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MEMOIRE DE LA DEPORTATION A.F.M.D du Rhône Sommaire p1 : Editorial Poésie de R A Dean P 2 à 5 : Compte rendu Assemblée générale de la délégation du Rhône en 2012 p 6 à 7 : Marcel Roche Raymond Aubrac Robert André Dean P 8 Visite au Mémorial de Montluc A lire à écouter à visionner Bonne année Dédiée à chacune de vous Bonne année Je te souhaite une bonne année Cette année sera récompensée Bien au-delà de notre pensée Je te souhaite une bonne année Mais cette seule chose donnée Vaut davantage qu’une pensée, C’est toute la vie récompensée. Je te souhaite une bonne année Que ta douleur me soit pardonnée. Je te souhaite une bonne année Regarde la foule est entraînée Et notre liberté retirée Des milliers de voix l’ont assurée Je te souhaite une bonne année Loin de ses mirages entraînée La brute est assurée Que du monde elle sera retirée Je te souhaite une bonne année Que ta chanson dans l’air soit traînée Je te souhaite une bonne année Aujourd’hui notre Foi condamnée Reste invisible à chaque saignée Nous savons que la lutte est gagnée R A Dean + 5/10/42 Dean (Robert-André), a écrit ce poème en 1941 dans une prison à l’intention des femmes, emprisonnées comme lui et qu il ne voyait pas (Biographie page 8) Bulletin n° 6 janvier 2013 Editorial Comme chaque année l’A.G. de notre délégation du Rhône est toujours un moment important pour faire le bilan de notre activité, réfléchir sur notre futur et surtout rencontrer les adhérents qui n’ont pas toujours la possibilité de nous accompagner tout au long de l’année. Nous devons rendre compte à ceux qui nous soutiennent par leurs adhésions et cotisations Bien que la lecture soit rébarbative, vous trouverez donc le rapport moral, d’activité et le bilan financier. Cette année nous avons perdu sept adhérents sur notre délégation du Rhône et gagné seulement deux . Il est indispensable pour que notre action perdure d’étoffer notre équipe .Incitez vos enfants et petits enfants à nous rejoindre. Déportation : le sujet est on ne peut plus difficile à aborder. Ce n’est pas seulement le fait historique à transmettre, mais les motivations et les valeurs que nos parents ont voulu défendre et qui fait ce que nous sommes aujourd’hui. Il nous est apparu que la meilleure façon de transmettre, est d’emmener sur place en Allemagne des collégiens et d’organiser des voyages de la mémoire. Les récents évènements de Lyon, et les débordements de plus en plus fréquents de mouvements néo nazis nous incitent à rappeler le passé. N’oublions pas que de telles idées ont envoyé nos parents ou grands parents au bagne et en prison et à la mort bon nombre de leurs camarades. « Quand les témoins disparaissent, le peuple oublie, faisons qu il n’en soit pas ainsi. » Restons vigilants P Guimet 1 COMPTE-RENDU de l’assemblée GENERALE du 10 mars 2012 Rapport moral d’André MIEN Voici quelques semaines l’AFMD du Rhône sous la signature de son président s’adressait au préfet du département et de la région en même temps qu’au maire de Lyon pour demander quelles allaient être les mesures qu’ils comptaient prendre au sujet de et contre la réception dans une partie du pavillon du restaurant du Parc de la Tête d’Or d’un groupe dont l’objet de la réunion était un hommage de fidélité au « maréchal » Pétain. Le préfet a répondu très vite. Il est vrai qu’il était particulièrement concerné puisque notre courrier mettait l’accent sur le fait que Pétain était l’homme qui avait abattu la République. Il nous a fait savoir que son pouvoir s’arrêtait à l’entrée d’un local où se déroulait une réunion privée à l’intérieur, qu’il était désolé de ne pouvoir faire mieux, c'est-à-dire rien. Quant à la municipalité, le retour a été différé et, finalement il nous a été conseillé, en tant que client éventuel du pavillon, de mettre en garde le patron dans l’acceptation des groupes demandant à être reçus. Le préfet ni la mairie de Lyon ne sont ici en cause. Nous nous