Mesure, rapports et vérificaiton
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Mesure, rapports et vérificaiton
Document de travail Mesure, Rapports et Vérification (MRV) Au cours des dernières années, l’importance du mécanisme REDD ou réduction des émissions liées à la déforestation et la dégradation des forêts a augmenté considérablement. Les accords sur le changement climatique obtenus à Cancún (Mexique) en 2010 ont marqué un tournant critique dans le développement de REDD+. La mesure, les rapports et la vérification (MRV) sont inclus dans les Accords de Cancún comme l'un des éléments les plus essentiels et nécessaires à une mise en œuvre réussie de tout mécanisme de REDD+. Le programme ONU-REDD, qui soutient différents pays pour le développement de systèmes nationaux de suivi et de MRV à des coûts raisonnables, robustes et compatibles, donne la définition suivante de la MRV. Mesure : « le processus de collecte des données au fil du temps qui fournit des ensembles de données de base, y compris l'exactitude et la précision associée, pour un ensemble de variables pertinentes. Les possibles sources de données sont des mesures sur le terrain, les observations sur le terrain, la détection à distance et les entrevues. » (Traduction) Rapports : « le processus de notification officielle des résultats de l'évaluation à la CCNUCC, conformément à des formats prédéterminés et conformément à des normes établies, particulièrement les lignes directrices du Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Évolution du Climat (GIEC) et les Recommandations en matière de bonnes pratiques.» (Traduction) Vérification : « le processus de vérification officielle des rapports, par exemple l'approche établie pour vérifier les rapports sur les communications nationales et les rapports sur l'inventaire national à la CCNUCC. » (Traduction) En ce qui concerne les activités de REDD+, l’Accord de Cancún mentionne spécifiquement le besoin d'assistance concernant la méthodologie pour élaborer les niveaux d’émissions de référence (REL) ou niveaux de référence (RL) pour les forêts à l'échelle nationale. Il appelle également à élaborer un système national solide et transparent pour la surveillance des forêts et les rapports associés. Une alternative possible est d’élaborer de tels niveaux de référence au niveau infranational à titre provisoire. Les modalités et processus de MRV pour le mécanisme REDD+ continueront à être négociés sous l’égide de la CCNUCC. Les négociations viseront à aborder plusieurs questions en suspens au cours de la période menant à la 17e Conférence des Parties (CdP) qui aura lieu à Durban (Afrique du Sud) en décembre 2011. Pour élaborer un système de MRV consistant, il est nécessaire de partager une compréhension commune et claire sur ce qui constitue une « forêt » et ses limites à différentes échelles. Néanmoins, ce qui est inclus ou non en terme de forêt dans REDD+ tel qu'elle est actuellement définie fait encore l'objet d'un débat intense. Les discussions techniques doivent continuer pour déterminer ce qui doit être surveillé, rapporté et vérifié. Jusqu'ici, le champ d’application de REDD est déterminé en fonction des ressources et capacités de surveillance de chaque pays. Le Partenariat pour des alternatives à la culture sur brûlis dans les marges des forêts tropicales suggère d'envisager une approche globale liée au paysage pour la réduction des émissions, en utilisant le système de comptabilisation complète des paysages, incluant l’agriculture, les forêts et les autres utilisations des terres (AFOLU) car cela ne dépend pas de la définition opérationnelle de la « forêt ». L'un des principaux défis des mécanismes de REDD+ inclut l'élaboration des niveaux d’émissions de référence (REL) et des niveaux de référence (RL) pour évaluer l’additionalité de REDD+. La première préoccupation est celle du choix de la période et de l’échelle spatiale pour les niveaux de référence. À cette date, il existe un solide consensus sur le fait que les niveaux de référence devraient être fixés à l'échelle nationale, avec une préférence marquée pour l'utilisation de niveaux de référence basés sur les niveaux d’émissions historiques. Néanmoins, étant donné la complexité et le temps nécessaire pour mettre en œuvre et gérer des systèmes pertinents à l’échelle nationale, il semble de plus en plus pertinent d'envisager une ‘approche imbriquée’ pour régler les nombreux défis de l'établissement des niveaux d’émissions de référence et des niveaux de référence. Il existe également des questions concernant la prise en compte de tous les réservoirs de carbone éligibles dans le système actuel de MRV. Actuellement, ceci est principalement basé sur les circonstances et capacités propres à chaque pays. Les prochaines étapes nécessitent de comprendre comment les pays prennent leurs décisions quant à ce qu'ils incluent ou non dans leur système en terme de réservoirs de carbone et comment cela affecte t-il la précision et le caractère acceptable des résultats de la MRV. Les différents niveaux (« tiers ») recommandés par le GIEC prévoient un processus progressif pour la mise en œuvre de la MRV et un renforcement de capacités pour la mise en œuvre de REDD. Il sera important de déterminer la meilleure façon dont les pays peuvent évoluer selon une approche par étapes en suivant les niveaux 1, 2 et 3 afin de progresser vers une plus grande précision. L'établissement d'un régime de MRV devrait comporter la désignation d'institutions responsables de la surveillance, de l'approbation et de la coordination de la MRV aux niveaux local, infranational, national et international. Les rôles et responsabilités pour le développement et la mise en œuvre de la MRV par les différentes entités doivent être définies et les capacités