Electro- érosion

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Electro- érosion
ÉLECTROÉROSION
Doc. SEIBU
Electroérosion:
ça bouge un
peu partout
dans le secteur
par Jean D. CYSSAU, Président du Conseil de Rédaction
Pour certains, l’arrivée de l’usinage par
enlèvement de copeaux à très grande vitesse,
ce que l’on nomme couramment l’UGV, a représenté l’annonce de la mort de l’usinage
par électroérosion. Même si, chez beaucoup
d’utilisateurs de l’électroérosion comme c’est
le cas des moulistes et des fabricants d’outillages, cet UGV a déjà conquis certains travaux, notamment d’ébauche d’empreintes dans
les aciers à haute résistance, il n’en reste pas
moins vrai que l’électroérosion - surtout avec
les récents progrès effectués en matière de
vitesse et de qualité de travail allant jusqu’à
supprimer les opérations de polissage - conserve un avantage inégalable, par exemple en
finition de formes mais, aussi, pour une immense variété d’usinages complexes de haute
précision sur des pièces, grandes ou très petites réalisées dans des matières à haute ré-
sistance réputées difficiles à usiner à l’outil de
coupe. Et, il semble bien que le défi posé par
la perte réelle ou potentielle de travaux réalisés ou réalisables par électroérosion ait contribué à renforcer les efforts des constructeurs afin de faire progresser toujours plus,
non seulement la productivité et la qualité des
usinages aussi bien par enfonçage que par
découpage par fil électrode mais, également,
la facilité de mise en œuvre et de conduite des
machines les plus récentes. On en a eu la
preuve, une fois de plus, à la récente exposition JIMTOF de Tokyo, comme on va le voir.
Brother se veut l’égal des grands
Tout en restant spécialisé dans le découpage à fil avec des machines de capacités
moyennes, BROTHER a perfectionné aussi bien
A la toute
récente
exposition
JIMTOF de
Tokyo, les
constructeurs
de machines
d’électroérosion
ont fait la
preuve que les
développements dans ce
secteur de la
machine-outil
n’avaient pas
atteint leur
terme.
Fig. 1 (gauche) Dernier modèle
de machine
d’électroérosion
à fil sorti chez
BROTHER, le Big
Compact qui
offre des
courses X-Y de
410 x 260 mm.
Fig. 2 (droite) Démonstration
chez BROTHER sur
sa dernière née,
la Big Compact,
de la découpe de
dépouilles à
±15 degrés,
en dehors de
multiples autres
fonctions.
TRAMETAL
- Décembre 2000 - 53
ÉLECTROÉROSION
Fig. 3 (à gauche)
- Un spécialiste
de la machine de
perçage par
électroérosion
pour travaux de
production, la
firme Ellenix,
propose un
modèle CT500F
à broche
porte-électrode
verticale dotée
d’un magasin
changeur
d’électrodes.
Fig 4 (à droite) Il est fréquent
que, pour des
travaux de
production sur
des pièces
spécifiques
comme des
aubes de
réacteurs, il soit
nécessaire de
procéder à des
perçages
multiples de
grande précsion
sous des angles
variés. Pour ces
travaux, Ellenix
offre une
machine à
broche porteélectrode
orientable, bien
entendu équipée
d’un magasin
changeur
d’électrodes.
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la construction même des ses plus récents
modèles pour leur apporter robustesse et haute précision durable - par exemple en montant des règles linéaires optiques - une quasi
totale universalité avec la présence de cinq
axes plus éventuellement un axe supplémentaire destiné à un diviseur, qu’une rapidité de
découpe, une qualité des états de surface et
une parfaite maîtrise des paramètres d’usinage et des parcours - notamment pour les découpes d’angles vifs - grâce à un générateur
de très haut de gamme. C’est ainsi que le tout
dernier modèle sorti chez ce constructeur, le
Big Compact (fig. 1), est une machine à fil
pouvant accepter des pièces de 580 x 350 x
170 mm et d’une masse jusqu’à 100 kg avec
des courses de travail X, Y et Z de 410 x 260
x 170 mm, des courses U et V de ±32,5 mm
permettant de couper des dépouilles de ±15°,
plus un axe d’indexage B en cas d’utilisation
d’un diviseur pour des usinages de surfaces
multiples ou de configurations complexes tridimensionnelles en un seul montage. Le générateur à hautes performances permet une
vitesse de coupe atteignant 300 mm3/mn et
des finis de surface poussés à 0,5 µm Ra. Une
banque de données est prévue pour autoriser
un réglage automatique des conditions d’usinage pour des fils de 0,1 à 0,3 mm de diamètre dont la vitesse de défilement est programmable entre 40 et 250 mm/s. Deux fonctions de commande S et T servent à contrôler
automatiquement les conditions de travail en
temps réel en fonction des changements d’épaisseur de la pièce usinée et à empêcher les
ruptures de fil. Enfin, une fonction de contrôle
des parcours d’angles évite tout risque d’arrondi en usinage rapide, donc élimine la nécessité d’une passe supplémentaire de reprise. Bien entendu, il est prévu un enfilage automatique à jet d’eau avec nouvel essai en cas
d’échec, l’utilisation de bobines de fil de 5 kg
- Décembre 2000 - TRAMETAL
et une découpe automatique du fil usé en sortie machine au moyen d’une lame rotative,
ainsi qu’une option de refroidissement éventuel du diélectrique, aussi bien en travail sous
immersion qu’avec arrosage.
