Infos De Serre - Réseau Action Climat France
Transcription
Infos De Serre - Réseau Action Climat France
Infos De Serre Le bulletin d’information sur les changements climatiques Edito n°14 juillet 2003 Décideurs locaux : votre territoire peut et doit agir ! Territoires : lieux de vie, de travail, d'activités, de loisirs, de consommation et donc… d'émissions de gaz à effet de serre. Au cœur de ces espaces, des acteurs sont incontournables : ce sont bien sûr les élus car ils mettent en œuvre une politique ou un programme pour lesquels ils ont été choisis. Parce qu'ils agissent dans des secteurs d'activités tels que les transports, les bâtiments, l'énergie, les déchets, etc., ces responsables prennent des décisions pesant fortement sur les volumes d'émissions de gaz à effet de serre de leur territoire. Cler Sommaire: Edito - Vous, les collectivités Média : - Arte s’émmêle Entreprises : -Assurances sans confiance Collectivités : -L’aglomération grenobloise Monde : - Passage du NordOuest - Ratifications Science: -Impacts sur les écosystèmes -Porcs à la rescousse ! International : - 15% de la population... - Belgique : voiture au garage - Californie : lobbies victorieux Publications Sur le net Au niveau national, l'Etat se doit d'être exemplaire et, pour l'instant, certes, cela est loin d'être le cas : réduction des subventions de l'ADEME, remise en cause de grands projets d'infrastructures alternatifs à la route, redevance “excédents d'azote” disparue depuis l'abandon de la nouvelle loi sur l'eau, etc. Nous saluerons tout de même quelques récentes initiatives en faveur des collectivités : constitution d'un groupe transversal "Collectivités" et intégration de mesures spécifiques dans le cadre du Plan Climat 2003, lancement d'une mission "animation territoriale effet de serre" ADEME/MIES, premier colloque de l'Office national sur les effets du réchauffement climatique (ONERC) sur le thème "les élus face aux risques climatiques". Au niveau local, et quelle que soit l’impulsion nationale, le nombre des possibilités d’action est immense. Il est vrai que les difficultés sont nombreuses et les questions affluent : comment s'approprier un attirail législatif complexe : PDU, loi SRU, SCOT, PLU, etc. ? Comment mener une politique visant à développer les énergies renouvelables sur sa commune et à qui s'adresser ? Qu'est ce que la coopération décentralisée offre comme possibilités pour les collectivités ? Prenant conscience de leurs responsabilités et de leurs possibilités d'actions, et malgré ces freins, certaines collectivités s'engagent. Ainsi, la municipalité de Grenoble (voir page 2 ) montre l'exemple en engageant une politique ambitieuse en matière de maîtrise de l'énergie. C’est afin de valoriser ces initiatives qui fleurissent que nous avons choisi d’ouvrir une nouvelle rubrique “collectivités” dans ce bulletin. Pour que ces initiatives se multiplient et que les territoires s'emparent efficacement du problème de l'effet de serre, il faut que la volonté locale, qui souvent s'exprime, puisse être encouragée. Il est nécessaire de mettre en place des programmes de sensibilisation à destination des acteurs locaux mais aussi d'avantages de moyens financiers et humains permettant aux décideurs, dans leurs diversités, de réaliser des projets sobres en carbone. Enfin, il est important d'aménager le territoire de manière cohérente en utilisant à tous les échelons d'organisation des outils simples et efficaces intégrant la problématique de l'effet de serre. Entreprises Olivier Louchard, RAC-F Greenpeace, WWF, l’ UNEP et la Hollande ont crée un symbole international pour représenter le changement climatique médias ARTE s'emmêle ARTE a diffusé une émission théma sur le changement climatique mardi 10 juin. Cette émission qui visait à renverser les idées reçues a fait bondir les connaisseurs du dossier par ses mensonges et sa mauvaise foi. Elle n’a réussi qu’à entretenir la confusion au sein du public et à annuler les effets d'années d'efforts de diffusion d'informations scientifiques auprès des citoyens. Elle n'a pas manqué non plus d'user d'arguments dépassés et mesquins et son irresponsabilité a suscité de nombreuses lettres adressés à la direction d’Arte. Vous pouvez consulter les lettres des associations, des climatologues ou de spécialistes de la question sur notre site www.rac-f.org. Climat inquiétant pour les assureurs Swiss Re, l'un des géants de la réassurance, menace de ne plus couvrir les dirigeants