Trésor! - Musée Royal de Mariemont

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Trésor! - Musée Royal de Mariemont
TRÉSOR? / TRÉSOR!
ARCHÉOLOGIE AU CŒUR DE L’EUROPE
Musée royal de Mariemont
B-7140 Morlanwelz
064 21 21 93
www.musee-mariemont.be
Exposition ouverte tous les jours
(sauf les lundis non fériés)
10 mai - 30 novembre 2014
Documentation pédagogique
© DGO4 SPW–L. Baty © Musée royal de Mariemont – M. Lechien
Trésor ?/ Trésor ! Archéologie au cœur de l’Europe
Exposition du 10 mai au 30 novembre 2014
Conception
Marie DEMELENNE,
Anne-Françoise RASSEAUX et Nadia CORAZZINI (Archéologies Imaginaires)
2014: l’archéologie partout, pour tous
2014 est l’année de l’Archéologie en Wallonie ! Avec sa nouvelle exposition, le
Musée royal de Mariemont vous convie à un voyage de trésors en trésors,
précieux, quotidiens, émouvants, surprenants, insoupçonnés... toujours emplis
d’humanité. À travers des découvertes réalisées essentiellement au cours des
vingt-cinq dernières années en Hainaut et régions limitrophes, l’exposition revisite
l’Histoire de sa région au cœur de l’Europe du Nord-Ouest. Magnifiques bifaces en
silex, sculpture néolithique, énigmatiques dépôts de bronzier, torques et trésors
monétaires en or, signes prestigieux de romanisation, merveilles de l’orfèvrerie
mérovingienne, châteaux du Moyen Âge, vaisselles d’apparat de la Renaissance,
résidences impériales et princières, étonnantes technologies des Temps
modernes… Le visiteur pourra découvrir ces pièces, venues de région wallonne
mais aussi d’autres régions, comme par exemple la Flandre, la France, la Suisse,
le Danemark, l’Allemagne, l’Italie ou l’Extrême-Orient. La mise en relation de ces
objets avec des productions proches ou lointaines dessine la trame des échanges,
appropriations, inspirations, acculturations, coexistences et mixités...
Un parcours chronologique et culturel
Le visiteur pourra associer à ces objets un contexte spatial, temporel, culturel et
technique tout au long de son parcours vers le 21e siècle, depuis la Préhistoire, en
passant par les Âges des métaux, l’époque romaine, la période mérovingienne, le
Moyen Âge, les Temps modernes et les prémices puis l’avènement de l’ère
industrielle. De nombreuses cartes, plans, photos et documents, ainsi que des
vidéos et aquarelles rendent le discours concret et vivant. L’exposition est aussi
conçue comme une invitation à explorer le concept même d’archéologie et de son
imaginaire, à travers photos, témoignages et œuvres d’artistes contemporains.
Chantiers et laboratoires
Des thèmes transversaux sont également abordés sous les titres «occupations»,
«laboratoire», «villes» et «imaginaire». Quatre salles y sont dévolues, chacune
avec son ambiance sonore et visuelle particulière: celle des sites, synonymes de
l’âpreté du travail extérieur, de la dynamique des équipes de scientifiques sur
place ou celle des recherches minutieuses, intenses et solitaires permettant
l’interprétation des données au laboratoire. Ces mises en contexte et ces
témoignages concrets permettent de poser une série de questions: Pourquoi
l’homme, depuis toujours, a-t-il investi l’espace et la matière ? Comment
l’archéologue donne-t-il du sens à ce qu’il découvre ? Les villes se sont-elles créées
et développées de la même manière ?
Archéologies Imaginaires
Pour un archéologue, qu’est-ce qu’une belle découverte ? Comment les vestiges de
notre époque pourraient-ils être interprétés par les archéologues du futur ?
Les travaux d’artistes contemporains explorant le basculement des objets quotidiens
dans l’oubli et donc leur potentiel message archéologique à venir sont présentés
dans la dernière salle de l’exposition du deuxième étage, invitant à rejoindre la
galerie de la Réserve précieuse.
Dans cet espace du rez-de chaussée, Archéologies Imaginaires plonge le visiteur
dans le domaine des histoires racontées. Livres, objets et installations de plasticiens
témoignent d’un jeu de reconstruction, d’interprétation, et autorisent à réinventer et
revisiter l’archéologie. Quatre axes illustreront tour à tour des démarches artistiques,
scientifiques décalées, narratives et anecdotiques – axes incarnés par des artistes
contemporains tels Christian Boltanski, Éric Dederen, Anne et Patrick Poirier,
Tatsuya Inuikawa et Bernard Villers.
RÉSUMÉ DU PARCOURS DE L’EXPOSITION
L’exposition s’ouvre sur l’évocation de la notion de trésor. Qu’est-ce qu’un
« trésor » ? Pas nécessairement un ensemble de pièces d’or ou un bijou précieux,
mais plutôt tout objet, tout fait qui constitue une mine d’informations pour les archéologues, tels un échantillon de mortier, une plaque-boucle de ceinture…
Une partie de la Belgique et du Nord de la France est mis en avant dans le choix
des objets présentés. Cette région présente de nombreux intérêts dus à sa
situation géographique, à ses nombreuses ressources naturelles (silex, argile,
marbre, sable, houille…) et à son environnement. Privilégié par sa situation, ce
territoire est occupé par l’homme dès la Préhistoire. Il en fait un site d’exception,
une région stratégique au carrefour de l’Europe (voir rubrique « Outil 5 »).
Comment les hommes ont-ils tiré parti de cet espace ? Qu’en ont-ils fait ? Une
terre productive : ils ont su utiliser ses ressources naturelles, comme le montre la
carte des bassins houillers de Belgique et régions voisines. Un lieu densément
peuplé, tel le réseau urbain très dense enserrant la cathédrale de Tournai . Un
territoire stratégique, véritable nœud routier, traversé par de nombreuses
chaussées à l’époque gallo-romaine. Une zone de conflits : cette région présente
un grand intérêt, elle est convoitée et s’est donc souvent retrouvée au centre de
nombreuses batailles qui ont ravagé ses populations et ses biens.
Le visiteur est guidé tout au long de son voyage par une ligne du temps représentée au sol, allant de la Préhistoire à nos jours. Elle lui permet de se repérer à tout
moment. Des panneaux explicatifs, des cartes, des plans, ainsi que des photos
des sites en cours de fouilles jalonnent le parcours. Pour chaque période, un objet
clé, mis au jour dans la zone régionale choisie comme point de départ, est mis en
évidence (par la couleur orange) et comparé à un objet parent qui fait partie du
même courant culturel mais qui vient d’une autre région d’Europe. Cela permet
d’appréhender les échanges et les relations existants entre les communautés culturelles.
L’homme est présent dès le début de la Préhistoire dans la zone
régionale choisie comme point de départ. Cette période est
traditionnellement divisée en deux grandes époques : le
Paléolithique et le Néolithique. Le Paléolithique, aussi appelé, Âge
de la pierre taillée, évoque un mode de vie nomade : l’homme,
chasseur-cueilleur, se déplace pour trouver sa nourriture. L’objet
phare de cette époque est le biface, caractérisé par une recherche
de symétrie au niveau de la taille. C’est un outil
« multifonction » en silex : il sert à dépouiller, dépecer, racler,
perforer… les
matières d’origine animale et parfois des matières
minérales
plus dures.
Biface, silex, Spiennes, Coll. IRSNB © L. Cammaert et al.
Le Néolithique, ou Âge de la pierre polie, révèle de nombreux changements : l’homme se sédentarise, il pratique l’élevage, l’agriculture, il
produit de la céramique ; les maisons sont regroupées en villages. Ces
modifications vont permettre la création d’outils spécifiques comme
l’herminette et, plus tard, la hache. Ils serviront à défricher, à gagner des
terres pour les champs et les pâtures. Dans nos régions, les minières
de Spiennes fournissent la matière première nécessaire au façonnage
de tels outils. La production est exportée et diffusée à 160km à la
ronde : outils sur éclat, lames de hache, produits semi-finis…. Les objets ne sont plus uniquement des objets utilitaires ou fonctionnels,
comme ces statuettes féminines, souvent assimilées à des déessesmères, symboles de fécondité.
Statuette féminine, céramique, F. Somme - Villers-Carbonnel, Néolithique moyen II © INRAP – D.Bossut
Le parcours chronologique se poursuit avec la Protohistoire ou Âge des métaux.
Cette période se compose de plusieurs phases correspondant à une avancée dans
la maitrise des techniques métallurgiques : le Chalcolithique ou Âge du Cuivre (env.
2500 à 1800 avant notre ère), l’Âge du Bronze (env. 2300 à 800 avant notre ère) et
l’Âge du Fer (env. 800 à 50 avant notre ère).
Au Chalcolithique, l’outillage en pierre peut être complété par des objets en cuivre
travaillé. En témoigne ce dépôt d’objets mis au jour à Jemappes : il contenait une
perle en métal, une hache en cuivre importée et une hache polie en jadéite (roche
provenant des Alpes italiennes).
Le bronze est un alliage de cuivre et d’étain. La zone régionale
choisie comme point de départ ne dispose pas de gisement
nécessaire pour sa réalisation, ce qui implique des échanges
avec les territoires riches en minerais. Le bracelet, les fragments
de spirales et le « lingot » découverts à Presles illustrent ces
contacts et échanges entretenus avec d’autres régions
européennes à l’Âge du Bronze. Ces contacts ne se limitent
pas aux échanges de matières premières, on peut également
percevoir une parenté formelle avec d’autres ensembles de la
même époque, mis au jour ailleurs en Europe, au Danemark par
exemple.
