Littlematchseller - Theatre Pour l`Avenir
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Littlematchseller - Theatre Pour l`Avenir
Littlematchseller Petite marchande d’allumettes d’après The Little Match Seller, film muet de James Williamson (1902) et Hans Christian Andersen Conception, scénographie Nicolas Liautard Production La Nouvelle Compagnie Coproduction La Ferme de Bel Ebat – Théâtre de Guyancourt Théâtre André Malraux de Chevilly-Larue La Scène Watteau scène conventionnée de Nogent sur Marne Avec le soutien du Ministère de la Culture – DRAC Ile-de-France du Conseil général du Val de Marne du Conseil général des Yvelines d’Arcadi Administration/production Magalie Nadaud 06 27 57 37 98 [email protected] www.lanouvellecompagnie.fr Littlematchseller Petite marchande d’allumettes d’après The Little Match Seller, film muet de James Williamson (1902) et Hans Christian Andersen Conception du spectacle, scénographie : Nicolas Liautard Collaboration à la scénographie : Pascal Doudement Créations sonores : François Leymarie, Thomas Watteau Réalisation des images : Michaël Dusautoy Collaboration à la lumière : Antoine Fouqueau Régie plateau : Jürg Häring Régie générale et lumières : Muriel Sachs Régie son et vidéo : Thomas Watteau Habilleuse : Marion Lachaud Sculpture : Anne Leray Construction des décors : Les Ateliers de l’Opéra de Rouen Diffusion : Estelle Delorme Administration : Magalie Nadaud Remerciements Roxane Pelatan, Bruno Rudtmann, Yann Le Postollec, Vincent Fauvel, François Trebbi Avec : Jürg Häring, Corinne Mighirditchian, Marion Suzanne, Capucine Deblé en alternance avec Manon Spanoudis et Salya Berraf en alternance avec Norma Conrath Durée du spectacle : 55 minutes Public : tous publics à partir de 7 ans / jauge réduite à 200 spectateurs Spectacle créé en résidence à La Ferme de Bel Ebat – Théâtre de Guyancourt Création le 18 décembre 2012 Après Le Nez (d’après Gogol) et Blanche Neige (inspiré de la tradition populaire), Littlematchseller - Petite Marchande d’Allumettes est le troisième spectacle muet de La Nouvelle Compagnie. Le sujet La misère Résumé Une petite fille pauvre meurt de froid et de faim le soir de la Saint Sylvestre. Un peu moins résumé Une petite fille pauvre meurt de froid et de faim au milieu des hommes et des femmes qui se pressent pour les courses du Nouvel An. Elle ne mendie pas, elle vend à la sauvette des allumettes dont personne n’a besoin. Il semble qu’elle se soit fondue au décor tant elle est invisible aux yeux des passants. C’est qu’ils se sont habitués à la voir là, elle et son petit commerce. Lamentables. Ils ne se lamentent pourtant pas, les passants. Ils ne sont pas non plus aveugles, ils voient la jeune fille mais ne la voient pas car elle est invisible. Dans cette agonie, faite de frustration, de faim atroce et de froid, la petite marchande va enfanter des images qui la consoleront un instant, se tenant compagnie à elle-même dans les derniers instants de sa vie sur terre. À défaut de chaleur, elle aura eu la lumière. Den Lille Pige Med Svovlstikkerne On pourrait presque affirmer qu’il n’y a pas d’histoire, pas de développement dramatique, pas de nuances. La noirceur de ce conte qui finit on ne peut plus mal est absolue, on pense à Lars Von Trier, un autre Danois. Sur le papier, cela n’est pas une histoire pour les enfants et pourtant, depuis des générations cette histoire se raconte de mère en fille, de père en fils, grands-parents, enfants devenus parents, partout dans le monde. patrimoine cette de est, l’humanité. évocation participé Elle à de la la La en quelque dureté misère sorte, du conte, enfantine, structuration a psychique, émotionnelle de l’enfant, elle a renforcé le lien parental. Petit, je ne voulais pas que l’on me raconte une autre histoire que celle de la marchande d’allumettes, j’ai du l’entendre mille