Dans ce numéro Le fruit du néré dans la lutte contre la pauvreté des

Transcription

Dans ce numéro Le fruit du néré dans la lutte contre la pauvreté des
Photo : Jean Bonneville
Numéro 20 – Juin 2014 – Juin 2015
Dans ce numéro
Le fruit du néré dans la lutte contre la pauvreté des ménages
ruraux au Sénégal.......................................................................p.2
Le bouturage : une option à envisager pour régénérer les
ligneux fourragers au Sahel.......................................................p.4
La santé des mères, des nouveau-nés et des enfants
comme priorité de développement et axe d’intervention en
agroforesterie…….......................................................................p.6
RECHERCHE
Parcs agroforestiers au Sénégal
Le fruit du néré comme moyen de lutter
contre la pauvreté des ménages
Mamadou Goudiaby*
A
U Sénégal, la cueillette, au
même titre que l’agriculture,
est considérée comme une
activité économique qui
permet à bon nombre de
ménages de constituer des
réserves de nourriture pour répondre à
leurs besoins alimentaires et financiers.
Pratiquée dans les parcs agroforestiers,
cette activité peut concerner une
panoplie d’espèces d’arbres et
d’arbustes et se décliner par la récolte
de nombreux produits.
Parmi les espèces couramment
rencontrées dans ces parcs, le Parkia
biglobosa, ou néré, occupe une place
importante en raison de sa capacité
à fournir divers biens d’usage aux
populations locales. Différents produits
peuvent en être tirés au besoin pour une
consommation directe ou conservés
pour servir de nourriture pendant la
période de soudure. Ces produits,
utilisés dans l’alimentation courante,
peuvent également apporter un
revenu monétaire non négligeable aux
ménages. Enfin, par sa présence dans
les parcelles cultivées et les jachères,
le Parkia biglobosa procure aussi de
nombreux services environnementaux
et socioéconomiques aux populations
rurales.
des enquêtes effectuées à l’aide de
questionnaires qui ont été administrés à
120 personnes, ainsi que des groupes
de discussion organisés dans la moitié
des villages que compte la communauté
rurale.
Un guide d’entretien a aussi été utilisé
pour collecter des données auprès de
huit personnes-ressources, quatre chefs
de village et quatre chefs coutumiers,
et auprès de services déconcentrés de
l’État, soit les gérants des caisses de
recettes forestières de la région et le chef
du centre d’appui au développement local.
L’étude a porté plus particulièrement sur la
perception des paysans concernant leurs
activités de cueillette de subsistance, bien
qu’elle ait également considéré d’autres
aspects, comme la tenure des terres, qui
ne seront pas abordés ici.
Un fruit aux multiples usages
En Afrique subsaharienne, le fruit du
Parkia biglobosa et ses dérivés sont en
grande partie responsables du maintien de
l’espèce dans sa zone éco-géographique
(Aubreville, 1950). Le fruit, qui prend la
forme d’une gousse, comprend plusieurs
graines comestibles enrobées dans
une pulpe qui l’est également. Dans la
Une étude de terrain
Cet article rend compte d’une étude
qui s’est intéressée à l’évaluation
de la contribution de la cueillette de
subsistance, plus particulièrement des
produits du Parkia biglobosa, dans
la réduction des risques de pauvreté
des ménages de la Basse Casamance
au Sénégal. Cette région possède le
taux le plus élevé de ménages vivant
en dessous du seuil de pauvreté de
tout le pays, soit 67,1 % (Anonyme,
2006). La recherche sur le terrain a été
conduite dans la communauté rurale de
Mangagoulack.
L’étude a été réalisée auprès de
paysannes et de paysans d’âges
différents, désignés au sein des unités
de gestion de production agricole ici
appelées « carrés ». Elle comprenait
2
communauté rurale de Mangagoulack,
les graines, connues sous le nom
commercial de koungham ou batandj,
sont extraites pour être vendues telles
quelles ou transformées localement.
Deux produits sont principalement
fabriqués à partir de celles-ci. On les
retrouve alors moulues sous forme de
farine ou fermentées pour donner un
aliment appelé nététou ou soumbala.
Le nététou est utilisé à l’année
longue comme additif dans diverses
sauces alimentaires, alors que la farine
est consommée en association avec
les feuilles de Philoxerus vermicularis
et les fruits mûrs d’Avicennia nitida en
période de soudure. La pulpe jaune est
elle aussi utilisée pour être consommée
comme telle ou en la mélangeant
avec d’autres fruits locaux en période
de soudure. Elle peut également être
échangée ou vendue sur le marché
local.
Les produits du néré sont aussi
utilisés en pharmacopée traditionnelle.
Par exemple, les graines servent
pour le traitement des diarrhées des
petits ruminants, alors que le nététou
est employé dans le traitement de la
maladie du charbon symptomatique
chez l’humain. Enfin, les coques
sont utilisées pour la conservation
des sols et divers autres services
environnementaux qu’elles peuvent
procurer. La figure 1 résume le circuit
des multiples usages, produits et sousproduits du fruit du Parkia biglobosa par
les ménages ruraux de la zone étudiée.
