JP Euzéby : Dictionnaire de Bactériologie Vétérinaire Créé le

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J.P. Euzéby : Dictionnaire de Bactériologie Vétérinaire
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Créé le 05 juin 2002
Dernière mise à jour le 04 juin 2003
AEROMONAS HYDROPHILA
Autres dénominations : "Bacillus hydrophilus fuscus", "Bacillus hydrophilus ", "Proteus
hydrophilus", "Bacterium hydrophilum", "Pseudomonas hydrophila".
Introduction
L'auteur du "Dictionnaire de Bactériologie Vétérinaire" ne souhaitait pas aborder l'étude
des Aeromonas car la systématique du genre Aeromonas suscite encore de nombreuses
questions (voir, par exemple, le fichier Aeromonas in List of Bacterial Names with
Standing in Nomenclature ou l'article de Figueras et al. 2000 ou l'article de Yáñez et al.
2003).
Toutefois, en mai 2002, Huys et al. proposent une nouvelle sous-espèce de Aeromonas
hydrophila ce qui conduit ces auteurs à modifier la description de cette espèce et, en mai
2003, Huys et al. valident la nomenclature de Aeromonas hydrophila subsp. ranae pour
des souches pathogènes pour la grenouille. Une des priorités de ce dictionnaire étant
l'étude des taxons nouvellement décrits (voir le fichier Introduction), quelques
indications concernant Aeromonas hydrophila sont données ci-dessous. Ultérieurement,
ces données devraient être incluses dans un fichier consacré aux espèces mésophiles du
genre Aeromonas.
Systématique
Dans la huitième édition du Bergey's Manual of Determinative Bacteriology, Schubert
subdivise Aeromonas hydrophila (espèce type du genre Aeromonas) en trois sous
espèces : Aeromonas hydrophila subsp. anaerogenes, Aeromonas hydrophila subsp.
hydrophila et Aeromonas hydrophila subsp. proteolytica. En 1980, ces trois sousespèces furent incluses dans les Approved Lists of Bacterial Names.
En 1980, Baumann et al. excluent Aeromonas hydrophila subsp. proteolytica du genre
Aeromonas pour la reclasser dans le genre Vibrio avec l'appellation de Vibrio
proteolyticus, nomenclature qui sera validement publiée en 1982 par inscription sur la
liste
de
validation
n°
8.
En 1981, les résultats d'hybridations ADN-ADN conduisent Popoff et al. à reclasser les
souches 239 et 545 (= ATCC 15468) de Aeromonas hydrophila subsp. anaerogenes
dans l'espèce Aeromonas caviae* dont la nomenclature sera validement publiée en 1984
(liste de validation n° 15).
Dans la première édition du Bergey's Manual of Systematic Bacteriology, Popoff
entérine ces résultats et abolit la subdivision de l'espèce Aeromonas hydrophila. Il
convient cependant de noter que la souche type de la sous-espèce Aeromonas
hydrophila subsp. anaerogenes, la souche ATCC 15467 (= CIP 76.15 = DSM 30188 =
IFO 13282 = JCM 1043 = LMG 3755), n'a pas été incluse dans l'étude de Popoff et al.
et que les sous-espèces Aeromonas hydrophila subsp. anaerogenes et Aeromonas
hydrophila subsp. hydrophila ont toujours un statut dans la nomenclature même si ces
terminologies ne sont plus utilisées depuis 1984.
Lors d'une étude initiée par le centre International de Recherches sur les Maladies
Diarrhéiques de Dhaka (Bangladesh), Kühn et al. isolent 25 souches bactériennes
appartenant au même groupe d'hybridation que la souche type de Aeromonas hydrophila
(groupe d'hybridation 1 ou HG 1). Ces souches sont identifiables par leurs caractères
phénotypiques (utilisation de kits "PhP-48 plates", BioSys Inova, Stockholm, Suède) et
elles
ont
été
placées
dans
un
groupe
dénommé
BD-2.
Dix des souches du groupe BD-2 (neuf souches isolées d'enfants atteints de diarrhée et
une souche isolée d'un enfant sain) ont fait l'objet d'études complémentaires : FAFLP,
ERIC-PCR, hybridations ADN-ADN et étude de 152 caractères phénotypiques. Les
résultats des hybridations ADN-ADN montrent que les dix souches forment un taxon
homogène (77 à 94 p. cent d'homologie) et que ce taxon présente 78 à 92 p. cent
d'homologie avec la souche type de Aeromonas hydrophila subsp. hydrophila. Les
souches du groupe BD-2 se distinguent de Aeromonas hydrophila subsp. hydrophila par
huit caractères phénotypiques ce qui conduit Huys et al. à valider la nomenclature de
Aeromonas hydrophila subsp. dhakensis pour les souches du groupe BD-2 et à modifier
la description de Aeromonas hydrophila subsp. hydrophila.
