CDS JAOUAD HAMRI 3
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CDS JAOUAD HAMRI 3
Rencontre avec Monsieur Jaouad HAMRI Directeur Général de l’Office des Changes « L’office des changes outil de contrôle, est aussi une force de propositions et de réformes » Mot du Président Mohamed BENAMOUR “ Permettez-moi de vous remercier vivement de votre présence comme de votre participation à cette nouvelle rencontre organisée par le conseil du développement et de la solidarité «C.D.S». Elle fait suite à la rencontre avec Moulay Hafid ELALAMY, qui a inauguré notre session 2014/2015. La plaquette retraçant son intervention comme les débats riches et denses qui s’en sont suivis vous parviendra prochainement. Nous vous informons par ailleurs, que le CDS recevra, Monsieur Luc CHATEL, Député et Président du Groupe d’Amitié FranceMaroc à l’Assemblée Nationale Française, ainsi que d’autres personnalités marocaines et étrangères qui figurent sur notre agenda 2015. De même, en octobre 2015, une manifestation d’une portée internationale sera organisée par le CDS, en partenariat avec IEMED Barcelone et la Banque d’Espagne. Les instances internationales seront représentées dans cette importante rencontre, dont les Gouverneurs des Banques Centrales de l’Europe du Sud et de la Turquie, ainsi que la Banque Mondiale, le FMI, la BERD, la BAD et bien entendu avec la participation de BAM. Cette rencontre s’inscrira dans la continuité du Forum tenu à Barcelone dont la thématique portait sur: « Les politiques macroéconomiques et monétaires dans la Méditerranée : la gestion dans un contexte d’incertitude ». Aujourd’hui nous recevons un hôte exceptionnel, et une personnalité de premier plan, en la personne de Monsieur Jaouad HAMRI, Directeur général de l’Office des Changes. Je le remercie vivement pour l’attention particulière qu’il porte aux membres du CDS et à ses invités, comme pour sa mobilisation constante pour transmettre sa vision pétrie de pragmatisme et d’esprit de compromis. Depuis sa nomination à la tête de l’institution, il n’a cessé d’innover pour lui insuffler un nouvel élan, l’ouvrir sur le monde extérieur et communiquer en direction des banques, des investisseurs, des MRE, comme de tous nos concitoyens. Il a mis en place une nouvelle organisation visant à doter l’Office d’organes de gouvernance, ainsi que d’un nouveau système qui installe une libéralisation des changes, en modernisant son cadre réglementaire et son arsenal juridique, lesquels n’étaient plus en phase avec l’environnement économique national et international. libre de sa balance des paiements. Par ailleurs, lors de sa dernière visite au Maroc, Madame Christine LAGARDE, avait également insisté pour que la libéralisation du système des changes au Maroc soit une priorité pour les années à venir. Je saisis également cette occasion pour apporter un témoignage et un hommage personnel à l’adresse de l’un de ses prédécesseurs, un grand ami et camarade de classe, feu M. Ali AMOR , qui a été l’homme clé de la libéralisation du système des changes au Maroc, et ce, dans un contexte d’affrontement, lors de la malheureuse opération dite « campagne d’assainissement ». Un commis d’Etat qui demeurera dans nos mémoires comme une des personnalités remarquables qui ont marqué de leur empreinte la qualité de l’administration marocaine par leur savoir-faire, leur compétence, leur expérience, et leur sens du sacrifice, pour les causes qu’ils ont défendues. Il avait également, pris d’importantes mesures d’assouplissement de la réglementation des changes qui ont concerné plusieurs domaines, notamment le commerce extérieur, les investissements étrangers, et le tourisme. J’ai tenu à cette occasion, à inviter les deux fils de Ali Amor, Amine et Karim, pour leur témoigner toute (D’ailleurs et comme vous le savez, l’affection, l’amitié, et l’estime que certains textes de loi sont obsolètes j’ai toujours portées à leur père, sachant que ces sentiments sont et datent parfois du protectorat) Ainsi, notre hôte, Monsieur Jaouad partagés par vous tous. HAMRI, a su élaborer un système basé sur la simplicité, la transpa- Aujourd’hui, je salue également rence et la rigueur pour faciliter son la présence de nombreux grands insertion dans l’économie mon- commis d’Etat, ayant servi avec abnégation et compétence la haute diale. Il a réussi le pari de concilier son administration marocaine, ainsi que rôle de facilitateur de la régle- de grands responsables du secteur mentation des changes pour atti- financier et bancaire, des opérateurs rer plus d’investisseurs étrangers, du secteur économique, comme en accord avec sa fonction de les acteurs de la société civile, du “gendarme”, préposé à la préser- monde universitaire, des profesvation des devises du pays, dont le sions libérales, des médias, des Maroc a tant besoin pour l’équi- sciences, de l’art, et de la culture. L’ensemble des participants à cette rencontre se caractérisent par une indépendance d’esprit qui leur octroie la liberté et l’audace de poser toutes les questions, sans tabou, et auxquelles notre illustre hôte, saura répondre avec l’aisance et la franchise que nous lui connaissons. Permettez-moi toutefois de suggérer à notre hôte, de nous éclairer sur sa vision sur certains points et quelques axes de réflexion, notamment : 1. La Gouvernance de la législation de change : - positionnement de l’Office des Changes par rapport aux autres autorités (Ministère de l’Economie et des Finances, Bank Al Maghrib, Douane), - Coordination, quelle force de proposition ? - Quel organe de décision ? - Pour quelle vision ? - La question du budget de l’Office des Changes qui reste pendante: financé par les pénalités et commissions, ne risque t-il pas d’être accusé de conflits d’intérêt ? 2. Les changements structurels du commerce extérieur marocain et les réformes méthodologiques en matière de compilation des données du commerce extérieur ; 3. L’évolution de la règlementation des changes en matière de compte capital : - Ouverture du compte capital : compte tenu de la multiplication des mesures d’assouplissement, - Comment situer le degré de cette ouverture ? - Comparaison avec des pays similaires, - Prochaines étapes : • Quel calendrier ? • Quelle synchronisation avec la convertibilité du DH ? • C’est pour quand l’ouverture des comptes en devises pour les résidents ? • Quel rôle pour l’Office des Changes après ouverture totale ? Aujourd’hui, les investisseurs et les entrepreneurs marocains se trouvent également au cœur du nouveau dispositif de change, particulièrement en ce qui concerne leurs investissements en Afrique, où le Maroc doit jouer un rôle déterminant dans le décollage économique du continent. déjà en marche dans bon nombre de banques européennes, qui saisissent et somment leurs clients de se mettre en conformité avec les législations des pays de résidence. L’échange automatique des informations devient une règle et non plus une exception. 6. Le devenir de la place Offshore de Tanger sachant qu’elle n’a pas eu les effets escomptés ; 7. CFC constitue pour le Maroc une opportunité remarquable pour s’affirmer comme place financière régionale, - Quelles sont les mesures législatives prises pour favoriser l’émergence de cette place, comme du 4. L’amnistie concernant les rési- cadre réglementaire devant régir ses dents détenteurs d’avoirs à l’exté- opérations ? rieur, sujet d’une grande acuité qui suscitera sans aucun doute Ces quelques questions et bien de nombreuses questions parmi d’autres, seront sans aucun doute évoquées par la salle, où vous l’assistance. comptez de très nombreux amis et 5. Engagements internationaux du qui vous portent comme moi des Maroc pour échanger des informa- sentiments d’estime et de respect pour votre action déterminée à la tête de l’Office des Changes. Nous sommes néanmoins, conscients de toutes les difficultés, les contrariétés, et les handicaps qui peuvent ralentir et compliquer le règlement rapide et efficace de cette réforme essentielle. Dans un monde en proie au désordre et à l’insécurité, notre stabilité politique gagnerait à consotions : contenu, impacts, entrée en lider par le règne de la confiance. vigueur ; et capacité de l’Office des Nul n’ignore que la sanction et les Changes à lutter contre la fuite de menaces sont contreproductives. capitaux : moyens, échanges d’in- Je conclue simplement pour vous