Des coques très précieuses
La pulpe de couleur jaune extraite des fruits du
Parkia biglobosa est consommée telle quelle ou
en mélange avec d’autres fruits locaux. (Photo :
Mamadou Goudiaby)
Selon les informations recueillies
auprès des paysans qui ont pris part
aux groupes de discussion, la coque
du néré rend de nombreux services
environnementaux. Après chaque
période de cueillette, des quantités
importantes de coques sont entreposées
dans les « carrés » avant d’être
épandues dans les casiers rizicoles
en début d’hivernage pour permettre
la récupération des terres salées au
moment du repiquage du riz. Cette
pratique consiste à épandre les coques
dans les casiers dès les premières
no 20 – Juin 2014 – Juin 2015
Revenu monétaire
du ménage
Graines
‘Batandj ou
Koungham ’’
- Seule ou avec du miel ;
- Associée aux fruits du
Borassus flabellifer ;
- Associée au broyat du fruit
d’Elaeis guineensis
Aliment de
présoudure et soudure :
de mai à septembre
Vente :
marché local
et national
Pulpe
jaune ou
farine
Transformation
terres salées, d’améliorer le cadre de vie
et l’hygiène corporelle, tout en générant
un revenu monétaire supplémentaire pour
les ménages grâce à la vente de savon
traditionnel.
Nourriture du ménage :
Entretien du ménage :
cendre utilisée pour la
fabrication du savon
traditionnel à base d’huile
de palme
Coques
ou résidus
(Éguiloum)
Usages
Dérivés
Graines
non
fermentées (en
farine)
Fruits du Parkia
biglobosa
Graines
fermentées
(Nététou)
Aliment usuel :
toute l’année
Aliment de soudure :
de juin à septembre
Nourriture du ménage :
- En association avec
les fruits d’Avicennia
nitida et les feuilles de
Philoxerus vermicularis
- En association avec
les plats de riz blanc
- En association avec
les sauces locales
Traitement
des diarrhées
des petits
ruminants
Cadre de vie
Habitat du ménage
Traitement
de la maladie
du charbon
symptomatique
chez les humains
Nourriture du
ménage :
Services
environnementaux
- Protection des
toits en paille de
Pobeguinea arrecta
et des clôtures contre
les termites
Pharmacopée
du ménage
Agriculture de
conservation
Entretien des terres
du ménage :
- récupération des sols
salés ;
- élimination des
mauvaises herbes ;
- lutte contre les termites
Figure 1. Le circuit des usages du fruit du Parkia biglobosa et de ses dérivés
pluies et à les laisser immergées jusqu’aux
derniers labours. Les coques finissent par
se décomposer partiellement en laissant
apparaître une coloration violette dans
l’eau. L’eau accumulée dans les casiers
sera ensuite drainée après que l’on ait
enregistré une quantité satisfaisante de
pluies. Au moment des derniers labours,
les restes de coques en décomposition
sont simplement enfouis dans les casiers
rizicoles.
Les coques sont aussi utilisées pour la
protection des matériaux de construction
des cases traditionnelles contre les
termites. On les épand au-dessus de
la couverture des cases en paille de
Pobeguinea arrecta, appelée mugit en
langue locale. Au contact des premières
pluies, les coques imbibées d’eau laissent
couler leurs précipités sur la paille et la
protègent contre les attaques des termites
qui abandonnent les lieux durant cette
période. Cette pratique traditionnelle, qui
était utilisée depuis longtemps par les
paysans pour prolonger la durée de vie
des toits jusqu’à au moins deux saisons
hivernales, est en voie de disparition avec
l’adoption des nouvelles charpentes qui
utilisent plutôt des tôles en aluminium.
L’utilisation des coques de néré permet
néanmoins aux paysans de faire des
économies sur l’entretien de leur habitat.
Les coques sont aussi utilisées pour
protéger les clôtures en bois contre
les attaques de termites, ainsi que
no 20 – Juin 2014 – Juin 2015
pour éliminer les mauvaises herbes qui
poussent dans l’enceinte du « carré ».
Les coques sont disposées le long des
clôtures en bois et en surface dans la
cour, là où les mauvaises herbes sont
susceptibles de pousser. Cette pratique
permet aux ménages d’améliorer leur
cadre de vie par le désherbage de leurs
cours, mais aussi par la prolongation de la
durée de vie des clôtures de protection de
leur concession. La cendre de coques est
elle aussi utilisée. Elle sert de catalyseur
dans le mélange de produits destinés à
la fabrication de savon traditionnel, ce qui
peut permettre d’accroître les sources de
revenus des ménages et améliorer leurs
conditions d’hygiène.
Toutes ces informations, collectées
auprès des chefs coutumiers, des femmes
transformatrices et des paysans, indiquent
que la coque du fruit de Parkia biglobosa
permet de réduire les dépenses d’entretien
de l’habitat, d’augmenter les surfaces
cultivables grâce à la récupération de
Retombées économiques locales
Les données sur les quantités de fruits
du Parkia biglobosa et de leurs dérivés,
collectées auprès des gérants des caisses
de recettes forestières régionales et
départementales de la Basse Casamance,
présentent un portait de la cueillette du
néré dans les trois départements de la
région : Bignona, Oussouye et Ziguinchor.
Les quantités contrôlées par les agents
du service forestier pour les périodes
allant de janvier 2004 à décembre 2011,
qui excluent l’autoconsommation, sont
présentées au tableau 1.