doutions qu’ils ne pourraient intervenir, affaire de légalité qu’il n’était pas question pour eux de la violer. Pourtant nous ne pouvions ne pas réagir comme l’ont fait à l’identique d’autres formations partageant les mêmes valeurs que nous. Ce type d’événement n’a pas trop ému la presse. Il laisse pourtant rêveur, l’impuissance des pouvoirs publics pose un problème en relation avec la liberté d’opinion et de réunion. Mais ce n’est pas cela qui m’a retenu le plus,ce contre quoi je suis venu buter c’est sur le fait que des gens aujourd’hui puissent honorer, fêter Pétain, se recommander de lui, le donner comme modèle. Pétain le statut des juifs avec son apport très personnel aggravent le projet, comme on le sait maintenant, Pétain le père de la milice chargé de traquer les résistants et de prêter main forte à la gestapo et qui pousse l’abjection jusqu’à lâcher Darnand, le chef de cette milice, lorsque les choses tourneront mal, Pétain que sa haine de la République poussera à fermer les écoles normales d’instituteurs dès sa prise de pouvoir parce que, selon lui, les instituteurs poussés par des partis politiques contraires aux intérêts de la patrie sont les pourvoyeurs du défaitisme, Pétain..oui c’est cet homme- là qui est constitué en héros. A vrai dire si j’ai buté là-dessus, ce n’est pas à cause du mystère qu’il y aurait là, c’est la raison de l’énormité de la chose. Les néopétainistes, néofascistes sont au fond transparent : négation de la dignité humaine universelle, inégalité fondamentale selon le peuple auquel on appartient et de la justification de la violence. En fait, c’est là-dessus que je butais : comment un être humain peut-il être inhumain sans se renier lui même ! Ce torrent avait traversé ma tête quand un océan s’y engouffra : ma fille qui est juriste me donna le coffret ou sont ramassés en 6 DVD les moments les plus significatifs du procès Barbie. Un total de 21 heures que ma fille me conseilla de regarder par larges plages, ce que je fis. Je connaissais, comme vous, les atrocités commises par Barbie, l’école de santé Militaire, Montluc, Izieu….j’avais lu et j’avais été guidé à Izieu et plus tard à Montluc par un des acteurs du procès Barbie que vous connaissez aussi Maître Ugo Iannucci . Le procès fut pourtant un révélateur, pas tant des faits que de l’esprit dans lequel ils ont été commis. Et c’est cela qui m’intéresse et c’est cela mon butoir dont, pourtant il faut bien faire quelque chose. Barbie ne répond à aucune question en dehors de ce qui concerne son identité et son curriculum vitae ? D’ailleurs la plus grande partie du temps, il refuse de comparaître à l’audience. Au terme du procès il se contente de dire que « c’était la guerre et que la guerre est terminée depuis 40 ans ». Au moment des questions sur le curriculum ; le président demande à l’accusé Barbie s’il a quelque chose à reprocher à ses supérieurs nazis. Oui, dit Barbie, pas aux grands chefs mais aux intermédiaires. Et c’est quoi demande le Président : d’avoir parfois été flottants dans leurs convictions nazies, bref de n’avoir pas été suffisamment nazi. A aucun moment, Barbie n’exprimera de regret, de repentir, de remords ? Il a torturé, envoyé à la mort des centaines de personnes et parmi celles-ci de tout petits enfants et il n’a aucun regret. Il a les mains propres. Pas d’émotion. Rien. J’exprimais à ma fille mon étonnement qu’à aucun moment on ne vit sourdre quelque chose qui ne fut pas de l’impassibilité ou de l’indifférence, à défaut d’une émotion, le signe d’un questionnement au moins. Alors ma fille m’a expliqué que j’avais mal dirigé mon attention ou plus franchement que je n’avais rien compris. Voici quelle serait la clé et je crois qu’en effet elle ouvre au moins une porte à défaut de toutes. Cette clé n’est pas éthique ou morale, elle est ontologique. L’ontologie, dans le jargon, c’est la partie de la philosophie qui s’occupe de la question de l’être. Qu’est-ce qu’être ? L’ontologie recoupe