Mauriac en ligne

 Site de travail « Mauriac en ligne » Identification et description du besoin 1. Description du projet a. Historique du projet et articulation de ses différents niveaux : -­‐ Projet ancien (début des années 2004/2005) de numérisation de l’ensemble des textes de François Mauriac (3000 articles publiés entre 1905 et 1970), envisagé par le Centre Mauriac (EA TELEM) et la Société Internationale des Etudes mauriaciennes. -­‐ Premier travail conduit en partenariat avec l’université d’« Exeter » (les années 1937-­‐1938) et constitution d’une « base » de textes numérisés (en trois versions). -­‐ Projet Région, « Visages et paysages d’Aquitaine », retenu pour un financement sur quatre ans en juillet 2012 ; porteur du projet, Philippe Baudorre, professeur de littérature française (EA TELEM, université Michel de Montaigne Bordeaux 3). Aujourd’hui, le projet général reste la mise en ligne, à terme, de l’ensemble des textes de presse de Mauriac, 1905/1970, soit presque 3000 textes. La première tranche à lancer, 1905/1939, concerne environ 790 textes. Le projet financé par la Région, « Visages et paysages d’Aquitaine », concerne les textes liés à cette thématique régionale précise (selon des critères à définir, quelques dizaines) ; il peut aussi intégrer tout texte touchant à cette même thématique (extraits de roman, d’essais, d’écrits autobiographiques). Son périmètre est donc différent, à la fois plus restreint et plus ouvert. Nous restons donc sur un édifice à trois étages (ou trois vitesses) : le projet de numériser l’ensemble des textes de presse de Mauriac (« Mauriac en ligne ») et de procéder par tranches, la première portant sur les années 1905-­‐1939 (« Mauriac en en ligne 1 ») ouvrant au sein de ce corpus un « parcours » portant sur la thématique régionale. « Mauriac en ligne 1» intègrerait donc « Visages et paysages d’Aquitaine ». Pour prendre connaissance de ces éléments de contexte, cf. les deux annexes jointes à ce document. 1 b. Etat des lieux au 20 mai 2013 : • Organisation. Trois axes ont été définis à l’origine du projet et restent structurants : -­‐
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Travail de préparation et d’enrichissement des données, annotation, contextualisation, documentation complémentaire, connaissance de la presse (travail d’édition, d’élucidation et de documentation) Production des données (numérisation, description des objets) Réflexion sur la diffusion et les modes de consultation des données ainsi que sur les droits d’exploitation (réflexion sur les usages et les fonctionnalités du futur site) •
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Un comité de pilotage a été mis en place pour conduire le projet ; il est constitué par une partie des participants. Une phase expérimentale a paru nécessaire pour mieux cerner l’interaction entre usages / corpus / choix techniques et pour faciliter la communication et la collaboration, au sein du groupe, entre les différents points de vue, compétences, langages. Elle est passée par un travail d’ « atelier » autour du corpus déjà numérisé (base « Exeter », les années 1937/1938). Une des principales réflexions menées au cours de ces ateliers a été de réfléchir à la « carte d’identité », à la fiche descriptive de chaque article, sur la base d’une liste de mots-­‐clés : titre, date, support, format, mais aussi thèmes. Alors que nous avions d’abord envisagé de faire tourner la « base Exeter » afin de partager et échanger informations et propositions, le comité de pilotage a décidé de faire migrer cette «base» vers un site « prototype » qui préfigurerait le site à venir, permettrait de tester les choix retenus (traitement des textes, fonctionnalités du site) et constituerait un espace de travail partagé par les intervenants, notamment ceux qui sont éloignés. Il a également décidé d’en faire assurer la mise en œuvre et l’évolution par un prestataire. c. La démarche engagée pour le recrutement de ce prestataire : - Définition et expression des besoins - Mise en concurrence et consultation Analyse des offres et choix L’ensemble du processus sera assuré par le comité de pilotage. •
2 2. Définition du besoin Le prestataire retenu sera chargé des missions suivantes : - Création d’un site opérationnel, ouvert au public et à différents usages, accessible dans un premier temps au seul groupe de travail. - Proposition de solutions. - Intégration initiale des données (« Exeter ») et maintenance du site. - Réunions de suivi avec le groupe de travail. - Temps de formation en vue de l’installation définitive de l’application dans le contexte informatique du Centre Malagar et de la Région Aquitaine et de sa maintenance. Spécifications techniques : •