Objets en bronze, Presles - Trou des Nutons, Coll. Société royale d'Archéologie, d'Histoire et de Paléontologie de Charleroi © Musée royal de Mariemont – M. Lechien.
L’Âge du Fer se répartit entre le Premier Âge du Fer ou période de Hallstatt (env.
800 à 480 avant notre ère) et le Second Âge du Fer aussi appelée période de La
Tène (environ 480 à 50 avant notre ère). Au Premier âge du Fer, la généralisation
de l’utilisation du fer intensifie les échanges entre les communautés. Lors du
Second âge du Fer, les Celtes peuplent nos régions : ils forment des tribus
autonomes, vivant dans des villages et/ou des oppida (sites fortifiés).
Le torque (collier raide avec fermeture dorsale) de Frasnes-lez-Buissenal a été
retrouvé sur le territoire des Nerviens (peuple gaulois installé entre la Sambre et
l’Escaut). Il était accompagné d’un torque lisse et de statères (monnaies d’or
gauloise) plus récents. Ce type d’objet en or est, à cette époque,
une offrande matérielle privilégiée faite aux dieux. D’autres
torques du même type ont été retrouvées en Belgique, en France
et en Angleterre. Des ensembles monétaires, comme le trésor de
Thuin peuvent avoir formé des cachettes constituées pendant la
conquête romaine, au milieu du premier siècle avant notre ère.
La villa de Merbes est implantée à l’extrémité orientale de la cité des Nerviens. Le
site a fourni un dépôt d’objets précieux, découvert à l’intérieur du corps de logis et
datant des années 260 de notre ère. Il se compose de deux chaudrons en alliage
de cuivre et d’un petit coffret contenant deux cuillères en argent, une bourse de 122
antoniniens en argent, une fiole en verre ainsi que quatre sesterces usés posés sur
une plaquette dédiée aux Cavaliers danubiens. L’originalité de cet ensemble se
trouve dans sa composition hétérogène : des objets de la vie de tous les jours se
trouvent associés à des biens précieux et à une pièce à caractère religieux.
Statère Nervien, or, Thuin, Première moitié du 1er siècle avant notre ère © Musée royal de Mariemont – M. Lechien.
La Gaule est conquise par Jules César en 51 avant notre ère. La romanisation
est soutenue par une organisation structurelle élaborée s’appuyant sur des entités
territoriales importantes, les cités. Celles-ci sont, au départ
des territoires occupés par des peuples relativement unis,
telle la cité des Nerviens (chef-lieu : Bavay). La romanisation touche tant la sphère privée que publique. De
nombreux domaines sont concernés: l’habitat, la langue
ainsi que la vie religieuse et civique; avec des adaptations,
comme l’assimilation de dieux locaux dans le panthéon
romain.
Autel à inscription votive découvert à Liberchies. Seconde moitié du 2e siècle - début du 3e siècle de notre ère.
© Musée royal de Mariemont – M. Lechien (dépôt de la Société Pro Geminiaco).
Dans nos régions, la vie à l’époque romaine se structure entre les
agglomérations et les établissements ruraux. Les agglomérations sont
implantées le long des voies (Liberchies) ou sur les rives d’un fleuve (Tournai). Les
établissements ruraux peuvent être des villae (Merbes-le-château) ou des fermes
de tradition indigène.
Le site de Liberchies (Geminiacum) témoigne d’une grande variété d’activités
artisanales : artisanat du fer, du bronze, du verre et de la céramique,
transformation des matières animales (tannerie, boucherie…), transformation des
matières végétales (meunerie). Chaque type d’activité est localisé en un site précis
de l’agglomération (vicus).
Trésor mis au jour dans une villa de la cité des Nerviens (Merbes-le-château), 260 de notre ère.
Coll. MRM - Dépôt du SPW.
À la chute de l’Empire romain d’Occident (fin du 5e siècle de notre ère), une
dynastie de rois francs règne sur les territoires de l’ancienne Gaule: les
Mérovingiens. Pour cette époque, ce sont surtout les nécropoles qui fournissent
des informations sur cette société guerrière très hiérarchisée. Le Christianisme est
la religion officielle depuis le 4e siècle de notre ère. L’ensemble des territoires est
christianisé dès le 7e siècle. La pratique de l’inhumation se généralise : le défunt,
habillé, est accompagné d’un mobilier funéraire : offrandes, effets personnels, tels
arme, parure, outils…).
Une nécropole mérovingienne du 7e siècle de notre ère a été mise au jour à
Quaregnon. Une tombe en particulier se distingue par la richesse de son matériel.
La défunte portait une fibule en or, deux fibules ansées et un collier sur la poitrine,
ainsi qu’une pendeloque en ambre et une ceinture. Des épingles se situaient au
niveau de sa coiffe et le long de la jambe (pour fermer un vêtement ?). L’artisanat
de cette époque témoigne de la maîtrise de techniques variées et
de la parenté formelle entre certains objets issus de sites parfois
très éloignés.
Fibule polylobée en or. Mérovingien récent 1-2 (600/610 – 660/670 apr. J.-C.). Quaregnon,
Grand’Place, tombe F250. Coll. SPW. Photo Romain Gilles, © SPW.
Le début du Moyen Âge remonte à la fondation de l’Empire carolingien au 8e
siècle. Les villes se transforment en acquérant leurs éléments de base: un
système défensif, des équipements publics, des rues, un habitat et des structures
de production. Les infrastructures religieuses (cathédrales, églises…) y prennent
une place importante. Châteaux et abbayes se multiplient. La société se féodalise:
l'autorité centrale s'associe avec les seigneurs locaux et ceux-ci avec leur population selon un système complet d'obligations et de services.
Les principaux vestiges de cette époque sont fournis par le bâti. Ces structures
sont parvenues jusqu’à nous encore en élévation ou englobées dans des constructions plus récentes. L’exposition présente les sites de Quaregnon où cinq églises
se sont succédées entre le 7e et le 20e siècle ; Chimay et son château implanté sur
un éperon rocheux ; Néchin et son château de plaine ; Quévy et son château oublié.
Le 20e siècle confronte les archéologues à une forme particulière de recherches :
l’archéologie des conflits. Elle les place dans une situation parfois périlleuse car
certains sites représentent un danger (dépôts de munitions). Les archéologues se
trouvent également confrontés à l’horreur de la guerre lors de la mise au jour de
dépouilles de soldat.
La dernière partie de l’exposition nous permet d’envisager le présent comme un
futur passé… une archéologie de l’imaginaire, en présentant des objets qui
appartiennent encore au présent, qui ne sont plus utilisés mais qui ne sont pas
suffisamment vieux que pour être considérés comme des vestiges
archéologiques. Tels ces emballages divers utilisés par Germaine Faider
(directrice du Musée royal de Mariemont de 1940 à 1968) pour contenir les objets
issus des fouilles archéologiques initiées dans la région : boîtes de médicaments,
d’allumettes, de biscuits…Ou encore, le travail d’Eric Dederen qui récolte des
ballons de football, documente ses récoltes, les classe et les expose.
La Renaissance marque la transition
entre le Moyen Âge et les Temps
modernes. Elle prend sa source en Italie
au 16e siècle et se généralise dans toute
l’Europe. L’Antiquité est redécouverte,
son art et sa littérature passionnent. La
féodalité fait place à un État plus
moderne.
L’architecte Jacques Dubroeucq est une
Ensemble de céramiques, château de Boussu, fin du
figure emblématique de nos régions
16e siècle - début du 17e siècle . Coll. G. Seray
(Mons).
Architecte et
sculpteur, il est
Boussu. © SPW –L. Baty.
considéré comme l’un des artistes les plus
importants de cette époque dans les Pays-Bas méridionaux. Il dirige les travaux du
château des Comtes de Boussu. Il livre les plans et les sculptures du jubé de la
collégiale Sainte-Waudru (Mons). Il dirige les chantiers du palais de Marie de
Hongrie à Binche et de son pavillon de chasse à Mariemont. Le Domaine de
Mariemont présente un potentiel archéologique important : occupé depuis le 16e
siècle, il pourrait livrer, à la faveur de fouilles, de nombreuses informations sur les
châteaux qui s’y sont succédés, sur les aménagements successifs des jardins…
Les Temps modernes sonnent la fin de l’Ancien Régime. Au 17e siècle, les valeurs
de modernité s’imposent peu à peu. Au 18e siècle, les intellectuels encouragent la
science et pointent du doigt les abus de l’Église et de l’État. En France, la
monarchie absolue atteint ses limites et sera renversée en 1789 par la Révolution.
Le 19e siècle correspond à la période industrielle et au développement du
capitalisme. Dans nos régions, les mines et les carrières sont de plus en plus
nombreuses, modifiant de manière importante le paysage. La Belgique est alors
prospère et ses productions sont reconnues dans le monde entier.
Eric Dederen, Inven/terre. Détail Plié #7. Coll. de l’artiste © Musée royal de Mariemont – M. Lechien.
Autour de ce parcours chronologique, des thématiques sont mises en avant
dans les passerelles latérales :
- L’occupation : l’homme qui investit
l’espace et la matière de ce dont il a
besoin.