plus ou moins 2 ce qu’on appelle métaphysique. Concrètement, s’agissant de Barbie et des nazis, la totalité de leur être a été absorbé et défini par ce qui leur apparaissait l’idéal de leur vie, l’idéal nazi. Ils sont entièrement nazis, nazis jusqu’à la moelle de l’os et rien d’autre. Sur quoi pourrait mordre le regret ou le remord ? Sur rien. Il n’y a pas de prise. Si le regret ou le remord commençaient à les investir, alors ils ne seraient plus nazis, ils ne seraient plus rien. Sauf cas exceptionnel le chemin du regret leur est fermé. Il en est évidemment différemment des nazillons dont il a d’abord été question, le conditionnement a été différent mais leur être est semblablement soumis à la même conviction de supériorité d’une part de l’humanité sur tous les autres, d’où découle par la pesanteur de la nature, la violence. Que tirer pour nous de ce constat ? Qu’il n’y a pas de guérison à attendre de ceux qui sont contaminés par le mal nazi ou fasciste, mal qui est une expression majeure du mal lui-même. Que faire ? Etre présent, témoigner, si faible que soit notre voix. Pour la mémoire et pour l’honneur de ceux qui ont été victimes de cette barbarie, les déportés au premier rang. Et puis avertir, informer, mettre en garde la jeunesse dont la conscience est en formation, ce que font si bien et si utilement nos amis anciens déportés. « Plus jamais ça » n’est pas un cri qui scelle un moment de l’histoire, c’est une obligation, une «ardente obligation » pour le présent et pour l’avenir. Merci André Discussion suivant le rapport moral Jean de Filippis attire l’attention sur Mr Le Pen qui a rencontré en Autriche le parti néo-nazi, il faut être vigilant et sur nos gardes. Jean Sintès est du même avis, il pense que le père et la fille se répartissent les tâches au sein du front National, il faut mettre en valeur le texte d’André et le diffuser largement. Jean Curial demande à André l’autorisation de se servir de son texte lors de manifestations accord d’André qui précise que son rapport nous appartient. Lisette souhaite que l’on donne le texte d’André aux enseignants. Elle nous signale également que nous avons la possibilité de nous faire aider par un avocat, tout acquis à notre cause, pour faire des actions dans le but de faire fermer les lieux de rendez-vous des néo-nazis ainsi que les sites (cet avocat est féru d’Internet), il serait bien de monter un comité de soutien. Jean Sintès : il faut étudier le projet du F.N. pour les attaquer sur leurs travers et plans cachés. Il nous parle également de Hans Coppi qui n’a pas répondu présent à notre invitation car il est engagé dans beaucoup d’actions en Allemagne contre les néo-nazis. Rapport moral adopté à l’unanimité. Rapport d’activité année 2011 L’année 2011 a été moins riche en activités que l’année 2010 car nous n’avions pas de voyage en Allemagne à organiser. Il n’en demeure pas moins que nous avons été assez actifs, et plutôt que de vous lister toutes nos actions ce qui serait fastidieux j’ai préféré vous donner un bilan chiffré qui montre l’impact de nos actions sur le public. L’AFMD du Rhône a été présente à diverses commémorations : Journée des Déportés, commémoration de la libération du camp d’Auschwitz, cérémonies de la libération, cérémonie du 11 novembre. Inauguration de plaques. Nous avons organisé : 2 conférences, 2 expositions, 2 projections de films, 17 débats, 15 interventions en milieu scolaire qui ont concerné 25 classes de 3ème, 30 classes de CM2. Les débats ont eut une durée totale d’environ 21h plus de 400 questions ont été posées, 12 jours d’expositions. 2193 personnes ont été concernées directement ou indirectement par nos actions dont 1740 scolaires de même qu’une trentaine de parents d’élèves. Je vais quand même vous citer quelques grands moments : Le 18 janvier au Zola projection du film « Les réquisitions de Marseille » avec l’intervention de Roger Gay du centre régional d’histoire sociale de la CGT qui nous a parlé des réquisitions à Lyon car Raymond Aubrac, malade n’a pu venir. 