Trésor! - Musée Royal de Mariemont
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Trésor! - Musée Royal de Mariemont
TRÉSOR? / TRÉSOR! ARCHÉOLOGIE AU CŒUR DE L’EUROPE Musée royal de Mariemont B-7140 Morlanwelz 064 21 21 93 www.musee-mariemont.be Exposition ouverte tous les jours (sauf les lundis non fériés) 10 mai - 30 novembre 2014 Documentation pédagogique © DGO4 SPW–L. Baty © Musée royal de Mariemont – M. Lechien Trésor ?/ Trésor ! Archéologie au cœur de l’Europe Exposition du 10 mai au 30 novembre 2014 Conception Marie DEMELENNE, Anne-Françoise RASSEAUX et Nadia CORAZZINI (Archéologies Imaginaires) 2014: l’archéologie partout, pour tous 2014 est l’année de l’Archéologie en Wallonie ! Avec sa nouvelle exposition, le Musée royal de Mariemont vous convie à un voyage de trésors en trésors, précieux, quotidiens, émouvants, surprenants, insoupçonnés... toujours emplis d’humanité. À travers des découvertes réalisées essentiellement au cours des vingt-cinq dernières années en Hainaut et régions limitrophes, l’exposition revisite l’Histoire de sa région au cœur de l’Europe du Nord-Ouest. Magnifiques bifaces en silex, sculpture néolithique, énigmatiques dépôts de bronzier, torques et trésors monétaires en or, signes prestigieux de romanisation, merveilles de l’orfèvrerie mérovingienne, châteaux du Moyen Âge, vaisselles d’apparat de la Renaissance, résidences impériales et princières, étonnantes technologies des Temps modernes… Le visiteur pourra découvrir ces pièces, venues de région wallonne mais aussi d’autres régions, comme par exemple la Flandre, la France, la Suisse, le Danemark, l’Allemagne, l’Italie ou l’Extrême-Orient. La mise en relation de ces objets avec des productions proches ou lointaines dessine la trame des échanges, appropriations, inspirations, acculturations, coexistences et mixités... Un parcours chronologique et culturel Le visiteur pourra associer à ces objets un contexte spatial, temporel, culturel et technique tout au long de son parcours vers le 21e siècle, depuis la Préhistoire, en passant par les Âges des métaux, l’époque romaine, la période mérovingienne, le Moyen Âge, les Temps modernes et les prémices puis l’avènement de l’ère industrielle. De nombreuses cartes, plans, photos et documents, ainsi que des vidéos et aquarelles rendent le discours concret et vivant. L’exposition est aussi conçue comme une invitation à explorer le concept même d’archéologie et de son imaginaire, à travers photos, témoignages et œuvres d’artistes contemporains. Chantiers et laboratoires Des thèmes transversaux sont également abordés sous les titres «occupations», «laboratoire», «villes» et «imaginaire». Quatre salles y sont dévolues, chacune avec son ambiance sonore et visuelle particulière: celle des sites, synonymes de l’âpreté du travail extérieur, de la dynamique des équipes de scientifiques sur place ou celle des recherches minutieuses, intenses et solitaires permettant l’interprétation des données au laboratoire. Ces mises en contexte et ces témoignages concrets permettent de poser une série de questions: Pourquoi l’homme, depuis toujours, a-t-il investi l’espace et la matière ? Comment l’archéologue donne-t-il du sens à ce qu’il découvre ? Les villes se sont-elles créées et développées de la même manière ? Archéologies Imaginaires Pour un archéologue, qu’est-ce qu’une belle découverte ? Comment les vestiges de notre époque pourraient-ils être interprétés par les archéologues du futur ? Les travaux d’artistes contemporains explorant le basculement des objets quotidiens dans l’oubli et donc leur potentiel message archéologique à venir sont présentés dans la dernière salle de l’exposition du deuxième étage, invitant à rejoindre la galerie de la Réserve précieuse. Dans cet espace du rez-de chaussée, Archéologies Imaginaires plonge le visiteur dans le domaine des histoires racontées. Livres, objets et installations de plasticiens témoignent d’un jeu de reconstruction, d’interprétation, et autorisent à réinventer et revisiter l’archéologie. Quatre axes illustreront tour à tour des démarches artistiques, scientifiques décalées, narratives et anecdotiques – axes incarnés par des artistes contemporains tels Christian Boltanski, Éric Dederen, Anne et Patrick Poirier, Tatsuya Inuikawa et Bernard Villers. RÉSUMÉ DU PARCOURS DE L’EXPOSITION L’exposition s’ouvre sur l’évocation de la notion de trésor. Qu’est-ce qu’un « trésor » ? Pas nécessairement un ensemble de pièces d’or ou un bijou précieux, mais plutôt tout objet, tout fait qui constitue une mine d’informations pour les archéologues, tels un échantillon de mortier, une plaque-boucle de ceinture… Une partie de la Belgique et du Nord de la France est mis en avant dans le choix des objets présentés. Cette région présente de nombreux intérêts dus à sa situation géographique, à ses nombreuses ressources naturelles (silex, argile, marbre, sable, houille…) et à son environnement. Privilégié par sa situation, ce territoire est occupé par l’homme dès la Préhistoire. Il en fait un site d’exception, une région stratégique au carrefour de l’Europe (voir rubrique « Outil 5 »). Comment les hommes ont-ils tiré parti de cet espace ? Qu’en ont-ils fait ? Une terre productive : ils ont su utiliser ses ressources naturelles, comme le montre la carte des bassins houillers de Belgique et régions voisines. Un lieu densément peuplé, tel le réseau urbain très dense enserrant la cathédrale de Tournai . Un territoire stratégique, véritable nœud routier, traversé par de nombreuses chaussées à l’époque gallo-romaine. Une zone de conflits : cette région présente un grand intérêt, elle est convoitée et s’est donc souvent retrouvée au centre de nombreuses batailles qui ont ravagé ses populations et ses biens. Le visiteur est guidé tout au long de son voyage par une ligne du temps représentée au sol, allant de la Préhistoire à nos jours. Elle lui permet de se repérer à tout moment. Des panneaux explicatifs, des cartes, des plans, ainsi que des photos des sites en cours de fouilles jalonnent le parcours. Pour chaque période, un objet clé, mis au jour dans la zone régionale choisie comme point de départ, est mis en évidence (par la couleur orange) et comparé à un objet parent qui fait partie du même courant culturel mais qui vient d’une autre région d’Europe. Cela permet d’appréhender les échanges et les relations existants entre les communautés culturelles. L’homme est présent dès le début de la Préhistoire dans la zone régionale choisie comme point de départ. Cette période est traditionnellement divisée en deux grandes époques : le Paléolithique et le Néolithique. Le Paléolithique, aussi appelé, Âge de la pierre taillée, évoque un mode de vie nomade : l’homme, chasseur-cueilleur, se déplace pour trouver sa nourriture. L’objet phare de cette époque est le biface, caractérisé par une recherche de symétrie au niveau de la taille. C’est un outil « multifonction » en silex : il sert à dépouiller, dépecer, racler, perforer… les matières d’origine animale et parfois des matières minérales plus dures. Biface, silex, Spiennes, Coll. IRSNB © L. Cammaert et al. Le Néolithique, ou Âge de la pierre polie, révèle de nombreux changements : l’homme se sédentarise, il pratique l’élevage, l’agriculture, il produit de la céramique ; les maisons sont regroupées en villages. Ces modifications vont permettre la création d’outils spécifiques comme l’herminette et, plus tard, la hache. Ils serviront à défricher, à gagner des terres pour les champs et les pâtures. Dans nos régions, les minières de Spiennes fournissent la matière première nécessaire au façonnage de tels outils. La production est exportée et diffusée à 160km à la ronde : outils sur éclat, lames de hache, produits semi-finis…. Les objets ne sont plus uniquement des objets utilitaires ou fonctionnels, comme ces statuettes féminines, souvent assimilées à des déessesmères, symboles de fécondité. Statuette féminine, céramique, F. Somme - Villers-Carbonnel, Néolithique moyen II © INRAP – D.Bossut Le parcours chronologique se poursuit avec la Protohistoire ou Âge des métaux. Cette période se compose de plusieurs phases correspondant à une avancée dans la maitrise des techniques métallurgiques : le Chalcolithique ou Âge du Cuivre (env. 2500 à 1800 avant notre ère), l’Âge du Bronze (env. 2300 à 800 avant notre ère) et l’Âge du Fer (env. 800 à 50 avant notre ère). Au Chalcolithique, l’outillage en pierre peut être complété par des objets en cuivre travaillé. En témoigne ce dépôt d’objets mis au jour à Jemappes : il contenait une perle en métal, une hache en cuivre importée et une hache polie en jadéite (roche provenant des Alpes italiennes). Le bronze est un alliage de cuivre et d’étain. La zone régionale choisie comme point de départ ne dispose pas de gisement nécessaire pour sa réalisation, ce qui implique des échanges avec les territoires riches en minerais. Le bracelet, les fragments de spirales et le « lingot » découverts à Presles illustrent ces contacts et