Compte rendu du congrès 2013
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Compte rendu du congrès 2013
« Rétine médicale et chirurgicale : 2013, une année charnière ? » Consensus et divergences Nouvelles tendances et perspectives Ce qui s’est dit à l’ARMD 2013 Samedi 21 Septembre 2013 – Mandelieu La Napoule, Alpes Maritimes Rapporteurs de cette journée : Anne-Sophie MARTY, Vincent FORTOUL – CHU de LYON La finale des Régates Royales de Cannes, le Congrès Européen de l’EVER de Nice, et l’anniversaire de Bill Murray n’ont pas découragé les Docteurs Isabelle AKNIN et Laurent MELKI qui ont su rassembler les principaux acteurs de la rétine médicale et chirurgicale lors de l’édition 2013 de l’ARMD ! Un pari réussi ! Nos pratiques actuelles, ce qui est acquis… (D’après les communications du Docteur ROUGIER, Bordeaux, du Professeur TADAYONI, Paris, et Professeur BODAGHI, Paris). photorécepteurs (PR) et effectuer une des DMLA exsudatives (cavités hypo surveillance rapprochée des patients. réflectives à bords carrés dans la Le deuxième cas de figure correspond couche Les critères d’injection ne sont plus aux patients chez qui il n’existe aucun traduisent une souffrance chronique de espoir de récupération, comme en la présence d’activité angiographique. matière à discussion mais qu’en est-il des critères de non ré-injection ? Le Docteur Rougier distingue deux types de cas. Tout d’abord ce qui n’est pas une dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) exsudative avec notamment la choriorétinite séreuse centrale, la dystrophie pseudovitelliforme, les télengiectasies maculaires et les décollements de l’épithélium pigmentaire drusenoides à l’origine d’un syndrome maculaire chez la personne âgée. En cas de doute diagnostique, il l’angiographie diffusion, de faudra s’aider de en recherchant une la tomographie par cohérence optique (OCT) en analysant le respect ou non des lignes de l’épithélium pigmentaire (EP) et des d’une vaste cicatrice nucléaire rétine sans interne) aucune qui traduction fibreuse, une déchirure de l’EP, une acuité visuelle inférieure à 15 lettres, Le Professeur Tadayoni fait le point une inefficacité, une intolérance du sur le degré d’urgence dans la prise en traitement mauvaise charge des complications de la DMLA. compliance des patients. Attention aux ou une L’étude LUMIERE a démontré qu’en images pièges en OCT que sont les cas d’exsudation, un traitement par tubulations anti-Vacsular de la rétine externe Endothelial Growth (cavités hypo réflectives avec une Factor (anti-VEGF) dans un délai bordure hyper réflectives dans un maximal d’une semaine permettait une contexte de DMLA exsudative), les meilleure récupération visuelle. En cas pseudokystes rétiniens de la couche d’hématome compliquant une DMLA, nucléaire interne hypo l’abstention thérapeutique n’a pas sa réflectives sans hyper place. La prise en charge doit être réflective des traduisant la (cavités bordure DMLA atrophiques dégénérescence des active et comprendra toujours à minima une injection intra vitréenne cellules de Müller) ou encore la (IVT) dégénérescence maculaire cystoïde traitement d’anti-VEGF. dépendra Le de reste du critères cliniques avec vitréenne, plus connue sous le nom rétine sur trou maculaire est de 8% à 5 notamment la réalisation d’une OCT et para d’Ozurdex®, a obtenu l’AMM et le ans. La membrane épi rétinienne est avec des coupes passant par les bords remboursement en France dans les souvent de l’hématome afin de déterminer la uvéites non infectieuses. Sa durée déplacement fovéolaire dans les cas part de sang sous l’EP et celle sous d’action est de l’ordre de 3-4 mois. Elle extrêmes et diplopie résultante. Elle rétinienne. rétinophotographies présente moins d’effets secondaires entraine couleurs, une angiographie et une de type hypertonie oculaire que la amincissement rétinien. En conclusion, échographie B (en cas d’hémorragie triamcinolone. stratégie les urgences à prendre en charge sont intravitrénne thérapeutique par le les décollements de rétine et les néo à vaisseaux Des cliniques associée) viendront compléter le bilan d’imagerie. Un Professeur traitement par consiste un important