Art 26 Août 2016

26
Art
Août 2016
La Baule consacre une exposition exceptionnelle à Charles Matton :
« L’autre côté du miroir »
L
a Baule a le privilège d’accueillir une exposition en
hommage à Charles Matton,
décédé en 2008. Cet anticonformiste a vécu plusieurs vies : illustrateur à New York, cinéaste,
notamment à travers le film «L’Italien des Roses», son parcours a toujours été à rebours de la mode et
des grands courants artistiques de
son époque. Son épouse, Sylvie
Matton, souligne : «Charles n’a pas
fait de carrière, il a fait une œuvre envers et contre tout. Il a continué à tracer son chemin avec ses certitudes,
dans une vie qui n’était pas simple,
dans un environnement artistique qui
était tout à fait hostile à son art, notamment dans les années 60 ou 70. C’est
un artiste qui n’a jamais vendu une
parcelle de son âme. Il a œuvré, en allant vers ce qui était essentiel pour lui,
c’est-à-dire tenter de comprendre les
apparences». Aujourd’hui, Charles
Matton est reconnu dans le monde
entier pour son œuvre, son monde
mystérieux et familier, ses boîtes
qui nous emmènent dans la magie
d’un plateau de cinéma ou d’une
scène de théâtre : tout est minutieusement reconstitué à l’échelle 1/7e.
Bibliothèques, fauteuils, lampes,
objets, fenêtres lumineuses ou obscures, murs et couloirs…
Sylvie Matton devant une oeuvre de Charles Matton.
Les boîtes s’inscrivent
dans un processus de
création de décors.
Alors qu'il peint, dessine, sculpte et
écrit depuis de nombreuses années,
Matton commence à réaliser ses
premières « boîtes » au milieu des
années 80. S'il s'agit au départ de
créer des scènes et des décors destinés à être photographiés, puis réinterprétés en peinture, Charles
Matton se rend compte du puissant
impact esthétique de ses œuvres.
Sylvie Matton raconte : «Charles a
commencé à travailler sur les boîtes en
1985 et il a montré son premier travail
en 1987 au palais de Tokyo. À l’époque,
il y avait le loft de New York, qui est
présenté à l’exposition, la salle de bain
et l’atelier de Francis Bacon. Les boîtes
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GUÉRANDE (à côté de Jardiland)
a des œuvres très joyeuses… » poursuit Sylvie Matton. L'exposition
«L'autre côté du miroir, Le monde
de Charles Matton » présente les
œuvres les plus importantes de
l'artiste, qui ont été prêtées pour
l'occasion par Sylvie Matton. Écrivain, cette dernière fut l'épouse et
proche collaboratrice de l'artiste
pendant plus de trente ans. Alors,
pourquoi cette grande exposition à
La Baule ? Sylvie Matton explique:« David Rosenberg est le commissaire de l’exposition. Nous nous
connaissons depuis quelques années et
nous avons des amis en commun. Il
aime beaucoup l’œuvre de Charles.
Laurence Briand, en charge de la culture à la mairie de La Baule, est venue
à l’atelier et elle a été subjuguée. Donc,
cela s’est fait… » Sylvie Matton annonce être très heureuse du résultat
: « Les œuvres s’inscrivent parfaitement dans le lieu. C’est comme si elles
avaient pris l’esprit du lieu. »
Exposition Charles Matton, L’autre côté du miroir, jusqu’au 28
août 2016 à l’Espace culturel Chapelle Sainte-Anne, Place du Maréchal Leclerc, à La Baule. Entrée
libre.
Julio Valiela ouvre sa galerie
à La Baule.
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s’inscrivent dans un processus de création de décors avec des accessoires que
l’on peut ajouter ou retirer, avec des lumières changeantes pour en faire des
photographies. Ensuite, il peignait sur
les tirages photographiques. Donc,
c’était un travail sous-jacent pour faire
plus rapidement ce qu’il avait envie de
faire à l’époque, à savoir des peintures
d’intérieur réalistes. » Ateliers d'artistes, bibliothèques d'écrivains, appartements vides, lieux réels ou
fantasmés, on perçoit toujours une
certaine forme d'austérité dans ces
œuvres : « Une austérité par rapport
à la réalité, oui, c’est un travail très
ardu que d’essayer de s’approcher le
plus possible de la réalité derrière les
apparences. Mais, en même temps, il y
J
ulio Valiela est un architecte
reconnu à La Baule, où il est
réputé pour l’esthétisme de
ses réalisations. Or, il est aussi un
peintre de talent, dont les œuvres sont maintenant présentées
dans la galerie qu’il vient d’ouvrir. Julio rappelle qu’il peint depuis de nombreuses années :
«J’ai déjà exposé en Espagne, notamment à Madrid et à Valence
mais, compte tenu de mes occupations d’architecte, je n’ai pas le
temps de faire beaucoup de manifestations. J’ai quand même exposé à
La Chapelle Sainte-Anne il y a quatre ans. Je suis souvent invité dans
des manifestations culturelles dans
des grandes villes. Je n’avais pas
trop de temps, mais j’ai maintenant
l’intention de répondre positivement. » Les œuvres de Julio Valiela rappellent le soleil de
l’Espagne, mais aussi sa formation d’architecte : « Je travaille
toujours dans la géométrie, dans
mon métier d’architecte, ce sont des
dessins qui me sont très familiers. Je
n’aime pas trop le réalisme, ni même
l’abstrait «tache», c’est-à-dire cet
abstrait où il n’y a pas de dessin. »
On découvre donc des peintures
qui s’adaptent très bien aux inté-
rieurs contemporains et qui sont
à la fois élégantes, colorées et
gaies.
Julio Valiela expose au 25, avenue Olivier Guichard à La
Baule. Vernissage samedi 13
août à 18h30.