Mediamerica Octobre 2010

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Mediamerica Octobre 2010
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Newsletter N°75 – Octobre 2010
Le programme Tournées fête ses 15 ans
Date : 20/10/2010
Tournées est un programme de soutien au montage de festivals de films français récents dans les Universités
piloté au quotidien par les services culturels de l’Ambassade de France aux Etats-Unis, et la fondation FACE.
Le 27 septembre 2010, à l’occasion de ses 15 ans, les services culturels de l’ambassade de France à New
York, ont reçu les acteurs de ce programme (professionnels du cinéma, universitaires), les soutiens (sponsors,
partenaires institutionnels), de nombreux professionnels du cinéma et télévision, les journalistes et les critiques.
Les invités ont ensuite pu se rendre à la projection, dans le cadre du New York Film Festival, du film de Xavier
Beauvois, « Des hommes et des Dieux ». Devant une salle pleine (de 1500 personnes), Richard Pena, Program
Director de la Film Society of Lincoln Center (qui organise le festival), a présenté, juste avant la projection, le
programme Tournées, en dressant le bilan positif de 15 années d’existence. A ce jour, depuis sa création, 351
films ont fait partie du programme et 350 universités ont bénéficié d’une subvention, dans tout le pays. Près de
400,000 étudiants ont pu découvrir le cinéma français grâce à ces projections. La plupart des grands
réalisateurs français contemporains ont été montrés (Philippe Garrel, Alain Resnais, Patrice Chéraud, Claude
Chabrol, Pascale Ferran, Francois Ozon…), ainsi que plusieurs nouveaux talents comme Emmanuel Carrère et
Antony Cordier. Le programme Tournées est une réussite et un outil essentiel du rayonnement du cinéma
français dans les campus.
Ce programme consiste en un système de subventions aux universités (auquel s’ajoute une aide concrète au
montage des festivals grâce à l’expertise professionnelle du département Film TV et nouveaux médias des
services culturels de l’Ambassade de France). Il permet de soutenir des projections publiques de bonne qualité
sur les campus américains. Il est à noter que si ces projections ont surtout pour but de faire découvrir le cinéma
français à des étudiants, elles attirent aussi la communauté avoisinante, les universités jouant bien souvent le
rôle de pôle culturel dans leurs régions.
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Deux fois par an (deux dates de dépôt de dossier : le 30 juin et le 1 octobre) les universités postulent au
programme Tournée. Celles qui sont retenues, peuvent diffuser, chaque année entre 20 et 25 nouveaux films,
pré-selectionnés à partir d’une liste de 40 à 50 nouveaux films distribués aux Etats-Unis. Ces films sont choisis
par un comité de professionnels. La subvention qui est donnée à chaque festival couvre entre 70% et 100%
selon les cas, des frais de location des cinq films, et entre 40% et 90% des couts d’organisation d’un festival.
Les universités retenues reçoivent le soutien de Tournées pendant 5 années consécutives, le but étant que
pendant cette période, elles apprennent à organiser un festival, développent des partenaires financiers et
continuent « seule » après notre soutien.
Une grande partie des fonds proviennent du gouvernement et des agences françaises : le Ministère des Affaire
Etrangères, le CNC, et jusqu’à l’année dernière la SACEM. La Florence Gould Foundation a été pendant
longtemps la seule fondation privée américaine à soutenir le programme. Sous l’impulsion des conseillers
culturels, de nouveaux partenaires financiers se sont associés au programme : la Grand Marnier Foundation,
Agnès B, Ron Guttman.
Les étudiants sont une cible privilégiée de l’action des services culturels de l’Ambassade de France aux EtatsUnis car il est essentiel, et efficace en terme de rayonnement, d’être présent quand le goût se forme, au
moment où les américains sont le plus disponibles, pendant leurs études. Et Tournée est un instrument efficace
et essentiel au service de cette ambition.
Muriel Guidoni Deregnaucourt
35ème édition du Festival International du Film de Toronto (09-19 septembre 2010)
Date: 18/10/2010
Toute l'industrie cinématographique était présente à Toronto pour assister à cette nouvelle édition d'un festival
de cinéma qui s'impose année après année dans le sillage de celui de Cannes. Les professionnels attendaient
beaucoup de cette édition pour relancer un marché quelque peu en berne depuis 2009. La France, très
présente dans la sélection, y a fait une rentrée remarquée qui marque semble-t-il le début d'une reprise des
exportations. Si cette année, les organisateurs du festival ont été confrontés à quelques problèmes de
logistiques, le Toronto International Film Festival (TIFF) reste un évènement majeur du marché mondial du
cinéma et le rendez-vous de la rentrée des distributeurs nord-américains. L'inauguration cette année, du
« Palais des Festivals », la Bell Lightbox, devrait donner encore d'avantage d'ampleur à cet évènement.
L'essor de Toronto comme ville du cinéma et du TIFF comme festival de premier plan
Si Toronto est aujourd'hui considérée comme le « Hollywood du nord », c'est non seulement parce que la ville
s'est hissée au troisième rang mondial des lieux de tournages, derrière New-York et Los Angeles, mais aussi
parce qu'elle a su attirer les investissements avec la mise en place d'un crédit d'impôt canadien et d'un véritable
pôle industriel, de la préparation à la post-production en passant par les effets spéciaux. Le TIFF reflète bien
cette évolution. Conçu initialement comme une vitrine pour les autres festivals, « Festival of Festivals » lors de
son lancement en 1975, le TIFF a pris une ampleur aujourd'hui considérable, pour devenir un rendez-vous de
cinéma populaire, incontournable pour l'industrie, les stars et le public mais aussi un tremplin pour les
distributeurs dans la perspective des Oscars. Festival sans compétition ni jury et qui ne remet qu'un prix du
public, il est aujourd'hui clairement orienté côté marché, indépendamment de son immense succès auprès du
public: John Kochman de Unifrance New-York le décrit ainsi comme « un marché avec un festival autour ».
Une année charnière pour le TIFF avec la création de la « Bell Lightbox », nouvelle maison du cinéma
2010 marque un tournant dans l'histoire du TIFF, avec la concrétisation d'un projet vieux de quinze ans :
l'inauguration de la Bell Lightbox, sorte de Palais des festivals, lieu de rencontres et maison permanente du
cinéma. Ce très bel espace, d'un budget total de 192 millions de dollars, finance en majorité par Bell mais aussi
par le gouvernement ontarien, comporte 5 salles de cinéma, des galeries, ateliers, espaces de rencontres,
médiathèque, boutiques, restaurants... et se veut également un lieu d'accueil pour les autres festivals qui
souhaiteraient profiter de ses infrastructures. Au programme de la saison, « The Essential Cinema », une
sélection des 100 plus grands films de l'histoire du cinéma; des projections exclusives de films récents comme
Carlos de Olivier Assayas et des installations vidéo de Atom Egoyan entre autres.
Une présence française remarquée, grâce au travail d'Unifrance
L'édition 2010 du TIFF offrait plus de 300 films, pour la moitié d'entre eux toujours en quête de distributeurs
locaux, avec de nombreuses avant-premières. Sur les 21 films français sélectionnés, trois étaient présentés
dans la catégorie « Gala », la plus prestigieuse et surtout la plus couverte médiatiquement: Les Petits
Mouchoirs de Guillaume Canet, Potiche de François Ozon et Elle s'apellait Sarah de Gilles Paquet-Brenner. Le
film L'amour fou de Pierre Thoretton a remporté le Prix Fipresci (Fédération International des Critiques de
Cinéma) dans la catégorie « Special Presentations » dans laquelle étaient également projetés les films
L'Homme qui voulait vivre sa vie de Eric Lartigau ou Crime d'amour de Alain Corneau. La délégation française
était composée d'une trentaine d'artistes, acteurs et réalisateurs, parmi lesquels Catherine Deneuve, Marion
Cotillard, Vincent Cassel, Guillaume Canet, Romain Duris, Ludivine Sagnier, Rachid Bouchareb, Benoit
Jacquot, Catherine Breillat...
Unifrance continue activement son travail de promotion du cinéma français et d'accompagnement des films à
l'étranger. En l'honneur de la délégation et en partenariat avec le Consulat de France, Unifrance a organisé une
réception de 250 personnes. Pour la première fois, en plus des professionnels nord-américains (producteurs,
vendeurs, acheteurs, directeurs de festivals, journalistes nord-américains), les acheteurs du monde entier ont
été associés, conformément aux souhaits de l'ADEF (Association des Exportateurs de Films). Par ailleurs,
Unifrance souhaite développer à l'avenir les rencontres entre artistes français et canadiens. Il faut enfin
souligner le soutien apporté par Ubifrance, comme l'année passée, à Unifrance et aux exportateurs de films,
avec notamment la location d'espaces de rencontres entre acheteurs et vendeurs.
Les premiers signes d'une reprise du marché et une relative bonne santé pour les films français
Selon Variety (Festive Toronto could generate business – 9 septembre 2010), le TIFF lançait son édition la plus
ambitieuse cette année avec l'ouverture de la Bell Lightbox. Le bilan tiré par le magazine professionnel s'est
avéré très positif puisque Variety (Buyers busy at Toronto – 20 septembre 2010) décrivait le TIFF 2010 comme
le festival le plus productif de ces dernières années, en termes de marchés et d'acquisitions. Une série de
ventes a ainsi été annoncée pendant le festival même. Potiche, dont Variety prévoyait qu'il se vendrait
facilement, a été acheté dans la majorité des territoires; Maple Pictures a fait l'acquisition de Les Petits
Mouchoirs pour le Canada; Weinstein Company de Elle s'apellait Sarah pour les Etats-Unis; Mongrel de 4 films
français dont Des Hommes et des dieux de Xavier Beauvois pour le Canada, etc. Un article de Variety consacré
au marché français (French at toronto: aiming wide within budget – 13 septembre 2010) estimait que les
sources de financement de l'industrie cinématographique française tendaient à se réduire du fait de la baisse
des pré-ventes internationales, des minimum garantis, de l'investissement des chaînes de télévision et même
des aides régionales. Dès lors, du fait des niveaux de transactions encore faibles sur le marché des ventes
internationales malgré la reprise, les vendeurs se concentrent de plus en plus sur des films français à fort
potentiel commercial et sur des coproductions étrangères de prestige; les prix de ces films très attractifs pour le
marché ayant tendance à se stabiliser.
Malgré tout, le TIFF reste encore peu impliqué dans l'accompagnement des films hors-gala, voire plus
généralement des films non américains (pas d'accueil, d'hébergement ou de transport des artistes...). Le
Festival a également connu cette année quelques dysfonctionnements dont le film Les Petits Mouchoirs a
d'ailleurs fait les frais. Un problème technique a, en effet, empêché la diffusion du film avec son sous-titrage
numérique, amenant une partie des spectateurs non francophones à quitter la salle de gala pour visionner le
film dans une plus petite salle. Quant à la Bell Lightbox, annoncée par les organisateurs comme le nouvel
espace de rencontres pour les professionnels, elle n'a ouvert que le 12 septembre, soit quatre jours après le
début du TIFF: elle n'a pu devenir le centre d'activité annoncé et est restée un simple lieu de projections pour
cette édition 2010. Enfin, malgré les signes de reprise, les vendeurs estiment qu'il manque encore une ligne
directrice au marché: personne ne souhaite prendre de risques car on ne sait toujours pas ce qui va marcher et
les acheteurs jouent la carte de la prudence. Selon Régine Hatchondo, Directrice générale de Unifrance Paris,
dans un contexte qui voit le parc de salles de cinéma indépendantes se réduire de plus en plus, une solution de
distribution alternative pourrait résider, pour les films indépendants, dans la diffusion numérique et la vidéo à la
demande, ce qui leur permettrait de toucher un public plus large.
Marie Delanoé
Festival International d’Animation d’Ottawa
Date: 18/10/2010
Le 20 octobre prochain, le Festival International d'Animation d'Ottawa ouvrira ses portes avec le film
L'Illusionniste de Sylvain Chomet. Cette année, ce grand rendez-vous international du monde de l'animation
fait la part belle aux films français avec 7 films en compétition officielle :
- Logorama | Francois Alaux, Hervé de Crécy, Ludovic Houplain & Alexandre Sauthier | Autour de Minuit Productions
- Parade | Pierre-Emmanuel Lyet | Doncvoila
- Born HIV Free ‘Baby in the Sky’ | Jack-Antoine Charlot (Bonzom) | Passion Paris
- Muzorama | Elsa Brehin, Raphael Calamote, Mauro Carraro, Maxine Cazaux, Emilien Davaud, Laurent Monneron, Axel
Tillement | La Station Animation
- Cul de bouteille (Specky Four Eyes) | Jean-Claude Rozec | Vivement Lundi ! / Blink Productions
- C’est du chinois | Isabelle Lenoble | Vivement Lundi ! / Blink Productions
- Monstre sacré | Jean Claude Rozec | JPL Films
Le festival se déroule du 20 au 24 octobre : projections, rencontres professionnelles, ateliers, leçons de cinéma,
expositions, présentations de nouveaux talents, débats, ... Il avait réuni plus de 27 000 personnes l'année
dernière et plus de 1800 professionnels avaient fait le déplacement.
Particularité de l'édition 2010 : en amont du festival, du 18 au 21 octobre, se tiendra, dans le cadre du
programme européen Media international, une initiative du programme Cartoon, le Cartoon Connection
Canada-EU, qui réunit des professionnels de l'animation européens et canadiens. L'objectif est de créer de
nouveaux réseaux professionnels et de développer de nouvelles collaborations (distribution, coproduction,
longs-métrages, séries TV...). Des tables rondes d'information sur les différents marchés avec des études de
cas de co-production et des rendez-vous individuels seront également organisés.
Plus d'information sur :
https://www.animationfestival.ca/index.php
http://www.cartoon-media.be/CONNECT/con_index.php?id=5
Erika Denis
Avancée importante pour la livraison des films par satellite aux salles de cinéma
Date : 18/10/2010
Hollywood a depuis longtemps promis une livraison numérique des films aux salles de cinéma, moyen qui
permettrait une réduction radicale des coûts de transport. Bien que cette promesse n'ait jamais été tenue, un
accord entre deux acteurs majeurs est sur le point de donner à cette livraison numérique l'élan que beaucoup
attendaient.
Le laboratoire audiovisuel Deluxe et la compagnie satellite EchoStar ont formé une joint venture en vue de
fournir du contenu numérique aux salles de cinéma américaines et canadiennes via satellite. Cette technologie
a pour avantage de permettre aux distributeurs d'envoyer les films vers les salles de cinéma sous la forme de
données et d'éviter ainsi le transport d’objets physiques tels que des bobines.
Le rapprochement d’un important réseau de satellites comme EchoStar et d’une société telle que Deluxe, qui
entretient des liens étroits avec les studios, est un grand pas vers la numérisation du secteur de la distribution.
La numérisation des contenus aura pour effet immédiat de réduire les coûts de duplication et de transport pour
les distributeurs et les exploitants. Mais par cet accord, Deluxe et Echostar entendent aller plus loin que la
simple livraison de films. Selon le Vice Président de la compagnie satellite Echostar, Vern Smith, les deux
sociétés souhaitent également retransmettre des événements en direct et faire plus encore. "Nous sommes en
mesure de fournir une multitude de signaux en direct et donc de gérer la distribution de plusieurs films au même
moment", ajoute Smith. "Nous ne savons pas encore quel genre de produits sera diffusé à l'avenir, mais nous
voulons être capables de fournir chacun d'entre eux".
Selon Rick O'Hare, directeur de Deluxe Digital Cinema, cette association devrait apporter une amélioration
certaine par rapport à l'approche actuelle du disque dur. Il affirme que la livraison des films par satellite est
"fiable et efficace" et qu'elle devrait être avantageuse pour les exploitants. En effet, le partenariat DeluxeEchoStar devrait permettre de relier le réseau directement à un système de bibliothèque cinématographique
numérique. Ce système devrait alléger le travail des exploitants qui n’auront plus ainsi à gérer la livraison du
matériel. Le réseau sera accessible après paiement d’un droit d'entrée par toute société cherchant à distribuer
du contenu aux salles de cinéma. La distribution possible de jeux vidéo est encore en discussion.
Les deux compagnies ont travaillé sur ce partenariat pendant un an, en misant notamment sur la recherche et
le développement, afin d'améliorer tant le matériel que le logiciel utilisés. L’accord a été officiellement signé miseptembre.
La plupart du contenu sera transmis aux satellites depuis Gilbert, Arizona, par le même système utilisé par le
n°2 du satellite aux Etats-Unis, DISH Network, pour transmettre son propre contenu vidéo.
Pour être reliées au réseau, les salles de cinéma devront s’équiper de deux antennes paraboliques DeluxeEchostar.
