Dossier Elevage
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Dossier Elevage
Jacques Fossati &Valérie de la Forest IUFM de Montpellier Version 2 provisoire Textes, recommandations et conseils relatifs aux élevages, dissections et plantation à l’école primaire Il n’existe aucun texte complet sur les consignes à suivre à propos des élevages en classe à l’école primaire. Les lois et décrets relatifs à l’expérimentation sur les animaux, à la protection des espèces végétales et animales et au commerce des espèces s’appliquent bien sur à l’école. Ci-dessous, sont rassemblés quelques informations et extraits de textes de nature diverse pouvant constitués une ligne directrice. Que disent les programmes ? Arrêté du 9 juin 2008 (BO n°3 hors série du 19 juin 2008) Programme de l’école primaire Ecole maternelle : « Découvrir le vivant Les enfants observent les différentes manifestations de la vie. Élevages et plantations constituent un moyen privilégié de découvrir le cycle que constituent la naissance, la croissance, la reproduction, le vieillissement, la mort. … Ils sont sensibilisés aux problèmes de l’environnement et apprennent à respecter la vie. » Cycle 2 « 2 - Découvrir le monde du vivant, de la matière et des objets Les élèves repèrent des caractéristiques du vivant : naissance, croissance et reproduction ; nutrition et régimes alimentaires des animaux. » Cycle 3 « Les sciences expérimentales et les technologies ont pour objectif de comprendre et de décrire le monde réel, celui de la nature et celui construit par l’Homme, d’agir sur lui, et de maîtriser les changements induits par l’activité humaine. Leur étude contribue à faire saisir aux élèves la distinction entre faits et hypothèses vérifiables d’une part, opinions et croyances d’autre part.Observation, questionnement, expérimentation et argumentation pratiqués, par exemple, selon l’esprit de la Main à la pâte sont essentiels pour atteindre ces buts ; c’est pourquoi les connaissances et les compétences sont acquises dans le cadre d’une démarche d’investigation qui développe la curiosité, la créativité, l’esprit critique et l’intérêt pour le progrès scientifique et technique. Familiarisés avec une approche sensible de la nature, les élèves apprennent à être responsables face à l’environnement, au monde vivant, à la santé. Ils comprennent que le développement durable correspond aux besoins des générations actuelles et futures. En relation avec les enseignements de culture humaniste et d’instruction civique, ils apprennent à agir dans cette perspective. Les travaux des élèves font l’objet d’écrits divers consignés, par exemple, dans un carnet d’observations ou un cahier d’expériences.… L’unité et la diversité du vivant Présentation de la biodiversité : recherche de différences entre espèces vivantes. Présentation de l’unité du vivant : recherche de points communs entre espèces vivantes. Présentation de la classification du vivant : interprétation de ressemblances et différences en termes de parenté. Le fonctionnement du vivant Les stades du développement d’un être vivant (végétal ou animal). Les conditions de développement des végétaux et des animaux. Les modes de reproduction des êtres vivants. Remarque : les programmes incitent à des observations sur le réel (animaux et végétaux) ainsi que par la mise en place d’élevages et la réalisation de plantation. Que disent les textes ? Note de service n°85-179 du 30 avril 1985 (BO N°20 du 16 mai 1985) Remarque : les élevages dans la classe à des fins d’enseignement notamment pour les comportements alimentaires, reproductions sont encouragés. Dans tous les cas, il faut respecter le bien être de l’animal et préciser les devoirs de chacun vis à vis des animaux familiers. L’origine des animaux doit être connue. Se procurer des animaux dans des animaleries et conserver les preuves d’achat. Les dissections sont autorisées sur des animaux morts. Comme précédemment, ne disséquer que des animaux achetés chez un fournisseur agrée (Jeulin, Pierron, ) ou un boucher ou une poissonnerie. Circulaire 2008-021 du 8 janvier 2008 (BO n°8 du 21 février 2008) Grippe aviaire Ce texte présente les précautions à prendre vis-à-vis de la propagation du virus de la grippe aviaire et il définit des niveau d’alerte et des attitudes à observer « …Il est donc de la plus grande nécessité, de mettre en œuvre tous les moyens susceptibles de prévenir et limiter la propagation du virus de la grippe aviaire. …Dans ce but, il convient d’établir des recommandations permanentes à l’intention de tous les personnels des divers niveaux d’enseignement public et privé sous contrat. I - Dispositions générales, quel que soit le niveau du risque d’épizootie aviaire La prévention de la propagation du virus de la grippe aviaire vise à éviter la transmission de virus des oiseaux à l’homme et d’homme à homme. Pour cela, il convient : 1) En cas de découverte d’oiseau mort, d’informer tous les personnels, notamment enseignants, étudiants et élèves, qu’il faut : - s’abstenir de manipuler tout oiseau trouvé mort et que cette découverte doit être signalée le plus rapidement possible (aux enseignants, à l’administration de l’établissement d’enseignement, au gestionnaire du site, au vétérinaire le plus proche, aux accompagnateurs de la sortie...) ; - s’enquérir de la conduite à tenir auprès d’un vétérinaire ou de la direction départementale des services vétérinaires. 