Hommes ayant des rapports sexuels avec des
Transcription
Hommes ayant des rapports sexuels avec des
HOMMES AYANT DES RAPPORTS SEXUELS AVEC DES HOMMES (HSH) APPE 2010 SYNTHÈSE SUR LES APPELS Résumé Près de 10 500 entretiens avec des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) ont été réalisés en 2010 sur Sida Info Service (SIS). Ils sont âgés de 32 ans et demi en moyenne, et près de la moitié appelle depuis la région parisienne. Ils évoquent plus fréquemment une prise de risque sexuel par rapport aux autres appelants et plus de huit sur dix ignorent leur statut vis-à-vis vis vis du VIH. Les questions sur les risques de transmission sont abordées en parallèle de connaissances sur les es techniques de réduction des risques (seropositionning, serosorting, retrait avant éjaculation, etc.). etc.) De plus, deux eux HSH sur cinq appellent dans les 48 heures suivant le risque, permettant une orientation pour une évaluation de mise sous traitement post-exposition (TPE). Les entretiens révèlent des difficultés d’ordre psychologique et/ou et relationnel. Enfin, des échanges issus des forums « général » et « gay » accessibles cessibles depuis le site internet de SIS viennent compléter les témoignages des usagers du numéro vert. Profils d’appelants variés Un quart (26 %) des appelants masculins sur le numéro vert s’identifie comme homo et 2 % comme bi. Mais plus d’un sur dix (14 %) ne se reconnaissent pas dans une orientation sexuelle précise. L’orientation sexuelle et les pratiques décrites sont les deux critères de construction de l’échantillon d’étude. d’étude Dans cette synthèse,, est considérée comme homme ayant des rapports sexuels exuels avec des hommes (HSH) toute personne évoquant explicitement son homosexualité ou un partenaire de même sexe, indépendamment de son positionnement identitaire. Sous cette dénomination d’HSH, une multitude de profils existe. Ainsi, 5,9 % des hommes hétérosexuels décrivent une un prise de risque avec une personne de même sexe. Les plus lus âgés ont tendance à moins se définir comme homosexuels : c’est le cas de 75,7 % des 50 ans ou plus contre 85,1 % des 20-29 ans. En 2010, près de 10 500 HSH ont composé le le numéro vert de Sida Info Service (SIS). (SIS) Un sur deux (50,2 %) utilise ce service pour la première fois. Internet est le mode privilégié de connaissance du numéro (65,1 %), la moitié (51,1 %) précisant le site de l’association et 14 % un moteur de recherche. recherch Les HSH citent plus fréquemment les affiches et brochures ainsi que la presse écrite (respectivement 8,3 % et 2,6 % contre 6,1 % et 1,8 % pour les autres appelants masculins), masculins indiquant ainsi l’impact impact des campagnes de communication à destination du public gay. La proportion d’HSH appelant depuis l’Île-de-France l’ est élevée (45,9 % contre 39,9 % pour les autres appelants masculins).. Si la population HSH reste peu connue, il est manifeste que la population gay est particulièrement présente dans la capitale. cap Rhône-Alpes (8,3 %) et Provence-Alpes Alpes-Côte d’Azur (7,8 %) constituent les deux autres principales régions d’appel. demi sans différence majeure avec les autres appelants masculins Leur moyenne d’âge est de 32 ans et demi, (32 ans). Près de la moitié a moins de 30 ans (46,4 %). Ils sont proportionnellement moins nombreux dans SIS –Observatoire, Synthèse HSH 2010 1 les classes d’âge extrêmes : 3,8 % ont moins de 20 ans et 5,7 % plus de 49 ans (contre 6,3 % et 6,6 % pour les autres appelants masculins). Des prises de risque en cohérence avec une épidémie VIH-sida toujours active dans cette population Les HSH sur SIS évoquent sensiblement plus de risques que les autres appelants masculins. Plus de la moitié indiquent une prise de risque sexuel (53,6 %), c’est-à-dire une