fois. Toujours lue par ma grand-mère qui savait y apporter les variations nécessaires, elle était brodeuse, peut-être est-ce une explication ? Alors à mon tour je veux broder autour de cette marchande d’allumettes, enfanter des images, des silences, des sons, arrêter le temps, offrir des musiques, des formes, des couleurs, des mouvements, des souffles, des pensées autour de cette fable sociale. Disparition de la langue Dans un monde où la langue a disparu, une petite fille exhale son dernier souffle dans l’indifférence générale. Dans un univers glacial où l’on est contraint de se recroqueviller dans un coin minuscule de soi-même, l’enfant pourra contempler au-delà des fenêtres, les préparatifs de la Saint Sylvestre. Mais n’est-ce pas cela dans le fond : la disparition de la langue, qui constitue la catastrophe ultime ? La disparition du logos qui assurait le partage de l’expérience. La petite marchande d’allumettes est une œuvre contemporaine dans sa radicalité, son aridité, la brièveté même de sa forme. Une situation réduite à sa plus simple expression, il n’y a pas de développement dramatique, presque pas de personnages, pas d’action. Elle porte en soi une réflexion sur le néant qui est une thématique éminemment moderne. L’œuvre d’Andersen, tout comme le film de James Williamson (The Little Match Seller, qui est notre point de départ tout autant qu’Andersen), sont des supports qui invitent à une expression libre, à une recherche sur la forme. Nicolas Liautard Conception et scénographie Suit une formation à l’Université d’Aix-Marseille auprès de Pierre Woltz, puis à l’Université Paris X-Nanterre auprès de Robert Abirached, Jean Jourdheuil, Jean-Pierre Sarrazac et Bernard Faivre. En 1993, il est lauréat du Festival International de Théâtre Universitaire de Nanterre-Amandiers avec Le Procès de Franz Kafka. Il met en scène La République Livre I de Platon, La Folie du Jour de Maurice Blanchot, Hyménée de Nicolas Gogol, Ajax de Sophocle, Amerika de Franz Kafka, Pouvais-je te demander de bien vouloir te déplacer de quelques millimètres (Christophe Tarkos), Le Nez de Gogol, L’Avare de Molière, Blanche Neige (tradition populaire), Le Misanthrope de Molière, Zouc par Zouc (les entretiens de Zouc avec Hervé Guibert). En 2012, il met en scène la pièce musicale Meine Bienen. Eine Schneise de Klaus Händl, musique d’Andreas Schett/ Franui au Festival de Salzbourg puis Littlematchseller - Petite marchande d’allumettes d’après le film de James Williamson et H.C. Andersen. En 2014, il mettra en scène Le Mépris d’après les œuvres de Jean-Luc Godard et Alberto Moravia. La presse ! SPECTACLES ! - THÉÂTRE - CONTE - CONTEMPORAIN - VISUEL Littlematchseller (Petite marchande d'allumettes) ! ! Note de la rédaction ! ! On aime passionnément ! Publié le 31 décembre 2012 ! ! Du 8 janvier au 1 mars 2013 !! ! Nicolas Liautard offre au sombre conte d'Andersen, La Petite Marchande d'allumettes, un théâtre visuel comme un écrin muet. Un soir de réveillon, une petite fille meurt de faim et de froid dans la rue, dans l'indifférence générale… Entre deux panneaux étroits, l'enfant erre, regarde les ombres des passants impassibles, puis à chaque allumette frottée, une toile en fond de scène se déchire dans un vrombissement de brasier et laisse apparaître ses visions. Trois tableaux révèlent les images d'un quotidien familial ou celles, surréalistes et humoristiques, d'une dinde dansant, pour aboutir à l'hallucination finale : lumières mouvantes, étincelles qui s'éteignent. Avec une grande finesse et une simplicité dans l'évocation du drame, une alternance de pur silence et de création sonore saisissante, cette Little Match Seller est tout à la fois éblouissante et émouvante. Françoise SABATIER-MOREL ! ! ! ! ! ! ! Publié le 18 décembre 2012 - N° 205 Nicolas Liautard, Directeur de La Nouvelle Compagnie, met en scène une