échanges entretenus avec d’autres régions européennes à l’Âge du Bronze. Ces contacts ne se limitent pas aux échanges de matières premières, on peut également percevoir une parenté formelle avec d’autres ensembles de la même époque, mis au jour ailleurs en Europe, au Danemark par exemple. Objets en bronze, Presles - Trou des Nutons, Coll. Société royale d'Archéologie, d'Histoire et de Paléontologie de Charleroi © Musée royal de Mariemont – M. Lechien. L’Âge du Fer se répartit entre le Premier Âge du Fer ou période de Hallstatt (env. 800 à 480 avant notre ère) et le Second Âge du Fer aussi appelée période de La Tène (environ 480 à 50 avant notre ère). Au Premier âge du Fer, la généralisation de l’utilisation du fer intensifie les échanges entre les communautés. Lors du Second âge du Fer, les Celtes peuplent nos régions : ils forment des tribus autonomes, vivant dans des villages et/ou des oppida (sites fortifiés). Le torque (collier raide avec fermeture dorsale) de Frasnes-lez-Buissenal a été retrouvé sur le territoire des Nerviens (peuple gaulois installé entre la Sambre et l’Escaut). Il était accompagné d’un torque lisse et de statères (monnaies d’or gauloise) plus récents. Ce type d’objet en or est, à cette époque, une offrande matérielle privilégiée faite aux dieux. D’autres torques du même type ont été retrouvées en Belgique, en France et en Angleterre. Des ensembles monétaires, comme le trésor de Thuin peuvent avoir formé des cachettes constituées pendant la conquête romaine, au milieu du premier siècle avant notre ère. La villa de Merbes est implantée à l’extrémité orientale de la cité des Nerviens. Le site a fourni un dépôt d’objets précieux, découvert à l’intérieur du corps de logis et datant des années 260 de notre ère. Il se compose de deux chaudrons en alliage de cuivre et d’un petit coffret contenant deux cuillères en argent, une bourse de 122 antoniniens en argent, une fiole en verre ainsi que quatre sesterces usés posés sur une plaquette dédiée aux Cavaliers danubiens. L’originalité de cet ensemble se trouve dans sa composition hétérogène : des objets de la vie de tous les jours se trouvent associés à des biens précieux et à une pièce à caractère religieux. Statère Nervien, or, Thuin, Première moitié du 1er siècle avant notre ère © Musée royal de Mariemont – M. Lechien. La Gaule est conquise par Jules César en 51 avant notre ère. La romanisation est soutenue par une organisation structurelle élaborée s’appuyant sur des entités territoriales importantes, les cités. Celles-ci sont, au départ des territoires occupés par des peuples relativement unis, telle la cité des Nerviens (chef-lieu : Bavay). La romanisation touche tant la sphère privée que publique. De nombreux domaines sont concernés: l’habitat, la langue ainsi que la vie religieuse et civique; avec des adaptations, comme l’assimilation de dieux locaux dans le panthéon romain. Autel à inscription votive découvert à Liberchies. Seconde moitié du 2e siècle - début du 3e siècle de notre ère. © Musée royal de Mariemont – M. Lechien (dépôt de la Société Pro Geminiaco). Dans nos régions, la vie à l’époque romaine se structure entre les agglomérations et les établissements ruraux. Les agglomérations sont implantées le long des voies (Liberchies) ou sur les rives d’un fleuve (Tournai). Les établissements ruraux peuvent être des villae (Merbes-le-château) ou des fermes de tradition indigène. Le site de Liberchies (Geminiacum) témoigne d’une grande variété d’activités artisanales : artisanat du fer, du bronze, du verre et de la céramique, transformation des matières animales (tannerie, boucherie…), transformation des matières végétales (meunerie). Chaque type d’activité est localisé en un site précis de l’agglomération (vicus). Trésor mis au jour dans une villa de la cité des Nerviens (Merbes-le-château), 260 de notre ère. Coll. MRM - Dépôt du SPW. À la chute de l’Empire romain d’Occident (fin du 5e siècle de notre ère), une dynastie de rois francs règne sur les territoires de l’ancienne Gaule: les Mérovingiens. Pour cette époque, ce sont surtout les nécropoles qui fournissent des informations sur cette société guerrière très hiérarchisée. Le Christianisme est la religion officielle depuis le 4e siècle de notre ère. L’ensemble des territoires est christianisé dès le 7e siècle. La pratique de l’inhumation se généralise : le défunt, habillé, est accompagné d’un mobilier funéraire : offrandes, effets personnels, tels arme, parure, outils…). Une nécropole mérovingienne du 7e siècle de notre ère a été mise au jour à Quaregnon. Une tombe en particulier se distingue par la richesse de son matériel. La défunte portait une fibule en or, deux fibules ansées et un collier sur la poitrine, ainsi qu’une pendeloque en ambre et une ceinture. Des épingles se situaient au niveau de sa coiffe et le long de la jambe (pour fermer un vêtement ?). L’artisanat de cette époque témoigne de la maîtrise de techniques variées et de la parenté formelle entre certains objets issus de sites parfois très éloignés. Fibule polylobée en or. Mérovingien récent 1-2 (600/610 – 660/670 apr. J.-C.). Quaregnon, Grand’Place, tombe F250. Coll. SPW. Photo Romain Gilles, © SPW. Le début du Moyen Âge remonte à la fondation de l’Empire carolingien au 8e siècle. Les villes se transforment en acquérant leurs éléments de base: un système défensif, des équipements publics, des rues, un habitat et des structures de production. Les infrastructures religieuses (cathédrales, églises…) y prennent une place importante. Châteaux et abbayes se multiplient. La société se féodalise: l'autorité centrale s'associe avec les seigneurs locaux et ceux-ci avec leur population selon un système complet d'obligations et de services. Les principaux vestiges de cette époque sont fournis par le bâti. Ces structures sont parvenues jusqu’à nous encore en élévation ou englobées dans des constructions plus récentes. L’exposition présente les sites de Quaregnon où cinq églises se sont succédées entre le 7e et le 20e siècle ; Chimay et son château implanté sur un éperon rocheux ; Néchin et son château de plaine ; Quévy et son château oublié. Le 20e siècle confronte les archéologues à une forme particulière de recherches : l’archéologie des conflits. Elle les place dans une situation parfois périlleuse car certains sites représentent un danger (dépôts de munitions). Les archéologues se trouvent également confrontés à l’horreur de la guerre lors de la mise au jour de dépouilles de soldat. La dernière partie de l’exposition nous permet d’envisager le présent comme un futur passé… une archéologie de l’imaginaire, en présentant des objets qui appartiennent encore au présent, qui ne sont plus utilisés mais qui ne sont pas suffisamment vieux que pour être considérés comme des vestiges archéologiques. Tels ces emballages divers utilisés par Germaine Faider (directrice du Musée royal de Mariemont de 1940 à 1968) pour contenir les objets issus des fouilles archéologiques initiées dans la région : boîtes de médicaments, d’allumettes, de biscuits…Ou encore, le travail d’Eric Dederen qui récolte des ballons de football, documente ses récoltes, les classe et les expose. La Renaissance marque la transition entre le Moyen Âge et les Temps modernes. Elle prend sa source en Italie au 16e siècle et se généralise dans toute l’Europe. L’Antiquité est redécouverte, son art et sa littérature passionnent. La féodalité fait place à un État plus moderne. L’architecte Jacques Dubroeucq est une Ensemble de céramiques, château de Boussu, fin du figure emblématique de nos régions 16e siècle - début du 17e siècle . Coll. G. Seray (Mons). Architecte et sculpteur, il est Boussu. © SPW –L. Baty. considéré comme l’un des artistes les plus importants de cette époque dans les Pays-Bas méridionaux. Il dirige les travaux du château des Comtes de Boussu. Il livre les plans et les sculptures du jubé de la collégiale Sainte-Waudru (Mons). Il dirige les chantiers du palais de Marie de Hongrie à Binche et de son pavillon de chasse à Mariemont. Le Domaine de Mariemont présente un potentiel archéologique important : occupé depuis le 16e siècle, il pourrait livrer, à la faveur de fouilles, de nombreuses informations sur les châteaux qui s’y sont succédés, sur les aménagements successifs des jardins… Les Temps modernes sonnent la fin de l’Ancien Régime. Au 17e siècle, les valeurs de modernité s’imposent peu à peu. Au 18e siècle, les intellectuels encouragent la science et pointent du doigt les abus de l’Église et de l’État. En France, la monarchie absolue atteint ses limites et sera renversée en 1789 par la Révolution. Le 19e siècle correspond à la période industrielle et au développement du capitalisme. Dans nos régions, les mines et les carrières sont de plus en plus nombreuses, modifiant de manière importante le paysage. La Belgique est alors prospère et ses productions sont reconnues dans le monde entier. Eric Dederen, Inven/terre. Détail Plié #7. Coll. de l’artiste © Musée royal