Elle prêchait le christianisme, les talibans la tuent

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Elle prêchait le christianisme, les talibans la tuent
Le Journal de Montréal, mardi 21 octobre 2008
AFGHANISTAN
Elle prêchait le christianisme, les talibans la tuent
KABOUL | (AFP) Les talibans ont revendiqué l'assassinat hier à Kaboul d'une Britannico-Sud-Africaine
employée par une association spécialisée dans l'aide aux handicapés, accusée de «prêcher le christianisme»,
alors que les attaques se multiplient contre les humanitaires en Afghanistan.
Gayle Williams, 34 ans, employée d'une organisation non-gouvernementale britannique, Serve Afghanistan, a
été abattue hier matin par deux hommes armés, qui circulaient à moto dans l'ouest de Kaboul.
Un porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, a revendiqué cet assassinat, dans une conversation
téléphonique.
«Nous avons assassiné cette femme étrangère à Kaboul, nous en assumons la responsabilité. Nous l'avons
tuée car elle travaillait pour une organisation qui prêchait le christianisme en Afghanistan», a-t-il déclaré.
Cette accusation a été rejetée par Mike Lyth, directeur de Serve Afghanistan.
«Nous sommes une organisation chrétienne, nous ne nous en cachons pas, mais nous sommes opposés à tout
prosélytisme», a-t-il déclaré.
«Gayle Williams était en Afghanistan depuis deux ans et demi. Elle aidait les infirmes. Elle travaillait à Kandahar,
mais nous l'avions fait venir à Kaboul il y a six mois car la situation devenait dangereuse là-bas», a précisé Mike
Lyth.
Le Journal de Montréal, mardi 21 octobre 2008
«CHIFFONNIÈRE» DU CAIRE
Décès de Sœur Emmanuelle
 Elle a consacré sa vie aux plus pauvres
PARIS | (AFP) Sœur Emmanuelle, religieuse francobelge qui avait gagné le respect et la popularité en
consacrant sa vie aux plus pauvres, est morte hier à
l'aube de ses 100 ans, suscitant un hommage unanime
en France et dans le monde catholique.
Sœur Emmanuelle, de son vrai nom Madeleine Cinquin,
s'est éteinte «dans son sommeil» au cours de la nuit de
dimanche à lundi dans sa maison de retraite de Callian,
dans le sud de la France, a annoncé une responsable de
l'association AsmaeAssociation, Sœur Emmanuelle.
«Fatiguée», mais ne souffrant d'« aucune maladie
particulière» selon la même source, la religieuse francobelge allait célébrer son centième anniversaire le 16
novembre.
Elle sera inhumée demain au cimetière de Callian, après
une cérémonie «très simple» à la chapelle de la maison de
retraite, a indiqué le maire de cette commune, François
Cavalier. Un hommage lui sera également rendu, le même
jour, au cours d'une messe de requiem célébrée en la
cathédrale Notre-Dame de Paris.
PHOTO D'ARCHIVES
Sœur Emmanuelle à son arrivée à Paris en avril 1987
pour un entretien avec le premier ministre Jacques
Chirac.
Franc-parler
Sœur Emmanuelle, qui avait partagé pendant plus de 20 ans la vie des chiffonniers du Caire, a mené une lutte
acharnée contre la pauvreté et l'exclusion avec un franc-parler et une vitalité qui lui ont valu une popularité
durable en France.
Pour le Vatican, elle était une «grande figure de la charité chrétienne». En France, la classe politique et les
représentants des principales religions ont salué une «humaniste hors du commun» et une «femme
d'exception».
«Elle était notre sœur à tous.
Elle était une femme de foi aux convictions élevées, mais aussi une femme d'action», a déclaré le président
Nicolas Sarkozy.
Née le 16 novembre 1908 à Bruxelles dans un foyer aisé franco-belge, elle avait renoncé à l'âge de 23 ans à
une vie confortable et prononcé ses vœux de religieuse dans la congrégation Notre-Dame de Sion.