La comparaison des données sur
les produits et sous-produits du fruit par
département permet d’observer que les
quantités enregistrées par la caisse de
recettes forestières de Bignona sont
beaucoup plus importantes que celles
des autres caisses de la région. Selon
ces données, le département de Bignona,
dont dépend la communauté rurale de
Mangagoulack, est celui qui récolte et
transforme le plus de fruits de Parkia
biglobosa en Basse Casamance.
Ces données montrent aussi qu’il y a
des opportunités pour les ménages ruraux
d’accroître leurs revenus par la vente des
fruits sur le marché local ou national. Si
on compare les quantités enregistrées
sur huit ans pour chacun des trois types
de produits dans l’ensemble de ces trois
départements, on constate que les graines
dominent très largement. Avec un peu plus
de 640 000 kg, elles représentent près de
40 fois la quantité de fruits (17 225 kg) et
plus de quatre fois la quantité de nététou
(156 685 kg). Ces écarts considérables
semblent liés à l’autoconsommation des
ménages, la majorité d’entre eux utilisant
quotidiennement le fruit du néré et le
nététou, surtout en période de soudure.
Lorsqu’il s’agit de commercialisation des
produits du Parkia biglobosa, on constate
ainsi que ce sont plus particulièrement
Tableau 1. Quantités de fruits du Parkia biglobosa et de ses produits dérivés contrôlés de 2004
à 2011 en Basse Casamance (source : IREF – Ziguinchor)
Département
Bignona
Oussouye
Ziguinchor
Total
Quantités enregistrées par type de produit (kg)
Fruits
Graines
5 010
129 258
11 195
1 020
17 225
512 621
-
641 879
Nététou
118 101
38 034
550
156 685
3
RECHERCHE
Régénération des ligneux fourragers
Le bouturage est-il une option
envisageable au Sahel ?
Catherine Ky-Dembele, F. T. Traoré, B. Koné, J. Bayala, A. Kalinganiré, J. Bonneville, A. Olivier*
D
ANS les régions sahéliennes,
caractérisées par un climat
semi-aride tropical avec une
longue saison sèche de sept à
neuf mois et une seule saison
des pluies, l’élevage occupe
une place très importante. En effet, les
produits qu’il permet d’obtenir y constituent
le deuxième ou le troisième produit
d’exportation selon le pays. Néanmoins,
le système d’élevage prédominant au
Sahel est encore extensif. On y observe la
présence de plusieurs espèces animales
dont l’alimentation est essentiellement
basée sur les résidus de cultures et
les ressources offertes par la nature :
pâturages et espèces ligneuses pour
l’essentiel (Nantoumé et al., 2001 ;
Tarawali et Hiernaux, 2002).
Une menace à l’horizon
De nombreuses espèces ligneuses
sont utilisées comme fourrage, surtout
pendant la saison sèche, en raison de
leur disponibilité et de leur forte teneur
en azote. Contrairement aux graminées
et aux résidus de récolte, le fourrage
issu des espèces ligneuses peut prendre
différentes formes (feuilles fraîches et
sèches, fleurs, fruits, gousses et graines)
et possède une haute teneur en protéines
et en certains minéraux.
Plusieurs études menées
antérieurement ont montré l’importance du
fourrage ligneux (FAO, 1992 ; Franzel et
al., 2014 entre autres). Sanon et al. (2008)
ont pour leur part démontré que les feuilles
de Acacia senegal, ainsi que les gousses
et les feuilles de Pterocarpus lucens,
peuvent être utilisées comme sources
alternatives de protéines à faible coût
dans l’alimentation du bétail. Dans une
recherche effectuée récemment au Mali,
les fanes d’arachide, qui constituent 50 %
de la ration standard recommandée pour
nourrir des moutons, ont été remplacées
dans la même proportion par des feuilles
de Pterocarpus erinaceus, P. lucens
et Ficus gnaphalocarpa et ont permis
d’obtenir des résultats comparables ou
supérieurs (Nantoumé et al., 2014).
4
Malheureusement, cette ressource
est menacée en raison de l’augmentation
continue du nombre de têtes de bétail
et de l’aridité croissante du climat au
Sahel. Bayala et al. (2014) ont rapporté
des résultats scientifiques faisant état
du vieillissement et du dépérissement
des populations de plusieurs espèces
ligneuses fourragères, telles que Afzelia
africana, Bombax costatum, Boswellia
dalzielii et Pterocarpus erinaceus, en
raison du manque de régénération
naturelle.
En effet, la plupart des arbres fourragers
des parcs agroforestiers ou autres
formations naturelles sont continuellement
émondés pour l’alimentation du bétail, ce
qui a pour effet de défavoriser la floraison
et la fructification et, par conséquent, la
régénération naturelle de ces espèces.
Ainsi, pour soutenir à long terme leur
présence et leur production, il est
nécessaire de trouver d’autres modes de
régénération appropriés.
Changer de mode de
régénération
Si le greffage est d’un intérêt limité, sauf
pour les espèces fruitières, le bouturage
pourrait être utile pour la multiplication
des espèces ligneuses fourragères
actuellement menacées dans la région
du Sahel. Des écotypes présentant des
caractéristiques intéressantes (quantité et
qualité du fourrage produit, tolérance à la
sécheresse, aptitude au bouturage, etc.)
pourraient également être sélectionnés
pour l’amélioration de la production
fourragère, en particulier pendant la
saison sèche.