de Mariemont – M. Lechien. Autour de ce parcours chronologique, des thématiques sont mises en avant dans les passerelles latérales : - L’occupation : l’homme qui investit l’espace et la matière de ce dont il a besoin. L’échelle principale de l’archéologue est l’espace, et non le temps. Lorsqu’il commence à fouiller, toutes les périodes d’activités humaines qui ont marqué cette portion du territoire l’intéressent : de la plus récente à la plus ancienne. Il cherche à déterminer l’évolution du site à travers le temps. Il souhaite également identifier la nature des occupations: habiter, enterrer les morts, prier, produire… Enfin, l’interprétation des liens entre les aménagements qui se sont succédés dans le temps (ou l’absence de liens) permet d’écrire l’histoire du site, de raconter son développement, son abandon ou sa continuité. Vue aérienne: théâtre de Blicquy. Photo L. Demarez © Archéosite et Musée d’Aubechies-Beloeil. L’archéologue va également étudier l’utilisation des objets, leur « recyclage » à des époques ultérieures… Il va chercher les éléments qui permettent de cerner les motivations qui ont animés les anciens. - Le laboratoire nous présente le travail de l’archéologue hors de son chantier : la conservation, la restauration, l’étude des objets… Il nous montre aussi l’importance des sciences «partenaires» de l’archéologie: la table du céramologue en train de trier des tessons de céramiques, les différentes traces étudiées par l’archéozooloque, spécialiste des relations homme-animal dans le passé… Cet espace permettra aussi aux visiteurs d’expérimenter ce travail en dessinant une céramique à l’aide d’un conformateur, en remontant un bol, en observant des objets au travers de la loupe. - La ville : endroit de travail particulier pour l’archéologue. Il doit accepter les contraintes de l’habitat et de l’urbanisme, la pollution et l’urgence. Deux villes sont mises en avant : Charleroi et Tournai. Elles présentent des histoires très différentes. L’occupation de la ville de Tournai est attestée depuis l’époque romaine. Toutes les périodes évoquées dans l’exposition sont illustrées par des objets évoquant celles-ci. Charleroi est plus connue par ses archives que par des objets mobiliers. - Le récit ou l’archéologie racontée: Pour expliquer l’objet et sa découverte, la narration est particulièrement efficace. Propre à l’enfance, elle touche encore l’adulte. Le potentiel merveilleux lié au vestige exhumé s’y déploie. Qu’il s’agisse de faits réels ou fictifs, l’archéologie racontée convoque les émotions, frappe l’imagination et alimente la mémoire. - L’anecdotique ou l’ordinaire mis au jour: L’anecdotique correspond à une réalité secondaire, accessoire, en marge de l’essentiel. Immergées dans l’anonymat du quotidien, des « petites choses » sont mises au jour et deviennent curiosités. Tels des trésors, elles sont collectées et leur ensemble forme un tout cohérent qui prend sens et révèle des modes de vie. - Le déchet ou le processus de vieillissement entamé: Obsolètes ou abîmés, les objets produits par l’homme sont abandonnés. Ils entrent peu à peu en décomposition, avant d’être naturellement ou mécaniquement enfouis. En perdant toute fonction utilitaire, ils deviennent déchets. - Le souvenir ou la mémoire individuelle jalonnée d’objets: Un parcours dans l’histoire de nos régions à travers les vestiges archéologiques. Un territoire riche de ses ressources, de ses nombreux contacts et échanges hors de nos frontières qui en font une région stratégique au cœur de l’Europe. Tandis que l’archéologie investit le temps long, celui de l’humanité, certains créateurs investiguent le temps court, celui d’une vie d’homme. En pratiquant un regard rétrospectif et introspectif – regarder le passé, regarder à l’intérieur – ils fouillent le passé proche et creusent la mémoire personnelle. - Le temps ou le rapport au passé et au futur anticipé: Le parcours de l’exposition se poursuit dans la galerie de la Réserve précieuse, au rez-de-chaussée du Musée. Livres d’artistes, livres de créateurs de l’Atelier du Livre, livres curieux, livres, jeunesse et installations de plasticiens abordent d’autres points de vue sur l’archéologie : le temps ou le rapport au passé et au futur anticipé, le souvenir ou la mémoire individuelle jalonnée d’objets, le récit ou l’archéologie racontée, le déchet ou le processus de vieillissement entamé, l’inventaire ou le travail de conservation en cours, l’anecdotique ou l’ordinaire mis au jour. Dans tous les cas, la frontière peut être floue entre mémoire et imagination. Six points de vue sont présentés au visiteur: Des mines préhistoriques de silex, l’inscription latine d’une borne milliaire galloromaine, les murs d’une prison des 19e et 20e siècles, les graffitis et récits de carriers disparus, des paysages qui furent industriels, des rations militaires américaines distribuées aux combattants durant la guerre en Iraq et Afghanistan,… Sites et objets du passé sont revisités par des artistes qui les détournent et en exploitent, au-delà du commentaire archéologique, le potentiel esthétique, poétique, réflexif. - L’inventaire ou le travail de conservation en cours : Collecter et enregistrer dans le seul but d’établir un constat de la réalité est une tendance qui apparaît dans le livre d’artiste dès sa naissance dans les années 1960. Comme dans une prospection de surface, il y a prélèvement. La forme de l’inventaire – outil archéologique incontournable – permet aux créateurs d’organiser ces collectes et de les mettre au service d’une mémoire collective, individuelle ou intime. VISITES GUIDÉES DE L’EXPOSITION DANS LE CADRE SCOLAIRE VISITES GRATUITES POUR LES ENSEIGNANTS ET LES ORGANISATEURS DE GROUPES - le mercredi 17 septembre à 14h - le samedi 20 septembre à 11h Réservation indispensable auprès du Service pédagogique. LE SERVICE PÉDAGOGIQUE VOUS PROPOSE DES FORMULES ADAPTÉES À CHAQUE ÂGE POUR DÉCOUVRIR L’EXPOSITION: · Enseignement maternel : 5 modules au choix : - Anthropologie : parmi les sciences partenaires de l’archéologie, l’anthropologie est celle qui étudie l’homme et les restes humains. Elle complète les données archéologiques en donnant des renseignements sur les conditions de vie, l’alimentation, les maladies, les rites funéraires… des hommes et des femmes du passé. Lors de cet atelier, nous enquêterons à l’aide de documents (photographies, rapports, radiographies…) sur des exemples réels. - Archéozoologie : grâce à l’étude d’ossements d’animaux, les élèves, en véritables enquêteurs, pourront retracer les habitudes alimentaires d’un groupe donné, les techniques de boucherie et l’utilisation des animaux de manière générale. Silhouette d’objets : Observer des objets, connus ou inconnus, pour jouer avec leur silhouette : découper, deviner, reconnaître, associer et repartir avec un kit de cartes à compléter en classe. · Enseignement primaire: De la fouille à l’objet : - Archéologie du futur: L’archéologie, une science vectrice d’imaginaire… Inventons l’archéologie du futur en anticipant les interprétations que ferons les archéologues de ce que nous laisserons derrière nous. Tomberont-ils dans les pièges qui guettent l’observateur du passé ? Comment vieillirons nos matières, nos textes, nos idées ? Inventons des commentaires farfelus ou poétiques tout en réfléchissant sur notre inscription dans le temps. Découvrons le métier de l’archéologue : Qui est-il ? Comment travaille-t-il ? Quelles sont les différentes étapes de ses recherches ? Et après la fouille, que se passe- t-il ? Mais l’archéologue n’est pas seul, qui l’aide dans son travail ? - Céramologie : la céramique permet très souvent de dater des sites archéologiques. Nous suivrons pas à pas le travail du céramologue qui doit décrire, dessiner les tessons (en utilisant certains outils comme le conformateur, le compas...), leur décor… Nous essayerons de déterminer la technique de fabrication des récipients, leur typologie... Tout archéologue a son carnet de fouille dans lequel il rassemble toutes les informations sur ses découvertes. Nous le remplirons ensemble au cours de différents ateliers : bac de fouilles, analyse de céramiques, jeu-découverte de la ligne du temps, création de bijoux, de costumes … - Xylologie : à travers des exemples d’objets en bois conservés dans les collections du Musée, les élèves pourront rassembler une série d’indices sur les apports de cette science à l’archéologie. · Enseignement secondaire: « Archéologuez-vous ! » L’archéologie fait appel à des sciences partenaires, telles que la céramologie, l’archéozoologie, l’anthropologie… qui permettent d’enrichir l’interprétation des résultats et de reconstituer le milieu de vie des hommes à différentes époques. Nous vous proposons de vous y initier à travers la visite de l’exposition et des modules d’ateliers. Pratiquement: module de 2 heures ou 4 heures, au choix (visite et atelier) Tarif : 75€ € par module et par groupe (maximum 25 personnes) + 1 € par élève de plus de 12 ans (actuellement