En 1994, Pearson et al. isolent des souches de Aeromonas sp. de la peau et des organes
internes de grenouilles (Rana rugulosa également dénommée Hoplobatrachus
rugulosus ou Rana tigrina rugulosa) élevées en Thaïlande. Parmi elles, des souches
isolées exclusivement du foie et des reins d'animaux atteints de septicémie, possèdent
des caractères phénotypiques particuliers. Dans un premier temps, ces souches ont été
placées dans le groupe Au pour "unspeciated Aeromonas". Sept de ces souches ont été
soumises à une analyse taxonomique (FAFLP, ERIC-PCR, hybridations ADN-ADN,
séquençage des ARNr 16S et étude de 152 caractères phénotypiques). Les résultats des
hybridations ADN-ADN montrent que les souches du groupe Au forment un taxon
homogène et que ce taxon présente 80 à 93 p. cent d'homologie avec la souche type de
Aeromonas hydrophila subsp. hydrophila et 75 à 87 p. cent d'homologie avec la souche
type de Aeromonas hydrophila subsp. dhakensis. L'étude des séquences des ARNr 16S
(effectuée sur une seule souche) révèle un pourcentage d'homologie supérieur ou égal à
99 p. cent avec les souches types de Aeromonas hydrophila subsp. hydrophila et de
Aeromonas hydrophila subsp. dhakensis. Les souches du groupe Au peuvent être
identifiées par leurs caractères phénotypiques aussi, en mai 2003, Huys et al. valident
pour elles la nomenclature de Aeromonas hydrophila subsp. ranae.
Caractères bactériologiques
Les souches de Aeromonas hydrophila sont constituées de bacilles droits, à Gram
négatif, de 0,3 à 1,0 µm de diamètre sur 1,0 à 3,5 µm de longueur, mobiles grâce à un
seul flagelle polaire (une ciliature péritriche est parfois observée dans les jeunes cultures
effectuées sur milieux solides), non sporulés, non halophiles, aéro-anaérobies, chimioorganotrophes à métabolisme respiratoire et fermentatif, fermentant le glucose en
produisant du gaz, catalase positive, oxydase positive, réduisant les nitrates en nitrites,
résistant au O/129 (10 et 150 µg/mL).
. Une réponse positive est observée pour les tests LDC, ADH, indole, VP (caractère
variable pour Aeromonas hydrophila subsp. ranae), ONPG, hydrolyse de la gélatine,
hydrolyse de l'amidon, assimilation de la N-acétyl-glucosamine, de la L-alanine
(caractère variable pour Aeromonas hydrophila subsp. ranae), de l'arbutine, de
l'arginine, du DL-lactate, du D-mannitol et de la L-sérine, acidification du D-galactose
(caractère variable pour Aeromonas hydrophila subsp. ranae), du glucose, du D-maltose
et
du
tréhalose.
. Une réponse négative est notée pour les tests ODC, uréase, TDA, production
d'hydrogène sulfuré, assimilation du D-cellobiose, du D-mélibiose, du D-sorbitol et du
D-xylose, acidification de l'adonitol, du dulcitol, de l'inositol, du D-raffinose, du
rhamnose
et
du
D-xylose.
. Une réponse variable selon la sous-espèce est obtenue pour les tests hydrolyse de
l'esculine, acidification du L-arabinose, du saccharose ou de la salicine, assimilation du
cis-aconitate, du L-arabinose, du DL-aspartate, du caprate, du fucose, de la L-glycine,
de l'isobutyrate, de l'alpha-méthyl-D-mannoside et de l'acide urocanique.
. Les principaux caractères permettant de différencier Aeromonas hydrophila subsp.
dhakensis, Aeromonas hydrophila subsp. hydrophila et Aeromonas hydrophila subsp.
ranae des principales espèces mésophiles du genre Aeromonas sont donnés dans le
tableau I. Les caractères permettant de différencier Aeromonas hydrophila subsp.
dhakensis, Aeromonas hydrophila subsp. hydrophila et Aeromonas hydrophila subsp.
ranae
figurent
dans
le
tableau
II.