formations, contrôles, estimation ; dire que si le monde de l’entreprise, Aujourd’hui, le monde s’oriente, a souvent appelé à une reforme progressivement, vers une transpa- fiscale, il ignore à tort qu’une rence généralisée. Les départements réforme de la réglementation des de conformité sont devenus des changes est d’une plus grande urgence. départements très puissants au sein des banques. Ils dictent des lignes Permettez-moi de vous céder la rouges à ne jamais transgresser et parole en vous remerciant viveimposent le strict respect des règle- ment, et à nouveau, de nous faire ments et lois des pays d’origine des l’amitié de venir animer cette rencontre du CDS, et partager avec capitaux. Cette tendance forte qui va se nos membres et participants leurs généraliser au niveau mondial, est réflexions, et leurs interrogations. ” « L’office des changes outil de contrôle, est aussi une force de propositions et de réformes » On connait le travail colossal d’Amartya Sen économiste et philosophe indien qui a reçu en 1998, le prix Nobel de l’économie, sur les mécanismes fondamentaux de la pauvreté, l’indice synthétique du développement humain et sa réflexion sur les nouveaux instruments de mesure du développement . On connait un peu moins ses recherches sur la démocratie qui ont fait l’objet d’un ouvrage « Les racines globales de la démocratie ». Que dit-il en substance ? Que la démocratie dans ses fondements même n’est pas réduite aux seules élections même si cellesci restent importantes, mais au débat public. C’est la culture du débat public du pluralisme, du partage d’informations qui fonde la démocratie. En d’autres termes la démocratie ne vaut que par la qualité du débat public qui s’instaure entre citoyens. Le débat public peut être porté par différentes instances, partis politiques, ONG, think tank qui se sont multipliés à travers le monde pour réfléchir à des solutions politiques, proposer des actions concrètes, évaluer l’efficacité et la pertinence des pratiques et des politiques publiques à travers le monde et à travers des Clubs de réflexion, des clubs citoyens. Ces cercles appelés et ressentis comme des « réservoirs à penser » « boite à idées » « laboratoire politique » sont en fait des espaces de rencontres et de débats entre experts, citoyens qui s’adressent et interagissent avec les décideurs… C’est le travail auquel s’essaie au Maroc le CDS le Conseil du développement et de la solidarité qui a fait du débat public, sa marque de fabrique. Sa dernière rencontre avec Jaouad Hamri, Directeur de l’office des changes, atteste à la fois de son souci de traiter des thèmes d’actualité comme la contribution libératoire mais d’aller plus loin en discutant de thèmes comme la libre circulation des capitaux qui requiert des conditions précises, la convertibilité totale, le projet d’instructions générales des opérations de change… les missions de l’office qui restent méconnues et bien d’autres sujets qui intéressent les opérateurs économiques et les décideurs politiques. En concluant son intervention, Jaouad Hamri a lancé un appel pour continuer à nourrir le débat. Son exposé, « complet dense riche instructif empreint de réalisme, de pragmatisme, du sens de la responsabilité et de la citoyenneté » selon les mots du Président du CDS, Mohammed Benamour nous a incité à le reproduire pour informer, dans un souci de démocratie, un plus large public. Intervention de Jaouad HAMRI Directeur de l’Office des Changes Messieurs les ministres, Mesdames, Messieurs les Présidents d’instituts, d’entreprises, et représentants du monde économique en général, Merci de m’avoir invité à intervenir dans ce prestigieux forum. Le sujet d’aujourd’hui est un sujet plus global que celui de la contribution libératoire qui n’est qu’une parenthèse ouverte cette année. La contribution liberatoire a cependant eu le mérite de permettre d’aborder le sujet plus general de la réglementation des changes et de le mettre en débat sur la place publique, un sujet souvent ignoré, parfois contourné.Un cadre réglementaire dépassé, caduque que je considère comme étant un frein à l’acte d’entreprendre, d’investir, d’exporter. Un sujet qui influence la capacité des entreprises à travailler, à produire de la valeur mais également qui pollue et traumatise parfois la vie des citoyens. En témoignent les émotions ressenties parfois par les voyageurs au passage de la frontière face aux douaniers qui s’enquièrent du montant des devises qu’ils pourraient transporter. Il y a d’autres situations de fait, qui font que nombre de nos concitoyens ont, pour des raisons que l’on peut comprendre, constitué des avoirs à l’étranger et qui parfois, se sentent coupables de ne pas être en conformité avec des textes de lois qui sont, disons-le clairement, tout à fait dépassés. étrangers, de la libéralisation des investissements étrangers et leur convertibilité totale, des investissements de portefeuille, des crédits commerciaux et de la libéralisation des investissements marocains à l’étranger. établissement public doté de la personnalité civile et de l’autonomie financière a en charge la mise en œuvre de la politique de change décidée par le gouvernement et contribue au processus de facilitation de simplification et d’amélioration de cette réglementation des changes. Gouvernance : qui fait quoi et comment ? L’organe qui est chargé d’élaborer et de soutenir le Ministre de l’Economie et des Finances dans cette politique de change, c’est la direction du Trésor et des Finances Extérieures. L’une de ses missions consiste en la définition et l’élaboration des prévisions en matière de balance des paiements et elle veille également à son financement et à son équilibre. La DTFE reste vigilante sur la balance des paiements notamment sur le compte courant et son niveau. Elle procède aux analyses et études nécessaires pour l’élaboration de la politique et de la réglementation des changes en concertation avec les organismes concernés, Bank Al Maghrib, l’office des changes et en relation avec les institutions internationales comme le FMI. L’office des changes est chargé d’edicter cette réglementation des changes. L’avis de la Direction du Trésor étant constamment sollicité pour conforter l’orientation et la mettre en harmonie avec la politique économique globale du Royaume. La Direction du trésor suit également l’évolution des avoirs extérieurs et participe à l’élaboration et à la mise en œuvre de la politique du commerce extérieur. Les financements extérieurs contribuent à soutenir les investissements publics ou privés. La politique de change du Maroc est définie dans le cadre du respect des engagements internationaux notamment en ce qui concerne les opérations courantes à travers l’article 8 des statuts du Fond monétaire International (FMI) auquel notre pays a adhéré en Janvier 1993 à la sortie de la période de l’ajusPour une bonne compréhension tement structurel . Elle tient égaledes sujets que nous traitons au- ment compte des choix courageux jourd’hui, il faut rappeler que la du Maroc en matière d’intégration réglementation des changes, relève financière et d’ouverture à l’interdu Ministère de l’Economie et national puisque nous avons fait le Ces questions intéressent au predes Finances. L’office des changes, choix de l’ouverture aux capitaux mier plan la Direction du trésor notamment pour apporter les solutions lorsqu’il s’agit par exemple d’aller sur le marché international pour recueillir les fonds complémentaires dans le but de soutenir les finances publiques. Dans ce process, il y a un autre acteur important, l’Administration des Douanes qui est également chargée de l’application de la réglementation des changes à travers la surveillance aux frontières des importations et exportations des moyens de paiements en devises. On connait le travail des agents de la douane au niveau des frontières terrestres, portuaires et aéroportuaires. Un contrôle des mouvements physiques entre le Maroc et l’étranger en veillant au respect des dispositions régissant le commerce extérieur notamment en matière d’importations à travers les différentes imputations des titres d’importation qui sont des moyens efficaces de surveillance des sorties de capitaux du Maroc pour éviter des opérations sans contreparties et s’assurer qu’il s’agit bel et bien d’opérations réelles. Au-delà du pouvoir de contrôle, l’ADII a le