Perçage par électroérosion
de haute précision avec Ellenix
Afin de réaliser en production le perçage
de très haute précision de minuscules trous
dans des pièces exigeantes stratégiques comme les aubes de réacteurs, un spécialiste des
machines de perçage par électroérosion du
nom de ELLENIX propose, entre autres dans
une vaste gamme de modèles, une machine à
broche porte-électrode verticale avec magasin d’électrodes et changeur automatique type CT500F (fig. 3) à table de 550 x 400 mm à
courses d’usinage de 550 x 380 x 300 mm offrant un col de cygne de 335 mm. Les électrodes peuvent avoir un diamètre de 0,3 à 3 mm,
0,1 à 0,3 mm ou 3 à 6,5 mm et une longueur
jusqu’à 450 mm. Les courses X et Y sont réglées manuellement et la descente Z est assurée par servomoteur. La puissance électrique est de 4 kW et 30 A, l’intensité de travail
étant réglable entre 3 et 57 A. Le fluide diélectrique utilisé est de l’eau déionisée en circulation par une pompe à partir d’un bac d’une
capacité de 150 litres. Pour des travaux exigeant le perçage d’un très grand nombre de
trous positionnés avec grande précision, il est
prévu une commande numérique trois axes à
incréments de commande de 1 µm, assurant
des compensations de jeu et d’usure d’électrodes. Pour les travaux nécessitant une orientation angulaire de l’électrode, le constructeur
propose une machine type CT900FX (fig. 4) à
broche oreintable de caractéristiques voisines
mais avec commande numérique cinq axes et,
bien sûr, avec magasin changeur d’électrodes.
La démonstration des améliorations et développements les plus récents apportés sur
ses machines de découpage par fil était effectuée par FANUC sur le modèle α0iA (fig. 5).
Tout d’abord, il est fait état des performances
exceptionnelles de la toute dernière CNC Série
18i-W, notamment en découpe de précision à
grande vitesse. Le générateur iPulse, de son
côté, garantit une précision de profil de 5 µm,
voire mieux, une rectitude sur une épaisseur
de 60 mm d’au moins 1 µm, une rugosité de 3
à 4 µm Ry avec un fil de 0,25 mm de diamètre,
ainsi qu’une vitesse de découpe en condition
de non électrolyse jusqu’à 300 mm3/mn avec
fil de cuivre de 0,3 mm de diamètre. L’usage
d’un fil revêtu porte cette vitesse à 330 mm3/
mn en fabrication de moules. L’assurance de
la précision des angles n’est plus une originalité mais doit, tout de même, être mentionnée
du fait de son efficacité. Enfin, une commande adaptative détecte l’épaisseur de la pièce
en temps réel et en tient compte en ajustant
les paramètres de coupe, ceci avec l’avantage de réduire les temps d’usinage de trente
pour cent. Outre la rigidité de la structure de
la machine, sa table de grande précision et
l’élimination de la présence des boues d’usinage sur les mécanismes d’entraînement durant la coupe grâce à la mise en jeu d’un bain
pré-pressurisé flottant sur le dessus du bac
de travail au-dessus du diélectrique, la précision peut encore être accrue par l’usage de
règles de mesure en verre proposées en option. On n’insistera plus sur le mécanisme
d’enfilage et de réenfilage qui a largement fait
ses preuves, y compris en travail sous immersion complète, avec un cycle de seulement 15
s pour du fil d’un diamètre de 0,2, 0,25 ou 0,3
mm de diamètre. Un équipement proposé en
option permet d’optimiser la programmation et, bien sûr, les paramètres de
travail en fonction des matières de pièce et de fil en faisant appel à une bibliothèque de données éprouvées. Enfin,
outre diverses autres options, un système de gestion en réseau permet de surveiller en permanence les conditions de
travail et, éventuellement, de les modifier à distance.