pris en charge par le Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles). POUR TOUTE INFORMATION ET RÉSERVATION: Service pédagogique : 064/ 27 37 84 ou [email protected] AUTRES ACTIVITÉS PROPOSÉES AUTOUR DE L’EXPOSITION DOCUMENT DE VISITE POUR LES FAMILLES. Il permet de visiter l’exposition de manière ludique avec ses enfants. ACTIVITÉS POUR LES FAMILLES. Venez tester et expérimenter les outils et techniques de l'archéologue! - Le 1er dimanche du mois. De 14h30 à 16h. AUDIOGUIDE. Disponible à l’accueil au prix de 3€, avec une version pour les enfants Les dimanches 1er juin, 6 juillet, 3 août, 7 septembre, 5 octobre et 2 novembre 2014. réalisée par les élèves de l’école communale du Nord (Charleroi). - Les 12 juillet, 23 août, 20 septembre et 30 novembre à 14h30. JOURNÉES DE M ARIEMONT - LES 24 ET 25 MAI 2014. Un week-end d'activités exceptionnelles, gratuites, destinées à tous les publics, en particulier les familles. Des visites guidées, des histoires d’Histoire, de la musique, des conférences, des ateliers pour créer, se découvrir plein de talents, des rencontres décalées avec des archéologues et des experts, un "village du temps", pour observer, comprendre et pourquoi pas s'essayer aux gestes anciens comme le tir préhistorique… Participation: 5€ par personne ou 15€ par famille (maximum 7 personnes). Des activités gratuites pour tous, du plus jeune au plus expérimenté, dans un endroit magnifique, le parc de Mariemont en Hainaut : 45ha, des milliers d'essences, couleurs et parfums de printemps au rendez-vous! VISITES « EN COMPAGNIE D’UN ARCHÉOLOGUE » - LE 1ER DIMANCHE DU MOIS. De 10h30 à 12h30. Public adulte, à partir de 15 ans Les dimanches 1er juin, 6 juillet, 3 août, 7 septembre, 5 octobre et 2 novembre 2014. - Dimanche 1er juin: rencontre avec Michèle Dosogne, Archéologue (SPW Direction du Hainaut) - Dimanche 6 juillet: rencontre avec Marceline Denis, Archéologue (SPW Direction du Hainaut) - Dimanche 3 août: Marie Demelenne, Archéologue (Musée royal de Mariemont) - Dimanche 7 septembre: rencontre avec Marie Demelenne, Archéologue (Musée royal de Mariemont) - Dimanche 5 octobre: rencontre avec Fabienne Vilvorder, Archéologue (UCL) - Dimanche 2 novembre: rencontre avec Hélène Collet, Archéologue (SPW Direction du Hainaut) Participation: 2€ par personne. POUR TOUTE INFORMATION ET RÉSERVATION: Service pédagogique : 064/ 27 37 84 ou [email protected] OUTIL 1: AU FIL DE LA VISITE, RENCONTRE DES COMPÉTENCES A. Enseignement fondamental Matière Compétences Exemples d’exploitation au cours de la visite et/ou en classe Education artistique S’ouvrir au monde visuel pour percevoir, s’approprier des langages et s’exprimer Découvrir des formes, des couleurs et des techniques nouvelles, se questionner sur le lien entre fonction et forme d’un objet, les raisons qui ont poussé l’artiste à choisir telle ou telle voie. Tirer parti des rencontres esthétiques : modeler au musée ou en classe un objet tridimensionnel à partir d’un souvenir de la visite au musée, d’une photographie, d’un croquis pris sur place… Situer une œuvre dans son contexte historique et culturel Observer les œuvres présentées dans le musée et les replacer dans leur contexte historique. En observant les objets présents dans les vitrines, retrouver quel était leur usage et les mettre en parallèle avec les objets qui forment notre quotidien (exemple dans le hall du musée : vitrines sur les jeux et jouet et sur l’alimentation hier et aujourd’hui). Découvrir/Produire des empreintes variées A la manière d’un archéologue, observer des traces et empreintes laissées dans différents matériaux. Travailler des matières diverses À partir des matières découvertes dans l’exposition, travailler la terre, la pierre, le bois, l’os … A partir de l’exposition « Archéologies imaginaires », élaborer des traces pour les archéologues du futur. Réaliser une œuvre qui donne sa vision du trésor. Eveil historique Utiliser des repères temporels, des représentations du temps pour se situer et situer des faits dans le temps Utiliser des objets de l’exposition à replacer sur une ligne du temps avec les différentes périodes d’occupation de nos régions de la Préhistoire à l’époque contemporaine. Découvrir par le biais des objets du musée qui étaient nos ancêtres. Se rendre compte, grâce aux objets présentés, du mélange des cultures qui s’est opéré suite à l’invasion romaine de nos régions. . Matière Compétences Exemples d’exploitation au cours de la visite et/ou en classe Eveil historique Lire une trace du passé Découvrir l’histoire du Hainaut en examinant des objets présents dans l’exposition. Mettre en relation avec d’autres régions européennes. Identifier des traces du passé et les classer en fonction de leur nature : vestige archéologique, document écrit, document iconographique … Découvrir le mode de vie des gens à une époque déterminée Grâce à la visite de l’exposition et sous l’angle de l’archéologie, découvrir des aspects concrets du mode de vie des gens dans nos régions à différentes périodes de l’histoire (mode de vie, activités économiques, activités culturelles, rapports sociaux). Exploiter des sources historiques Distinguer la réalité de la fiction (les dessins animés ou les films mettant en scène des événements ou des personnages antiques ne sont pas toujours corrects). Distinguer un document original d’un document reconstitué. Eveil géographique Se situer et s’orienter dans des environnements visités occasionnellement A partir de l’exemple de Mariemont présenté dans l’exposition, identifier les différents espaces (musée, parc, ruines, …). Construire un itinéraire /Faire un jeu de piste dans le parc pour prolonger la journée. Par la lecture des cartes présentes dans l’exposition, mettre en relation le Hainaut, la Belgique avec d’autres régions européennes hier et aujourd’hui. Lire un paysage, une image géographique Découvrir les sources à exploiter dans la démarche de prospection archéologique (toponymie, cartes anciennes, photographies aériennes …) et lire les indices laissés dans le paysage. Par exemple : le site de Liberchies. En partant de la position de certains sites/villes (Charleroi, Mariemont, Tournai…) présentés dans l’exposition, identifier les atouts et les contraintes du relief, de l’hydrographie, du climat, de la végétation. Identifier et caractériser des milieux naturels et l’organisation de l’espace Eveil scientifique Découvrir les étapes de la démarche scientifique A travers les exemples de sites archéologiques (Liberchies, Charleroi…), découvrir l’action volontaire de l’homme sur son territoire et les différentes fonctions (résidence, production, consommation, échanges, loisirs, culture). Par l’exploitation de documents, constater les transformations et adaptations exercées par l’homme en fonction de ses besoins (carte du réseau routier romain, développement en milieu rural, en ville..). En collaboration avec le service pédagogique, découvrir un objet mystère par une photo/vidéo et s’interroger sur le matériau, la fonction, l’utilisation, le propriétaire, la date … Ensuite visiter l’exposition avec la classe pour vérifier les hypothèses. Les relations entre les êtres vivants et le milieu Découvrir différents types de milieu de vie. Grâce à l’apport des sciences partenaires, recueillir une série d’informations sur les interactions entre l’homme et le monde animal et végétal. . Matière Compétences Exemples d’exploitation au cours de la visite et/ou en classe Eveil scientifique Les êtres vivants se déplacent, agissent et réagissent Par l’observation de squelettes mérovingiens présents dans le musée, prendre conscience du schéma corporel, de l’utilité des os, des muscles … Utiliser ses sens pour connaître l’environnement Par la visite de l’exposition, mobiliser plusieurs sens : voir, entendre, sentir, palper, goûter… Laisser des empreintes dans différents matériaux. Reconnaître un objet, les yeux fermés, grâce au toucher. La classification êtres vivants des Se poser la question de toutes les traces d’êtres vivants ou du non-vivant peuvent être retrouvées sur un chantier archéologique. Déterminer pour chaque type de traces les informations qu’elles peuvent donner aux archéologues. Faire un atelier d’archéozoologie. Répondre aux besoins fondamentaux Quelles énergies nos ancêtres utilisaient-ils ? Comment s’éclairaient-ils ? comment cultivaient-ils ? comment fabriquaient-ils du pain ? … Réaliser une série d’expériences sur le vieillissement des objets / sur le contact avec différents types de contexte : que se passe-t’il quand je laisse un clou dans de l’eau, comment puis-je consolider des vestiges ? Comment se conserve le bois, l’os, la pierre, … en fonction de son environnement. Langue française Etablir une distinction entre sol et sous-sol Observer une coupe archéologique : vestiges, nature des sols, notion de stratigraphie ... Savoir lire Préparer un dossier de lecture sur le thème de l’archéologie. Distinguer les éléments liés aux a priori qui entourent l’archéologie (trésors, malédictions, aventuriers…). Orienter sa lecture en fonction de la situation de communication Rassembler de la documentation en vue de faire un exposé sur un thème choisi : les étapes de l’archéologie, les sciences partenaires, l’histoire de l’archéologie .. Savoir-écouter / savoirparler Lors de la visite guidée de l’exposition, pratiquer une écoute attentive, demander des informations complémentaires ... Savoir écrire Rédiger le compte-rendu de la visite de l’exposition ou savoir raconter à une autre classe ce qui a été vu. Elaborer des contenus Choisir un objet et le faire parler, raconter son histoire passée et présente. Inventer un récit qui met en scène un archéologue du futur. Matière Compétences Exemples d’exploitation au cours de la visite et/ou en classe Mathématique Calculer Utiliser les données enregistrées lors d’une fouille archéologique pour formuler des problèmes et les résoudre: Exemple : en comptant le nombre d’os et le type d’os, retrouver les nombre d’individus présents sur le site à un moment donné. Exprimer les résultats à l’aide de tableau et graphique. Dessin. Mesurer Géométrie Lors d’un atelier de céramologie, apprendre à mesurer et à classer un tesson de céramique avec les outils employés par l’archéologue. Utiliser la symétrie orthogonale appliquée au dessin archéologique. Reproduire Reproduire sur quadrillage l’image d’un vestige archéologique. Fabriquer un carroyage. . B. Enseignement secondaire Matière Compétence ou savoir exercé Éducation plastique, artistique et arts d’expression Acquérir des repères culturels Situer une œuvre dans son contexte historique et culturel Exemples d’exploitation au cours de la visite et/ou en classe Comparer des objets de même nature (statuette féminine, céramique décorée) montrant des différences de par leur origine et comprendre pourquoi. Mise en relation de la pratique artistique avec des œuvres et des techniques anciennes (céramique/métal/verre/…) Travailler dans sa création le thème de l’altération des matières en vieillissant des objets de notre quotidien en vue de créer une exposition archéologique du futur. Inscription des œuvres dans un contexte historique et social (témoins des échanges de techniques, savoir-faire, …) Comparer des productions artistiques géographiquement éloignées mais stylistiquement proches (fibules mérovingiennes hennuyères et suisses par exemple) et en dégager les caractéristiques principales. Nourrir sa pratique artistique par le contact direct avec des objets lors d’une visite Communiquer en utilisant le vocabulaire adéquat Découvrir dans différentes productions des matières et des techniques utilisées : terre, métal (bronze, fer…), verre… Réaliser une recherche sur les échanges de matières et de techniques dans l’espace et le temps à l’aide de cartes, les comparer puis les expérimenter. Pratique du dessin technique à partir de l’observation En participant à un atelier de céramologie en complément à la visite de l’exposition. . Matière Étude du milieu Compétence ou savoir exercé Exemples d’exploitation au cours de la visite et/ou en classe Au départ d’un milieu donné actuel, formuler une question pertinente qui met en évidence l’influence de l’espace et/ou du temps sur la vie de l’homme dans ce milieu. Apporter des éléments de réponses par la recherche documentaire et/ou la visite des collections du Musée. Pour cela l’élève sélectionne les documents, exprime les relations entre les différents éléments du milieu, puis communique ses résultats de manière appropriée. Grâce aux éléments présents dans l’exposition, prendre l’exemple du Hainaut : son sous-sol, sa géographie physique, sa situation par rapport aux grands axes fluviaux…et les conséquences qu’ils ont eu à travers le temps sur sa densité de population, son économie, les conflits qui l’ont secoué à l’aide des cartes présentes dans l’exposition. L’exposition présente des sources de natures différentes (cartes, minéraux, photos aériennes, gravures…). Utiliser des repères spatiaux A l’aide des cartes représentant les occurrences des découvertes, réaliser les distances parcourues par certaines matières premières et objets finis aux différentes époques (exemple : jadéite à la Préhistoire, céramique gallo-romaines…). Utiliser des outils de représentation de l’espace Lire un paysage Utiliser des repères temporels et construire des représentations du temps Lire une trace du passé Tirer des informations des différentes cartes de Charleroi à travers les époques. Chercher dans le paysage des traces d’un site archéologique par des exercices de prospection aérienne. Créer une ligne du temps reprenant les différentes phases de l’histoire du Hainaut et les illustrer avec des objets phares vus dans l’exposition ou le transposer à d’autres régions. Dans l’exposition rencontrer des traces du passé de différentes natures : témoignages oraux, objets archéologiques, documents historiques, cartes, schémas. Identifier et caractériser les interactions homme-espace Analyser ces interactions par l’étude des traces laissées par l’homme et mises en lumière par une fouille archéologique (par exemple Liberchies qui comporte des zones d’habitat, d’activités économiques, de sépultures, de culte, d’agriculture…). Identifier et caractériser la vie des hommes durant les grandes périodes de notre histoire Comparer l’équipement et la journée type d’un homme du Paléolithique, Néolithique, époque romaine, Moyen Âge… avec les nôtres. Imaginer ce que seront ceux du futur. . Matière Français Compétence ou savoir exercé Exemples d’exploitation au cours de la visite et/ou en classe Prendre des notes et les organiser en vue de reproduire l’essentiel d’un discours oral Lors de la visite, prendre des notes en vue de présenter un exposé en classe. Savoir écouter Rapporter un témoignage oral entendu dans l’exposition (vidéos) : le discours d’archéologues relatant leur plus grande découverte ou ce qu’est l’archéologie pour eux. Rédiger des textes à structure narrative Écrire le récit d’une découverte archéologique, la journée d’un homme ayant vécu à différentes époques, le récit d’archéologues du futur fouillant notre époque, rédiger un texte en « je » où un des objets présenté est narrateur de son utilisation, de sa découverte ou de sa vie au musée. Écrire un commentaire archéologique imaginé sur des objets de notre quotidien relus par des archéologues du futur sur le modèle du livre « Futur antérieur » de Laurent Flutsch (2005). Aborder le genre littéraire de la Sciencefiction Aborder le style littéraire de la poésie Écrire un texte descriptif et neutre avec rigueur et précision À partir de la lecture du roman Niourk de Stefan Wul (1967), écrire un texte d’anticipation relatant la redécouverte, par des hommes du futur, d’une de nos villes désertée, de notre école, de notre habitation… En s’inspirant de la littérature romantique ayant pour cadre des ruines comme celles de Pompéi, écrire un poème. Écrire la description « scientifique » d’un objet archéologique, de son état de conservation à la manière d’un constat d’état archéologique. . Matière Géographie Compétence ou savoir exercé Exemples d’exploitation au cours de la visite et/ou en classe Lire le paysage Chercher dans le paysage des traces d’un site archéologique par des exercices de prospection aérienne ou pédestre (en classe ou lors de l’atelier proposé au Musée). Lire une carte Chercher sur une carte les traces du passé dans la toponymie, l’urbanisme ou le cadastre (présence de fortifications anciennes, de chaussées romaines…). Étude des sols et sous sols Étudier le système socio-économique comme composante abstraite de l’espace. Comparer des cartes de différentes époques (exemples de Tournai, Mons ou Charleroi présentés dans l’exposition) pour analyser l’impact de l’homme sur son milieu géographique. Par l’observation des minéraux présents dans l’exposition et des cartes des ressources du sous-sol les accompagnant, établir un profil de la région. Lire des coupes stratigraphiques relatées par les archéologues et les géologues sur un chantier de fouilles. Découvrir les fonctions de l’espace Comprendre l’organisation et la structuration de l’espace Analyser les cartes présentes dans l’exposition qui témoignent des échanges de marchandises à travers les époques : jadéite à la Préhistoire, céramiques gallo romaines, charbon au 19ème siècle… et établir leurs conséquences sur le matériel découvert en fouille et présenté dans l’exposition. En réalisant un exposé ou un dossier sur Liberchies (Geminiacum), site archéologique où sont lisibles les différentes fonctions de l’espace (habitat, industrie, agriculture…) d’un site gallo-romain. En analysant un terrain selon la technique du carroyage comme lors d’une fouille archéologique. Histoire Exploitation de cartes et ligne du temps Acquérir des repères chronologiques. Lire une trace du passé Critiquer une source Acquérir des connaissances historiques Créer une ligne du temps reprenant les différentes phases