des entreprises qui ne réduisent pas leurs émissions de gaz à effet de serre. Ces derniers seront alors pleinement responsables devant leurs actionnaires comme devant la justice. Le nombre de résolutions d'actionnaires contre certaines entreprises américaines au sujet de leur manque de prise en compte du changement climatique a doublé en un an. Si aucune résolution "Les sociétés vont être obligées de réduire d'actionnaire n'a encore été adoptée, l'une d'elles, adressée contre l'American Electric Power, a leurs émissions, c'est toutefois obtenu en avril dernier 26,9 % des voix de ses actionnaires. Une proposition similaire chez évident", General Electric a recueilli 22,6 % des voix. Constatant cette augmentation soudaine, la société de réassurance suisse, Swiss Re a réagi. C'est afin de prévenir d'éventuelles poursuites judiciaires engagées Christopher Walker, PDG d'une unité de Swiss Re par des actionnaires contre les entreprises émettrices de gaz à effet de serre (GES) que Swiss Re compte envoyer un questionnaire à certains de ses clients. En effet, la société assure principalement créée en 2001 pour étudier les conséquences du les dirigeants qui, en cas de procès, se verrait accuser de mauvaise gestion. Ce questionnaire permet réchauffement de la planète de savoir comment les clients de Swiss Re se préparent aux imminentes mesures gouvernementales pour les entreprises. visant à restreindre les émissions de GES. Si la firme estime qu'un client ne prend pas assez de mesures, elle se réservera alors le droit de refuser de le couvrir. Tout comme Swiss Re, de grandes sociétés d'assurances européennes envisagent aujourd'hui de refuser de couvrir les entreprises qui ne font pas assez d'efforts pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (The Wall street journal – 08/06/03) Infos de Serre - juillet 2003 -N° 14- p1 Collectivités Politique locale de lutte contre les changements climatiques : les objectifs de l’agglomération grenobloise La METRO, Communauté d’Agglomération de Grenoble (23 communes, 375 000 habitants), a intégré l’énergie au cœur de sa politique de développement durable dès 1998, avec la création sur son territoire d’une Agence Locale de l’Energie (ALE). La réalisation, en 2001-2002, d’un bilan énergétique d’agglomération, a conduit la METRO à aller plus loin, et à élaborer une politique locale de lutte contre les changements climatiques. Cette étude, conduite par l’ALE et réalisée par un bureau d’études, avait plusieurs objectifs : - dresser un bilan des consommations d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre par type d’énergie, par commune et par secteur d’activité pour l’année 1999, - étudier deux scénarios d’évolution contrastés à l’horizon 2020 (un scénario tendanciel, et un volontariste), - donner des recommandations, pistes d’actions. A l’issue de cette étude, qui a permis d’avoir un bon éclairage de la situation et des enjeux, plusieurs constats ont été faits. Tout d’abord, le scénario " volontariste " permet à peine de stabiliser les consommations d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre. Or on sait aujourd’hui que c’est tout à fait insuffisant. Ensuite, l’étude donne des recommandations, mais elles sont insuffisantes pour passer à des mesures opérationnelles. L’ALE a donc souhaité aller encore plus loin, en construisant un plan d’action dit " maîtrise de l’énergie et effet de serre " qui sera proposé à la METRO dans le cadre de son contrat d’agglomération. Six groupes de travail ont depuis été constitués (logement, tertiaire, transports, industrie, communes, enseignement). L’ensemble des acteurs travaillant sur ces questions dans l’agglomération ont été invités à réfléchir aux priorités, à définir des actions concrètes, avec des objectifs chiffrés de réduction des consommations d’énergie et d’ émissions de gaz à effet de serre. Ce plan d’action est en cours d’élaboration, et devrait être proposé à la METRO en fin d’année, avec un calendrier de mise en œuvre. M.F -> Contact : Marie Filhol, [email protected] “Infos de Serre” , bulletin d’information du RAC-F Responsable du journal : Philippe Quirion Responsable de la rédaction et auteur des articles non signés : Sabine Rabourdin Demandes d’abonnements (gratuits) : [email protected] Web : http://www.rac-f.org Monde Arctique : une conséquence du changement climatique, le “Passage du NordOuest” ouvert à la navigation La fonte des glaces rend désormais praticable le contournement