790 x 730 x 300 mm ou, en option, 1000 x 730
x 300 mm. Les courses sur les trois axes de
coordonnées sont de 520 x 370 x 310 mm (ou
410 mm en option). Celles sur U et W atteignent ±60 mm permettant la découpe d’angle
jusqu’à ±30° sur 80 mm de hauteur ou jusqu’à ±45° en option. Le diamètre de fil accepté va de 0,1 à 0,3 mm. La température ambiante de fonctionnement s’étend sur une plage de 5 à 40° C mais doit être maintenue autour de 20° ±1° C en cas de nécessité de travail de très haute précision. Un équipement
de refroidissement peut être intégré en option.
Cellule automatique d’usinage
par enfonçage chez Makino
Il ne fait aucun doute que l’électroérosion
étant entrée depuis déjà plusieurs années véritablement dans les travaux de production de
pièces les plus diverses et les constructeurs
des machines de découpage par fil comme
d’enfonçage ayant perfectionné la technologie à un point tel qu’elle garantit une fiabilité
Fig. 5 - Le
modèle
d’entrée de
gamme α0iA
des machines à
fil FANUC servait
à mettre en
évidence les
développements et
les progrès
réalisés
récemment,
tant en ce qui
concerne la
construction
mécanique
que les
performances
du générateur,
l’enfilage et le
réenfilage en un
cycle de 15 s, la
programmation
optimisée ou
l’ensemble des
fonctions de
“monitoring” de
plus en plus
intelligentes.
Fig. 7 - La facilité
de mise en
œuvre d’une
cellule
autonome
automatisée de
production était
mise en
évidence avec
une machine à fil
modèle α 1iA de
FANUC.
Toutes ces caractéristiques s’appliquent, bien entendu, également au modèle de machine à fil α-1iA ayant servi à
la présentation d’une cellule enièrement
automatisée au moyen d’un robot industriel (fig. 6) qui assure automatiquement les changements de pièces et d’électrodes en fonction d’une programmation globale spécifique. Ce modèle
de machine accepte des pièces faisant
TRAMETAL
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ÉLECTROÉROSION
Course à l’automatisation intégrale
avec les machines à fil Fanuc
ÉLECTROÉROSION
Fig. 7 Cellule
d’usinage
par
enfonçage
entièrement
automatisée
avec alimentation
des pièces
et des
électrodes
à partir de
magasins
dédiés.
Cette
cellule a été
construite
autour d’une
machine
d’électroérosion
MAKINO modèle
Edge2S.
Fig. 8 (droite) Détail du
magasin de
réserve des
électrodes de
type tambour
venant présenter
les postes porteélectrodes
directement à la
broche de
la machine.
Fig. 9 - A
l’occasion de la
récente JIMTOF
de Tokyo,
Mitsubishi a
étendu sa gamme de machines
de découpage
par fil avec un
modèle FA10
plus compact et
de capacité
plus limitée
que le modèle
maintenant
immédiatement
supérieur FA20
destiné à des
pièces qui
pouvaient
atteindre jusqu’à
1 m de longueur
ou à des séries
de pièces
importantes
traitées à la fois.
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quasi totale, ils ne pouvaient que chercher à
pénétrer encore plus leurs marchés par une
automatisation intégrale de leur environnement. Cette automatisation s’est traduite par
la conception de cellules d’usinage aujourd’hui devenues presque des installations “sur
catalogue”. Parmi les constructeurs les plus
dynamiques dans ce domaine, MAKINO a tenu
à démontrer une fois de plus son savoir-faire
en proposant une solution hautement performante élaborée autour dun modèle Edge2S
de sa gamme de machines d’enfonçage (fig.