L’échelle principale de l’archéologue
est l’espace, et non le temps. Lorsqu’il
commence à fouiller, toutes les
périodes d’activités humaines qui ont
marqué cette portion du territoire
l’intéressent : de la plus récente à la
plus ancienne. Il cherche à déterminer
l’évolution du site à travers le temps. Il
souhaite également identifier la nature des occupations: habiter, enterrer les
morts, prier, produire… Enfin,
l’interprétation des liens entre les aménagements qui se sont succédés dans le temps (ou l’absence de liens) permet d’écrire
l’histoire du site, de raconter son développement, son abandon ou sa continuité.
Vue aérienne: théâtre de Blicquy. Photo L. Demarez © Archéosite et Musée d’Aubechies-Beloeil.
L’archéologue va également étudier l’utilisation des objets, leur « recyclage » à
des époques ultérieures… Il va chercher les éléments qui permettent de cerner les
motivations qui ont animés les anciens.
- Le laboratoire nous présente le travail de l’archéologue hors de son chantier : la
conservation, la restauration, l’étude des objets… Il nous montre aussi
l’importance des sciences «partenaires» de l’archéologie: la table du céramologue
en train de trier des tessons de céramiques, les différentes traces étudiées par
l’archéozooloque, spécialiste des relations homme-animal dans le passé… Cet
espace permettra aussi aux visiteurs d’expérimenter ce travail en dessinant une
céramique à l’aide d’un conformateur, en remontant un bol, en observant des
objets au travers de la loupe.
- La ville : endroit de travail particulier pour l’archéologue. Il doit accepter les
contraintes de l’habitat et de l’urbanisme, la pollution et l’urgence. Deux villes sont
mises en avant : Charleroi et Tournai. Elles présentent des histoires très
différentes.
L’occupation de la ville de Tournai est attestée depuis l’époque romaine. Toutes
les périodes évoquées dans l’exposition sont illustrées par des objets évoquant
celles-ci. Charleroi est plus connue par ses archives que par des objets mobiliers.
- Le récit ou l’archéologie racontée:
Pour expliquer l’objet et sa découverte, la narration est particulièrement efficace.
Propre à l’enfance, elle touche encore l’adulte. Le potentiel merveilleux lié au
vestige exhumé s’y déploie. Qu’il s’agisse de faits réels ou fictifs, l’archéologie
racontée convoque les émotions, frappe l’imagination et alimente la mémoire.
- L’anecdotique ou l’ordinaire mis au jour:
L’anecdotique correspond à une réalité secondaire, accessoire, en marge de
l’essentiel. Immergées dans l’anonymat du quotidien, des « petites choses » sont
mises au jour et deviennent curiosités. Tels des trésors, elles sont collectées et
leur ensemble forme un tout cohérent qui prend sens et révèle des modes de vie.
- Le déchet ou le processus de vieillissement entamé:
Obsolètes ou abîmés, les objets produits par l’homme sont abandonnés. Ils entrent peu à peu en décomposition, avant d’être naturellement ou mécaniquement
enfouis. En perdant toute fonction utilitaire, ils deviennent déchets.
- Le souvenir ou la mémoire individuelle jalonnée d’objets:
Un parcours dans l’histoire de nos régions à travers les vestiges archéologiques.
Un territoire riche de ses ressources, de ses nombreux contacts et échanges hors
de nos frontières qui en font une région stratégique au cœur de l’Europe.
Tandis que l’archéologie investit le temps long, celui de l’humanité, certains créateurs investiguent le temps court, celui d’une vie d’homme. En pratiquant un regard rétrospectif et introspectif – regarder le passé, regarder à l’intérieur – ils
fouillent le passé proche et creusent la mémoire personnelle.
- Le temps ou le rapport au passé et au futur anticipé:
Le parcours de l’exposition se poursuit dans la
galerie de la Réserve précieuse, au rez-de-chaussée du Musée.
Livres d’artistes, livres de créateurs de l’Atelier du Livre, livres curieux, livres,
jeunesse et installations de plasticiens abordent d’autres points de vue sur
l’archéologie : le temps ou le rapport au passé et au futur anticipé, le souvenir ou
la mémoire individuelle jalonnée d’objets, le récit ou l’archéologie racontée, le
déchet ou le processus de vieillissement entamé, l’inventaire ou le travail de
conservation en cours, l’anecdotique ou l’ordinaire mis au jour. Dans tous les cas,
la frontière peut être floue entre mémoire et imagination.
Six points de vue sont présentés au visiteur:
Des mines préhistoriques de silex, l’inscription latine d’une borne milliaire galloromaine, les murs d’une prison des 19e et 20e siècles, les graffitis et récits de
carriers disparus, des paysages qui furent industriels, des rations militaires américaines distribuées aux combattants durant la guerre en Iraq et Afghanistan,…
Sites et objets du passé sont revisités par des artistes qui les détournent et en
exploitent, au-delà du commentaire archéologique, le potentiel esthétique, poétique, réflexif.
- L’inventaire ou le travail de conservation en cours :
Collecter et enregistrer dans le seul but d’établir un constat de la réalité est une
tendance qui apparaît dans le livre d’artiste dès sa naissance dans les années
1960. Comme dans une prospection de surface, il y a prélèvement. La forme de
l’inventaire – outil archéologique incontournable – permet aux créateurs d’organiser ces collectes et de les mettre au service d’une mémoire collective, individuelle
ou intime.
VISITES GUIDÉES DE L’EXPOSITION DANS LE CADRE SCOLAIRE
VISITES GRATUITES POUR LES ENSEIGNANTS ET LES ORGANISATEURS DE GROUPES
- le mercredi 17 septembre à 14h
- le samedi 20 septembre à 11h
Réservation indispensable auprès du Service pédagogique.
LE SERVICE PÉDAGOGIQUE VOUS PROPOSE DES FORMULES ADAPTÉES À CHAQUE
ÂGE POUR DÉCOUVRIR L’EXPOSITION:
· Enseignement maternel :
5 modules au choix :
- Anthropologie : parmi les sciences partenaires de l’archéologie, l’anthropologie
est celle qui étudie l’homme et les restes humains. Elle complète les données
archéologiques en donnant des renseignements sur les conditions de vie,
l’alimentation, les maladies, les rites funéraires… des hommes et des femmes du
passé. Lors de cet atelier, nous enquêterons à l’aide de documents
(photographies, rapports, radiographies…) sur des exemples réels.
- Archéozoologie : grâce à l’étude d’ossements d’animaux, les élèves, en
véritables enquêteurs, pourront retracer les habitudes alimentaires d’un groupe
donné, les techniques de boucherie et l’utilisation des animaux de manière
générale.
Silhouette d’objets :
Observer des objets, connus ou inconnus, pour jouer avec leur silhouette :
découper, deviner, reconnaître, associer et repartir avec un kit de cartes à compléter en classe.
· Enseignement primaire:
De la fouille à l’objet :
- Archéologie du futur: L’archéologie, une science vectrice d’imaginaire…
Inventons l’archéologie du futur en anticipant les interprétations que ferons les
archéologues de ce que nous laisserons derrière nous. Tomberont-ils dans les
pièges qui guettent l’observateur du passé ? Comment vieillirons nos matières,
nos textes, nos idées ? Inventons des commentaires farfelus ou poétiques tout en
réfléchissant sur notre inscription dans le temps.
Découvrons le métier de l’archéologue : Qui est-il ? Comment travaille-t-il ?
Quelles sont les différentes étapes de ses recherches ? Et après la fouille, que se
passe- t-il ? Mais l’archéologue n’est pas seul, qui l’aide dans son travail ?
- Céramologie : la céramique permet très souvent de dater des sites archéologiques. Nous suivrons pas à pas le travail du céramologue qui doit décrire,
dessiner les tessons (en utilisant certains outils comme le conformateur, le
compas...), leur décor… Nous essayerons de déterminer la technique de
fabrication des récipients, leur typologie...
Tout archéologue a son carnet de fouille dans lequel il rassemble toutes les informations sur ses découvertes. Nous le remplirons ensemble au cours de différents
ateliers : bac de fouilles, analyse de céramiques, jeu-découverte de la ligne du
temps, création de bijoux, de costumes …
- Xylologie : à travers des exemples d’objets en bois conservés dans les
collections du Musée, les élèves pourront rassembler une série d’indices sur les
apports de cette science à l’archéologie.
· Enseignement secondaire:
« Archéologuez-vous ! »
L’archéologie fait appel à des sciences partenaires, telles que la céramologie, l’archéozoologie, l’anthropologie… qui permettent d’enrichir l’interprétation des résultats et de reconstituer le milieu de vie des hommes à différentes époques. Nous
vous proposons de vous y initier à travers la visite de l’exposition et des modules
d’ateliers.
Pratiquement: module de 2 heures ou 4 heures, au choix (visite et atelier)
Tarif : 75€ € par module et par groupe (maximum 25 personnes) +
1 € par élève de plus de 12 ans (actuellement pris en charge par le
Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles).
POUR TOUTE INFORMATION ET RÉSERVATION:
Service pédagogique : 064/ 27 37 84 ou [email protected]
AUTRES ACTIVITÉS PROPOSÉES AUTOUR DE L’EXPOSITION
DOCUMENT DE VISITE POUR LES FAMILLES. Il permet de visiter l’exposition de
manière ludique avec ses enfants.
ACTIVITÉS POUR LES FAMILLES.