Caractéristiques générales du site - Le site présentera le corpus initial « Exeter » (170 textes) - Le site permettra tests et expérimentations. Il sera évolutif en fonction des propositions retenues par le comité de pilotage, un calendrier de réalisation intégrant ses étapes devra être fourni dans la réponse - Il sera pérenne et pourra à terme s’intégrer dans la politique de diffusion d’informations développée par Malagar (les données pourront être exportées / échangées dans des formats connus). - La solution proposée favorisera les outils open source, afin de permettre la plus large diffusion, les solutions propriétaires ne sont pas exclues mais les questions de pérennité et de réutilisation des données produites devront être précisées - Le projet s’inscrit dans le contexte de valorisation et de diffusion de corpus numériques scientifiques ou patrimoniaux, des réalisations existantes utiles à titre de comparaison pourront être fournies sur simple demande Corpus : numérisation et indexation Le corpus concerné se compose pour une même unité textuelle des éléments suivants : - Fichier image - Fichier texte (dont une version TEI-­‐XML) - Commentaires (version diplomatique) •
3 Chaque unité textuelle fera l’objet d’un signalement et d‘une description dans l’application, plusieurs niveaux sont souhaités : - Un niveau minimal en Dublin core simple - Un niveau d’indexation libre (une fonctionnalité de gestion de référentiel interne sera appréciée) - Un niveau permettant de lier l’unité textuelle à des contenus externes (via des identifiants ou des urls normalisées par exemple) Il est important de pouvoir disséminer les informations décrivant les documents vers des plateformes et des moteurs de recherche partenaires et / ou compatibles, la solution proposées doit s’inscrire dans le contexte des archives ouvertes ou du web de données et reposer sur des normes et des protocoles indiquées ici à titre indicatif (XML, OAI, RDF, OWL, etc.) 1. Fonctionnalités du site (liste non limitative) : L’application devra s’adresser à plusieurs publics et proposer différents services et modalités éditoriales de valorisation du corpus : - Accès sur authentification pour différents profils d’utilisateurs (administrateurs, contributeurs et utilisateurs) - Recherche simple et avancée - Parcours thématiques - Interface d’administration des données, des média set des ressources (fichiers texte/ fichiers image, gestion des liens aux ressources internes/externes, fiches descriptives, etc…) - Travail collaboratif et espace de travail partagé aux membres d’un groupe - Interfaces spécifiques (cartes, chronologies…) - Visualisation des textes - Intégration de médias audiovisuels - Diffusion et export des données dont la récupération bibliographique (Zotero) 4 3. Calendrier et critères : Calendrier : - lancement de la consultation : 23 mai 2013 - réponses attendues : 21 juin 2013 - décision : 5 juillet 2013 Critères de choix : - adéquation proposions/demande (40/100) - pertinence des propositions (40/100) - budget (20/100) Personne à contacter pour tout renseignement : Philippe Baudorre -­‐ philippe.baudorre@u-­‐bordeaux3.fr 5 Annexes Annexe 1 : Les travaux préparatoires – la base « Exeter » La phase préparatoire du projet a été conduite en 2009 et 2010 par une équipe de chercheurs, français et étrangers, réunie autour d’un projet soutenu par le British Academy et porté par l’Université d’Exeter (professeurs Paul Cooke et John Flower) en partenariat avec l’Université de Bordeaux 3 et le Centre Mauriac (Philippe Baudorre, Caroline Casseville, EA 4195 TELEM). Il s’agissait de se confronter, à partir d’un corpus volontairement réduit aux articles publiés en 1937 et 1938 (160 textes), aux principales questions soulevées par la préparation d’une édition numérique et aux différentes tâches qu’elle implique. Au cours de cette première phase préparatoire, à travers la prospection dans les collections de périodiques, la tenue de réunions de travail et de concertation régulières, la définition de principes communs d’annotation, d’enrichissement de textes et de traitement des données, nous avons mené à bien les opérations