pouvoir de saisine au niveau de la justice.Le Dahir de 1949 relatif à la répression des infractions à la réglementation des changes a donné à l’administration des douanes le pouvoir de constater et de verbaliser les fraudes au même titre que les officiers de la police judiciaire et les inspecteurs de l’office des changes. Elle est habilitéeà dresser les PV relatifs aux infractions de change notamment lorsqu’il s’agit de la détention irrégulière de devises et elle joue un rôle important dans le prolongement de l’action en justice. capillarité suffisante à travers le territoire et n’a pas les moyens humains pour gérer l’aspect judiciaire de poursuite des infractions, c’est l’administration des douanes qui est chargée d’ester en justice pour le compte de l’office qu’elle représente auprès des tribunaux. C’est en effet cette administration, en prolongement de l’office, qui prend en charge les dossiers contentieux de l’office pour les défendre auprès des tribunaux et s’assurer du recouvrement des pénalités, si pénalités il y a. Bank Al Maghrib, chargée de la la personnalité civile et de l’autonomie financière. Il est placé sous la tutelle du ministère des finances qui détermine les modalités générales de sa gestion, de son contrôle et de son budget. L’article 5 du texte fondateur l’avait doté d’un organe de gouvernance. Il s’agit d’un comité permanent, dit comité de suivi, qui est composé du directeur général de l’institut d’émission à savoir le gouverneur de la banque centrale qui présidait ce dit comité, du représentant du sous-secrétaire d’état chargé des finances et du directeur de l’office des changes. politique monétaire et de la supervision du système bancaire intervient sur deux points essentiels en liens avec la réglementation des changes. Elle veille à la stabilité et à la convertibilité de la monnaie, gère pour le Maroc les réserves publiques de change et essaie autant que faire se peut de les faire rémunérer. Ce comité devait se réunir une fois par semaine et il avait la charge de veiller à l’application, par l’office, de la législation et de la réglementation des changes. Il devait assurer au ministre des finances, la remontée de tous les sujets qui concernent les difficultés d’application mais aussi des propositions d’évolution de cette réglementation qui devait aller de pair avec les orientations générales. Office des Changes : Etat des lieux et perspectives Ce comité ne s’est jamais réuni et depuis que la banque centrale a acquis son autonomie, les difficultés de mise en œuvre se sont accuLe texte fondateur de l’Office des mulées. Il y a certes, un Directeur Les rôles et attributions de chaque changes est le dahir du 22 janvier de l’office des changes qui relève organisme sont bien définis : 1958 qui précise que cet organisme du ministre de tutelle mais qui l’office des changes n’ayant pas la est un établissement public doté de est confronté à nombre de diffi- cultés avec souvent l’obligation de prendre des décisions au niveau des autorisations sous forme d’instructions, mais également des décisions liées au contrôle, aux sanctions, aux poursuites et aux transactions… recours légitime mais aussi d’encadrer les conditions de solutions transactionnelles. Les dossiers que nous traitons ne peuvent en effet être laissés à la seule appréciation du Directeur même si celui-ci est bien entouré. Les sujets que nous Les autorisations, transactions et traitons nécessitent un organe de les sanctions sont, il faut le rappe- gouvernance qui réfléchisse sur la ler, quotidiennes et nous ressen- stratégie, qui développe une vision tons les conséquences néfastes de et qui encadre la gestion de l’office l’absence de ce comité, notamment des changes. en matière de gouvernance. Nous sommes obligés de prendre nos Dans le futur conseil d’adminisresponsabilités, mais depuis trois tration, nous souhaitons qu’il y ait ou quatre années, l’un de nos prin- une présence effective du ministre cipaux chantiers est l’amélioration de l’économie et des finances, du de notre gouvernance et l’une de gouverneur de la banque centrale nos fortes demandes, c’est de doter ou de son représentant, du ministre l’Office d’un Conseil d’Adminis- chargé du commerce extérieur, de tration. la direction du trésor, de la direction de la douane, de la direction Nous avons toujours déploré le des impôts, et de la direction des caractère discrétionnaire du pou- établissements publics et privés. voir du directeur de l’office des Nous demandons aussi la repréchanges même si un encadrement sentation du GPBM et celle de la de ce pouvoir a été mis en place CGEM. à travers notamment la mise en place de procédures claires, d’un Le sujet de la réglementation des departement audit et contrôle de changes a un impact direct sur la gestion mais également la mise en vie économique des entreprises et place d’un comité de transaction des institutions financières et on qui est un organe de recours indé- doit permettre aux représentants pendant qui permet à la fois de du secteur privé d’émettre leur avis faire bénéficier les opérateurs d’un sur ces questions. Les missions de l’office des changes Les missions de l’office, telles qu’elles sont prévues par les textes de loi, sont des missions de réglementation et de contrôle des opérations. Nous avons la responsabilité d’édicter les mesures relatives à la réglementation des changes réalisables directement auprès des intermédiaires agréés dans le cadre de la libéralisation. Les opérations doivent en effet se faire conformément aux procédures et aux conditions établies. Les banques sont chargées de vérifier que les conditions requises sont bien respectées avant d’effectuer les opérations financières internationales. L’office des changes a la possibilité de délivrer des autorisations particulières et des dérogations pour des opérations qui ne sont pas prévues dans le cadre réglementaire général. Il est également chargé d’assurer le contrôle a posteriori des opérations déléguées aux banques pour détecter et sanctionner les transferts irréguliers de fonds à l’étranger. Il veille aussi au suivi des rapatriements des recettes d’exportation, pilier de la politique de change pour la reconstitution des réserves en devises. L’office des changes est également chargé d’une mission statistique dans le sens où il est appelé à établir les statistiques des échanges extérieurs et de la balance des paiements, les indicateurs du commerce extérieur publiés le 10 de chaque mois permettent aux décideurs politiques et économiques de disposer d’un véritable outil d’aide à la décision et ce depuis la mise en place du comité de veille stratégique en 2009, ce dont nous nous honorons. Nous avons un département statistique particulièrement performant et engagé, qui respecte les délais de production de statistiques mais aussi assure une grande fiabilité de ces indicateurs qui répondent aux normes internationales. Nous sommes conscients de l’impact que cela peut avoir sur la notation du Maroc à l’étranger et sur l’appréciation du risque Maroc. Rappelons aussi, que nous sommes audités par le Fonds Monétaire International qui s’assure que nos statistiques portant sur la balance des paiements trimestrielle et annuelle, la balance des règlements, la Position Financière Extérieure Globale du Maroc, le solde du compte courant, soient conformes à la réalité du Maroc et que leur production soit totalement indépendante. De ce point de vue l’autonomie de l’office des changes est un élément déterminant pour la crédibilité de nos statistiques. L’office des changes doit également s’atteler à l’actualisation des lois qui le régissent et qui datent rappelons-le de 1939 avec une terminologie dépassée puisqu’on évoque la zone internationale de Tanger, la zone Franc… Il y a aussi un principe rédhibitoire, celui de la prohibition, car transférer de l’argent à l’étranger était considéré comme un infraction pénale. Une refondation des textes s’impose pour être en cohérence avec la réalité économique et les choix politiques du Maroc. sauront ce qui est interdit et ce qui ne l’est pas. Ce projet de loi permettra de se conformer aux principes constitutionnels de la publicité des textes au bulletin officiel.Il serait opportun de publier ces textes au BO et de regrouper les nombreux textes et arrêtés dispersés pour qu’ils aient toute la force juridique nécessaire. Le cadre