du continent américain par le Nord. Cargos et supertankers pourraient bientôt utiliser cette nouvelle route maritime. Ce qui préoccupe les populations inuit. Depuis plus de cinq siècles, des marins venus de l'Atlantique cherchent désespérément à contourner l'Amérique par le Nord afin d'accéder plus rapidement à l'Extrême-Orient. Leurs efforts pour se faufiler dans ce mythique “Passage du Nord-Ouest”, labyrinthe de glace meurtrier, ont longtemps été vains. Or depuis plusieurs étés déjà, de vastes étendues de l'océan Arctique sont libérées des glaces, permettant aux embarcations les plus légères de passer sans difficultés. Les climatologues prédisent l'impensable : dans cinquante ans tout au plus, le Passage sera complètement dégagé tout au long de l'été, ce qui attirera forcément quantité de bateaux de croisière, de navires de guerre américains, mais aussi de pétroliers, qui en raison de leur taille ne peuvent passer par le canal de Panama et seront ravis de cette nouvelle route. Selon le Service des glaces canadien, la superficie des glaces arctiques a diminué au rythme d'environ 3 % tous les dix ans depuis les années 70. La calotte "Aujourd'hui, la glaciaire est également plus mince : de 3 mètres d'épaisseur, elle est passée à Terre change moins de 2 mètres. Par ailleurs, à littéralement sous mesure que les glaces reculent, des nos pieds." bateaux de pêche illicites font leur Sheila Watt-Cloutier, apparition, attirés par les eaux très une habitante d'Iqaluit poissonneuses de l'Arctique, où ne qui dirige la Conférence s'exerce quasiment aucun contrôle. Les circumpolaire Inuit Inuits sont nombreux à estimer que le (ICC), une organisation changement est trop rapide ; mondiale de défense de l'inquiétude grandit devant ces la culture inuit. bouleversements climatiques qui risquent de mettre un terme à leur mode de vie. D'aucuns voient déjà dans ce coin isolé le prochain Singapour... De nos jours, les Inuits sont touchés par de multiples fléaux (alcoolisme, suicide, etc) et nombreux sont ceux qui en rejettent la responsabilité sur l'invasion du monde occidental. Mme Watt-Cloutier, la leader Inuit, craint que la destinée de son peuple ne se trouve entre les mains d'étrangers qui voient un eldorado là où les Inuit ne voient que leur pays. Chaque fois qu'un nouveau navire arrive ou que les glaces libèrent un autre coin d'océan, l'isolement qui les a protégés depuis cinq mille ans fond un peu plus. (Los Angeles times - mars 2003) Ratifications, où en est-on ? La Suisse est devenue en juin le 111e pays à ratifier le protocole de Kyoto, s'engageant donc à réduire ses émissions de GES de 8 % d'ici 2010 par rapport à 1990. Ce pays a déjà mis sur pied une politique de réduction des GES et a émis en l'an 2000 environ autant d'émissions que dix ans plus tôt, soit environ 53 Mt de CO2. Notons que les émissions par habitant suisse sont parmi les plus faibles du monde industrialisé. Malgré cette nouvelle positive, les yeux sont toujours tournés vers la Russie, le seul pays (excepté les Etats-Unis) pouvant faire entrer en vigueur le Protocole. Les intentions de ce pays ne sont toujours pas claires, mais les nouvelles portent à croire que la Russie ratifiera au plus tard l'année prochaine. Pour info, les modalités de mise en œuvre du Protocole de Kyoto sont consultables sur notre site www.rac-f.org. -> plus d’infos : http://www.unfcc.int Infos de Serre - juillet 2003 -N° 14- p2 Recherche - Science Impact des changements climatiques sur les ecosystèmes La préservation et la conservation des écosystèmes et des espèces menacés par les changements globaux nécessitent de mieux les gérer et de mieux les comprendre. Cette compréhension bénéficie aujourd'hui d'une possibilité d'utilisation conjointe d'approches mathématiques et statistiques ainsi que d'études de terrain. Cette approche pluridisciplinaire est fortement représentée en Norvège. S'appuyant sur des collaborations étroites entretenues avec des mathématiciens et des statisticiens, un des objectifs est de développer de nouveaux outils statistiques ainsi que de nouvelles méthodes d'analyse. Différents groupes de recherche (impliquant l'Institut Norvégien de Recherche sur l'Environnement (NINA), l'Institut Polaire Norvégien (NP), et les Universités de Tromso (UiT) et de Trondheim (NTNU)) se sont intéressés à l'étude des effets biologiques des variations climatiques à travers différents modèles d'écosystèmes marins, terrestres et couplés. Le but est