Liberté d`expression − Pourquoi prendre la parole ?

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Liberté d`expression − Pourquoi prendre la parole ?
SÄNDNINGSDATUM: 2008-09-30
PRODUCENT: LÉO NOUCHI
PROJEKTANSVARIG: GABRIELLA THINSZ
PROGRAMNUMMER 100934/ra1
Prenons la parole !
Liberté d’expression
− Pourquoi prendre la parole ?
− Liisa : Pour moi, le droit d'expression, c'est pouvoir dire ce que je veux, quand je
veux, où je veux et à qui je veux.
− Jean-François Julliard : Il ne peut pas y avoir de démocratie sans respect des
libertés fondamentales dont la liberté d'expression fait partie.
− Fanny : Pour moi, le droit d'expression, c'est pouvoir dire librement son opinion et
être acceptée dans la société pour ce qu'on pense.
− Habib Souaïdia : La liberté de la presse, c'est une couronne qu'on a sur la tête.
C'est comme si on régnait sur, sur beaucoup de, de belles choses. Si on vous lève
cette couronne, vous êtes perdus.
Här i Sverige känns det rätt självklart att vi kan säga nästan vad som helst. Men i rätt
många andra länder måste man passa sig för staten eller andra förtryckande krafter.
Trots det finns det människor som vägrar hålla tyst och som engagerar sig oavsett
omöjliga odds. Varför gör man det när man riskerar sitt eget liv? Och vi i Europa där vi
har yttrandefrihet, varför kan vi behöva göra oss hörda? Vad kan det finnas att
försvara?
Jag heter Léo Nouchi och jag har träffat fyra personer som har berättat för mig hur de
utnyttjar sin yttrandefrihet, vad de vill försvara och vad de vill försöka åstadkomma.
Först träffade jag Jean-François Julliard som arbetar för Reporters Sans Frontières.
Där jobbar han med att försvara pressens rätt att skriva vad den känner för att
granska.
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Jean-François Julliard : « Reporters sans frontières » a été créée en 1985 et
l'organisation s'est très rapidement développée à l'étranger.
Léo : Que veut « Reporters sans frontières » accomplir ?
Jean-François Julliard : C'est de s'assurer que la liberté de la presse soit
respectée partout dans le monde. C''est de convaincre les, les autorités de libérer
les journalistes emprisonnés dans le monde. Il y a 130 journalistes emprisonnés
aujourd'hui. Nous essayons de communiquer cette information au monde entier
pour que les gens partout dans le monde sachent que des gens sont assassinés,
tués ou emprisonnés parce qu'ils ont fait leur travail de journaliste, parce qu'ils ont
dit ce qu'ils pensaient ou parce qu'ils ont souvent critiqué leurs, leurs dirigeants ou
les autorités.
Léo : Comment faites-vous pour protéger les droits et la liberté d'expression ?
Jean-François Julliard : On le fait par plusieurs moyens : le premier c'est de,
d'informer, de communiquer ; le deuxième c'est un soutien direct, on peut par
exemple envoyer de l'argent à des familles de journalistes tués, à des familles de
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– Pourquoi prendre la parole ?
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journalistes emprisonnés, on peut payer des avocats pour faire libérer des, des
journalistes, on peut envoyer du matériel informatique, par exemple, à des médias
qui n'en ont plus. On peut également essayer d'influencer les gouvernements pour
convaincre les autorités qu'elles doivent changer de position, qu'elles doivent
libérer les journalistes emprisonnés.
Léo : Pourquoi faites-vous ce travail ici ?
Jean-François Julliard : Parce que sans liberté de la presse, sans liberté
d'expression, il n'y a pas de démocratie.
Liisa och Fanny är två sjuttonåringar som går i ett helfranskt gymnasium i Stockholm.
Där går de i Terminale, dvs. sista ring.
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Liisa : Je m'appelle Liisa, j'ai 17 ans et je vais au lycée français Saint- Louis de
Stockholm.
Fanny : Moi, je m'appelle Fanny Nylander, j'ai 17 ans aussi et j'habite à Stockholm
depuis que je suis toute petite.
Léo : Est-ce que vous défendez des idées aujourd'hui ? Est-ce que vous vous
battez pour quelque chose ?
Liisa : Le droit de la femme dans la société dans laquelle nous vivons.
Fanny : Moi aussi. Toutes les deux, on est un peu féministes en fait.
Liisa : Ouais.