juridique serait facilité pour les opérateurs économiques et les investisseurs étrangers pourront ainsi consulter un texte de référence pour savoir quels sont leurs droits et leurs obligations. Sur le plan réglementaire, nous avons déjà entamé une étape essentielle en direction d’une plus grande transparence et nous avons réalisé le regroupement des circulaires éparpillées par le passé dans un seul texte que l’on a appelé « l’instruction générale des opérations de change » dont la première édition a été publiée en 2011. Ce travail a eu l’avantage de simplifier et d’actualiser la réglementation des changes qui devient ainsi sous la forme d’un code, un outil précieux de travail pour les opérateurs et intermédiaires agrées, décliné en articles et chapitres. Chaque année, les équipes de l’office en collaboration avec le GPBM et les intermédiaires agréés travaillent à faire évoluer la réglementation des changes. Notre souci est constant, c’est celui de Nous avons déposé un projet de loi savoir quel est l’impact de chaque qui a pour objectif de consacrer le disposition sur les réserves en principe de liberté contre le prin- devises et quelles sont les possicipe de prohibition. On y prévoit bilités de « dépoussiérage » des une liste négative des opérations textes afin que ceux-ci ne soient pas qui seront une exception à ce prin- un frein ou un obstacle pour les cipe de liberté. On ne dira plus que opérateurs économiques. tout est interdit sauf autorisation mais que tout est libre sauf inter- En 2014, nous avons mis en place des équipes projet par chadiction. La réglementation sera ainsi plus pitre, quelques 14 équipes se sont claire pour les opérateurs, les ainsi attelées à actualiser nos textes. intermédiaires agréés et autres, qui Nous avons également demandé Refonder, clarifier, regrouper, actualiser. l’accompagnement d’un cabinet externe pour nous challenger sur la légistique de nos textes et sur leur pertinence économique. Ce thème de « pertinence économique » de la réglementation des changes a en effet pour objectif, de s’assurer de la convergence entre le régime du contrôle des changes adopté par le Maroc et la réglementation des changes et ce, pour mettre en cohérence le choix d’une politique de change plutôt libérale avec une réglementation des changes qui est restée malgré tout relativement restrictive. Par exemple et concernant les investissements marocains à l’étran- l’assistance technique, ou en cas de cession, le rapatriement du produit de cession. L’investissement à l’étranger que l’entreprise fait est un investissement Maroc dans un pays étranger ; il a un impact positif direct par le retour sur investissement et un impact indirect qui permet de développer de l’exportation notamment en permettant aux entreprises marocaines de profiter de la présence des institutions financières et banques marocaines implantées dans les pays d’investissement et là je pense à l’Afrique. De ce point de vue, en libéralisant les investissements marocains à l’étranger et ger l’office des changes avait pour habitude de se prononcer sur l’opportunité de l’investissement, sur le risque encouru et émettait même un avis pour autoriser ou non une opération d’investissement à l’étranger. Connaissant le niveau de maturité de nos entrepreneurs, nous avons modifié notre approche. Nous considérons aujourd’hui que quel que soit le montant de l’investissement, l’office des changes n’intervient plus sur l’opportunité de l’investissement, ni sur l’appréciation du risque, qui sont du ressort du chef d’entreprise, et des organes de gouvernance de l’entreprise. Ce que nous demandons à l’investisseur, pour remplir notre mission en tant qu’organisme de suivi et soucieux de préserver les réserves en devises, c’est de nous communiquer une synthèse du business plan et surtout la partie relative au retour sur investissement : sous forme de dividendes, de rapatriement du produit de en effectuant un contrôle a posteriori, nous considérons que nous avons rempli notre rôle en faisant confiance à l’opérateur et à sa capacité d’analyser les risques tout en permettant à notre pays d’être présent politiquement et économiquement à l’international. Projet de l’instruction générale des opérations de changes : changement dans le fond et la forme L’instruction générale des opérations de change pour l’année 2015, a identifié des opérations qui vont être libéralisées avec des changements de fond et des changements de forme. Nous avons dans ce sens, proposé un certain nombre de modifications dans le cadre de la convergence entre les régimes des contrôles de change et la réglementation des changes. Je pense à la libéralisation des opérations de management fees, des frais de siège, des cost-sharing et frais de recherche qui sont considérées comme des opérations courantes dont la libéralisation a été actée depuis l’adhésion du Maroc à l’article 8 du statut du FMI mais qui sont restées soumises à autorisation préalable de l’office des changes. Avec un contrôle a posteriori plus «intelligent» et grâce à l’amélioration de l’intelligence de notre système d’information, nous avons aujourd’hui des remontées d’information, de la part des intermédiaires agréés et des autres administrations, suffisantes pour permettre de faire des contrôles a posteriori et identifier si des management fees ont été transférés de manière irrégulière et s’il n’y a pas de transfert des bénéfices. Nous réalisons un suivi rigoureux de ces investissements. Nous avons également recensé tous les investissements depuis la création de l’office et c’est ainsi que nous avons près de 1800 autorisations délivrées. Avec les liquidations et fermetures, nous avons aujourd’hui quelques 1000 dossiers d’investissement marocain à l’étranger dont Nous augmentons également notre beaucoup remontent aux années capacité d’intervention grâce à la 70, 80. possibilité d’échange avec l’admiDes équipes sont en charge nistration fiscale. Un sujet que nous d’actualiser ces dossiers avec les identifions comme un transfert opérateurs qui doivent rendre irrégulier des bénéfices à l’étrancompte de l’évolution de leurs in- ger notamment dans le cadre des vestissements et des remontées de multinationales avec leurs filiales pourrait être pénalisé à la fois par dividendes. l’office des changes dans le cadre de ses prérogatives mais aussi par l’administration fiscale. Grâce aux systèmes d’information, nous travaillons aujourd’hui sur des systèmes de télé déclaration ce qui nous permet d’avoir l’information sous forme compilée affichée en temps réel, que nous croisons avec d’autres données. A côté des management fees, il y a d’autres thèmes qui nous interpellent comme la question des règlements par anticipation, les voyages d’affaire, la rémunération des intermédiaires à l’étranger qui était à 10% et qui faisait l’objet d’une mauvaise interprétation par les opérateurs économiques qui la considérait comme une autorisation tacite de l’office des changes leur permettant de maintenir à l’étranger un pourcentage de leur chiffre d’affaires sans en justifier l’effectivité. Aujourd’hui la donne a changé et le principal pour l’office, c’est l’effectivité et ce quel que soit la nature de la dépense et quel que soit le montant. Autre question problématique, celle des comptes convertibles à terme que l’on pouvait débloquer sur 4 ans et qui date des années 60. C’est en réalité un compte séquestre que nous imposons aux investisseurs étrangers qui ne peuvent justifier que leur investissement a été financé en devises. Nombre d’investisseurs qui ne pouvaient justifier le financement en devise de leur investissement qui datait des années 40 ou 50 se trouvaient confrontés à un problème de transfert lorsqu’ils cèdent leurs participations. Vous conviendrez avec moi, que reconstituer des dossiers qui datent de plus d’un demi-siècle est extrêmement compliqué. Le message politique et économique délivré par le Maroc semble aussi en déphasage entre ce que nous disons et ce que nous faisons. Pour éviter ces paradoxes et pour une meilleure cohérence, nous avons décidé pour la prochaine instruction générale de supprimer les comptes convertibles à terme qui nuit à l’image du Maroc et à son attractivité. Autre sujet, nous allons également libéraliser les voyages professionnels pour les non exportateurs et ce sur la base des chiffres d’affaires, les voyages