Francis Bacon – Painting (1946)
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Francis Bacon – Painting (1946)
Histoire des Arts 2014-2015 Francis Bacon – Painting (1946) Résumé de quelques idées étudiées en cours d'anglais à partir de différentes interviews en anglais de Francis Bacon (vidéos, documents audio, textes) Éléments de ce tableau récurrents dans l'œuvre de Bacon Il y a dans ce tableau des éléments qu'on retrouve dans de très nombreux tableaux de Bacon : 1 • lignes recréant une sorte de cadre : ces cages sont destinées, selon le peintre lui-même, à « enfermer le modèle pour mieux le saisir ». 2 • rideaux, qui renforcent l'impression de cadre et contribuent à diriger l'œil sur le sujet principal. 3 • pose statique prise sur le moment, comme un instantané photographique. Francis Bacon peignait principalement à partir de photographies. 4 • regard effacé, visage incomplet. Ici, le visage est caché par l'ombre du parapluie. 5 • bouche ouverte, déformée, démesurée. Ici, le visage se résume à une bouche immense, inquiétante et menaçante. NB : Pour peindre les bouches, Bacon s'est beaucoup inspiré d'un livre de dessins de maladies buccales et d'un gros plan sur le visage hurlant de la nourrice dans le film Le Cuirassé Potemkine de Serguieï Eisenstein (1925). Ces deux sources d'inspiration l'ont hanté et obsédé durant presque toute sa vie. Représentation de la réalité selon Bacon Même si sa peinture nous semble déformer la réalité, il a souvent déclaré qu'il déformait et recréait la réalité pour mieux s'en rapprocher, pour peindre le monde tel qu'il était, dans toute sa violence. Il s'inspirait souvent d'une photo mais pour représenter la réalité profonde de cette photo, il l'enrichissait de son ressenti. C'était sa conception de la peinture et de la réalité. En dépit de leur mystère, il déclarait que ses tableaux ne possédaient pas de sens précis, mais ils « attrapaient », comme il le disait, la réalité avec la plus grande intensité possible sans verser dans l'illustration, la copie; l'illustration serait de toute façon moins fiable qu'une photo ou un film. Il disait ne pas chercher à dénoncer ou symboliser quelque chose. Il voulait juste représenter la réalité. Genèse du tableau Painting (1946) selon Bacon Sur cette toile, il a commencé à peindre un chimpanzé dans un pré. Puis, cela s'est transformé en oiseau de proie qui atterrissait dans un champ. Enfin, le tableau est devenu ce qu'il est actuellement. Bacon a dit que c'était son œuvre la plus inconsciente. D'après lui, ce tableau est le fruit du hasard, le résultat d'une suite d'accidents successifs. Bacon a déclaré : « It came to me as an accident. […] I had no intention to do this picture. », « How it happened I don't know. », « It's one of the most unconscious paintings I've ever done. ». Sources d'inspirations et interprétations symboliques selon certains critiques Bacon a beau prétendre avoir peint ce tableau par hasard, certains critiques d'art ont une autre interprétation et considèrent qu'un peintre n'est pas toujours le mieux placé pour analyser son œuvre avec le recul nécessaire. Sources d'inspirations possibles Certains pensent que Bacon, même inconsciemment, a pu être influencé par différents tableaux comme Le bœuf écorché de Rembrandt et les bœufs écorchés de Soutine ou plus encore par L'adoration du veau d'or de Poussin (veau/carcasses, tentes/parapluie, guirlandes/chaînes...). Quelques interprétations 1/ Dans le personnage central, certains critiques d'art voient une évocation d'Hirochima, avec le parapluie qui symboliserait le champignon atomique, la carcasse qui symboliserait la mort et le personnage central serait le pilote qui a largué la bombe atomique. 2/ D'autres critiques imaginent que ce tableau évoque le nazisme, le personnage central représentant Joseph Goebbels, Ministre de la Propagande nazie, antisémite acharné. Les carcasses symboliseraient la mort, les rideaux suggéreraient les rideaux avec une croix gammée tendus derrière Hitler lors de ses discours. La tache jaune sur la poitrine renverrait à l'étoile jaune que devaient porter les Juifs pendant le 3ème Reich.