1 semaine d’exposition au Briscope à Brignais en mars. La projection du film « Au plus profond de la nuit » le 11 avril au Comoedia où nous avons refusé du monde. 3 Le 18 janvier au Zola projection du film « Les réquisitions de Marseille » avec l’intervention de Roger Gay du centre régional d’histoire sociale de la CGT qui nous a parlé des réquisitions à Lyon car Raymond Aubrac, malade n’a pu venir. Une semaine d’exposition au Briscope à Brignais en mars. La projection du film « Au plus profond de la nuit » le 11 avril au Comoedia où nous avons refusé du monde. Les chemins de la mémoire en mai à Villeurbanne avec 350 élèves. Le parcours de la Résistance en mai à Virieu 190 élèves concernés avec l’intervention de Maurice Luya et Marcel Roche. Projection du film « La mosquée de Paris une résistance oubliée » à Vénissieux Bien sûr nos Résistants Déportés continuent d’intervenir dans les établissements scolaires à Montluc ou lors de conférences et je voudrai remercier : Marcel Roche, Maurice Luya Georges Babel, Louis Croppi nouvel adhérent et qui font toujours preuve d’une grande disponibilité pour témoigner. Journée de la Déportation La journée de la Déportation coïncidait l’an passé avec le jour de Pâques. Il n’était pas question pour nous que la journée de la Déportation soit escamotée, il fallait se rendre aux manifestations de commémorations et empêcher que les communes aient la tentation d’annuler la commémoration. Nous avons écrit au Cardinal Barbarin pour que l’on rappelle dans les églises la libération des camps, ce que fut la déportation et que beaucoup de prêtres sont morts en déportations. Ce dernier nous a répondu qu’il devait rencontrer les prêtres du diocèse et qu’il leur en parlerait. Je ne suis pas certain que son message soit passé auprès des prêtres. Programme d’action 2012 Cette année nous emmenons des élèves de troisième du collège des Iris de Villeurbanne en voyage d’étude en Allemagne. Il sera un peu plus étoffé que celui de 2010. De ce fait nous menons plusieurs actions avec ce collège. Le 24 janvier présentation de notre montage vidéo « les marches de la mort » Le 2 février projection du film « Walter retour en résistance » en présence de Walter Bassan et du réalisateur Gilles Perret. Le 9 mars visite de la maison des enfants d’Izieu Le 27 mars projection du film « la mosquée de Paris une résistance oubliée » en présence du réalisateur Derri Berkani. Villeurbanne Collège Môrice Leroux Classe de 3ème Mr Gardelle prof. d’histoire 35 élèves le 26 janvier diffusion du film « L’insurrection de Villeurbanne » débat sur la Résistance avec deux acteurs de cette insurrection. 13 mars projection du film « Walter retour en résistance » en présence de Walter Bassan. Actions hors établissements scolaires 6 mars nous avons présenté aux Amphis à Vaulx-en-Velin le film d’Emilie Souillot et Christelle Thomassin « La force de Résister » qui retrace notre activité 2009-2010. Le film a été très apprécié vous pourrez en juger par vous-même cet après-midi. 27 mars a St-Fons projection de « La mosquée de Paris une résistance oubliée » en coopération avec la ligue des droit de l’homme, l’action cultuelle juive, la mosquée de St-Fons et des représentants catholiques de St-Fons 19-20 mai à Lagnieu expositions et conférences en coopération avec l’Association « JAMAIS », le musée du Cheminot. L’association dissidence 44 qui agit pour la mémoire de la Résistance locale montera un camp du maquis, l’association Overlord 74 présentera des véhicules de la 2ème guerre mondiale y compris allemands L’AFMD du Rhône avait avec d’autres associations manifestées pour la fermeture du local néo nazi et protester contre leurs exactions. Ce local a été fermé suite à nos actions. La DT reste vigilante et a encore écrit au préfet et au maire de Lyon pour protester contre la tenue d’une réunion de nostalgiques de Pétain au restaurant du parc