personnels des personnes physiques feront également l’objet d’une plus grande souplesse et ce à travers leur augmentation en fonction de la capacité contributive des citoyens et à travers la possibilité de bénéficier d’un compte en devises pour les y loger et d’une carte de crédit internationale pour effectuer notamment ses réservations à distance. Nous avons là, des sujets qui n’ont les équipes de Mr Bakkou ont fait un travail appréciable de simplification passant de quelques 418 pages d’instructions à 160 pages et de 800 articles à 150 articles ! Rien que pour le thème du transport international, nous sommes passés de 200 articles à 10 articles tout ceci sans perdre bien sûr en efficacité et en améliorant la qualité du contrôle. C’est un travail de simplification extraordinaire qui doit impacter notre classement dans le « Doing Business ». pas un très grand impact sur les réserves en devises mais qui empoisonnent la vie des citoyens, des opérateurs économiques, qui surchargent le travail de l’office et qui peuvent être réglés pour le bien de tous. L’élément de fond de cette nouvelle instruction générale des opérations de change c’est la confiance a priori et un meilleur contrôle a posteriori. pour assurer une meilleure gouvernance. Elle permet à tout un chacun de connaitre ses droits et obligations et de connaitre les moyens de recours en cas de contentieux. Dans le respect des droits et obligations des opérateurs économiques et en attendant le projet de lois sur les opérations de change, nous avons pris l’initiative de publier une Charte du contentieux sur le site de l’office des changes et ce, Dans le sens des améliorations et simplifications des relations entre l’administration et administrés, nous avons mis en place une plateforme de télé services qui permettra aux opérateurs de transmettre leurs A côté de la partie fond, la partie demandes sans venir à l’office. Les forme est toute aussi importante déclarations à l’office des changes car quand on donne l’instruction seront également faites à travers la générale des opérations de change plateforme de télé déclaration. à des cabinets qui accompagnent des investisseurs étrangers, force est Nos équipes pourront ainsi mieux de constater qu’ils sont « impres- traiter les opérations à travers les sionnés » par son volume. Tenant fichiers que nous envoient les opécompte de ces appréhensions qui rateurs et les banques et se focaliser sont un frein à l’investissement, sur les zones à risques. Quid de la convertibilité totale ? Comme je l’ai souligné la politique de change est du domaine de compétence du gouvernement. L’office de change ne décide pas, il met en œuvre les orientations du gouvernement et met en cohérence le concept du contrôle des changes vu par le gouvernement et les textes réglementaires. Rien n’empêche cependant que l’on soit partie prenante dans la réflexion pour apporter notre contribution à cette réflexion. Dans ce sens, nous avons des pistes de réflexion sur ce sujet délicat de la convertibilité totale qui peut avoir un impact sur la souveraineté économique du Maroc. Beaucoup d’opérateurs voient en cette convertibilité une solution idéale mais il y a des contraintes politiques et économiques qui font que le Maroc a, de manière très sage, préférer la progressivité. Il faut savoir que la levée du contrôle des changes, signifie la levée de toute restriction sur les exportations de capitaux qui peuvent entrer et sortir librement, cela signifie également de permettre d’effectuer des opérations de placement et de spéculation sur les marchés financiers à l’étranger, (imaginer si cela avait été le cas avec les conséquences de la crise des subprimes de 2008), cela signifie enfin l’abandon de l’obligation de rapatriement au Maroc des recettes de l’exportation des biens et services. On peut penser que si l’on lève ces contraintes, les investisseurs étrangers seront totalement rassurés pour faire entrer et sortir librement leurs capitaux. On aurait ainsi, un flux entrants de capitaux au Maroc qui peut être conséquent et qui peut participer à la reconstitution des réserves en devises. Mais on sait que certains pays comme l’Argentine en Amérique Latine ou même la Turquie qui ont fait cette expérience, ont appris à leurs dépens que les conséquences peuvent être très graves. Que se passe-t-il en réalité ? Les capitaux qui sont en fait en «admission temporaire» vont profiter de moments, de minute, semaine ou mois de rémunérations intéressantes et, qui le jour où ils découvrent des rémunérations plus intéressantes ressortent immédiatement. Il faut alors gérer les conséquences sur la monnaie du pays, les dévaluations, l’inflation, l’impact et risques de déstabilisation sociale. Pour éviter certaines conséquences dramatiques, des pays, je pense au Brésil, ont même bloqué les flux de capitaux entrants. Le FMI a luimême révisé sa position sur la question et a reconnu que le maintien d’un contrôle des changes avec bien sûr, un niveau d’ouverture adéquat est souhaitable pour nombre de pays. Le Maroc a eu, en l’occurrence, une politique sage et pragmatique. Le benchmark relatif à l’obligation de rapatriement que nous avons réalisé à l’occasion de cette présentation au CDS montre que des pays comme la Tunisie, l’Algérie, le Vietnam, l’Afrique du Sud, la Chine, l’Inde, le Pakistan… le pratiquent. Pour les investissements directs à l’étranger, la réglementation du Maroc est plus libérale que nombre de pays qui exigent des autorisations systématiques comme en Afrique du Sud ou même plus près de nous, en Tunisie qui a un plafond annuel de 1, 8 million de dollars mais uniquement pour les exportateurs. Par rapport au sujet sur les investissements de portefeuille, nous avons une politique libérale. Les banques, les OPCVM les organismes de retraites et d’assurance ont des pourcentages soit de leurs actifs ou de leurs fonds propres à investir à l’étranger sous forme de placements, sur des places financières internationales. Il faut savoir que les plafonds que nous avons fixés n’ont jamais été atteints pour différentes raisons et il faudra sans doute faire un travail sur la réglementation des changes pour activer cette liberté de pouvoir investir à l’étranger dans des limites contenues pour ne pas faire prendre des risques pour le Maroc. Pour ce qui est des crédits commerciaux et toujours dans une approche comparative, nous sommes bien positionnés dans l’ensemble. Prudence, le maitre mot Concernant les pré-requis à la libéralisation totale des opérations en capital, il faut rester prudent. Les experts et économistes ont tous la même ordonnance et préconisent la nécessité pour le pays d’avoir un niveau équilibré de la balance commerciale, ce qui n’est pas le cas du Maroc malgré les évolutions et l’apport des métiers mondiaux du Maroc. Dans cette ordonnance des experts, il y a la facilité de recyclage de la monnaie nationale. Pour le régime de change, nous sommes sur un régime de change fixe basé sur un panier qu’il faut faire évoluer vers une modification du panier et vers l’élargissement de marges de flottement et passer par la suite vers une flexibilité qui rejoint les recommandations du FMI, pour arriver à un régime de change flexible avec un flottement libéralisé ou contrôlé selon l’avis de la Banque centrale qui a un œil vigilant sur la question. Il faut également mettre en place les instruments de riposte pour contrer les effets de la libre circulation des capitaux et donc de la capacité de la Banque centrale à éponger les liquidités pour intervenir sur les taux de change et sur les taux d’intérêt. D É B AT Pour un changement de culture des droits et obligation une logique de progressivité en vue un jour, d’arriver à une libéralisation totale du régime des changes ? Dans quelle mesure, nous qui sommes dans un système intermédiaire de liberté organisée, cette assertion de libéralisation totale des changes est-elle vraie ou fausse ? Il est intéressant de savoir s’il s’agit là d’une perspective ou seulement d’un slogan qui n’a aucun fondement. Peut-on penser à un saut qualitatif intermédiaire pour une libéralisation d’autant que pour nombre de catégories particulière, il est déjà libéralisé, je pense aux investisseurs Karim Ghellab étrangers qui viennent au Maroc, aux marocains qui investissent à C’est la première fois que le l’étranger à condition de rapatrier participe à