de l’histoire du Hainaut et les illustrer avec des objets phares vus dans l’exposition. En suivant la démarche de prospection d’un archéologue avant la fouille : étude de cartes, de textes historiques, d’objets archéologiques, de la toponymie, du paysage, des témoignages oraux. En classe, à la bibliothèque, sur internet, rassembler de la documentation sur un sujet historique rencontré dans l’exposition. Questionner ses sources du point de vue du type de source, véracité du témoignage, de la qualité de l’auteur, de la nature de première ou seconde main… À partir de l’exemple de nos régions, possibilité d’approfondir les époques préhistoriques et historiques du Paléolithique au 20ème siècle. . Matière Formation scientifique (Physique, chimie, biologie) Compétence ou savoir exercé Exemples d’exploitation au cours de la visite et/ou en classe Savoir lire et interpréter une source scientifique Lire des diagrammes, des graphiques et des rapports d’analyses issus de rapports de fouille, en tirer des informations pertinentes et les interpréter. Biologie animale Aborder l’archéozoologie par le biais de l’atelier qui développe toutes les informations pouvant être tirées de restes animaux. Biologie végétale Aborder en classe la carpologie (étude des macrorestes végétaux trouvés sur chantier de fouille), enquêter sur les habitudes alimentaires d’une époque donnée. Aborder en classe la palynologie, établir une représentation du paysage d’une époque donnée à partir des tableaux de relevés des pollens fossiles. Aborder par ce biais les variations climatiques et leurs conséquences sur l’environnement. Inviter en classe un scientifique pratiquant des sciences partenaires à l’archéologie pour parler de son travail. Biologie humaine Lors de l’atelier sur l’anthropologie, enquêter sur l’état de santé et les causes de décès d’un être humain découvert en fouilles archéologiques. Physique et chimie S’interroger sur les techniques de datation : thermoluminescence, dendrochronologie, carbone 14, archéomagnétisme… En mesurer le pour et le contre et argumenter. Matière Compétence ou savoir exercé Exemples d’exploitation au cours de la visite et/ou en classe Synthétiser l’information sur les différents religions qui ont traversé nos régions, leur mode d’implantation, les traces archéologiques qu’elles ont laissées. Religion/ Morale Découvrir la religion gallo-romaine et par ce biais la notion de syncrétisme religieux. Observer dans l’urbanisme, la production archéologique, les documents historiques… les influences de la religion sur les sociétés du passé. Organiser des débats sur des thèmes d’éthique archéologique : le respect des sépultures, la notion de patrimoine, de patrimoine de l’humanité, de patrimoine immatériel… Mener des réflexions de type philosophique et découvrir l’avis de penseurs sur l’inscription de l’homme dans le temps, dans son époque, le rapport à la mort… Latin/grec Analyse et version Culture antique . Traduire en classe des extraits de La guerre des Gaules et confronter ces données textuelles aux données archéologies comme le feraient un historien et un archéologue. Découvrir la romanisation de nos régions à travers ses productions artistiques et artisanales. OUTIL 2: QUELQUES NOTIONS DE BASE: ARCHÉOLOGIE, PROSPECTION, SCIENCES PARTENAIRES Archéologie: définition et historique Qu’est-ce que l’archéologie ? Les grandes pyramides, les trésors perdus, l’aventure… Les clichés sur l’archéologie sont ancrés dans nos esprits, mais souvent loin de la réalité. L’archéologie est avant tout une science qui étudie les témoignages matériels laissés par l’homme afin de reconstituer le passé. Elle se penche sur toutes les périodes depuis les origines de l’humanité jusqu’à nos jours et s’intéresse aux activités humaines dans tous les domaines (politique, social, économique, religieux, etc.) dans le but de nous aider à comprendre notre passé. L’archéologue travaille de manière très systématique et minutieuse, car, lorsqu’un site est fouillé, il est détruit pour toujours. Histoire de l’archéologie La fascination de l’homme pour son propre passé remonte très loin dans l’Antiquité. L’un des premiers personnages à se rapprocher de la définition d’un archéologue serait l’Égyptien Khaemouaset, le quatrième fils de Ramsès II, qui a vécu au 13e siècle av. J.-C. Il est intéressé par les édifices érigés par ses ancêtres, mène des recherches à propos des sites de Gizeh ou encore Saqqarah, et s’occupe de certaines pyramides et de temples. Il restaure aussi des monuments détériorés et y fait graver le nom de son père. Plus tard, une inscription gravée sur une tablette en écriture cunéiforme découverte en Irak mentionne une recherche menée vers le 6e siècle av. J.-C. par Nabonide, un roi de Babylone, qui recherchait le sanctuaire d’un ancien roi, Burnaburiash (1359-1333). Les Grecs pensaient avoir retrouvé des restes de leurs héros mythiques comme Oreste au 6e siècle ou Thésée au 5e siècle av. J.-C. Les Romains aimaient collectionner des œuvres grecques comme des sculptures qu’ils exposaient dans leurs maisons ou dans les espaces publics. Les découvertes continuent avec l’ère chrétienne où l'on recherchait des endroits mentionnés dans la Bible. En 323, la future Sainte Hélène, mère de l’empereur Constantin, fouilla la colonie romaine de Jérusalem et crut découvrir une partie de la croix qui avait servi à crucifier Jésus. Au Moyen Âge, à la fin du 12e siècle, des moines anglais pensèrent avoir découvert les restes du roi Arthur et de la reine Guenièvre dans l’abbaye de Glastonbury. La période de la Renaissance marque un fort regain d’intérêt pour la civilisation gréco-romaine et les collectionneurs ne manquent pas de décorer leurs jardins avec des sculptures ou d’entreposer leurs objets dans leur cabinet de curiosité. Les antiquaires réunissent des collections et voyagent afin d’écrire des récits où ils décrivent ou reproduisent les vestiges. Les premiers vestiges de Pompéi sont découverts par hasard à la fin du 16e siècle, mais c’est au 18e siècle que des fouilles y sont menées. Après avoir exploré l’Italie et la Grèce, on commence à se rendre au Proche-Orient au 17e siècle d’où l’Italien Pietro della Valle rapporte des tablettes cunéiformes des villes d’Ur et de Babylone. Concernant l’Égypte, ce sont surtout les campagnes de Napoléon Bonaparte à partir de 1798 qui permettent à une équipe de savants d’établir un catalogue des antiquités. Très peu de temps après, ce sont les Anglais qui fouillent les sites égyptiens et qui confisquent certains des trésors que les Français possèdaient comme la Pierre de Rosette. Au 19e siècle, une transformation majeure commence à se produire : d’une volonté de collection de vestiges antiques, on passe doucement à l’archéologie comme une science moderne et systématique. Nous sommes alors dans une période de changements politiques qui initient un grand intérêt pour l’histoire des nations. C’est aussi le siècle qui voit les découvertes parmi les plus célèbres : Troie par Heinrich Schliemann ou encore Cnossos par Arthur Evans. De l’autre côté de l’Atlantique, les savants explorent l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud afin de découvrir les vestiges des peuples mayas, aztèques ou encore incas avec notamment la découverte du Machu Picchu en 1911 par Hiram Bingham, un historien américain. Les nouvelles découvertes ainsi que les avancées techniques continuent à se succéder tout au long du 20e siècle. En novembre 1922, l’archéologue anglais Howard Carter et son commanditaire lord Carnarvon découvrent la tombe de Toutankhamon dans la Vallée des Rois en Égypte. Dans les années 1920, Mortimer Wheeler développe la fouille en quadrillage servant à répertorier les découvertes avec précision. La fameuse datation au carbone 14 est quant à elle inventée par Willard F. Libby alors qu’il travaille à la fabrication de la bombe atomique. Enfin, une avancée majeure dans l’étude des origines de l’homme a été réalisée en juillet 1959 lorsque Louis et Mary Leakey découvrent le crâne d’un ancêtre datant de 1,8 million d’années. L’Afrique devient alors le « berceau de l’humanité ». Des méthodes de plus en plus rigoureuses ont vu le jour ces dernières décennies ainsi que des spécialisations dans des sciences très pointues devenues des partenaires de l’archéologie qui a désormais évolué en un domaine pluridisciplinaire. La prospection La prospection archéologique a avant tout comme but d’évaluer l’occupation passée d’un terrain. C’est aussi l’étape précédant la fouille archéologique. En effet, pour repérer un site potentiel, l’archéologue a besoin d’utiliser différentes méthodes de reconnaissance. 1. La recherche documentaire : Les archéologues peuvent se servir de textes anciens, d’anciennes cartes ou encore de la toponymie. Cela permet de découvrir l’existence de certains sites voire de les localiser. Par exemple, le site gallo-romain de Geminiacum est cité dans la « Table de Peutinger ». Il s’agit de la copie du 13e siècle d’une carte romaine. La toponymie est utile pour nous donner des indices sur une ville : l’ancien nom d’Autun, en France, était Augustodunum. Il est formé du mot Augusto qui rappelle que c’est une fondation du premier empereur romain, et de dunum, un mot gaulois signifiant « forteresse ». 