7). Machine convenant parfaitement pour une
large catégorie d’ateliers de mécanique, elle
dispose de courses sur ses trois axes de coordonnées de 300 x 250 x 250 mm, son bac
de travail escamotable verticalement offrant
un volume de 650 x 450 x 300 mm avec une
hauteur de diélectrique pouvant atteindre 250
mm. La table porte-pièces présente une surface de serrage de 500 x 350 mm et accepte
une masse jusqu’à 500 kg. Ses déplacements
rapides se font 5 m/mn. Les retraits rapides
sur l’axe Z atteignent une vitesse de 10 m/mn.
Le générateur d’impulsions de 30 A peut at-
- Décembre 2000 - TRAMETAL
teindre, sur option, 60, 120, 230 ou 400 A
pour répondre le plus précisément possible
aux besoins de l’utilisateur, avec en standard
l’ensemble des fonctions de faible usure d’électrode, d’usinage finition d’ultra-fin à poli
miroir, d’autres options concernant les circuits spéciaux d’usinage du carbure. Selon
les usinages à réaliser, il est possible d’intégrer d’origine en option un axe C. Un magasin
carrousel changeur d’électrodes est prévu (fig.
8), soit à réserve de quatre ou huit électrodes
d’un diamètre jusqu’à 80 mm, soit à réserve
de seize ou vingt-quatre électrodes d’un diamètre jusqu’à 60 mm. Sur la cellule automatique, une réserve convoyeur de pièces palettisées est associée à une unité de permutation
pièces finies-pièces à usiner, toutes facilités
de programmation étant prévues pour assurer
les coordination machine et permutations d’électrodes et de palettes porte-pièces, ainsi
que l’appel des programmes correspondant
aux variétés de pièces faisant partie du travail
prévu tout au long de l’exploitation sans surveillance d’un opérateur de la cellule.
Perfectionnement permanent des machines à fil chez Mitsubishi qui propose
un modèle pour ateliers de mécanique
Dans sa série FA de machines à fil, MITSUpropose un modèle de capacités plus
courantes pour des fabrications mécaniques,
désigné FA10 (fig. 9), dont la plus grande course d’usinage se tient à 350 mm au lieu de 500.
Hormis le gain de compacité ainsi obtenu, les
caractéristiques générales de la machine restent identiques à celles des modèles supérieurs tout en bénéficiant, bien sûr, des derniers perfectionnements que ne cesse d’apporter le constructeur comme, par exemple,
un accroissement très sensible de la rigidité
obtenu par une augmentation de la masse de
la structure et une optimisation des composants en fonte, plus le recours à des vis à
billes de plus grand diamètre positionnées de
BISHI
Ultra-précision en découpage par fil
proposée par Seibu
ÉLECTROÉROSION
manière optimale et directement accouplées à des servosystèmes numériques
à très hautes performances qui améliorent le maintien de la précision à long
terme et assure une résolution minimale
de 0,05 mm sous la commande d’une
CNC 64 bits. Cette dernière a bénéficié,
elle-même, de perfectionnements particulièrement sensibles en usinages à grande vitesse de découpe mais, aussi, de
fonctions complémentaires telles qu’une
visualisation graphique 3D, une surveillance en temps réel et une grande facilité de mise en réseau lorsque l’on souhaite travailler en commande numérique directe à partir d’un bureau de programmation (fig. 10). Pour l’usinage, une
fonction PM2 (Power Master 2) optimise
les conditions d’érosion en tenant compte
des variations d’épaisseur de la pièce,
ce qui évite des ruptures de fil, notamment lors de la pénétration de départ dans la
surface extérieure du métal. En outre, la technologie de découpe à grande vitesse jusqu’à
325 mm2/mn a été étendue à l’utilisation des
fils revêtus, permettant ainsi d’accroître jusqu’à quarante pour cent la vitesse de travail
par rapport à l’usage de fils non revêtus. On
peut désormais, aussi, usiner sans difficulté
l’aluminium et le titane. De son côté, le système d’enfilage automatique doté d’un moyen
de détection ultra-sensible du trou et d’une
fonction de ré-essayage en cas d’échec d’enfilage assure l’insertion de fils de cuivre d’un
diamètre de 0,2 à 0,25 mm de diamètre en
seulement 10 s, ainsi que l’enfilage aisé sous
immersion. A mentionner encore la surveillance permanente de la pression du fluide diélectrique afin d’être certain de conserver la
précision d’usinage lors des découpes à grande vitesse ou la possibilité d’utiliser un diamètre de fil de cuivre de seulement 0,1 mm.
emprisonné sous un carter de protection en
acier inoxydable. Enfin, la conception sans
joint d’étanchéité du bac de travail élimine
tout risque d’accumulation de boues d’usinage qui risqueraient de dégrader la précision.
