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Signes des Temps Faits et courants révélateurs du changement laurence ville Loisirs Les jeunes, amateurs de médias L es consommations médiatiques occupent une place centrale dans les loisirs des 6-14 ans, confirme une étude du ministère de la Culture et de la Communication. écouter de la musique et regarder la télévision sont les occupations les plus répandues, mais les loisirs diffèrent en fonction du sexe : les filles sont plus nombreuses à lire, à écouter musique ou radio et à s’adonner à des activités artistiques amateur, alors que les garçons sont plus tournés vers le multimédia et les activités sportives. L’étude confirme l’importance du milieu familial, le comportement culturel des enfants étant très lié à celui des parents. Un peu plus de 30 % des jeunes privilégient la culture de l’écran (télévision, vidéo, ordinateur et jeux vidéo) ; 12,5 % préfèrent les médias traditionnels (lecture, musique et télévision) ; 11 % pratiquent des loisirs culturels et sportifs ; 10,5 % pratiquent une activité artistique ; et enfin 11,5 % des 6-14 ans sont exclus de toutes les formes de loisirs culturels. Sciences humaines, n°152. Démographie Un garçon à tout prix D ans certains pays d’Asie (la Corée du Sud, l’Inde et surtout la Chine), on constate depuis vingt ans une augmentation marquée de la proportion de naissances masculines. Le taux de fécondité ayant baissé, les parents tiennent prioritairement à avoir un garçon. La diffusion de la technique de l’échographie a conduit à une forte hausse des avortements sélectifs depuis les années 1980. La proportion de naissances de garçons est restée normale pour les premiers-nés ; en revanche, elle augmente fortement à partir de la deuxième naissance (149 garçons pour 100 filles en Chine), et a fortiori de la troisième (225 garçons pour 100 filles, toujours en Chine). En réaction, les autorités coréennes ont, au début des années 1990, interdit les examens permettant de déterminer le sexe du fœtus et les avortements sélectifs le déséquilibre des naissances s’est beaucoup réduit. Il reste en revanche élevé en Chine et en Inde, deux Sociétal N° 46 g 4e trimestre 2004 p a y s qui regroupent 38 % de la population mondiale. Les conséquences démographiques ne seront pas neutres : des générations de garçons auront à l’avenir du mal à trouver une partenaire, tandis que les femmes, peu nombreuses, mettront peu d’enfants au monde au total. Ces pays pourraient vieillir plus vite qu’annoncé, et la population mondiale plafonner plus vite que prévu. Population et sociétés, n° 404. Emploi L’industrie française embauche de moins en moins L es intentions d’embauches sur l’année 2004 sont encore en baisse, montre l’enquête annuelle sur les besoins en main-d’œuvre (BMO) réalisée par le Credoc. Les projets de recrutement sont en recul de 9 %, soit un déficit de plus de 120 000 embauches potentielles par rapport à 2003. Près de 40 % de la baisse est imputable aux établissements de l’industrie, qui ne représentent pourtant que 20 % de l’emploi salarié total en France. L’industrie surréagit plus que d’autres secteurs à la conjoncture économique morose. Le recul des projets de recrutement s’observe surtout dans les grandes entreprises, et n’épargne aucun secteur, même si les biens d’équipement et les biens intermédiaires sont les plus touchés. Toutes les professions sont concernées : ouvriers qualifiés ou non-qualifiés et fonctions d’encadrement (-34 %). La tendance à l’externalisation de certains métiers se poursuit, en particulier pour les fonctions administratives (secrétariat, comptabilité, services généraux…). Consommation et modes de vie, lettre du Credoc, n°176. Élargissement Des femmes plus actives L es huit pays d’Europe centrale et orientale qui viennent d’entrer dans l’Union européenne ont une population plus jeune mais une espérance de vie plus faible (70 ans pour FAITS ET COURANTS RÉVÉLATEURS DU CHANGEMENT les hommes et 78 ans pour les femmes, contre 76 ans et 82 ans pour les anciens membres de l’Union). La fécondité est faible (1,2 enfant par femme) et la population a commencé à baisser. Les taux d’emploi sont peu élevés (56 % contre 64 % pour les pays de l’Union à quinze), mais ce n’est qu’un indicateur imparfait de l’activité en raison de la place importante du travail au noir dans ces économies. En