Le nombre de versions, abrégées ou intégrales, de Die Zauberflöte
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Le nombre de versions, abrégées ou intégrales, de Die Zauberflöte
Discographie sélective Les versions, abrégées ou intégrales, de Die Zauberflöte dépasse les 130 références, tous supports confondus. Versions historiques Des prises radiophoniques en direct du Festival de Salzbourg, avec les Wiener Philarmoniker, survit celle au son précaire d’Arturo Toscanini en 1937 (Naxos « Historical »), surpassée par les deux prestations à l’approche grandiose et pleine de noblesse de Wilhelm Furtwängler (Walhall, 1949, Orfeo, 1951), mais vivantes grâce aux solistes rompus à la scène viennoise : Anton Dermota, Tamino, plus élégiaque que vaillant, Erich Kunz, excellent Papageno, Irmgard Seefried, Pamina parfaite de sensibilité et de tendresse. Des intégrales en studio, sans dialogues à cause de la brève durée des 78 tours, celle de Sir Thomas Beecham, en 1937-38 (Nimbus records), fit longtemps référence par l’élan irrésistible de la direction d’orchestre. La voix mâle et puissante de Helge Roswaenge surprend dans le jeune Tamino et la Pamina de Tania Leimnitz manque de juvénilité. Gerhard Hüsch possède la jovialité de Papageno. Erna Berger, Reine de la Nuit à la scène et au disque, indiffère comme Wilma Lipp que dirige Herbert von Karajan (EMI, 1950), avec Dermota, Kunz et Seefried. La prise de son cotonneuse dessert la ferme direction du chef. En 1979 (DGG), Karajan, à la tête des Berliner Philharmoniker, prouve que l’amour du beau son ne compense pas la disparate d’une équipe réunie pour l’occasion. Microsillons Pour le premier enregistrement sur vinyle, Ferenc Fricsay (DGG, 1954), à la tête de la R.I.A.S, dirige Ernst Haeflinger, Tamino, Maria Stader, sensible Pamina, Rita Streich, virtuose Reine de la Nuit et le Papageno du jeune Dietrich Fischer-Dieskau, qui n’a jamais joué ce rôle à la scène à cause de sa grande taille. Il le reprendra au disque notamment avec Karl Böhm. La première intégrale de ce dernier (Decca, 1955), avec Léopold Simoneau, Tamino au style impeccable et Walter Berry, Papageno à la scène comme au disque, est éclipsée par la seconde version de ce chef, (DGG, 1964) : aux côtés de Fischer-Dieskau, le Tamino, jamais remplacé de Fritz Wunderlich mérite, par la beauté du timbre, le phrasé impeccable, l’expression lyrique toujours juste, la qualification de magique. En 1964, Klemperer donne une ampleur et une profondeur extraordinaires à la partition, accentuées par l’absence de dialogues, ce qu’on lui reprocha. Nicolaï Gedda, sans le charisme de Wunderlich, ne démérite pas, Walter Berry séduit, Gundula Janowitz, Pamina et Lucia Popp, Reine à la scène et dans le cœur des Viennois, sont vocalement parfaites. En 1969, la technique Decca permet à Georg Solti de faire briller de mille feux les Wiener Philharmoniker. On admire le Sarastro de Marti Talvela, la Pamina très musicalement féminine de Pilar Lorengar, le Papageno d’Hermann Prey, moins comique que bien chantant. Stuart Burrows, Tamino, reste honorable, Christina Deutekom, peut irriter en Reine, quand l’histrionique Monostatos de Gerhard Stolze, navre ou ravit. Chef et orchestre ne retrouveront pas le même état de grâce en 1990 (Decca), malgré la Reine de Sumi Jo et le Sarastro de Kurt Moll. L’éphémère quadriphonie mit en valeur la direction fine et aérée de Wolfgang Sawallisch, en 1973 (EMI). Edda Moser possède l’autorité dont sont dépourvues les autres Reines, coloratures au timbre clair. Le vétéran Claudio Abbado (DGG, 2005), sculpte le son du Mahler Chamber Orchestra pour une Flûte prise sur le vif, avec une jeune équipe, d’où se détachent le Tamino de Christoph Strehl, comparé parfois à Wunderlich, la Pamina lumineuse de Dorothea Röschmann et l’imposant Sarastro de René Pape. 1 Nouvelles lectures Depuis 25 ans, des chefs venus du Baroque, abandonnent la lecture romantique dominante pour retrouver l’esprit de la création. Les tempi de Nikolaus Harnoncourt (Teldec, 1987) bousculent les attentes de l’auditeur, avec une équipe « classiques » : Matti Salminen, Sarastro impressionnant, Edita Gruberova, Reine aux vocalises effrayantes de virtuosité, Barbara Bonney, fine mozartienne et Pamina crédible. Arnold Östman (L’Oiseau Lyre, 1991), avec l’orchestre du Drottningholm Court, comme William Christie, (Erato,1995), et ses Arts Florissants, jouent sur instruments d’époque. Le premier fait encore appel à des mozartiens confirmés (Gilles Cachemaille, Barbara Bonney) et à une star, Sumi Jo. Le second réunit une jeune équipe de chanteurs d’où se détache la Reine de Natalie Dessay, qui fit sensation. Les tempi enlevés, donnent un coup de jeune à cet opéra. René Jacobs, chef d’orchestre et musicologue (Harmonia Mundi, 2009), avec l’Akademie für alte Musik de Berlin, utilise une partition augmentée de numéros musicaux inédits, de nombreux effets sonores et visuels, à la scène, rétablissant l’intégralité des dialogues pour respecter les intentions de Mozart. C’est la version la plus longue de la discographie actuelle. DVD Ingmar Bergman, en 1975, (The Criterion Collection) utilise le cadre prestigieux, reconstitué en studio, du théâtre royal en bois de Drottningholm. En dépit d’une distribution vocale moyenne, l’émotion et la magie de l’opéra sont palpables. Dans ce même cadre, Arnold Östman (Art House Opera, 1989), enregistre une nouvelle version sur instruments d’époque. DGG propose en 1983, Wolfgang Sawallisch avec quelques valeurs sûres, Kurt Moll, Francisco Araiza, Edita Gruberova toujours Reine, Lucia Popp, Pamina et, en 1991, James Levine, au Metropolitan Opera chez DGG, avec le même Tamino, la Reine de Luciana Serra, la Pamina de Kathleen Battle et le Sarastro de Kurt Moll, dans une mise en scène classique. La production de l’Opéra de Paris, dirigée par Iván Fisher (Altaya, 2001), permet d’entendre Piotr Beczala (Pamino), Dorothea Röschmann (Pamina), Matti Salminen (Sarastro), Désirée Rancatore (Reine de la Nuit), Detlef Roth (Papageno). Les amateurs d’approches classiques choisiront Klemperer ou Solti, quand Harnoncourt ou Jacobs combleront les curieux de Baroque. 2