LES PONTAGES
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LES PONTAGES
Katia GUILLON Infirmière COURS DISPENSES A L ‘ECOLE D’INFIRMIERES DU CHU NICE « LES SOINS INFIRMIERS EN CHIRURGIE CARDIAQUE » Cours pour EIDE - 2/8 les pontages.doc novembre 2006 - LES PONTAGES CORONARIENS I) A) LE CŒUR Anatomie 1. le cœur et ses cavités 2. les vaisseaux : les coronaires II) DEFINITION III) LA TECHNIQUE IV) LES FACTEURS DE RISQUE V) LES INDICATIONS VI) LES CONTRE INDICATIONS VII) EXAMENS VIII) PREPARATION DU PATIENT IX) LE RETOUR DE BLOC X) SURVEILLANCE XI) LE TRAITEMENT 1. Préopératoire 2 . Post opératoire XII) SORTIE ET REEDUCATION XIII) LE FUTUR Guillon Katia IDE Cours pour EIDE - 3/8 les pontages.doc novembre 2006 - L’augmentation de l’âge de la population pourrait faire penser à une augmentation du nombre de patients coronariens mais la prévention des facteurs de risque semble compenser cette donné à la baisse. I LE COEUR A.Anatomie 1. le cœur et ses cavités Le cœur est un muscle creux (fibres striées reliées les unes aux autres) appelé myocarde ; il est tapissé d’un endothélium nommé endocarde, et à l’extérieur d’une séreuse : le péricarde ; il est composé de 4 cavités : 2 oreillettes, 2 ventricules. On parle du cœur droit et gauche (cf. cours des valves I A 1 et 2 ) Il fonctionne de manière autonome et assure l’oxygénation des cellules et des organes par la propulsion du sang à chaque battement de cœur. 2. ses vaisseaux Les artères vascularisant le muscle cardiaque naissent de l’aorte ; Ce sont les artères coronaires dites artères terminales, en cas d’obstruction de celles ci, il n’y a pas de circulation de suppléance ; elles entourent le cœur avec différentes branches et constituent le réseau coronarien ; La coronaire droite La coronaire gauche dont le tronc commun se divise en deux troncs principaux : le réseau interventriculaire antérieur (IVA) et le réseau circonflexe. Selon le nombre de troncs atteints de sténoses, on parle de lésions mono, bi ou tri tronculaires. La sténose est significative lorsqu’elle atteint 70% ou 50% sur le tronc commun. Les sténoses peuvent être asymptomatiques et être découvertes à l’occasion d’un examen de contrôle. II Définition ATHEROSCLEROSE : est caractérisée par un dépôt de graisse et de fibres à l’intérieur d’une artère aboutissant à un rétrécissement du calibre voire à l’obstruction du vaisseau. STENOSES : rétrécissement de la lumière de la coronaire se manifestant par une angine de poitrine. THROMBOSE : lumière complètement bouchée se manifestant par un infarctus. Guillon Katia IDE Cours pour EIDE - 4/8 les pontages.doc novembre 2006 - ANGOR : Diminution de l’apport en oxygène au niveau du myocarde survenant au repos ou à l’effort. Ce manque d’oxygène peut favoriser un syndrome douloureux. Douleur thoracique large, constrictive, en étau, d’intensité variable, irradiante dans le bras et parfois dans l’omoplate et la mâchoire ; douleur brève cédant à la trinitrine, associée à une angoisse et agitation, des sueurs et étouffements, une pression artérielle basse et pincée. INFARCTUS : douleur prolongée ne cédant pas à la trinitrine avec signes de nécrose sur l’électrocardiogramme ; augmentation des CPK ( créatinine phosphokinase) 18 à 90 UI/L, SGOT (transa glutamo oxaloacétiique) 5 à 30 UI/L, LDH ( lactico deshydrogénase) 140 à 280 UI/L et VS ( vitesse de sédimentation) 3 à 5 et 10 à 15 min et troponine 0.3 à 0.5 ng/ml. La chirurgie des pontages coronariens a pour but de restaurer un débit sanguin normal dans les artères coronaires en aval des lésions obstructives athéromateuses pour revasculariser le muscle cardiaque. III La Technique En début d’intervention le greffon est prélevé ; la veine saphène est le greffon le plus utilisé vu sa longueur, sa facilité de prélèvement et son calibre ; pourtant, elle présente un inconvénient qui est l’altération du greffon avec les années compromettant la perméabilité. L’artère mammaire est donc préférentiellement prélevée assurant une perméabilité plus durable du pontage lors de pontage unique. Les pontages ne sont pas fait avec un matériel synthétique. Pour la Circulation extra corporelle ( CEC), les canulations sont mises au niveau de l’oreillette droite et de l’aorte. Le pontage peut s’effectuer sous CEC. La technique de la CEC en hémodilution et hypothermie modérée avec oxygénateur est utilisée depuis 1956. La protection myocardique est essentielle; elle est assurée le plus souvent par une cardioplégie hypothermique. (liquide riche en potassium et froid). Après une thoracotomie ou incision latérale gauche du thorax, le pontage se réalise sur le cœur immobile et vide ou à cœur battant. L’ouverture du champ opératoire peut être plus ou moins grande, on nomme alors la chirurgie mini invasive ; les progrès de la technologie peuvent permettre une chirurgie sans ouverture