Léo : De quelle façon défendez-vous vos arguments au quotidien ?
Liisa : Principalement quand je parle à des gens, quand le, quand le sujet est
relevé, je, j'exprime mon opinion, sans, enfin je dis vraiment ce que je pense.
Fanny : En s'imposant, oui.
Liisa : En s'imposant. C'est à dire que même si je parle à des hommes qui
considèrent que, non, la femme a pas les mêmes droits que l'homme, je, je dirai ce
que je pense et j'essaye de convaincre les gens en, en utilisant des arguments
convaincants.
Liisa : Et en pas les laissant les gens faire des blagues un peu sexistes ou des
petites remarques, etc. C'est, il faut s'imposer, il faut montrer que voilà nous aussi
on est fortes et on se laisse pas faire.
Fanny : Moi, j'espère que moi, et même et si moi j'arrive pas, mes enfants et mes
petits-enfants, donc les, mes petites-filles ou mes petits, mes petites-arrière-petitesfilles soient justement traitées de la même façon que les hommes sur le marché du
travail comme disait Liisa ou même en classe que les garçons respectent les
femmes et que les, et que ces filles et que moi-même je, je sache montrer ma place
dans, dans, dans la société.
Liisa : J'espère que ça, ça sera un peu plus tôt que ça, que même quand on sera
un peu plus âgée, on aura gagné un respect grâce à, au fait qu'on défend, qu'on
défend cette idée.
Jag har stämt möte med Habib Souaïdia på ett kafé. När vi sätter oss märker jag att
han väljer ett bord mitt emot en stor spegel. Först tänker jag inte så mycket på det.
Men så fattar jag att han har valt det bordet för att kunna hålla koll på vem som rör sig
bakom hans rygg.
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Habib Souaïdia : Utiliser la torture pour moi, c'était inacceptable. J'ai refusé de
torturer des gens, j'ai refusé d'exécuter des gens, j'ai refusé de massacrer des, des
villageois, des civils.
Habib var för flera år sen löjtnant i den Algeriska armén. Men han fängslades och
torterades för att han vägrade lyda order om mord och tortyr på oskyldiga. När han
kom ut ur fängelset flydde han till Frankrike. I Frankrike skrev han en bok som heter
”La Sale Guerre”, ”Det Smutsiga Kriget”. I den berättar han om sina år i armén, det
han sett och upplevt. Här följer ett utdrag ur Habibs bok ”La Sale Guerre”.
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Léo (lisant un extrait du livre de Habib Souaïdia « La sale guerre »): « J'ai vu des
collègues brûler vif un enfant de 15 ans. J'ai vu des soldats se déguiser en
terroristes et massacrer des civils. J'ai vu des colonels assassiner de sang-froid de
simples suspects. J'ai vu des officiers torturer à mort des islamistes. J'ai vu trop de
choses. Ce sont là des raisons suffisantes, j'en suis convaincu, pour briser le mur
du silence ».
Habib Souaïdia : La liberté d'expression en Algérie, elle est interdite. Et donc j'ai
décidé de quitter l'Algérie pour venir ici que il y a une vraie liberté d'expression ici
et c'est pour cela que je suis venu.
På grund av boken har Habib dömts till döden i Algeriet. Han tror inte att han nånsin
kommer att kunna återvända.
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Habib Souaïdia : C'est un témoignage qui donne une autre version de, de la
guerre civile en Algérie parce que durant des années le pouvoir algérien a utilisé ou
à désinformer ou a donner des fausses informations sur ce qu'il se passe en
Algérie et sur la guerre, sur le déroulement de la guerre, sur, sur les exécutions, la
torture tout ça et ça n'a jamais existé.
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Léo : Jean-François Julliard chez « Reporters sans Frontières » veut protéger les
droits de la presse et faire libérer les journalistes emprisonnés.
Liisa et Fanny veulent défendre les droits de la femme, elles espèrent qu'un jour,
elles auront les mêmes droits que les hommes.
Habib a été torturé et emprisonné parce qu'il a refusé d'agir contre sa conscience.
Aujourd'hui, il vit en France parce qu'il a été condamné à mort en Algérie pour son
livre.
Et que penses-tu, toi, de la liberté d'expression ? Y a-t-il quelque chose que tu veux
dire, que tu veux défendre ? Comment penses-tu qu'il faut faire ? Quelles sont les
possibilités de l'expression libre ?
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