de la tête d’or. 4 Maximilien Kolbe Nous avons découvert à l’église St Bonaventure la statue de St Maximilien Kolbe mort à Auschwitz en donnant sa vie pour sauver un père de trois enfants et qui a été canonisé par Jean-Paul II. Cette statue est à l’abandon, sans mention. L’AFMD du Rhône souhaiterait que cette statue soit mise en valeur car que l’on soit croyant ou non. Maximilien Kolbe victime de la barbarie nazie doit être honoré dignement. Nous avions pris contact avec le recteur de l’église qui visiblement souhaiterait s’en débarrasser. Nous avons alors envoyé un courrier à la commission d’art sacré, pour résoudre ce problème, pas de réponse, enfin nous avons écrit à Monseigneur Barbarin qui m’a répondu que notre doléance a été transmise au père Darodes président de la commission diocésaine d’art sacré qui a évoqué la question avec le père Gilbert Brun responsable diocésain « art, culture, et foi ». Une réponse doit nous être transmise. On l’attend. Rapport d’activité voté à l’unanimité Discussion Jean Sintès : Ce fut un travail intéressant, et enrichissant de par le fait de travailler avec d’autre structures, tous les acteurs furent enchantés et tout le monde a largement pris le projet à cœur, il faut continuer dans cette voie, félicitations entre autres à l’école Federico Garcia Lorca pour sa participation à la soirée du 31 janvier et merci aux parents (ils étaient très fiers) Jo Laurent : souhaite qu’à l’avenir l’organisation des manifestations soit plus précise. Jean de Filippis : nos actions touchent les personnes et font avancer, non seulement les enfants mais aussi les enseignants. Arlette : les parents et les enfants se sentent concernés. Rapport Financier de Patrick Guimet Je mets à disposition de l’assistance les relevés de banque, les factures acquittées et les écritures recettes dépenses et les relevés de banque. Toutes les espèces sont remises en banque et, toutes les factures sont réglées par chèque. Il n’y a pas de compte caisse. Le bilan financier : Recettes 4491,47 euros, Dépenses 3514,43 euros Soit un résultat positif de 977,04 Les recettes : 4491,47 euros Depuis 5 ans la ville de Lyon ne verse plus de subventions bien que les dossiers de demandes aient été déposés dans les temps impartis, heureusement, nous avons reçu : FNDIRP Lyon 9° :150 euros, ville de St Priest : 150 euros, ville de Villeurbanne : 1000 euros soutien de l’ANACR, et de plusieurs élus de Vaulx en Velin et Villeurbanne. J’espère n’avoir oublié personne, ni des dons conséquents de particuliers, qui n’apparaissent pas nominativement sur les remises du siège. Merci à tous et toutes celles qui nous ont soutenus. La vente des livres est un poste important : 1175 euros mais notre marge est faible, (10% sur les ventes) Si les cotisations augmentent 692 euros en 2010, 1037 euros en 2011, le nombre d’adhérents diminue. Au dernier envoi, 7 courriers en retour avec la mention DCD ou NPAI Les dépenses : 3514,43 euros Un poste important, la vidéo du voyage, 300 euros de petites fournitures et 400 euros d’honoraires pour le montage du film, soit 700 euros Si nous avons eu moins d’activités qu’en 2010, la plupart de nos manifestations se sont soldés par un résultat positif (soirée Comoedia) Soldes des comptes bancaires au 31/12/2011 : Compte courant : 4013,86 euros Compte sur livret : 18069,93 euros Nous pourrons donc continuer notre politique de voyages de la mémoire. Je souhaite trouver un remplaçant, car assure ce poste depuis 1997. Rapport voté à l’unanimité 5 Questions diverses Lisette : dans les projets il faudrait faire un travail sur la Résistance Française sans oublier la résistance locale. Roland : organiser les visites à la prison de Montluc Jean Sintès : voir comment organiser le suivi des projets Marie-Claude : il serait bon de remettre en route les commissions dans ce but Emilie : propose un festival de film sur la résistance et Déportation. A la fin de l’AG proposition de 3 commissions : Commission