Venez tester et expérimenter les outils et techniques de l'archéologue!
- Le 1er dimanche du mois. De 14h30 à 16h.
AUDIOGUIDE. Disponible à l’accueil au prix de 3€, avec une version pour les enfants
Les dimanches 1er juin, 6 juillet, 3 août, 7 septembre, 5 octobre et 2 novembre 2014.
réalisée par les élèves de l’école communale du Nord (Charleroi).
- Les 12 juillet, 23 août, 20 septembre et 30 novembre à 14h30.
JOURNÉES DE M ARIEMONT - LES 24 ET 25 MAI 2014.
Un week-end d'activités exceptionnelles, gratuites, destinées à tous les publics, en particulier les familles. Des visites guidées, des histoires d’Histoire, de la
musique, des conférences, des ateliers pour créer, se découvrir plein de talents,
des rencontres décalées avec des archéologues et des experts, un "village du
temps", pour observer, comprendre et pourquoi pas s'essayer aux gestes anciens
comme le tir préhistorique…
Participation: 5€ par personne ou 15€ par famille (maximum 7 personnes).
Des activités gratuites pour tous, du plus jeune au plus expérimenté, dans un endroit magnifique, le parc de Mariemont en Hainaut : 45ha, des milliers d'essences,
couleurs et parfums de printemps au rendez-vous!
VISITES « EN COMPAGNIE D’UN ARCHÉOLOGUE » - LE 1ER DIMANCHE DU MOIS.
De 10h30 à 12h30.
Public adulte, à partir de 15 ans
Les dimanches 1er juin, 6 juillet, 3 août, 7 septembre, 5 octobre et 2 novembre
2014.
- Dimanche 1er juin: rencontre avec Michèle Dosogne, Archéologue (SPW Direction du Hainaut)
- Dimanche 6 juillet: rencontre avec Marceline Denis, Archéologue (SPW Direction du Hainaut)
- Dimanche 3 août: Marie Demelenne, Archéologue (Musée royal de Mariemont)
- Dimanche 7 septembre: rencontre avec Marie Demelenne, Archéologue (Musée
royal de Mariemont)
- Dimanche 5 octobre: rencontre avec Fabienne Vilvorder, Archéologue (UCL)
- Dimanche 2 novembre: rencontre avec Hélène Collet, Archéologue (SPW Direction du Hainaut)
Participation: 2€ par personne.
POUR TOUTE INFORMATION ET RÉSERVATION:
Service pédagogique : 064/ 27 37 84 ou [email protected]
OUTIL 1: AU FIL DE LA VISITE, RENCONTRE DES COMPÉTENCES
A. Enseignement fondamental
Matière
Compétences
Exemples d’exploitation au cours de la visite et/ou en classe
Education
artistique
S’ouvrir
au
monde
visuel pour percevoir,
s’approprier des langages et s’exprimer
Découvrir des formes, des couleurs et des techniques nouvelles, se questionner sur le lien entre fonction et forme d’un objet,
les raisons qui ont poussé l’artiste à choisir telle ou telle voie.
Tirer parti des rencontres esthétiques : modeler au musée ou en classe un objet tridimensionnel à partir d’un souvenir de la
visite au musée, d’une photographie, d’un croquis pris sur place…
Situer une œuvre dans
son contexte historique
et culturel
Observer les œuvres présentées dans le musée et les replacer dans leur contexte historique.
En observant les objets présents dans les vitrines, retrouver quel était leur usage et les mettre en parallèle avec les objets qui
forment notre quotidien (exemple dans le hall du musée : vitrines sur les jeux et jouet et sur l’alimentation hier et aujourd’hui).
Découvrir/Produire des
empreintes variées
A la manière d’un archéologue, observer des traces et empreintes laissées dans différents matériaux.
Travailler des matières
diverses
À partir des matières découvertes dans l’exposition, travailler la terre, la pierre, le bois, l’os …
A partir de l’exposition « Archéologies imaginaires », élaborer des traces pour les archéologues du futur.
Réaliser une œuvre qui donne sa vision du trésor.
Eveil historique
Utiliser des repères
temporels, des représentations du temps
pour se situer et situer
des faits dans le temps
Utiliser des objets de l’exposition à replacer sur une ligne du temps avec les différentes périodes d’occupation de nos régions
de la Préhistoire à l’époque contemporaine.
Découvrir par le biais des objets du musée qui étaient nos ancêtres. Se rendre compte, grâce aux objets présentés, du mélange des cultures qui s’est opéré suite à l’invasion romaine de nos régions.
.
Matière
Compétences
Exemples d’exploitation au cours de la visite et/ou en classe
Eveil historique
Lire une trace du passé
Découvrir l’histoire du Hainaut en examinant des objets présents dans l’exposition.
Mettre en relation avec d’autres régions européennes.
Identifier des traces du passé et les classer en fonction de leur nature : vestige archéologique, document écrit, document iconographique …
Découvrir le mode de
vie des gens à une
époque déterminée
Grâce à la visite de l’exposition et sous l’angle de l’archéologie, découvrir des aspects concrets du mode de vie des gens dans
nos régions à différentes périodes de l’histoire (mode de vie, activités économiques, activités culturelles, rapports sociaux).
Exploiter des sources
historiques
Distinguer la réalité de la fiction (les dessins animés ou les films mettant en scène des événements ou des personnages antiques ne sont pas toujours corrects).
Distinguer un document original d’un document reconstitué.
Eveil
géographique
Se situer et s’orienter
dans des environnements visités occasionnellement
A partir de l’exemple de Mariemont présenté dans l’exposition, identifier les différents espaces (musée, parc, ruines, …).
Construire un itinéraire /Faire un jeu de piste dans le parc pour prolonger la journée.
Par la lecture des cartes présentes dans l’exposition, mettre en relation le Hainaut, la Belgique avec d’autres régions européennes hier et aujourd’hui.
Lire un paysage, une
image géographique
Découvrir les sources à exploiter dans la démarche de prospection archéologique (toponymie, cartes anciennes, photographies aériennes …) et lire les indices laissés dans le paysage. Par exemple : le site de Liberchies.
En partant de la position de certains sites/villes (Charleroi, Mariemont, Tournai…) présentés dans l’exposition, identifier les
atouts et les contraintes du relief, de l’hydrographie, du climat, de la végétation.
Identifier et caractériser
des milieux naturels et
l’organisation de l’espace
Eveil scientifique
Découvrir les étapes de
la démarche scientifique
A travers les exemples de sites archéologiques (Liberchies, Charleroi…), découvrir l’action volontaire de l’homme sur son territoire et les différentes fonctions (résidence, production, consommation, échanges, loisirs, culture).
Par l’exploitation de documents, constater les transformations et adaptations exercées par l’homme en fonction de ses besoins
(carte du réseau routier romain, développement en milieu rural, en ville..).
En collaboration avec le service pédagogique, découvrir un objet mystère par une photo/vidéo et s’interroger sur le matériau, la
fonction, l’utilisation, le propriétaire, la date …
Ensuite visiter l’exposition avec la classe pour vérifier les hypothèses.
Les relations entre les
êtres vivants et le milieu
Découvrir différents types de milieu de vie.
Grâce à l’apport des sciences partenaires, recueillir une série d’informations sur les interactions entre l’homme et le monde
animal et végétal.
.
Matière
Compétences
Exemples d’exploitation au cours de la visite et/ou en classe
Eveil scientifique
Les êtres vivants se
déplacent, agissent et
réagissent
Par l’observation de squelettes mérovingiens présents dans le musée, prendre conscience du schéma corporel, de l’utilité des
os, des muscles …
Utiliser ses sens pour
connaître l’environnement
Par la visite de l’exposition, mobiliser plusieurs sens : voir, entendre, sentir, palper, goûter…
Laisser des empreintes dans différents matériaux.
Reconnaître un objet, les yeux fermés, grâce au toucher.
La classification
êtres vivants
des
Se poser la question de toutes les traces d’êtres vivants ou du non-vivant peuvent être retrouvées sur un chantier archéologique.
Déterminer pour chaque type de traces les informations qu’elles peuvent donner aux archéologues.
Faire un atelier d’archéozoologie.
Répondre aux besoins
fondamentaux
Quelles énergies nos ancêtres utilisaient-ils ? Comment s’éclairaient-ils ? comment cultivaient-ils ? comment fabriquaient-ils du
pain ? …
Réaliser une série d’expériences sur le vieillissement des objets / sur le contact avec différents types de contexte : que se
passe-t’il quand je laisse un clou dans de l’eau, comment puis-je consolider des vestiges ?
Comment se conserve le bois, l’os, la pierre, … en fonction de son environnement.
Langue française
Etablir une distinction
entre sol et sous-sol
Observer une coupe archéologique : vestiges, nature des sols, notion de stratigraphie ...
Savoir lire
Préparer un dossier de lecture sur le thème de l’archéologie.
Distinguer les éléments liés aux a priori qui entourent l’archéologie (trésors, malédictions, aventuriers…).
Orienter sa lecture en
fonction de la situation
de communication
Rassembler de la documentation en vue de faire un exposé sur un thème choisi : les étapes de l’archéologie, les sciences partenaires, l’histoire de l’archéologie ..
Savoir-écouter / savoirparler
Lors de la visite guidée de l’exposition, pratiquer une écoute attentive, demander des informations complémentaires ...
Savoir écrire
Rédiger le compte-rendu de la visite de l’exposition ou savoir raconter à une autre classe ce qui a été vu.