suivantes qui nous fournissent un cadre de référence pour le projet à venir : 1. Travail de production des données : - Recension et sélection des textes sur la base de travaux bibliographiques aujourd’hui très précis. - Établissement des critères de sélection plus précis permettant de définir ce qui fait l’objet de l’édition ; le cas des prépublications, des réponses à des enquêtes, des contributions collectives a pu être traité. - Rassemblement des textes et premier archivage (sous forme de photocopies des originaux ou des microfilms). - Numérisation (sous forme d’océrisation pour les plus lisibles, mais manuellement pour la plupart d’entre eux), relecture et corrections. - Encodage (nous avons fait le choix de la TEI-­‐XML afin d’assurer la pérennisation et la transmissibilité des données), choix des balises en fonction de la spécificité des textes ainsi que des usages et des requêtes envisagés - Formation d’un membre de l’équipe à la TEI. 6 2. Travail d’édition critique et d’enrichissement des textes : Préparation par l’équipe scientifique du travail d’édition, d’annotation et de préparation à la lecture des textes : annotations, liens et ouvertures vers des documents complémentaires, conception de parcours de lecture ou d’« expositions de textes » (Cf. « Promesses d’un visage. Esquisse pour une ‘’exposition de textes’’ », Philippe Baudorre, Nouveaux Cahiers François Mauriac n° 18, Grasset, 2010). 3. Préparation à la mise en ligne - Premières réflexions sur la conception d’un site en terme d’architecture et de fonctionnalités, en complémentarité avec d’autres corpus (scientifiques, iconographiques, manuscrits, archives, etc.) - Développement d’une base de données, accessible aux seuls membres de l’équipe, qui fonctionne à trois entrées -­‐ titres de périodiques, chronologie, titres des articles – et fournit trois états du texte – version normalisée, version diplomatique, version TEI-­‐XML. Résultante du travail préparatoire, la préfiguration de cette base de données est aujourd’hui hébergée par l’université d’Exeter. - Mise en place d’un partenariat pour la pérennisation et le fonctionnement du futur site avec la Région Aquitaine et la Banque Numérique des Savoirs Aquitains d’une part, le Centre François Mauriac de Malagar, maison d’écrivain et propriété du Conseil régional d’Aquitaine, d’autre part. Notre réflexion intègre par ailleurs les acquis d’expériences similaires, portant notamment sur des corpus des XVIIIème et XIXème siècles, dans des projets que nous avons observés et dont nous avons rencontré les responsables : Carole Dornier, de l’université de Caen, pour la numérisation des manuscrits de Montesquieu et l’édition électronique des Pensées, Stéphanie Dord-­‐Crouslé, de l’UMR LIRE pour Les Dossiers de Bouvard et Pécuchet (dossiers-­‐flaubert.ish-­‐lyon.cnrs.fr) ou Sarah Mombert, déjà citée. Un bilan de ce travail préparatoire a été établi lors du colloque d’Exeter (septembre 2010) et publié (« L’édition critique de l’imprimé au numérique », Casseville C. et Baudorre P. éds., Nouveaux Cahiers François Mauriac, n°19, Grasset, 2011). On peut notamment consulter l’article du professeur P. Cooke, « Vers une édition électronique de l’œuvre journalistique de François Mauriac (1937-­‐1938)». 7 Annexe 2 : Projet « Région » au cœur du projet « Mauriac en ligne » Visages et paysages d’Aquitaine : en feuilletant les articles de F. Mauriac Ce nouveau projet, développé dans le cadre de l’appel à projets 2012 (Volet Recherche), s’inscrit dans un vaste plan de recherche et de valorisation autour d’un patrimoine culturel aquitain de premier plan, l’œuvre journalistique de François Mauriac. Conçu et porté depuis plusieurs années par le Centre Mauriac de l’Université Michel de Montaigne Bordeaux 3 (EA-­‐
TELEM), en partenariat avec diverses institutions et notamment le Centre François Mauriac de Malagar et l’Université d’Exeter (G-­‐B), cette entreprise d’édition numérique et de valorisation est passée par une première phase de préparation, de définition des objectifs et d’organisation méthodologique, qui a bénéficié d’une aide précieuse du Conseil régional d’Aquitaine (2006-­‐