Environ 20 sites d'essai fonctionnent déjà. La société est en pourparlers avec les exploitants concernant
l'installation des récepteurs dans les salles de cinéma. Dès que ces récepteurs seront installés, Deluxe sera en
mesure de faire parvenir les films aux salles.
Les partenaires étudient la possibilité de s’étendre à travers le monde, mais n'ont pas encore élaboré de plan
précis à ce sujet. La société d’infrastructures médias Arqiva fournit déjà le même type de service en Angleterre.
Le satellite est devenu la technologie la plus populaire pour la distribution de contenu numérique dans les salles
de cinéma. Les connections haut débit par câble se sont en effet, jusqu’ici, révélées généralement
impraticables, notamment en raison du coût élevé du maintien de ces lignes haut débit entre les réseaux de
télécommunications et les multiplexes.
Deluxe, EchoStar pact boosts d-cinema, de David S. Cohen, 21/09/2010
Raphaëlle Greffier
Box office de l’été en recul pour Hollywood
Date : 15/10/2010
Le nombre de tickets vendus sur la saison estivale, 538 millions au total, est le plus faible résultat enregistré
depuis 10 ans. Ce chiffre est en recul de 6% par rapport à l’été 2009. Pour mémoire, le record avait été atteint
à l’été 2004, où près de 642 millions d’entrées avaient été vendues, selon la National Association of Theater
Owners (NATO). Toujours selon la NATO, le prix des billets tournait, cette saison, autour de 7.88$, en hausse
de 4.5% par rapport à l’année passée. Près de 4.24 milliards de dollars ont été récoltés par l’industrie entre le 7
mai et le Labor Day week end, soit environ 1% de moins que l’année passée.
Pour le porte-parole de la NATO, « l’accent est trop souvent mis sur l’augmentation du prix des billets. La
différence de résultats au box office chaque année dépend surtout de la qualité des films proposés en salles. »
Pour certains, ce recul traduit un ras-le bol du public vis-à-vis des franchises (films avec suites) sans fin.
Pourtant, les trois meilleurs résultats de la saison sont des suites, soit Toy Story 3, Iron Man 2 et Twilight 3 :
Hésitation (Eclipse).
Autre difficulté soulignée par la NATO : « Presque chaque film sorti en 3D a perdu des écrans plus tôt qu’il
n’aurait dû en raison de la compétition pour les salles équipées en 3D. » L’association estime qu’il n’y a pas
assez de salles équipées en 3D pour supporter la diffusion de plus de la moitié des films qui sortent en même
temps dans ce format. Toutefois, l’industrie tente de faire évoluer la situation avec un rythme de 500 nouveaux
écrans installés chaque mois aux Etats-Unis et au Canada, qui comptent déjà 5 700 écrans 3D.
Ces mauvaises nouvelles n’ont cependant pas empêché Paramount d’atteindre un résultat de 778 millions de
dollars et de se hisser en tête du classement des studios avec 19% des parts de marché, grâce à de gros
succès comme Iron Man 2 et Shrek 4, il était une fin (Shrek Forever After). Pour les analystes, la saison a en
effet été marquée par un véritable plébiscite du public pour les films familiaux.
De la même manière, 4 des titres de Sony, dont Karate Kid et Copains pour toujours (Grown Ups), ont dépassé
100 000 dollars au box office. Ces deux films, ainsi que Salt et Very Bad Cops (The Other Guys), ont fait
grimper les résultats du studio à plus de 680 millions de dollars, soit environ 130 millions de dollars de plus
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qu’en 2009. Le studio passe ainsi de la 5
place du classement pour l’été 2009 à la 2
place.
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En revanche, la saison a été dure pour Twentieth Century Fox qui passe de la 3
à la 6
place dans le
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classement. Disney se place en 3
position, suivi par Warner Bros. et Universal qui gagne une place par
rapport à l’été dernier.
Bien que les parts de marché des studios sur l’été ne reflètent pas les résultats sur l’année, les studios
considèrent des bons résultats sur cette période comme un signe très favorable. De la même manière, de
mauvais résultats estivaux peuvent être de mauvais augure pour la fin de l’année.
Ainsi, bien que Paramount se soit positionné en tête au cours des trois dernières années, le studio a perdu 12%
sur son chiffre d’affaires par rapport à l’année dernière, quand il avait enregistré un résultat de 885 millions de
dollars. Iron Man 2 a été le blockbuster de l’été pour le studio, avec 312.1 millions de dollars aux Etats-Unis,
mais n’est pas parvenu à dépasser son prédécesseur, qui avait totalisé 318.6 millions de dollars en 2008. De la
même manière, Shrek 4, il était une fin, qui a totalisé 238.4 millions de dollars, n’a pas réussi à surpasser le
précédent titre de la franchise sur le marché domestique. Le film d’animation en 3D s’est mieux débrouillé à
l’international en se plaçant en tête devant les autres films de la série avec 716.6 millions de dollars au total.
Sony a lancé cet été, avec succès, trois nouveaux titres, à commencer par Copains pour toujours, avec Alan
Sandler, qui a généré 160 millions de dollars au box office national. Salt, avec Angelina Jolie, a enregistré 115.6
millions de dollars aux Etats-Unis et Very Bad Cops a obtenu de très bons résultats. Ces trois films, ainsi que
Karate Kid, la surprise de l’été, qui les a tous dépassés avec un total de 176.3 millions de dollars, ont permis au
studio d’enregistrer une croissance de 24% sur ses bénéfices par rapport à l’été 2009. Ce bond a été d’autant
plus remarqué que le studio n’a sorti aucun gros blockbuster, contrairement à l’année passée, avec Anges et
Démons et Spider-Man. Les deux autres sorties de l’été pour Sony, Mange, Prie, Aime (Eat, Pray and Love) et
Takers ont réalisé de bons résultats, malgré leur sortie tardive dans l’été, soit respectivement 70.3 millions de
dollars et 40 millions de dollars.
Disney, de son côté, est resté stable par rapport à 2009, avec 615 millions de dollars au box office, tiré par le
résultat de Toy Story 3. Ce titre enregistre le meilleur résultat jamais réalisé par un film d’animation au box
office mondial avec 1 milliard de dollars et le deuxième résultat au niveau national, juste derrière Shrek 2 et ses
436.7 millions de dollars en 2004. Le résultat de Toy Story 3 représente 60% des revenus de Disney sur l’été.
L’année passée, Warner s’était placé en tête du classement avec un peu moins d’1 milliard enregistré au box
office, grâce à des blockbusters comme Harry Potter et le Prince de sang mêlé et Very Bad Trip (The
Hangover). Avec un peu moins de grosses productions cette année, le studio a gagné un peu plus que la moitié
de ce qu’il avait enregistré en 2009 avec 522 millions de dollars. Et le film de Christopher Nolan, Inception,
représente à lui seul la moitié de ses bénéfices, soit 278.5 millions de dollars, le quatrième meilleur résultat de
l’été. Sex and the City 2, en revanche, est une déception pour le studio, avec un résultat inférieur au premier
volet, soit 95.3 millions de dollars contre 152.6 millions de dollars.
La surprise de l’été est venue d’Universal avec Moi, moche et méchant (Despicable Me). Le film d’animation en
3D a généré 241.5 millions de dollars sur l’été ce qui le place dans le top 5 de la saison. Ce résultat, ainsi que
celui de Robin des Bois (105.3 millions de dollars), permettent au studio d’atteindre les 500 millions de dollars
de bénéfice, soit une nette progression pour Universal dont aucun des films n’avaient atteint le palier des 100
millions de dollars à l’été 2009.
Twentieth Century Fox est le studio qui a connu le plus de difficultés sur la saison, avec des bénéfices divisés
par deux par rapport à 2009. Fox a totalisé 379 millions de dollars, grâce notamment à L’Agence tous risques
(The A-Team) et Night and Day (Knight and Day). Les deux films ont tout juste dépassé les 75 millions de
dollars au box office, même si leur casting avait fait espérer de meilleurs résultats au studio.
Summer movie-ticket sales fall 6% from 2009, de Car DiOrio, The Hollywood Reporter, 31 août 2010
Paramount, Sony top soft summer, d’Andrew Stewart, Daily Variety, 8 septembre 2010
Géraldine Durand
Hollywood sur la voie de la guérison ?
Date : 15/10/2010
La crise est officiellement terminée et ce depuis l’été 2009, selon les propos d’économistes américains publiés
mi-septembre 2010.
Cette nouvelle aurait dû susciter des explosions de joie et de confettis, comme celles accompagnant l’annonce
des gagnants de programmes de télé-réalité comme American Idol ou America’s Got Talent. Comment se fait-il
qu’Hollywood ne soit pas en état de liesse ?
La raison est simple. Malgré des signes d’amélioration de la situation économique, le domaine du showbiz,
comme beaucoup d’autres secteurs, est toujours en train de batailler au sein d’un marché encore faible. En
d’autres termes, les Américains ont peut-être du talent, mais ils sont encore fauchés.
er
Durant le 1 semestre 2010, chaque secteur majeur de l’industrie de l’entertainment a été durement atteint, les
consommateurs continuant à surveiller leurs dépenses et choisissant les divertissements les moins coûteux. Ils
louent plus de films qu’ils n’en achètent ; ils se tournent vers Facebook pour jouer à des jeux vidéo gratuits ; le
téléchargement de chansons est désormais la norme, et le téléchargement d’albums entiers, l’exception ; et si
ère
le box office international était en hausse durant la 1 moitié de l’année, c’était en grande partie grâce au prix
plus élevé des tickets pour les films en 3D.
Il y a certes eu quelques gros succès récemment : la sortie d’Avatar, d’Alice au pays des merveilles, de Toy
Story 3, d’Iron Man 2, de Despicable Me (Moi, moche et méchant), et de Twilight Eclipse dans les multiplexes ;
le lancement du parc Harry Potter par Universal à Orlando (The Wizarding World of Harry Potter) ; les ventes
élevées du jeu vidéo Halo Reach. Mais toutes ces bonnes nouvelles n’ont pas réussi à remonter une industrie
en berne.
La santé économique du secteur de l’entertainment est souvent difficile à jauger. Mais concernant Hollywood,
quelques chiffres-clés en disent long sur son état de santé :
- Malgré tous les discours sur la capacité de la 3D à sauver les studios, une série de films n’a pas réussi à
percer cet été. Les résultats du box office durant ces quelques mois sont restés faibles avec une baisse de 6%
par rapport à l’année dernière, soit 538 millions de dollars selon la National Association of Theater Owners.
Certains analystes mettent en cause la qualité, médiocre, des films.
- Le secteur du home vidéo a vu ses ventes diminuer de 1 milliard de dollars en 2009, par rapport à 2008, selon
le Digital Entertainment Group. L’augmentation des ventes de Blu-ray et des chiffres de la VOD n’ont pas réussi
à compenser la chute de 15% dans les ventes de DVD pour les 6 premiers mois de l’année 2010. Une grosse
partie de cette érosion est attribuée à Redbox et Netflix. Toutefois, même les locations ont chuté de 4.9%
er
durant le 1 semestre pour atteindre moins de 3 milliards de dollars de chiffre d’affaires.
- Les ventes de coffrets de saisons de séries télévisées, qui représentent 24% des ventes totales dans le
domaine du home vidéo, ont été lourdement touchées par le développement du numérique, avec un usage
croissant d’iTunes, Amazon, Hulu et de sites Internet gérés par les chaînes de télévision. Ces ventes ont ainsi
er
diminué de 14% sur le 1 semestre 2010, selon Nielsen.
- Les ventes de jeux vidéo ont également décliné sur cette même période comparé à 2009, et le secteur a
perdu 9% de son chiffre d’affaires pour atteindre 6.6 milliards de dollars à la fin du mois de juin. Entre le mois
d’août 2009 et le mois d’août 2010, les revenus ont chuté de 8% pour s’établir à 8.3 milliards de dollars selon la
société de recherche NPD. En revanche, les ventes de jeux moins onéreux, comme Angry Birds pour l’iPhone
et l’iPad, sont en progression, tout comme le nombre de joueurs des jeux Facebook comme Farm Ville et Mafia
Wars.
- Le jeu vidéo le plus vendu jusqu’à présent cette année est Halo Reach de Microsoft dont le résultat lors du
jour de sa sortie, 200 millions de dollars, a dépassé celui de Halo 3’s, en 2007 (170 millions de dollars), et de
Halo 2, en 2004 (125 millions de dollars). Il n’a cependant pas réussi à battre le résultat obtenu en 2009 par
Call of Duty: Modern Warfare 2 d’Activision Blizzard, record du meilleur lancement de jeu vidéo avec un chiffre
d’affaires de 401 millions de dollars en à peine 24 heures (Voir article Médiamérica Téléchargements records
pour le jeu “Call of Duty”).
er
- Les ventes dans le secteur de la musique sont en voie de disparition avec moins 18% pour les CD sur le 1
semestre 2010 par rapport à la même période l’année dernière, selon Nielsen SoundScan. Au total, les ventes
d’album sont passées de 172.9 millions à 154 millions d’unités vendues, secteur numérique inclus.
D’autres chiffres laissent cependant présager une reprise.
Les publicitaires semblent reprendre le chemin de la télévision et les constructeurs automobiles n’hésitent pas à
accroître leurs dépenses afin de faire la promotion de leurs véhicules sur les chaînes du câble et les networks.
Ces chaînes se sont d’ailleurs réjouies au début de l’été en constatant la progression de leurs upfront sales
pour le marché de la publicité. Les principaux networks ont ainsi vu leurs gains croître de 10% sur les achats
effectués en avance par les agences de publicités pour la saison télévisée 2010-2011, loin des résultats de
2009. Du côté du câble, les chaînes les plus importantes ont également enregistré de meilleurs résultats avec
une progression de 15 à 19%.
The Wizarding World of Harry Potter a ramené les touristes au parc Universal Studios en Floride qui a
enregistré une hausse de 2% dans sa fréquentation, pour atteindre 2.6 millions de visiteurs sur le 2ème
er
trimestre 2010, le 1 trimestre a enregistré une progression depuis début 2008. La vente de produits dérivés,
qui comprend 600 articles de la franchise Potter, a grimpé à 243 millions de dollars, soit une augmentation de
13%.
L’industrie du jeu vidéo affiche des ventes entre 18.6 milliards et 20 milliards de dollars cette année, proches
des 19.6 milliards de dollars engrangés en 2009. Cela est dû notamment aux nouvelles consoles, telles que
Kinect de Microsoft et Move de Sony, ainsi qu’à la nouvelle version 3D de la Nintendo DS, qui devrait largement
bénéficier aux revendeurs. De nouveaux jeux comme Call of Duty: Black Ops, Fable III, Guitar Hero 3, Little Big
Planet 2 et le tout nouveau Epic Mickey devraient être disponibles en magasins autour de la période des fêtes,
période à laquelle l’industrie enregistre, généralement, ses meilleures ventes.
Les studios hollywoodiens, de leur côté, comprenant que la distribution en numérique est l’avenir du home
vidéo, commencent à embrasser toutes les formes de la distribution en VOD, face, notamment, à la forte
progression de la distribution en numérique, soit +23% sur les 6 premiers mois de l’année, qui équivaut à 1.1
milliard de dollars de revenus pour les studios, selon DEG.
Les ventes de musique en numérique augmentent également, ce qui aide l’industrie du disque à compenser la
baisse dans la vente de CD. Cette hausse n’est cependant pas suffisante : les ventes de musique en
numérique ont certes augmenté de 13% entre début janvier et fin juin 2010. Mais sur la même période, les
ventes de CD ont chuté de 18%, selon Nielsen SoundScan.
Un consortium de studios et de câblo-opérateurs s’est formé afin de soutenir la VOD proposée par le biais des
boîtiers du câble (Voir article Médiamérica Câblo-opérateurs et studios s’unissent pour soutenir la Vidéo à la
Demande). Les distributeurs se sont également associés à des revendeurs afin de lancer Ultraviolet, qui devrait
soutenir les achats de films, séries télévisées et autre contenu en numérique, accessible depuis n’importe quel
appareil (Voir article Médiamérica Un “casier numérique” pour le développement de l’offre à la demande).
Disney est sur le point de lancer sa propre version de casier numérique baptisée Keychest.
Jusqu’à présent, Warner Bros., Universal et Fox sont parvenus à empêcher Redbox et Netflix de proposer des
DVD et des Blu-ray avant un délai de 28 jours après leur mise en vente en magasins, encourageant ainsi la
progression des Blu-ray. Malgré la transition vers la location et la VOD, les départements home vidéo croient
ère
encore dans les Blu-ray, dont les ventes ont augmenté de 84% durant la 1 moitié de l’année 2010, pour
engendrer 733 millions de dollars de revenus.