Elaborer des contenus
Choisir un objet et le faire parler, raconter son histoire passée et présente.
Inventer un récit qui met en scène un archéologue du futur.
Matière
Compétences
Exemples d’exploitation au cours de la visite et/ou en classe
Mathématique
Calculer
Utiliser les données enregistrées lors d’une fouille archéologique pour formuler des problèmes et les résoudre:
Exemple : en comptant le nombre d’os et le type d’os, retrouver les nombre d’individus présents sur le site à un moment donné.
Exprimer les résultats à l’aide de tableau et graphique.
Dessin.
Mesurer
Géométrie
Lors d’un atelier de céramologie, apprendre à mesurer et à classer un tesson de céramique avec les outils employés par l’archéologue.
Utiliser la symétrie orthogonale appliquée au dessin archéologique.
Reproduire
Reproduire sur quadrillage l’image d’un vestige archéologique.
Fabriquer un carroyage.
.
B. Enseignement secondaire
Matière
Compétence ou savoir exercé
Éducation plastique, artistique
et arts d’expression
Acquérir des repères culturels
Situer une œuvre dans son contexte historique et culturel
Exemples d’exploitation au cours de la visite et/ou en classe
Comparer des objets de même nature (statuette féminine, céramique décorée) montrant des différences de
par leur origine et comprendre pourquoi.
Mise en relation de la pratique artistique
avec des œuvres et des techniques anciennes (céramique/métal/verre/…)
Travailler dans sa création le thème de l’altération des matières en vieillissant des objets de notre quotidien
en vue de créer une exposition archéologique du futur.
Inscription des œuvres dans un contexte
historique et social (témoins des échanges
de techniques, savoir-faire, …)
Comparer des productions artistiques géographiquement éloignées mais stylistiquement proches (fibules mérovingiennes hennuyères et suisses par exemple) et en dégager les caractéristiques principales.
Nourrir sa pratique artistique par le contact
direct avec des objets lors d’une visite
Communiquer en utilisant le vocabulaire
adéquat
Découvrir dans différentes productions des
matières et des techniques utilisées : terre,
métal (bronze, fer…), verre…
Réaliser une recherche sur les échanges de matières et de techniques dans l’espace et le temps à l’aide de
cartes, les comparer puis les expérimenter.
Pratique du dessin technique à partir de
l’observation
En participant à un atelier de céramologie en complément à la visite de l’exposition.
. Matière
Étude du milieu
Compétence ou savoir exercé
Exemples d’exploitation au cours de la visite et/ou en classe
Au départ d’un milieu donné actuel, formuler
une question pertinente qui met en
évidence l’influence de l’espace et/ou du
temps sur la vie de l’homme dans ce milieu.
Apporter des éléments de réponses par la
recherche documentaire et/ou la visite des
collections du Musée. Pour cela l’élève
sélectionne les documents, exprime les
relations entre les différents éléments du
milieu, puis communique ses résultats de
manière appropriée.
Grâce aux éléments présents dans l’exposition, prendre l’exemple du Hainaut : son sous-sol, sa géographie
physique, sa situation par rapport aux grands axes fluviaux…et les conséquences qu’ils ont eu à travers le
temps sur sa densité de population, son économie, les conflits qui l’ont secoué à l’aide des cartes présentes
dans l’exposition. L’exposition présente des sources de natures différentes (cartes, minéraux, photos
aériennes, gravures…).
Utiliser des repères spatiaux
A l’aide des cartes représentant les occurrences des découvertes, réaliser les distances parcourues par certaines matières premières et objets finis aux différentes époques (exemple : jadéite à la Préhistoire, céramique
gallo-romaines…).
Utiliser des outils de représentation de l’espace
Lire un paysage
Utiliser des repères temporels et construire
des représentations du temps
Lire une trace du passé
Tirer des informations des différentes cartes de Charleroi à travers les époques.
Chercher dans le paysage des traces d’un site archéologique par des exercices de prospection aérienne.
Créer une ligne du temps reprenant les différentes phases de l’histoire du Hainaut et les illustrer avec des objets phares vus dans l’exposition ou le transposer à d’autres régions.
Dans l’exposition rencontrer des traces du passé de différentes natures : témoignages oraux, objets archéologiques, documents historiques, cartes, schémas.
Identifier et caractériser les interactions
homme-espace
Analyser ces interactions par l’étude des traces laissées par l’homme et mises en lumière par une fouille archéologique (par exemple Liberchies qui comporte des zones d’habitat, d’activités économiques, de sépultures, de culte, d’agriculture…).
Identifier et caractériser la vie des hommes
durant les grandes périodes de notre histoire
Comparer l’équipement et la journée type d’un homme du Paléolithique, Néolithique, époque romaine, Moyen
Âge… avec les nôtres. Imaginer ce que seront ceux du futur.
. Matière
Français
Compétence ou savoir exercé
Exemples d’exploitation au cours de la visite et/ou en classe
Prendre des notes et les organiser en vue
de reproduire l’essentiel d’un discours oral
Lors de la visite, prendre des notes en vue de présenter un exposé en classe.
Savoir écouter
Rapporter un témoignage oral entendu dans l’exposition (vidéos) : le discours d’archéologues relatant leur plus
grande découverte ou ce qu’est l’archéologie pour eux.
Rédiger des textes à structure narrative
Écrire le récit d’une découverte archéologique, la journée d’un homme ayant vécu à différentes époques, le
récit d’archéologues du futur fouillant notre époque, rédiger un texte en « je » où un des objets présenté est
narrateur de son utilisation, de sa découverte ou de sa vie au musée.
Écrire un commentaire archéologique imaginé sur des objets de notre quotidien relus par des archéologues du
futur sur le modèle du livre « Futur antérieur » de Laurent Flutsch (2005).
Aborder le genre littéraire de la Sciencefiction
Aborder le style littéraire de la poésie
Écrire un texte descriptif et neutre avec
rigueur et précision
À partir de la lecture du roman Niourk de Stefan Wul (1967), écrire un texte d’anticipation relatant la redécouverte, par des hommes du futur, d’une de nos villes désertée, de notre école, de notre habitation…
En s’inspirant de la littérature romantique ayant pour cadre des ruines comme celles de Pompéi, écrire un
poème.
Écrire la description « scientifique » d’un objet archéologique, de son état de conservation à la manière d’un
constat d’état archéologique.
. Matière
Géographie
Compétence ou savoir exercé
Exemples d’exploitation au cours de la visite et/ou en classe
Lire le paysage
Chercher dans le paysage des traces d’un site archéologique par des exercices de prospection aérienne ou
pédestre (en classe ou lors de l’atelier proposé au Musée).
Lire une carte
Chercher sur une carte les traces du passé dans la toponymie, l’urbanisme ou le cadastre (présence de
fortifications anciennes, de chaussées romaines…).
Étude des sols et sous sols
Étudier le système socio-économique
comme composante abstraite de l’espace.
Comparer des cartes de différentes époques (exemples de Tournai, Mons ou Charleroi présentés dans l’exposition) pour analyser l’impact de l’homme sur son milieu géographique.
Par l’observation des minéraux présents dans l’exposition et des cartes des ressources du sous-sol les
accompagnant, établir un profil de la région.
Lire des coupes stratigraphiques relatées par les archéologues et les géologues sur un chantier de fouilles.
Découvrir les fonctions de l’espace
Comprendre l’organisation et la structuration de l’espace
Analyser les cartes présentes dans l’exposition qui témoignent des échanges de marchandises à travers les
époques : jadéite à la Préhistoire, céramiques gallo romaines, charbon au 19ème siècle… et établir leurs conséquences sur le matériel découvert en fouille et présenté dans l’exposition.
En réalisant un exposé ou un dossier sur Liberchies (Geminiacum), site archéologique où sont lisibles les
différentes fonctions de l’espace (habitat, industrie, agriculture…) d’un site gallo-romain.
En analysant un terrain selon la technique du carroyage comme lors d’une fouille archéologique.
Histoire
Exploitation de
cartes et ligne du
temps
Acquérir des repères chronologiques.
Lire une trace du passé
Critiquer une source
Acquérir des connaissances historiques
Créer une ligne du temps reprenant les différentes phases de l’histoire du Hainaut et les illustrer avec des objets phares vus dans l’exposition.
En suivant la démarche de prospection d’un archéologue avant la fouille : étude de cartes, de textes historiques, d’objets archéologiques, de la toponymie, du paysage, des témoignages oraux.
En classe, à la bibliothèque, sur internet, rassembler de la documentation sur un sujet historique rencontré
dans l’exposition. Questionner ses sources du point de vue du type de source, véracité du témoignage, de la
qualité de l’auteur, de la nature de première ou seconde main…
À partir de l’exemple de nos régions, possibilité d’approfondir les époques préhistoriques et historiques du
Paléolithique au 20ème siècle.
. Matière
Formation scientifique (Physique,
chimie, biologie)
Compétence ou savoir exercé
Exemples d’exploitation au cours de la visite et/ou en classe
Savoir lire et interpréter une source scientifique
Lire des diagrammes, des graphiques et des rapports d’analyses issus de rapports de fouille, en tirer des informations pertinentes et les interpréter.
Biologie animale
Aborder l’archéozoologie par le biais de l’atelier qui développe toutes les informations pouvant être tirées de
restes animaux.
