5 juin

PREFET DE LA REGION GUADELOUPE
Cérémonie de commémoration des 50 ans du CREPS Antilles-Guyane
5 juin 2015
Mot de Monsieur Jacques BILLANT
Préfet de la Région Guadeloupe
Monsieur le député, président du conseil régional
Monsieur le Député Maire des Abymes, Président de CAP Excellence
Madame le Président du Conseil Départemental
Monsieur le Directeur du CREPS.
Mesdames et Messieurs les sportifs et parents
Mesdames et Messieurs en vos grades et qualités
C’est pour moi une joie que d’être ici à vos côtés afin de célébrer les 50 ans de cette
magnifique institution qu’est le CREPS des Antilles-Guyane.
Les talents des sportifs antillo-guyanais ne sont plus à démontrer autant au niveau national
qu’international et c’est avec fierté que je peux lire sur les murs de vos magnifiques
nouveaux bâtiments les grands noms de sportifs de haut niveau passés par le CREPS partis
représentés la France aux Jeux Olympiques.
D'évidence, nos régions d’outre-mer possèdent d’immenses atouts.
Et c’est réellement un honneur et un plaisir pour moi d’être parmi vous, sportifs, vous qui
avez fait le choix de viser la réussite dans un double projet : Sportif et scolaire et je vous en
félicite.
Réussir ses études et pratiquer son sport de prédilection de façon intensive afin de parvenir à
l'excellence, tout cela en étant en bonne santé n’est pas une mince affaire. Vous êtes, au sein
du CREPS recruter jeune, dès 14 ans. De la classe de quatrième à la Terminale vos journées
sont plus longues et plus remplies que celles des autres élèves de votre age. Nous le savons
c’est énormément d’heure travail, d’efforts, de sueur pour parfois trop peu de
reconnaissance.
Mais c’est un projet de vie, un projet ambitieux, passionnant et courageux dans lequel je sais
que vous avez toute vos chances de vous épanouir au sein du CREPS dont les résultats
éloquents, ne sont plus à démontrer.
Le CREPS Antilles-Guyane est le second établissement d’excellence sportive après
l’INSEP, et fait d’ailleurs l’objet d’un contrat de performance sur des indicateurs partagés
avec le ministère des Sports. Vous êtes Pôle France Jeunes au titre de l’escrime et de
l’athlétisme, une reconnaissance certaine pour les efforts constants que vous, élèves,
fournissez et pour le travail que vous, encadrants, accomplissez pour eux.
Comme le disait le ministre de la jeunesse et des sports, Monsieur Patrick KANNER,
« L'excellence sportive ne doit plus beaucoup au hasard et à l'expression spontanée d'un
talent individuel. »
En effet, il est vrai que dans un monde où la compétition est exacerbée, les parcours se
réclamant de l’excellence sportive n’offrent que peu de place au hasard.
Former à l’excellence requière de la motivation, une mobilisation de moyens, de la volonté,
cette ténacité de poursuivre un seul objectif : pouvoir permettre aux jeunes sportifs qui ont
fait le choix de s'adonner au sport de haut niveau, de mettre toutes les chances de leur côté.
Mais, et vous le savez mieux que moi, pas à n’importe quel prix, pas en sacrifiant leurs
études et leur formation initiale ou encore au détriment de leur santé. Et je sais que le
CREPS des Antilles peut se prévaloir d’être un centre d’excellence autant au niveau sportif
que scolaire, (vous aviez 100 % de réussite au BAC et au Brevet au titre de l’année 2013), et
je sais que le centre de santé choie comme il le faut la santé de nos champions.
Et c'est cela l'éthique du modèle français, savoir viser la réussite dans un double projet :
Sportif et scolaire. Ce double projet de vie, auquel tiennent tous ceux pour lesquels le sport
est d'abord pétri de valeurs. Des valeurs de respect, de discipline, d’abnégation, de
solidarité, et de persévérance qui font toute la beauté de l’encadrement sportif et du sport en
lui-même. Des valeurs absolument nécessaires dans nos sociétés contemporaines que l’État
au travers de centre tel que le CREPS s’attache à accompagner chacun à tous les niveaux
dans la pratique d’un sport.