2. La prospection pédestre : Des vestiges comme des tessons de poterie, du silex ou encore des tuiles peuvent être rencontrés en marchant lorsqu’ils ont été remontés à la surface par les activités agricoles. Les objets repérés sont reportés sur une carte où l’on pourra voir apparaître des zones de concentrations révélatrices de la présence d’un site. 3. La prospection aérienne : l’archéologue photographie des terrains depuis un petit avion, car, en prenant du recul, il est plus évident d’observer certains indices. • L’observation topographique (ou de la forme du paysage) : elle est utilisée pour repérer d’anciennes structures comme des buttes de terre qui peuvent être des tumulus ou des mottes de châteaux du Moyen Âge. • Les indices pédographiques (laissés au niveau du sol): ils s’observent lorsqu’on regarde les lignes de fragments de pierres remontés par le soc des charrues lors des labourages des champs qui dessinent les murs enfouis. • Les indices phytographiques (laissés par les plantes) : ils sont visibles, car les céréales n’ont pas la même croissance en fonction de la présence ou non de vestiges enfouis dans le sol : les plantes sont plus petites et jaunissent plus vite au-dessus d’un mur, mais c’est le contraire au-dessus d’un ancien fossé qui de son côté retient l’humidité. Ainsi, lors d’une période de sécheresse, il est possible de voir apparaître le plan d’une habitation, car le manque d’eau se remarquera très vite pour les plantes situées sur des murs. • Les indices hydrographiques (laissés par l’eau) : ils sont détectés lors de l’évaporation de la pluie ou de la fonte de la neige qui sont plus rapides sur les vestiges d’un mur que d’un fossé. • Les indices pétrographiques (laissés par les pierres): La différence de couleur dans un champ qui a été labouré peut indiquer l’existence de vestiges (des lignes blanches dévoilent la présence de murs). • Les indices sciographiques (graphisme ou tracé résultant des ombres portées): Ils sont visibles grâce à l’éclairage rasant du lever ou du coucher du soleil en accentuant les ombres des creux et bosses témoignant de sites enfouis. 4. La télédétection : L’observation de la Terre depuis les satellites peut aussi être appliquée à l’archéologie puisque ces photos enregistrent les variations de température des sols qui font apparaître les anciens aménagements (voies, fossés, etc.). 5. La prospection magnétique : À l’aide de certains appareils, on peut mesurer la valeur des modifications du champ magnétique terrestre qui s’observent pour les vestiges enfouis qui sont dès lors repérables. Les structures creusées voient leur champ magnétique augmenter alors que c’est le contraire pour les structures construites. 6. La prospection électrique : Tout comme la prospection magnétique, elle fait partie de la prospection géophysique qui s’utilise habituellement pour un site archéologique connu. Après la mise en place de deux bornes plantées dans la terre à une certaine distance l’une de l’autre, on fait passer un courant électrique entre les deux. Le courant ne passe pas de la même façon suivant ce qu’il rencontre sur son chemin : il va devoir contourner un mur alors qu’il passera très facilement à travers des endroits plus humides comme les fossés. Afin d’analyser les résultats, on crée un graphique montrant le chemin du courant. L’analyse de ce graphique permet de suspecter des anomalies. Les sciences partenaires Afin de l’aider dans sa tâche, l’archéologue a autour de lui toute une série de spécialistes de sciences dites « partenaires » qui permettent d’approfondir les connaissances d’un site ou d’une civilisation par l’étude du matériel archéologique ou de l’environnement. Anthropologie : C’est la discipline qui étudie l’homme depuis les origines jusqu’à nos jours et, dans le cadre de l’archéologie, les restes humains. On a ainsi des renseignements sur le corps, son évolution, les causes de sa mort, sa durée de vie, etc. Mais l’anthropologie peut également étudier les sociétés humaines avec leur mode de vie et leurs croyances, on parlera alors plutôt d’ethnologie. Palynologie : C’est l’étude des grains de pollen. Ceux-ci sont différents en fonction de la plante dont ils proviennent. Ils peuvent se conserver des milliers d’années. Le palynologue peut alors retrouver l’espèce de la plante et reconstituer l’environnement de l’époque. Quand il s’agit de céréales, cela nous permet de connaître celles qui étaient cultivées à une certaine époque. Archéozoologie : science qui identifie et étudie les relations entre l’homme et l’animal dans le passé, à travers les restes d’animaux. Elle est capable, au moyen de méthodes précises et à partir de fragments d’ossements, de reconnaître un animal et ses caractéristiques (âge, sexe, sauvage ou domestiqué, etc.). On connaît aussi la façon dont il a été tué et découpé par l’homme et donc les techniques de chasse et de boucherie d’une époque donnée. Enfin, des vestiges d’animaux peuvent aussi renseigner sur le climat et la végétation environnante qui varie en fonction de l’espèce à laquelle on a affaire (environnement). Pédologie : C’est la science des sols. Elle étudie les structures et le fonctionnement des sols, de leurs propriétés, de leur répartition dans l'espace et de leur évolution. Elle peut s’appliquer à de nombreux domaines, dont l’archéologie où elle va dès lors servir à repérer les vestiges d’origine animale, végétale ou d’activité humaine. Carpologie : Il s’agit de l’étude des paléo-semences, c'est-à-dire des restes d’origine végétale comme les graines et les fruits trouvés sur un site. Elle permet de comprendre la relation entre les hommes et les plantes dans le passé. C’est ainsi qu’elle concerne aussi tout ce qui se rapporte à ces végétaux comme l’artisanat, les rituels, les échanges, la cueillette, l’agriculture, l’horticulture, le stockage, les origines et la diffusion des espèces cultivées. Céramologie : discipline qui étudie la céramique. Celle-ci désigne tous les objets fabriqués avec de la terre. L’exemple le plus fameux est la poterie dont la présence en grande quantité sur un site archéologique nous donne des informations sur les échanges commerciaux (contenants et contenus). Un fragment de poterie renseigne également sur les techniques utilisées pour sa fabrication, le type d’argile utilisé, la cuisson, etc., et sa provenance exacte, lorsque l’atelier apposait sa marque sur son ouvrage comme la céramique sigillée d’époque romaine. Épigraphie : s’occupe de déchiffrer les inscriptions anciennes et s’intéresse à l’étude des écritures. Les inscriptions constituent des sources précieuses pour connaître la façon de vivre et de penser des hommes du passé . Une inscription peut également renseigner sur la date de construction d’un monument ou de la fondation d’une ville. Numismatique : Science qui étudie les monnaies. Celles-ci constituent un moyen de datation, mais sont aussi des indications sur l’histoire de l’art, la politique et l’économie. Xylologie : Il s’agit de la science qui étudie les propriétés du bois et identifie les essences dans les vestiges. Connaître les différentes espèces d’arbres permet de reconstituer en partie l’environnement d’un site archéologique et de son évolution, mais aussi de savoir quel type d’arbre était utilisé par les artisans pour leurs ouvrages. La xylologie se penche d’ailleurs également sur les modes de fabrication des objets et des constructions en bois. Pour que le bois se conserve longtemps, il faut un milieu favorable, il doit être à l’abri de l’air et de la lumière et enfoui en permanence dans l’eau ou au contraire dans un milieu très sec. C’est ainsi qu’on en trouve aussi bien dans des tourbières, des lacs ou des puits qu’en Égypte où le climat est sec. Au contact d’un métal, le bois peut aussi se minéraliser. Il y a aussi deux autres domaines scientifiques autour de l’archéologie qui s’intéressent au bois. D’une part, la dendrochronologie qui est l’étude des anneaux de croissance des arbres (appelés cernes) qui permettent de donner une datation précise du moment où l’arbre a été coupé. D’autre part, l’anthracologie qui est la science qui étudie les restes de bois brûlés (charbon). Elle identifie les arbres dont proviennent ces restes, elle peut ainsi également reconstituer une partie du paysage de l’époque. Et bien d’autres : malacologie (étude des mollusques), archéoentomologie (étude des insectes fossilisés)... Pour aller plus loin : www.inrap.fr. OUTIL 3: BIBLIOGRAPHIE (NON EXHAUSTIVE) Littérature jeunesse Ouvrages scientifiques Archéologie au quotidien : la démarche archéologique, CD-Rom, Dijon, CRDP de Bourgogne, 2001. BAHN P., Archéologie, Paris, Delachaux et Niestlé, 2002. Catalogue de l’exposition: DEMELENNE M. et DOCQUIER G. (dir.), Trésor? / Trésor! Archéologie au cœur de l’Europe, Bruxelles, Éditions Safran, 2014. Les Carnets du Patrimoine, Namur, Institut du Patrimoine Wallon, 2014 PLUMIER J., L’archéologie en Wallonie : l’archéologie en questions (n°108). Arkéojunior, n°94, « Profession archéologue », février 2003 et n°132, « Les grandes énigmes de l’archéologie », juillet/août 2006. CLIQUET D., Archéologie, mode d’emploi, OREP Editions, 2010. DE CARLOS Ph., Le dico de l’archéologie, Paris, La Martinière, 2006. DE FILIPO R., L’archéologie à petits pas, Arles, Actes Sud Junior/Inrap, 2007. TOUSSAINT M., PIRSON ST., L’archéologie en Wallonie. Les chasseurscueilleurs du Paléo et du Méso., (n°109). DIEULAFAIT F., Copain de l’archéologie, Toulouse, Milan Jeunesse, 1999. TOUSSAINT M., L’archéologie en Wallonie. Le Néolithique (n°110). NESSMANN Ph., L’archéologie en 14 expériences, Mango Jeunesse, 2013 (coll. Kézako). GUILLAUME AL. , L’archéologie en Wallonie. Les âges des Métaux (n°111). COQUELET C., L’archéologie en Wallonie. L’époque romaine. Vie en société, religion et artisanat (n°112). COQUELET C., L’archéologie en Wallonie. L’époque romaine. Voies de communication... (n°113). VRIELYNCK OL., L’archéologie en Wallonie. L’époque mérovingienne (n°114). Collectif, L’archéologie en Wallonie. Le Premier Moyen Âge (n°115). Collectif, L’archéologie en Wallonie. Le Second Moyen Âge (n°116). DOSSOGNE M., L’archéologie en Wallonie. Temps Modernes et Époque contemporaine. L’archéologie des conflits (n°117). DOSSOGNE M., L’archéologie en Wallonie. Temps Modernes et Époque contemporaine. De l’artisanat à l’industrie (n°118). DEMOULE J.-P., GILIGNY Fr., LEHOËRFF A. et SCHNAPP A., Guide des méthodes de l’archéologie, Paris, La Découverte, 2004 (coll. Guides repères). DJINDJIAN François, Manuel d’archéologie, Paris, Armand Colin, 2011. FOCANT G. (dir.), Les métiers de l’archéologie. Photographies et témoignages, Namur, Institut du Patrimoine wallon, 2014. SCHNITZLER B., Le petit livre de l’archéologie. Ou comment voyager en Alsace très loin dans le temps, Strasbourg, Les Musées de la ville de Strasbourg, 1994. Textes et documents pour la classe (TDC), n° 929, « L’archéologie », février 2007 et n°1058, « Les sciences de l’archéologie », juin 201 3. Sites internet www.archaelogia.be www.archeo2014.be www.inrap.fr. www.archeopass.be: quatre documentations pédagogiques destinées aux enseignants de primaire et du 1er degré de l’ enseignement secondaire. - Préhistoire et Protohistoire, par les médiateurs de la Grotte Scladina, de l’ Espace de l’Homme de Spy, du Musée des Celtes et du Préhistosite/ Préhistomuseum de Ramioul. - Les Gallo-romains, par les médiateurs du Musée royal de Mariemont, de Malagne la gallo-romaine, de la Villa Mageroy et du Musée archéologique d’Arlon. JOCKEY Ph., L’archéologie, Paris, Le Cavalier Bleu, 2008 (coll. Idées reçues, 162). - Le Moyen Âge, par les médiateurs de l Abbaye de Stavelot, du Château de Logne, de la Maison du Patrimoine médiéval mosan et de l Abbaye de Villers. THIÉBAULT S. et DEPAEPE P., L’archéologie au laboratoire, Paris, La découverte, 2013. - L’archéologie et ses méthodes, par les médiateurs du Musée royal de Mariemont et d archéolo-J. OUTIL 4: CARTES ET DOCUMENTS ICONOGRAPHIQUES Carte: Territoire choisi comme base pour la sélection des objets exposés. Dénivelé . . Galeries des minières souterraines, Spiennes «Camp-à-Cayaux» © SPW - G. Focant Statuette féminine, céramique, Somme -Villers-Carbonnel, Néolithique moyen II (4300-4000 avant notre ère) © INRAP - D.Bossut. . Hache taillée (produit semi-fini), silex, Spiennes - «Camp -à-Cayaux», Néolithique moyen (vers 4300-3600 avant notre ère), Coll. Service public de Wallonie © Musée royal de Mariemont – M. Lechien. Objets en bronze, Presles - « Trou des Nutons », Âge du Bronze (env. 2300-800 avant notre ère) Société royale d'Archéologie, d'Histoire et de Paléontologie de Charleroi © Musée royal de Mariemont – M. Lechien . . Reconstitution expérimentale d’un four à sel au Parc archéologique de Samara © Inrap - D. Bossut. Statère Nervien, or, Thuin, Première moitié du 1er siècle avant notre ère © Musée royal de Mariemont – M. Lechien . Phase de production des pains de sel Foyer sous la grille . Résultat de production Statuette de Jupiter, bronze, Bavay, 2ème ou 3ème siècle de notre ère © Musée royal de Mariemont – M. Lechien . Autel à inscription votive découvert Seconde moitié du 2e siècle - début du 3e ère. Ce bloc de grès porte une dédicace locales. © Musée royal de Mariemont (dépôt de la Société Pro Geminiaco. Pièces en fer de l’axe de meule. © Musée royal de Mariemont – M. Lechien . à Liberchies. siècle de notre à des divinités – M. Lechien Graffito avant cuisson, céramique sigillée produite en Argonne, Liberchies. © G. Raepaset / Musée royal de Mariemont - M. Lechien. © P. Demelenne, Évocation libre de la meunerie de Liberchies, 2013. Crayon, gouache et encre de Chine sur papier. © Musée royal de Mariemont – M. Lechien . Pendentif, cristal de roche et argent, Pont-à-Celles/Viesville, Mérovingien ancien 1 © SPW – L. Baty. Dépôt d’objets précieux se composant de deux chaudrons en alliage de cuivre et d’un petit coffret contenant deux cuillères en argent, une bourse de 122 antoniniens en argent, une fiole en verre ainsi que quatre sesterces usés posés sur une plaquette dédiée aux Cavaliers danubiens. Mis au jour dans une villa de la cité des Nerviens (Merbes-le-château), 260 de notre ère. © G. Focant - SPW Quaregnon, Grand’Place, tombe F250. Ensemble du matériel. Mérovingien récent 1-2 (600/610 – 660/670 apr. J.-C.). Photo Romain Gilles, © SPW. Fibule polylobée en or. Or, alliage de cuivre, argent, grenat et pâte de verre. Diam. : 56 mm ; ép. : 13 mm. Mérovingien récent 1-2 (600/610 - 660/670 apr. J.-C.). Photo Romain Gilles, © SPW. . Ensemble de céramiques, château de Boussu, fin du 16e siècle - début du 17e siècle © SPW – L. Baty. . Inven/terre, livre de l’artiste Éric Dederen, paru aux éditions Lustre-Graphoui, Bruxelles, octobre 2011. 4 pliés de 32 pages reliés, impression offset couleur sur papier Périgord mat. © Musée royal de Mariemont – M. Lechien. Éric Dederen, Inven/terre. Détail Plié #7. © Musée royal de Mariemont – M. Lechien. . Jan II, dit Brueghel le Jeune et Hendrik I Van Balen. Huile sur bois représentant une scène du Nouveau Testament dite "Noli me tangere" où MarieMadeleine s'agenouille aux pieds du Christ. A l'arrière, figure un vaste paysage d'où émerge le château de Mariemont. © Musée royal de Mariemont – M. Lechien . . Vue aérienne, Domaine de Mariemont. © Musée royal de Mariemont. INFORMATIONS / PRIX . LA TERRASSE DE MARIEMONT ACCÈS AUX COLLECTIONS SANS VISITE GUIDÉE : Ouverte aux jours d’ouverture du Musée, de 10h à 15h ou sur réservation. Réservation indispensable pour les groupes au 064/ 27 37 63 ou via [email protected] adulte 5 € senior 2,50 € scolaire, enseignant 2 € Pour les groupes scolaires, possibilité de manger son pique-nique si consommation d’une boisson/participant (! sur réservation). FORFAITS VISITES GUIDÉES: CONTACTS Collections permanentes: groupe adulte (max. 20 pers.): 100 € + 4 € pp groupe senior (max. 20 pers.): 75 € + 2,50 € pp groupe scolaire – 12 ans (max. 20 pers.): 75€ groupe scolaire + 12 ans (max. 20 pers.): 75€ + 1€ pp (pris en charge par le Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles) Le Service pédagogique se tient à votre disposition du lundi au vendredi. Ateliers olfactifs: MUSÉE ROYAL DE MARIEMONT Chaussée de Mariemont 100 7140 Morlanwelz Les réservations doivent être prises au moins 10 jours avant la date de visite. groupe adulte et senior : 135 € groupe scolaire et public avec handicap: 120 € Réductions cartes . . Carte enseignant/Lerarenkaart, Carte PROF, Senior, Le Vif / L’Express, Archeopass, Amis de Mariemont… Le Musée royal de Mariemont accueille les visiteurs munis d’un ticket «Article 27». Pour les prix des journées combinées: renseignement et réservation auprès du Service pédagogique Service pédagogique Tél. 0032 (0)64 27 37 84 . Accueil Musée Tél. 0032 (0)64 21 21 93 Fax 0032 (0)64 26 29 24 Courriel [email protected] HEURES D’OUVERTURE: Musée OUVERT tous les jours sauf les lundis non fériés; d’avril à septembre de 10 h à 18 h et d’octobre à mars de 10 h à 17 h; FERMÉ le 1er janvier et le 25 décembre. L’équipe du Service pédagogique Responsable : Marie-Aude Laoureux Collaborateurs et guides-conférenciers : L’exposition autour de la Réserve précieuse est inaccessible de 12h30 à 14h. Parc OUVERT tous les jours à 9 h d’avril à septembre, à 10 h d’octobre à mars. FERMÉ à 17 h de novembre à mars, à 18h d’avril à octobre (19 h les dimanches et jours fériés de mai à août). L. BOUVIN, C. DETRAIT, F. GUTMAN, C. LONGPRÉ, M. MOREAU, A. PEREMANS, A.-F. RASSEAUX Document réalisé par le Service pédagogique du Musée royal de Mariemont et M. Demelenne (commissaire de l’exposition) Avec la collaboration de Laura di Paolo (stagiaire UCL) Juin 2014 © Musée royal de Mariemont