. La mobilité, la capacité à croître à 37 °C et l'absence de production d'un pigment brun
permettent de différencier facilement Aeromonas hydrophila et Aeromonas
salmonicida.
La croissance optimale est obtenue en utilisant une gélose trypticase soja enrichie de 5
p. cent de sang de mouton et incubée 24 heures à 28 °C, mais toutes les souches sont
capables de cultiver à 42 °C après 24-48 heures d'incubation. Les colonies sont
circulaires, à bord régulier, translucides ou blanches, non pigmentées (absence de
production d'un pigment brun), d’aspect lisse et elles s'entourent d'une zone d'hémolyse
bêta (gélose trypticase soja au sang de mouton).
Habitat et pouvoir pathogène
Habitat
Aeromonas hydrophila a une répartition géographique mondiale et les eaux douces, les
eaux de faible salinité, la vase, les sédiments et, d’une manière générale,
l’environnement aquatique constituent l’habitat principal de ce germe.
Aeromonas hydrophila peut contaminer les eaux de boisson dans lesquelles leur nombre
est plus important lors des saisons chaudes. La contamination des eaux potables et des
eaux d’abreuvement des animaux pourrait expliquer l'infection de mammifères
domestiques non inféodés au milieu aquatique ainsi que le portage intestinal mis en
évidence chez l'homme, les bovins, les ovins, les porcs, les chevaux, les chiens et les
chats.
Les végétaux et divers aliments d’origine animale tels que poissons et produits de la
mer, viande de bœufs, de veaux, d’agneaux, de porcs et de volailles peuvent être
contaminés. La signification hygiénique de cette pollution reste à évaluer mais les
souches isolées sont éventuellement capables de se multiplier à + 5 °C et elles
produisent fréquemment des hémolysines et des entérotoxines ce qui suggère un rôle
dans la survenue de toxi-infections alimentaires.
Aeromonas hydrophila subsp. dhakensis
Vingt trois souches de Aeromonas hydrophila subsp. dhakensis ont été isolées d'enfants
du Bangladesh atteints de diarrhée, une souche a pour origine les selles d'un enfant sain
et une souche provient du milieu extérieur. À l'exception d'une souche isolée d'un cas de
diarrhée, toutes les souches produisent une hémolysine et 23 souches produisent une
cytotoxine
avec
un
titre
égal
ou
supérieur
à
256.
Il est toutefois difficile d'attribuer un pouvoir pathogène à cette sous-espèce car la
majorité des patients était co-infectée par d'autres bactéries entéropathogènes
(Campylobacter jejuni, Salmonella sp., Shigella sp.).
Aeromonas hydrophila subsp. hydrophila
Aeromonas hydrophila subsp. hydrophila provoque des infections chez les ectothermes,
les endothermes et l’homme. Les facteurs de pathogénicité ont fait l’objet de nombreux
travaux : ces bactéries peuvent produire des hémolysines, des entérotoxines, des
cytotoxines, des protéases et elles possèdent des facteurs d’attachement. De plus,
certaines souches de Aeromonas hydrophila subsp. hydrophila produisent une
aérolysine qui est une protéine extracellulaire, hydrophile, douée à la fois d’une activité
hémolytique et cytolytique.
Pouvoir pathogène pour les ectothermes
Chez les batraciens et notamment les grenouilles, Aeromonas hydrophila subsp.
hydrophila est responsable de la maladie "des membres rouges" (red-leg disease) qui se
traduit par une flaccidité des muscles, des hémorragies, des ulcérations cutanées et
parfois par une septicémie foudroyante.
Les serpents et les lézards présentent plusieurs formes cliniques : septicémie aiguë
accompagnée d’apathie, de convulsions, d’entérites hémorragiques et d’hémorragies
pulmonaires ; pneumonies caractérisées par un écoulement nasal et une insuffisance
respiratoire entraînant la mort en 5 jours ; stomatite ulcéreuse (pourrissement de la
bouche) avec présence d’exsudats fibrineux et de caséum empêchant la nutrition.
L’infection des tortues conduit à des stomatites nécrotiques, à des troubles respiratoires
et à des hémorragies.
Chez de très nombreuses espèces de poissons, Aeromonas hydrophila subsp. hydrophila
est responsable de septicémies hémorragiques (autrefois qualifiée de peste rouge ou de
red pest) et d’ulcères pouvant couvrir jusqu’à 75 p. cent du corps. Le taux de mortalité
est très élevé et les épizooties les plus sévères s’observent lors d’un réchauffement de
l’eau.