revanche, les écarts d’activité entre hommes et femmes sont plus faibles qu’à l’Ouest, le travail des femmes étant traditionnellement plus développé. Autre caractéristique commune aux nouveaux membres : la part limitée du secteur tertiaire dans l’économie. Les activités de services ne représentent que 55 % des emplois contre 71 % dans les pays de l’Europe des quinze. Connaissance de l’emploi, juin 2004. Développement Les Américains toujours peu généreux C onformément aux engagements pris à Monterrey en 2002, les pays industrialisés ont accru leur effort en matière d’aide au développement. L’aide publique au développement (APD) a augmenté de 11 % sur les deux dernières années, inversant la tendance après une décennie de déclin. Il reste cependant beaucoup à faire pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) d’ici à 2015. Aucun pays ne respecte l’engagement de consacrer 1 % de son PNB à l’aide au développement. La Norvège et le Danemark sont ceux qui s’en approchent le plus (0,9 %), suivis par les Pays-Bas, le Luxembourg, la Suède et la Belgique. La France est dans une position intermédiaire, avec un peu plus de 0,4 %. Les états-Unis sont bons derniers dans ce palmarès des pays donateurs, puisqu’ils consacrent moins de 0,2 % de leur revenu national à l’aide au développement. L’Observateur de l’OCDE, n° 243. Délocalisations Qui gagne ? C ontrairement à ce que l’on pourrait penser, tous les pays industrialisés ne sont pas logés à la même enseigne face aux délocalisations. Selon une étude de McKinsey, les Américains en tirent ainsi davantage de bénéfices que les Allemands. Chaque dollar dépensé par une firme américaine dans une opération offshore génère 1,13 dollars de revenu supplémentaire pour l’économie américaine. Au contraire, quand une entreprise allemande délocalise, c’est une perte de 20 cents en moyenne qu’enregistre l’économie nationale pour chaque euro dépensé à l’étranger. Comment l’expliquer ? Les états-Unis délocalisent surtout en Inde, où la main-d’œuvre est très peu chère, alors que les Allemands privilégient les pays d’Europe de l’Est. Au total, les entreprises américaines réussissent, via les délocalisations, à réduire leurs coûts de 20 % de plus que les entreprises allemandes. En outre, 70 % des travailleurs licenciés dans le cadre d’une délocalisation retrouvent du travail dans les six mois aux états-Unis, contre 40 % seulement en Allemagne. En cause : les rigidités du marché du travail outre-Rhin. The Economist, 17-23 juillet 2004. Pays émergents La crise est effacée S ix ans après la crise asiatique, les capitaux reviennent vers les pays émergents. L’amélioration des perspectives économiques et le faible niveau des taux d’intérêt, qui réduit le rendement des placements sans risque, ont poussé les investisseurs à revenir vers ces pays. Le Brésil et la Turquie, qui figuraient parmi les plus fragiles financièrement, ont également adopté des politiques macroéconomiques qui ont rassuré les marchés. Les balances courantes se sont améliorées et les réserves de change ont fortement progressé, limitant le risque de nouvelles crises financières. Les agences de notation ont d’ailleurs relevé la plupart des notes. Ce regain d’optimisme et l’afflux de capitaux qui l’accompagne ne doivent pas faire oublier les risques liés à l’inflation des actifs. L’immobilier s’envole en Chine, en Corée, en Thaïlande, et les Bourses flambent en Asie mais aussi au Brésil (+ 120 % en 2003), au Chili (+ 50 %) ou en Turquie (+ 60 %). Crédit Agricole Perspectives, n° 80. États-Unis Migration étudiante et obstacle sécuritaire A près une montée continue du nombre d’étudiants étrangers, notamment asiatiques, aux états-Unis (notamment au niveau du doctorat), les demandes d’inscription ont sensiblement reculé depuis le début de l’année : Harvard et Princeton, par exemple, enregistreraient une baisse de près d’un tiers. Parmi les causes invoquées, l’amélioration de la qualité des universités asiatiques, mais surtout les mesures sécuritaires du « Patriot Act » visant à contrôler plus étroitement l’immigration, qui ont sensiblement allongé les délais de délivrance des visas. Les universités des pays anglophones (Royaume-Uni, Canada, Australie…) en profitent pour tenter d’attirer chez elles ces cerveaux. Vigilances, lettre du Club des Vigilants, n° 24, juin-juillet 2004. Sociétal N° 46 g 4e trimestre 2004