Corps et voix d`Afrique francophone et ses diasporas

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Corps et voix d`Afrique francophone et ses diasporas
Le Centre Interuniversitaire d’Etudes Françaises et
le Département d’Etudes Françaises de l’Université Eötvös Loránd (ELTE) de
Budapest
et
L’Institut de Recherche en Etudes Théâtrales
de l’Université de la Sorbonne Nouvelle / Paris III
en collaboration avec l’Institut Français de Budapest
présentent
Corps et voix d’Afrique francophone
et ses diasporas :
Poétiques contemporaines et oralité
COLLOQUE INTERNATIONAL
A l’Université ELTE et l’Institut Français de Budapest
Les 12, 13 et 14 novembre 2012
sur une initiative du laboratoire
Scènes Francophones et Ecritures de l’Altérité (SeFeA)
et avec le soutien de l’Ecole doctorale « Arts & Médias » (ED267)
en collaboration avec « Les Frankolorés », Le Théâtre du Jour
1
Comité d’organisation :
Dávid Szabó (ELTE),
Réka Tóth (ELTE),
Melinda Kiss (ELTE),
Sylvie Chalaye (Paris 3),
Pénélope Dechaufour (Paris 3),
Yazid Lakhouache (Le Théâtre du jour).
Comité scientifique :
Réka Tóth (ELTE),
Judith Miller (NYU),
Dávid Szabó (ELTE),
Joseph Danan (Paris 3),
Sylvie Chalaye (Paris 3),
Vilmos Bárdosi (ELTE),
Catherine Naugrette (Paris 3),
Marià Minich Brewer (Minnesota),
Dominique Traoré (Univ. d’Abidjan).
Mises en voix :
les étudiants de l'Atelier Théâtre de ELTE/CIEF
et
les lycéens des Ateliers Théâtre des sections bilingues
des Lycées Kölcsey Ferenc et Hunfalvy János
sous la direction de Yazid LAKHOUACHE.
Conception et responsabilité scientifique : Sylvie Chalaye (Paris 3) et Réka Tóth (ELTE).
Coordination scientifique : Pénélope Dechaufour.
Comité de coordination SeFeA : Amélie Thérésine, Paul Balagué et Virginie Soubrier.
Comité de coordination CIEF : Melinda Kiss et Sophie Breyer.
Responsabilité artistique : Yazid Lakhouache (Le Théâtre du Jour).
Accueil et logistique : CIEF - Université ELTE et Institut Français de Budapest.
Contact : [email protected]
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SOMMAIRE
Le laboratoire « Scènes Francophones et Écritures de l’Altérité » (SeFeA)…….…..… 4
Le Centre Interuniversitaires d’Études Françaises (CIEF)…………..…..……………...5
Avant-propos ……………………………………………………………………………6
Tout ce qui existe dans le monde vient du monde des histoires…………………………7
Programme du colloque……………………………………….…………………..…….9
Présentation des mises en voix ………………………………………………………...16
Le Théâtre du Jour et « Les Frankolorés » …………………………………………….17
Résumés des communications ……………………………………..…………..………18
Ecrivains et artistes invités.…………………………………………………………….26
Chercheurs……………………………………………………………...……………...28
On tourne !………………………………………………………………...……...……37
Remerciements…………………………………………………………………………38
3
Institut de Recherche en Etudes Théâtrales
Laboratoire SeFeA
Responsable : Sylvie Chalaye
Scènes Francophones et Écritures de l’Altérité
Axes de recherche : Arts de la scène et problématiques post-coloniales : histoire et
imaginaire, dramaturgie, esthétique et mise en scène, anthropologie de la représentation.
Ce laboratoire, au sein de l’IRET (dir. Gilles Declercq et Joseph Danan), a ouvert un vaste
chantier consacré aux poétiques des dramaturgies du monde francophone traversées par
l’histoire coloniale et l’histoire des migrations, en particulier les dramaturgies d’Europe,
d’Afrique, d’Amérique(s), des Caraïbes, du Pacifique et des diasporas nouvelles et anciennes.
Ces recherches concernent autant les dramaturgies modernes et contemporaines que les
expressions scéniques du passé.