existantes doivent être évaluées afin de déterminer l’éventuel besoin de capacités supplémentaires futures. Les défis que doivent relever de nombreux pays en développement concernant les capacités reflètent non seulement des défis techniques mais également des difficultés inhérentes au cadre institutionnel, aux priorités des politiques et aux partenariats multisectoriels. Pour combler cet écart en termes de capacités, il est nécessaire de 2 (i) comparer les capacités techniques existantes de surveillance des forêts nationales avec les exigences du système de MRV et (ii) élaborer et mettre en œuvre une feuille de route pour renforcer et maintenir les capacités en terme de MRV dans chaque pays. Il existe également un débat portant sur la conception et la mise en œuvre d'un plus vaste système de surveillance qui devrait aborder un éventail plus large d’informations requises, telle que la problématique des garanties. L'augmentation de la qualité de l'information est proportionnelle à l'augmentation des coûts requis et capacités nécessaires pour le système de MRV . Cela engendre pour les pays des compromis entre les coûts et la précision. Il est important d’évaluer comment le soutien financier apporté aux pays correspond aux besoins à court et long terme. Il existe également la préoccupation qu'un système de MRV pour REDD puisse se développer de manière isolée au regard des discussions de MRV au sein d’un plus large accord sur le changement climatique, en particulier en lien avec les mesures d'atténuation appropriée au niveau national (NAMAs). Les négociateurs de REDD et de NAMA pourraient véritablement enrichir les discussions respectives en échangeant davantage sur ces deux concepts, mais de plus amples suggestions sont nécessaires sur la façon dont l’éventuelle inclusion de REDD dans les NAMAs devrait et pourrait se produire. Tel que discuté ci-dessus, un certain nombre de questions clés demeurent quant à l'élaboration de la MRV pour la REDD. Le tableau ci-dessous énumère certaines des questions encore en suspens devant être abordées par la CCNUCC en vue de la réunion de Durban en 2011. Questions pour la discussion sur la MRV Questions fondamentales 1. Qu'est-ce qu'une forêt dans le contexte de la REDD? Qu'est-ce qui devrait être surveillé? Questions subsidiaires Où se trouvent les disparités dans les définitions données par les différents pays? Sur quoi se basent les pays pour décider de ce qui constitue une forêt et comment ces décisions sont-elles prises? Comment peut-on s'accorder sur la voie à suivre? L'approche globale du paysage et de comptabilité peut-elle faire avancer les discussions et régler le problème? 2. Comment déterminer les niveaux d’émissions de référence et les niveaux de référence? Sur quelle période et à quelle échelle ? Comment les réflexions ont-elle évolué depuis 2008 quant aux positions des pays concernant la période et l'échelle spatiale? Existe-t-il davantage d’expériences, des meilleures pratiques et des enseignements qui peuvent 3 aider à éclairer le processus pour le SBSTA? Peuvent-ils être reproduits et adoptés à l'échelle nationale? Comment le niveau de référence choisi affecte-til la capacité d'un pays à participer à la REDD et à en tirer des avantages? Comment le niveau de référence préféré par un pays affecte-t-il la participation des autres pays? Comment la prise de premières mesures au niveau infranational peut-elle être reconnue dans le cadre d'une approche nationale? Comment soutenir l'approche imbriquée? Comment les pays prennent-ils des décisions réalistes dans leur propre contexte? 3. Comment déterminer les seuils de précision? Comment les pays peuvent-ils concevoir de façon pertinente une approche de MRV par étapes selon les niveaux 1, 2 et 3 afin de progresser vers une plus grande précision? Quels sont les choix réalistes? Quels sont les compromis? Quels seront les impacts de l'exclusion de certains réservoirs de carbone sur les fuites? 4. Comment le développement d'un cadre institutionnel peut-il être soutenu à différentes échelles? Quelles sont les meilleures approches pour assurer la coordination entre les institutions à différentes échelles et réduire au minimum les coûts de transaction ? Quelle approche privilégier entre une approche centralisée avec une agence de MRV (ex :Indonésie) ou une approche patchwork (ex :Brésil)? 5. Quelles sont les priorités en terme de renforcement de capacité? Comment les pays en voie de développement acquièrent-ils la capacité technique et institutionnelle pour effectivement mettre en œuvre REDD? Les approches régionales pourraient-elles aider à améliorer la capacité? Comment le développement des feuilles de route peut-il être soutenu ? 6. Quelles sont les implications pour un système MRV allant au delà du carbone ? Quelles sont les expériences et enseignements tirés des expériences des pays? 4 Comment empêcher le système MRV d’être saturé? 7. Quels sont les coûts de la MRV? Quelles sont les coûts importants de la MRV dans l'immédiat et à long terme auxquels les pays devront faire face? Quelles concessions les pays font-ils entre les coûts et la précision? 8. Comment cela peut-il être financé? Comment le financement destiné à soutenir les pays peut-il répondre aux besoins à court terme et à long terme? Quels arrangements financiers encourageront le flux de fonds le plus important pour les pays? 9. Quelle est la relation entre la REDD et les mesures d'atténuation appropriée au niveau national (NAMA)? La REDD fera-t-elle partie des mesures d'atténuation appropriée au niveau national? Quelle est la position des parties? La REDD sera-t-elle en compétition avec les autres mesures d'atténuation appropriée au niveau national pour le financement ? Comment les pays suggèrent-ils que cela pourrait se passer? 5