de créer ainsi une base pour des études multidisciplinaires et multi-systémiques en relation avec les changements climatiques. Par exemple, à l'Université d'Oslo, l'unité de recherche dirigée par le Professeur Nils Christian Stenseth a utilisé les techniques statistiques sur des séries génétiques spatiales et temporelles pour l'étude des effets biologiques dus aux variations climatiques (création d’éspèces, extinction ou évolution). Les changements climatiques devraient être bien plus marqués dans les régions arctiques et subarctiques et les modèles de simulation du climat tendent à prédire une augmentation de sa variabilité, avec une plus grande fréquence d'événements extrêmes. De tels changements peuvent bien sûr avoir des conséquences importantes au niveau régional. La population d'ours polaires, dont l'une des plus importantes concentrations se trouve localisée à l'Est de l'Archipel du Svalbard, sera fortement affectée par une réduction de la banquise. Située en fin de chaîne alimentaire, elle est de surcroît menacée par sa sensibilité à la pollution. Il est donc nécessaire de comprendre comment les ours utilisent la banquise en fonction des mouvements de cette dernière et de la répartition des phoques, leur principale ressource alimentaire. De nombreux ours ont été équipés à cet effet d'émetteurs satellitaires afin de quantifier et d'analyser ces mouvements, ce qui a permis, entre autres, de montrer qu'il y avait en fait deux populations d'ours : une localisée essentiellement à proximité du Spitsberg, et une autre utilisant toute la banquise. Sur la terre, les précipitations accrues sur les pâturages couverts de neige créent des croûtes de glace au-dessus du sol qui empêchent l’accès à la végétation pour des annimaux tels que les rennes ou les petits rongeurs qui meurent de faim ; certaines plantes, elles, sont asphyxiées. Les modèles climatologiques prévoient que les périodes très froides devraient devenir plus rares, ce qui aurait un impact positif sur le développement de certains insectes tels les phalènes ou arpenteuses qui ravagent périodiquement les forêts de bouleau du Nord de la Norvège, mais dont les oeufs meurent si la température est inférieure a 35ºC. Ainsi, même s'il est possible qu'un réchauffement entraîne un développement plus important des forêts à ces latitudes (65/70ºN), d'autres facteurs écologiques peuvent, au contraire, conduire à une régression de ces forêts. Les oiseaux de mer, dont la reproduction dépend de l'abondance des populations de poissons (hareng, capelan) à proximité des colonies, peuvent également souffrir d'une augmentation de la variabilité des conditions océaniques. Il s'agit alors de déterminer quels paramètres démographiques (survie des jeunes et des adultes, ryhtme de reproduction) sont affectés par le changement des conditions climatiques, et d'intégrer ces résultats dans des modèles reproduisant la dynamique des populations à long terme. L'océanologue Svein Sundby a démontré l'influence de l’oscillation Nord-Atlantique, NAO, sur les populations marines. Le NAO, est un phénomène lié aux changements de la pression atmosphérique au niveau de la mer dans l'Atlantique Nord d'un hiver à l'autre. Les mécanismes fondamentaux régissant la variabilité du NAO restent mysterieux malgré quelques certitudes : - le lien entre les phénomènes NAO et El Nino est relativement faible ; - des prédictions probabilistes sont possibles à l'horizon d'une année par certains modèles; - l'indice NAO, mesurant précisément la différence de pression entre l'anticyclone des Acores et la dépression d'Islande, est devenu plus positif ces trente dernières années, même si on ne connaît pas quelle part de cette tendance serait due aux activités humaines. Atle Mysterud, de l'Université d'Oslo, a travaillé sur les influences du NAO sur le cycle vital du cerf rouge en Norvège. Le NAO est un facteur déterminant du climat sur la côte ouest de la Norvège : les hivers présentant de hautes températures et d'importantes précipitations sont corrélés avec des indices NAO élevés. Il y a alors plus de neige en haute altitude (lieu de patûre estivale des cerfs), mais moins de neige et donc plus de pluie à de plus faibles altitudes (lieu de patûre hivernale des cerfs). De manière générale, un tel effet climatique semble s'exercer à travers le développement végétal global. Le climat affecte la quantité d'aliments disponible, principalement via son influence sur le recrutement et la survie