pratique sexuelle non ou mal protégée : un appelant sur cinq évoque un rapport de pénétration (risque majeur, 20,3 %) et un tiers un risque relatif à une autre pratique sexuelle (33,3 %), dont essentiellement la fellation (25,3 % de l’ensemble des appelants HSH). Prises de risque (PR) évoquées par les appelants masculins, Sida Info Service 2010 53,6% 31,4% 26,6% 14,6% 20,3% De plus, les appelants HSH doutent plus fréquemment de leur statut vis-à-vis du VIH. Plus de huit sur dix (81,1 %) ne connaissent pas leur statut sérologique. Ils sont proportionnellement moins nombreux à affirmer leur séronégativité (3,7 % contre 7,4 %). 13,4% PR Sexuel PR Sexuel Majeur HSH (n=9 826) Autres appelants masculins (n=45 855) Totalité Hommes (n=55 681) Statut sérologique VIH évoqué par les appelants masculins, Sida Info Service 2010 Dit Dit ne pas Ne sait pas être atteint être atteint Appelants HSH (n=9 152) 7,7 % 3,7 % 81,1 % Autres appelants masculins (n=39 317) 7% 7,4 % 70,3 % Totalité des appelants masculins (n=48 469) 7,1 % 6,7 % 72,3 % Totalité des appelants (n=65 803) 7,2 % 6,8 % 71,5 % Non évoqué 7,5 % 15,4 % 13,9 % 14,5 % Parmi les HSH appelant SIS, 7,7 % évoquent une séropositivité au VIH. Ce chiffre ne reflète pas les données épidémiologiques présentant des prévalences élevées de séropositivité dans la population HSH. Le fait que les appelants concernés par le VIH ne mentionnent pas systématiquement leur orientation sexuelle, réduit la proportion d’appelants renseignés comme HSH et séropositifs. Les HSH porteurs du VIH sont plus jeunes que les autres appelants masculins atteints, 38 ans et demi en moyenne (contre 41 ans et demi). Plus de la moitié ont moins de 30 ans (53,8 % contre 39,1 %) et un sur cinq moins de 20 ans (21 % contre 12 %). Enfin, un sur cinq également (20,8 %) a été diagnostiqué séropositif au cours du mois précédant l’entretien (contre 9 % pour les autres hommes séropositifs au VIH). Ainsi, ces chiffres reflètent l’épidémie particulièrement active dans la population HSH. Pratiques et réduction des risques : connaissances et interrogations En lien avec les prises de risque particulièrement évoquées par les HSH, les risques de transmission correspondent au premier sujet d’appel. Dans sept entretiens sur dix (70 %) ce thème est central alors que seule la moitié (55,5 %) des autres appelants masculins l’aborde. Parmi les pratiques, hors notion de prise de risque, la fellation est de loin la première évoquée, par près de la moitié des HSH (47 %). Un tiers (30 %) parle d’une fellation pratiquée et 17 % d’une fellation reçue. Indiqué dans le document de 2009 sur la réduction des risques (RdR)1 la fellation ne comporte que de faibles risques de contamination par 1 LERT F., PIALOUX G. Mission RDRs, Prévention et réduction des risques dans les groupes à haut risque vis-à-vis du VIH et des IST. 2009, 63 p. SIS –Observatoire, Synthèse HSH 2010 2 comparaison avec la pénétration n anale réceptive non protégée. Toutefois, du fait de risques décrits comme non nuls, cette pratique reste source sourc de nombreuses interrogations. « Mon ami est séropo et nous pratiquons des fellations sans préservatif. Je suis séronégatif mais en ce moment j’ai des grosses gerçures. Est-ce un risque ? » 22 ans, appel SIS « Je suis séropositif depuis deux ans, et j’ai un aphte dans la bouche. Je voudrais savoir si, étant homosexuel, lorsque je pratique des fellations, je peux transmettre quelque chose, ou encore me surinfecter ? » 33 ans, appel SIS La fellation fait également l’objet de nombreuses interrogations sur le forum, de la demande d’évaluation d’évalu du risque pris aux débats et échanges d’expériences autour de la protection de cette pratique avec les autres inscrits. En mars 2008, un sujet de discussion intitulé « Sur le risque de fellation entre hommes » a été posté par les modérateurs de SIS dans d la rubrique « Prévention gay et santé gay » du forum. Depuis la publication de ce post, celui-ci ci a été vu plus de 3 000 fois (contre 1 250 fois sur la même période pour un autre topic de modérateurs). De plus, un autre sujet publié à la même période par par un usager, « Echange sur la fellation », a fait l’objet de plus de 1 000 lectures à lui seul (contre 170 en moyenne). L’auteur de cette discussion a lancé un sondage sur la protection de cette pratique : sur 66 répondants, plus de la moitié ont déclaré « pratiquer la fellation sans capote mais en prenant des précautions ». De son côté, l’enquête Presse Gay2 menée en 2007 indique que 42 % des participants s’exposent au sperme lors de fellation avec des partenaires occasionnels contre 29 % en 2000. « Bonjour, je voulais savoir les risques que j'ai pris : je me suis fais sucer sans capote (et je n'aie n'ai pas joui dans sa bouche) ? Concernant le VIH ? Concernant les IST ? Mon partenaire m'a dit qu'il y avait vraiment aucun risques ? J'ai contasté aucun signes si particuliers chez lui. » forum gay 3 « Bonjour, est-ce ce que le liquide pré séminal est une voie de transmission par la bouche lors d'une féllation sans éjaculation? Quels sont les risques? Je crois qu'ils sont mineurs que s'il y avait du sperme (éjaculation (éjacu dans la bouche), mais le risque réel je ne le connais pas. Devrais-je Devrais je me faire dépister? merci. » 28 ans, forum général VIH/sida Au regard des données épidémiologiques, les HSH risquent plus d’être exposés au VIH au cours de leur vie. Certains d’entre eux assument cette part de risque et adaptent en conséquence leurs leur pratiques. [Citation : et donc, ce risque "résiduel" qui reste toujours malgré tout selon toi, tu l'assumes ou tu penses ne vraiment plus prendre aucun risque avec la technique que tu décris ?] Réponse : « En fait cette part de risque , je sais pas trop comment la definir , je l assume sans l assumé , je veu dire par la que je ne me force pas a prendre ce risque , mais je me suis deja "préparé " a en assumé les consequences, par prevention tion je dirais , apres voila, je ne sais pas si l on peu parlé de technique avec ma façon de faire , c'est un peu plus du genre froller le danger , mais je ne pense pas ne prendre non plus aucun risque , mais j en limite l accés. » forum gay 2 3 VELTER A., Enquête Presse Gay 2004, InVS-ANRS, ANRS, 2007, 133 p. Les messages provenant du forum n’ont pas été modifiés, ni dans leur forme ni dans leur contenu. SIS –Observatoire, Synthèse HSH 2010 3 [Citation : Par contre toi tu ne met jamais de preso pour la fellation ? c 'est bien ton ami qui est s+ ?] Réponse : « Oui, c'est bien ça.non, jamais. c'est comme ça, je l'assume. tout protéger, c'est trop pour moi […] mais ça va pas chercher loin côté risques, je fais gaffe quand même. » forum gay Des techniques de réduction des risques spécifiques à la fellation sont développées par certaines personnes, notamment l’absence d’éjaculation dans la bouche. « J’ai beaucoup de partenaires, pénétrations protégées sauf quelques fellations reçues et pratiquées en général sans sperme dans ma bouche. Je me suis toujours imposé pas de sperme dans la bouche. » 37 ans, appel SIS « […] Je ne fais que très peu de rencontres, en particulier de mes gouts sexuels, qui sont principalement masturbation réciproque ou chacun pour soi, éjaculation sur le partenaire ou sur moi, que sur des parties du corps sans risque (ventre, poitrine, mains), baisers, un peu suce sans préso, (je ne suce jamais si le partenaire mouille), jamais d'éjaculation dans la bouche. Donc, si j'ai bien appris ma leçon, pratiques "safe" comme on dit. Nombre de partenaires annuels, disons