choroïdiens. Les privilégier un traitement par IVT en cas pathologies nécessitant un traitement d’uvéite intermédiaire, postérieure ou différé sont les trous maculaires, les d’hématome sous l’EP, extrafovéolaire, pan-uvéite, sans maladie systémique membranes épi rétiniennes et les peu épais, ancien, peu étendu. Un associée fovéoschisis associés à une BAV. traitement chirurgical sera privilégié en systémique quiescente, touchant un cas d’hématome épais, sous rétinien, seul récent et associé à une hémorragie asymétrique. est d’anti-VEGF proposée Bodaghi également avec cas uniquement IVT La extra-maculaire indiqué en ou œil avec ou les une deux maladie de façon (Professeur BRON, Dijon). intravitréenne. Au mieux le geste chirurgical aura lieu 5 à 7 jours après Une baisse d’acuité visuelle (BAV) la et chez un patient myope fort doit faire consistera en une vitrectomie, injection évoquer des diagnostics spécifiques à de cette pathologie. Tous ne sont pas des survenue rt-PA de l’hématome sous rétinienne, tamponnement par gaz et IVT d’anti- urgences VEGF. La phase aigüe passée, des traitements. On distingue les causes IVT d’anti-VEGF mensuelles seront non poursuivie. choriorétinienne, ni ne nécessite chirurgicales : de atrophie rupture de la membrane de Bruch, dome shaped Deux tiers des uvéites sont d’origine macula non infectieuse. Leur pronostic visuel choroïdien. Ces néo vaisseaux visibles dépend sont essentiellement présence ou maculaire. non de d’un Deux thérapeutiques sont la ou encore néo accompagnés de vaisseau peu de œdème décollement séreux et la diffusion classes angiographique est souvent minime. Ils à notre répondent très rapidement au disposition : les corticoïdes ou les traitement par IVT d’anti-VEGF. Parmi immunosuppresseurs/modulateurs. les causes chirurgicales de baisse Les immunosuppresseurs administrés d’acuité par voie générale ont pour cible les décollement voies des interleukines 1 et 6 et du maculaire ou déchirure para Tumor Necrosis Factor (TNF). Les vasculaire, trou maculaire isolé, corticoïdes peuvent être employés membrane épi sous forme générale ou locale en IVT. fovéoschisis. Leur efficacité et durée d’action varient survient chez 8 à 10% des patients selon myopes la molécule utilisée : la visuelle, de Le forts. on rétine retrouve : sur rétinienne trou Ses trou et maculaire indications fluocinolone est plus puissante que la chirurgicales sont un décollement de dexaméthasone la rétine associé ou non à une baisse de est l’acuité visuelle. Dans un tiers des cas, triamcinolone. et La que fluocinolone commercialisés aux Etats-Unis sous le un nom de Retisert®, et possède une provoquera une BAV cinq ans plus durée de vie d’environ 3 ans. La tard et la probabilité que l’œil adelphe dexaméthasone se complique d’un décollement de par voie intra Nos pratiques actuelles, ce qui est discuté… trou maculaire «à plat » L’augmentation du nombre d’IVT réalisées nous fait nous interroger sur leurs possibles effets secondaires, avec notamment les pics d’hypertonie intra oculaire (HTIO). Après une IVT d’anti-VEGF, la pression intraoculaire (PIO) augmente en moyenne jusqu’à un pic de 60mmHg redescendre à progressivement. avant de nouveau Cette HTIO est fonction de la compliance sclérale différente pour chaque patient. Ce pic sera d’autant plus important que le patient a reçu de nombreuses IVT et qu’il possède des antécédents de glaucome. La conduite à tenir préconisée par le Professeur Bron consiste à réaliser une mesure de la PIO avant la première IVT, puis à chaque consultation de suivi. Cette surveillance devra être accrue en cas d’antécédents traitement de glaucome. hypotonisant Un associé préventif peut se discuter en cas de glaucome sévère. Il est également important de privilégier un schéma d’injection à la demande permettant une réduction du nombre total d’IVT. Les IVT de corticoïdes ont un effet transitoire similaire avec un pic de pression intra oculaire immédiat suivant l’injection plus marqué pour les Une méthode plus récente, l’Enhanced VEGF. Il agit comme un récepteur- substances liquides (Kenacort®) que Depth Imaging (EDI), a été suggérée leurre à très haute affinité empêchant solides