Une chose est claire : Hollywood doit promouvoir de nouvelles plates-formes afin de permettre aux
consommateurs d’accéder au contenu et trouver rapidement un moyen de générer plus de revenus grâce à ces
offres. La crise a transformé les habitudes des consommateurs. Or, même si la croissance revient et que la
hausse du chômage cède la place à la progression de l’emploi, le public ne retournera pas forcément à ses
anciennes habitudes.
La polyvalence et le multitasking sont maintenant la règle et ils sont indispensables pour chaque appareil : une
console de jeux vidéo permet de regarder des films ; un téléphone portable est aussi un lecteur de musique et
une console de jeux ; un iPad sert à regarder la télévision et à lire des livres.
ère
« La première moitié de l’année a été difficile, notamment en raison des comparaisons avec l’excellente 1
moitié de l’année 2009 », commente Anita Frazier de la société d’analyse NPD en évoquant le secteur du jeu
vidéo. « Toutefois, cette baisse va certainement causer quelques soucis à l’industrie de l’entertainment et
engendrer une réflexion nécessaire. »
Is Hollywood on the road to recovery?, de Marc Graser, Daily Variety, 27 Septembre 2010
Géraldine Durand
Succès public du « Perrier French Film Festival » à Fort Lauderdale, Floride.
Date : 06/10/2010
Le succès de la neuvième édition du « Perrier French Film Festival », présenté à Fort Lauderdale du 29 juillet
au 2 août 2010, assure la pérennité de ce rendez-vous estival unique en Floride.
Le « Perrier French Film Festival », exclusivement consacré au cinéma français, a présenté sa 9eme édition au
Cinéma Paradiso, ancienne église construite en 1905 et transformée en 1997 en salle de cinéma d’art et essai
(200 places).
Organisé par le « Fort Lauderdale International Film Festival », qui se tient chaque année en octobre, le
« Perrier French Film Festival » a présenté 15 films français, majoritairement récents dont « MicMacs » de
Jean-Pierre Jeunet, « Le Père de mes enfants » de Mia Hansen-Love ou « Paris Express » d’Hervé Renoh. Le
festival a bénéficié du soutien du service audiovisuel de l’ambassade de France aux Etats-Unis et du service
culturel du Consulat de Miami.
Le festival a comptabilise prés de 1377 entrées, reparties sur 16 séances dont la séance inaugurale en forme
de soirée gastronomique française suivie de la projection du film « Paris Express » d’Hervé Renoh (2009), une
séance « café cinémathèque » offrant un brunch et un débat autour de la projection du film « Altraa » de Benoit
Delépine et Gustave Kervem (2004), et la séance de clôture autour d’un pique-nique français.
La programmation éclectique et le caractère convivial de la manifestation ont contribué à son succès public,
dans une région qui compte de nombreux francophones, dont les deux importantes communautés québécoise
et haïtienne.
Après une édition 2009 qui fut un véritable succès, le bilan de cette année aussi très positif confirme l’avenir de
ce festival qui trouve sa place dans le paysage du cinéma français en Floride du sud.
Norbert Duffort et Kimberley Gaultier
Festival de Telluride (3-6 septembre 2010)
Date: 29/09/2010
Le Festival de Telluride est l’évènement qui marque la rentrée des cinéphiles et de ceux qui font l’actualité du
cinéma aux Etats-Unis, the place to be pour le long week-end de Labor Day.
Aux pieds des montagnes du Colorado, cinéphiles, professionnels et talents de grande renommée se retrouvent
tous les ans autour d’une sélection éclectique mais exigeante du meilleur du cinéma, élaborée par Tom Luddy
et Gary Meyer, les directeurs du festival.
L’édition 2010 du festival n’a pas dérogé à la règle: de Lee Chang Dong à Danny Boyle, de Claudia Cardinale à
Olivier Assayas, de James Franco à Colin Firth, ils s’étaient tous donnés rendez-vous dans le Colorado.
Cette année, Michael Ondaatje était invité à participer à l’organisation du festival et à choisir des films plus
anciens comme Fat City, adapté du roman de Leonard Gardner, également présent à Telluride.
Le cinéma français contemporain était comme chaque année, superbement représenté avec les films Des
hommes et des dieux de Xavier Beauvois, Carlos d’Olivier Assayas, La Princesse de Montpensier de Bertrand
Tavernier, L’illusioniste de Sylvain Chomet ainsi que le magnifique programme Retour de flamme 3D de Serge
Bromberg, véritable voyage dans le temps, composé de films muets visibles en 3D dont des œuvres des frères
Lumière ou Georges Méliès.
Le festival a également organisé un hommage à Claudia Cardinale qui avait fait spécialement le déplacement,
et a présenté La fille à la valise de Valerio Zurlini.
Les surprises de dernière minute et la programmation de films très attendus, ont confirmé le rôle du Festival
comme plate-forme prestigieuse et élitiste de lancement des films qui feront la Une de l’actualité dans les
prochaines semaines : 127 hours de Danny Boyle, en présence de James Franco, The King’s Speech de Tom
Hooper avec Colin Firth également présent, Black Swan de Darren Aronofsky qui a ouvert le Festival de Venise
ou Taboid d’Errol Morris, lui-aussi présent.
Les principaux distributeurs américains, et notamment de films étrangers comme IFC ou Sony Pictures
Classics, dont les équipes se déplacent à Telluride, présentent dans cet endroit protégé et très exclusif, les
films qu’ils envisagent de sortir dans les prochains mois et pour lesquels ils espèrent créer le buzz.
Telluride a été le premier festival à projeter des films comme Slumdog Millionnaire, Brokeback Moutain, Lost in
Translation ou The Last King of Scotland.
Avec cette programmation métissée, véritable cocktail de films présentés à Cannes, de nouveautés très
attendues et d’espoirs pour la saison des Awards à venir, Telluride est certes un festival de cinéphiles
privilégiés (le pass pour le festival coûte 780 dollars pour 4 jours), mais n’en est pas moins le premier moment
où se mesure ce que sera la rentrée cinématographique américaine et qui fera la Une de la saison des Awards
à venir.
Côté français, à en croire les discussions de Telluride, Carlos d’Olivier Assayas (distribué par IFC) et Des
hommes et des dieux de Xavier Beauvois (distribué par Sony Pictures Classics), sont les deux films du moment
pour les Américains. Ils seront bientôt sur les écrans de Los Angeles et New-York. Du côté des francophones,
c’est sans conteste le Québécois Denis Villeneuve qui a la côté, avec Incendies, également présenté à
Telluride.
Mathieu Fournet
Eugene Hernandez, éditeur en chef d’IndieWire, rejoint l’équipe du Film Society of Lincoln Center
comme Directeur de la stratégie numérique
Date: 29/09/2010
La Film Society of Lincoln Center de New York a annoncé, ce 23 septembre 2010, qu’Eugene Hernandez
rejoignait ses équipes au poste nouvellement créé de Directeur de la Stratégie numérique.
Rose Kuo, Directrice exécutive de la Film Society of Lincoln Center, souhaite trouver de nouveaux moyens pour
toucher le public et élargir l’audience, alors que le nouveau complexe multi-écrans, le Elinor Bunin Monroe Film
Center, ouvrira ses portes l’année prochaine.
Le cinéma, la télévision et le numérique sont des domaines qu’Eugene Hernandez connaît bien. Avant de
fonder IndieWIRE, en 1996, il a passé 5 ans chez ABC-TV au département multimédia pour produire les sites
Internet de ABC News et des Academy Awards.
En plus de son travail de journaliste et d’éditeur en chef d’IndieWire, il a été juge et panéliste aux festivals de
Sundance, de San Francisco et de Tribeca, consultant pour la Fondation Creative Capitol[1] et, entre autres,
jury des remises de bourses pour le NEA[2] (National Endowment for the Arts) et pour ITVS[3] (Independent
Television Service).
En tant que directeur de la stratégie numérique, Eugene Hernandez supervisera toutes les initiatives
numériques de la Film Society of Lincoln Center. En plus d’améliorer le site Internet actuel et les moyens de
communication, il devra trouver des partenariats numériques pour le magazine Film Comment et aidera au
développement d’une chaîne numérique Film Society.
Nathalie Charles
[1] Creative Capital est une organisation qui offre un soutien financier et consultatif aux artistes qui réalisent des projets
audacieux dans toutes les disciplines artistiques.
[2] Le National Endowment for the Arts est un organisme public dont le but est de soutenir l’excellence artistique, diffuser
l’art vers tous les américains et soutenir l’éducation artistique.
[3] ITVS a été créé pour financer, présenter et promouvoir des documentaires et des fictions primés sur la télévision
publique et le câble et des projets média innovants sur le web.
L.A. Office Roadshow : Hollywood annonce son line-up pour la saison 2011/2012
Date: 22/09/2010
Qu’est-ce que nous réserve Hollywood pour la saison 2011/2012 ? A l’occasion du LA Roadshow qui s’est tenu
à Los Angeles du 13 au 15 septembre 2010, les majors et les principales chaînes de télévision créatrices de
contenus révèlent les films et les programmes sur lesquels ils parient.
Organisé par une structure privée, le L.A. Office, cet événement a pour but de rassembler tous les acteurs
responsables des politiques de marketing et de communication actifs dans l’industrie de l’Entertainment aux
Etats-Unis. Créer des synergies et initier des partenariats entre les producteurs de contenus audiovisuels et les
marques est le but premier de cette manifestation (placement de produit, partenariats pour les sorties, pour le
Home Entertainment, etc.). Il s’agit du rendez-vous annuel le plus important pour les stratèges des grandes
campagnes de promotion liées au cinéma, à la télévision, à la musique et aux jeux vidéo, avec une part
importante laissée aux majors cinéma.
Pour un observateur extérieur, ce Roadshow est l’occasion de découvrir en avant-première les contenus sur
lesquels Hollywood parie, les films et les programmes pour lesquels de gros succès sont espérés. Et pour les
deux prochaines années, le constat est finalement assez simple : on prend les mêmes, on recommence… mais
en 3D. Franchises et sequels seront encore et toujours le fonds de commerce de l’industrie, qui se lance sans
aucune hésitation vers la 3D. Dès 2011, plus de 30 films sortiront dans ce format sur les écrans américains,
contre une vingtaine en 2010 et seulement 5 en 2008. De manière synthétique, le calendrier habituel de sorties
des blockbusters sera respecté et les studios misent sur les films de genre pour un public jeune (comédies,
science fiction, action), l’animation familiale, et la 3D.
Si le L.A. Roadshow n’est pas, loin s’en faut, une présentation exhaustive de toute la production
hollywoodienne, il permet de saisir un instantané de l’industrie et des paris qu’elle fait pour assurer son succès.
Franchises, Sequels, remakes, suites… et 3D : les responsables commerciaux et marketing des studios ont un
rôle de plus en plus important dans les choix stratégiques et artistiques, minimisant les prises de risques avec
de vraies œuvres originales, même si celles-ci ont encore prouvé récemment qu’elles pouvaient être les vrais
succès de l’industrie (Avatar de James Cameron ou Inception de Chris Nolan).
Cette année, les principales présentations ont été réalisées par Walt Disney Studios, Universal Pictures,
Paramount Pictures, Dreamworks Animation, 20th Century Fox, Sony Pictures, Lionsgate, EMI, Universal
Music, Fandango (la société de commercialisation de places de cinéma via Internet), YouTube, et 7-Eleven du
côté des marques n’appartenant pas à l’industrie de l’Entertainment.
Du côté des participants, toutes les grandes marques américaines étaient présentes : Coca-Cola, Mc Donald’s,
General Mills (le groupe agro-alimentaire), JetBlue Airways, Nestlé, Skyy du groupe Campari, Amtrak, The Post
Office, Apple, AMC Theatres, Chrysler, The Cartoon Network, Discovery Networks, Fox Broadcasting, Kellog
Company, Levi Strauss, Mattell, la MGM, Nintendo, The Grammys, ou encore Verizon.
1. WALT DISNEY STUDIOS
Outre la sortie annoncée d’un coffret DVD Diamond Edition du Roi Lion à l’Automne 2011, la présentation de
l’équipe des studios Disney s’est concentrée sur le line-up suivant :
Du côté de l’animation : Cars 2 pour Juin 2011, réalisé par Brenda Chapman (Cars 1, Le Prince d’Egypte) et
Monsters, Inc 2 pour la fin 2012. Deux films d’animation en 3D, deux franchises, le ton est donné…
Du côté du Live Action, le line up de Disney est très riche et le studio s’est montré très agressif dans sa
recherche de partenaires : Premier projet, I’m Number Four, sortie prévue en février 2011, film pour adolescents
avec effets spéciaux, scènes d’action et happy ending ; The Help, adapté d’un Best Seller, film pour adultes,
ancré dans la période de la lutte pour les droits civils de la minorité noire ; The Real Steel pour novembre 2011,
réalisé par Shawn Levy (Crazy Night, La Nuit au Musée), avec Hugh Jackman dans le rôle titre ; Mars needs
moms produit par Robert Zemeckis pour une sortie le 11 mars 2011 et en 3D ; The Muppets , adaptation de la
célèbre série de personnages animés pour décembre 2011 ; John Carter of Mars, avec Williem Dafoe pour Juin
2012, en 3D ; Pirates of the Caribbean pour mai 2011, avec Jerry Bruckeimer en producteur et Johnny Depp
dans le rôle titre, sortie en mai 2011 et enfin le très attendu Tron the legacy, attendu en 3D pour la fin de
l’année 2010 (sortie le 17 décembre).
Un line up commercialement prometteur et totalement axé sur la 3D, confirmant qu’Hollywood se lance sans
retour en arrière sur ce nouveau format.
2. UNIVERSAL
Après le succès de sa première collaboration avec Illumination Entertainment (Moi, Moche et Méchant, premier
film d’animation réalisé en France à avoir reçu le crédit d’impôt et ayant rassemblé plus de 325 millions de
dollars au Box office mondial), Universal mise de nouveau sur son partenariat avec Chris Meledandri qui produit
er
HOP dont la sortie en 3D est prévue le 1 avril 2011. Un troisième projet est également en cours : The Lorax,
une adaptation en 3D d’une fable classique du docteur Seuss de 1971. Sortie prévue le 2 mars 2012.
Du côté du live action, 2011 marquera le retour de la franchise Fast&Furious avec Fast 5 qui sortira le 10 juin
2011 aux Etats-Unis. Rien de nouveau, Paul Walker et Vin Diesel seront de retour aux côtés de Tyrese Gibson
pour ce film d’action. Plus original, Cowboys & Aliens, réalisé par John Favreau avec Daniel Craig et Harrison
Ford sera pour Universal le film de l’été 2011, associant, comme son titre l’indique, le meilleur du western et du
film de science-fiction. Ron Howard et Steven Spielberg en sont les producteurs.
Pour la fin de l’année 2011, Universal sortira Immortals le 11 novembre. Une production signée de
l’incontournable Ryan Kavanaugh (Relativity Media), film d’action en 3D avec Mickey Rourke.
Du côté des comédies, autre fer de lance des grands studios, Universal annonce pour noël 2011 la sortie de
Little Fockers (avec Robert de Niro, Dustin Hoffman et Ben Stiller, suite logique de Mon beau-père, mes parents
et moi), et avant cela parie sur Judd Apatow qui produit Bridesmaids dont la sortie est prévue le 13 mai 2011.
Focus Features, qui appartient au groupe Universal, mise sur deux projets pour réussir son année 2011 : une
adaptation du célèbre roman de Charlotte Brontë, Jane Eyre avec Mia Wasikowska (The Kids are Allright),
sortie le 18 mars 2011 et One Day pour la fin 2011 avec Anne Hathaway et Particia Clarkson, réalisé par Lone
Scherfig (Une Education).
Pour 2012 enfin, Universal a lancé le tournage à Hawaï de Battleship qui sortira à l’été 2012, et pour lequel de
nombreux contrats de licensing ont déjà été signés, notamment pour des jeux vidéo, des bandes-dessinées ou
des livres. Universal a d’ailleurs annoncé le renforcement de son partenariat avec la société Hasbro,
spécialisée dans le licensing, avec un projet qui fera parler de lui d’ici peu : une adaptation cinématographique
de la bande-dessinée du super-héros Stretch Amstrong avec Taylor Lautner dans le rôle titre pour 2013.
Le line-Up de Universal, riche et varié, alliant animation, films en 3D, live action, super-héros et blockbusters
attendus, a été particulièrement applaudi.