C’est pour explorer plus avant ces
avenues que le World Agroforestry Centre
(ICRAF) a entrepris des recherches,
e ff e c t u é e s e n c o l l a b o r a t i o n a v e c
l’Université Laval, dans le cadre du
projet Accroître la sécurité alimentaire
par la pratique de l’agroforesterie au Mali
(ASAPAM) financé par le Fonds canadien
de recherche sur la sécurité alimentaire
internationale (FCRSAI). L’objectif ultime
de ce projet était de mettre au point et
diffuser des techniques d’embouche ovine
et des pratiques agroforestières permettant
d’accroître la sécurité alimentaire des
exploitations agricoles familiales des
zones semi-arides d’Afrique de l’Ouest,
et plus particulièrement du Mali, en y
optimisant la contribution des ligneux.
Pour contribuer à résoudre le problème
de la régénération des arbres et arbustes
continuellement émondés, qui sont de ce
fait empêchés de produire suffisamment
de graines, une série d’expérimentations
ont été réalisées sur le bouturage de
12 espèces ligneuses fourragères :
Afzelia africana, Balanites aegyptiaca,
Bauhinia rufescens, Commiphora africana,
Faidherbia albida, Ficus gnaphalocarpa,
Guiera senegalensis, Kigelia africana,
Pterocarpus erinaceus, Pterocarpus
lucens, Pterocarpus santalinoides et
Terminalia avicennioides. Il s’agissait
de déterminer l’effet du substrat et de
certaines auxines, 1 acide naphtalène
acétique (NAA) et acide indole butyrique
(IBA), sur la capacité d’enracinement des
boutures de ces espèces.
D’autres expériences ont aussi été
menées pour améliorer la réussite de
l’enracinement de Commiphora africana et
de Pterocarpus erinaceus. En utilisant des
boutures de plus grande taille implantées
à différentes profondeurs dans le substrat
pour ce qui est du premier et en comparant
des repousses collectées de un à trois
mois après l’émondage des pieds pour ce
qui est du deuxième.
Qu’est-ce que le bouturage ?
Le bouturage est un mode de
multiplication qu’on qualifie de végétative,
alors que la multiplication par semis
constitue un mode de reproduction
sexuée. C’est une technique très simple
à la base, qui consiste à couper un
fragment de plante (morceau de rameau,
feuille, racine, tige ou écaille de bulbe
notamment) et à lui faire produire un
système racinaire pour qu’il s’installe et
se développe jusqu’à devenir une plante à
1
Hormones végétales ayant des effets très
variés, notamment sur la croissance des plantes
et sur la formation des bourgeons.
no 20 – Juin 2014 – Juin 2015
son tour. Cette méthode de multiplication,
qui peut également être rapide et peu
coûteuse, permet de conserver les
caractéristiques génétiques des plants
mères sur lesquelles les boutures ont été
prélevées. Il s’agit donc d’un clonage.
Il existe plusieurs types de boutures
selon la partie de la plante utilisée. La
bouture sur bois tendre est prélevée sur
les rameaux de l’année encore verts, avant
qu’ils ne commencent à durcir ; la bouture
semi-aoûtée, sur des pousses de l’année
dont la base est dure (aoûtée) et la pointe
tendre encore en croissance ; la bouture
aoûtée, sur des rameaux dormants à la
fin de la saison de croissance ; la bouture
à bois sec, sur des rameaux dormants,
notamment chez les arbres et arbustes à
feuillage caduc dont tout le bois est dur. Il
est également possible de pratiquer des
boutures à partir de feuille ou de racine.
Le bouturage à l’étouffée consiste à
créer une atmosphère confinée, un effet de
serre, pour garder une humidité constante
et éviter le dessèchement des boutures
et du sol. Il est praticable à n’importe
quelle période de l’année. Une serre ou
un châssis conçu à cet effet peuvent être
utilisés pour favoriser l’enracinement des
boutures. Le châssis utilisé pour cette
recherche, aussi appelé propagateur
d’enracinement, a pour avantage d’être
plus à la portée des pépiniéristes privés
et des producteurs ruraux du Sahel, car
il peut être confectionné à partir de bois
et de matériaux faciles à obtenir soit : du
sable, du gravier, des cailloux et du film
plastique (ICRAF, 2012).
Une espèce qui réagit bien
Le succès de l’enracinement des
boutures, qui a été évalué à l’aide de
quatre paramètres, à savoir le pourcentage
de boutures enracinées, le nombre de
racines par bouture enracinée, le nombre
de racines secondaires sur la plus longue
racine et la longueur de la racine, a
varié considérablement entre les douze
espèces testées. En effet, les résultats
obtenus dans ces expérimentations ont
révélé que Pterocarpus santalinoides était
l’espèce la plus facile à bouturer à l’aide
du châssis, avec un taux d’enracinement
atteignant 90 %, suivie de Pterocarpus
erinaceus, de Pterocarpus lucens et
de Balanites aegyptiaca avec des taux
respectifs de 37 %, 31 % et 26 %.
Les boutures de toutes les autres
espèces ont eu moins de 25 % de
succès malgré l’utilisation des hormones
végétales. Celles de Afzelia africana
n’ont même pas produit de racine, mais
no 20 – Juin 2014 – Juin 2015
chez toutes les espèces qui en ont eu,
l’application de l’auxine a été avantageuse
pour la capacité d’enracinement,
notamment par l’accroissement du nombre
de racines primaires et secondaires par
bouture.