C’est là l’occasion pour moi de rappeler les quatre domaines d’actions du gouvernement en
matière de sport, aux premiers rangs desquels
L’organisation du sport de haut niveau, qui doit maintenir le rang de la France parmi les
grandes nations sportives ; c’est là la première mission du CREPS. Mission accomplie avec
succès au vu des champions que ce centre a su donner à la France.
Dans un deuxième temps le gouvernement œuvre en faveur
du développement du sport pour tous, en particulier en direction des publics les plus
éloignés de la pratique sportive ; et je sais qu’ici, au CREPS Antilles-Guyane, vous
agissez en faveur d’une plus grande implication de ces publics dans le domaine sportif. Je
pense ici aux femmes, ou encore aux personnes en situation de handicap.
Le ministère des sports, entend d’ailleurs réaffirmer une politique volontariste en faveur du
développement du sport féminin – dans l’accès au sport sur tout le territoire français -, et
d’un égal traitement des femmes et des hommes dans le sport de haut niveau.
Les chiffres sont éloquents. En France, les femmes ont 2 fois moins accès que les hommes à
la pratique sportive dans certains territoires. Le taux de licenciées féminines dans certaines
fédérations sportives très populaires est de seulement 4%. Et seules 20% des femmes qui
font du sport le font dans un club. Il est de notre responsabilité et je sais votre engagement
en la matière Monsieur le directeur, d’agir pour une plus grande féminisation de la pratique
sportive.
Les personnes souffrant d’un handicap également ont toute leur place dans le milieu sportif
et je sais l’implication du CREPS dans cette direction à travers le projet « Handitour ».
Notre devoir est d’aller toujours plus loin pour permettre à tous sans exception d’accéder à
la pratique d’un sport autant pour l’épanouissement personnel que pour la santé physique et
mentale.
Il est nécessaire qu’aucune discrimination ne soit faites et l’Etat s’engage à travers le
programme « Citoyen du sport » dont le but est de promouvoir l’activité physique et
sportive régulière encadrée, dans une démarche éducative qui favorise la mixité sociale et de
genre.
Le sport est, rappelons-le, le meilleur vecteur imaginable de cohésion sociale, de lien entre
les générations, entre les peuples, entre les territoires, entre les classes sociales.
Quand je vois le sport en France je me dis que nous avons là un formidable vivier
d’emplois, de réussite économique, et une preuve sans cesse renouvelée de l’excellence
française. Notre excellence, votre excellence !
Un autre objectif du gouvernement est d’ailleurs :
La promotion des métiers du sport et le développement de l’emploi sportif, et je
m’adresse là aux jeunes et professionnels qui ont fait le choix de se former aux multiples et
passionnant métiers du sport ici au sein du CREPS, j’applaudis d’ailleurs la création du
récent MBA en Management du sport. Nous en avions besoin dans la région, il est
désormais là et prêt à former tous ceux qui désirent s’orienter vers cette voie et fait partit
d’une longue liste de formations déjà proposées au sein du CREPS. Une liste auquel
s’ajoutera d’ailleurs bientôt la recherche en partenariat avec l’Université des Antilles.
Le secrétaire d’État aux sports Thierry BRAILLARD rappelait le moi derniers que :
« la bataille pour l’emploi est une priorité du gouvernement et que le sport est un secteur
porteur d’emplois à forte utilité sociale »
Des mesures concrètes ont étés annoncées dans ce sens : 400 emplois supplémentaires dans
les quartiers de politique de la ville ainsi que de nouvelles places en formation aux métiers
du sport pour répondre aux besoins des associations sportives et des publics éloignés de la
pratique sportive. Sachez donc qu’il y a des opportunités à saisir et qu’il y en aura toujours
dans ce secteur.
Le quatrième objectif du gouvernement concerne :
La prévention par le sport, la protection des sportifs et la lutte contre les dérives
intolérables que constituent le dopage, la violence, le racisme, la tricherie et toutes les
formes de discrimination ; la lutte contre le dopage constitue une préoccupation forte du
ministère chargé des Sports. Car même s’il convient d’écarter les discours réducteurs
laissant à penser que tous les sportifs seraient soit dopés, soit complices, il est indéniable
que le dopage affecte une grande variété de disciplines sportives, et ce à tous les niveaux de
pratique.