3. PARAMOUNT PICTURES
Le champion du Box Office 2010, avec près de 20% des parts de marché à la fin août, a été moins
chaleureusement accueilli lors de sa présentation, qui a débuté avec les sorties prévues pour la fin 2010 : True
Grit des frères Coen (le 25 décembre, avec un casting de choc : Matt Damon, Jeff Bridges et Josh Brolin) et
The Fighter (avec Mark Wahlberg et Christian Bale).
Premier poids lourd pour 2011, Paramount aligne Rango, un film d’animation en 3D dont la sortie est prévue
pour le 4 mars. Rango est l’histoire d’un caméléon solitaire dans le désert dont Johnny Depp sera la voix.
Second blockbuster prévu par la société de Melrose Avenue : Footloose… nouvelle version du numéro du Box
er
Office en 1984, attendu pour le 1 avril 2011 et actuellement en tournage à Atlanta.
Suivront au cours de l’été : Super 8, un film de science-fiction produit par Steven Spielberg et JJ Abrams, et
réalisé par ce dernier, et surtout Transformers 3, également produit par Steven Spielberg, en association avec
Hasbro et Dreamworks, et avec Shia Le Boeuf, John Malkovitch et Patrick Dempsey. Transformers 3 sera le
blockbuster de la Paramount pour le week-end du 4 juillet 2011.
Pour la fin de l’année, Paramount sortira le 16 décembre 2011, Mission Impossible 4, toujours avec Tom
Cruise, et JJ Abrams comme producteur. JJ Abrams est décidément un d’un producteur du moment à
Hollywood.
Enfin le 23 décembre, sortira la première adaptation des aventures de Tintin : le secret de la licorne, réalisé par
Steven Spielberg et produit par Peter Jackson, avec Jamie Bell pour la voix de Tintin et Daniel Craig pour celle
de Rackham le Rouge. Pas de 3D pour cette adaptation mais plusieurs numéros sont prévus avec Sony
Pictures pour la distribution internationale. Le film sortira dès octobre sur certains marchés internationaux.
Pour 2012, la Paramount a déjà plusieurs projets en préparation dont une sequel de StarTrek qui, après le
succès de l’été 2009, sortira pour le week-end du 4 juillet 2012. Le film est également produit par JJ Abrams.
Egalement au programme de 2012, une sequel de GI Joe, toujours pour l’été et cette fois-ci en 3D.
4. DREAMWORKS ANIMATION SKG
Au menu chez Dreamworks : des sequels, des franchises et de la 3D. A commencer par Kung Fu Panda 2 dont
les premiers extraits sont très réussis. Sortie prévue le 26 mai 2011 avec les mêmes voix : Jack Black pour Po,
Angelina Jolie pour Tigress, Dustin Hoffman pour Shifu ou Jackie Chan pour Monkey…
Suivra Puss in Boots le 4 novembre, ou les aventures du chat botté, popularisé dans l’univers des différents
épisodes de Shrek… Pas réellement une sequel donc, mais un personnage déjà bien installé dans l’imaginaire
des Américains et du public. Antonio Banderas et Salma Hayek assureront les voix des personnages aux côtés
de Billy Bob Thornton ou Zach Galifianakis.
Pour 2012, Dreamworks Animation travaille sur The croods, ou les aventures d’une famille d’hommes des
cavernes survivant à un tremblement de terre avec Nicolas Cage dans le rôle de Grugg, le premier personnage.
Sortie le 30 mars 2012.
Madagascar 3, en 3D, sortira quant à lui le 25 mai 2012 et signera le retour des aventures d’Alex the lion (Ben
Stiller), Marty the Zebra (Chris Rock) et Melman the Giraffe (David Schwimmer).
Tous les projets de Dreamworks sont pensés et filmés en 3D.
5. FOX
Fox lancera le 8 avril 2011 une nouvelle franchise avec Rio, directement inspiré du succès de L’Age de Glace.
Ce film d’animation, en 3D, sera réalisé par le réalisateur de L’Age de Glace 1 et 2, Carlos Saldanha. Comme
son titre l’indique, l’action se déroulera dans la ville brésilienne et tournera autour des aventures de l’oiseau
prénommé Blu, avec Jamie Fox et Sergio Mendes à la musique, Anne Hathaway, Rodrigo Santoro et Georges
Lopez pour le cast.
2011 marquera le retour de la plus importante franchise du studio : X Men. Sortie le 3 juin 2011 pour cette
franchise de Marvel dont les albums se sont vendus à plus de 500 millions exemplaires dans le monde. Bryan
Singer qui a produit les premiers X Men et Walkyrie, est aux commandes, le tournage a commencé à Londres
fin août.
Pour Noël 2011, Fox compte sur le retour d’Alvin and the chipmunks (sortie prévue le 16 décembre 2011),
appliquant les mêmes recettes qu’en 2007 et 2009 ainsi que sur Mr Popper’s Penguins, un film d’animation qui
sortira fin 2011 avec Jim Carrey dans le rôle de Mr Popper.
2012 marquera le retour de la franchise L’Age de Glace avec Continental Drift, le quatrième épisode de la saga.
Après les résultats encourageants des trois premiers (près de 400 millions de dollars au Box Office pour le
premier, 700 pour le second et 900 pour le troisième), Fox annonce pour le 13 juillet la sortie, en 3D, de ce
quatrième opus.
6. SONY PICTURES ENTERTAINMENT
Sans grande originalité, Sony mise pour les deux prochaines années sur les comédies, l’animation, les talents
reconnus et la 3D.
A commencer par The Green Hornet, réalisé par Michel Gondry, avec Cameron Diaz, Christoph Waltz et
Edward Furlong. Une nouvelle version de la célèbre série des années 60 (Le Frelon Vert) où le rôle de Kato
était joué par Bruce Lee. Un film au titre identique avait déjà été réalisé en 1940. La sortie est prévue pour le 14
janvier 2011.
Le 8 juillet 2011, Sony sortira une comédie populaire : The Zookeeper avec Kevin James et les voix de Cher,
Adam Sandler, Sylvester Stallone, Judd Appatow ou John Favreau interprétant les animaux d’un zoo qui
parlent.
Autre grosse sortie pour l’été 2011 : The Smurfs. Adaptation en 3D de la bande dessinée de Peyo, Les
Schtroumpfs, avec les voix de George Lopez et Katy Perry. Sortie le 3 août 2011. Cette adaptation compte
surfer sur le succès de la série des années 80, dans le top 10 des séries télévisées pendant 9 années
consécutives et sur le buzz déjà très fort auprès du public : plus de 2,5 millions de visionnages de la bandeannonce en 5 jours, le double du dernier Karate Kid.
Autre poids lourd de Sony pour 2011 : Arthur Christmas. Sortie le 23 novembre, en 3D, de ce film d’animation
pour enfants, un classique pour les vacances d’hiver et la période des fêtes.
En 2012, Sony reviendra le 25 mai, avec un troisième épisode des Men in Black, toujours avec Will Smith et
Tommy Lee Jones, mais cette fois-ci en 3D et le 3 juillet, pour le week-end du 4 juillet, avec Spider Man,
également en 3D, réalisé cette fois par Marc Webb et non pas par Sam Raimi comme pour Spider Man 1, 2 et
3.
Enfin, le 21 septembre 2012, un film d’animation en 3D est annoncé : Hotel Transylvania qui réunira Dracula,
The Mummy et Frankestein…Tout un programme
7. LES TÉLÉVISIONS
Côté télévision, au L.A. Roadshow, Cartoon Network, qui est diffusée dans plus de 97 millions de foyers
américains et dans près de 165 pays, se lance à partir de fin 2010 et début 2011 dans le jeu avec Hall of Game
Awards, un jeu interactif où les téléspectateurs voteront pour leur sportif favori ou leur moment sportif préféré de
l’année. Le vote commencera fin décembre.
La chaîne a également annoncé de nouvelles séries pour ses soirées du lundi soir (Monday Night Comedy
Serie avec le retour de Scooby Doo: Mystery Inc. et l’arrivée de Mad Magazine et The Regular Show), et du
vendredi soir (Friday Night Action Block avec le retour de Star Wars: The clone Wars et l’arrivée de Sym-Bionic
Titan signé par les créateurs de Dexter’s Laboratory et Samurai Jack).
Du côté des adultes (Adult Swim qui vise les audiences de 18 à 34 ou de 18 à 49 ans), la chaîne annonce le
renforcement de son offre avec de nouvelles séries comme Delocated, une fiction sur un membre du
programme de protection des témoins.
La Fox, qui a eu de très bons résultats d’audience en 2009/2010 chez les 18-49 ans, a quant à elle annoncé le
lancement de deux nouvelles séries. La premières : Ride Along, une création de Shawn Ryan (The shield, The
Unit), place le spectateur aux côtés d’un civil embarqué dans une patrouille de police à Chicago. La seconde,
Terra Nova, produite par Steven Spielberg et David Furry, le producteur de Buffy the Vampire Slayer, est une
série de science-fiction où une famille vivant en 2149 tente de remonter le temps pour sauver la planète.
Pour ce qui est de la télévision, la majorité des chaînes n’était pas représentée. Pourtant la tendance de ces
deux dernières années va se confirmer voire se renforcer à l’avenir, avec de plus en plus de nouvelles séries
télévisées.
La rentrée 2010 est marquée par quasiment une vingtaine de nouvelles séries TV hebdomadaires, ce qui
n’empêche pas le maintien de nombreuses séries qui entament leur 5ème, 6ème voire 7ème saison
consécutive. La reprise a lieu la semaine prochaine. Tous les aficionados des TV shows attendent avec
impatience les nombreuses premieres programmées tous les soirs du 20 au 24 Septembre. Le phénomène a
également gagné du terrain de l’autre côté de l’Atlantique et nombre d’Européens attendent ces premiers
épisodes disponibles en streaming peu après leur sortie ici.
Chacune des grandes chaînes a redoublé d’effort tout l’été pour promouvoir sa nouvelle série sensation. A tel
point que la plupart de ces shows ont déjà des fans avant même d’être sur les écrans.
Les plus attendues sont :
- sur Fox : Lone Star réalisé par Marc Webb ((500) jours ensemble), Raising Hope de Gregory Thomas Garcia
(My Name is Earl) et Running Wilde avec Keri Russell (Mission Impossible III, Leaves of Grass).
- sur NBC, on attend The Event, drame catastrophe, auquel on promet le même avenir que Lost.
- sur CBS : Mike & Molly réalisé par James Burrows (Will & Grace) avec Swoosie Kurtz (An Englishman in
Paris) et Hawaii 5-0 avec Alex O’Loughlin (acteur principal dans The Back-up plan l’année dernière).
- sur ABC, on attend No Ordinary Family par les créateurs de True Blood, Roswell et Dawson ainsi que My
Generation par le créateur et producteur de Bones.
- enfin sur CW, on va bientôt découvrir le nouveau visage de Nikita (très largement inspiré du film de Luc
Besson) jouée par Maggie Q, pour un des seuls drames de la rentrée au milieu de tant de comédies.
Conclusion :
A défaut d’être exhaustif, notamment en matière de production de contenus pour la télévision et en notant la
grande absence de Warner Bros, le L.A. Road Show est un très bon moyen de prendre le pouls de l’industrie
hollywoodienne et de saisir sur quoi elle mise pour sa croissance. Pour 2011/2012, l’industrie se montre
finalement très conservatrice dans ses choix artistiques et esthétiques, misant sur la 3D, les comédies et
l’animation pour assurer la croissance de ses revenus.
Mathieu Fournet
Le projet de loi contre la piraterie révisé suite à un mouvement de protestation
Date: 11/10/2010
Suite aux protestations de fournisseurs d’accès Internet et de sociétés du Web, les sénateurs ont assoupli le
contenu de la législation visant à fermer les sites Internet donnant accès à des films, séries télévisées et
musique piratés, ainsi qu’à d’autres contrefaçons.
Baptisé Combating Online Infrigement and Counterfeits Act, ce projet de loi, proposé au Comité Judiciaire du
Sénat à la fin du mois de septembre, suit de près la présentation du plan de protection de la propriété
intellectuelle, au mois de juin, par Victoria Espinel, Intellectual Property Enforcement Coordinator (Voir l’article
du 25 juin 2010 : La Maison Blanche dévoile son plan de protection de la propriété intellectuelle).
Le texte a reçu le support des studios hollywoodiens, ainsi que de leurs syndicats. Mais plusieurs groupes de
consommateurs ont fait entendre leurs voix, arguant que cette loi menaçait aussi les sites Internet légaux, sur
lesquels certains utilisateurs peuvent mettre en ligne du contenu prohibé, chose très difficile à surveiller. Ces
associations, parmi lesquelles la Consummer Electronics Association, l’American Library Association et le
Center for Democracy and Technology, ont envoyé un courrier au Président du Comité Judiciaire du Sénat, le
Démocrate Patrick Leahy, ainsi qu’au sénateur Républicain Jeff Sessions. Dans ce courrier, il est demandé aux
sénateurs d’être prudents face à un projet de loi qui pose plusieurs problèmes d’un point de vue légal, politique
et technique. L’impact sur les consommateurs, les institutions éducatives, les nouvelles technologies, la
croissance économique et la liberté sur Internet, sont notamment mis en avant. Certaines organisations, dont
un groupe de 87 ingénieurs informatiques et l’Electronic Frontier Foundation ont même parlé de censure.
Les défenseurs du projet de loi soutiennent, en revanche, que celui-ci est parfaitement pensé pour toucher des
sites visant principalement à proposer du contenu piraté.
La loi permettrait au Département de la Justice américain de poursuivre et fermer les sites Internet offrant un
accès à des téléchargements non-autorisés, du streaming ou la vente de contenu protégé par le droit d’auteur.
Pour les sites hébergés hors du territoire américain, le Département de la Justice pourrait demander à une cour
fédérale de Washington d’émettre une injonction afin que les sociétés d’enregistrement de noms de domaines
ne prennent pas en compte les adresses IP des sites violant la loi. Les studios et les industriels de la musique
se battent pour l’application d’une telle mesure depuis plusieurs années.
Selon le Sénateur Leahy, une disposition très controversée, qui aurait permis au Département de la Justice de
publier une liste de sites Internet dédiés à des activités prohibées et ce sans même une décision de justice, a
été retiré du texte. Certains groupes d’intérêt avaient assimilé un tel document à une liste noire. D’autres
amendements vont alléger la pression pesant sur les fournisseurs d’accès Internet en requérant d’eux
uniquement qu’ils agissent « aussi rapidement que possibles » une fois qu’ils ont identifié un site violant la loi.
De la même manière, les opérateurs Internet bénéficieront d’une protection renforcée en termes de
responsabilité s’ils décident de prendre des mesures contre ces sites.
Le vote de cette loi est repoussé après les élections de mi-mandat, prévues au mois de novembre, le Sénat
étant en vacances depuis le 29 septembre.
Peter Eckersley, membre de l’Electronic Frontier Foundation, n’a pas été impressionné par la dernière version
du texte. « Laissez-moi vous décrire la situation : ils ont transformé une idée extrêmement mauvaise en une
idée vraiment mauvaise. »
Mais le projet de loi a toujours le soutien de nombreux groupes d’industriels, dont plusieurs sont engagés dans
un lobbying agressif, afin de nier l’idée que la loi serait une menace pour la liberté sur Internet.
Patrick Ross, directeur exécutif de la Copyright Alliance, a affirmé que, malgré les changements effectués sur le
texte, « le résultat final, à savoir de meilleures ressources et une plus grande implication des autorités à un
niveau fédéral, est une évolution bienvenue dans la lutte contre une menace grandissante pour la créativité et le
travail des Américains. »
La Writers Guild of America, qui, par le passé, s’est montré préoccupée par le fait que certaines lois antipiraterie pourraient aller trop loin, a également approuvé le texte. Son président, John Wells, a écrit au sénateur
Leahy « qu’il se sentait encouragé par ces développements dans la lutte contre la piraterie, respectant la liberté
de parole et le droit à la vie privée ». « En créant un processus légal permettant au Département de la Justice
américain de fermer des sites web hébergeant ou proposant en streaming du contenu non-autorisé, ce projet de
loi touche directement au porte-monnaie des pirates du net », a-t-il ajouté.
Une coalition réunissant d’autres syndicats, dont la Screen Actors Guild, la Directors Guild of America,
l’American Federation of Television and Radio Artists et l’International Alliance of Theatrical Stage Employees,
a également écrit au sénateur Leahy que les opposants au texte avaient recours à « des informations erronées
et à la tactique de la peur ».
