Son Nom d`avant

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Son Nom d`avant
Son Nom d'avant by Hélène Lenoir
Review by: Charline Sacks
The French Review, Vol. 74, No. 5 (Apr., 2001), pp. 1047-1048
Published by: American Association of Teachers of French
Stable URL: http://www.jstor.org/stable/399813 .
Accessed: 07/03/2013 14:47
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REVIEWS
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mire et fille mais aussi entre tout ce qui vit dans la nature. "O ma Soleille,
pourquoi m'as-tu abandonn&e?" s'6crie la narratrice qui reprend le thbme de La
Jeune Morte en robe de dentelle central dans CELLLA.Titre polyvalent et terme de
contrairation, il combine objet et sujet, le neutre "qa", ou cela, et le pronom personnel "elle". (a est le signifiant qualificatif de la narratrice qui se voit objet et
non sujet, cannibalisde par la mbre nicrophage. Elle s'enfle Atel point dans le
corps de la fille qu'elle s'illustre par le triple "L" majuscule.
Hyvrard explique que CELLLAvient de "Cella", "lieu du temple (grec ou romain) oi &taitla statue du dieu". CELLLA,est-ce alors le lieu de l'amour? Est-ce
l'&crivaine, la Grande Toute, celle qui prend sur elle les douleurs de l'humanitd?
Elle refait constamment la Creation en donnant naissance au monde de l'ame
commune, de l'indiff~rencid, du ON-EN-UN, cri de l'inarticul&. CELLLAest un
trisor indpuisable d'iddes et de beautd du langage dans lequel on ne cesse de d&couvrir et de redicouvrir avec 6motion les textes ant~rieurs d'Hyvrard. Ces trouvailles et retrouvailles rdconfortent et enchantent lectrices et lecteurs.
Pomona College
Monique Saigal
LENOIR, H1LBNE. Son Nom d'avant.Paris: Minuit, 1999. ISBN 2-7073-1648-2.Pp. 220.
85 F.
C'est le r~cit d'une femme dont nous faisons la connaissance alors qu'elle est
jeune et, nous supposons, 6tudiante. Nous ne savons pour ainsi dire rien Ason
sujet, si ce n'est qu'elle attend l'autobus et qu'elle rencontre un homme plus ag6
qu'elle avec qui elle a presque une aventure, non pas par envie, mais plut~t par
lassitude ou ennui comme s'il 4tait trop difficile de dire non. Puis, nous sommes
t~moins d'une deuxibme rencontre mais celle-ci ne dure que l'espace d'un instant, l'espace d'un regard, dans cet autobus oi elle s'est rdfugi&eafin d'6chapper
i ce
"type deux fois plus vieux qu'elle, qui lui r6clamait son numdro de tdl1phone" (32) et qui de toute 6vidence ne la connaissait pas, puisque s'il avait son
nom, il n'aurait pas besoin de son numdro. Cet autre, dont nous ignorons aussi le
nom et qui, comme nous, a 6tdtimoin, lui jette un regard "impitoyable" avant de
descendre. Ce regard se prolonge quelques secondes encore, Atravers la vitre,
puis plus rien.
Alors nous sommes transport&s, sans transition, ni explication, vingt ans plus
tard. Nous retrouvons alors cette femme dont nous apprenons 6ventuellement le
prdnom. Britt est maintenant l'dpouse d'un notable, Justus Casella, et mere de
trois enfants.
L'auteur explore avec une miticuleuse pr6cision la vie d'une femme qui n'a
plus aucune identitd si ce n'est celle qui lui est attribute de par son r81e dans ce
milieu bourgeois oi elle existe telle une mouche englude dans une toile
d'araign&e. Elle realise Aquel point elle est tragiquement seule au milieu d'une
foule de proches. Elle a succomb6 au lent 6touffement domestique pour se perdre
et ne plus 6tre qu'une 6pouse Casella qui sourit "comme toutes les 6pouses
Casella ont souri i toutes les g~ndrations, soumise, admirative, confiante" (108).