cinéma : responsable Emilie avec Jean Sintès et Marie-Claude Commission vigilance : responsable Lisette Commission voyage : responsable Roland NOS PEINES : Marcel Roche est décédé le 12 novembre 2012 Hommage à Marcel Roche. Vaulx-en-Velin 15 et 17 décembre 2012 Jamais Marcel Roche n’a eu la tentation de capter la lumière. C’est son authenticité, sa bonté, sa simplicité qui ont attiré l’attention sur lui. De cela témoignent avec une force évidente les deux rassemblements d’hommage qui ont eu lieu dans sa commune de Vaulx-en-Velin les 15 et 17 décembre. Etaient venus ses camarades du Parti communiste, de la C.G.T., de l’A.N.A.C.R. de l’U.F.A.C., de la F.N.D.I.R.P., de l’A.F.M.D. qui tous ont voulu dire ce qu’ils lui devaient en raison de ce qu’il était. Mais ce qui sans doute fut le plus significatif et le plus émouvant s’est trouvé dans les témoignages des enfants et des adolescents qu’il avait rencontré dans leurs classes et pour certains d’entre eux accompagnés et guidés en Allemagne. Le 17 décembre au cinéma « Les Amphis » à Vaulx-en-Velin, un film tourné par Emilie Souillot membre de l’AFMD du Rhône, permettait de mieux approcher encore comment Marcel qui ne se prenait ni pour un héros ni pour un orateur était capable de faire passer un message d’humanisme et de paix. Marcel disait en riant qu’il avait fait ses universités en prison. En prison il avait, pour fait de résistance, été enfermé d’août 1941 à février 1944. A Eysses pour ce dernier séjour, il avait participé à la révolte et à la tentative d’évasion qui allaient le conduire jusqu’au 30 avril 1945 au camp de Dachau. Entre ce qu’il était et ce qu’il disait, les jeunes voyaient bien qu’il n’y avait aucun écart. Peutêtre plus que toute autre chose, Marcel Roche leur avait fait sentir le prix de la solidarité. Grande leçon pour notre époque et pour n’importe quel temps. A .Mien Raymond Aubrac Curieuse impression d’être aussi proche de Raymond Aubrac… à égalité sur nos souvenirs à son domicile parisien, rue de la Glacière. Soixante-neuf ans après, je me suis retrouvé côte à côte avec le résistant que mon père avait contribué à libérer des griffes de Barbie. Nous étions sous l’oeil de la caméra de Pascal Convert, préparant la biographie de Raymond Aubrac pour les Éditions du Seuil. La chaleur de notre rencontre se ressent dans la production du blog de Mediapart « Maréchal, nous voilà ! ». Soixante ans après, j’étais aux côtés de l’homme très simple, à la pipe, qui, à la Libération, préfet de Marseille pour toute la Côte d’Azur, avait fait réquisitionner la propriété du maréchal Pétain, « L’Ermitage », à Villeneuve-Loubet, pour venir en aide aux familles de résistants. J’en étais, avec mes frères et ma soeur, et d’autres enfants de résistants lyonnais (les Toro, Bonnavent, Mollon, Tchug) ou de parisiens (comme Jacques et Pierre Sampaix, fils de Lucien, fusillé, responsable du journal l’Humanité). Les Aubrac avaient alors créé les centres scolaires et sanitaires de Provence, accueillant les enfants à qui il fallait redonner le goût d’une vie normale (ou presque) après la disparition des parents, victimes de Pétain et des nazis. Bizarrement, cet engagement social de Lucie et Raymond Aubrac est moins connu. Or, il a marqué ma famille par trois ou quatre années de bonheur sur la Côte d’Azur Il est difficile de se replacer à cette époque. Avec ses cinq enfants, ma mère avait perdu son mari (arrêté le 17 février 1944), fusillé sans procès le 19 février 1944 au Fort de la Duchère à Lyon par un 6 peloton d’exécution français sous les ordres de la cour martiale. Démunis, nous restions dans notre quartier avec tous les risques de représailles Les Aubrac, quant à eux, purent, du fait de leurs responsabilités, s’envoler clandestinement pour Londres. Cependant, ils n’oublièrent pas les familles de leurs camarades des Groupes francs, victimes de la répression Impossible -s’agissant de Raymond Aubrac-, de ne pas évoquer sa libération audacieuse