2011) et d’un soutien de la British Academy (2009-­‐2010). Le projet a également fait l’objet d’une demande de financement auprès de l’Agence Nationale de la Recherche (Appel à projets « Corpus » 2011 déposé en octobre 2011) en vue de la numérisation de l’ensemble du corpus et d’une réflexion interdisciplinaire sur les nouveaux usages ouverts par la numérisation de corpus de textes de presse. En raison de son ampleur, ce travail de numérisation, comme le travail interdisciplinaire de réflexion sur les nouveaux usages qu’un tel corpus peut favoriser, ne peuvent se faire que par tranches, dont chacune a sa logique et son objet propres, tout en s’intégrant dans un « chantier » pensé et mené dans sa globalité. « Visages et paysages d’Aquitaine : en feuilletant les articles de François Mauriac », projet aujourd’hui présenté, doit être envisagé comme un des volets de cette entreprise, plus particulièrement consacré à deux modalités d’exploitation, pédagogique et patrimoniale, et à deux publics-­‐cibles, les scolaires et le plus vaste public de ceux qui souhaitent parcourir, textes de Mauriac en main, l’histoire et les horizons aquitains. L’exploitation de ces textes passe par différentes étapes, leur sélection, leur préparation scientifique et leur mise en valeur documentaire, mais nécessite aussi le développement de solutions techniques à mettre en œuvre avec des partenaires institutionnels -­‐ structures pédagogiques, touristiques, fonds patrimoniaux -­‐ et industriels. Cette interaction constitue la spécificité et la raison d’être de ce projet. Les principaux objectifs du projet – Rappel En s’appuyant sur le travail d’édition et de recension mené par ses membres (pour les éditions les plus récentes il faut signaler le travail de Jean Touzot, celui de John Flower, et pour les recherches bibliographiques, les Carnets bibliographiques de Keith Goesch, à l’éditorat des lettres modernes Minard, ainsi que la thèse de doctorat d’état soutenue par Laurence Granger, L’esprit critique dans l’œuvre journalistique de François Mauriac, sous la direction de Jacques Monférier en 2006 à Bordeaux 3), le Centre Mauriac porte depuis plusieurs années le projet d’une édition intégrale des textes de presse de Mauriac, exhaustive, chronologique et accessible en ligne sous format numérisé. Aujourd’hui sur l’ensemble des textes recensés (environ 2900 entre 1905 et 1970 dans 150 publications périodiques), malgré l’important travail réalisé ces dernières années, 560, environ 20%, n’ont jamais été repris en volume et restent difficilement accessibles aux lecteurs. Sur ces 560, 540 sont antérieurs à 1954, date à partir de laquelle les reprises, du vivant de Mauriac (Bloc-­Notes, Mémoires intérieurs) ou postérieures, ont été systématiques. En donnant accès à l’ensemble de ces textes de presse, nous souhaitons renouveler la connaissance et l’approche globale de l’œuvre de Mauriac mais aussi offrir à des publics variés, chercheurs, 8 étudiants, scolaires, grand public, une source incomparable d’informations sur l’histoire et la société françaises du XXème siècle. Les grands conflits, les révolutions, la décolonisation, voisinent avec la chronique des théâtres qu’il tient très régulièrement dans les années vingt et celle de la télévision qu’il rédige avec tout autant d’assiduité dans les années soixante. Mais comment valoriser aujourd’hui une telle source d’informations et de réflexions? Quelles nouvelles perspectives de recherche un tel corpus numérisé peut-­‐il offrir à des littéraires, des historiens, des historiens des medias ? Quels usages pédagogiques et quelles nouvelles modalités de lecture ou de consultation peut-­‐il développer ? Comment guider, encadrer, accompagner des lecteurs qui ne pourront plus inscrire l’article dans l’espace premier du journal ni dans l’espace second du livre ? L’objectif est donc de numériser puis de mettre à la disposition de différents publics (scolaires pour exploitation pédagogique, chercheurs en littérature, histoire ou histoire des medias, grand public) la totalité de ces articles (entre 6000 et 7000 pages), dans leur intégralité et leur histoire, en les accompagnant des commentaires indispensables à une bonne compréhension, d’illustrations qui les replaceraient dans leur contexte, et surtout en définissant un certain nombre de « parcours », de cheminements, d’itinéraires, en fonction des publics et des usages. C’est un projet de conservation et de valorisation d’un patrimoine intellectuel, aquitain et national, grâce aux technologies et aux supports modernes, qui s’inscrit dans le long terme et doit passer par différentes phases opérationnelles mais respecter le schéma directeur que nous avons pu définir en amont, grâce à l’aide