Dans le cas du Commiphora africana,
il est à signaler que des boutures de 15
cm de long et de 15 à 20 mm de diamètre
se sont enracinées avec succès sans
traitement hormonal. Cependant, ce
sont celles avec trois et quatre nœuds,
plantées profondément dans le substrat,
qui ont eu le plus fort taux d’enracinement.
Pour Pterocarpus erinaceus, l’émondage
a amélioré l’enracinement. Les boutures
collectées un mois après l’émondage ont
ainsi eu plus de succès avec en moyenne
50 % de taux d’enracinement.
Pour aller plus loin
Les résultats de ces expérimentations
indiquent clairement que les arbres
fourragers matures de Balanites
aegyptiaca, Commiphora africana,
Pterocarpus erinaceus, Pterocarpus
lucens et Pterocarpus santalinoides se
prêtent à la multiplication végétative,
laquelle constitue une alternative valable à
la reproduction sexuée pour ces espèces.
La simplicité du bouturage à l’aide de
propagateurs d’enracinement en bois,
une technique simple et peu coûteuse,
pourrait en favoriser la diffusion au sein
des communautés rurales du Sahel et
assurer la production de plusieurs milliers
de plants en quelques mois.
La poursuite des travaux de recherche
sur plusieurs aspects de cette technique
demeure cependant nécessaire pour
améliorer la réussite du bouturage de
ces espèces ligneuses fourragères,
notamment en ce qui concerne la
meilleure saison pour la collecte des
boutures, la longueur la plus appropriée,
la concentration la plus efficace d’auxine
ou le temps d’enracinement optimal.
Il faudrait donc aller plus loin, ne pas
s’arrêter en si bon chemin, conscients qu’il
s’agit d’arbres dont la présence au Sahel
doit être maintenue pour que l’élevage
y ait non seulement un présent, mais
également un avenir.
Références
Bayala J, Ky-Dembele C, Kalinganire A, Olivier
A, Nantoumé H (2014). A review of pasture
and fodder production and productivity for small
ruminants in the Sahel. ICRAF Occasional
Paper No. 21. Nairobi: World Agroforestry
Centre. 84 p. (Version française en préparation).
FAO (1992). Legume trees and other fodder
trees as protein sources for livestock.
Proceedings of the FAO Expert Consultation
held at the Malaysian Agricultural Research
and Development Institute (MARDI) in Kuala
Lumpur, Malaysia, 14–18 October 1991. Edited
by Speedy A. and Pugliese P.L. FAO, Rome, Italy
Franzel S, Carsan S, Lukuyu B, Sinja J, Wambugu
C (2014). Fodder trees for improving livestock
productivity and smallholder livelihoods in Africa.
Curr Opin Environ Sustain 6:98–103. doi: http://
dx.doi.org/10.1016/j.cosust.2013.11.008
ICRAF (2012). Le propagateur d’enracinement.
Fiche technique. World Agroforestry Centre West and Central Africa. 4.
Nantoumé H, Kouriba A, Ouologuem B (2001).
Effets de la durée de conservation et du séchage
sur la teneur en azote des fourrages pauvres
traités à l’urée. Rev d’Elevage Médecine
Vétérinaire des Pays Trop. 54:43–46.
Nantoumé H, Sidibé S, Cissé S et al. (2014).
Tree fodders as potential feeds for sheep
husbandry in Mali. Poster presented to the World
Agroforestry Congress. New Delhi, India.
Le châssis utilisé pour les expérimentations a l’avantage de pouvoir être facilement utilisé
par des pépiniéristes privés et des petits producteurs (Photo : Catherine Ky-Dembele)
5
ÉGALITÉ -
Santé des mères, des nouveau-nés et des enfants
Priorité du Canada et contribution
potentielle de l’agroforesterie
Andréanne Lavoie*
A
LORS que l’année 2015
tend vers sa fin, et avec elle
l’échéance pour la réalisation
des objectifs du Millénaire pour
le développement (OMD),
l’Organisation des Nations
Unies (ONU) a entrepris des consultations
afin que se poursuivent l’engagement
de la communauté internationale et le
renforcement des partenariats entre les
gouvernements et la société civile pour
bâtir un monde sans laissés-pour-compte.
Les huit OMD constituaient un plan
reconnu et approuvé par tous les pays
qui permettait de concentrer les efforts
de tout un chacun pour répondre aux
besoins des plus démunis. Deux objectifs
s’intéressaient plus particulièrement au
vaste domaine de la santé des mères,
des nouveau-nés et des enfants (SMNE) :
« réduire la mortalité infantile » (objectif
4) et « améliorer la santé maternelle »
(objectif 5).
Sauvons chaque femme,
chaque enfant
Dans son programme d’aide publique
au développement (APD), le Canada s’est
tout particulièrement engagé ces dernières
années en faveur de l’amélioration de la
SMNE dans les pays en développement.
Un appel à propositions a d’ailleurs été
lancé récemment pour encourager la
collaboration entre les universitaires, les
professionnels, les praticiens du domaine
de la santé et le secteur privé canadien
pour travailler à l’atteinte de ces objectifs.
Cet appel, intitulé Partenariats pour
le renforcement de la santé des mères,
des nouveau-nés et des enfants, visait à
développer des projets sur le renforcement
des systèmes de santé, la réduction du
fardeau des maladies, l’amélioration
de la nutrition et l’amélioration de
la transparence et de la qualité des
statistiques et des données publiques.