Dramaturgies du marronnage : le corps théâtre du drame, le programme que développe
actuellement le laboratoire SeFeA poursuit un travail entrepris depuis plusieurs années sur le
« corps champ de bataille » et interroge le corps comme « espace d’écriture », à la fois champ,
chant et chantier. Il se développe autour d’un séminaire consacré à la poétique du corps
comme espace de mémoire, de dépassement ou de reconquête identitaire et s’inscrit dans une
dynamique scientifique triangulaire qui implique des chercheurs d’Afrique, d’Europe et
d’Amérique(s) à travers plusieurs actions et projets éditoriaux internationaux avec les
département d’études francophones de plusieurs universités : University of Minnesota
Nouvelles dramaturgies d’Afrique et des diasporas : sonates des corps, cantates des voix,
Hopkins University Press, 2008), University of Virginia (Emergences caraïbe(s) : une
création théâtrale archipélique, Africultures, 2010), New York University (Projet
d’Anthologie franco-américaine des dramaturgies d’Afrique et des diasporas, sous la
direction de J. Miller et S. Chalaye, Indiana University Press )
« Frère de son, Frère de scène : voix chœur à corps » en avril 2008 a été la première action
du laboratoire et a donné lieu en 2009 à la publication d’un volume autour des « Fratries
Kwahulé » (Africultures, n°77-78). En 2010, conçu dans la continuité du précédent, le
colloque « Kossi Efoui : une poétique du marronnage au pouvoir », accueilli au Musée
Dapper, s’inscrivait au cœur de la problématique du programme et a abouti également à une
publication (Africultures, n°86). « Corps et voix d’Afrique et ses diasporas : oralité et
poétiques contemporaines », troisième colloque international que nous organisons, mais
cette fois hors de France et en partenariat avec une autre université, l’université ELTE de
Budapest, grâce à la mise en place d’un nouveau partenariat scientifique avec le CIEF (Centre
Interuniversitaire d’Etudes Françaises) porte sur le corps en voix au sein des formes
dramatiques contemporaines, comme dans les formes plus littéraires. Déplacer notre action
scientifique en Europe centrale répond intimement à la démarche d’ouverture et de
triangulation qui est la nôtre. Nos prochains colloques pourraient donc bien s’organiser outreatlantique…
Contact : [email protected]
4
Le Centre Interuniversitaire d’Études Françaises
Direction : Dávid Szabó
Le CIEF, un centre d’études et d’information
Le Centre Interuniversitaire d'Études Françaises (CIEF) est une institution franco-hongroise
d’études et d’information sur la France, créée en décembre 1990 sur la base d’un accord
intergouvernemental. Rattaché à l'Université Eötvös Loránd de Budapest (ELTE), il est
symétrique du Centre Interuniversitaire d'Études Hongroises (CIEH), lui-même rattaché à
l'Université de la Sorbonne-Nouvelle – Paris 3. Le Centre est doté d'un Conseil d'Orientation
Scientifique composé de membres hongrois et français représentant diverses disciplines, tels
la littérature, la linguistique, l’histoire, le droit et les sciences sociales. Le Centre a la
particularité de posséder une médiathèque qui met à la disposition des lecteurs – professeurs
et étudiants – un fonds unique en Hongrie d’ouvrages pédagogiques et de supports
audiovisuels et sonores.
Le CIEF, un centre pour la recherche et la publication
Le Centre organise régulièrement des rencontres, des colloques et des conférences
scientifiques, notamment en partenariat avec l’Institut d’Études Littéraires de l’Académie des
Sciences de Hongrie et le Département d’Études Françaises de l’Université ELTE. Les actes
qui en émanent donnent lieu à des publications ponctuelles ou entrant dans le cadre de la
Revue d’Études Françaises, qui est publiée par le CIEF en collaboration avec les
départements d’études françaises des universités de Hongrie.
En 1996 le CIEF a lancé, en liaison avec les départements de français de Hongrie, la série des
Journées d’Études Françaises. Ces rencontres offrent l’opportunité à tous ceux qui en Hongrie
étudient la langue, la littérature et la civilisation françaises de présenter leurs recherches à
l’ensemble de leurs collègues. Le CIEF coordonne aussi chaque année les séminaires
doctoraux centre-européens qui invitent les jeunes doctorants de l’Europe centrale à se
rencontrer afin de discuter de l’état de leurs recherches. Enfin, le Centre organise une fois par
an les cours de l’École doctorale, à l’occasion desquels est invité un professeur français qui
vient exposer aux doctorants hongrois un thème de son choix.