entre quatre ou cinq. Je me considère donc comme sain. […] » forum gay Les pénétrations anales sont évoquées par 35 % des appelants HSH. Le retrait avant éjaculation peut être également considéré comme une technique de RdR en diminuant les risques au cours de cette pratique. Parfois, les connaissances des personnes sur les modes de transmission du VIH et des IST sont incomplètes, et elles considèrent qu’elles ne prennent aucun risque tant qu’il n’y a pas de contact avec du sperme. « Est-ce que s’il n’y a pas d’éjaculation lors de la pénétration il y a quand même un risque ? » 35 ans, appel SIS Le statut VIH, réel ou supposé, du partenaire peut être au cœur du choix des comportements sexuels. Il s’agit du serosorting. La supposition du statut sérologique du partenaire et la présomption de la séroconcordance basée sur des signes extérieurs peuvent évidemment porter à confusion. « J’ai été dans un sauna. J’étais trop excité et j’ai accepté qu’il me pénètre sans capote. Je discute avec lui et lui demande s’il est séropo. Là stupéfait, il me répond que oui ! Je lui ai dit mais pourquoi ta fait ça ? Il m’a répondu que comme je disais rien il pensait que j’étais moi aussi séropo ! » 56 ans, appel SIS Le fait d’être insertif ou réceptif modifie la perception du risque chez les HSH. Cette précision est parfois ajoutée dans la description du risque. Il s’agit du seropositionning. « Ça fait des années que je prends de risques. En plus j’ai eu des rapports non protégés avec quelqu’un de séropositif pendant trois ans et je n’ai rien attrapé. Peut-être parce que je suis actif. » 36 ans, appel SIS « On m’a dit qu’une fellation "active" ne présente aucun risque de transmission du VIH. » 28 ans, appel SIS « Bonjour, je vous appelle parce que j’ai eu une relation homosexuelle hier soir. J’étais actif mais on n’a pas utilisé de préservatif. Le risque existe-t-il aussi pour moi ? » 20 ans, appel SIS Dépistage et utilisation du traitement comme moyen de prévention Alors que l’enquête Presse Gay4 indique parmi les HSH un recours au test VIH élevé au cours de la vie (86 %), le dépistage est un thème qu’ils abordent globalement moins sur le numéro vert (35,8 % contre 40,2 % chez les autres appelants masculins). Ceci peut révéler une meilleure connaissance des modalités et 4 VELTER A., op. cit. SIS –Observatoire, Synthèse HSH 2010 4 lieux de dépistage par ce public. En revanche, les HSH s’intéressant à ce sujet questionnent davantage sur la pertinence de faire un test ou non au regard de leur situation (12 % contre 7,6 % chez les autres appelants masculins). Un quart (26,8 %) recherche les coordonnées d’un centre. Principaux thèmes évoqués concernant le Dépistage, par les appelants HSH, n=3 450, Sida Info Service 2010 Faire un test ou pas ? Contrôler, refaire un test 12% 13,2% Autre, coordonnées 26,1% Généralités, déroulement 26,8% Fiabilité Délai d'attente, validité 37,8% 55,9% « A partir de combien de jours peut-on tenté le test de dépistage parce que j'ai l'impression de reprendre un risque à chaque fois que j'approche de la date à laquelle je pourrais enfin le faire, résultat je dois repartir sur de nouveaux mois d'attente, où je vais à nouveau refaire des fellations sans capotes entre temps... j'ai lu que c'était un mois, mai y'a-t'il un laps de temps plus cours et déjà assez fiable pour la suite ? » 17ans, forum général VIH/sida Les examens et traitement sont un sujet particulièrement évoqué, par un HSH sur cinq (20,1 % contre 9,9 % des autres appelants masculins). Allant de pair avec le Vécu des soins 6% thème du dépistage et les prises de risque Examens médicaux 6% davantage évoqués dans les entretiens, la Traitement contre les IST 6,4% prophylaxie post-exposition (PEP) ou Effets indésirables 10,1% traitement