Biologie végétale
Aborder en classe la carpologie (étude des macrorestes végétaux trouvés sur chantier de fouille), enquêter
sur les habitudes alimentaires d’une époque donnée.
Aborder en classe la palynologie, établir une représentation du paysage d’une époque donnée à partir des tableaux de relevés des pollens fossiles. Aborder par ce biais les variations climatiques et leurs conséquences
sur l’environnement.
Inviter en classe un scientifique pratiquant des sciences partenaires à l’archéologie pour parler de son travail.
Biologie humaine
Lors de l’atelier sur l’anthropologie, enquêter sur l’état de santé et les causes de décès d’un être humain
découvert en fouilles archéologiques.
Physique et chimie
S’interroger sur les techniques de datation : thermoluminescence, dendrochronologie, carbone 14,
archéomagnétisme… En mesurer le pour et le contre et argumenter.
Matière
Compétence ou savoir exercé
Exemples d’exploitation au cours de la visite et/ou en classe
Synthétiser l’information sur les différents religions qui ont traversé nos régions, leur mode d’implantation, les
traces archéologiques qu’elles ont laissées.
Religion/ Morale
Découvrir la religion gallo-romaine et par ce biais la notion de syncrétisme religieux.
Observer dans l’urbanisme, la production archéologique, les documents historiques… les influences de la
religion sur les sociétés du passé.
Organiser des débats sur des thèmes d’éthique archéologique : le respect des sépultures, la notion de
patrimoine, de patrimoine de l’humanité, de patrimoine immatériel…
Mener des réflexions de type philosophique et découvrir l’avis de penseurs sur l’inscription de l’homme dans le
temps, dans son époque, le rapport à la mort…
Latin/grec
Analyse et version
Culture antique
.
Traduire en classe des extraits de La guerre des Gaules et confronter ces données textuelles aux données
archéologies comme le feraient un historien et un archéologue.
Découvrir la romanisation de nos régions à travers ses productions artistiques et artisanales.
OUTIL 2: QUELQUES
NOTIONS DE BASE: ARCHÉOLOGIE, PROSPECTION,
SCIENCES PARTENAIRES
Archéologie: définition et historique
Qu’est-ce que l’archéologie ?
Les grandes pyramides, les trésors perdus, l’aventure… Les clichés sur l’archéologie sont ancrés dans nos esprits, mais souvent loin de la réalité. L’archéologie est
avant tout une science qui étudie les témoignages matériels laissés par
l’homme afin de reconstituer le passé. Elle se penche sur toutes les périodes
depuis les origines de l’humanité jusqu’à nos jours et s’intéresse aux activités
humaines dans tous les domaines (politique, social, économique, religieux, etc.)
dans le but de nous aider à comprendre notre passé. L’archéologue travaille de
manière très systématique et minutieuse, car, lorsqu’un site est fouillé, il est
détruit pour toujours.
Histoire de l’archéologie
La fascination de l’homme pour son propre passé remonte très loin dans
l’Antiquité. L’un des premiers personnages à se rapprocher de la définition d’un
archéologue serait l’Égyptien Khaemouaset, le quatrième fils de Ramsès II, qui a
vécu au 13e siècle av. J.-C. Il est intéressé par les édifices érigés par ses ancêtres,
mène des recherches à propos des sites de Gizeh ou encore Saqqarah, et
s’occupe de certaines pyramides et de temples. Il restaure aussi des monuments
détériorés et y fait graver le nom de son père.
Plus tard, une inscription gravée sur une tablette en écriture cunéiforme
découverte en Irak mentionne une recherche menée vers le 6e siècle av. J.-C. par
Nabonide, un roi de Babylone, qui recherchait le sanctuaire d’un ancien roi,
Burnaburiash (1359-1333).
Les Grecs pensaient avoir retrouvé des restes de leurs héros mythiques comme
Oreste au 6e siècle ou Thésée au 5e siècle av. J.-C. Les Romains aimaient
collectionner des œuvres grecques comme des sculptures qu’ils exposaient dans
leurs maisons ou dans les espaces publics.
Les découvertes continuent avec l’ère chrétienne où l'on recherchait des endroits
mentionnés dans la Bible. En 323, la future Sainte Hélène, mère de l’empereur
Constantin, fouilla la colonie romaine de Jérusalem et crut découvrir une partie de
la croix qui avait servi à crucifier Jésus. Au Moyen Âge, à la fin du 12e siècle, des
moines anglais pensèrent avoir découvert les restes du roi Arthur et de la reine
Guenièvre dans l’abbaye de Glastonbury.
La période de la Renaissance marque un fort regain d’intérêt pour la civilisation
gréco-romaine et les collectionneurs ne manquent pas de décorer leurs jardins avec
des sculptures ou d’entreposer leurs objets dans leur cabinet de curiosité. Les
antiquaires réunissent des collections et voyagent afin d’écrire des récits où ils
décrivent ou reproduisent les vestiges.
Les premiers vestiges de Pompéi sont découverts par hasard à la fin du 16e siècle,
mais c’est au 18e siècle que des fouilles y sont menées. Après avoir exploré l’Italie
et la Grèce, on commence à se rendre au Proche-Orient au 17e siècle d’où l’Italien
Pietro della Valle rapporte des tablettes cunéiformes des villes d’Ur et de Babylone.
Concernant l’Égypte, ce sont surtout les campagnes de Napoléon Bonaparte à
partir de 1798 qui permettent à une équipe de savants d’établir un catalogue des
antiquités. Très peu de temps après, ce sont les Anglais qui fouillent les sites
égyptiens et qui confisquent certains des trésors que les Français possèdaient
comme la Pierre de Rosette.
Au 19e siècle, une transformation majeure commence à se produire : d’une volonté
de collection de vestiges antiques, on passe doucement à l’archéologie comme une
science moderne et systématique. Nous sommes alors dans une période de
changements politiques qui initient un grand intérêt pour l’histoire des nations. C’est
aussi le siècle qui voit les découvertes parmi les plus célèbres : Troie par Heinrich
Schliemann ou encore Cnossos par Arthur Evans.
De l’autre côté de l’Atlantique, les savants explorent l’Amérique centrale et
l’Amérique du Sud afin de découvrir les vestiges des peuples mayas, aztèques ou
encore incas avec notamment la découverte du Machu Picchu en 1911 par Hiram
Bingham, un historien américain.
Les nouvelles découvertes ainsi que les avancées techniques continuent à se
succéder tout au long du 20e siècle. En novembre 1922, l’archéologue anglais
Howard Carter et son commanditaire lord Carnarvon découvrent la tombe de
Toutankhamon dans la Vallée des Rois en Égypte. Dans les années 1920, Mortimer
Wheeler développe la fouille en quadrillage servant à répertorier les découvertes
avec précision. La fameuse datation au carbone 14 est quant à elle inventée par
Willard F. Libby alors qu’il travaille à la fabrication de la bombe atomique. Enfin,
une avancée majeure dans l’étude des origines de l’homme a été réalisée en juillet
1959 lorsque Louis et Mary Leakey découvrent le crâne d’un ancêtre datant de 1,8
million d’années. L’Afrique devient alors le « berceau de l’humanité ».
Des méthodes de plus en plus rigoureuses ont vu le jour ces dernières décennies
ainsi que des spécialisations dans des sciences très pointues devenues des partenaires de l’archéologie qui a désormais évolué en un domaine pluridisciplinaire.
La prospection
La prospection archéologique a avant tout comme but d’évaluer l’occupation
passée d’un terrain. C’est aussi l’étape précédant la fouille archéologique. En
effet, pour repérer un site
potentiel, l’archéologue a besoin d’utiliser différentes
méthodes de reconnaissance.
1. La recherche documentaire : Les archéologues peuvent se servir de textes
anciens, d’anciennes cartes ou encore de la toponymie. Cela permet de découvrir
l’existence de certains sites voire de les localiser. Par exemple, le site gallo-romain
de Geminiacum est cité dans la « Table de Peutinger ». Il s’agit de la copie du 13e
siècle d’une carte romaine. La toponymie est utile pour nous donner des indices
sur une ville : l’ancien nom d’Autun, en France, était Augustodunum. Il est formé
du mot Augusto qui rappelle que c’est une fondation du premier empereur romain,
et de dunum, un mot gaulois signifiant « forteresse ».
2. La prospection pédestre : Des vestiges comme des tessons de poterie, du
silex ou encore des tuiles peuvent être rencontrés en marchant lorsqu’ils ont été
remontés à la surface par les activités agricoles. Les objets repérés sont reportés
sur une carte où l’on pourra voir apparaître des zones de concentrations
révélatrices de la présence d’un site.
3. La prospection aérienne : l’archéologue photographie des terrains depuis un
petit avion, car, en prenant du recul, il est plus évident d’observer certains indices.
• L’observation topographique (ou de la forme du paysage) : elle est utilisée
pour repérer d’anciennes structures comme des buttes de terre qui peuvent être
des tumulus ou des mottes de châteaux du Moyen Âge.
•
Les indices pédographiques (laissés au niveau du sol): ils s’observent
lorsqu’on regarde les lignes de fragments de pierres remontés par le soc des
charrues lors des labourages des champs qui dessinent les murs enfouis.