Si parfois elle se rebelle, c'est toujours lorsqu'elle est seule ou lorsqu'elle laisse
libre cours Asa col~re, et qu'elle explose comme chaque dimanche.
C'est sur cette toile de fond qu'elle va revoir, par hasard, I'homme de l'autobus,
d'il y a vingt ans. Les circonstances dans lesquelles ils vont se retrouver ne leur
permettent pas d'6tablir de contact et sans doute en resteraient-ils 1l, si cela ne
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tenait qu'1 elle, mais lui, maintenant, il veut quelque chose. II va chercher Ala
revoir. Elle doit s'interroger et remettre en question sa vie. C'est alors qu' "Elle ne
pense qu'i partir" (188).
Nous ne sommes plus uniquement spectateur. Lenoir nous invite Apindtrer
dans les pensdes les plus intimes de ses personnages, sans explications ni discours.
Il nous est alors possible de saisir l'angoisse, l'irrdsolution de cette femme qui ne
pourra retrouver son autonomie, son soi que si on lui rend "son nom d'avant".
Lenoir fait avec simplicit6 et emotion un trbsbeau portrait de femme. Le lecteur
devient un observateur impartial i qui elle a demandd d'entrer dans le jeu et
d'imaginer les motifs et les pensdes des personnages. Jusqu'd la fin, le lecteur se
sent intimement lid i Britt et sa famille mime si souvent il 6prouve de l'agacement envers la famille Caselle et de l'impatience envers cette femme qui a tant de
peine Ase libdrer.
Nassau Community College
Charline Sacks
L•oN, PIERRE.Collfges, amours et guerre: une adolescencetourangellede 1938 it 1945.
Chinon: l'Araignde, 1999. Pp. 197. ISBN 2-912432-09-X.
SLa Nuit la plus courte. Piace dramatique, en collaboration avec Monique
Maury Loon. Toronto:GREF,1999. Pp. 165. ISBN 0-921916-85-X.
SLesRognonsdu chat.Ottawa: Interligne, 1999. Pp. 163. SBN 2-921463-30-X.
These are three works by a Professor of Linguistics, both in France and Canada,
known not only for his academic contributions but his prized fiction as well. Two
of the works deal with World War II, whereas the third is a collection of delightful short stories often with an ironic and witty ending.
La Nuit la plus courte (co-authored with Monique Maury Leon) is a play dealing
with the Allied Invasion of June 5-6, 1944 and, most specifically, in the two first
acts, the arrival of Americans in Sainte-Mbre-Eglise and the eventual evacuation
and return several weeks later of its citizens. It is a touching and poignant play
dealing with the way people cope with war, forced mobilization, love and hate of
the enemy, and the spirit of human survival. It is planned as a multimedia production with the stage directions requiring several film screens depicting various
military activities off stage. According to the author, the play has still to be performed; the production, however, would be quite an undertaking with the some
forty characters it entails. The text itself, moreover, becomes an historical work because of the many photographs of both events and authentic documents such as
the personal postcard thanking French friends for "un gigot" (dated "le 13-9-43").
Collhges,amours et guerre also deals with World War II. As the subtitle indicates
we find Leon in his adolescent years confronted with problems of youth during
the Occupation in Touraine. This wonderful personal account of the "coll(gien"
relates daily life during harsh times: classes at the "institution Saint-Louis" in
Saumur, studies in Chinon, and plans for university life. The reader experiences
both the apprehensions and the delightful moments of the young Leon but with
the brutal reality of war where death or deportation lingers just around the corner. Furthermore, the reader obtains a perspective not always found in traditional texts, an historical perspective belonging to a specific region with personal
experiences that overlap events on the European continent of 1939-1945. As in La
Nuit la plus courte, Leon has inserted a number of photographs, some personal
and others from various historical sources that lend authenticity to his memoirs.
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