Hollywood cheers Counterfeit bill, de Paul Harris, Daily Variety, 21 septembre 2010
Solons alter piracy bill amid outcry, de Ted Johnson, Daily Variety, 30 septembre 2010
Géraldine Durand

Nielsen teste un nouvel outil de mesure pour la publicité sur Internet
Date : 18/10/2010
L'an dernier, selon ZenithOptimedia, les acheteurs ont consacré 52,6 milliards
de dollars en publicité à la télévision aux États-Unis et 20,3 milliards de dollars
en publicité sur Internet. La tendance est à l’augmentation des dépenses sur
Internet, mais dans un contexte économique difficile, les annonceurs doivent
pouvoir justifier de leurs choix stratégiques ou de l’augmentation des budgets
sur des campagnes publicitaires sur Internet.
Les acheteurs et annonceurs attendent donc depuis longtemps un outil de
mesure sur Internet comparable à ce qui se fait pour les autres médias comme
la télévision.
Nielsen travaille ainsi sur un outil qui permettrait de leur donner de nouvelles
données pour mieux mesurer l’audience de la publicité en ligne.
Le nouveau produit de Nielsen utilisera la formule GRP, abréviation de Gross
Rating Points (traduit littéralement par « point de couverture brute »), qui
mesure la portée et la fréquence d'une campagne publicitaire. Cette méthode est utilisée par le secteur de la
télévision depuis des décennies, et Nielsen lance ainsi son "online GRP" (« GRP en ligne »).
Pour obtenir les nouvelles données, Nielsen ajoutera ses données démographiques aux informations sur les
internautes qui regardent une annonce en ligne fournies par les compagnies participantes. Facebook fait
apparemment partie des partenaires de départ, mais d’autres sites devraient rejoindre Nielsen dès que la phase
de test sera terminée.
Le but de ce nouveau produit est de connaître, même si les informations seront variables d’un site à l’autre, la
tranche d’âge, le sexe, voire la localisation d’un internaute, et ce, de façon anonyme.
Le concurrent direct de Nielsen, comScore, fournit déjà des données GRP pour les campagnes publicitaires en
ligne (âge, sexe, revenus par ménage, etc.), mais les annonceurs voient dans cette nouvelle concurrence un
moyen d’améliorer la mesure des données.
Nielsen Testing a New Web-Ad Metric, de Suzanne Vranica, The Wall Street Journal, 23 septembre 2010
Nathalie Charles
Bing, à la recherche du succès
Date : 18/10/2010
Soutenu par des revenus publicitaires estimés à environ 100 millions de dollars, le moteur de recherche de
Microsoft, Bing, lancé il y a un an, représente aujourd’hui 12% à 13% du marché, contre 8% à 9% en 2009.
Google maîtrisant toujours près de 65% du marché. Comment qualifier la performance de Bing ?
David Karnstedt, président et Directeur général de l’agence de recherche Efficient Frontier affirme que s’il était
Steve Ballmer (Directeur général de Microsoft), les résultats de Bing depuis son lancement et les parts de
marché conquises le pousseraient à qualifier 2010 de très belle année. Il ajoute que la clé, pour Microsoft, se
trouve dans les clicks « monétisables », qui génèrent des revenus.
Néanmoins, il semblerait que la progression de Bing se soit faite davantage au détriment de son futur
partenaire, Yahoo, que de son rival, Google. « Il est rare de voir Yahoo et Bing progresser au cours des mêmes
mois », affirme Daina Middleton, Directrice générale de l’agence de recherche Performics.
Pour Adam Sohn, Directeur Général de Bing, "personne ne veut être en troisième position, mais nous sommes
tout de même très contents. Vous n'avez pas vu une telle augmentation de parts de marché depuis des
années".
La date de la fusion entre Yahoo! et Microsoft n’a pas encore été annoncée. Microsoft a pris en main toutes les
recherches sur Yahoo il y a quelques semaines, mais la société doit aussi reprendre tout le secteur de la
publicité payante.
Bing doit trouver des annonceurs, mais doit aussi continuer d'innover. Selon Aaron Goldman, Directeur de la
compagnie de marketing numérique Connectual, Bing est maintenant aussi facile d'utilisation que Google, mais
« être aussi bien ne suffira pas à Bing pour gagner sur ce marché».
Adam Sohn affirme que de nombreuses nouveautés devraient être annoncées cet automne, notamment en
matière de recherche de contenu visuel, dans le domaine des plans et cartes et enfin, pour les utilisateurs sur
mobile.
La distribution du site reste un enjeu de premier plan (Microsoft courtise de près AOL), mais la mise en place
d’une base solide d’utilisateurs est également un objectif central pour Bing. « Nous devons créer une base
d’utilisateurs fidèles et le perfectionnement du produit jouera un grand rôle dans cette démarche », ajoute le
Directeur général de Bing.
Agencies Prep for Yahoo-Bing Transition, de Mike Shields, Adweek, 30 août 2010
Géraldine Durand et Raphaëlle Greffier
La neutralité du réseau mise en péril par les Républicains
Date: 18/10/2010
Les efforts pour trouver un compromis législatif sur la neutralité du réseau sont paralysés depuis mercredi, suite
au recul des élus du parti Républicain. Dans une déclaration, Henry Waxman, Représentant Démocrate de
l'Etat de Californie et Président de la House Energy and Commerce Committee, a affirmé que la proposition de
loi avait été abandonnée suite à la décision du Représentant Républicain de l'Etat du Texas, Joe Barton, de ne
pas soutenir le texte, ce qui élimine d’office tout espoir de trouver une solution bipartisane.
Henry Waxman envisage de réviser la proposition de loi pendant la "lame duck session", période qui fait suite
aux élections de mi-mandat de novembre et qui est généralement caractérisée par une faible activité législative,
les élus sortants étant encore présents jusqu’à fin décembre. Toutefois, celui-ci ajoute qu'à défaut d'un accord,
la FCC (Federal Communications Commission) devra reclassifier l'Internet à Haut Débit dans le Titre II des
services de télécommunications (Voir article Médiamérica : La FCC veut requalifier Internet). En effet, la FCC a
classé Internet sous le Titre I du Communications Act de 1996, c’est-à-dire parmi les « services d’information »
sur lesquels elle a très peu d’autorité, et non parmi les « services de télécommunications », sur lesquels elle a
pleine autorité, et qui sont énumérés dans le Titre II. Selon Henry Waxman, "si le Congrès n'est pas en mesure
d'agir, la FCC devra le faire". La FCC se heurte cependant à l'opposition ferme des câblo-opérateurs et des
compagnies de télécommunications qui ont peur que la FCC ne profite de cette autorité pour accroître les
réglementations dans ce secteur.
Le Représentant Démocrate de l'Etat de Californie, ainsi que celui de Virginie, Rick Boucher, rejoints par
d'autres, ont tenté de trouver un accord avec les Républicains sur la neutralité du réseau, afin d'éviter une
reclassification de la part de la FCC. L'ébauche d'un projet de loi, qui a circulé à la fin septembre, avait pour
objet d’obliger les fournisseurs d’accès Internet à traiter les contenus licites, services et applications Internet, de
manière non discriminatoire. Cette proposition laissait néanmoins une certaine marge de manœuvre aux
fournisseurs de services sans fil et empêchait toute reclassification de la part de la FCC pendant 2 ans. En
contrepartie, la FCC aurait été autorisée à traiter les plaintes au cas par cas avec des amendes pouvant aller
jusqu'à 2 millions de dollars en cas de violation.
Henry Waxman a affirmé qu'au cours du mois de septembre, il avait travaillé avec différents groupes ayant des
avis divergents sur la question, notamment les défenseurs de la neutralité du réseau tels que l'organisation
"Public Knowledge", mais aussi certains sceptiques parmi lesquels figurent en première ligne AT&T ou encore
Verizon.
Selon Waxman, le retrait de Joe Barton est une perte pour les consommateurs et profite seulement aux
extrêmes. "Nous avons besoin de mettre fin à l'impasse sur la neutralité du réseau, afin de nous concentrer sur
la construction d'un Internet aussi ouvert et solide que possible", a-t-il affirmé.
Les Républicains, et un nombre important de Démocrates, ont exprimé leurs réticences quant au plan de
reclassification de la FCC, qui ne pourra intervenir que fin novembre au plus tôt. La dernière manœuvre de
Barton pourrait avoir pour conséquence de renforcer l'opposition Républicaine, surtout si le parti regagne le
contrôle de l'une ou de plusieurs des Chambres du Congrès lors des élections de novembre.
Barton a récemment déclaré que "les efforts de Waxman pour trouver un compromis, sont une reconnaissance
tacite du fait que la FCC emprunte une voie dangereuse, susceptible d'étouffer l'investissement et de créer un
surplus de régulation sur l'un des secteurs les plus dynamique de notre économie". Il ajoute qu’en raison des
vacances parlementaires, « il n'y a plus suffisamment de temps pour s'assurer que la proposition du
Représentant Waxman préservera l'ouverture d’Internet sans freiner toute innovation et création d'emplois ».
Neutrality Bill dies, de Ted Johnson, 30/09/2010
Géraldine Durand et Raphaëlle Greffier
Baisse sans précédent pour les opérateurs du câble aux Etats-Unis
Date : 19/10/2010
Les mauvaises nouvelles se sont accumulées au deuxième trimestre 2010 pour les câblo-opérateurs. Selon
une étude réalisée par le cabinet de statistiques SNL Kagan, ils ont en effet perdu 711 000 abonnés pendant la
période, ce qui a engendré la première perte nette de clients sur le marché de la télévision payante (qui
comprend le câble, le satellite et les opérateurs de télécommunication) depuis 1980, date à laquelle Kagan a
commencé à mesurer ce genre de données. Cela représente une perte de 216 000 abonnés au total. Ce même
secteur avait enregistré une progression de 378 000 clients sur la même période en 2009.
Toujours sur le deuxième trimestre 2010, les opérateurs de télécommunications tels qu’AT&T et Verizon fois,
ainsi que les fournisseurs de satellite, ont gagné respectivement 414 000 et 81 000 nouveaux abonnés.
Toutefois, cela n’a pas suffi pour compenser les pertes subies par les câblo-opérateurs.
Le second trimestre est traditionnellement une période particulièrement mauvaise en termes d’abonnements
pour la télévision payante : avec la fin de l’année scolaire, les gens ont plus tendance à abandonner leurs
abonnements afin de se concentrer sur l’organisation de leurs vacances d’été. Les difficultés économiques
actuelles et un taux de chômage et de sous-emploi toujours élevés sont également, en grande partie,
responsables de la baisse des abonnés.
D’autre part, de plus en plus de spectateurs regardent la télévision sans passer par un abonnement payant : ils
se contentent des chaînes hertziennes gratuites et ont recours à des vidéos diffusées sur Internet ou par des
fournisseurs comme Netflix. Kagan estime que 3 millions de foyers américains auront recours à de telles
solutions d’ici la fin de l’année 2010, contre seulement 1.5 millions en 2009. Pour 2011, ce chiffre devrait
s’établir à 4.3 millions. Cela reste faible, compte tenu des 115 millions de foyers que comptent les Etats-Unis,
mais ce nombre est en progression constante.
Enfin, ce deuxième trimestre a également marqué l’expiration des offres spéciales proposées en 2009, au
moment du passage à la télévision numérique terrestre (TNT), par les opérateurs du câble, du satellite et des
télécommunications. Les fournisseurs de ces offres avaient alors profité de la confusion des consommateurs
pour offrir des packages à bas prix à tout nouvel abonné. En effet, les spectateurs étaient alors en pleine
confusion quant aux démarches à entreprendre pour continuer à avoir accès à la télévision chez eux après le
passage à la TNT.
Selon Ian Olgeirson, analyste chez SNL Kagan, ce deuxième trimestre s’est caractérisé par une accumulation
d’évènements négatifs qui se sont répercutés sur l’industrie. En effet, selon SNL Kagan, les câblo-opérateurs
ne se partagent plus que 61% du marché de la télévision payante contre 63,6% l’année dernière à la même
période. Les opérateurs de télécommunications ont eux grimpé de 4,3% à 6% des parts de marché, tandis que
les opérateurs satellite DirectTV et Dish ont progressé d’à peine 1%.
Jusqu’en 2002, les câblo-opérateurs n’avaient cessé de compter de nouveaux abonnés, attirant les
consommateurs en étendant, chaque année, leurs services et leur offre de chaînes. Cependant, ces dernières
années, ils ressentent fortement la concurrence croissante des opérateurs du satellite et des fournisseurs de
télécommunications.
Pour Ian Olgeirson, le déclin senti au second semestre relève seulement d’une anomalie et le marché de
l’abonnement aux chaînes payantes devrait retrouver le chemin de la croissance dans les mois à venir.
Cable sees rare drop, de Cynthia Littleton, Daily Variety, 24/09/2010
Raphaëlle Greffier
Télévision américaine : bilan sur les tendances dans l’audience depuis 5 ans
Date : 18/10/2010
Selon une étude de Nielsen sur les tendances dans l’audience depuis 5 ans, les téléspectateurs américains
passent plus de temps à regarder les programmes longs et plus particulièrement les émissions de sport, de
téléréalité et les séries télévisées. Ils s’intéressent en revanche de moins en moins aux programmes
d’information et aux sitcoms (séries courtes de 30 minutes ou moins).
Les données réunies sur les émissions regardées par la population anglophone aux Etats-Unis sur la saison
2009-2010 confirment ce qui est déjà une évidence pour l’industrie : les séries d’une heure mènent le jeu en
prime time pour les Big Four (CBS, NBC, ANC et Fox) et CW.
Sur l'année 2009-2010, les séries diffusées sur ABC, CBS, Fox, NBC et CW réalisent les plus fortes audiences
(41% des taux d’audience, contre 40% en 2004-2005). Suivent ensuite les émissions de téléréalité avec 24%,
soit une hausse de 3% en 5 ans, puis le sport, 12% contre 8% il y a 5ans. En revanche, les sitcoms et les
programmes d’informations et documentaires sont en baisse de 2% pour atteindre respectivement 9% et 3%.
La saison dernière, les Américains ont regardé la télévision 35 heures et 34 minutes en moyenne par semaine.
Les enfants de 2 à 11 ans l'ont regardée environ 25 heures et 48 minutes, alors que les personnes âgées de 65
ans et plus ont passé en moyenne 48 heures et 54 minutes devant leur écran de télévision.
Parmi les 115.9 millions de ménages équipés d'un poste de télévision, 30.9% en possèdent au moins quatre,
24.4% en possèdent trois, et 28.4% en ont deux.
Les networks représentent près de 16.6% de l’audience sur la saison 2009-2010 contre 18.3% sur l’année
2005-2006. De leur côté, les chaînes câblées ont progressé de presque 2% en 5 ans et réunissent aujourd’hui
18.6% du public (à noter : il existe plus de 40 chaînes câblées avec publicité contre seulement 5 chaînes
hertziennes). En revanche, les chaînes câblées Premium (HBO, Showtimes et Starz) se sont maintenues entre
1.4% et 1.5% durant ces cinq années.
L'étude réalisée par Nielsen souligne également l'utilisation grandissante des DVRs ces dernières années. Au
mois de juillet 2010, 37.3% des ménages américains équipés d'une télévision détenaient un DVR, contre 1.2%
en janvier 2006. Mais la grande majorité d’entre eux (71%) n’en possèdent qu'un. 24% en ont deux et
seulement 5% en ont 3 ou plus. La plupart d'entre eux utilisent le matériel fourni avec leur abonnement au câble
ou au satellite et seulement 3% détiennent un DVR autonome. Les téléspectateurs de 45 ans et plus restent les
plus enclins à décaler leur visionnage : ils représentent 37% du visionnage en DVR contre seulement 28% en
2006.
La télévision en haute définition (HD) a aussi fait un bond ces 3 dernières années, notamment après que les
autorités américaines ont demandé aux chaînes de télévision de passer à la diffusion en numérique au plus tard
au mois de juin 2009. Ainsi, seulement 10% des ménages étaient en mesure de recevoir la télévision HD en
juillet 2007, contre 54.2% en juillet dernier.
Auds glued to smallscreen drama, de Cynthia Littleton, Daily Variety, 20/09/2010
Raphaëlle Greffier
Le marché de la publicité en progression aux Etats-Unis
Date : 18/10/2010
Selon une étude menée par l'organisme de recherche SNL Kagan, le marché de la publicité aux Etats-Unis, en
déclin ces deux dernières années, devrait progresser de 2,8% cette année pour atteindre 210.5 milliards de
dollars de chiffres d’affaires. L'organisme de recherche prédit que cette croissance va se poursuivre, avec une
progression de 1,8% en 2011, menant le marché à 214.3 milliards de dollars. En 2019, ce chiffre devrait
atteindre 275. 8 milliards de dollars et le marché de la publicité en ligne dépassera alors celui de la publicité sur
le câble.