•
Les indices phytographiques (laissés par les plantes) : ils sont visibles, car les
céréales n’ont pas la même croissance en fonction de la présence ou non de
vestiges enfouis dans le sol : les plantes sont plus petites et jaunissent plus vite
au-dessus d’un mur, mais c’est le contraire au-dessus d’un ancien fossé qui de
son côté retient l’humidité. Ainsi, lors d’une période de sécheresse, il est possible
de voir apparaître le plan d’une habitation, car le manque d’eau se remarquera très
vite pour les plantes situées sur des murs.
•
Les indices hydrographiques (laissés par l’eau) : ils sont détectés lors de l’évaporation de la pluie ou de la fonte de la neige qui sont plus rapides sur les vestiges
d’un mur que d’un fossé.
•
Les indices pétrographiques (laissés par les pierres): La différence de couleur
dans un champ qui a été labouré peut indiquer l’existence de vestiges (des lignes
blanches dévoilent la présence de murs).
•
Les indices sciographiques (graphisme ou tracé résultant des ombres portées):
Ils sont visibles grâce à l’éclairage rasant du lever ou du coucher du soleil en
accentuant les ombres des creux et bosses témoignant de sites enfouis.
4. La télédétection : L’observation de la Terre depuis les satellites peut aussi être
appliquée à l’archéologie puisque ces photos enregistrent les variations de
température des sols qui font apparaître les anciens aménagements (voies, fossés,
etc.).
5. La prospection magnétique : À l’aide de certains appareils, on peut mesurer la
valeur des modifications du champ magnétique terrestre qui s’observent pour les
vestiges enfouis qui sont dès lors repérables. Les structures creusées voient leur
champ magnétique augmenter alors que c’est le contraire pour les structures
construites.
6. La prospection électrique : Tout comme la prospection magnétique, elle fait
partie de la prospection géophysique qui s’utilise habituellement pour un site
archéologique connu. Après la mise en place de deux bornes plantées dans la terre
à une certaine distance l’une de l’autre, on fait passer un courant électrique entre
les deux. Le courant ne passe pas de la même façon suivant ce qu’il rencontre sur
son chemin : il va devoir contourner un mur alors qu’il passera très facilement à travers des endroits plus humides comme les fossés. Afin d’analyser les résultats, on
crée un graphique montrant le chemin du courant. L’analyse de ce graphique permet de suspecter des anomalies.
Les sciences partenaires
Afin de l’aider dans sa tâche, l’archéologue a autour de lui toute une série de
spécialistes de sciences dites « partenaires » qui permettent d’approfondir les
connaissances d’un site ou d’une civilisation par l’étude du matériel archéologique ou de l’environnement.
Anthropologie : C’est la discipline qui étudie l’homme depuis les origines jusqu’à
nos jours et, dans le cadre de l’archéologie, les restes humains. On a ainsi des
renseignements sur le corps, son évolution, les causes de sa mort, sa durée de
vie, etc. Mais l’anthropologie peut également étudier les sociétés humaines avec
leur mode de vie et leurs croyances, on parlera alors plutôt d’ethnologie.
Palynologie : C’est l’étude des grains de pollen. Ceux-ci sont différents en
fonction de la plante dont ils proviennent. Ils peuvent se conserver des milliers
d’années. Le palynologue peut alors retrouver l’espèce de la plante et reconstituer
l’environnement de l’époque. Quand il s’agit de céréales, cela nous permet de connaître celles qui étaient cultivées à une certaine époque.
Archéozoologie : science qui identifie et étudie les relations entre l’homme et
l’animal dans le passé, à travers les restes d’animaux. Elle est capable, au
moyen de méthodes précises et à partir de fragments d’ossements, de reconnaître
un animal et ses caractéristiques (âge, sexe, sauvage ou domestiqué, etc.). On
connaît aussi la façon dont il a été tué et découpé par l’homme et donc les
techniques de chasse et de boucherie d’une époque donnée. Enfin, des vestiges
d’animaux peuvent aussi renseigner sur le climat et la végétation environnante qui
varie en fonction de l’espèce à laquelle on a affaire (environnement).
Pédologie : C’est la science des sols. Elle étudie les structures et le fonctionnement des sols, de leurs propriétés, de leur répartition dans l'espace et de leur évolution. Elle peut s’appliquer à de nombreux domaines, dont l’archéologie où elle va
dès lors servir à repérer les vestiges d’origine animale, végétale ou d’activité
humaine.
Carpologie : Il s’agit de l’étude des paléo-semences, c'est-à-dire des restes
d’origine végétale comme les graines et les fruits trouvés sur un site. Elle permet
de comprendre la relation entre les hommes et les plantes dans le passé. C’est
ainsi qu’elle concerne aussi tout ce qui se rapporte à ces végétaux comme
l’artisanat, les rituels, les échanges, la cueillette, l’agriculture, l’horticulture, le
stockage, les origines et la diffusion des espèces cultivées.
Céramologie : discipline qui étudie la céramique. Celle-ci désigne tous les objets
fabriqués avec de la terre. L’exemple le plus fameux est la poterie dont la
présence en grande quantité sur un site archéologique nous donne des
informations sur les échanges commerciaux (contenants et contenus). Un
fragment de poterie renseigne également sur les techniques utilisées pour sa
fabrication, le type d’argile utilisé, la cuisson, etc., et sa provenance exacte,
lorsque l’atelier apposait sa marque sur son ouvrage comme la céramique sigillée
d’époque romaine.
Épigraphie : s’occupe de déchiffrer les inscriptions anciennes et s’intéresse à
l’étude des écritures. Les inscriptions constituent des sources précieuses pour
connaître la façon de vivre et de penser des hommes du passé . Une inscription
peut également renseigner sur la date de construction d’un monument ou de la
fondation d’une ville.
Numismatique : Science qui étudie les monnaies. Celles-ci constituent un moyen
de datation, mais sont aussi des indications sur l’histoire de l’art, la politique et
l’économie.
Xylologie : Il s’agit de la science qui étudie les propriétés du bois et identifie les
essences dans les vestiges. Connaître les différentes espèces d’arbres permet de
reconstituer en partie l’environnement d’un site archéologique et de son évolution,
mais aussi de savoir quel type d’arbre était utilisé par les artisans pour leurs
ouvrages. La xylologie se penche d’ailleurs également sur les modes de fabrication
des objets et des constructions en bois.
Pour que le bois se conserve longtemps, il faut un milieu favorable, il doit être à
l’abri de l’air et de la lumière et enfoui en permanence dans l’eau ou au contraire
dans un milieu très sec. C’est ainsi qu’on en trouve aussi bien dans des tourbières,
des lacs ou des puits qu’en Égypte où le climat est sec. Au contact d’un métal, le
bois peut aussi se minéraliser.
Il y a aussi deux autres domaines scientifiques autour de l’archéologie qui s’intéressent au bois. D’une part, la dendrochronologie qui est l’étude des anneaux de
croissance des arbres (appelés cernes) qui permettent de donner une datation
précise du moment où l’arbre a été coupé. D’autre part, l’anthracologie qui est la
science qui étudie les restes de bois brûlés (charbon). Elle identifie les arbres dont
proviennent ces restes, elle peut ainsi également reconstituer une partie du paysage
de l’époque.
Et bien d’autres : malacologie (étude des mollusques), archéoentomologie (étude
des insectes fossilisés)...
Pour aller plus loin : www.inrap.fr.
OUTIL 3: BIBLIOGRAPHIE (NON EXHAUSTIVE)
Littérature jeunesse
Ouvrages scientifiques
Archéologie au quotidien : la démarche archéologique, CD-Rom, Dijon, CRDP de
Bourgogne, 2001.
BAHN P., Archéologie, Paris, Delachaux et Niestlé, 2002.
Catalogue de l’exposition: DEMELENNE M. et DOCQUIER G. (dir.), Trésor? / Trésor!
Archéologie au cœur de l’Europe, Bruxelles, Éditions Safran, 2014.
Les Carnets du Patrimoine, Namur, Institut du Patrimoine Wallon, 2014
PLUMIER J., L’archéologie en Wallonie : l’archéologie en questions (n°108).
Arkéojunior, n°94, « Profession archéologue », février 2003 et n°132, « Les grandes
énigmes de l’archéologie », juillet/août 2006.
CLIQUET D., Archéologie, mode d’emploi, OREP Editions, 2010.
DE CARLOS Ph., Le dico de l’archéologie, Paris, La Martinière, 2006.
DE FILIPO R., L’archéologie à petits pas, Arles, Actes Sud Junior/Inrap, 2007.
TOUSSAINT M., PIRSON ST., L’archéologie en Wallonie. Les chasseurscueilleurs du Paléo et du Méso., (n°109).
DIEULAFAIT F., Copain de l’archéologie, Toulouse, Milan Jeunesse, 1999.
TOUSSAINT M., L’archéologie en Wallonie. Le Néolithique (n°110).
NESSMANN Ph., L’archéologie en 14 expériences, Mango Jeunesse, 2013 (coll.
Kézako).
GUILLAUME AL. , L’archéologie en Wallonie. Les âges des Métaux (n°111).
COQUELET C., L’archéologie en Wallonie. L’époque romaine. Vie en
société, religion et artisanat (n°112).
COQUELET C., L’archéologie en Wallonie. L’époque romaine. Voies de communication... (n°113).
VRIELYNCK OL., L’archéologie en Wallonie. L’époque mérovingienne (n°114).
Collectif, L’archéologie en Wallonie. Le Premier Moyen Âge (n°115).
Collectif, L’archéologie en Wallonie. Le Second Moyen Âge (n°116).