des jeunes pendant leur premier hiver. -> Source et contact : Valérie Baleo ([email protected]), Rapport technique de l'ambassade de France en Norvège -> Le récent colloque franco-norvégien "Changements climatiques et biodiversité" ayant eu lieu à Oslo les 27 et 28 mars 2003, a été organisé conjointement par l'Université d'Oslo et la Mission scientifique de l'Ambassade de France en Norvège. Téléchargez gratuitement ce rapport au format pdf : http://www.be.adit.fr/norvege/rapports/SMM03_035 Les porcs à la rescousse Les porcs de Saskatchewan apporteront bientôt leur contribution dans les engagements de Kyoto du Canada. Une compagnie canadienne, SaskPower, a récemment établi un système de digesteur de biogaz qui produira cet été du méthane à partir de lisier de porc. Le gaz sera introduit dans quatre microturbines qui produiront 120 kilowatts de puissance, suffisant pour approvisionner environ 30 maisons. Un engrais composté sera répandu sur les champs voisins comme sousproduit du procédé de digestion. Les porcs ont ainsi été involontairement impliqués dans ce projet mené par une grande exploitation agricole en partenariat avec une entreprise d'ingénierie et SaskPower, propriétaire des turbines. Même si, selon cette compagnie, des milliers de projets de biogaz existent déjà (notamment en Europe), celui-ci est novateur, car un de ses buts est de décomposer l'engrais en ses trois composants : phosphore, nitrate, potassium. L'exploitation agricole obtiendrait grâce à ce projet des crédits de carbone pour le méthane évité, et SaskPower emploierait la puissance "verte" du biogaz comme crédit lui permettant de compenser en partie les émissions de ses usines de charbon (Murray Lyons, The StarPhoenix 15/05/2003). (La dernière heure). Infos de Serre - juillet 2003 -N° 14 - p3 International 15% de la population émet 50% du CO2 ... et cela ne devrait pas s'arranger au moins d'ici 2010 ! Les pays de l'OCDE sont à l'origine de la moitié des émissions de gaz carbonique (CO2) de la planète et utilisent 50% de l'énergie mondiale alors qu'ils ne comptent que 15% de la population du globe, selon des chiffres de la Banque mondiale publiés dans le Petit Livre Vert 2003 présenté début juin à la Commission des Nations Unies pour le développement durable. Les Etats-Unis, par exemple, utilisent 16 fois plus d'énergie par habitant que l'Inde. Le Petit Livre Vert, qui en est à sa quatrième édition annuelle, réunit les chiffres clé pour l'environnement de plus de 200 pays. Par ailleurs, un nouveau document officiel de l'ONU, intitulé Compilation et synthèse des troisièmes communications nationales, révèle que les pays développés verront probablement leurs émissions de GES augmenter jusqu'en 2010. Se fondant sur les projections fournies par les gouvernements concernés à travers leurs "communications nationales" (ces communications sont obligatoires pour les pays du Nord ayant ratifié la Convention climat), le rapport prévoit que les émissions combinées de l'Europe, du Japon, des États-Unis et des autres pays dits développés pourraient croître de 17% entre 2000 et 2010 en dépit des mesures nationales actuellement mises en place pour limiter ces émissions. Les pays en transition de l'Europe centrale et orientale commencent de leur côté à augmenter leurs émissions alors que tonnes de C par hab dans les années 1990, source : OCDE 1999 la baisse de leur économie avait provoqué une nette réduction de celles-ci. Les pays industrialisés avaient vu leurs émissions chuter de 3% au cours des années 1990, du fait d'une baisse de 37% des émissions dans les pays en transition. Ils ont ainsi donné l’image d’une stabilisation globale de leurs émissions réunies par rapport au niveau de 1990. Les émissions ont cependant augmenté dans la plupart des autres pays industrialisés: Nouvelle Zélande (5%), Japon (11%), ÉtatsUnis (14%), Australie (18%) et Canada (20%). Cette augmentation touche tous les principaux secteurs économiques, comprenant l'énergie, les transports, l'industrie et l'agriculture. L'exception est la gestion des déchets où les émissions ont légèrement décliné. Les gouvernements annoncent toutefois qu'ils sont en train d'adopter des politiques et mesures plus fortes que dans le passé. Loin d'être suffisantes pour la décade actuelle, il reste à espérer que ces mesures permettront d'atteindre l’objectif de la Convention (qui, si l'on en croit le Premier ministre français, implique des réductions de l'ordre de 75% de nos