Le CIEF, un centre pour la formation
Le CIEF accueille en partenariat avec le Service Culturel de l’Ambassade de France des
ateliers de pédagogie, afin de promouvoir la réflexion sur les pratiques de l’enseignement du
français. Le CIEF propose des cours et des concours avec le Département d’Études Françaises
d’ELTE : ateliers de traduction et concours d’orthographe et héberge également dans ses
locaux l’Association Hongroise des Enseignants de Français, avec laquelle il travaille en
étroite collaboration pour tous ses projets pédagogiques.
Le CIEF, un centre de documentation pédagogique
La bibliothèque dispose d’un fonds en français, spécialisé en didactique, méthodologie et
pédagogie. Une large variété de manuels d’enseignement de la langue française est à la
disposition des professeurs de français, ainsi que de tous ceux qui font des études de
pédagogie ou de FLE. Le fonds comporte environ 10 000 ouvrages et revues, 1800 cassettes,
400 diapositives et 500 vidéocassettes. Son fichier est accessible sur le site de la Bibliothèque
Universitaire de Budapest (www.konyvtar.elte.hu ; rubrique ELTE katalógusa).
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AVANT-PROPOS
Conçu en partenariat avec le Centre Interuniversitaire d’Études Françaises de l’Université
ELTE de Budapest et l’Institut Français, ce colloque est le fruit d’une collaboration initiée
lors des Frankolorés de 2010, par son directeur Yazid Lakhouache. A l’occasion des journées
d’étude consacrées aux théâtres afro-antillais, soutenues par l’Institut Français de Budapest en
avril 2011, notre laboratoire SeFeA a été accueilli au CIEF par Dávid Szabó, le directeur et
Réka Tóth qui mène des recherches sur les littératures francophones afro-caribéennes et nous
avons
pu alors travailler ensemble à l’élaboration d’un programme de colloque qui se
proposait d’explorer l’oralité africaine à l’œuvre dans des formes et poétiques contemporaines
aussi bien romanesques, poétiques que dramatiques. Organiser ces rencontres scientifiques
autour des écritures contemporaines d’Afrique et des diasporas en Europe centrale est un défi.
Et nous sommes aujourd’hui particulièrement fiers d’avoir pu mettre sur pied ensemble un
programme vraiment international qui permette à des chercheurs francophones de tous
horizons de se rencontrer autour des littératures et des formes dramatiques d’Afrique
contemporaine. Ils viennent de Hongrie, de France et de ses Outre-Mer, mais aussi de
Pologne, de Tunisie, des Etats-Unis, du Congo, d’Algérie, de Turquie… Nous espérons que
cette première expérience soit le début d’un long compagnonnage et que nous aurons d’autres
rendez-vous.
Bon colloque à tous.
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Tout ce qui existe dans le monde vient du monde des histoires….
Je marchais sur une route. Il faisait un peu nuit. Pleine lune. Un homme devant moi.
La silhouette d’un homme devant moi. Je me rapproche. Je lui dis : «Bonsoir, Monsieur.» Il
me dit : «Bonne nuit, mon enfant». Il se penche vers moi, souriant, peut-être, je ne sais plus,
je n’ai pas vu son sourire. J’ai vu ses cornes. Il avait des cornes de zébu sur la tête. (…) Je
cours jusqu’au village. Je raconte ce que j’ai vu. «C’est dans ta tête, disent les gens, c’est dans
ta tête, les cornes, c’est dans ta tête, l’homme-zébu, c’est dans ta tête, le problème. Si tu ne
nous crois pas, écoute au moins M. Le Professeur ou Mme La Juge ou M. Le Conseiller.»
Je me souviens de M. Le professeur qui disait : Ça n’existe pas, ça n’existe pas, ça
n’existe pas, ça n’existe pas. Tu persistes dans l’erreur. Ou l’on est un homme ou l’on est un
zébu. Pas les deux en même temps.
L’homme zébu existe. Plein d’hommes-zébus existent dans le monde des histoires.
Dans le monde des histoires, il y a des millions de millions de choses qu’on n’imagine pas
encore. Mais les hommes ne croient pas que le monde des histoires existe.