revanche, pour améliorer l’image en profondeur ainsi la fixation du VEGF et du PlGF leurs effets à long terme diffèrent avec (Ozurdex®). et obtenir une imagerie de l’ensemble sur les vrais récepteurs VEGFR-1 et 2 une persistance vitréenne plus longue de la choroïde. Ce mode EDI utilise des cellules endothéliales. Sa durée et l’outflow une longueur d’onde fixe à 840nm et d’action est de 2 mois. Les premiers trabéculaire à l’origine d’une HTIO plus réalise 50 000 scans par seconde. résultats de l’étude de phase III VIEW1 prolongée. Leurs effets hypertonisants L’eye tracking intégré permet d’obtenir et 2 ont montré une non infériorité à 52 sont généralement réversibles à l’arrêt de meilleures images au prix d’un semaines entre l’administration de 2 du traitement. La triamcinolone est temps d’acquisition encore légèrement mg d’aflibercept tous les 2 mois et de l’agent plus long. 0.5mg de ranibizumab tous les mois. une En diminution le plus de hypertonisant. La conduite à tenir pratique proposée est L’OCT deviendra En pratique, il peut être utilisé en la même que celle pour les IVT d’anti- probablement un outil indispensable substituition du ranibizumab en cas de VEGF. De même, il ne semble pas y dans l’analyse fine de la choroïde. non réponse à cette dernière molécule. avoir de véritable Cette technique utilise un laser à Il semble qu’il ne faille pas retarder son 1050 réalise utilisation trop longtemps au risque En jusqu’à (infra-rouge) et 100 000 scans/seconde ce d’un gain limité sur l’acuité visuelle. qui permet une meilleure visualisation Pour le moment, nous manquons de problème en soi. C’est l’HTIO sur le des structures situées en arrière de données quant à son utilisation chez long terme qui est plus menaçante, au- l'épithélium pigmentaire dont le tissu des delà de la visite à J8, principalement inter vasculaire de la choroïde. Les quotidienne. avec couches IVT de immédiate nm provoquée par les IVT n’est pas le réel les l’HTIO de source contrôler la PIO à J8 après une IVT. conclusion, nécessité swept corticoïdes. de Sattler et patients naïfs en pratique de Haller L’hypertonie intra oculaire post-IVT est deviennent ainsi visibles avec l’OCT La création d’un œdème maculaire généralement bien contrôlée par un en mode EDI et le Swept Source : chez traitement médical topique mais il faut l’histologie rétinienne à la portée de l’activation rester prudent chez les patients le diabétique de passe plusieurs par voies tous ! métaboliques telles que le VEGF, IL6, glaucomateux évolués ou bénéficiant Ces deux appareils permettent une IL8, MCP1, ICAM1,..Les corticoïdes déjà d’une bithérapie hypotonisante. meilleure permettent d’agir sur l’ensemble de compréhension des pathologies du segment postérieur, ces et spécifique. le être améliorent nos Qu’est ce qui change ? s’intègrent parfaitement (Professeur Coscas, Paris, Docteur Aknin, Golfe Juan, Docteur Baillif, Nice, Docteur Melki, Cannes) concept de l’imagerie multimodale. La tomographie par cohérence optique (OCT) est un outil indispensable dans la prise en charge des pathologies maculaires et est en pleine révolution avec l’apparition de l’OCT en mode Enhanced Depth Imaging (EDI) et du Swept Source permettant tous deux l’analyse plus fine de la choroïde. L’OCT time domain puis spectral domain nous permettait d’obtenir des coupes antéro postérieures en deux dimensions mettant en évidence la succession des couches rétiniennes et de l’épithélium pigmentaire ainsi que les phénomènes exsudatifs des néo vaisseaux choroïdiens. connaissances dans facteurs de manière non Trois molécules peuvent utilisées : (Ozurdex®), la dexaméthasone la triamcinolone (Kenacort®), ou encore la fluocinolone La rentrée 2013 a vu le lancement (Iluvien®). L’Ozurdex® ne possède d’une nouvelle molécule très attendue, pas l’AMM dans cette indication pour le VEGFtrap (Aflibercept ou Eylea®) le moment. Il sera à privilégier chez les des laboratoires Bayer. Il s’agit d’une patients vitrectomisés, non répondant protéine de aux anti-VEGF ou peu observants. Un purifiée soluble fragment fusion Fc recombinante composée d’un petit mot sur l’Iluvien® qui a obtenu d’immunoglobuline l’AMM Européenne