par les Groupes francs (boulevard des Hirondelles -aujourd’hui, boulevard des Tchécoslovaques). Au niveau du lycée des Tchécoslovaques, le fourgon des détenus se dirigeant de l’École de Santé au Fort Montluc fut attaqué ouvertement. Parmi les auteurs de cet exploit, mon père fut blessé pour libérer plusieurs résistants, dont Aubrac. Ce fait d’armes, réussi avec la complicité de Lucie Aubrac, a beaucoup compté dans la profonde amitié et reconnaissance dont Raymond Aubrac a toujours témoigné vis à vis de ses camarades de « l’Armée secrète ». Secrète, oui ! Sait-on que les silencieux adaptés aux mitraillettes « Sten » se réalisaient à l’atelier d’entretien de l’usine Givaudan-Lavirotte rue de Nice, à la Petite-Guille, où nous habitions et où mon père travailla un temps ? Cette fidélité de Raymond Aubrac était, aussi, sincère, au-delà des appartenances politiques mais, singulièrement, aussi, à l’égard des militants communistes de ce commando, dont mon père et ceux de la cellule communiste d’origine -n°17-de Sans-Souci. De nos jours, une rue du 3ème arrondissement de Lyon porte le nom de l’un de ses responsables, Roger Bréchan. Une des dernières rencontres fut à Caluire pour une visite du futur musée Jean Moulin, en compagnie de Pascal Convert et de Monsieur Jamet, du Conseil général. L’émotion commune n’était pas surfaite en ce lieu mystérieux qui reste une énigme ! D’ailleurs, Raymond Aubrac a confié à Pascal Convert, lors d’une interview, qu’il faudrait encore cinquante ans pour que les historiens fassent l’histoire de la Résistance. Beau projet, en effet ! Car la Résistance fut un moment historique exceptionnel qui a dépassé l’entendement, la perception personnelle même de celles et de ceux qui étaient engagés. Sa clandestinité, ses secrets, sa dimension internationale face à l’ennemi sortaient des schémas guerriers habituels, par son caractère populaire volontaire. Jusqu’à son dernier souffle, Raymond Aubrac a gardé cette croyance en « l’optimisme populaire », rejoignant Pierre Brossolette qui, à la BBC s’était exprimé en ces termes : « Saluez les Français ! Ce sont les soutiers de la gloire ! ». René CHEVAILLER, Pupille de la Nation DEAN (Robert-André), AVOIR VINGT ANS EN 1942, Maulévrier, 1978, 245 pp. Dans la note critique consacrée au livre de M. Lemesle, l'Anjou dans les années quarante (1), nous faisions une place au poème inédit du lycéen Robert Dean. Aujourd'hui, par l'obligeance de sa mère, voici, rassemblés par M. Cardot, des fragments de ses cahiers: réflexions, poèmes, contes et leurs illustrations composés à partir de 1938 (donc à seize ans) par ce garçon consumé trop jeune dans la guerre. Il possédait un incontestable talent littéraire méconnu, semble-t-il, de ses enseignants. Et le lecteur de ses écrits d'adolescence se prend à penser à un autre talent fauché trop tôt, celui d'un René Guy Cadou, qui serait Angevin et non pas Briéron. Comme lui en effet Dean est normalien et destiné à devenir instituteur. Comme lui il subit l'attraction intellectuelle et militante du Parti communiste français. Comme lui, aussi, il est habité de la présence de celui qu'il n'aurait pas cherché s'il ne l'avait déjà trouvé. Etrange itinéraire en vérité d'un garçon membre de la Fédération des étudiants républicains (donc laïcs) méditant sur l'incarnation dans sa prison de Fresnes. Or rien n'aide le lecteur à reconstituer cet itinéraire ; d'où vient-il ? où allait-il ? Ce n'est pas le moindre mystère de cet ouvrage que de nous cacher la vraie personnalité de Robert Dean. Pourquoi les Allemands, à moins que ce ne soit la police française l'arrêtent-ils un matin de décembre 1941 et le fusillent-ils à l'aube du 5 octobre 1942 ? Souhaitons, s'il a fallu attendre trente-six ans après sa mort tragique, pour lire des fragments de son œuvre, qu'il ne s'en écoule pas autant avant qu'on nous livre une biographie de ce poète assassiné martyr de quelle cause ? Son nom en tout cas s'inscrit en lettres