ce prestigieux cercle et leur dividendes ? il est réconfortant de savoir que nos think tanks qui ne sont pas Ma deuxième interrogation qui est nombreux, se réunissent autour aussi un avis, porte sur les anciennes de certaines problématiques pour lois qui régissent et encadrent le pouvoir échanger de manière effi- régime des changes qui datent de cace et pragmatique et poser des 1939 ! Quand on a un cadre légal questions que l’on n’oserait peut d’un secteur donné qui est aussi être pas poser ailleurs de manière ancien, il me semble que c’est là simple et directe. Je connaissais une opportunité dans la mesure ce sujet de la réglementation des où l’on peut le changer complètechanges plus en tant que citoyen ment .La capacité de changement que praticien, qu’opérateur écono- est d’autant plus forte que le cadre mique. C’est une chance pour les légal existant est obsolète .Dans ce praticiens que de se libérer d’une cas, et si l’on devait avoir un régime vision prisonnière des règlements de réglementation de changes idéal , des lois , des mesures mais aussi par rapport à nos contraintes écodes inerties qui entourent ces sujets nomiques, quel pourrait être ce pour avoir une compréhension co- régime, qu’elle serait la prochaine hérente d’ensemble mais c’est aussi étape qui y conduirait ? une chance pour les citoyens que de Comment pourrait- on faire ce saut comprendre les enjeux de telle ou qualitatif puisque nous partons telle politique souvent compliquée. d’une page blanche c’est à dire d’un Ma première question est rela- cadre désuet datant de 1939 ? tive à la libéralisation de change : Jaouad Hamri : je retiens l’idée de la sommes-nous aujourd’hui dans page blanche en me posant la ques- tion du besoin de « relifter » des textes existants en essayant de les adapter à une réalité. Ne faudraitil pas mieux poser le problème de la réglementation des changes sous un œil nouveau, avec une approche nouvelle et une vision différente ? Nous n’avons pas besoin de copier des modèles, mais compte tenu de la réalité économique de notre pays, de l’environnement mondial et de ce que nous voulons, nous pouvons tailler une réglementation adaptée. Concernant votre première question relative à la libéralisation des changes, il est inutile de se fixer des objectifs. Nous avons des étapes à franchir pour améliorer notre situation économique et nous avons des textes en total décalage avec la vie quotidienne des citoyens et opérateurs économiques. Avant de se poser la question sur l’opportunité de la libéralisation, il faut faire le point sur nos textes et procédures et sur ce que nous souhaitons. A l’office des changes, nous considérons que nous avons un travail important à réaliser pour une libéralisation préalable qui va transformer la perception qu’aura l’opérateur du système du contrôle des changes. Nous avons déjà des avancées, vous les avez soulignées. Aujourd’hui, très clairement nous avons une situation économique qui est celle du Maroc, qui a évolué, qui est porteuse mais à côté de cela nous avons des textes qu’il faut réviser, mettre au diapason de la réalité, qu’il faut simplifier. C’est ce travail qui sera fait pour améliorer la perception des choses et pour aménager une libéralisation qui tiendra compte de la réalité du Maroc et des besoins et attentes des marocains. Travaillons tous ensemble à instaurer une nouvelle culture. A partir du moment où le citoyen marocain remplit ses obligations sur le plan fiscal, pourquoi ne pas lui permettre de disposer de sa fortune librement. Ce sont des libertés économiques fondamentales ? Bien sûr nous surveillerons toutes les zones à risques en évitant les spéculations sur les marchés hasardeux et en protégeant le Maroc contre tout risque systémique. Je soumets à votre réflexion ces données et informations en vous demandant de poursuivre le débat pour aboutir à un système de change adaptée à la réalité économique du Maroc. Une question nodale : celle du référentiel juridique les marchandises et sur les capitaux ont subi la même évolution jusque dans les années 90, où le commerce extérieur s’est affranchi par une nouvelle loi qui a posé le principe de la liberté des importations et des exportations sauf interdiction. nouveau statut à l’office des changes et l’autre qui devrait légiférer en la matière en posant le principe de la liberté des opérations de changes, sauf restriction à définir par ailleurs. A ce titre là, deux aspects devraient être évoqués. Premièrement de quel type de législation parlons On peut se demander cependant nous ? Allons nous adopter un pour quelles raisons le texte sur code des opérations de changes ou les capitaux n’a pas changé ? Nous d’opérations financières transfronne l’avions pas changé parce que tières qui sera le seul repère devant nous commencions déjà à respec- les juridictions pour trancher les ter les réglés imposées par le FMI éventuels litiges ? ou bien ce texte en matière de libéralisation des va-t-il autoriser l’administration en opérations de changes. Nous avi- la personne de l’office des changes ons commencé par les opérations à continuer à régir la matières par Nourreddine Omary de revenus et vis-à-vis de l’article des dispositions internes ? Auquel Nous avons vécu dans les années 8 du texte du FMI, nous étions cas nous nous retrouverions dans 90 l’expérience de la libéralisa- dans le sens de l’histoire. Pour les une période que nous avions tion du commerce extérieur qui opérations sur capitaux, beaucoup vécue ensemble avec les législations était régi par les mêmes textes que d’améliorations ont été faites. fiscales où d’un coté, la loi de ceux de l’office des changes, des Le gouvernement voulait sans finances adoptait un certain textes datant de 1939 qui prohi- doute maintenir cette méthode de nombre de dispositifs et de l’autre, baient les mouvements de capitaux gestion par instructions pour éviter l’administration fiscale prenait son et de marchandises car nous étions les dérapages. Cela aura duré plus temps pour élaborer l’instruction dans une période de guerre. Le peu de deux décennies. Je suis heu- annuelle des impôts. On pouvait de moyens disponibles devant reux d’entendre qu’il y a un projet se retrouver avec une loi fiscale rester dans les mains de la puis- de loi en préparation avec deux qui contredisait parfois la loi de sance publique.Les deux textes sur textes. L’un qui devrait donner un finances ou qui balisait à sa manière la loi de finances. Il faudra alors savoir quel est le repère pour les opérateurs et les juridictions, car il risque de se poser le problème de référentiel juridique entre la loi et la note administrative. Sur le chapitre des contentieux, je suis directement interpellé car j’ai eu à gérer ces dispositifs à la douane. Les juges établissaient la valeur des pénalités selon les barèmes, mais ils avaient une marge de manœuvre sur les périodes d’emprisonnement. Le directeur de la douane ou de l’office des changes transigeait à 5 ou 10%. Allons nous maintenir ces barèmes qui sont au dessus de ce que préconise la loi ? Il existe en effet une distorsion très forte entre ce qui est prévu par la loi et ce que pratique l’administration. Le transactionnel permettait d’intervenir qui par la famille, qui par le parti.. les citoyens marocains ne l’acceptent plus et a fortiori, les investisseurs de bonne foi. Je pose donc la question suivante : quel est le référentiel juridique qui va nous gérer ? l’autre question est relative aux distorsions entre les dispositifs législatifs contentieux et les pratiques contentieuses et à leur traitement. Jaouad Hamri : Aujourd’hui, il faut avoir un solide référentiel et des textes juridiquement solides. Auparavant, nous avions bénéficié d’indulgence et beaucoup préféraient s’arranger avec l’administration plutôt que de l’affronter devant les tribunaux. Les opérateurs veulent travailler dans un Etat de droit avec le respect des obligations mais aussi de leurs droits. On avait pensé un moment, intégrer la partie change dans le cadre du projet de code monétaire et financier qui n’a pas encore abouti. Nous considérons qu’il ya urgence à actualiser le texte sur les opérations de change et l’intégrer au code monétaire et financier ultérieurement. Sur le chapitre du contentieux, je suis d’accord avec vous, nous avons un vrai problème de gestion du contentieux. Il y a un pouvoir transactionnel de