Aeromonas hydrophila subsp. hydrophila est une des espèces bactériennes isolées de la
maladie noire (black disease) des crevettes et la maladie peut être reproduite en élevant
des animaux sains dans une eau contenant 105 bactéries par mL.
Pouvoir pathogène pour les endothermes
Aeromonas hydrophila subsp. hydrophila a été isolée de cas de pneumonies, de
septicémies, d’avortements et de surinfections des plaies chez les chevaux, les bovins et
les porcins ainsi que d'infections des vésicules séminales chez les bovins. Ce germe a
été rendu responsable de 9 p. cent des cas de diarrhée observées chez les chevaux et il
serait même responsable de 16 p. cent des cas chez les poulains âgés de 1 semaine à 2
mois. Aeromonas hydrophila subsp. hydrophila est également fréquent chez les oiseaux
puisque cette bactérie a été isolée chez plus de 55 espèces différentes et parfois en
culture pure. L’infection semble plus fréquente chez les oiseaux aquatiques et il semble
que le régime alimentaire joue un rôle car les oiseaux carnivores sont moins infectés que
les omnivores eux-mêmes moins infectés que les insectivores ou les piscivores. Chez les
perruches et les passereaux, Aeromonas hydrophila subsp. hydrophila serait responsable
d’entérites et de troubles respiratoires.
Pouvoir pathogène pour l’homme
Longtemps considérée comme une simple bactérie opportuniste pour l'homme,
Aeromonas hydrophila subsp. hydrophila est actuellement reconnue comme une
bactérie responsable de pathologies digestives et extra-digestives.
La possibilité de toxi-infections alimentaires ou d’intoxinations n’est pas exclue. En
effet, des souches de Aeromonas hydrophila subsp. hydrophila sont présentes dans les
aliments d’origine animale et quelques souches sont capables de croître à 4 ou 5 °C et
de produire des entérotoxines et des hémolysines aux températures de réfrigération. Il
faut cependant noter que les entérotoxines et les bactéries sont rapidement détruites par
la chaleur.
Aeromonas hydrophila subsp. hydrophila est considérée comme un agent étiologique de
gastro-entérites même si tous les postulats de Koch ne sont pas satisfaits. L’affection est
rencontrée dans le monde entier, notamment dans les pays tropicaux, elle sévit toute
l’année avec un pic durant les mois chauds et elle touche toutes les classes d'âge avec
une prédilection pour les enfants de moins de deux ans. Cliniquement, diverses formes
sont observées : diarrhées aiguës très aqueuses, d’une durée de plusieurs jours,
accompagnées de fièvre, de vomissements et de douleurs épigastriques ; gastro-entérites
chroniques pouvant évoluer sur plusieurs mois ; moins fréquemment diarrhées évoquant
le choléra ; "touristas" affectant principalement les voyageurs en zone tropicale.
Les
infections
extra-digestives
sont
nombreuses
et
variées :
. Infections des plaies liées à des brûlures, des gelures ou à des traumatismes (parfois
minime telle qu'une piqûre avec un hameçon) et souillées par le sol et surtout l’eau.
L’infection est souvent bénigne mais elle peut conduire à des ulcères voire même à des
myonécroses avec ou sans gaz nécessitant une amputation. Lors de complications
septicémiques
le
pronostic
vital
est
en
jeu.
. Complications des techniques d’hirudination liées à la présence de souches de
Aeromonas dans le tube digestif des sangsues et qui semblent pouvoir être évités par
une décontamination de ces animaux grâce à une immersion prolongée dans une
solution
contenant
des
antibiotiques.
. Complications des plaies consécutives à la morsure de poissons chats, de piranhas, de
requins,
d'alligators
,
de
crocodiles
et
de
serpents.
. Septicémies, parfois mortelles, plus fréquentes chez les immunodéprimés mais
pouvant aussi se produire chez des individus au système immunitaire normal.
. Exceptionnellement, Aeromonas hydrophila subsp. hydrophila est responsable de
pneumonies
ou
d'infections
pulmonaires
après
noyade.
. Affections oculaires cliniquement très variées, allant de la simple conjonctivite à des
ulcères de la cornée voire même à des endophtalmies graves nécessitant une
énucléation.
. Infections diverses : méningites (après chirurgie du crâne), ostéomyélites, péritonites,
cholécystites, infections gynécologiques souvent post-abortives et parfois mortelles.
