La fin des câbles
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La fin des câbles
Trend scout La fin des câbles – enfin! Recharger appareils photos, téléphones et ordinateurs portables sans les brancher avec un adaptateur spécifique – un rêve qui deviendra bientôt réalité. Du courant par résonance – Depuis peu, on entrevoit toutefois des signes très prometteurs. Depuis des années déjà, Marin Soljacic, du Massachusetts Institute of Technology (MIT), consacre ses recherches à la transmission de courant électrique sans fil par le biais de la résonance couplée, une technique d’induction permettant à deux bobines réglées exactement sur la même fréquence au niveau des appareils émetteur et récepteur d’échanger de l’énergie via l’air. Soljacic donne à cette technologie le nom de WiTricity (Wireless Electricity), et table sur une disponibilité des premiers appareils d’ici environ deux ans. L’on se rapproche ainsi de la perspective d’un adaptateur unique pour recharger l’ensemble des appareils portables grâce à l’air – un adaptateur universel qui serait à terme disponible partout et dispenserait d’avoir son chargeur avec soi. Transfert technologique – Grâce à la technologie WREL (Wireless Resonant Energy Link), également fondée sur la résonance électromagnétique, le spécialiste des semi-conducteurs Intel espère pouvoir d’ici trois ans recharger des batteries par l’air sur une distance de plusieurs mètres. Texas Instruments vise des objectifs similaires en collaboration avec Fulton Innovation. Fulton a présenté sa technologie cette année au Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas – misant sur un concept développé par Splashpower. L’entreprise britannique a appris à ses dépens que, contrairement à une idée répandue, l’avenir n’appartient pas à ceux qui se lèvent tôt. Splashpower a conçu dès 2004 un chargeur à induction en forme de tablette, baptisé Splashpad. Le concept n’a pas intéressé les constructeurs d’appareils mobiles, et Splashpower a dû déposer le bilan l’année dernière. Outre Fulton, des tablettes de chargement ont également été présentées au CES par WildCharge, une société basée à Boulder (Colorado), et par la joint-venture israélo-américaine Powermat. Ces chargeurs reconnaissent les appareils de différents constructeurs grâce à des capteurs RFID et certains sont déjà disponibles aux Etats-Unis. Ils devraient faciliter la vie des consommateurs européens à partir de 2010. Les normes en question – Des startups comme Powercast et PowerBeam se sont également engagées sur la voie de la transmission d’électricité par ondes radio – saluons au passage Nikola Tesla – ou par laser. Ces technologies risquent d’être moins appréciées par le législateur que celles reposant sur l’induction, en raison des risques potentiels pour la santé. L’induction doit faire face à un autre problème de taille: la normalisation. Nous n’imaginons pas un instant que les communautés d’utilisateurs échangeront leur fouillis de câbles contre des tablettes mastodontiques, si efficaces soient-elles. Pour éviter la prolifération incontrôlée des formats propriétaires, a été créé en décembre dernier le Wireless Power Consortium, regroupant notamment Texas Instruments, Philips, Sanyo ainsi que le spécialiste suisse des périphériques, Logitech. Ce consortium a réalisé un sondage au niveau mondial selon lequel – il fallait s’y attendre – les chargeurs sans fil comptent parmi les besoins les plus importants de la génération mobile actuelle. Beat Hochuli est journaliste indépendant spécialiste ICT. Il vit à Kota Kinabalu en Malaisie. dialogue 0309 De nos jours, on voit se multiplier appareils et gadgets mobiles qui ont tous un point commun: leur mobilité reste restreinte. Certes, on peut les emmener partout, mais seulement tant que leur batterie reste chargée. Après, il faut les «ranimer» par le biais d’une prise de courant. Leur utilisation est donc non seulement restreinte dans le temps, mais les utilisateurs doivent en plus conserver en permanence avec eux le chargeur adapté – un chargeur qui convient rarement à deux appareils différents. Au fil des ans, on voit donc s’accumuler dans les foyers des adaptateurs de toutes sortes et de différentes marques, en un fouillis de câbles qui devient inextricable. Cette situation semblerait bien anachronique à Michael Faraday, père de l’électrochimie, qui découvrit l’induction électromagnétique au XIXe siècle, au vu des progrès par ailleurs immenses de la technologie. Et Nikola Tesla en resterait perplexe. Au début du XXe siècle, ce pionnier de l’électricité espérait transmettre du courant électrique à l’ensemble du globe par ondes radio – une idée totalement irréaliste, compte tenu de l’effet de dispersion. Tesla dut abandonner en cours le projet de sa tour émettrice de Wardenclyffe, haute de 29 mètres, implantée à Long Island (New York). L’ingénieur serait toutefois bien étonné de constater le peu de progrès réalisés enmatière de transmission d’énergie sans fil depuis 100 ans. 17