d'or dans l'histoire littéraire de l'Anjou contemporain. S. CHASSAGNE. (1) AB.P.O., 1977, n» 1, p. 105. Pour commander le livre épuisé en librairie : Notre ami: R Poitevin, AFMD, rue des Fauvettes Beaucouzé 49070 [email protected] 7 Maquette de Buchenwald Maurice Luya a récupéré cette maquette. Nous l’avons proposé au CHRD, au mémorial Montluc sans résultat. Cette maquette est entreposée et s’abîme. Merci de nous aider à la mettre en valeur dans un lieu où elle soit exposée de manière permanente. Nous sommes ouverts à toutes vos idées. A visiter : deux sites : > Musée de la Résistance : Joseph Lhomenede a accumulé des trésors depuis 1945, en passant par les tenues militaires, celles des gardiennes des camps de femmes, des témoignages, des armes, des véhicules militaires de toute sorte. Il a besoin de notre soutien. La Gare> 43230 Frugières-Le-Pin> Tel 04 71 76 42 15 Prison Montluc Les Ami(e)s et sympathisants qui désirent visiter prison de le Gestapo à Lyon où furent incarcérés Jean Moulin, Raymond Aubrac, et de nombreux Résistants, hommes, femmes et enfants ainsi que des Juifs pour des raisons raciales. Se faire connaître auprès de Lisette de Filippis au : 04 78 03 57 05 – 06 88 98 55 57 – courriel : [email protected] La visite dure 1h30, elle peut se faire le matin à 9h30 ou l’après midi à 14h30. Nous devons constituer un groupe minimum de 12 personnes pour bénéficier d’un animateur. A Lire : les livres oubliés Fragments de vie ; Tzvetan Todorov a fait publier des textes inédits de Germaine Tillion L'ensemble s'articule en cinq grandes séquences (.Ethnologue en Algérie, Résistance et prison. Déportation, Après le camp. La guerre d'Algérie). Récit continu d'une vie intense, le livre révèle à la fois un écrivain de premier plan et un penseur original. A écouter à découvrir: Un site passionnant :http://www.eysses.fr/ ou Marcel Roche fut détenu avant d’ être déporté en Allemagne A écouter : Témoignage D Vernay déportée, Résistante : France culture du 26 11 2012. > http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4538459 A visionner et acheter : « la force de résister » d’Emilie Souillot et Christelle Thomassin. Qui retrace notre voyage à Berlin Ravensbrück en 2010 avec de nombreux témoignages. Vous pouvez commander le CD à l’AFMD du Rhône, prix 15€, frais de port compris. Rappel à cotisation: Pensez à renouveler votre adhésion. 25€ plus 12€ pour le bulletin « mémoire et vigilance ». Vous pouvez télécharger le bulletin d’adhésion sur le site Internet : http://www.afmd.asso.fr Epilogue : Quand le poète a disparu. Trois jours formidables : notre voyage à Eysses avec Marcel Roche. Il était de ceux qui ne gardent que les bons souvenirs de leur passé, avec un regard d’enfant ; quelle gravité quand nous sommes entrés dans sa prison, et pendant la cérémonie des 12 fusillés de la révolte…et surtout quelle joie à sa sortie par la grande porte, sa revanche. C’était toute sa jeunesse qu’il retrouvait, ses copains, ses universités. Il faisait partie de la bande de Louis Aulagne résistant lyonnais, déchiqueté par une grenade française sous le mirador est, pendant la révolte. Marcel aurait aimé y mettre quelques fleurs ce qui n’a pas été possible. Et aussi quelle joie, le soir à l’hôtel de retrouver les filles et fils de ses copains disparus. Autre moment fort : la lecture de son poème : »Si aujourd’hui je suis ici » le dernier jour, à l’ hotel de ville de Villeneuve sur Lot. Il restait 3 survivants de cette époque, 2 bardés de médailles, rien sur Marcel, qui en avait autant… « Ah tu sais c’est pas moi qui les mérite, mais ceux qui y sont restés ». Au retour, nous étions passés à la gare de la Penne D’agenais, 12 km à pied d’ Eysses ou les 1200 furent entassés dans des wagons, et il a pu téléphoner à son dernier copain de Morestel… Il faisait partie de ces petits qui ont fait l’histoire, mais pour nous ce sont des grands. PG AFMD délégation du Rhône MJC vieux Lyon rue de la brèche 69005 Lyon 8