Une enveloppe de 370 millions de dollars
y était attribuée, mais c’est près de 3,5
milliards de dollars au total qui seront
consacrés à la santé des mères, des
nouveau-nés et des enfants d’ici 2020
selon ce que le gouvernement canadien
a annoncé.
6
Cet engagement du gouvernement
canadien pour la SMNE, alors que le
Canada ne s’était pas spécialement
distingué jusque-là dans ce domaine,
a commencé à prendre forme avec le
lancement de l’Initiative de Muskoka,
lors du sommet du G8 en 2010. Cette
initiative visait à favoriser la collaboration
des pays membres pour la réalisation
des objectifs 4 et 5 des OMD par un
investissement totalisant 5 milliards de
dollars. Ce positionnement a depuis été
réitéré à maintes reprises, notamment
lors de la conférence Sauvons chaque
femme, chaque enfant : un objectif à notre
portée, tenue en mai 2014, dans la ville
de Toronto, capitale de la province de
l’Ontario au Canada.
La SMNE est ainsi devenue la priorité
absolue du gouvernement canadien en
matière d’APD dans un contexte où le
budget total accordé au développement
international se voyait pour sa part
diminué, ce qui éloigne encore davantage
le Canada de la cible établie à l’ONU, il y a
plus de quarante ans, d’un ratio APD/RNB
(revenu national brut) de 0,7 %.
Importance et pertinence
de la SMNE
Bien que beaucoup de travail ait été
effectué sur les objectifs 4 et 5 et que le
taux de mortalité maternelle ait diminué
de 45 % entre 1990 et 2013, l’Afrique
subsaharienne ne pourra atteindre les
cibles identifiées par les OMD d’ici la fin de
2015. Chaque jour, 750 femmes meurent
de complications liées à la grossesse
ou à l’accouchement dans cette région,
ce qui correspond à la moitié des décès
maternels à l’échelle mondiale.
En fait, les complications qui
surviennent pendant la grossesse et
l’accouchement sont la principale cause
de mortalité et d’infirmité des femmes
en âge de procréer dans le monde en
développement. De plus, pour chaque
décès, près d’une trentaine de femmes
subissent des blessures, des infections
ou des lésions durant la grossesse ou
l’accouchement. Cela signifie que la santé
d’au moins 15 millions de femmes se
trouve ainsi compromise chaque année
dans les pays en développement.
Il faut par ailleurs savoir que la santé
des nouveau-nés demeure intimement
liée à celle des mères. C’est du moins
ce que révèlent de nouvelles recherches
qui suggèrent qu’un bon environnement
néonatal est une garantie de santé future
pour les enfants. Malheureusement,
l’Afrique subsaharienne détient aussi les
taux de mortalité infantile les plus élevés.
En 2012, ce sont 6,6 millions d’enfants
qui y sont morts avant leur cinquième
anniversaire de naissance. Pourtant,
plusieurs de ces décès auraient pu être
évités par des soins de santé améliorés,
accessibles et abordables.
Il importe aussi de préciser qu’une
partie des enfants qui arrivent à traverser
les cinq premières années de leur vie
subissent tout de même les effets d’une
insuffisance pondérale importante. En
effet, près de 30 % des enfants sont
affectés par un retard de croissance qui
est aussi difficile à rattraper que lourd de
conséquences pour leur développement
ultérieur. L’insuffisance pondérale subie
par ces enfants sera l’un des déterminants
les plus importants de leur santé adulte. Il
est donc primordial d’assurer la santé des
nouveau-nés et des enfants pour garantir
celle des adultes.
Un 747 qui s’écrase
chaque heure
Différentes initiatives, telles que la
gratuité des césariennes, l’implantation
de centres de santé villageois, la diffusion
de campagnes de vaccination ou encore
la révision des types de soins offerts
peuvent avoir des effets plus que positifs
sur la SMNE et diminuer les statistiques
effarantes mentionnées précédemment.
Pour les imager, M. Mamadou Koné,
directeur du programme de santé de la
fondation Aga Khan au Mali, a indiqué
que le taux de mortalité infantile en Afrique
de l’Ouest équivaut à l’écrasement d’un
Boeing 747 à chaque heure.
Cette comparaison, présentée lors
d’une conférence organisée conjointement
par la fondation Aga Khan Canada,
le Centre de recherches pour le
no 20 – Juin 2014 – Juin 2015
développement international (CRDI) et
la Faculté de médecine de l’Université
La v a l, n e c o n s ti tu e que l’un des
nombreux constats alarmants exposés
par les conférenciers. Ces derniers ont
notamment discuté de la difficulté posée
par les mariages d’individus encore
identifiés comme des enfants. En Afrique
subsaharienne, 70 % des filles se marient
entre 14 et 16 ans. Ainsi, au moment de
leur première grossesse, plusieurs d’entre
elles sortent à peine de l’enfance. On se
retrouve ainsi à perpétuer un cycle où ce
sont des enfants qui mettent au monde
d’autres enfants.