DOSSOGNE M., L’archéologie en Wallonie. Temps Modernes et Époque
contemporaine. L’archéologie des conflits (n°117).
DOSSOGNE M., L’archéologie en Wallonie. Temps Modernes et Époque
contemporaine. De l’artisanat à l’industrie (n°118).
DEMOULE J.-P., GILIGNY Fr., LEHOËRFF A. et SCHNAPP A., Guide des méthodes de
l’archéologie, Paris, La Découverte, 2004 (coll. Guides repères).
DJINDJIAN François, Manuel d’archéologie, Paris, Armand Colin, 2011.
FOCANT G. (dir.), Les métiers de l’archéologie. Photographies et témoignages, Namur, Institut du Patrimoine wallon, 2014.
SCHNITZLER B., Le petit livre de l’archéologie. Ou comment voyager en Alsace très
loin dans le temps, Strasbourg, Les Musées de la ville de Strasbourg, 1994.
Textes et documents pour la classe (TDC), n° 929, « L’archéologie », février 2007 et
n°1058, « Les sciences de l’archéologie », juin 201 3.
Sites internet
www.archaelogia.be
www.archeo2014.be
www.inrap.fr.
www.archeopass.be: quatre documentations pédagogiques destinées aux
enseignants de primaire et du 1er degré de l’ enseignement secondaire.
- Préhistoire et Protohistoire, par les médiateurs de la Grotte Scladina, de l’
Espace de l’Homme de Spy, du Musée des Celtes et du Préhistosite/
Préhistomuseum de Ramioul.
- Les Gallo-romains, par les médiateurs du Musée royal de Mariemont, de
Malagne la gallo-romaine, de la Villa Mageroy et du Musée archéologique
d’Arlon.
JOCKEY Ph., L’archéologie, Paris, Le Cavalier Bleu, 2008 (coll. Idées reçues, 162).
- Le Moyen Âge, par les médiateurs de l Abbaye de Stavelot, du Château de
Logne, de la Maison du Patrimoine médiéval mosan et de l Abbaye de Villers.
THIÉBAULT S. et DEPAEPE P., L’archéologie au laboratoire, Paris, La découverte,
2013.
- L’archéologie et ses méthodes, par les médiateurs du Musée royal de
Mariemont et d archéolo-J.
OUTIL 4: CARTES ET DOCUMENTS ICONOGRAPHIQUES
Carte: Territoire choisi comme base pour la sélection
des objets exposés.
Dénivelé
.
.
Galeries des minières
souterraines, Spiennes «Camp-à-Cayaux»
© SPW - G. Focant
Statuette féminine, céramique, Somme -Villers-Carbonnel,
Néolithique moyen II (4300-4000 avant notre ère)
© INRAP - D.Bossut.
.
Hache taillée (produit semi-fini), silex, Spiennes - «Camp
-à-Cayaux», Néolithique moyen (vers 4300-3600 avant
notre ère), Coll. Service public de Wallonie
© Musée royal de Mariemont – M. Lechien.
Objets en bronze, Presles - « Trou des Nutons », Âge du Bronze (env.
2300-800 avant notre ère) Société royale d'Archéologie, d'Histoire et de
Paléontologie de Charleroi © Musée royal de Mariemont – M. Lechien .
.
Reconstitution expérimentale d’un four à sel au Parc
archéologique de Samara © Inrap - D. Bossut.
Statère Nervien, or, Thuin, Première moitié du 1er siècle
avant notre ère © Musée royal de Mariemont – M.
Lechien
.
Phase de production des pains de sel
Foyer sous la grille
.
Résultat de production
Statuette de Jupiter, bronze,
Bavay, 2ème ou 3ème siècle de
notre ère © Musée royal de
Mariemont – M. Lechien .
Autel à inscription votive découvert
Seconde moitié du 2e siècle - début du 3e
ère. Ce bloc de grès porte une dédicace
locales. © Musée royal de Mariemont
(dépôt de la Société Pro Geminiaco.
Pièces en fer de l’axe de meule.
© Musée royal de Mariemont – M. Lechien .
à Liberchies.
siècle de notre
à des divinités
– M. Lechien
Graffito avant cuisson, céramique sigillée produite en
Argonne, Liberchies. © G. Raepaset / Musée royal de
Mariemont - M. Lechien.
© P. Demelenne, Évocation libre de la
meunerie de Liberchies, 2013. Crayon,
gouache et encre de Chine sur papier.
© Musée royal de Mariemont – M. Lechien
.
Pendentif, cristal de roche et argent, Pont-à-Celles/Viesville,
Mérovingien ancien 1 © SPW – L. Baty.
Dépôt d’objets précieux se composant de deux chaudrons en alliage de cuivre et d’un
petit coffret contenant deux cuillères en argent, une bourse de 122 antoniniens en
argent, une fiole en verre ainsi que quatre sesterces usés posés sur une plaquette
dédiée aux Cavaliers danubiens. Mis au jour dans une villa de la cité des Nerviens
(Merbes-le-château), 260 de notre ère. © G. Focant - SPW
Quaregnon, Grand’Place, tombe F250. Ensemble
du matériel. Mérovingien récent 1-2 (600/610 – 660/670
apr. J.-C.). Photo Romain Gilles, © SPW.
Fibule polylobée en or. Or, alliage de cuivre, argent, grenat et
pâte de verre. Diam. : 56 mm ; ép. : 13 mm. Mérovingien récent 1-2 (600/610 - 660/670 apr. J.-C.). Photo Romain Gilles,
© SPW.
.
Ensemble de céramiques, château de Boussu, fin du 16e siècle - début du 17e
siècle © SPW – L. Baty.
.
Inven/terre, livre de l’artiste Éric Dederen, paru aux
éditions Lustre-Graphoui, Bruxelles, octobre 2011.
4 pliés de 32 pages reliés, impression offset couleur sur papier Périgord mat. © Musée royal de
Mariemont – M. Lechien.
Éric Dederen, Inven/terre. Détail Plié #7. © Musée royal de Mariemont – M.
Lechien.
.
Jan II, dit Brueghel le Jeune et Hendrik I Van Balen. Huile sur bois représentant une scène du Nouveau Testament dite "Noli me tangere" où MarieMadeleine s'agenouille aux pieds du Christ. A l'arrière, figure un vaste paysage d'où émerge le château de Mariemont. © Musée royal de
Mariemont – M. Lechien
.
.
Vue aérienne, Domaine de Mariemont. © Musée royal de Mariemont.
INFORMATIONS / PRIX
.
LA TERRASSE DE MARIEMONT
ACCÈS AUX COLLECTIONS SANS VISITE GUIDÉE :
Ouverte aux jours d’ouverture du Musée, de 10h à 15h ou sur réservation.
Réservation indispensable pour les groupes au 064/ 27 37 63 ou via
[email protected]
adulte 5 €
senior 2,50 €
scolaire, enseignant 2 €
Pour les groupes scolaires, possibilité de manger son pique-nique si consommation d’une boisson/participant (! sur réservation).
FORFAITS VISITES GUIDÉES:
CONTACTS
Collections permanentes:
groupe adulte (max. 20 pers.): 100 € + 4 € pp
groupe senior (max. 20 pers.): 75 € + 2,50 € pp
groupe scolaire – 12 ans (max. 20 pers.): 75€
groupe scolaire + 12 ans (max. 20 pers.): 75€ + 1€ pp (pris en charge par le
Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles)
Le Service pédagogique se tient à votre disposition du lundi au vendredi.
Ateliers olfactifs:
MUSÉE ROYAL DE MARIEMONT
Chaussée de Mariemont 100
7140 Morlanwelz
Les réservations doivent être prises au moins 10 jours avant la date de visite.
groupe adulte et senior : 135 €
groupe scolaire et public avec handicap: 120 €
Réductions cartes
.
.
Carte enseignant/Lerarenkaart, Carte PROF, Senior, Le Vif / L’Express,
Archeopass, Amis de Mariemont…
Le Musée royal de Mariemont accueille les visiteurs munis d’un ticket
«Article 27».
Pour les prix des journées combinées: renseignement et réservation auprès
du Service pédagogique
Service pédagogique
Tél. 0032 (0)64 27 37 84
.
Accueil Musée
Tél. 0032 (0)64 21 21 93
Fax 0032 (0)64 26 29 24
Courriel
[email protected]
HEURES D’OUVERTURE:
Musée OUVERT tous les jours sauf les lundis non fériés; d’avril à
septembre de 10 h à 18 h et d’octobre à mars de 10 h à 17 h; FERMÉ le
1er janvier et le 25 décembre.
L’équipe du Service pédagogique
Responsable : Marie-Aude Laoureux
Collaborateurs et guides-conférenciers :
L’exposition autour de la Réserve précieuse est inaccessible de 12h30
à 14h.
Parc OUVERT tous les jours à 9 h d’avril à septembre, à 10 h d’octobre à
mars. FERMÉ à 17 h de novembre à mars, à 18h d’avril à octobre (19 h
les dimanches et jours fériés de mai à août).
L. BOUVIN, C. DETRAIT, F. GUTMAN, C. LONGPRÉ, M. MOREAU,
A. PEREMANS, A.-F. RASSEAUX
Document réalisé par le Service pédagogique du Musée royal de Mariemont et
M. Demelenne (commissaire de l’exposition)
Avec la collaboration de Laura di Paolo (stagiaire UCL)
Juin 2014
© Musée royal de Mariemont