Question travail d’érosion, le générateur à récupération d’énergie qui assure une découpe
à grande vitesse est doté d’une fonction adaptative tenant compte en permanence de l’épaisseur de la pièce en cours d’usinage pour
moduler l’énergie et la fréquence des impulsions, ce qui aboutit à une très grande régularité d’état de surface et élimine les risques de
rupture intempestive de fil. De multiples fonctions de la CNC ont été prévues pour faciliter
au maximum l’exploitation et la maintenance
dans les meilleures conditions possibles. Travaillant sous immersion, cette machine accepte des pièces jusqu’à 400 x 300 x 120 mm
et d’une masse pouvant atteindre 100 kg. Les
courses X et Y sont de 300 x 200 mm, les déplacements rapides ayant lieu à 900 mm/mn.
Fig. 10 - Afin
d’attirer
l’attention sur la
facilité de mise
en réseau de ses
machines de
découpage par
fil, Mitsubishi a
exposé une de
ses machines
ainsi reliée qui
procédait à des
travaux dont
les appels de
programmes
agissaient
directement
dans la mémoire
d’un poste de
programmation
installé
à distance.
Fig. 11 - Sur un
modèle de
machine de
découpage par
fil EWP-B3S3,
Seibu faisait la
démonstration
du niveau de
précision qu’il
est possible
d’atteindre en
exploitant une
technologie
développée
spécifiquement
pour des
utilisateur
souhaitant sortir
des pièces totalement finies.
C’est une machine de découpage par fil
d’ultra-précision destinée aux ateliers de mécanique de précision qui a été mise en avant
par SEIBU lors de la dernière exposition JIMTOF
de Tokyo, désignée EWP-B3S3 (fig. 11). Sa structure étudiée spécifiquement pour assurer durablement une haute précision fait appel à
une base fortement caissonnée en fonte Meehanite dont les puissantes entretoises assurent une rigidité maximale, une haute stabilité
thermique et l’absorption des vibrations. Sa
table également de rigidité élevée est, en plus,
thermiquement isolée par des éléments en
céramique interposés entre elle et les glissières. Par ailleurs, le bras guide-fil inférieur est
lui-même isolé thermiquement par une circulation d’eau et la présence d’un coussin d’air
TRAMETAL
- Décembre 2000 - 57
ÉLECTROÉROSION
Fig. 12 Déroulement du
cycle complet de
pré-perçage
automatique et
de travail
de découpage
d’une machine à
fil Seibu pourvue
d’un équipement
approprié
susceptible
d’être intégré
lors de la
construction de
la machine.
Fig. 13 Elargissant sa
gamme de
machines
d’enfonçage
série AQ, Sodick
a lancé un
modèle de
capacité
supérieure
désigné AQ750L,
bien entendu
entièrement
équipé de
moteurs
linéaires.
Le réglage selon Z atteint 140 mm. Les électrodes utilisables peuvent avoir un diamètre
de 0,07 à 0,2 mm. Parallèlement à ce modèle,
le constructeur faisait la démonstration d’un
travail de découpe à grande vitesse sur un
modèle plus courant EW-C3S acceptant des
pièces jusqu’à 600 x 550 x 220 mm. On soulignera que ce type de machine peut être
équipé d’un système de perçage automatique des trous de départ (fig. 12) associé à un
magasin d’électrodes saisies directement par
déplacement de la broche.
Machine à fil Sodick à
moteurs linéaires de capacité accrue
Dans la gamme de ses machines de découpage par fil série AQ, désormais équipées
de moteurs linéaires sur tous les axes de déplacement, SODICK vient de sortir un modèle
de plus grande capacité AQ750L (fig. 13) de
750 mm de course Z. Offrant des caractéristiques générales identiques à celles des autres
modèles de la série (voir TRAMETAL numéro 49
d’Octobre 2000, pages 61 et 62), le concept
constructif le plus “avant-gardiste” est bien
l’adoption systématique de moteurs linéaires
sur les trois axes de coordonnées, essentiel-
Fig. 14 (à droite)
- Construction
de la broche à
moteur linéaire
des machines
d’enfonçage
Sodick de série
AQ, montrant la
disposistion des
aimants et
bobinages, ainsi
que du vérin
d’équilibrage.