du thorax sous vidéo mais seulement lors d’un seul pontage. Il est favorable d’opérer les carotides en même temps que les coronaires si elles présentent une sténose. IV Les facteurs de risque Tabac est le risque N° 1, il faut refuser la 1er cigarette et ne pas vouloir faire comme les copains Hypertension artérielle Alimentation, diabète, Hypercholestérolémie (manger plus de légumes, féculents, éviter les laitages entiers, manger plus de poissons et pas trop de sel) Norme : 3.5 à 5.5 mmol/L Le sexe : l’homme 3 fois plus touché, la femme est protégée hormonalement L’âge : la maladie est fréquente vers 50 et 60 ans Guillon Katia IDE Cours pour EIDE - 5/8 les pontages.doc novembre 2006 - L’hérédité : transmission génétique de facteurs de risque ; faire des contrôles diminue le risque Le stress, il faut faire de la relaxation Le froid La sédentarité ( attention au personne de plus de 40 ans qui reprenne une activité brusquement) Le port de poids Association de tare La cinétique du ventricule gauche V Indications L’objectif est de faire disparaître la symptomatologie mais on peut opérer un patient asymptomatologique (sténoses découvertes lors d’un examen) Lors d’un Angor stable ou instable. Lors d’un angor invalidant et rebelle au traitement (TTT) médical. Après un IDM Lors de sténoses étendues après échec de dilatation ou lors de lésions inaccessibles à une revascularisation. Améliorer le pronostic vital lors de lésions tritronculaires importantes avec une fraction d’éjection normale ou inférieure à 30%. Lors de sténoses associées à une chirurgie valvulaire. VI Contre indications Une fraction d’éjection inférieure à 20%. Un état général faible et des pathologies associées lourdes. VII Examens Examen clinique : douleur, hémodynamique (tension artérielle et pouls),température, essoufflement Epreuve d’effort Electrocardiogramme ( ECG) Evolution et modification du tracé : signe de souffrance récente ou ancienne, trouble de conduction Coronarographie avec évaluation de la fonction ventriculaire gauche ( supérieur ou égale à 55%) et localisation et évaluation des sténoses ou thromboses. Radio thorax : aspect du cœur (dilatation, épanchement) aspect des poumons ( infection, surcharge pulmonaire, épanchement, atélectasie) Echo- Doppler des vaisseaux du cou pour évaluer d’éventuelles thromboses au niveau des carotides. VIII Préparation du patient Cf. cours des valves E 1 et 2 Guillon Katia IDE Cours pour EIDE - 6/8 les pontages.doc novembre 2006 - IX Retour de bloc Le patient intubé, ventilé, est porteur d’une voie veineuse centrale à 2 voies voir 3 avec un cathéter de swan ganz ( le plus souvent si la fraction d’éjection est basse), une voie veineuse périphérique, un cathéter radial, des drains thoraciques rétro sternales en aspiration parfois un redon au niveau de la jambe, une sonde vésicale et parfois un pace maker externe. On commence une surveillance. Ses principes sont : De maintenir une fonction cardio circulatoire satisfaisante De détecter les modifications et les complications De mettre en route le traitement et de contrôler ses effets Cf. . cours des valves F 1 et 2 X Surveillance Cf. . cours des valves F 3,4 5 A long terme on surveille Aspect des cicatrices cutanées : sternales avec recherche de la mobilité sternale Orifice des drains Prélèvement des veines saphènes Point des électrodes du pace maker externe Point de ponction des voies d’abord Recherche de foyer infectieux Au niveau cutané Au niveau pulmonaire Au niveau urinaire Surveillance pouls et tension artérielle Surveillance cardiaque avec insuffisance cardiaque gauche ou droite. Radio thoracique : pneumothorax et épanchement pleural ou atélectasie Echographie apprécie la fonction du ventricule gauche et recherche des zones d’hypokinésie ou akinésie. Electrocardiogramme : pour éliminer des troubles du rythme ou une nécrose myocardique. XI 1.Le traitement préopératoire Le traitement anti angineux ralentit le cœur, diminue les besoins myocardiques en oxygène et certains ont un effet vasodilatateur qui favorise l’apport en oxygène : Les dérivés nitrés ( vaso dilatateurs)Surveillance de la tension artérielle et des douleurs thoraciques ; ils peuvent entraîner des maux de tête. Lénitral, Trinitrine Les β bloquants ( baissent la tension pariétale du ventricule) :Ténormine, Sectral ; Surveillance du rythme cardiaque Les inhibiteurs calciques diminuent la post charge et donc la consommation en oxygène ; ils ont un effet antispasmodique et ralentissent la fréquence cardiaque Amiodarone : effet anti-aryhthmique et anti-ischémique Corvasal ( molsidomine) proche des dérivés nitrés a aussi une action anti agrégant. Guillon Katia IDE Cours pour EIDE - 7/8 les pontages.doc novembre 2006 - 2.Le traitement post opératoire Antiagrégant plaquettaire : Aspirine 100mg (acide acétique salicylique) Anticoagulant