fascinante et poignante Petite marchande d’allumettes. LITTLEMATCHSELLER Jusqu’au dernier souffle, une sublime Petite marchande d’allumettes « La petite marchande d’allumettes est pour moi l’une des œuvres populaires les plus dérangeantes du dix-neuvième siècle. Elle dérange tout autant au vingt et unième. La simplicité de sa forme et de sa brièveté me fascinent, sa noirceur me sidère ». Claire sur le papier, l’intention de Nicolas Liautard, devenu en 2010 le Directeur artistique de la Scène conventionnée de Nogent-sur-Marne, est magnifiée sur le plateau. Cette Petite marchande d’allumettes, librement inspirée du conte d’Andersen, arrimée sur le plan dramaturgique au film de James Williamson, rend absolument manifeste la maîtrise de ce genre dramatique, celui du théâtre muet, exploré par la Nouvelle Compagnie depuis « Le Nez » d’après Gogol et « Blanche Neige » (pièce nominée aux Molières 2010 jeune public). L’argument de cette fable sociale, évocation de la misère enfantine portée à son comble par le portrait de cette petite fille exhalant son dernier souffle dans l’indifférence générale, se prête sans doute mieux qu’aucun autre à ce qui anime en profondeur la démarche du metteur en scène : la représentation de « ce monde où la langue a disparu, de cette catastrophe ultime, celle de la disparition du logos, assurant le partage de l’expérience ». Une émotion vive Sans parole – ou presque – mais visuel et sonore, son mode de théâtralisation plastique ouvre un nouvel espace d’expérience conçu pour libérer les puissances de l’imagination. Les devants du plateau resserrés en forme de couloir, figurent avec un réalisme poétique l’endroit où l’héroïne de cette tragédie atemporelle installe à la sauvette son étal. Saisissant, le premier mouvement fait défiler devant elle, sous ses yeux baissés, une foule d’anonymes pressés, silhouettes en forme d’ombres portées, égocentrées et empoignées par Wagner. Du romantisme allemand à la musique contemporaine, en cinq tableaux, le spectacle, donne aussi à entendre et à voir les visions hallucinées de l’enfant à l’existence déniée et livrée à elle-même. Quand la bâche noire qui ferme l’arrière plan se lève comme un second rideau, fenêtres ouvertes sur l’intériorité même de cette Littlematchseller, la fertilité inventive du metteur en scène prend par surprise. Le souffle esthétique épouse un pathétique qui, savamment, tient le drame très éloigné de la facilité mélodramatique pour émouvoir vivement. Marie-Emmanuelle GALFRÉ ! ! ! ! Publié le 2 janvier 2013 - N° 2328 ` LITTLEMATCHSELLER PETITE MARCHANDE D’ALLUMETTES Une petite fille meurt de froid et de faim au beau milieu des passants qui se pressent pour leurs derniers achats de fête. Elle vend des allumettes, mais personne ne lui prête attention… Torturée par le temps glacial, elle en craque quelques unes et s’évade ici et là. Entre rêve et réalité, comme spectatrice de son imaginaire, elle assiste à la vie animée des foyers, un monde qui lui est étranger et qu’elle découvre le temps d’une nuit. Après sa sublime adaptation de « Blanche Neige », Nicolas Liautard nous livre une fois de plus, avec cette adaptation du conte d’Andersen, un spectacle de toute beauté. A partir d’un vieux document, un film de James Williamson de 1902, le metteur en scène nous invite à partager les derniers instants de vie de cette frêle fillette. Ce spectacle, sans paroles, ou presque, incite à la réflexion. Comment peut-on être à ce point aveugle à la détresse et au malheur des autres ? Malgré la noirceur de l’histoire – la petite fille meurt dans l’indifférence – Nicolas Liautard en fait une fable sociale à la portée des plus jeunes dans laquelle il mêle le théâtre, la vidéo et la musique (Wagner, Schönberg, Cage…). Une création magnifiquement interprétée par La Nouvelle Compagnie, à voir d’urgence. Caroline MUNSCH ! !