la direction de l’office des changes comme celle de la direction des douanes ou de l’administration fiscale qui fait qu’avant d’aller vers les tribunaux, il y a une possibilité de transiger dans le cadre d’un barème. La loi donne également au Directeur de l’office des changes et au directeur des douanes la capacité de transiger post jugement. Le juge est souverain et donner la possibilité de transiger post jugement, comporte des risques. Le pari pascalien de la libre circulation des capitaux projet de loi de cette « évolution » de libéralisation et de convertibilité qui ne peut être que progressive ? Nous avons l’exemple que vous avez cité de l’Argentine qui a vite fait de faire marche arrière pour ne pas que ses réserves de change ne fonde pas comme la neige sous le soleil. Au Maroc, c’est le gouvernement qui définit le degré de libéralisation et l’office des changes n’est qu’un outil qui applique cette politique. Il reste que l’on ne peut aller de l’avant vers plus de flexibilité que si l’on résout le problème de la balance commerciale qui est la structure de Najib Benamour l’économie. Le compte courant de la balance des paiements est sujet Il y a une vraie vision des enjeux à des apports extérieurs, tourisme, de la réglementation du système transferts des MRE. La balance de changes et d’une volonté d’aller commerciale c’est l’économie et plus en avant dans la libéralisation quand on voit tous les accords de et ce avec l’impulsion du FMI. libre-échange que le Maroc a signé A-t-on pris en compte dans le avec 57 pays, on peut jauger ce qui pèse sur la balance commerciale d’autant que ces accords sont en général en défaveur du Maroc. Il y a une conjoncture liée à nos importations de produits pétroliers, aux produits de base alimentaires et il faudra que l’on s’attaque au déficit de la balance commerciale. C’est l’équilibre de cette balance qui va nous permettre de consolider nos comptes extérieurs, notamment le compte courant de la base des paiements. C’est à ce moment-là que l’on pourra aller vers la libéralisation. Les textes des projets de lois doivent se placer dans une perspective d’avenir de libéralisation progressive, c’est ma conviction personnelle. Il faudrait aussi que le législateur c’est-à-dire le politique ne vienne pas obérer, vider les deux textes de leur substance. Raphaël Mergui Jaouad Hamri : La balance commerciale marocaine a évolué. La nature du déficit actuel est disonsle même si cela peut paraître paradoxal relativement «plus vertueuse». Il y a l’augmentation significative des importations certes, nous passons de 100 milliards en 1998 à 380 milliards en 2013 dont 100 milliards de Dh de produits énergétiques mais la partie consommable de ces importations reste relativement faible. Il faut analyser la nature des importations et le déficit pour dire si l’on est dans la bonne direction ou non. Les importations ne sont pas de pure consommation, elles répondent à des besoins notamment de développement en infrastructures. Le Maroc a ouvert d’immenses chantiers en infrastructures qui constituent aujourd’hui le socle de notre développement et qui permettent de réaliser les plans sectoriels, plans d’industrialisation, zones franches. Dans ces importations, nous avons une forte augmentation des biens d’équipement et demi produits. On passe de 22 milliards en 1998 à 80 milliards en 2013. ment dans la consistance et dans le volume des exportations. Des secteurs performent, l’automobile, le phosphate, l’aéronautique, l’électronique aux cotés des secteurs traditionnels comme l’industrie du textile, l’agroalimentaire qui grâce au Plan vert apporte une valeur ajoutée certaine. La configuration de nos exportations change comme celle de nos marchés : la part de l’Europe baisse puisque nous passons de 78% à 66%et nous assistons à une relative diversification avec le marché de l’Afrique, de l’Amérique latine et de l’Asie. Dans la balance commerciale, qu’il faut saisir dans son sens global, il faut rappeler qu’il y a la part des biens et celles des services, comme le tourisme. Avec les services, nous arrivons à rattraper une partie de déficit commercial de la balance des biens. Un des prérequis que nous avons évoqué c’est bien la modification de la nature du déficit de la balance commerciale. Le déficit si il est provoqué par l’importation des biens d’équipement indique une direction vertueuse Au niveau des exportations, on puisque c’est un investissement note un changement radical. On pour l’avenir. Une amélioration du passe de 78 milliards DH en 1998 profil du déficit commercial peut à 185 milliards DH en 2013, être considéré comme une avancée grâce aux nouveaux métiers du pour répondre aux prérequis nécesMaroc qui illustrent un change- saires pour l’ouverture du capital. J’ai une question d’ordre macroéconomique qui concerne le contrôle des capitaux. Vous avez fait allusion à l’exemple de la Turquie qui accepte une libre circulation de capitaux spéculatifs qui provoque parfois des crises comme celle que subit la livre turque en ce moment. Il est pourtant avéré que pour beaucoup de pays émergents, la libre circulation des capitaux sans réglementation aucune, a contribué sur le long terme à leur développement voire à leur décollage. Ces pays paient parfois ce développement par des soubresauts récurrents qui sont souvent dus à la politique des taux américaine et à la montée du dollar. Si le Maroc permettait une liberté totale de circulation des capitaux étrangers comme le fait la Turquie, pourrait on calculer à moyen et à long terme la plus-value ou la moinsvalue de l’entrée de ces capitaux ? A-t-on fait une simulation dans ce sens ? Peut-on mettre en balance les inconvénients et les avantages d’une décision comme une libre circulation de capitaux étrangers pour le développement économique du Maroc ? Jaouad Hamri : Certains pays ont pris le risque d’une ouverture et ont dû affronter des secousses amorties dans le temps. Au final, nous avons un système totalement libéral qui finit par s’autoréguler avec d’autres moyens qui permettent d’éviter et de prévenir des risques systémiques. Bank el Maghreb a fait beaucoup d’études dans ce sens et des propositions dans le sens d’une plus grande libéralisation mais la décision au final est une décision politique. En 2004, lorsque nous avions 11 mois de réserves de changes, nous aurions pu saisir l’opportunité et prendre le risque d’une ouverture plus grande car les risques étaient plus limités. Le Maroc dans une approche comparative système d’information performant et en donnant l’importance qu’il faut aux statistiques ; Sans statistiques, il n’y a pas en effet d’analyses et un pays sous analysé est un pays sous développé. Il faut aller sur le site de l’office des changes qui est accessible avec des informations utiles pour se rendre compte des changements opérés .J’ai été interpellée tout à l’heure sur une question des plus complexe, celle de la libéralisation et de la convertibilité. J’ai eu l’occasion de m’exprimer publiquement sur cette question, Nezha Lahrichi intervention jugée « mesurée ». Je félicite sincèrement Mr Hamri En fait, nous n’avons pas le choix pour « la révolution » qu’il a mené et notre discours en peut être que au sein de l’office des changes et au mesuré. Je reviendrais sur un pré contenu concret qu’il a donné à la requis théorique de réflexion, celui Gouvernance en s’appuyant sur un « des déficits jumeaux » pour appuyer l’ordonnance que vous avez évo- qué et qui s’inscrit dans une vision globale de la politique économique. Quel est le lien entre le déficit public et le déficit du compte courant ? il n’y a pas de consensus sur cette question. Pour certains, ils sont indépendants et pour d’autres ils sont liés. Dès que l’on met la variable réglementation de change dans tous les modèles d’économétrie, le modèle change. C’est pour dire le poids, l’impact de la réglementation des changes sur les réponses que l’on peut apporter à cette question et ce, dans un environnement de guerre de risques monétaires. Une politique n’est valable que par rapport à un contexte dans lequel des choix doivent être faits et la situation mondiale actuelle complexifie davantage la question que nous avons traitée. Chaque année, nous évoquons avec les équipes du FMI ce sujet. S’il existait à un moment donné une certaine pression du FMI pour pousser le Maroc à aller vers