Or tout ce qui existe dans le monde (les cailloux, les plantes, les animaux et les hommes euxmêmes) vient du monde des histoires. Et tout ce qui existe retourne toujours au monde des
histoires. Pendant longtemps, le monde des histoires fut séparé du monde des hommes.
Mais un jour arriva où, à force de se rapprocher, le monde des histoires toucha et caressa le
monde des hommes, et alors quelques graines d’histoires tombèrent dans le monde des
hommes et se mélangèrent à l’esprit d’un être humain, avec des millions de millions de choses
qu’on n’imagine pas encore. C’est ainsi que, pour la première fois, les histoires naquirent dans
la tête de quelqu’un. Elles arrivèrent tout ensemble dans un grand bruit sauvage - comme un
bruit de marché. Elles entrèrent tout ensemble dans l’esprit d’une bergère. Aussitôt, la femme
se mit à parler dans une langue sauvage, une langue pleine de fleurs et d’images sauvages, de
millions de millions de choses qu’on n’imagine pas encore, d’un monde sauvage où les
animaux parlaient, où les arbres avaient des yeux, où les hommes étaient aussi animaux et
plantes à la fois, où les rochers étaient des oiseaux immobiles.
Les gens prirent la bergère pour une folle, la saisirent, la jetèrent à l’eau. Un poisson l’avala,
avala sa voix.
Oraison
Et de tout ce qu’elle possédait, de ce que fut sa vie il ne reste qu’un bâton, le bâton de la
Bergère, et ces quelques mots que je viens de te dire pour raconter comment elle vécut,
comment elle mourut, une histoire qui aurait pu s’arrêter là.
Mais voilà qu’un jour, un pêcheur pêcha le poisson qui avala la bergère, fit cuire le poisson, le
mangea et alors, il ne parla plus que dans une langue sauvage où les arbres avaient des yeux,
où les rochers étaient de grands oiseaux transformés en statues de sel.
« On ne comprend rien à ce que tu racontes, lui dit son frère, si tu ne me crois pas, demande à
notre père.
‒ On ne comprend rien à ce que tu racontes dit le père, si tu ne me crois pas, demande à
Monsieur le directeur qui a de l’instruction et qui a lu tous les livres.
‒ On ne comprend rien à ce que tu racontes, dit Monsieur le Directeur qui a de l’instruction et
qui a lu tous les livres, si tu ne me crois pas, demande donc à tout le village réuni.
‒ On ne comprend rien à ce qu’il raconte, dit le chef du village au nom de tout le village
réuni.
Puis ils lui lancèrent des cailloux et l’homme mourut, et sa voix mourut. L’homme et sa voix
furent enterrés bien profondément dans le cœur du désert où passe le vent.
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Oraison
Et de tout ce qu’il possédait, de ce que fut sa vie il ne reste qu’une corde tressée, dont il se
servait pour pêcher à la ligne, et ces quelques mots pour raconter comment il vécut, comment
il mourut, une histoire qui aurait pu s’arrêter là. Mais le vent.
Le vent, à force de passer et de repasser son chemin, petit à petit, grain de sable après grain de
sable, creusait la terre, grattait la terre comme le chat gratte le tissu. C’est ainsi qu’un jour,
quelques particules du corps de l’homme furent emportées par le vent, jusqu’à des centaines
de milliers de kilomètres, et tombèrent dans le couscous d’un chasseur. Aussitôt que le
chasseur eût mangé son couscous, il se mit à parler une langue pleine de mystère. On
l’attrapa, on le réduisit en fine cendre, on réduisit sa voix au silence. On enferma la cendre et
le silence dans une boîte, on enferma la boîte dans une fusée, on programma la fusée pour
exploser et la fusée explosa le plus loin, le plus haut possible.
Oraison
Et de tout ce qu’il possédait, de ce que fut sa vie, il ne reste qu’une calebasse, la calebasse
dans laquelle il mangea son couscous, et ces quelques mots que je viens de te dire pour saluer
comment il vécut, comment il mourut, une histoire qui aurait pu s’arrêter là. Salutations
distinguées.
Mais en ces temps-là vivait un homme qui n’était ni pêcheur, ni chasseur, ni berger. Son
métier à lui, consistait à pincer la corde d’un instrument pour faire entendre des mélodies et
des harmonies célestes.