2) En cas de manipulation d’un oiseau mort : - inviter tous les individus ayant manipulé le cadavre à se laver les mains avec soin ; - s’il s’agit d’un jeune élève ou d’un étudiant non majeur, aviser les parents afin qu’ils le signalent au médecin en cas d’apparition de troubles et les informer que le risque de transmission du virus de la grippe aviaire, d’un oiseau à l’homme, est exceptionnel et nécessite généralement plus qu’un contact occasionnel II - Dispositions particulières, liées au niveau du risque d’épizootie aviaire En matière de manipulations d’oiseaux sauvages, d’oiseaux d’élevage et de sorties scolaires, il est demandé aux enseignants d’adapter leurs pratiques au niveau du risque défini par arrêté du ministre en charge de l’agriculture. Ainsi, l’interdiction faite aux professeurs, notamment des sciences de la vie et de la Terre, de manipuler des oiseaux sauvages ou des produits dérivés, et celle faite à tous les enseignants de procéder à des élevages d’oiseaux à but éducatif sont levées lorsque le niveau de risque d’influenza aviaire du au virus H5N1 est qualifié de “négligeable 1” ou “négligeable 2” tel que défini par l’arrêté du 5 février 2007 (1). Il en va de même de l’interdiction de contacts physiques directs avec des oiseaux lors de visites de parcs zoologiques ou naturels, de fermes pédagogiques ou autres sorties “nature”. En revanche, ces interdictions s’appliquent à nouveau dès que le niveau du risque défini par l’arrêté précité est qualifié de “faible”, “modéré”, “élevé”, ou “très élevé”. En outre, lorsqu’un foyer d’influenza aviaire sur des oiseaux captifs est déclaré, toute activité d’enseignement est interdite dans les zones de protection et de surveillance, instaurées par arrêté préfectoral, autour du foyer. Les présentes dispositions abrogent et remplacent les notes des 22 février 2006 et 17 juillet 2006 (respectivement publiées aux B.O. n° 9 du 2 mars 2006 et n° 31 du 31 août 2006). Le niveau de risque épizootique en cours est consultable sur le site interministériel : http://www.grippeaviaire.gouv.fr/ » Remarque : Plusieurs cas d’allergie ont été observés suite à des manipulations d’animaux à poils ou à plumes, certains insectes notamment les chenilles de papillons peuvent provoquer des réactions allergiques violentes. Il est dans tous les cas nécessaires de prévenir les parents avant la mise en place d’un élevage ou l’accueil d’un animal de compagnie. Quels animaux élevés en classe ? Réponse du Ministre de l’éducation à la question d’un parlementaire 15 septembre 1980 JO du 17 novembre 1980 : « Aucun texte ne donne une liste restrictive des animaux susceptibles d’être accueillis dans les classes. ». Remarque : Il n’existe toujours pas de liste des animaux autorisés ou des animaux interdits dans les écoles. Dans le cadre de sortie scolaire par exemple pour l’étude d’un milieu (rivière, forêt, garrigue), il peut être intéressant de prolonger l’étude par la mise en élevage ou en aquarium de certains animaux. Cependant, il faut savoir qu’il est souvent difficile de reconstituer exactement le milieu de vie d’un animal. Les textes relatifs à la protection de l’environnement et à la protection des espèces et des écosystèmes sont extrêmement nombreux. Certains de portés mondiale et européenne, d’autres de portée nationale, régionale ou départementale. Par ailleurs, la loi le ramassage d’animaux ou de végétaux dans la nature est étroitement encadré et doit être réalisée dans le respect de la réglementation en vigueur notamment les listes d’espèces animales et végétales protégées. La loi du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature a fixé les principes et les objectifs de la politique nationale de protection de la faune et de la flore sauvage. Des listes d’espèces protégées animales et végétales aux niveaux nationale et régionale, ont été publiées et sont mises à jour régulièrement et figurent dans l’article L 411-1 et suivants du Code de l’environnement. Les espèces rares, menacées ou en voie d’extinction bénéficient d’une protection intégrale, qui consiste à interdire : La destruction ou l’enlèvement des œufs ou des nids, a mutilation, la destruction, la capture , l’enlèvement, la perturbation intentionnelle, la naturalisation d’animaux de ces espèces ou, qu’ils soient vivants ou morts, leur transport, leur colportage, leur utilisation, leur détention, et leur mise en vente ou leur achat. La destruction, la coupe, la mutilation, l’arrachage, la cueillette ou l’enlèvement de végétaux de ces espèces, de leur fructification ou de toutes autres formes prises par ces espèces au cours de leur cycle biologique, leur transport, leur colportage, leur utilisation, leur