post-exposition (TPE) Traitement contre le VIH 11,7% correspond à un sujet abordé par les trois TPE 74,5% quarts des HSH évoquant les examens et les traitements (74,5 % contre 59,2 % pour les autres appelants masculins). Deux appelants HSH sur cinq (39,5 %) indiquent un risque remontant à moins de 48 heures. Ils restent ainsi dans les délais pour une évaluation de mise sous TPE. Principaux thèmes évoqués concernant les Examens et Traitements, par les appelants HSH, n=1 936, Sida Info Service 2010 « J’appelle pour un ami. Il est séronégatif, je suis séropositif et nous venons d’avoir un rapport et le préservatif a craqué. Où peut-il aller sur Paris pour un traitement d’urgence ? » 32 ans, appel SIS « Bonjour je suis sous traitement d urgence depuis hier j aimerai connaitre les effet indesirable il parrait que l on prend du poid avec ce genre de medicament ? merci pour vos réponses. » forum gay De plus, les traitements ARV de façon globale peuvent être intégrés dans une stratégie de RdR. Ils abaissent la charge virale et réduisent ainsi les risques de transmission. Si des questions persistent notamment sur le lien entre charge virale sanguine et spermatique, l’information qu’une charge virale indétectable correspond à une diminution du risque de transmission se répand parmi les HSH et la population générale. Avec cet objectif de charge virale indétectable, les recommandations portent aujourd’hui sur une mise sous traitement précoce, ce qui a également pour effet une diminution des transmissions. Le traitement prend alors toute sa place dans une démarche préventive. C’est le TasP, « treatment as prevention ». « Dernièrement, j’ai rencontré un nouvel ami. Nous sommes en début de relation. Il m’a dit qu’il est séropositif. Il me dit qu’il est sous traitement, que sa charge virale est indétectable. Alors je voudrais savoir ce qu’il en est... Bon, dans cette situation, est-ce qu’on peut avoir certains rapports sans protection ? » 38 ans, appel SIS « Je me suis fait prendre, sans préso et la charge virale est indétectable... Mais je n’arrive pas à croire que le risque est quasiment inexistant. » 35 ans, appel SIS SIS –Observatoire, Synthèse HSH 2010 5 Toujours autour du traitement, des études sont en cours afin d’évaluer l’efficacité d’une prise d’ARV, soit ponctuellement, soit sur le long terme, et ce, avant une exposition au VIH pour les personnes séronégatives à haut risque (PrEP). Alors que l’efficacité d’une telle méthode de prévention n’est actuellement pas validée, des appelants décrivent des situations analogues mais dans un contexte non adapté. « Il y a des choses qui font vraiment peur dans la communauté homo : faire le sexe sans préservatif, c’est la mode. Il y a des gens qui prennent des traitements avant le sexe sans préservatif. Ils en achètent au marché noir. » 30 ans, appel SIS Les couples sérodiscordants sont particulièrement amenés à utiliser toutes ces techniques de RdR. « Bonjour, mon copain a appris sa séropositivité il y a quelques jours. Ça ne change rien de ce que je ressens pour lui: je l'aime, ça ne change rien de ce que je pense de lui: c'est un gars bien et en plus c'est le mien. Mais voilà j'ai peur. […] Y a-t-il une possibilité dans le futur d'avoir des rapports non protégés avec lui sans conséquence? Merci de vos conseils. » 28 ans, forum gay Questionnements autour de l’orientation sexuelle et difficultés psychologiques mises en avant Si la quasi-totalité des appelants HSH (95,4 %) utilise le service pour obtenir des informations et des renseignements, près d’un sur cinq demande du soutien (17 % contre 8,9 % pour les autres appelants masculins). Des aspects psychologiques et Thèmes évoqués concernant le Psychologique et Relationnel, par relationnels sont présents dans les appelants