LesBleusreplongent

Date : 05/07/2012
Pays : FRANCE
Page(s) : 10
Rubrique : Opinion
Diffusion : 12155
Périodicité : Hebdomadaire
LesBleusreplongent
La prochaine livraison du baromètre
d'image que Kantar Sport a promis à la FFF
pour la mi-juillet ne devrait pas réjouir les
dirigeants de l'instance sportive. Cette
note sur 10 était repassée au-dessus de
la moyenne en début d'année et avait gagné
18^0 depuis. Elle devrait chuter une nouvelle
fois. Ce recul profitera aux sponsors, dont
une partie des accords de partenariat est
directement indexée à cette cote d'amour.
Ainsi, la FFFpourrait rembourser jusqu'à
750000 euros à ses annonceurs. «Nous
sommes la seule fédération a avoir mis en
place ce principe», spécifie Noël le Graet.
2007o
des Français
seulement expriment « de
la sympathie » pour l'équipe
de France de football.
Ballotée
et en difficulté. Noël le Graët,
le président de la Fédération française
de football (FFF), a d'entrée de jeu
pris le taureau par les cornes lors
d'une conférence de presse mardi 3 juillet.
Après avoir été éliminée, sans gloire, en quarts
de finale de l'Euro, l'équipe de France de
football est retombée dans la tourmente.
En quelques mots et gestes, une poignée
de joueurs ont renvoyé sur le banc de touche
tout le travail de redressement d'image
opéré par les équipes marketing de la FFF.
Samir Nasri, qui par deux fois s'en est pris à
des journalistes, cristallise les critiques.
«L'incident de Nasri nous a empêchés
de parler de football, regrette Noël Le Graët.
Mais c'est vrai, nous avons un problème
avec un certain nombre de nos joueurs.
C'est une question de culture, de respect
dont il va falloir parler.» Les insultes de Samir
Nasri envers les journalistes passent très
mal auprès du grand public, qui n'est plus
du tout enclin à pardonner le moindre déborde
ment. Selon un sondage réalisé par Plfop
pour le Journal du dimanche, publié le iw juillet,
seuls 2o7o des Français affirment avoir
«de la sympathie» pour l'équipe de France
de football.
Unreculquiprofiteauxsponsors
Trois semaines avant, soit au démarrage
de l'Euro, ce taux s'élevait à 56 X. La chute
a été de 36 points! Comme quoi, la nouvelle
image que la FFFavait tenté de reconstruire
(Lire Stratégies n0i682 du 7 juin 2012) à coups
d'opérations de proximité était bien fragile.
Une affaire d'image et d'argent
La FFFn'est donc pas seulement confrontée
à une affaire d'image mais aussi d'argent. Du
coup, sans contrôle sur l'exemplarité de ses
joueurs, la fédération utilise d'autres leviers
pour marquer les esprits et le grand public.
Mardi 3 juillet, Noël Le Graët a annoncé un
«gel» de l'ensemble des primes. Celle-ci devait
s'élever à 100000 euros par joueur. Le patron de
la fédération est conscient de la situation. «Une
équipe qui gagne est estimée», assure t-il. Audelà de l'effort sur la morale et l'éthique, les
Bleus devront aussi retrouver rapidement le
chemin des buts.
Bruno Fraioli
parole d'expert
«Arrêtezde parler
d'argent»
François Guyot,directeur général
de Sport Market.
I
L'Euro 2012 n'a pas eu le même
effet de crise qu'il y a deux
ans, lors de la Coupe du monde,
où nous étions confrontés à une
attitude incompréhensible de l'équipe dans son
ensemble. En Ukraine, les débordements ont seule
ment été des épiphénomènes, même si le cas
de Samir Nasri est plus complexe. Il semble qu'il n'a
pas compris dans quel environnement il évoluait,
j'attends des sanctions pour les joueurs fautifs,
mais il faudrait arrêter de parler d'argent, comme
le gel des primes. Le public en a assez qu'on lui
parle d'argent dans ces cas. La FFFdevrait adopter
un discours plus sociétal et entreprendre avec
les joueurs des actions vers les associations,
les clubs amateurs et les fondations. Le film sur
l'esprit du jeu lancé par la FFFest très bien,
mais je ne suis pas sûr qu'il traduise ce qui se
passe sur les terrains.»
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