plus de flexibilité, on ne ressent plus cette pression. La politique prudente du Maroc va dans le bons sens, des pré requis se mettent en place, d’autres se renforcent pour aller vers un objectif connu. Des études ont été réalisées mais il y a des étapes à respecter pour Le débat sur le régime de change Abderrahim Bouazza aller vers plus de flexibilité et la n’est pas un débat uniquement national il faut le dire. Au conseil exemple, les experts et économistes décision à valeur d’aujourd’hui n’est pas prise. d’administration du FMI par sont partagés. Au début des années 2000 jusqu’en 2008, le gouvernement était chaud pour aller vers un régime plus flexible de notre politique de change mais à l’époque les données macro économiques étaient plutôt bonnes. Les tendances ont changé, le déficit budgétaire est là même si on note une amélioration puisque nos réserves de change qui étaient à 3 mois sont aujourd’hui à 5 mois. budgétaire et du compte courant. Le compte courant est le solde des dépenses et des revenus d’un pays. On peut transposer ce schéma à l’échelle des ménages. Quand vos dépenses dépassent vos revenus, vous avez un déficit ; quand un état dépense plus que ses revenus, il y a déficit. Quand on pousse l’analyse, on doit décrypter les dépenses. A quoi servent les dépenses ? à quel usage ? si vous Omar Bakkou dépensez votre argent pour soutenir Je voudrais faire une analyse sur les prix des produits pétroliers, vous la corrélation entre les déficits donnez une prime aux citoyens pour importer et vous creusez le déficit. Si vous regardez les chiffres entre déficit public et compte courant, vous constaterez que le déficit budgétaire est presque égal au déficit du compte courant. Si vous utilisez ce déficit pour financer des infrastructures par exemple pour rendre l’appareil économique plus efficace, on se rend compte qu’il n’y a pas de corrélation. La Corée du Sud a connu un déficit du compte courant deux décennies durant avant de décoller. L’office des changes : une force de propositions et de réformes suivi même sur des sujets très sensibles et difficiles comme la contribution libératoire. L’office des changes avait été l’objet d’un rapport de la Cour des Comptes. L’office qui était censé contrôler les avoirs des marocains à l’étranger n’avait pas de procédures pour ce faire. Le rapport avait Hassan Alaoui recommandé que l’office mette en Comment pourriez vous définir place les systèmes, les procédures les changements opérés au sein de et les ressources humaines pour l’office des changes depuis votre affronter ce problème, apporter des arrivée ? Pourriez vous dire égale- solutions. Nous avons mis en place ment selon votre analyse, qui de les systèmes d’information et les la vision politique ou de la vision contrôles nécessaires. économique devrait prévaloir pour assurer la libre circulation des Décision fut prise pour ouvrir une parenthèse pour une régularisation capitaux ? générale dans de bonnes conditions Jaouad Hamri : en venant du pri- sans avoir une démarche punitive, vé, j’ai découvert au sein de l’office sans avoir à juger telle ou telle situades équipes de haut niveau, d’excel- tion. On permet aux marocains de lents techniciens. Cette ressource rapatrier leurs avoirs et de particihumaine, ce capital humain nous le per au développement économique devons à tous les directeurs qui se de leur pays au lieu d’être l’otage sont succédés et qui ont au fur et à de fiscalité étrangère ou de banques mesure améliorer l’organisation, la étrangères. gestion, avec chacun son empreinte. L’agenda politique n’a pas permis Nous avons, nous l’équipe actuelle, de faire passer le texte plus tôt, joué notre rôle, en intelligence et en 2014, il y a eu une fenêtre collective et en force de propositions ouverte. Le ministre de l’économie et de réformes. Chacun dans son et des finances a eu le courage de administration peut proposer à son prendre à bras le corps ce sujet et ministre des réformes. Nous avons de proposer que le texte passe en eu l’entière liberté d’être une force deuxième chambre l’année derde proposition, nous avons identi- nière. On constate donc qu’il y a eu fié des sujets importants et nous les une vraie synergie entre l’adminisavons traité en essayant d’avancer. tration et le politique et c’est une En face, les politiques nous ont excellente chose. M’hammed Abbad Andaloussi Le CDS c’est le Conseil de développement et de la solidarité. Je voudrais rappeler dans cette enceinte que Mr Hamri est le directeur de l’office des changes mais c’est aussi un entrepreneur social. Je suis un acteur associatif qui mobilise les cadres d’entreprises pour qu’ils dispensent des programmes d’entreprenariat dans des établissements d’enseignement public en qualité de conseiller bénévole. J’ai transmis récemment une demande dans ce sens au directeur de l’office des changes sollicitant une réunion avec ses collaborateurs. C’est ce qu’il a fait en réunissant une semaine plus tard une cinquantaine de ses collaborateurs, les encourageant à s’impliquer dans ce projet, en devenant lui-même conseillé bénévole. Je voulais apporter ce témoignage sur certains chantiers qui ne sont pas très connus mais qui sont dans l’esprit du CDS et de son président. Merci Mr Hamri Liste des participants – Rencontre CDS • Karim GHELLAB, Ancien Ministre du transport et de l’équipement et Président du Parlement • Ahmed AKHCHICHINE, Ancien Ministre de l’Education Nationale • Mohamed SAGOU, Ancien Ministre des Finances Président de SAGFI • M’hammed DRYEF, Ancien Wali • Mohamed BENAMOUR, Président du CDS et du Groupe KTI / Palaces et Traditions • Noureddine OMARY, Chargé de mission auprès du Cabinet Royal, Ancien Président Banque Centrale Populaire, CNCE • Hamid BEN ELFADIL, Directeur Général Invest In Morocco • Khadija El ALAMI EP. SIJELMASSI, Vice-président MIFA Group • Noureddine AYOUCH, Président Fondateur de Shems Publicité et de la Fondation Zakoura • Omar KABBAJ, Président INTEREDEC • Karim AMOR, Président Jet Group • Majid BOUTALEB, Président FILARSY • Saïd ALJ, Pésident de Sanam Holding et de VCR UNIMER Group • Omar ESSAKALLI HOUSSAINI, Président Mandarine Développement • Omar BAKKOU, Economiste à l’Office des Changes • Najib BENAMOUR, Ancien Directeur Général Caisse de Compensation • Youssef BENKIRANE, Directeur Général Bank of Africa Capital • Mohcine JAZOULI, Président Valyans • Raphaêl MERGUI, Consultant • Abdesslam SIJELMASSI,President & CEO MIFA Group • Nezha LAHRICHI, Présidente CNCE • Abdelhafid EL FASSY, Exécutive Partner, Maghreb Green Banking • Abdelaziz RAMADANE, Directeur Central, Palaces & Traditions • Laila MAMOU, Président du Directoire, Wafasalaf • Farid BENSAID, Président AFMA GROUP • Karim TAZI, Directeur Associé, Optimum Conseil • Omar BENI SAHNOUNE, Administrateur Directeur Général, Groupe AIXOR • Mohamed KABBAJ, Président Maroc Expertise • Abderrahim BOUAZZA, Ancien Directeur de la Supervision Bancaire à Bank Al Maghrib • My Abdellah ALAMI, Président Société fiduciaires du Maroc • Larbi BALLAHA, Ancien PrésidentALTADIS • M’Hammed Abbad ANDALOUSSI, Président Injaz Al Maghrib • Jawad KERDOUDI, Président IMRI • Yasmine BENAMOUR, Managing Director HEM • Djamila BERRADA, Directeur Général Autograph • Fatima-Zahra MOKHTARI, Chargée secteurs Industries, Aéronautique Electronique, Automobile CRI – Casablanca • Embarek BOUCHEHBOUNE, Ancien Directeur Régional HCP • El Hadi CHAIBAINOU, Président GPBM • Aziz DADDANE, Président du Directoire S2M • Amal Bennani, Economiste, Direction des Etudes et des Relations Internationales Bank Al Maghrib • Larbi BENJELLOUN, Président MOBIL COM • Fawzi BRITEL, PrésidentDeloitte & Touche Maroc • Ahlam JEBBAR, Journaliste Fondatrice TOURISMA POST • Hassan ALAOUI, Journaliste et Directeur de Maroc Diplomatique • Naceureddine EL AFRIT, Journaliste • Jamal LEMRIDI, Directeur Général, Crédit du Maroc • Mehdi KETTANI, Président KAPSET DEVELOPPEMENT • Amine AMOR, Président de l’Association des Sociétés de Gestions et Fonds d’Investissement Marocains • Karim AMOR, Managing Partner - EQUINOX Consulting Maroc • Ali GHANNAM, Président FNT • Yassine LAHLOU, Président Le comptoir des Promoteurs • Ali KETTANI, Avocat 54, Bd. Abdelkrim El Khattabi - 20 100 - Casablanca - Maroc Tél. : +212 5 22 39 85 72 / 73 / 74 - Fax : +212 5 22 39 85 67 / +212 5 22 39 80 56 E-mail : [email protected] - Site Web : www.cdsmaroc.com