La volonté politique de lutter contre le dopage du ministère s’inscrit dans les différents
dispositifs internationaux et nationaux et s’articulent au travers de plans de prévention qui
incluent non seulement des actions de prévention du dopage et des conduites dopantes, mais
aussi des actions relatives à la lutte contre le trafic des produits dopants.
Sachez qu’il est de notre responsabilité à tous de prendre le problème au sérieux et qu’aucun
effort ne doit être épargné pour mettre en évidence les conséquences néfastes du dopage, à
la fois dangereux pour la santé et contraire à la morale sportive, aux valeurs du fair play et
de la compétition, aux principes éthiques, à l’intégrité de la communauté sportive ainsi
qu’aux droits de ceux qui y participent à quelque niveau que ce soit.
Le sport ne l’oublions pas relève de valeurs telles que la discipline et le contrôle de soi, des
principes incompatibles avec le dopage, la tricherie, la corruption ou toute autre dérive
intolérable.
La dimension éducative et sociale de la pratique sportive, le sport comme facteur de santé
et de bien être, l’unité entre les diverses formes d’activités sportives, la solidarité entre sport
professionnel et sport amateur figurent parmi les valeurs que s’attache également à
promouvoir le modèle sportif français.
Cela même si l’on est pas tous champions, même si l’on ne part pas tous aux Jeux
Olympiques, que l’on soit au Haut niveau ou à d’autres échelles, la pratique du sport reste
essentielle pour le bien être et la santé.
Que ce soit en matière de cohésion, de santé, ou de compétition de haut niveau, je tiens à
rappeler au nom du gouvernement la place et le rôle essentiel du sport dans le plan «Égalité
et citoyenneté» « parce que c’est par lui que dès le plus jeune âge, chacun fait l’expérience
concrète des valeurs de solidarité, d’entraide et de tolérance mais aussi de l’effort, du
dépassement de soi. » a réaffirmer Monsieur KANNER.
Ainsi, parce qu’il porte des valeurs exemplaires, parce qu’il a le pouvoir de fédérer et de
mobiliser, n’oublions pas que le sport peut, et doit jouer un rôle important dans l’effort
national en matière d’environnement, de développement durable et de transition écologique.
Ici aux Antilles nous devons être exemplaires dans la pratique saine et écologique des sports
afin de préserver notre environnement tout en continuant de pratiquer les sports qui nous
plaisent, je pense ici, aux sports de montagne, ou encore aux sports en mer.
Comme je le rappelais plus tôt, le sport est un formidable outil éducatif, de mixité sociale,
porteur de valeurs de fraternité et de respect. Les événements sportifs, dont les sportifs euxmêmes sont les ambassadeurs, sont autant d’opportunités d’avoir un comportement
exemplaire et de mettre en valeur une identité commune autour de rassemblements
populaires .
D’ailleurs, si nous sommes rassemblés aujourd’hui c’est pour fêter les 50 ans du CREPS, et
il est de coutume dans ce genre d’occasion de se tourner vers ce qui a fait l’histoire avant de
regarder le présent pour mieux se projeter dans l’avenir.
Cinquante années durant lesquels cet établissement s’est forgé une histoire mais plus encore
une image. Cette histoire est celle d’un outil au service des sportifs qu’ils soient
guadeloupéens, antillais, guyanais ou plus largement caribéen.
Le CREPS est en effet, intimement lié au sport guadeloupéen. Il a permis à de nombreuses
sportives et sportifs de trouver des conditions de pratique de leur discipline avec pour seul
objectif de faire les meilleures performances. Autour d’eux, des hommes et quelques
femmes passionnés qui ont su trouver les mots, les moyens matériels et peut-être
l’inventivité nécessaire pour encadrer ces jeunes.
De l’inventivité et de la volonté, il en fallait car dans les premières années d’existence de la
structure, les moyens financiers étaient limités. Monsieur le ministre Roger BAMBUCK
pourrait comme beaucoup d’autres en témoigner.