fournie par la région Aquitaine en 2006-­‐2011. Ce financement régional nous a notamment permis de développer un partenariat ponctuel, 2009/2010, qui a fait l’objet d’une convention, avec l’Université d’Exeter, financée de son côté par la British Academy. A partir d’un corpus volontairement réduit aux articles publiés en 1937 et 1938 (160 textes), nous avons précisé nos méthodes de travail en terme de numérisation et d’encodage (nous avons fait le choix de la TEI-­‐XML afin d’assurer la pérennisation et la transmissibilité des données), de choix des balises en fonction de la spécificité des textes ainsi que des usages et des requêtes envisagés. Nous avons, sur cet échantillon, conduit le travail d’édition, d’annotation et de préparation à la lecture des textes : annotations, liens et ouvertures vers des documents complémentaires, conception de parcours de lecture ou d’« expositions de textes » (Cf. « Promesses d’un visage. Esquisse pour une ‘’exposition de textes’’ », Philippe Baudorre, Nouveaux Cahiers François Mauriac n° 18, Grasset, 2010). Nous avons commencé à travailler la mise en ligne par les premières réflexions sur la conception d’un site en terme d’architecture et de fonctionnalités, en complémentarité avec d’autres corpus (scientifiques, iconographiques, manuscrits, archives, etc.). Nous avons conduit le développement d’une base de données, pour l’instant accessible aux seuls membres de l’équipe, qui fonctionne à trois entrées -­‐ titres de périodiques, chronologie, titres des articles – et fournit trois états du texte – version normalisée, version diplomatique, version TEI-­‐XML. Nous avons enfin préparé un partenariat pour la pérennisation et le fonctionnement du futur site avec la Région Aquitaine et la Banque Numérique des Savoirs Aquitains d’une part, le Centre François Mauriac de Malagar, maison d’écrivain propriété du Conseil Régional d’Aquitaine, d’autre part. 9 Un nouveau volet de ce projet portant sur les articles liés à l’Aquitaine En isolant un corpus directement lié à l’Aquitaine, à son histoire et sa culture, à ses hommes et à ses paysages, nous souhaitons mener une recherche plus précise et plus opérationnelle autour des usages « grand public » et des « actions pédagogiques », en relation très étroite avec le territoire aquitain et ses publics. Le projet consistera à : 1. Sélectionner parmi les 2960 articles répertoriés ceux qui sont liés à des personnalités, à des lieux, à des particularités de l’Aquitaine et de son histoire (entre 150 et 200 textes ou extraits, de genre et d’époque variés). Parmi les thèmes concernés, mentionnons pour l’exemple les figures littéraires (André Lafon, Jean Balde, Jacques Rivère, Francis Jammes, Edmond Rostand, Jean de la Ville de Mirmont, Philippe Sollers), les lieux (Lourdes, les Landes, l’entre-­‐deux-­‐mers, Arcachon, Bordeaux à travers l’histoire), et bien des thèmes ou des événements, la tauromachie, le général de Gaulle à Bordeaux en mai 1947, le « Mai musical » de 1952, le grand incendie en Gironde de 1949, plusieurs procès, les Basques et la Guerre d’Espagne, etc. Mais la matière est riche, très variée et très complète. 2. Conduire un travail de documentation permettant d’éclairer par des informations ou des documents les textes sélectionnés afin de valoriser et d’approfondir leur lien avec le territoire aquitain et son histoire. Ce travail sera conduit avec des spécialistes d’histoire et de culture aquitaines mais également avec les institutions détentrices de fonds patrimoniaux pouvant entrer en dialogue avec le corpus retenu. L’objectif est de permettre une circulation, un enrichissement mutuel entre les articles et ces fonds documentaires mais aussi de permettre aux publics visés de circuler parmi ces différentes sources. Pour ne prendre qu’un exemple précis, des textes consacrés à Francis Jammes peuvent donner lieu à une ouverture vers le fonds Francis Jammes de la Médiathèque intercommunale Pau-­‐Pyrénées et permettre la valorisation de fonds documentaires, archivistiques ou iconographiques. Le portail « Aquitaine Patrimoines » de la BNSA et son réseau constitueront un espace de recherche et de contacts privilégié pour ces circulations. 3. Numériser ce corpus (articles de Mauriac mais aussi les éléments documentaires complémentaires) selon les protocoles déjà définis, afin d’en garantir la pérennisation et l’interopérabilité. Respect des préconisations du réseau d’expertise de la TEI soutenu par le TGE Adonis. Mise en place des liens interactifs. 