Les conférenciers ont aussi souligné
le grand défi que constitue l’accessibilité
aux soins de santé. Ils ont discuté de cas
réels où les femmes de communautés
villageoises, lorsque mises devant la
possibilité de bénéficier d’un centre de
santé villageois, avaient décidé de se
réunir et d’amasser les fonds nécessaires
à sa construction et mise en place, alors
que les hommes de leurs communautés
n’avaient pas jugé utile de supporter
l’implantation d’un tel projet. Ainsi, bien
que la diminution du coût de ces services
soit souhaitable, il est possible que le
développement d’autres sources de
revenus pour les femmes soit aussi l’une
des options à privilégier pour soutenir
la SMNE. L’agroforesterie pourrait-elle
être mise à contribution dans une telle
perspective ?
alimentaire des ménages ruraux au Sahel
pourrait être transformé.
En effet, ce sont les femmes qui
sont habituellement responsables de
l’apport de légumes et de condiments
aux plats du ménage, alors que l’homme
fournit bien souvent les céréales et la
viande. Ainsi, la contribution des femmes
pourrait être améliorée ou accrue par
une pratique de l’agroforesterie qui
favoriserait l’introduction de nouveaux
aliments ou permettrait l’obtention d’une
plus grande quantité et qualité d’aliments
liés à la diversification et à l’intensification
des activités agricoles, forestières et
pastorales.
Par ailleurs, certains produits, et
notamment les produits forestiers non
ligneux comme les noix, les fruits ou les
feuilles qui sont utilisés dans l’alimentation
ou la pharmacopée, permettraient eux
aussi de répondre à certains besoins des
ménages, de réduire les coûts de leur
alimentation, de développer de nouveaux
créneaux sur les marchés ou même de
diminuer les coûts de leurs soins de santé.
Si les femmes se mettaient à pratiquer de
nouvelles activités, il est probable que les
bénéfices tirés de la commercialisation
des produits obtenus contribueraient aux
revenus du ménage et participeraient
ainsi à sécuriser le budget consacré à
l’alimentation.
Des recherches ont en effet montré que
lorsqu’une activité génératrice de revenus
ne permettait pas d’augmenter directement
la sécurité alimentaire, les nouveaux
revenus permettaient quand même
d’empêcher que les sommes normalement
consacrées à l’alimentation soient dirigées
vers d’autres dépenses en cas de besoins
urgents (problèmes de santé, décès, etc.).
La diffusion de nouvelles techniques et
pratiques agroforestières pourrait donc
sécuriser les revenus consacrés au budget
alimentaire et, ce faisant, accroître la
sécurité alimentaire des familles au Sahel.
Une vision holistique des pratiques
agricoles, forestières et pastorales,
et de leurs impacts sur la santé des
populations, est nécessaire pour l’atteinte
des objectifs 4 et 5 des OMD. Il ne reste
plus qu’à espérer que les Objectifs de
développement durable (ODD), nouvelle
mouture des OMD discutée à l’assemblée
de l’ONU, intègrent cette perspective et
parviennent à relever le défi pour la santé
des mères, des nouveau-nés et des
enfants. ______________
*Andréanne Lavoie est titulaire d’un diplôme de
2e cycle en agroforesterie. Elle est chargée de
projets à la Chaire en développement international
de l’Université Laval et adjointe à la rédaction de
Sahel Agroforesterie.
Quelle contribution pour
l’agroforesterie ?
Bien que l’agroforesterie et la SMNE
semblent à première vue éloignées,
elles partagent des objectifs similaires,
quant à l’amélioration de la nutrition ou
la croissance des revenus des ménages
entre autres. L’une et l’autre constituent
par ailleurs des domaines de recherche
interdisciplinaire qui se doivent d’intégrer
des connaissances, des pratiques et des
expertises diverses pour apporter des
solutions à des problèmes complexes.
Les pratiques agroforestières, parce
qu’elles reposent sur une intégration accrue
des arbres et arbustes dans les activités
agricoles incluant l’élevage, peuvent
améliorer la nutrition des populations, dont
celle des mères, des nouveau-nés et des
enfants. Que ce soit par un apport accru
en viande, légumes, fruits ou céréales, ces
ajouts à la diète quotidienne pourraient
avoir des répercussions bénéfiques sur
la sécurité alimentaire des ménages en
Afrique subsaharienne. En accordant
une plus grande importance au rôle de
la femme dans ces activités, le régime
no 20 – Juin 2014 – Juin 2015
La santé des nouveau-nés demeure intimement liée à celle des mères et des recherches
récentes suggèrent qu’un bon environnement néonatal est une garantie de santé future
pour les enfants (Photo : Jean Bonneville)
7
8
no 20 – Juin 2014 – Juin 2015
Suite de la page 3
les graines qui sont concernées et, dans
une moindre mesure, le nététou.
Ces graines sont vendues aux
commerçants ambulants à des prix qui
varient entre 7 500 et 10 000 FCFA
(1 $CAD représente environ 500 FCFA)
pour le contenu d’une bassine de 30 kg,
ce qui représente un montant de 250
à 350 FCFA le kilogramme. Quant au
nététou, une quantité équivalente à une
poignée de main est vendue localement à
700 FCFA. Selon les forestiers rencontrés,
ces prix de vente sont de loin plus
intéressants que ceux de l’arachide, la
principale culture de rente de la région,
dont le prix de vente varie entre 125 et
150 FCFA le kilogramme.
Une contribution non
négligeable
Le fruit du Parkia biglobosa permet non
seulement aux paysans de combler leurs
déficits vivriers en période de mauvaises
récoltes et de se procurer un revenu
monétaire additionnel, il leur permet
également de se soigner. Même la coque
du fruit est valorisée par les paysans qui
s’en servent pour la récupération de leurs
terres salées et l’entretien de leur habitat,
ainsi que pour la fabrication de savon
traditionnel qui constitue une autre source
potentielle de revenus.