Aux fils des ans et grâce à l’implication conjuguée des directeurs successifs, de l’Etat et des
collectivités, le CREPS a aujourd’hui un présent rayonnant et je n’en doute pas un futur qui
le sera tout autant.
En effet, le CREPS bénéficie d’une restructuration complète de son parc immobilier. Cette
rénovation tout à fait légitime se chiffre à un peu plus de 13 millions d’euros, répartis entre
l’Etat et le conseil régional. C’est parce que le CREPS est un outil privilégié de formation et
de préparation des sportifs de haut niveau qu’il était important de moderniser ses
installations. C’est parce que cet établissement dont le rayonnement interrégional
est
constamment rappelé qu’il est légitime que le gouvernement et en l’occurrence le ministre
des sports a souhaité l’accompagner dans sa politique de réhabilitation.
Et je voudrais à ce moment de mon propos remercier les services de l’Etat, la DEAL et la
DJSCS qui depuis plusieurs années accompagnent techniquement ce chantier important.
Comme je le disais, le CREPS est le second établissement de référence après l’INSEP. Il a
la particularité de disposer sur son site, d’une cité d’excellence sportive née de la volonté, là
encore conjuguée de l’Etat, du conseil général et du conseil régional. Cette initiative vous le
savez, a été saluée y compris par les différents ministres qui au cours d’un déplacement ont
pu découvrir ce projet.
Aujourd’hui ce sont plus de 176 jeunes inscrits dans les pôles sportifs et centres régionaux
d’entraînement qui peuvent mener à bien leur double projet à savoir, scolaire et sportif.
C’est l’éducation qui s’est adaptée aux heures d’entraînement et aux départs en compétition.
Vous y avez cru, nous y avons cru et les résultats tant scolaires que sportifs sont là pour le
démontrer. 10 conseillers techniques, cadres d’Etat placés auprès des ligues et comités
sportifs contribuent aux côtés des agents du CREPS, et aux côtés des enseignants et
personnels de la cité d’excellence sportive à donner à tous ces jeunes un environnement
favorable à leur développement.
Dans le cadre de la loi décentralisation actuellement en préparation, Monsieur le Président
du conseil régional, le 1er janvier 2016, le CREPS devra, comme les 16 autres
établissements répartis sur le territoire national, écrire une nouvelle page de son histoire. Il
le fera avec vous.
L’Etat vous transfert un établissement dont la réputation n’est plus à faire, peut-être à
parfaire car un mieux est toujours possible. Même si tous les aspects immobiliers ne sont
pas complètement réglés, je peux vous assurer que le CREPS des Antilles-Guyane a fait un
bond dans le futur. Un bâtiment administratif neuf récemment livré, le pôle hébergement
collectif neuf que nous venons d’inaugurer, les logements de fonction neufs et bientôt un
pôle restauration et une salle d’arts martiaux.
Ce transfert de patrimoine immobilier doit permettre de le conforter et d’asseoir son ancrage
territorial. C’est cela le futur du CREPS. Plusieurs défis seront donc à relever et je ne doute
pas qu’ils le seront efficacement dans le cadre de cette future gouvernance qui devra
associer tous les acteurs d’un territoire et peut-être au-delà si nous tenons compte de notre
environnement caribéen.
Une politique sportive ne saurait donc être efficace sans concertation avec l’ensemble des
acteurs. C’est donc un projet partagé et j’en veux pour preuve toux ceux qui sont ici
rassemblés à l’occasion de ce cinquantenaire.
Alors pour les 50 ans du CREPS Antilles-Guyane, 50 ans d’expériences et d’expertise au
service de la jeunesse antillaise, je tiens a vous réitérer ma joie d’être à vos cotés,
l’engagement de l’État à toujours l’être, et je souhaiterais adresser à tous les encadrants
sportifs, médicaux, scolaires, au directeur Monsieur Charles DUMON, au parrain, Monsieur
Antoine CHERUBIN, à toutes celles et ceux qui ont porté leur contribution, aux sportifs
ainsi qu’à leur famille, un excellent anniversaire et tous mes vœux de réussite dans les voies
et parcours qui sont les vôtres.
Je vous remercie