Aeromonas hydrophila subsp. ranae
Toutes les souches de Aeromonas hydrophila subsp. ranae ont été isolées de grenouilles
atteintes de septicémie. L'inoculation expérimentale de grenouilles saines permet de
satisfaire aux postulats de Koch (reproduction de la maladie chez des animaux sains
suivi
de
l'isolement
de
la
souche
d'épreuve).
Aeromonas hydrophila subsp. ranae possède une forte activité hémolytique conférée
par le gène ASH1 initialement caractérisé chez Aeromonas salmonicida. Quatre-vingtdix p. cent des souches possèdent également une élastase et la plupart d'entre elles
possèdent un pouvoir cytotoxique pour des cellules de truites arc-en-ciel. En revanche,
le pouvoir cytotoxique est très faible vis-à-vis de cellules de mammifères.
Diagnostic bactériologique
Mis à part les prélèvements de selles ou de denrées alimentaires, l’isolement se réalise
sans difficulté car Aeromonas hydrophila cultive bien sur les milieux couramment
utilisés
dans
les
laboratoires
de
bactériologie
médicale.
L’isolement à partir des fèces nécessite des milieux sélectifs et des géloses au sang
contenant 10 à 30 µg/mL d'ampicilline sont fréquemment utilisées. D'autres milieux
sélectifs comme le milieu BIBG** (Bile salts Irgasan Brillant Green) ou le milieu BIBG
modifié**
sont
également
utilisés.
En hygiène alimentaire ou pour la recherche de Aeromonas hydrophila dans le milieu
extérieur, les géloses à l’amidon enrichies en ampicilline et le milieu BIBG modifié sont
d’un
usage
courant.
Les techniques d’enrichissement (ensemencement d’une eau peptonée à pH 8,6),
largement utilisées pour la recherche des Aeromonas sp. dans le milieu extérieur ou
dans les aliments, sont d’un intérêt limité en clinique car elles permettent l’isolement de
germes présents en très petits nombres dans le tube digestif et donc dépourvus de toute
signification
clinique
(germes
en
transit).
L'utilisation d'une gélose "CHROMagarTM Orientation"*** permet d'orienter le
diagnostic car les colonies obtenues après 24 heures d'incubation à 37 °C sont d'abord
roses puis elles prennent une coloration bleue si les boîtes sont abandonnées 2 à 3
heures à température ambiante.
D'une manière générale, le genre Aeromonas se distingue facilement des entérobactéries
(genre ¤ Plesiomonas exclu) par son caractère oxydase positive et du genre ¤
Plesiomonas par sa résistance à 150 µg/mL de O/129. De plus, contrairement à ¤
Plesiomonas shigelloides, les Aeromonas sp. (à l'exception de rares souches de
Aeromonas allosaccharophila) ne sont jamais LDC +, ODC +, ADH +.
En revanche, il est plus difficile de séparer les genre Aeromonas et Vibrio. D'une
manière générale, les Vibrio sp. sont sensibles à 150 µg/mL de O/129, ils cultivent bien
sur une gélose TCBS**** (croissance faible ou nulle pour les Aeromonas sp.) et la
présence de NaCl est requise ou stimule la croissance.
L'identification précise de l'espèce est difficile d'autant plus que les kits miniaturisés,
généralement bien adaptés à l'identification de genre, peuvent conduire à des erreurs.
Plusieurs schémas d'identification ont été proposés et le tableau II présente les onze tests
considérés comme les tests clés par Huys et al. Toutefois, comme le soulignent Janda et
Abbott, l'identification complète demande du temps, elle est onéreuse et elle n'apparaît
pas toujours indispensable pour l'établissement d'un pronostic ou pour l'instauration d'un
traitement.
Des techniques d'identification basées sur la biologie moléculaire (PCR, analyse des
fragments de restriction des gènes codant pour les ARNr 16S, électrophorèse en champs
pulsés...) ont été développées mais elles ne sont pas couramment utilisées dans le cadre
du diagnostic..
Sensibilité aux antibiotiques
Toutes les souches de Aeromonas hydrophila subsp. dhakensis sont résistantes à
l'ampicilline mais sensibles à la kanamycine. La sensibilité vis-à-vis de l'acide
nalidixique, de la streptomycine et de la tétracycline est variable selon les souches.
Aeromonas hydrophila subsp. hydrophila est généralement sensible au
chloramphénicol, à l'amikacine, aux fluoroquinolones, aux ureïdopénicillines, aux
céphalosporines de troisième génération et à l'aztréonam. La sensibilité vis-à-vis des
cyclines, de la gentamicine, de la streptomycine, de la tobramycine et de l'association
triméthoprime-sulfaméthoxazole
est
variable
selon
les
souches.