4. Un tel travail ne peut être conduit sans que soit en parallèle menée une recherche sur le développement des usages permis par les outils aujourd’hui disponibles, notamment les tablettes tactiles, outils privilégiés d’accès à l’information du public le plus large comme des scolaires. Il s’appuiera sur les pratiques de médiation déjà conduites par les institutions culturelles et touristiques ainsi que sur l’expérience des projets pédagogiques et sur le réseau d’équipes travaillant sur Mauriac au sein des établissements aquitains. Ces usages doivent eux-­‐mêmes permettre le développement d’outils idoines à destination du grand public ou de publics scolaires. La recherche doit s’emparer de ces nouveaux usages pour imaginer de nouvelles fonctionnalités (par exemple la géolocalisation, les liens multimédias) et maîtriser les contenus proposés. 10 Ce projet doit donc être conduit à travers un partenariat étroit entre : -­‐ L’équipe engagée dans la numérisation et la valorisation de l’ensemble des textes de presse de Mauriac (Centre Mauriac – TELEM) porteur du projet -­‐ Des chercheurs travaillant à la réflexion sur les nouveaux usages et leurs outils (chercheurs en Infocom de Bordeaux 3, didacticiens, IUFM, équipes pédagogiques) -­‐ Des entreprises (telle I2S) et des médiateurs (Centre François Mauriac de Malagar dans sa dimension « projets pédagogiques et accueil des scolaires, l’agence ECLA Aquitaine ou le portail de la BNSA). Méthodologie Les tâches de production et de documentation seront conduites parallèlement aux tâches de réflexion et de conception mais seront encadrées par celles-­‐ci. La conduite du projet sera organisée en trois tâches principales. Chaque tâche sera confiée à un groupe de travail, régulièrement réuni et placé sous la responsabilité scientifique d’un membre du groupe. Un comité de pilotage, rassemblant les responsables de chacune des tâches, sera constitué pour suivre la bonne marche des opérations et le respect des préconisations et du calendrier. Il sera lui même placé sous la responsabilité de Philippe Baudorre coordinateur du projet. Tâche 1 -­ Enrichissement des données, annotation, contextualisation, documentation Responsable : Marc Agostino, professeur émérite Université Michel de Montaigne Bordeaux 3. La richesse d’un texte de presse et de ses lectures nécessite un important travail de recontextualisation si l’on veut retrouver la lisibilité et la richesse de sens qui étaient les siennes à l’origine mais également une importante documentation pour offrir de nouvelles perspectives aux chercheurs et l’ensemble des lecteurs. Deux axes principaux sont donc envisagés : - La préparation du texte, son annotation (élucidation des références à l’actualité, des références historiques, des noms cités, des titres, des citations), son commentaire (ouverture vers l’œuvre de Mauriac, vers le contexte culturel, intellectuel et politique aquitain). - La mise en place de l’arrière plan documentaire: rechercher des compléments textuels, iconographiques, sonores, audio-­‐visuels réinsérant ces textes dans le contexte aquitain. Ouvertures vers la vie politique, l’histoire culturelle, la biographie de Mauriac, etc. Elaborer des fiches descriptives concernant les périodiques, les grands événements historiques, les personnalités les plus fréquemment évoquées. Ce travail de documentation passera par la mise en place de partenariats avec des fonds détenteurs de ressources documentaires et pourra s’appuyer sur le réseau des partenaires de la BNSA. La responsabilité scientifique de cette tâche centrale sera confiée à Marc Agostino, professeur émérite à l’Université Michel de Montaigne Bordeaux 3. Il s’appuiera sur une équipe composée de spécialistes reconnus de l’œuvre de Mauriac qui ont depuis de nombreuses années largement contribué au rayonnement de son œuvre de journaliste, ont publié des éditions 11 génétiques des manuscrits de ses romans ou ont fondé et animé les études mauriaciennes à Bordeaux 3 (Jacques Monférier). Les recherches en cours et en devenir sont aussi mobilisées sur le projet, autour de Caroline Casseville, présidente de la Société Internationale des Etudes Mauriaciennes. Le noyau de l’équipe mobilisée autour de cette tâche 1 a déjà collaboré au travail sur la préparation des textes de 1937-­‐1938 et a contribué à définir collectivement une politique d’annotation