émissions d'ici 2050). Il ressort de ce rapport que même si les gouvernements nationaux continuent à jouer un rôle majeur dans la mise en place de la stratégie globale de riposte aux changements climatiques, les gouvernements locaux et régionaux s'impliquent de plus en plus et la coopération avec les partenaires clés et la société civile joue un rôle fondamental. -> http://unfccc.int/press/prel2003/pressrel030603f.pdf Belgique : du bonus pour les voitures au garage Le parc automobile belge s'enrichit de 44 000 voitures chaque année : plus de 6 millions de véhicules (dont 4,6 millions de voitures) circulent aujourd'hui en Belgique. Pour pallier les problèmes inhérents à ce mode de transports, le gouvernement a mis en place une politique de déduction fiscale pour les personnes qui pratiquent le covoiturage, les usagers des transports en commun, les cyclistes et patineurs (à roulettes). Californie : les lobbies industriels victorieux On en parlait depuis longtemps : la Californie, qui se voulait Etat exemplaire dans son pays, souhaitait que 10 % des voitures vendues en son sein par les six plus importants constructeurs n'émettent quasiment plus de carbone à partir de 2005. Sous la pression de General Motors, de DaimlerChrysler et du Département de la justice américain, l'Etat a finalement renoncé à son projet obligeant les constructeurs à produire des véhicules électriques. La raison : ce type de véhicule est trop coûteux et peu performant. L'accent sera donc mis sur les techniques défendues par les constructeurs, à savoir l'hybridation et la pile à combustible. (Automotive news - 28/4/03) Publications - Parution du dossier "Energie : pourquoi il faut consommer moins" dans le numéro de Juin d'Alternatives économiques, actuellement en vente en kiosque. Il s'agit de leur contribution au débat national sur l'énergie. http://www.alternativeseconomiques.fr - Climate Change and Sustainable Development Prospects for Developing Countries Anil Markandya and Kirsten Halsnaes http://www.earthscan.co.uk/asp/bookdetails.asp?key=3745 - Une nouvelle étude offre des options pour réduire les GES aux États-Unis : Le système de transport états-unien émet plus de CO2 que tout autre pays excepté la Chine et utilise 70 % du pétrole consommés par la nation. Chaque année, chaque Américain parcourt ainsi l'équivalent d'un tour du monde complet dans l'un ou l'autre des moyens de transports à sa disposition. Un nouveau rapport du Pew Center on Global Climate Change identifie un certain nombre de politiques et de technologies pouvant représenter des solutions envisageables pour réduire les émissions de CO2 de 20 à 25% d'ici 2015, voire de 45 à 50% d'ici 2030 dans le secteur des transports aux Etats-Unis (principalement le secteur routier). Vu le temps nécessaire à la transformation de la totalité de la flotte de véhicules et de l'infrastructure, le rapport conseille de mettre en place dès maintenant des politiques impératives et claires par le gouvernement. Parmi les solutions préconisées se trouvent les améliorations de l'efficacité énergétique, les carburants alternatifs, l'augmentation de l'efficacité des systèmes de transport et la réduction des voyages. http://www.pewclimate.org/projects/ustransp.cfm - [rapport] Sur le Net - en ligne suite à l'émission Climaction sur France 2 du début du mois de juin : http://jeu.climaction.france2.fr/climaction.cgi?state=start le site vous permet de calculer vos émissions en planètes (combien de planètes faudrait-il pour recycler le carbone émis par 6 milliards d'humains vivant comme vous?). - L'agence internationale de l'énergie informe de l'existence de deux nouveaux sites web interactifs : http://www.iea.org/envissu/pamsdb/index.html, offres un accès à l'information sur les politiques énergétiques et mesure prises ou prévues dans les pays membres de l'AIE pour réduire les émissions de GES. Il contient plus de 800 données rassemblées sur quatre ans (1999 - 2002). http://library.iea.org/renewables/index.as "les politiques énergétiques et les mesures renouvelables dans les pays de l'AIE" offre une référence détaillée de plus de 120 actes législatifs qui soutiennent le développement des sources d'énergie renouvelable. Ces nouveaux sites visent à compléter l'analyse de politique effectuée par l'agence internationale de l'énergie http://www.iea.org sur la réduction du changement climatique et sur les marchés des énergies renouvelables. Infos de Serre - juillet 2003 -N° 14 - p4