Héparine sodique ou calcique, surveillance de la coagulation (TP, TCA) et réajustement de la posologie, puis relais par l’héparine à bas poids moléculaire telle que fragmine ; Thérapeutique arrêtée sous quelques jours après sa sortie. Prévention de thrombose ; surveillance des hémorragiques. Antiarythmique : cordarone 200mg (amiodarone). Surveillance du rythme cardiaque. A long terme surveillance d’une hyperthyroïdie. Anti hypertenseur avec les inhibiteurs de l’enzyme de conversion ( IEC) tel que Lopril 25 ou 50 mg ou Triatec 1.25mg, 2.5mg ou 5mg. Surveillance de l’hémodynamique ( hypotension) et de la diurèse (risque d’insuffisance rénale) Les cathécolamines et inotropes positifs tels que dobutrex ( dobutamine ) adrénaline ou levophed ( noradrénaline ) Surveillance hémodynamique Equilibre métabolique : surveillance des ions par exemple le potassium ( K) d’autant plus si le patient est sous diurétique (lasilix) Antalgique : évaluation de la douleur ; morphinique. (Surveillance respiratoire et surveillance du transit), puis Paracétamol (dafalgan) ; Surveillance d’un syndrome inflammatoire (élévation de la fibrine) : anti-inflammatoire (voltarène) respecter les paliers I , II, III Protecteur gastrique : pour éliminer l’ulcère de stress, Ulcar sachet x 2 /j, Mopral 20 mg gel/j. Et traitement des facteurs de risque : Interruption du tabac, TTT de HTA, équilibre du diabète, prise en charge d’une surcharge pondérale ou d’une hypercholestérolémie. Avant sa sortie , le patient est vu par la diététicienne . 3. Kinésithérapie La kinésithérapie est importante pour ces jours post op. Elle permet une mobilisation rapide, (premier levé sous 48 heures) on apprend au patient à se mouvoir en protégeant leur cicatrice : - bras croisés pendant la mobilisation et la toux - mouvements à éviter - technique pour se lever Importance aussi dans la fonction respiratoire : - apprentissage de la respiration abdominale - apprentissage pour expectorer - aide avec des aérosols et vibration (décollement des sécrétions de la paroi) - expansion pulmonaire : triflow, CPAP Guillon Katia IDE Cours pour EIDE - 8/8 les pontages.doc novembre 2006 - Il est nécessaire d’éliminer rapidement les sécrétions bronchiques pour éviter : les infections une toux persistante provoquant le lâchage des sutures ainsi qu’une perte de sommeil et asthénie. La kinésie post op. vise à apporter l’autonomie au patient en évitant un encombrement bronchique, mais aussi une amélioration de tous les jours avec une récupération pour sa vie sociale et relationnelle; il est donc important que cette kinésithérapie soit expliquée et commencée en pré opératoire. Ce travail commence la rééducation. - XII Sortie et rééducation Ensemble des activités nécessaires pour assurer aux handicapés cardiaques une condition physique mentale et sociale optimale leur permettant de reprendre par leurs propres efforts une place aussi normale que possible dans une communauté et avoir une place productive dans la société. Elle commence dans le service. (respiratoire, mobilisation, reprise de l’autonomie) Au bout de 10 jours de post op le patient est transféré en maison de convalescence rééducation. Après un mois de rééducation convalescence, le patient revient en consultation voir le chirurgien. Le patient sera suivi par son cardiologue semestriellement ou annuellement avec : Recherche de signes d’angor, de dyspnée, malaise, Evaluation de la reprise d’une activité physique, professionnelle et familliale. Un ECG ( fréquence, rythme, évolution du tracé, signe de souffrance) Une échographie cardiaque trans thoracique Une épreuve d’effort permet de contrôler la qualité de la perfusion myocardique. Angiographie si reprise de douleur angineuse. Adaptation du TTT en fonction de l’évaluation cardiaque ( pouls et tension ) Surveillance du régime et des facteurs de risque (tabac diabète et hypertension) XIII L’EVOLUTION De plus en plus on parle de mini chirurgie : la MIT (mini incision thoracique); l’évolution des techniques permet de pratiquer une incision beaucoup plus petite sur le sternum ; selon la coupe sur le sternum on parlera d’incision en J. La robotique et l’informatique permettront de pratiquer des chirurgies avec beaucoup de précisons dans les gestes avec des voies d’abord diminuées dues à des incisions plus petites : diminution de la douleur et des pertes sanguines. Références bibliographie COURS « chapitre 40 le cardiaque opéré » « Chapitre 104 le pontage coronarien » « L’opéré en chirurgie cardiaque » N . Vadon, Cl. Dubois Edition MASSON E-cardiologie.com : la chirurgie coronaire le pontage COURS de chirurgie cardiaque service de l’hôpital Pasteur 1992 « Cardiologie médicale, chirurgicale » A. Leguerrier, P. Scordia, B. Ritter, J. Matthewman , Edition Heures de France Université de Lyon Cardiologie Guillon Katia IDE