ainsi qu’un mode d’organisation du travail. Tâche 2 -­ Production des données Responsable : Caroline Casseville, maître de conférences Université Michel de Montaigne Bordeaux 3 L’équipe chargée de la production assurera les tâches suivantes : -­‐ Numériser les textes pour les fournir en format texte à l’équipe chargée de l’annotation et des compléments documentaires -­‐ Assurer le travail d’encodage structurel et sémantique, selon les principes de la TEI, à partir des préconisations définies par l’équipe scientifique chargée de l’annotation des textes et de la conception du site. L’équipe sera chargée de suivre les préconisations du réseau d’expertise TEI soutenu par le TGE ADONIS. -­‐ Mettre en place les liens interactifs au sein du corpus ou les liens externes avec des bases de données (Gallica, BNSA) -­‐ Indexer, archiver l’ensemble des documents Caroline Casseville sera chargée d’encadrer et de piloter cette tâche. Elle est spécialiste des œuvres de Mauriac, préside la Société Internationale des études Mauriaciennes et dirige les Nouveaux Cahiers François Mauriac chez Grasset. Elle s’appuiera sur un groupe qui a déjà conduit ces mêmes opérations sur un corpus expérimental de 160 textes et sur les compétences internes à l’université Bordeaux 3 (SCD) ou au Centre François Mauriac de Malagar. Afin d'augmenter la visibilité des travaux et des les intégrer dans un périmètre plus large que le seul cadre de ce projet, l'utilisation de standards d'interopérabilité sera retenue : - Exposition des métadonnées via le protocole OAI-­‐PMH (en dublin core mais aussi éventuellement selon d'autres formats s'il s'avère que cela peut être nécessaire pour s'inscrire dans certains réseaux spécifiques). - Description sur l'outil de diffusion des métadonnées au format RDF afin de faciliter les possibilités d'interactions avec d'autres sources disponibles sur le web de données. - D'autres possibilités de diffusion des contenus pourront être envisagées mais ces deux modes nous paraissent une base nécessaire à l'intégration de ce projet dans un ensemble plus vaste. Les outils logiciels utilisés seront sous licence open source et les développements réalisés pour le projet seront eux-­‐
mêmes diffusés sous une licence libre afin de pouvoir être éventuellement réexploités pour d’autres projets similaires. Tâche 3 -­ Usages et outils : réflexion sur l‘exploitation de ces données auprès de deux publics d’usagers, « amateurs » et « scolaires » D’autres axes de recherche, d’autres projets engagés nous ont conduits à penser l’exploitation des textes de presse de Mauriac à destination des chercheurs, débutants et confirmés. En permettre l’accès, la consultation l’appropriation à des publics moins armés, amateurs au sens large ou scolaires, constitue également un des axes forts de notre réflexion, partagé avec des interlocuteurs institutionnels tels que la Bibliothèque municipale de Bordeaux, 12 le Centre François Mauriac de Malagar ou la BNSA. C’est cet axe-­‐là qui constitue la raison d’être de cette réponse à l’appel à projets Région 2012. C’est une réponse scientifique mais aussi technique que nous voulons apporter, en relation étroite avec ces institutions mais aussi avec des partenaires industriels tels que la société I2S (Polynum). Quelques éléments ont déjà été envisagés et expérimentés lors de nos travaux préparatoires en 2009-­‐2010 : -­‐ Distinction recherche (possibilité de développer la recherche à partir d’un moteur de recherche comme Philologic utilisé dans plusieurs projets notamment celui consacré aux Pensées de Montesquieu)/exploitation pédagogique (mise en place de dossiers thématiques exploitables par les enseignants et notamment par les correspondants du Centre Mauriac dans les écoles, collèges et lycées d’Aquitaine – actions de formation et de sensibilisation / lecture et consultation publiques. -­‐ Accès au corpus par diverses entrées (par volumes constitués et publiés, par titres de périodiques, par genres, par dates de parution, par thèmes, etc.), mais aussi accès sous forme de « parcours balisés » de plus ou moins grande ampleur et régulièrement renouvelés, proposition d’accès simplifiés sous forme d’ « expositions de textes » elles aussi régulièrement renouvelées. -­‐ Mise en œuvre de différentes « couches » d’annotations ou de documents complémentaires en fonction des attentes des publics (étage « lecture publique », étage « recherche »), ce qui suppose