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- Décembre 2000 - TRAMETAL
lement pour tirer parti de l’excellente
précision qu’ils permettent par rapport
à l’usage de vis à billes. En effet, la simplicité du mécanisme est telle que c’est
le moteur lui-même qui se déplace, impliquant un risque de vibration nul ou si
faible qu’il est négligeable mais offrant
l’énorme avantage de pouvoir être commandé par les servo-mécanismes habituels avec une précision de positionnement de 0,1 µm à une vitesse de déplacement de 36 m/mn, vitesse déjà
considérable pour une machine d’électroérosion. La première application chez
Sodick de ce type de moteur remonte
déjà à 1997 pour la construction de la
broche d’un modèle AM35L. Toutes les machines de série AQ exploitent cette broche construite selon le schéma de la figure 14 pour tirer
parti, non seulement de la haute précision
mais, aussi et surtout, de la possibilité d’effectuer automatiquement des cycles de retrait quasi instantané pour l’évacuation des
boues d’érosion lorsque la nécessité en est
détectée par une analyse permanente des paramètres de courant. Cette broche exploite
une colonne en céramique technique, matériau dont Sodick est expert de longue date,
pour sa légèreté, sa rigidité et sa quasi insensibilité à toute déformation thermique. Deux
rangées d’aimants sont disposées de part et
d’autre de cette colonne, tandis que les bobinages complétant ce qui représente deux moteurs linéaires leur faisant face développent la
force magnétique qui assure un mouvement
doux ne risquant pas d’engendrer une quelconque déformation. Seulement, ces bobinages sont source d’un fort échauffement automatiquement évacué par la présence d’une
circulation forcée d’eau. De manière à éviter
le moindre risque de descente inopinée de la
broche en cas de rupture de courant, il a été
prévu une action d’équilibrage dans le sens
de la gravité au moyen d’un piston pneumati-
ÉLECTROÉROSION
Fig. 15 - Construction d’un des moteurs linéaires Sodick
monté pour les déplacements sur l’axe X. Simplicité de
construction, compacité et incorporation le long du bobinage d’un circuit de refroidissement évitant tous inconvénients de diffusion thermique figurent parmi les caractéristiques de base de cette conception spécifique pour machines d’électroérosion.
que. L’avantage de cette conception originale, outre la
précision, la haute vitesse de déplacement et un coefficient d’accélération élevé, réside dans la valeur de l’effort développé qui atteint 500 N de chaque côté, soit
1000 N au total, avec une pointe jusqu’à 3000 N. On
comprend aisément l’efficacité obtenue pour assurer,
outre un usinage de précision par l’excellent positionnement de la broche sur son axe Z, une qualité de
“pompage” supérieure des boues hors du gap d’usinage par le puissant effet de succion toujours identique
résultant d’un retrait à très haute vitesse avec retour
exactement à la position de départ, d’où une bien plus
grande facilité d’usinage de pièces de formes parfois
très complexes à l’intérieur desquelles ont normalement tendance à s’incruster les résidus d’érosion. Cette
fonction, outre le fait d’assurer une qualité d’usinage supérieure, offre l’énorme avantage de pouvoir atteindre
un haut niveau d’automatisation. Pour les déplacements
linéaires, Sodick a étudié et développé une gamme de
moteurs linéaires spécifiques à diverses applications,
notamment une série ST (fig. 15) de onze modèles de
courses de 420 à 2220 mm développant une poussée
de 250 ou 330 N avec des vitesses de 180 ou 40 m/mn
selon la longueur de course et une accélération de 12 g.
Tribune exceptionnelle de l’électroérosion
Il est évident que le déroulement rapproché de grandes expositions de machines-outils au cours des années paires contribue au lancement sur le marché de
nouveaux modèles - voire de développements technologiques importants - dans le secteur de l’électroérosion, ce qui explique la fréquence d’analyse dans ces
pages des caractéristiques de ces machines. Dans l’intervalle, TRAMETAL se place comme la revue technique
de l’usinage par électroérosion avec la publication d’articles de base exclusifs et de rapports d’expériences
pratiques d’exploitation de cette technologie dans des
entreprises possédant, de fait, une expérience remarquable qu’elles acceptent de confier à l’équipe rédactionnelle de la Revue au bénéfice de ses Lecteurs. Le
témoignage spontané de beaucoup d’entre eux démontre l’intérêt qu’ils y portent, ce qui ne manque pas
d’inciter à développer toujours plus ce type d’information dans ces pages.
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