La téléphonie mobile, les chaînes de télévision hertziennes et Internet sont les secteurs qui bénéficieront le plus
de la croissance du secteur de la publicité cette année. A l’inverse, la publicité pour le secteur de la presse va
continuer à décliner. Pour Dereck Baine, analyste chez SNL Kagan, si la publicité dans les nouveaux médias,
qui incluent les téléphones portables et Internet, progresse, les médias plus anciens, et particulièrement la
presse écrite, ont perdu de leur pertinence. "Les dollars vont maintenant vers les nouvelles plateformes et plus
particulièrement vers celles qui attirent le plus d’attention comme le câble".
Selon les prévisions de SNL Kagan, la publicité dans le secteur du câble devrait générer 30.2 milliards de
revenus en 2011 et 55.1 milliards en 2019, quand elle ne générait que 12 milliards en 1999. La même année,
les dépenses pour la publicité sur Internet représentaient 4.7 milliards de dollars. En 2011, celles-ci devraient
atteindre les 27.8 milliards et 60.1 milliards en 2019.
Deux facteurs ont joué un rôle important dans la croissance du marché de la publicité à la télévision cette
année : les élections de mi-mandat du mois de novembre et une récente décision de la Cour suprême, qui a
mis fin à un ensemble de restrictions concernant la publicité politique. Selon l’analyste de SNL Kagan Tony
Lenoir, « En 2010, la combinaison d’une certaine agitation politique, des élections importantes et la décision de
la Cour Suprême du 21 janvier de lever certaines lois limitant les contributions aux campagnes électorales,
devraient transformer la publicité politique en véritable mine d’or pour les chaînes de télévision. »
Selon l’étude de SNL Kagan, les dépenses en matière de publicité politique à la télévision devraient croître de
25% cette année par rapport aux élections de 2006 et engendrer des revenus estimés à 2.5 milliards de dollars
pour les chaînes : ce chiffre dépasserait le record de 1.98 milliards obtenu en 2006. CBS corp. et Univision
Communications seraient en bonne position pour profiter au mieux de cette manne.
Report: Ad Market makes a comeback, de Georg Szalai, The Hollywood Reporter, 08/09/2010
Ad buyers cram for midterms, de George Szalai, The Hollywood Reporter, 23/09/10
Géraldine Durand et Raphaëlle Greffier
Retour sur la question des frais de retransmission pour les opérateurs du câble aux Etats-Unis
Date : 15/10/2010
L’industrie du câble fait face à une question à un milliard de dollars. Les networks, menés par CBS, sont en
train de conclure des accords avec les opérateurs du câble. Ils souhaiteraient en effet obtenir une augmentation
de la rémunération que leur versent les câblo-opérateurs pour reprendre leurs chaînes. CBS pourrait ainsi
atteindre son objectif : obtenir 250 millions de dollars de la part des câblo-opérateurs qui achètent ainsi le droit
de retransmettre ses chaînes. Toutefois, cet objectif impressionnant ne va pas sans poser un problème : qui
paiera l’addition ? Ces frais de retransmission, dont le montant devrait atteindre 1.3 milliard de dollars en 2010
selon SNL Kagan, devront-ils être retirés sur les bénéfices des câblo-opérateurs ? Les chaînes payantes du
câble devront-elles subir une baisse ou en tout cas une stagnation du montant qui leur est reversé pour les
abonnements mensuels ? Les consommateurs devront-ils payer des abonnements beaucoup plus élevés ? Ou
bien l’augmentation des différents coûts de programmation va-t-elle transformer la manière dont les différentes
chaînes sont packagées et vendues aux consommateurs, les distributeurs devant aussi faire face aux nouveaux
défis que représentent Apple, Google et Amazon ?
Les rapports de force changent et c’est relativement nouveau. Encore récemment, les câblo-opérateurs étaient
de durs négociateurs, décidés à ne payer aucun frais de retransmission comme indiqué dans le
Communications Act de 1992. Mais ces dernières années, les opérateurs du câble ont dû commencer à payer.
Début septembre, Time Warner Cable (TWC) et The Walt Disney Co. sont parvenus à un accord qui prévoit
qu’ABC touche au moins 50 cents pour chaque abonné aux chaînes de son groupe, ainsi que des montants
plus importants pour les chaînes de Disney et la reprise, par TWC, de plusieurs autres services. Les
négociations ont, cette fois, été beaucoup moins houleuses que dans d’autres cas (Voir Article Médiamérica :
Hypothèses autour de l’accord Fox – Time Warner Cable). Pourtant, il est clair que TWC a ressenti à quel point
les règles entourant la question de la retransmission donnent un avantage indéniable aux groupes de médias.
« Nous devons encore répondre à une question difficile : faut-il payer un tarif plus élevé que la valeur réelle du
produit pour éviter que les spectateurs ne soient privés de leurs programmes ? », commente Steven Teplitz,
Senior Vice President des relations gouvernementales chez TWC. « C’est une situation perdant-perdant. Soit
vous payez plus que ce que vous devriez payer sur un marché fonctionnant normalement, ce qui mène à une
inflation des coûts, soit le spectateur perd son programme. Cet accord ne signifie pas que le problème est
réglé», ajoute-t-il.
A ce stade, il semble que les câblo-opérateurs ne pourront pas gagner la bataille des frais de retransmission,
que ce soit face aux networks ou aux chaînes du câble.
En début d’année, le network ABC et la chaîne câblée Food Network étaient en situation de conflit à ce sujet
ème
avec Cablevision Systems, le 5
câblo-opérateur des Etats-Unis. Finalement, après avoir retiré Food Network
pendant trois semaines de son offre, Cablevision avait trouvé un accord avec l’éditeur de chaînes Scripps
Network Interactive et remis Food Network sur les écrans. De la même manière, au mois de mars, la chaîne
ABC avait été retirée pendant plus de 20h des bouquets de Cablevision (Voir article Médiamérica : ABC se
retire de Cablevision pendant plus de 20h).
Selon David Blank de la société d’analyse RBC Capital Markets, le coût de la hausse des frais de
retransmission retombera soit sur les opérateurs, soit sur les consommateurs.
Les chaînes indépendantes du câble craignent aussi d’être désavantagées au profit des networks. « Le fait que
les opérateurs se plient aux demandes des networks en matière de frais de retransmission, que ce soit en
augmentant ces frais ou en acceptant de diffuser un plus grand nombre de chaînes affiliées aux networks, a un
impact négatif sur les éditeurs de chaînes indépendants, puisque c’est autant d’argent et de canaux en moins
que les opérateurs peuvent leur consacrer », ont souligné les responsables de Discovery Communications dans
un courrier à la Federal Communications Commission (FCC). « Les éditeurs de chaînes indépendants comme
Discovery Communications, qui ne sont pas liés à une chaîne dont les opérateurs ne peuvent pas se passer,
ont beaucoup de mal à obtenir la reprise de leurs chaînes dans des conditions et à des tarifs raisonnables »,
ajoute le groupe.
Les éditeurs de chaînes du câble les plus importants proposent des packages de leurs chaînes comprenant des
événements et des séries originales que les spectateurs ne voudront pas manquer, ce qui rend les chaînes
moins vulnérables face à une menace de non retransmission. Les chaînes du groupe Time Warner (séparé du
câblo-opérateur Time Warner Cable depuis 2009), par exemple, ont obtenu les droits exclusifs pour les
programmes de basketball NCAA March Madness (série d’émissions sur le championnat de basketball
américain) et TBS lancera prochainement le nouveau magazine de deuxième partie de soirée de Conan
O’Briens.
Scripps Network défend cette stratégie en mettant en avant le public que ses chaînes réunissent. Son
Président, John Lansing, soutient que « la chaîne demande juste à obtenir un pourcentage des revenus liés à
l’audience touchée par ses programmes. Les chaînes qui touchent un moindre public ou qui n’attirent pas le
profil d’audience que nous avons la chance de réunir, vont certainement subir une plus forte pression suite à la
question des frais de retransmission. »
Et la pression est en effet plus forte pour les éditeurs de chaînes indépendants. « Nous avons entendu des
bruits selon lesquels le coût croissant des frais de retransmission va forcer les opérateurs à faire des choix
difficiles qui auront des conséquences néfastes sur des sociétés comme Ovation », affirme Chad Gustein,
Executive Vice President de la chaîne du câble Ovation. Ces conséquences pourraient comprendre une baisse
des sommes payées à ces chaînes et une distribution moins importante.
« L’augmentation du coût de la programmation pour les opérateurs va générer une augmentation des
abonnements au câble ou un abandon par les opérateurs des chaînes situées à la marge », soutient Justin
Nielson de SNL Kagan. Un exemple déjà concret de cette tendance est le retrait par AT&T, il y a quelques
semaines, de Hallmark Channel, une chaîne indépendante, de son offre IPTV, U-verse, et ce à cause d’un
désaccord sur les frais de retransmission.
Après des années où les câblo-opérateurs menaient le jeu comme ils l’entendaient, comment en sont-ils arrivés
à se plier aux exigences des groupes de médias ?
Au mois de juillet 2010, les opérateurs du câble et du satellite, ainsi que plusieurs éditeurs de chaînes
indépendants, dont TWC, Verizon, Cablevision, DirecTV, Dish Network, Discovery et Ovation, ont créé
l’American Television Alliance (ATVA), association dont l’objectif est la révision des règles de retransmission
par la FCC et par le Congrès américain. Ces membres avaient déjà fait entendre leur voix dès le mois de mars
2010 (Voir l’article Médiamérica : Désaccords sur les frais de retransmission : les opérateurs demandent à la
FCC d’intervenir). Selon un document déposé par l’ATVA à la FCC, les règles sur les frais de retransmission et
le principe du must-carry ont été mis en place, parce que les opérateurs du câble avaient un monopole en
matière de distribution sur leurs marchés respectifs et auraient pu, de ce fait, empêcher les chaînes hertziennes
de servir l’intérêt public dans leurs communautés.
« Quand le Congrès a fait pencher la balance en faveur des chaînes hertziennes, c’était pour faire contrepoids
à la menace que représentait l’industrie du câble. L’objectif était de servir le bien public et de maintenir la
diversité des points de vue au niveau local, et non pas de générer des profits plus importants pour les
chaînes. »
Mais depuis que la loi est entrée en application, en 1992, le secteur de la distribution des contenus télévisés a
fortement évolué, avec notamment la montée en puissance des opérateurs satellite et de télécommunications
de plus en plus présents sur le marché de la télévision payante. Par conséquent, si les câblo-opérateurs
refusent de payer ce que les chaînes exigent, celles-ci peuvent encourager les spectateurs à se diriger vers une
offre satellite ou IPTV concurrente. Et si le distributeur retire la chaîne de son offre, il subira la pression des
pouvoirs publics l’incitant à remettre la chaîne en service.
Dans le même temps, les opérateurs de la télévision payante sont très attentifs au fait que les téléspectateurs
pourraient décider de résilier leurs abonnements pour ne regarder la télévision que sur Internet. Début
septembre, par exemple, Apple a présenté un nouveau service télévisé qui permet aux usagés de louer des
séries de Disney ou de News Corp. pour 99 cents (Voir l’article Apple propose des épisodes de Disney et News
Corp à 99 cents).
Le CEO de Time Warner Cable, Glenn Britt, pense à la création de nouveaux packages, plus limités, destinés
aux consommateurs qui recherchent des options moins onéreuses. Les éditeurs de chaînes sont évidemment
opposés à cette idée ou, en tout cas, ils sont d’avis que chacune de leurs chaînes devrait faire partie des
packages, quelles que soient leurs tailles.
Selon Steven Teplitz de Time Warner Cable, la question des packages réduits n’est pas liée à celle des frais de
retransmission : « Certes, la hausse des frais de retransmission nous pousse à envisager la création de
packages de taille réduite, mais l’un ne va pas résoudre le problème que nous rencontrons avec l’autre. »
Chacune des options mentionnées sont pesées avec attention et certaines, ou toutes, pourraient faire partie de
la réponse à la question des frais de retransmission. Mais qu’elle que soit la solution qui sera retenue, une
chose est sûre : la note va bientôt devoir être réglée.
Cable's Billion-Dollar Question Needs An Answer, de Jon Lafayette, Broadcasting & Cable, 13 septembre 2010
Géraldine Durand
HBO en perte de vitesse
Date : 15/10/2009
La chaîne de télévision câblée qui a transformé des vampires suceurs de sang en un des plus gros succès de
la télévision américaine (True Blood), est en train de perdre sa propre substance vitale : ses abonnés.
er
2010 aurait dû être une très bonne année pour HBO, grâce aux succès du 1 semestre : True Blood, dont le
ème
premier épisode de la 3
saison, diffusé début septembre, a enregistré le meilleur score de l’histoire de la
chaîne, et The Pacific, la minisérie sur la deuxième guerre mondiale, qui a gagné plus de récompenses aux
derniers Emmys que n’importe quelle autre production. Pourtant, HBO comptait 28.6 millions d’abonnés à la fin
du second trimestre 2010 selon SNL Kagan, soit son plus mauvais résultat en 4 ans. Si les séries de HBO sont
aussi populaires, comment se fait-il que les abonnements déclinent ?
er
Le suspect numéro un dans cette affaire est le 1 opérateur satellite du pays, DirecTV. En désaccord avec HBO
sur le montant des frais de retransmission à verser à la chaîne payante, DirecTV a tenté de faire pression sur
ses responsables grâce à une tactique très efficace : une réduction drastique de la promotion de la chaîne,
pourtant vitale pour la progression de celle-ci. Cela se traduit par une diminution des dollars investis par
DirecTV pour la publicité par courrier, la promotion sur Internet, l’organisation d’événements et le télémarketing.
Ni DirecTV, ni HBO n’ont souhaité commenté cette information, et HBO explique cette baisse par la chute sans
précédent du nombre d’abonnés pour le secteur de la télévision payante soulignée par SNL Kagan récemment
(Voir article Médiamérica : Baisse sans précédent pour le secteur de la télévision payante aux Etats-Unis), soit
une perte de 216 000 abonnés.
Pourtant, les concurrents de HBO comme Showtime et Starz, en croissance constante depuis plusieurs années
ont, eux, constaté progression des abonnements lors de ce second trimestre. Showtime compte 6 millions
d’abonnés de plus qu’il y a 6 ans, soit 18.2 millions de clients au total, et Starz touche 17.3 millions de
téléspectateurs au total.
HBO devance encore ses concurrents en termes d’abonnés, comme en termes de revenus, avec 1.2 milliards
de revenus. Mais son nombre d’abonnés se maintient autour de 28 – 29 millions depuis 2006.
DirecTV n’est pas la seule société à restreindre la promotion de HBO afin de faire pression sur la chaîne lors de
négociations sur les frais de retransmission : le n°1 du câble aux Etats-Unis, Comcast, a appliqué la même
tactique en 2009 dans les mêmes circonstances.
« Les distributeurs connaissent le talon d’Achille des chaînes de télévision payantes et ils sont prêts à s’en
servir pour obtenir ce qu’ils veulent », souligne Tom Christie, Executive Vice President pour les ventes chez
Showtime. Par conséquent, peu importe ce que HBO dépense, même les 200 millions de dollars pour The
Pacific ne peuvent être maximisés sans le soutien des opérateurs. « Il y a tellement de raisons pour lesquelles
un consommateur choisit un abonnement : cela ne dépend pas seulement de la programmation de la chaîne »,
souligne Deana Myers de SNL Kagan.
Il serait effectivement injuste d’incriminer uniquement DirecTV : 25 000 abonnés à HBO par le satellite
ère
seulement ont résilié leur abonnement sur la 1 partie de l’année 2010, contre 500 000 abonnés à HBO par le
câble.
Les recettes du câble et du satellite liées au nombre d’abonnés (reversements) représentent 85% des revenus
de HBO. Une baisse du nombre des abonnés de la chaîne porte nécessairement atteinte à son chiffre d’affaires
total. Toutefois, il est important de noter que 15% des revenus de la chaîne payante proviennent d’activités qui
connaissent une croissance suffisante pour contrebalancer l’impact négatif. La vente de DVD est une source de
revenus importante pour HBO et une estimation en interne évalue les revenus rapportés par la vente des DVD
de la série True Blood à 100 millions de dollars. HBO essaie également de se diversifier à l’étranger, ce qui est
fondamentale pour la chaîne.
Parmi les raisons de la stagnation du nombre d’abonnements figure la possibilité que 30 millions de clients soit
le plafond de la chaîne.
Autre possibilité : les programmes de HBO étant disponibles plus ou moins tard en DVD, sur iTunes ou en
syndication sur d’autres chaînes, il semblerait qu’une partie des spectateurs attende pour regarder les
programmes à un moindre coût. C’est une tendance qui devrait s’accélérer avec l’arrivée de services comme
Netflix dans la fenêtre traditionnellement réservée aux chaînes payantes (Voir article Médiamérica : La nouvelle
stratégie de Netflix : une révolution pour le secteur de la distribution aux Etats-Unis), et le développement de
plates-formes comme Apple TV et Google TV.