une anticipation des usages et des usagers, une réflexion sur les pratiques de consultation, une analyse des attentes et des retours. Mise en place de modalités d’annotation collaborative. -­‐ Environnement documentaire : frise chronologique pour situer chaque texte, fonction « Kiosque » ou « revue de presse » pour recontextualiser, informations sur les périodiques, ouvertures thématiques en fonction des sujets (personnalité, événement, lieu, œuvre), etc. Un post-­‐doc, recruté sur financement Région, est indispensable pour compléter l’équipe de contributeurs et assurer le suivi des travaux de numérisation, d’encodage et d’indexation (phase 1 et phase 2). Ce travail sera exécuté en interne pour assurer une étroite collaboration avec les chercheurs qui établiront et vérifieront les textes. Profil attendu : docteur ayant fait sa thèse sur la mise en place et l’étude d’un corpus numérique dans le domaine SHS (littérature, histoire, histoire de la presse, de préférence). Retombées socio-­économiques du projet Dans le cadre d’un tel projet, les retombées envisagées sont d’ordre social beaucoup plus que directement économique même si cet aspect n’est pas à négliger. L’objectif est de favoriser un nouveau regard sur l’Aquitaine à travers des textes qui puisent leur force d’évocation et donc de déplacement des points de vue d’une part dans leur qualité intrinsèque, celle d’une écriture littéraire et d’un point de vue personnel, politique et spirituel, d’autre part dans leur dimension journalistique, c‘est à dire leur rapport étroit à un temps donné. Cette double spécificité constitue une source d’enrichissement à valoriser auprès du public « amateur » et curieux, mais aussi un potentiel pédagogique à valoriser dans les collèges et les lycées. Les résultats pourront donc en être exploités par les institutions culturelles et touristiques d’Aquitaine (médiathèques, musées, réseaux des maisons d’écrivains) mais également les équipes pédagogiques. 13 Justification Ce projet s’inscrit doublement dans la priorité régionale accordée au patrimoine et à sa valorisation. Il constitue une des étapes du travail de numérisation de l’ensemble des textes de presse de Mauriac, patrimoine culturel national et international, par sa force et les problèmes qu’il aborde, mais aussi patrimoine aquitain tant l’œuvre et la mémoire de Mauriac s’enracinent dans notre région et sont portées par l’action de la région Aquitaine. Il propose à travers ces textes un nouveau regard sur l’Aquitaine, sa culture, ses paysages et son histoire, et vise, par les réseaux qu’il souhaite mobiliser ou les retombées qu’il escompte, des publics aquitains, notamment des publics scolaires, mais aussi des amateurs du monde entier. Politique de valorisation A destination de publics non universitaires, ce projet porte en lui-­‐même sa propre valorisation. Mais il souhaite également constituer une solution exemplaire, servant de référence pour d’autres entreprises semblables, et favorisant le développement d’autres interfaces semblables. Autour de ce travail, nous souhaitons contribuer à l’émergence et au développement en Aquitaine, et au-­‐delà, d’une dynamique collective de réflexions, de publications, d’expérimentations. Nous communiquerons par divers canaux les résultats et les avancées de nos travaux : - Auprès de la communauté scientifique par l’ouverture d’un « carnet de recherche » sur une plate forme telle que hyphothèse.org, régulièrement alimenté, communiquant l’avancée des travaux et les contributions aux séminaires ou journées d’étude. Les propositions seront également diffusées par le site de l’équipe d’accueil TELEM, par le réseau de diffusion « L&JXX » (Littérature et journalisme au XXème siècle) animé par Philippe Baudorre, par le réseau de la Société d’Etudes de la Littérature Française du XXème siècle et par les sites actifs en littérature française (fabula.org) - Auprès des institutions impliquées dans la numérisation des patrimoines culturels par le réseau des adhérents de la Banque Numérique des Savoirs Aquitains - Auprès du réseau des correspondants pédagogiques (collèges et lycées) du Centre François Mauriac d’Aquitaine - Auprès du grand public par le site du François Mauriac de Malagar et sa Newsletter mensuelle. Les travaux scientifiques (séminaires) pourront être diffusés par Les Nouveaux Cahiers François Mauriac (éditions Grasset) et Les Cahiers de Malagar (éditions Confluences). 14