Les nouveaux défis de Sanofi Pasteur

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Les nouveaux défis de Sanofi Pasteur
Industrie Labos
Les nouveaux défis
de Sanofi Pasteur
Pour conserver son leadership mondial des vaccins, la filiale de Sanofi-Aventis
s’attaque à de nouveaux marchés et compte lancer de nouveaux vaccins pour
pérenniser sa croissance.
U
ne croissance durable, peu
de grands concurrents, des
barrières à l’entrée très fortes. Avec de tels atouts, les
vaccins sont devenus incontournables
pour Sanoi-Aventis. Pour autant, la
division Sanoi Pasteur ne compte pas
s’endormir sur ses lauriers. « Le premier axe de notre stratégie consiste
à fournir au plus grand nombre des
vaccins existants en Europe ou aux
Etats-Unis et à développer des vaccins spéciiques pour les populations
locales», explique Wayne Pisano,
DR
« LA VOIE DES
PARTENARIATS
EST ÉGALEMENT
PRIVILÉGIÉE »,
EXPLIQUE
WAYNE PISANO,
PDG DE SANOFI
PASTEUR.
président directeur général de Sanoi
Pasteur. Ainsi, au Japon, le Français a
été la première irme internationale à
pénétrer le marché pédiatrique, avec
Act-HIB® contre les méningites bac-
108
PHARMACEUTIQUES - SEPTEMBRE 2009
tériennes. Et grâce à un accord avec
l’institut Chumakov, c’est le vaccin
polio inactivé de Sanoi Pasteur qui a
été choisi pour la primo vaccination
des enfants russes. Second volet de la
stratégie de Sanoi Pasteur : la mise au
point de vaccins innovants qui n’existaient pas jusqu’à présent. Avancée
notable : son vaccin contre la dengue
est entré en phase IIb. Le groupe va
d’ailleurs investir 349 millions d’euros
dans la construction d’un pôle de production à Neuville-sur-saône.
Autres innovations issues de sa recherche : Imojev®, contre l’encéphalite japonaise est en phase d’enregistrement
en Australie et en haïlande, le vaccin
grippe micro-injection est enregistré
en Europe, et en phase III aux EtatsUnis et enin, le vaccin C.dif (contre
le clostridium diicile, bactérie responsable d’une maladie nosocomiale)
est entré en phase IIb au début 2009.
Croissance à deux chiffres
Cette stratégie axée sur l’accès au plus
grand nombre et sur l’innovation se
révèle payante. La croissance est au
rendez-vous. Ainsi, le chifre d’afaires
a progressé de 9,6 % sur l’ensemble de
2008 et de 13,7 % au premier semestre 2009, hors ventes de vaccins grippe H5N1 aux Etats-Unis. Le rythme
de développement de la division a
toutefois marqué le pas par rapport
aux 15 à 17 % de hausse annuelle des
années précédentes. « Deux raisons
expliquent ce ralentissement, selon le
président de Sanoi Pasteur. Il est plus
diicile de maintenir le même rythme avec des ventes de 2,8 milliards
d’euros. Et nos capacités de production n’ont pas pu suivre. C’est pourquoi nous investissons en moyenne
quelque 400 millions d’euros par an
pour construire de nouvelles capacités
de production. » Les projets se multiplient : une usine en Chine pour
produire le vaccin contre la grippe
saisonnière, une autre au Mexique,
l’extension des capacités de production de vaccins polio inactivés (IPV)
à Marcy l’Etoile...
« Dans les quatre à cinq ans à venir,
nous nous attendons à une croissance comprise entre 8 et 12 % par an,
portée par les vaccins existants lancés
sur de nouveaux marchés. En nous
appuyant sur nos nouvelles capacités
de production et sur nos nouveaux
produits, nous espérons donc que notre taux de croissance s’accélèrera de
nouveau », anticipe Wayne Pisano.
D’autant que les ventes du vaccin
contre la grippe A devrait stimuler
cette expansion.
L’accent mis sur la croissance interne
n’exclut pas des acquisitions, les rachats de vaccins et de technologies.
Ainsi, Sanoi Pasteur a repris cet été
à Mérieux Alliance la société indienne Shanta Biotechnics. « La voie des
partenariats est également privilégiée
(notamment avec Crucell) pour mettre au point de nouveaux produits,
précise Wayne Pisano. Enin, s’agissant de notre joint-venture à 50-50
avec Merck & Co, cette collaboration
dure depuis quinze ans et a encore de
beaux jours devant elle. » n
Christine Colmont

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