Enfin, et c’est certainement la théorie qui irrite le plus les responsables de HBO : la baisse de ses abonnés
pourrait marquer la fin d’une belle époque commencée il y a dix ans avec des séries comme Les Sopranos et
Sex and the City qui avaient permis à la chaîne de réaliser d’excellents chiffres. Tom Christie de Showtime
confirme que les séries ayant suivi celles-ci n’ont jamais réussi à atteindre leur niveau. Dans ce cas, les
abonnés de HBO auraient dû résilier leurs abonnements après la dernière saison des Sopranos, en 2007.
er
Pourtant, le point culminant pour HBO se situe en 2009, avec 29.1 millions d’abonnés à la fin du 1 semestre.
On peut aussi conclure que la magie des Sopranos a mis du temps à s’éteindre.
Tous ces éléments de réponse ont toutefois peu d’influence sur la stratégie des télévisions payantes qui
continuent à se focaliser sur la production de programmes originaux. Preuve en est la sortie, cette saison, sur
les écrans américains, de la très ambitieuse série Boardwalk Empire sur HBO et, pour Showtime, le début de la
cinquième saison de Dexter.
HBO subscribers dwindling, de Andrew Wallenstein, The Hollywood Reporter, 13 septembre 2010
Géraldine Durand
La télévision connectée : un atout pour le câble ?
Date : 11/10/2010
Les câblo-opérateurs ont toujours considéré avec une certaine crainte les « appareils connectés », qu’ils
s’agissent des boîtiers, des lecteurs de Blu-ray ou des postes de télévision qui permettent d’accéder à du
contenu Internet dans son salon. Ils ont notamment peur que de tels appareils, qui donnent déjà accès à des
services de locations de films en ligne comme Netflix, Amazon et autres, ne portent atteinte à leur activité de
vidéo à la demande. Ils craignent également que cela ne pousse les abonnés à « couper le cordon » (cordcutting), c’est-à-dire à résilier leurs abonnements à un service de télévision payante pour ne consulter que le
contenu vidéo disponible sur Internet.
Les networks et éditeurs de contenu pour le câble (cable programmers) sont également méfiants vis-à-vis de
ces appareils : ils ne veulent pas mettre un terme à leur fond de commerce, bien implanté, qui consiste à
récupérer une partie des abonnements payés par les clients des opérateurs diffusant leur contenu. C’est
pourquoi les différentes initiatives du type TV Everywhere ont pour objectif de permettre aux abonnés du câble
de regarder les émissions et séries des networks, à la demande, sur leur ordinateur ou tout autre appareil
mobile, mais pas sur les télévisions connectées.
Toutefois, des annonces faites au début de l’été par deux sociétés ayant des liens étroits avec l’industrie du
câble pourraient traduire un changement dans la position des câblo-opérateurs. Clearleap, une société qui
fournit des services de management pour les câblo-opérateurs, a annoncé qu’elle travaillerait avec Roku
(boîtiers donnant accès à du contenu vidéo numérique disponible sur Internet, soit plus de 50 000 programmes,
dont certains en provenance de Netflix et Amazon On Demand) afin de permettre aux opérateurs du câble de
proposer leurs films en VOD sur les boîtiers de Roku.
De son côté, la filiale de Comcast, thePlatform, qui facilite la publication sur Internet de programmes audio et
vidéo notamment par les opérateurs du câble, grâce au développement de logiciels de management de
contenu, a annoncé que ses solutions pour la distribution vidéo seraient utilisables sur un certain nombre
d’appareils reliés à Internet. Parmi ceux-ci figurent les boîtiers Roku et Boxee (appareil permettant d’accéder à
plus de 40 000 programmes télévisés et des milliers de films gratuitement via Internet et à du contenu stocké
sur son ordinateur, tout cela directement depuis sa télévision), des téléviseurs et lecteurs de DVD de plusieurs
constructeurs déjà équipés avec le service de vidéo en ligne Vudu et d’autres permettant l’accès à la plateforme Google TV.
Le CEO de Clearleap, Braxton Jarratt pense que, pour essayer de contrer la menace que les appareils
connectés représentent, il est nécessaire pour l’industrie du câble de pénétrer ce marché. Bien que Jarratt ne
pense pas que les consommateurs qui achètent les boîtiers Roku annulent leurs abonnements au câble, il
confirme que beaucoup trouvent que les interfaces des appareils reliés à Internet sont plus faciles à utiliser que
les services de VOD disponibles sur le câble. C’est pourquoi Jarratt veut créer une chaîne spécifique pour les
câblo-opérateurs sur le boîtier Roku.
« Les professionnels du câble pensent qu’ils perdent un client à chaque fois qu’un boîtier Roku est acheté.
C’est pourquoi ils doivent être présents sur Roku, aux côtés de Netflix et Amazon on Demand. Il faut que les
consommateurs, même sur Roku, puissent se diriger vers une interface liée au câble pour regarder des
nouveautés. »
La stratégie des programmateurs du câble est similaire en matière d’appareils connectés, selon Marty Roberts,
le vice-président ventes et marketing de thePlatform. Les programmateurs voient les télévisions connectées
comme une interface complémentaire au chemin traditionnel des chaînes du câble.
«Comment augmenter le nombre de visionnages et comment faire grimper les chiffres d’audience ? », souligne
Roberts. « Pour le moment, nous ne faisons qu’accroître les options de distribution de contenu pour nos
clients. »
Marty Roberts souligne que le contenu qui sera accessible sur les appareils reliés à thePlatform sera différent
du programme à forte valeur ajoutée qui sera disponible sur les plates-formes de type TV Everywhere, comme
le service en ligne de Comcast baptisé Xfinity (Voir article Médiamérica : Lancement imminent du service de
visionnage en ligne de Comcast). « Une partie du contenu que nous proposerons par thePlatform viendra des
networks, une autre partie sera à visée promotionnelle, le reste provenant du catalogue, plus ancien », décrit
Roberts.
Roberts ajoute que la stratégie appliquée sur les appareils connectés en matière de publicité sera la même que
sur Internet. Avec l’augmentation du nombre d’appareils connectés disponibles sur le marché, il pense que ces
derniers deviendront de plus en plus importants pour les networks et éditeurs de contenu pour le câble.
Connected Devices: Boon for Cable?, de Glen Dickson, Broadcasting & Cable, 28 Juin 2010
Géraldine Durand
Les DVR bouleversent le marketing au cinéma
Date : 06/10/2009
Les responsables marketing en charge de la sortie des films en salles qui continuent de consacrer pas moins
de 70% de leur budget à la publicité à la télévision feraient fausse route. En effet, des enquêtes récentes ont
démontré qu'un nombre croissant de téléspectateurs regardent la télévision en décalé et ratent ainsi
potentiellement les publicités, dont celles pour les films. Selon une étude réalisée pour Comcast, le câbloopérateur le plus important des Etats Unis, 62% des personnes interrogées auraient déclaré utiliser un Digital
Video Recorder (DVR), la VOD ou des sites de visionnage en ligne comme Hulu.
Par conséquent, comment les marketeurs sont-ils censés s'y prendre pour attirer le public dans les salles de
cinéma ?
Si personne ne prévoit la fin de la promotion des films à la télévision, ces vidéos attirant toujours l'attention des
téléspectateurs, le visionnage en décalé est l'une des raisons pour lesquelles les marketeurs ont transféré une
grosse partie de leurs budgets vers Internet. Leur objectif est de trouver un "réel engagement" au milieu d'un
monde de médias fragmenté. Ils cherchent également des solutions innovantes pour faire du DVR un dispositif
de promotion et non plus un obstacle à la communication.
Greg Kahn, chargé du Business Development de l'agence Optimedia, estime que la part du budget marketing
accordée au Web a doublé ces cinq dernières années, atteignant de nos jours les 10%. Et il s'attend à ce que
les chiffres continuent d'augmenter.
Certains trouvent que la réponse de la télévision à cette évolution n'est pas assez rapide. Selon Peter Sealey,
ancien responsable marketing chez Columbia, expert en matière de stratégie Marketing et Président du groupe
Sausalito, "Internet est ce que la télévision était dans les années 80". "Le cœur de cible que sont les 18-24 ans
passent plus de temps sur Facebook que devant la télévision". Il prévoit que, pour la saison télévisée qui
commence, les publicités pour films à gros budgets seront moins nombreuses sur le petit écran.
L’augmentation du nombre de DVR pourrait inciter les marketeurs encore désireux d'acheter des espaces
publicitaire à la télévision à le faire plus tôt. En effet, la plupart de ceux qui décalent leur visionnage regardent le
programme sous trois jours. Or, ce décalage, aussi court soit-il, peut être pénalisant pour les publicités
diffusées juste avant une sortie en salles. "L'industrie du film est très sensible au facteur temps" affirme Steve
Farella, Président de l'agence média TargetCast tcm. Il ajoute que si les spectateurs regardent le programme
après sa diffusion en direct, ils verront la publicité trop tard. Elle n’aura plus l'effet escompté. L'époque où une
forte promotion à la télévision, le jeudi soir, suffisait à lancer un film, est désormais révolue.
Paul Lauer, Président de la compagnie Motive Marketing, est spécialisé dans l'identification et le repérage de
cibles d’audience avec un réel intérêt pour un film, travail qu’il réalise généralement des mois avant sa sortie.
Ce dernier a surtout travaillé sur des campagnes très interactives qui engagent des leaders d'opinion à travers
différentes plateformes, comme des vidéos YouTube, des applications Facebook et bien d'autres encore.
Selon Paul Lauer, la campagne marketing qu'un studio met en place pour un film lui coûte, en moyenne, 4$ par
spectateur effectif. Pour des campagnes plus interactives, le coût peut, selon lui, aller de 20 centimes à 2
dollars. Lauer tente de convaincre les studios avec lesquels il travaille de dépenser un peu plus que les 2%-5%
qu’ils consacrent généralement à ces méthodes alternatives.
Son dernier succès est une vidéo YouTube pour la promotion de la sortie du documentaire I want your money
de Ray Griggs. Celle-ci a, au cours de ses deux premières semaines de diffusion, été visionnée par près de 800
000 personnes, et elle a fait l'objet de plus de 3 400 commentaires. Ce film politique, très controversé, qui traite
de l'augmentation du déficit budgétaire américain, a aussi une application iPhone qui permet à ses usagers de
rentrer en contact et de se faire entendre auprès des élus du pays.
Jordan Glazier, Président de l'entreprise média Eventful, a aussi connu un important succès, grâce à ces
campagnes sur Internet, notamment pour le film d'Universal, Get Him to the Greek (American trip) réalisé par
Nicholas Stoller, ou encore pour le film de la Paramount Paranormal Activity réalisé par Oren Peli. Pour ce
dernier, la plateforme Eventful's Demand It! a permis au public de voter pour ou contre sa sortie nationale. 1
million de votes positifs furent enregistrés en seulement quelques jours. De la même façon, Get Him to the
Greek a utilisé la plateforme pour déterminer une liste de 5 campus universitaires qui pourraient bénéficier de
projections gratuites en présence des acteurs. Enfin, Eventful's Demand It! propose à ceux qui n'ont pas pu voir
le film de recevoir des e-mails les informant des salles vendant encore des places.
En dépit de ces nouvelles stratégies marketing, les acheteurs d'espaces publicitaires et les marketeurs
reconnaissent qu'il est difficile de changer les habitudes en matière de publicité. Ils sont d’avis que,
contrairement à ce que l'étude de Comcast semble suggérer, la publicité à la télévision n’est pas totalement
obsolète. En effet, si les chiffres d'une étude réalisée par Nielsen, pour le premier trimestre 2010, montrent une
augmentation de 15% du temps de visionnage de la télévision en décalé par rapport à la même période en
2009 (passant ainsi à 9h36 en moyenne par mois), cela représente toujours moins de 10% des 158h25 de
visionnage linéaire, en moyenne, par mois.
Steve Farella ajoute que des refuges existent encore, comme les journaux télévisés et les programmes sportifs.
Quant au co-fondateur de l'entreprise de marketing audiovisuel Brightline ITV, Rob Aksman, il incite ses
équipes marketing à intéresser l'audience des programmes télévisés par d'autres moyens que des spots
publicitaires de 30 secondes : "Nous diffusons des messages dans les guides télévisés, à la fin des diffusions
en DVR ainsi que sur la VOD pour atteindre plus de monde", techniques qui, selon lui, sont couronnées de
succès si elles sont bien employées.
Depuis quelques années, le plus célèbre des constructeurs de DVR aux Etats-Unis, TiVo, propose aux studios
des solutions adaptées, telles que l'agencement d'espaces privilégiés à l'intérieur de ses pages et de ses
programmes.
"La plupart des publicités fonctionnent très bien sur TiVo, si vous proposez quelque chose de simple et de
divertissant ou ayant une valeur ajoutée" affirme Tara Maitra, en charge du contenu et de la vente d'espace
publicitaire chez TiVo. Elle ajoute que si on arrive à entraîner le spectateur dans un "moment publicitaire" de
plus de 2 ou 3 minutes, celui-ci y verra d'avantage un bonus qu'une publicité. Les téléspectateurs peuvent
d’ailleurs être redirigés vers le site Internet Fandango et y acheter des places de cinéma, via l'application du
même nom.
Peter Sealey, qui a chargé ses élèves en MBA à Claremont Graduate University de mettre en place un plan
marketing pour le prochain film de Sony Green Hornet réalisé par Michel Gondry, avoue que si ses élèves lui
présentent un concept centré autour de la télévision, les notes ne monteront pas très haut.
DVRs shaking up movie marketing de Georg Szalai, The Hollywood Reporter, 22 août 2010
Géraldine Durand et Raphaëlle Greffier
La musique, vecteur utilisé par 33% des détenteurs de mobiles américains
Date : 19/10/2010
ème
Selon une étude conduite par Pew Research entre avril et Mai 2010, la musique arrive au 7
rang dans les
usages des détenteurs de mobiles américains. 33% d’entre eux utilisent leurs mobiles pour écouter de la
musique. Un tiers d’entre eux (29%) utilisent leurs mobiles pour télécharger des applications.
Pour en savoir plus :
More than a third of US adults download mobile apps, de Dean Wilson, TechEye.net, 15 septembre 2010
Informations fournies par le Bureau Export de la Musique Française à NY
Participation française au festival CMJ 2010 (New York, 19-23 octobre 2010)
Date: 19/10/2010
Record de participation au CMJ (Music Marathon and Film Festival) cette année, avec plus de seize
productions françaises des scènes pop-rock et électroniques. Le Bureauexport organisera deux soirées dans la
célèbre salle du Hiro Ballroom. Le 19 Octobre avec The Rodeo, The Bewitched Hands on The Tops Of Our
Heads, Emilie Simon, Revolver, Soko. Le 21 Octobre, une soirée Social Club qui intègrera cinq artistes
Abracada: Mustang, The Aikiu, Pilooski, Yuksek & Brodinski aka the Krays et Mikix the Cat.
Plus d’informations et la programmation complète sur : www.francerocks.net et cmj2010.com.
Informations fournies par le Bureau Export de la Musique Française à NY
YouTube accroît son emprise sur le secteur de la vidéo à la demande
Date : 18/10/2010
Alors qu'ils continuent de perdre des clients avec le ralentissement de la vente de DVD et de Blu-Ray, les
départements vidéo d'Hollywood voient pourtant leur popularité croître. Leur nouveau prétendant est Google,
qui aimerait que son site YouTube devienne un acteur plus important sur le marché du visionnage à la
demande grâce à un choix plus large de films. Depuis que YouTube a lancé son service de location en ligne
pendant le Sundance Film Festival, avec des films majoritairement indépendants, la société négocie avec les
majors en vue d'améliorer son offre.
Après avoir sondé le marché grâce à des films indépendants à petits budgets, la compagnie aimerait, d’ici la fin
de l’année, s'engager dans la location de films à plus gros budgets provenant des studios Hollywoodiens. Ceci
est une bonne nouvelle pour les studios qui tentent de trouver des modèles innovants pour s’adapter aux
nouvelles habitudes des spectateurs. Ces derniers souhaitent de plus en plus avoir la possibilité de regarder les
films en version numérique, que ce soit chez eux ou en déplacement.