L’analyse de la production annuelle
des fruits du Parkia biglobosa contrôlés
en Basse Casamance permet d’affirmer
que leur cueillette a une incidence non
négligeable sur l’économie locale. Les
prix de vente locaux pour les gousses, les
graines et leur principal dérivé, le nététou,
indiquent également que les fruits du néré
peuvent apporter un revenu significatif. On
peut ainsi considérer que la cueillette des
produits du Parkia biglobosa fait partie
des avenues pour réduire les risques
de pauvreté parmi les ménages de la
communauté rurale de Mangagoulack.
Références
Aubreville, A. 1950. Flore forestière soudanoguinéenne. A.O.F.-Cameroun-A.E.F. Société
d’éditions géographiques, maritimes et
coloniales. Paris. 523 p.
Anonyme. 2006. Document de Stratégie pour
la Croissance et la Réduction de la Pauvreté
(DSRP2). Primature du Sénégal. Dakar, Sénégal.
104p.
______________
*Mamadou Goudiaby est ingénieur forestier. Il
travaille actuellement à la Direction des eaux,
forêts, chasses et conservation des sols du
Sénégal. Il a conduit cette recherche dans le cadre
de ses études de 2e cycle en agroforesterie qu’il a
effectuées à l’Université Laval sous la direction de
Alain Olivier et la co-direction de Nancy Gélinas.
Suite de la page 5
Sanon HO, Kaboré-Zoungrana C, Ledin I.
(2008) Growth and carcass characteristics
of male Sahelian goats fed leaves or pods of
Pterocarpus lucens or Acacia senegal. Livest.
Sci. 2008; 117(2-3):192-202. doi:10.1016/j.
livsci.2007.12.011.
Tarawali G, Hiernaux P (2002). Improving livestock
systems in the dry savannas of West and Central
Africa. Crop. Syst. dry savannas West Cent.
Africa. IITA, Ibadan, Nigeria, pp 22–27.
Remerciements
Des remerciements spéciaux vont à Modibo
Doumbia, Salia Dagnon, Ségou Keïta, Aminata
Samaké, Daga Dembélé, Parfait Koné, Drissa
Dagnon, et Moussa Doumbia pour l’assistance
sur le terrain et en pépinière, à Assamu Diallo,
Seydou Diawara et Moulaye Haidara pour avoir
conduit l’équipe sur le terrain.
______________
*Catherine Ky-Dembele, Fatoumata Tata Traoré,
Bréhima Koné et Jules Bayala font partie de
l’équipe de recherche du programme Afrique de
l’Ouest et du Centre du World Agroforestry Centre
qui est basée au Sahel et dont Antoine Kalinganiré
assure la coordination. Jean Bonneville est
coordonnateur du Groupe interdisciplinaire de
recherche en agroforesterie (GIRAF) et rédacteur
en chef de Sahel Agroforesterie. Alain Olivier est
professeur titulaire à l’Université Laval où il agit
également à titre de directeur du GIRAF et titulaire
de la Chaire en développement international.
Sahel Agroforesterie est un périodique qui a vu le jour en 2001 dans le cadre d’un projet conjoint de l’Université Laval et du World Agroforestry Centre
(ICRAF). Il est publié par le Groupe interdisciplinaire de recherche en agroforesterie (GIRAF) avec l’appui financier du projet « Accroître la sécurité
alimentaire en associant étroitement élevage, arbres et cultures par la pratique de l’agroforesterie au Mali » (ASAPAM) qui est mis en œuvre grâce à
une subvention du Centre de recherches pour le développement international (CRDI), établi à Ottawa, au Canada (www.crdi.ca), et à l’aide financière
du gouvernement canadien par l’entremise d’Affaires étrangères, Commerce et Développement Canada (MAECD) (www.international.gc.ca).
Éditeur : Directeur : Rédacteur en chef : Adjointe à la rédaction : Mise en page : Impression : Sahel Node
BP E5118, Bamako
Mali
Tél : (+223) 2023 5000
(+223) 2022 3375
Fax : (+223) 2022 8683
[email protected]
www.worldagroforestry.org
Groupe interdisciplinaire de recherche en agroforesterie
Alain Olivier / Université Laval
Jean Bonneville / Université Laval
Andréanne Lavoie / Université Laval
Aïssata Sylla / PAO Bougou, Bamako, Mali
Imprim Services, Bamako, Mali
2425, rue de l’Agriculture
Québec (QC)
Canada
G1V 0A6
Tél : (+1) 418 656 2131 poste 3601
Fax : (+1) 418 656 7856
[email protected]
www.plg.ulaval.ca/giraf
Sahel Agroforesterie se veut une tribune et un lieu d’échange pour qui s’intéresse aux diverses contributions que l’agroforesterie peut
apporter au mieux-être des populations sahéliennes. Nos pages vous sont ouvertes. Si vous avez des expériences, des idées ou des
résultats à partager, prière de faire parvenir vos textes au rédacteur en chef par courrier postal à l’adresse du GIRAF ou par courriel à
<[email protected]>.