détention, leur mise en vente ou leur achat, la détention de spécimens prélevés dans le milieu naturel. Voir le site : http://www.inpn.mnhn.fr/ rubrique conservation. Voir les sites du ministère de l’écologie, du développement durable, du transport et du logement : http://www.developpement-durable.gouv.fr/ rubrique biodiversité Voir aussi le site de la Dréal Languedoc-roussillon : http://www.languedocroussillon.developpement-durable.gouv.fr/ rubrique biodiversité - eau - paysage Remarque : Si les élevages sont parfois, encouragés, il est toujours du devoir de l’enseignant de s’informer des risques éventuels que pourrait provoquer l’espèce concernée. On étendra aux plantations ce souci d’information. Guide pour des formations adaptées à la mise en place du PREST (Desco 2003). De nombreux animaux peuvent faire l’objet d’un élevage en classe, chaque espèce présentant des avantages et des inconvénients selon les thèmes que l’enseignant veut aborder et selon l’âge des élèves. Voir tableau indicatif en annexe. Informations pratiques sur les élevages d’insectes : www.insectes.org sur l’élevage de souris : www.edunet.ch rubrique activité sur l’élevage des gerbilles : www.ac-grenoble.fr rubrique élevage Quelles expériences, dissections ou observations sont-elles possibles sur des animaux ? Circulaire 67-70 du 6 février 1967 (BO n°7 du 16 février 1967) « Je vous demande de préciser à tous les maîtres enseignant les sciences naturelles et placés sous votre autorité qu’il est absolument interdit de faire pratiquer par les élèves ou de pratiquer devant eux des travaux de vivisection. » Article 221-1 du code de la consommation « Les produits et les services doivent, dans des conditions normales d’utilisation ou dans d’autres conditions raisonnablement prévisibles par le professionnel, présenter la sécurité à laquelle on peut légitimement s’attendre et ne pas porter atteinte à la santé des personnes. » Remarques : on peut donc utiliser toutes les pièces de viandes du rayon boucherie et charcuterie d’un supermarché. De même tous les poissons, crustacés et mollusques, fruits de mer en général pour effectuer des observations. Exemple : observation de cœur d’agneau, de morceau de poumon, d’estomac et intestin (gras double) de reins, de cage thoracique (poumons et cœur) de lapin (avant de lapin); dissection de patte de lapin ou de cuisses de grenouille, observation de branchies de poisson ou d’huître, dissection de tube digestif de truite ou de merluchon… Précaution : Il est impératif de respecter de la chaîne du froid et de réaliser les manipulations en utilisant des gants en latex. Matériel de dissection : bacs plastiques blancs à fond plat, des loupes à main (grossissement de 8), des pinces à bouts rond, des paires de ciseaux. Décret 87-848 du 19 octobre 1987 modifié par le décret 2001-464 du 29 mai 2001 et des arrêtés d’application du 19 avril 1988 – extraits Art 1 – « Sont licites les expériences ou recherche pratiques sur des animaux vivants à conditions d’une part qu’elles revêtent un caractère de nécessité et que ne puissent utilement y être substituées d’autres méthodes expérimentales et d’autre part qu’elles soient poursuivies aux fins ci-après : … » Remarque : Seuls sont mentionnés l’enseignement supérieur et l’enseignement technique donc pas l’enseignement primaire. « Définition de l’expérience : tout utilisation d’un animal vertébré à des fins expérimentales ou d’autres fins scientifiques. Elle commence lors de la manipulation ou de la préparation de l’animal en vue de son utilisation et se termine lorsque aucune utilisation ne doit plus être fait sur l’animal et qu’il a été, le cas échéant, procédé à son euthanasie. Ne sont pas considérées comme des expériences au sens du présent décret : a- celles qui sont faites sur des animaux invertébrés et sur des formes embryonnaires des vertébrés ovipares b- celles qui consistent en l’observation d’animaux placés dans des conditions n’entraînant aucune souffrance. Art 5 Toute personne qui se livre à des expériences sur les animaux doit être titulaire d’un autorisation nominative délivrée, dans les conditions prévues aux articles 10 et suivants du présent décret, par le ministre de l’agriculture ou à défaut ne pratiquer que sou la direction et le contrôle d’une personne titulaire de cette autorisation. » Remarque : La mise en élevage, en respectant le plus possible les conditions favorables à l’animal et les observations sur son comportement ne sont pas considérer comme des expériences. Les espèces d’invertébrés (insectes, mollusques…) ne sont pas concernées par ce texte. Comme les vertébrés ovipares (amphibiens, poissons, reptiles) mais la quasi totalité des espèces de reptiles et toutes les espèces d’amphibien sont protégés par la loi (voir plus loin). Sécurité du Laboratoire Dans le cas d’un aquarium, il est recommandé d’alimenter l’aquarium par une ligne spéciale munie d’un disjoncteur différentiel sensible (10 à 30 mA). Les prises de courant étanche seront placées au-dessus de l’aquarium et seront suffisamment éloignées.