lettre grippe aviaire 2

Transcription

lettre grippe aviaire 2
Lettre d’information sur l’influenza aviaire
n° 2 – mars 2006
La grippe aviaire est une maladie virale hautement contagieuse pouvant affecter toutes les
espèces d’oiseaux domestiques ou sauvages. Elle est très rapidement mortelle pour bon nombre
d’entre eux. De répartition mondiale, elle est principalement propagée par les oiseaux sauvages
migrateurs et le négoce illégal d’oiseaux depuis les pays où la maladie sévit à large échelle. De
manière très exceptionnelle, le virus grippe aviaire à H5N1 est transmissible à l’Homme. Dans
des zones de forte infestation, quelques cas, là encore très exceptionnels et surtout intéressants
à titre scientifique, mais sans conséquence sur l’actuelle épizootie de grippe aviaire à H5N1 ont
été décris sur d’autres mammifères, dont un chat en Allemagne sur l’île de Rügen.
Edito
Nous l’écrivions il y a à
peine un mois:
« l’extension de la grippe
aviaire de l’Asie à certains
pays
d’Europe,
laisse
planer un risque sur nos
élevages… ». La grippe
aviaire, après avoir touché
des oiseaux d’eaux dans
les Dombes a fini par
contaminer un élevage de
dindes de l’Ain. Elle plonge
maintenant toute la filière
avicole dans un marasme
intolérable.
Aujourd’hui la vigilance est
indispensable
face au
risque de propagation de la
maladie. La majeure partie
du département de l’Ain et
de nombreuses communes
limitrophes – dont neuf en
Isère – sont incluses dans
les zones de surveillance
qui ont été délimitées
autour des foyers. Mais
pour
protéger
nos
élevages, la vigilance doit
être renforcée par tous y
compris au-delà de ces
périmètres où des mesures
de protection renforcées et
contrôlées sont mises en
œuvre. Quant est-il du
confinement dans nos
exploitations ? Avons-nous
les moyens de faire face si
un foyer venait à être
identifié
dans
notre
département ? Que devons
nous
faire,
quelles
précautions prendre si
nous sommes directement
confronté à une suspicion
sur nos propres volailles ?
Et quel est le risque pour la
santé humaine à la lumière
des
derniers
développements ?
Confinement :
l’eau est le principal vecteur de la
grippe aviaire pour les oiseaux !
Le confinement vise à isoler les volailles domestiques
de tout contact, direct ou indirect, avec des oiseaux
sauvages potentiellement contaminés. L’eau est le
principal vecteur du virus. Avec nos chaussures, nous
pouvons également véhiculer le virus et le faire rentrer
sur une exploitation. Le confinement ne se limite pas
uniquement à la pose de filets de protection ou à la
claustration des volatiles. Il faut également penser à :
1. Abreuver les animaux avec de l’eau provenant du
réseau communal et, dans le cas contraire, utiliser
des
pastilles
désinfectantes
(exemple :
Aquasept©).
2. Par ailleurs, toute visite inutile doit être interdite.
Les visites sont à réduire au strict minimum.
3. Mettre en place des pédiluves à l’entrée des
bâtiments : bac d’eau de 10 cm de profondeur
minimum et contenant une solution désinfectante
adaptée pour un passage en pédiluve. Ne pas
oublier de renouveler le bac toutes les 48 heures
environ et/où dès que l’eau est sale.
4. Utiliser des tenues et des bottes réservées à
l’élevage. Pour les visiteurs privilégier les tenues
de protection à usage unique.
L’hygiène vestimentaire et la désinfection des
bottes pour les techniciens et les vétérinaires qui
visitent les élevages sont indispensables pour
limiter la propagation des maladies contagieuses.
(photo © ELIACOOP)
La transmission du virus H5N1 à l’homme nécessite un contact
étroit avec des oiseaux malades
La transmission à l’homme du virus de la grippe aviaire à H5N1 se fait à l’occasion de l’inhalation
ou de l’ingestion de très fortes quantités de virus vivant. Une situation plutôt rare et consécutive
au cumul de pratiques à risque, d’absences de précautions et de mesures d’hygiène. Dans tous
les cas, un contact étroit et répété avec des animaux malades ou les fientes d’oiseaux malades
est nécessaire. Dans les pays d’Asie, la consommation de sang de canard frais serait également
en cause pour quelques cas .
En France, en cas de suspicion dans un élevage, des mesures de protection des personnes
en contact avec les animaux ou intervenant dans les locaux d’élevage sont obligatoires. Il s’agit
d’empêcher tout risque de contamination par :
§
voie respiratoire : le port d’un masque FFP2 ou FFP3 empêche l’inhalation de fines
particules contaminées par les déjections ou les sécrétions respiratoires d’animaux infectés.