dans la prise en humaine et des récepteurs R1 et R2 charge du VEGF faisant de cette molécule un réfractaire aux autres traitements en anti-VEGF et un anti-Placenta Growth juillet 2012. Cette molécule possède Factor (PlGF). un effet puissant et rapide mais le Les anti-VEGF actuels (Ranibizumab bénéfice et Bevacizumab) ont démontré une secondairement bonne développement efficacité et une bonne de l’OMD chronique visuel du et s’estompe fait fréquent du d’une tolérance au prix d’injections assez cataracte. Le rythme des injections est fréquentes. un estimé être de l’ordre de 2 à 3 IVT par mécanisme d’action différent des anti- an. Les effets secondaires semblent Le VEGF-trap a plus marqués qu’avec l’utilisation de la les triamcinolone, notamment en ce qui contact des cellules endothéliales. Les concerne le taux d’hypertonie oculaire. études en cours visent à comparer Il possède donc un intérêt surtout chez l’efficacité du Ranibizumab versus la le combinaison Ranibizumab et Fovista. patient pseudophaque, non anti-VEGF semblerait puissent les au glaucomateux et en seconde intention. Il Les IVT d’anti-VEGF possèdent une combinés soient plus efficaces et très bonne tolérance et une efficacité plus bien tolérés. lente et plus progressive au prix d’un Dans nombre répété d’injections. brachythérapie épi rétinienne utilise un que venir autre traitements registre, la des radiations ionisantes ayant un effet « A table !!! » antiangiogénique, anti-inflammatoire et Après un petit cours de stretching où antifibrotique qui cible les cellules à chacun a été très assidu, le Docteur prolifération rapide. Elle consiste en Aknin nous a donné les dernières une vitrectomie puis l’irradiation de recommandations de l’aire maculaire pendant 4 minutes complément nutritionnel tirées des avec une sonde de strontium 90 rapports de l’AREDS 2 et de l’étude délivrant une énergie de 24 Gy. Les NAT. Les vitamines C et E, le zinc, le études CABERNET et MERLOT ont cuivre, montré son absence d’efficacité en ainsi en que matière les pigments maculaires que sont la lutéine et la première zéaxanthine important de rétinopathie radique. sont toujours intention de rayons et son X de risque recommandés. En cas de DMLA néo L’emploi basse vasculaire avérée, on ajoute à ce énergie, appelé Oraya Therapy IRay, « cocktail » les omégas 3 (DHA, EPA, délivrant une dose allant de 16 à 24 TG) qui permettent notamment de Gy pendant 5 minutes, permet d’éviter protéger l’œil adelphe. les rétinopathies radiques. Des études comparent actuellement l’efficacité de ce type de rayons associés aux IVT Notre avenir ? Les sujets dont les patients nous parlent… (Docteur Baillif, Nice) d’anti-VEGF versus les IVT d’antiVEGF seules. D’autres études sont en cours sur d’autres voies de recherche : injection Pour clôturer le congrès, le Docteur sous rétinienne de particule virale, IVT Baillif nous a présenté les nouveaux d’anti-intégrine, l’utilisation de collyre à traitements de la DMLA exsudative à base paraitre prochainement. thérapeutiques Le Fovista est un antiPDGF B administré par voie intravitérenne. Le PDGF-B est un facteur de croissance qui contrôle le recrutement, la croissance et la survie des péricytes. Les pérycites sont connus pour être des facteurs de résistance aux antiVEGF, alors que les traitements par anti-VEGF vont justement stimuler la sécrétion de PDGF et stimuler les péricytes constituant un cercle vicieux. L’action de Fovista est de décoller les pérycites des néovaisseaux pour que de squalamine.… futures les promettent d’être variées et passionantes. Aucun conflit d'intérêt Remerciements : Organisateurs : Docteur I. Aknin, Docteur L. Melki Orateurs : Professeur J. Conrath, Professeur G Coscas, Professeur G Soubrane, Professeur B. Bodaghi, Professeur R Tadayoni, Docteur I. Aknin, Docteur S. Baillif, Docteur PO. Barale, Dr F. Behar Cohen, Docteur PA. Duval, Docteur C. Favard, Docteur C. Français, Docteur S. Guigou, Docteur C Hamel, Docteur R. Hera, Docteur A. Leclaire Collet, Docteur C. Li Calzi, Docteur F. Matonti, Docteur L. Melki, Docteur C. Morel, Docteur G. Quentel, Docteur MB. Rougier, Docteur H. Rouhette, Docteur J. Uzzan, Docteur JC. Zech