsables.
Seuls 1 à 5% du prix que nous payons dans la boutique de vêtements vont aux salaires des
ouvriers. Quand on sait que H&M vient de déclarer plus de 800 millions de dollars de bénéfices,
on pourrait au moins s’attendre à ce que cette entreprise paie mieux ses fournisseurs pour
qu’ils respectent les Codes de conduite.
(Traduit du suédois : )
Mener ses affaires de manière responsable, ça coûte un peu d’argent. Et on ne peut pas
toujours demander au client de payer cela.
Pourtant le prix des vêtements n’a pas augmenté depuis huit ans. Toute personne de bonne foi
pourrait se demander, « Qui a payé pour ceci et comment » ?
Je pense que nous nous approchons du moment critique où la guerre des prix que nous
menons va nous coûter très cher. Et ce prix là est payé dans le tiers-monde.
Jusqu'ici les codes ont été un cheval de bataille des consommateurs.
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Ce qui est important, c’est que les ouvriers en prennent conscience aussi. Et qu'ils puissent
formuler eux-mêmes leurs exigences.
Les syndicats essaient de former les jeunes femmes, mais il y a beaucoup de réticences.
(Traduit du tamoul)
Les femmes ont peur. Elles n’osent pas s’affilier au syndicat.
Elles ne savent pas que le syndicat peut les aider à résoudre leurs problèmes.
La pauvreté et les problèmes familiaux les obligent à accepter de bas salaires. Les femmes ont
appris à prendre leur paie sans demander leur reste.
Elles n’imaginent pas qu’il peut en être autrement.
Mais chacun de nous a des droits.
Si vous êtes prêt à lutter pour ces droits, vous pouvez changer beaucoup...
Les ouvriers affluent au bureau du syndicat pour apprendre quels sont leurs droits. Mais venir
ici n'est pas sans risque. En s’affiliant à un syndicat, on risque fort de perdre son emploi.
(Traduit du tamoul)
Les entreprises n’apprécient pas que nous soyons syndiqués.
Elles craignent que nous discutions de nos problèmes et qu’on se mette à lutter pour nos
droits.
Ça les obligerait à partager leurs bénéfices. C’est pour ça qu’elles se méfient des syndicats.
Au Bangladesh, les travailleurs sont de plus en plus nombreux à prendre conscience de leurs
droits. L’intensité des protestations a augmenté. Les grèves et les manifestations sont
courantes et ont porté des fruits. Ici, on manifeste, entre autres choses, pour le respect d’un
jour de congé hebdomadaire.
Les codes de conduite tiennent compte du droit des travailleurs à s’organiser et à exiger le
respect de leurs droits.
Qui va finalement veiller à ce que ces changements aient lieu ?
(En anglais)
Les détaillants jouent un rôle majeur. Ce sont eux qui ont le pouvoir de l'argent. Ils passent
commande aux producteurs. Et quand le travail du producteur est de mauvaise qualité, ils le
refusent en disant qu’un tel travail n’est pas vendable. Mais le travail indigne, l’exploitation des
travailleurs, le travail des enfants et la destruction de l’environnement, sont aussi de la
responsabilité des détaillants. Ils doivent dire au producteur : Prenez garde à ce que vous
faites ! Mais pour produire bon marché, nous n'avons d’autre choix que d’employer des enfants
et d’exploiter les ouvriers.
(Traduit du tamoul)
Vous feriez mieux de payer un peu plus pour nos produits.
Alors, nous pourrions nous organiser en syndicats et exiger un meilleur salaire.
C’est parce que vous achetez tellement bon marché que nos salaires sont si bas.
(Traduit du tamoul)
Nous n'avons obtenu aucune compensation pour nos champs pollués.
Notre plainte n’a pas été jugée recevable par la cour de justice.
Vous venez ici et vous posez des questions, et des questions...
et vous nous dites ce qu’il faut faire.
Et puis, vous vous en allez... . Mais, nous, où irons-nous ?
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