HSH, n=2 767, Sida Info Service 2010 près de trois appels sur dix (28,7 %), et ce, de façon élevée par Aspects relationnels 12,5% rapport aux autres hommes Relations interpersonnelles 29% (20 %). Parmi eux, le mal-être et la Mal-être, déprime, angoisse 50,8% dépression sont particulièrement Peur, crainte 69,4% évoqués (50,8 % contre 44,7 %). Les relations interpersonnelles (isolement, rupture, difficulté à trouver un partenaire, etc.) ainsi que les aspects relationnels (au sein d’un couple, avec la famille, les amis, etc.) sont également souvent abordés (respectivement 29 % et 12,5 %). « Je me suis replié sur moi-même suite au manque de confiance. D’ailleurs pour vivre ma sexualité j’étais parti à Paris. Mais depuis que je suis sur [nom Ville] ça ne va pas. C’est une ville très catho. J’ai fais trois tentatives de suicide. Actuellement mon entourage se réduit à ma mère et quelques amis que je ne vois plus... Ils sont à Paris, ils sont séropositifs et d’autres sont décédés. » 42 ans, appel SIS Le mal-être est plus fréquemment associé à une prise de risque en général, mais aussi à la séropositivité et aux difficultés affectives globales des personnes vivant avec le VIH. « J’en est marre d'etre seul j'ai droit comme tout en chacun d'etre heureux dois je gardé ma seropositivitée en secret je suis trop honnet pour ça mais les mecs trouvent toujours une excuses pour cessé de continué une relation suivie. Etre seropos c'est vraiment une malediction et de savoir que les Gay sont pas plus tolerant que la masse , la gay pride c'est un defilé pour dire que l'ont est fier d'etres gay, qu'ils mettent aussi fiers d'etres discriminant avec les seropos. Ce monde me degoute de plus en plus pouquoi je ne suis pas partis avec mes amis la vie ne m'apporte rien a part de la deception un peu plus chaque jour merci d'avoir pris le temps de me lire » 49 ans, forum gay SIS –Observatoire, Synthèse HSH 2010 6 Des questionnements autour de l’orientation sexuelle apparaissent, notamment parmi les plus jeunes usagers et/ou au début de la vie sexuelle. « Bonjour. Je suis un garçon de 21 ans, et je me pose des questions. Suis-je homo ou pas? D'un coté oui, car j'ai aimé les rapports sexuels entre moi et mon ex petit ami. Mais non aussi, car je ne ressens pas d'amour, je ne veux pas les embrasser, les aimer comme j'aime les filles. Alors dites-moi ce que vous pensez de moi s'il vous plait. Merci. » 21 ans, forum gay « Je suis un heureux papa d’un petit garçon de trois jours. Mais je pratique les fellations protégées et les caresses avec des hommes tous les six-sept mois, en prenant un peu d’alcool. Je manque de sexe avec ma femme, mais j’en suis toujours amoureux. » 27 ans, appel SIS « J’ai peur d’avoir été contaminé par une masturbation. Je sais qu’il n’y a pas de risque, mais je ne peux plus dormir depuis ce rapport. J’ai changé d’orientation sexuelle après avoir eu des histoires hétéro. Mais je vis mal mon homosexualité. J’ai honte. » 26 ans, appel SIS Conclusion Les prises de risque évoquées par les HSH appelant SIS sont en cohérence avec les données décrivant une épidémie toujours active dans cette population. Les risques sexuels abordés en entretien sont élevés et, de ce fait, le pourcentage de personnes ne connaissant pas leur statut vis-à-vis du VIH est de plus de 80 %. Les questions sur les risques de transmission sont parallèlement évoquées avec des connaissances sur les techniques de réduction des risques, qu’il s’agisse d’appelants ou d’usagers du forum. Mais les informations dont ils font état semblent parfois incomplètes. Les témoignages mettent en évidence l’importance d’offrir des alternatives multiples à l’utilisation systématique du préservatif, difficile à tenir sur le long terme. SIS –Observatoire, Synthèse HSH 2010 7