§
yeux : les lunettes de protection sont là pour empêcher un contact entre la main qui a
manipulé des volailles infectées et les yeux par un frottement réflexe d’un œil. Elles
empêchent également la projection de poussières ou d’aérosols dans les yeux.
§
vêtements et chaussures : gants, bottes et tenue de protection réservées à l’élevage
évitent de propager en dehors de l’exploitation sur ses vêtements des particules virales.
Le retrait des vêtements de protection individuels se fait selon un ordre précis : lavage et retrait
Michel BOURSIER
Président GDS de l’Isère
des bottes, lavage et retrait des gants, de la combinaison, lavage des mains, retrait des
lunettes et du masque respiratoire, et de nouveau lavage - désinfection des mains et
du visage.
Recensement des détenteurs de volailles
Confinement : prévenir le picage
Tous les détenteurs d’oiseaux (professionnels et amateurs) doivent se
signaler en Mairie où une fiche de recensement est à compléter. Ce
recensement permettra en cas de foyer d’intervenir de façon précoce et
efficace auprès de tous, car tous seront concernés .
La claustration peut s’accompagner d’un stress
des animaux : coups de becs, griffes… Quelle
attitude avoir et comment prévenir le
problème ?
Rappel : les aviculteurs dont la production (œufs ou chair) est destinée à la
consommation humaine doivent se déclarer auprès du service identification
(en Isère géré par le GDS). Cette déclaration permet de se voir attribuer les
identifiants nécessaires à la traçabilité des produits : numéro d’exploitation et
numéro pour le marquage des œufs. Formulaire disponible sur le site :
http://www.gds38.asso.fr.
• mouiller uniformément la litière à l’aide d’un
jet d’eau : celle-ci devient plus pâteuse et
forme des boulettes sous les pieds des
oiseaux empêchant ainsi les blessures ,
• canaliser l’attention des oiseaux avec des
jouets brillants ou de couleur rouge : ballons
en plastique dans le parc, suspension à
hauteur des têtes de feuille aluminium de
taille A4, etc. Ne pas utiliser d’objet en
polystyrène.
Zone de protection et zone de surveillance
Lorsqu’un foyer d’influenza aviaire est identifié, que cela soit sur des oiseaux
sauvages ou dans un élevage, deux périmètres sont mis en place autour du
site où le cas a été découvert :
• cure préventive de vitamines du groupe B par
l’eau de boisson
- périmètre de protection, sur un rayon d’environ 3 km,
• retirer les animaux blessés et les regrouper
dans un parc séparé car la vue et le goût du
sang excite encore plus le picage. Traitez les
petites plaies par spray. Pour des blessures
importantes ou des animaux abattus, prendre
contact avec son vétérinaire pour un
traitement collectif adapté.
- périmètre de surveillance, sur un rayon d’environ 10 km.
Ces distances sont données à titre indicatif, et sont adaptées par la DDSV
(Direction Départementale des Services Vétérinaires) aux véritables zones à
risque, prenant en compte le relief, les points et les courts d’eau, la densité
des élevages, le comportement des espèces sauvages présentes, etc.
Zone de surveillance (gris clair)
-
-
recensement des détenteurs de volailles
pas de dérogation possible au confinement si
moins de 100 volailles ,
mise en place obligatoire de pédiluves dans
les exploitations et limitation des allers et
venues dans les élevages ,
surveillance renforcée de toutes les mortalités
d’oiseaux sauvages ,
commercialisation des œufs et produits de
l’aviculture soumis à conditions ,
chasse interdite,
transit interdit d’oiseaux vivants interdit (sauf
grands axes routiers et transport ferroviaire).
Zone de protection (gris sombre)
-
carte des zones de protection et de surveillance au 2 mars 2006 – Source : Préfecture de l’Isère
Le Groupement de Défense Sanitaire informe
et défend les éleveurs
Le GDS fédère les éleveurs de toutes les espèces d’élevage pour défendre et
protéger le cheptel. Pour ceci, les principales actions du GDS sont :
-
l’information des producteurs sur les maladies, les risques sanitaires et les
moyens de s’en protéger,
-
la participation à des actions collectives d’amélioration de la santé animale
(prophylaxies, plans d’assainissement etc.),
-
l’offre de conseils personnalisés et le soutien aux éleveurs en cas de
problème sanitaire important.
Vous souhaitez en savoir plus sur la grippe aviaire ou le GDS de l’Isère ?
Rendez-vous sur le site Internet du GDS : http://www.gds38.asso.fr
-
Idem zone de surveillance +
entrées et sorties d’oiseaux d’élevage de la
zone interdits
surveillance des oiseaux d’élevage par un
vétérinaire sanitaire
transports et rassemblements interdits
commercialisation des œufs interdite
commercialisation de viande fraîche interdite
épandage uniquement dans la zone de
protection.
Le matériel pour le confinement et la
protection des élevages est disponible
auprès de :
Tél. 04 76 05 97 81