En raison de l'érosion de la vente des disques et de la menace que représente le marché de la location, surtout
en cette période économique difficile, les studios cherchent hâtivement des nouvelles plateformes qui leur
permettraient d'assurer au mieux la rentabilité des films après leur passage en salles. Or, YouTube est
actuellement le distributeur de vidéos en ligne le plus important sur le marché. Selon la société de statistiques
comScore, au mois de juillet 2010, plus de 143 millions de personnes ont regardé au moins une vidéo sur un
site appartenant à Google, la plupart étant hébergés par YouTube.
Cela fait un million de spectateurs de moins qu’au mois de juin. Toutefois, comScore estime que plus de 40%
des vidéos disponibles sur Internet aux Etats-Unis ont été regardées sur YouTube et que les internautes ont
regardé plus de 1.88 milliards de vidéos sur Google au mois de juillet, soit 282,7 minutes de visionnage au total
durant le mois.
YouTube cherche à élargir son audience au-delà de ses utilisateurs habituels sur ordinateur par la mise en
place d'une application intégrée dans les écrans de télévision et les lecteurs Blu-ray connectés à Internet, un
système semblable à celui utilisé par Netflix pour accroître la disponibilité de son service.
Les studios n’essaient pas de faire des affaires qu’avec YouTube. Ils sont en discussion avec d'autres services
numériques de VoD du câble et du satellite, des fournisseurs de téléphonie mobile, iTunes, Netflix, Hulu, Sony
et Microsoft pour leurs consoles de jeu, Best Buy et son offre de VOD en ligne CinemaNow et enfin Redbox, qui
cherchent tous à accroître leur clientèle, grâce au visionnage numérique à la carte.
Pour les studios, tout ceci constitue un véritable casse-tête, la question étant : combien faut-il faire payer le
visionnage d'un film? La situation serait peut-être moins complexe, si les studios s'entendaient sur le nombre de
jours à attendre avant la sortie des films sur chaque plate-forme numérique. Alors que Warner Bros, Universal
et Fox exigent des compagnies telles que Netflix et Redbox d'attendre au moins 28 jours après la sortie d’un
er
film en DVD pour le diffuser, Paramount Lionsgate, MGM et Sony autorisent cette diffusion dès le 1 jour de
sortie du film en DVD. En effet, les études menées par ces derniers montrent que la sortie des films sur les
plates-formes numériques le jour même de la sortie du film en DVD n'a pas réellement d'impact sur les ventes
de DVD et de Blu-ray.
La location de films sur Internet peut aller de 1 à 10$ et certains studios sont prêts à proposer un
téléchargement du film peu après sa sortie en salles pour un prix allant de 25 à 50$. Il semble cependant qu’un
consensus se dessine au sujet du prix de la location des nouveautés. A titre d'exemple, le film Crazy Night
(Date Night) sorti en DVD, est disponible à la location pour 3,99$ sur 7 sites le proposant à la demande.
YouTube pense proposer la location de films en version HD pour 5$, prix similaire à celui adopté par
Blockbuster dans ses magasins. Les films indépendants sont actuellement proposés à la location pour 1,99 $
et les films plus commerciaux, comme Kick-Ass, sont à 3.99$, les premiers n’ayant toutefois pas suscité un
grand enthousiasme. Pourtant, si les millions d'utilisateurs de YouTube commençaient à sortir leur portefeuille
pour utiliser son service de VOD, cela représenterait une nouvelle source de revenue très lucrative.
S’agissant du prix, au bout du compte, ce sont les studios qui ont le dernier mot. Si l’un de ces services de
location en ligne fixe un prix qui ne leur convient pas, ils peuvent purement et simplement lui retirer l'accord de
diffusion du film.
Au final, il est tout simplement impossible de faire l’impasse sur l'audience des plateformes numériques. Selon
comScore, 85% des Internautes américains ont regardé une vidéo sur Internet au mois de juillet, bien que le
temps moyen de visionnage n'ait été que de 4,8 minutes par personne.
Le prix proposé par ces services de location en ligne reste bien moindre que celui exigé à l'achat d'un DVD ou
d'un Blu-ray, vendus aux alentours de 20$. Le fait d’avoir des accords avec une multitude de plates-formes
devrait permettre aux studios de récupérer de plus en plus de bénéfices, au fur et à mesure que les modèles
évoluent.
YouTube eyes H'wood pix, de Marc Graser, Daily Variety, 31 août 2010
Géraldine Durand et Raphaëlle Greffier
Apple propose des épisodes de séries de Disney et News Corp. à 99 cents
Date : 18/10/2010
Steve Jobs a dévoilé, début septembre, un nouveau service d’Apple TV permettant de louer un épisode d’une
série télévisée de Disney ou de News Corp pour la modique somme de 99 cents (en dollars américains).
Ce service, qui favorise la vente d’épisodes à l’unité et relègue au deuxième plan la vente de l’intégralité des
saisons, a suscité de nombreuses critiques. Beaucoup comparent ce système à celui utilisé par Apple pour la
musique et mettent en garde contre les dommages que ce mode de commercialisation a causé à l’industrie du
disque. Ils le considèrent comme une dévaluation inacceptable de la valeur des contenus susceptible de mettre
en péril, en aval, des profits générés par les ventes de DVD et la syndication.
Cette annonce risque notamment de gêner les opérateurs du câble et du satellite qui mènent actuellement des
négociations difficiles avec les Networks sur la question des frais de retransmission (ces networks proposant ce
même contenu à la concurrence pour un tarif bien moindre - voir l’article du 15 octobre 2010 Retour sur la
question des frais de retransmission pour les opérateurs du câble aux Etats-Unis).
La concurrence devrait être rude pour Apple TV avec l’augmentation du nombre de supports, qu’il s’agisse des
consoles de jeux vidéo ou des téléviseurs connectés à Internet, qui contournent les câblo-opérateurs pour
proposer directement du contenu dans les salons américains, Des observateurs, cités par The Hollywood
Reporter, notent également le risque de cannibalisation entre les différentes plates-formes numériques
proposant les mêmes programmes. La stratégie de Disney est même décrite par un rival comme
« schizophrène », puisque ses séries apparaissent sur ABC.com, Hulu, l’application Hulu sur iPad et
maintenant sur Apple TV.
Wall Street aussi émet quelques réserves sur le modèle de location et Alan Gould, analyste chez Evercore
Partners, commente ainsi : « Nous savons que les studios doivent fournir une version de leur contenu en ligne à
un prix raisonnable sans quoi le téléchargement illégal prendra le dessus. Mais cela ne signifie pas que les
studios doivent proposer leur contenu à un prix qui, à long terme, leur fait perdre de l'argent ».
Peter Rice, directeur des Divertissements des chaînes Fox, est plus optimiste : « Nous sommes enthousiasmés
par le lancement de l'Apple TV. Nous sommes constamment à la recherche de nouveaux moyens pour
atteindre et mobiliser nos téléspectateurs sur les plates-formes numériques, ce qui fait d’Apple un partenaire
idéal."
Quant aux réfractaires, Viacom, CBS Corp, NBC Universal, Warner Bros et d'autres, ils espèrent que leur
absence permettra d’affaiblir ce nouveau service. Ils se félicitent d'avoir réussi à empêcher certaines initiatives
précédentes d'Apple, dont une offre de téléchargement à 99 cents (par opposition à la location en streaming) et
une offre groupée par mois (voir l’article du 10 décembre 2009 Apple bientôt à l’assaut des chaînes de
télévision ?).
Why Apple rental plan alienated most studios, de Andrew Wallenstein, The Hollywood Reporter, 2 septembre
2010
Nathalie Charles
La nouvelle stratégie de Netflix : une révolution pour le secteur de la distribution aux Etats-Unis
Date: 24/09/2010
Au cours des 10 dernières années, Netflix s’est peu à peu imposé comme le site préféré des cinéphiles,
proposant des DVD de films difficiles à trouver dans les fameuses petites enveloppes rouges.
Le service compte aujourd’hui près de 15 millions d’abonnés et souhaite se développer en investissant dans le
streaming, au détriment de l’envoi de DVD par la poste, moins rentable. Netflix révolutionne, par la même
occasion, les règles établies de longue date dans le secteur de la distribution de films et de programmes
télévisés aux Etats-Unis.
En effet, au cours du mois d’août 2010, Netflix a signé plusieurs accords en matière d’acquisition de droits,
notamment deux très remarqués avec les compagnies Relativity et Epix, qui font qu’Hollywood commence à
percevoir la société aux enveloppes rouges comme un véritable concurrent, chose encore inimaginable il y a un
an.
Netflix a notamment pris position dans le secteur des droits de la télévision payante, grâce à un accord avec
Ryan Kavanaugh de Relativity (société de production et de distribution sur différentes plates-formes). La société
a également signé un accord avec Warner Bros. pour des séries difficiles à vendre aux opérateurs du câble
grand public, ainsi qu’aux stations de télévision locales, mais parfaites pour ses aficionados. Et la compagnie
n’a pas hésité à payer des frais de distribution et de licence pour du contenu aux partenaires d’Epix
(Paramount, Lionsgate et MGM), qui en avaient grandement besoin.
Lancé au mois d’octobre 2009 par les 3 studios hollywoodiens, Epix est un service qui propose des films
récents, gratuits, en streaming sur Internet ou en VOD à la télévision. Toutefois, le service s’adresse
uniquement aux abonnés des opérateurs du câble et du satellite partenaires du site. Le principe : un abonné au
service IPTV de Verizon, partenaire d’Epix, peut avoir accès sur Internet, ou en VOD sur sa télévision, à près
de 3 000 titres récents produits par les studios partenaires, parmi lesquels Iron Man ou Precious. La
particularité d’Epix, lors de sa création, était de ne pas passer par un intermédiaire spécialisé dans la
distribution numérique et d’être une initiative qui n’émanait pas d’un réseau de télévision payante. L’accord Epix
– Netflix place donc cette dernière dans la même position qu’un câblo-opérateur ou qu’un opérateur satellite.
Ce regain d’activités et ces différents investissements interviennent alors que les majors se battent pour
comprendre et anticiper les changements dans le secteur des nouvelles technologies. De Sony à Google
jusqu’à Apple ou Microsoft, les géants de la technologie frappent à la porte des studios en proposant de
nouvelles manières de distribuer leurs films et leur franchises télé.
Les studios ont cependant un peu de mal à appréhender la distribution numérique. En revanche, ils
comprennent très bien quand Netflix s’engage à payer 1 milliard de dollars pour avoir le droit de diffuser, en
streaming, pendant 5 ans, les films distribués par Epix. « Nous répétons aux majors qu’il ne faut pas qu’elles
considèrent Internet comme une porte ouverte à la piraterie ou comme le lieu d’inventions farfelues », affirme
Ted Sarrandos, le responsable contenu de Netflix et son plus ardent défenseur auprès des studios
hollywoodiens. « Nous travaillons très vite pour transformer les fenêtres de diffusion. »
L’accord avec Epix donne à Netflix le droit de diffuser les films des trois studios (Paramount, Lionsgate
et MGM), en streaming, 90 jours après le début de la diffusion de ces films sur la télévision payante.
En ce qui concerne Relativity, Netflix prend la place de la fenêtre payante. « C’était vraiment le meilleur accord
possible pour nous, car Netflix devient omniprésent dans les foyers américains. Ils ont 15 millions d’abonnés et
60 millions de foyers possèdent des appareils adaptés pour la diffusion de programmes de Netflix », se réjouit
Ryan Kavanaugh. « L’accord avec Netflix est structuré de telle manière qu’il change la donne dans le secteur
vis-à-vis de chaînes payantes comme HBO ou Showtime. »
Il est à noter que Relativity pourra continuer à proposer son contenu en streaming à d’autres plates-formes que
Netflix (il n’y a pas d’exclusivité), ce qui n’est pas le cas pour les studios quand ils font affaire avec HBO ou
avec les câblo-opérateurs.
Certains producteurs de contenu hésitent cependant à céder du contenu de qualité à Netflix, par peur de
renforcer un intermédiaire, alors qu’ils peuvent, en théorie, distribuer ce contenu eux-mêmes, directement,
grâce à Internet.
Toutefois, comme les partenaires d’Epix l’ont découvert à leurs frais, il n’est pas facile de communiquer auprès
du public au sujet d’un nouveau site Internet de vidéo, même si celui-ci propose Iron Man, Precious et autres
titres connus. La chaîne câblée Starz s’est trouvée confronter à la même difficulté, il y a quelques années,
quand elle a lancé le désormais défunt site de téléchargement de vidéo, Vongo. La marque Netflix, et le public
qu’elle draine, possèdent, sans aucun doute, une véritable valeur ajoutée.
Les accords des dernières semaines ont attiré l’attention des responsables de distribution au cinéma et
à la télévision, car ils donnent une véritable valeur aux droits de diffusion en streaming pour les films
tout juste sortis au cinéma. Cette évolution avait débuté il y a deux ans, quand Netflix avait signé un
accord avec Starz concernant les droits de diffusion en streaming de films de Disney et Sony Pictures.
La différence dans le cas Epix est que Netflix s’est entendu directement avec les studios Paramount,
Lionsgate et MGM, sans passer par une chaîne payante : cela crée un précédent sur le marché en
séparant clairement les droits de diffusion en streaming sur Internet et ceux accordés à la télévision
payante.
« Netflix a rendu un immense service à l’industrie en montrant que les droits de diffusion en streaming ont une
véritable valeur », souligne un responsable distribution dans une des majors. « L’approvisionnement en films
est relativement constant, mais la demande, elle, augmente… Les distributeurs devraient sourire, car à présent,
il y a quelqu’un d’autre à qui vendre ces droits à des tarifs raisonnables, ce qui n’était pas le cas il y 2 ans. »
En outre, Netflix n’est pas seul à jouer sur le terrain des services Internet de streaming sur abonnement. Hulu,
le géant de la vidéo sur Internet soutenu par NBC Universal, News Corp. et Disney, teste actuellement son
service d’abonnement Hulu Plus, à 10$/mois. Toutefois, le service se concentre essentiellement, pour le
moment, sur les séries télévisées.
De son côté, Google espère que Google TV sera un service d’agrégation de contenu cinéma et télévisé
apprécié par les consommateurs.
Depuis que la société a commencé à proposer du contenu en streaming en 2007, les revenus et les profits de
Netflix ont presque doublé. Le nombre de ses abonnés a lui aussi plus que doublé et devrait atteindre 18
millions à la fin de l’année 2010. Le prix des abonnements varie entre 8.99$ et 47.99$/mois et toutes les offres
comprennent un service de streaming illimité qui donne accès à près de 20 000 titres, selon certaines sources
(en raison de la concurrence, Netflix ne divulgue plus les chiffres de son offre en streaming). Netflix n’a pas
voulu révéler les changements qui pourraient intervenir dans ses tarifs si la société devenait un jour
exclusivement un service de streaming.
Mais c’est bien l’avenir qui se profile pour Netflix. « Nous ne faisons qu’entretenir provisoirement le service de
DVD », affirme Sarandos. Et il n’est pas compliqué de comprendre pourquoi. Selon l’analyste de JPMorgan
Imran Kahn, envoyer et récupérer un DVD coûte 90 cents à Netflix, alors que cela ne coûte quasiment rien de
diffuser un film en streaming.
Le challenge pour Netflix est désormais de trouver d’importants catalogues afin d’accroître son offre en
streaming. Un obstacle se dresse sur son chemin : HBO a des accords avec Warner Bros., New Line,
Fox, Universal et Dream Works Animation, valables encore 5 ans. Ces accords comprennent les droits
de diffusion en streaming, que la chaîne payante met à profit sur son nouveau service en ligne HBO Go.
Celui-ci permet aux abonnés de HBO de regarder sur Internet des films et des séries originales de HBO
comme True Blood ou Entourage.
Netflix devra donc saisir les opportunités qui se présenteront, tout en accroissant le nombre de ses abonnés,
afin d’engranger suffisamment de revenus pour développer son contenu. Selon Khan, ces coûts seuls devraient
augmenter de 357 millions de dollars d’ici 2011. D’autre part, l’accord entre Starz et Netflix devrait arriver à
terme d’ici deux ans et vu ce que Netflix a accepté de payer à Epix, la chaîne du câble risque d’être plus
exigeante. En effet, Netflix rémunère Starz 26 millions de dollars par an, alors qu’elle s’apprête à payer 200
millions de dollars par an aux partenaires d’Epix.
Pour envisager l’avenir, Sarandos recommande de regarder en arrière. Il y a 5 ans, la fenêtre de diffusion
d’Hollywood et le marché de la télévision de syndication étaient encrés fermement dans leur position. « Nous
sommes parvenus à créer un environnement plus compétitif pour le contenu. Notre plus grand défi va être de
naviguer sur ce paysage en évolution constante. »
Netflix makes waves in Hollywood, de Tom Lowry, Variety, 26 août 2010
Géraldine Durand

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