Une résistance est régulièrement observée pour les aminopénicillines, les
carboxypénicillines et les céphalosporines de première génération.
Les sept souches de Aeromonas hydrophila subsp. ranae testées sont résistantes à
l'ampicilline et la pénicilline G mais sensibles à la tétracycline. Six souches sont
sensibles à la kanamycine et à la streptomycine. La sensibilité à l'acide nalidixique est
variable selon les souches.
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gyrB gene sequences. Int. J. Syst. Evol. Microbiol., 2003, 53, 875-883.
AVIS JURIDIQUE IMPORTANT : Les informations qui figurent sur ce site sont
soumises à une clause de non responsabilité et sont protégées par un copyright.
* : En accord avec les règles du Code de Nomenclature, Aeromonas caviae est un
synonyme hétérotypique et ultérieur de Aeromonas punctata. Toutefois, dans les
Approved Lists, il y a une erreur concernant la souche type de Aeromonas punctata.
Depuis 1986, le sous-comité de taxonomie des Vibrionaceae s'est engagé à rédiger une
"Request for an Opinion" afin de corriger cette erreur mais, à la date du 05 juin 2002,
cette demande de correction n'est toujours pas publiée ! Pour plus d'informations voir le
fichier Aeromonas in List of Bacterial Names with Standing in Nomenclature.
Retour
** : Milieu BIBG (Bile salts Irgasan Brillant Green) et milieu BIBG modifié
D'après NEYTS (K.), NOTEBAERT (E.), UYTTENDAELE (M.) et DEBEVERE (J.) :
Modification of the bile salts-Irgasan-brilliant green agar for enumeration of Aeromonas
species from food. Int. J. Food Microbiol., 2000, 57, 211-218.
Milieu BIBG (composition en g/L)
Extraits de viande 5,0
Protéose peptone : 5,0
Xylose : 5,0
Sels biliaires n° 3 (Oxoid) : 8,5
Thiosulphate de sodium : 5,44
Irgasan : 0,005
Vert brillant : 0,005
Rouge neutre : 0,025
Agar : 11,5
pH 7,0 ± 0.2
Milieu BIBG modifié (composition en g/L)
Extraits de viande 5,0
Protéose peptone : 5,0
Amidon soluble : 10,0
Sels biliaires n° 3 (Oxoid) : 5,8
Thiosulphate de sodium : 5,44
Irgasan : 0,005
Vert brillant : 0,005
Rouge neutre : 0,025
Agar : 11,5
pH 8,7 ± 0.2
Après 24 heures d'incubation à 30 °C, les colonies de Aeromonas hydrophila sont
translucides et de couleur légèrement verdâtre (absence d'acidification du xylose).
Après 24 heures d'incubation à 30 +Extraits de viande 5,0
Protéose peptone : 5,0
Xylose : 5,0
Sels biliaires n° 3 (Oxoid) : 8,5
Thiosulphate de sodium : 5,44
Irgasan : 0,005
Vert brillant : 0,005
Rouge neutre : 0,025
Agar : 11,5
pH 7,0 ± 0.2
Après 24 heures d'incubation à 30 °C, les colonies de Aeromonas hydrophila sont de
couleur pourpre (hydrolyse de l'amidon suivie de la fermentation de la dextrine).
Retour
*** : Pour des renseignements complémentaires sur le milieu CHROMagarTM
Orientation voir le site CHROMagar Microbiology et notamment le fichier
CHROMagar Orientation.
Retour
**** : Gélose TCBS : Thiosulfate Citrate Bile salt Sucrose
Extraits
de
levure :
Peptone :
1,0
Thiosulfate
de
sodium :
Citrate
de
sodium :
Bile
de
bœuf :
Saccharose :
2,0
NaCl :
1,0
Citrate
de
fer : :
Bleu
de
bromothymol :
Bleu
de
thymol :
Agar :
1,4
pH : 8,6
0,5
p.
1,0
1,0
0,8
p.
p.
0,1
0,004
0,004
p.
p.
cent
cent
p.
p.
p.
cent
cent
cent
cent
cent
p.
p.
p.
cent
cent
cent
cent
Porter à ébullition pour dissoudre les ingrédients. Ne pas autoclaver.
(poids/volume)
(poids/volume)
(poids/volume)
(poids/volume)
(poids/volume)
(poids/volume)
(poids/volume)
(poids/volume)
(poids/volume)
(poids/volume)
(poids/volume)

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