Un jour, sur une montagne où il respirait l’air des hauteurs, il avala, par la bouche et par les
narines, un lointain parfum des quelques résidus de l’homme qu’on avait pulvérisé, qu’on
avait cru anéanti dans l’espace.
Aussitôt que l’homme avala ce parfum, il se mit à chanter des paroles sauvages.
Les hommes accoururent furieux, armés, décidés. Arrivés au pied de la montagne, ils
entendirent les paroles du chant :
« Tout ce qui existe, les cailloux, les plantes, les animaux et les hommes, vient du monde des
histoires. Tout ce qui existe dans la réalité retourne toujours, même en rêvant, au monde des
histoires. Et dans le monde des histoires, il y a des millions de millions de choses qu’on
n’imagine pas encore. Et voici ce qui arriva : Tous les gestes de mise à mort furent suspendus.
Tous les gestes, tous les cris : À mort, à mort furent suspendus.
Les hommes arrêtés au pied de la montagne écoutaient ces paroles, et n’y comprenaient rien,
mais ils avaient l’impression, pour la première fois, que ces paroles leur disaient quelque
chose ‒ Ça me dit quelque chose, ça me dit quelque chose, disaient-ils les uns aux autres,
sans pouvoir saisir ce que ça leur disait, comme s’ils avaient des visions en plein jour.
On ne saura jamais quelles étaient ces visions, mais l’histoire dit qu’ils se mirent à pleurer et
que, pour la première fois, on laissa vivre un homme à la parole tordue.
Mais voilà. Dans ce monde passent les siècles. Oublie, Oublie, oublie, disent les siècles et le
chant fut oublié. Oublie, oublie, disent les siècles, et l’on a oublié le son de l’instrument, la
forme même de l’instrument. Le métier qui consiste à pincer la corde d’un instrument a
disparu avec les siècles. Et dans le monde de ta naissance, plus personne ne comprend la
parole des visions. Le monde des histoires est de nouveau séparé du monde des hommes.
C'est pourquoi M. Le Professeur dit : Ça n'existe pas, ça ne peut pas exister, un homme avec
des cornes de zébu sur la tête.
Kossi Efoui, Oublie !, Lansman, 2011.
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PROGRAMME
Les littératures contemporaines francophones d’Afrique et ses
diasporas, que ce soit dans le domaine du roman ou celui des
expressions poétiques et dramatiques restent traversées par
l’oralité, selon des modalités variées et toujours avec une
grande inventivité.
La tradition du conte semble intrinsèquement attachée aux
dynamiques diasporiques qui marquent l’histoire afrocaribéenne dont elle assure transmission et continuité
culturelle. Ce colloque se propose d’interroger la physicalité
des poétiques contemporaines d’oralité et leur capacité à
convoquer corps et voix, à travailler notre mémoire en passant
par la matérialité des perceptions sensibles.
Il se déroulera en quatre volets :
1. Oralité, marronnage et détour
2. Dramaturgies du conte et poétiques contemporaines
3. Oraliture et musicalité
4. Corps diasporiques et voix contemporaines.
9
Le 12 novembre 2012
Université ELTE – Campus « Trefortkert » (métro Astoria)
Budapest 1088 Múzeum krt. 4-6.
Grande salle du bâtiment A
Oralité, marronnage et détour
Travestissement zoologique à travers les bestiaires qu’il sollicite, parcours initiatique, quête
ou voyage formateur, le conte travaille sur le détour et développe une force de résistance
incroyable dans les contextes d’aliénation qui touchent à l’histoire coloniale et à
l’immigration aujourd’hui. Ce sont donc l’oralité et ses poétiques du détour qui nous
intéresseront dans ce premier volet.
13 h
Ouverture du colloque par M. Vilmos Bárdosi, Dávid Szabó et Réka Tóth (ELTE)
Sylvie Chalaye, Joseph Danan et Catherine Naugrette (Sorbonne Nouvelle-Paris 3)
Mise en voix 1 : extraits de Kama Kamanda, Ahmadou Kourouma, Ernest Pépin
Présidence : Dávid Szabó (Université ELTE)
La poétique de la parole dans Les Contes d’Amadou Koumba de Birago Diop
(Aleksandra KOMANDERA, Université de Silésie)
De la tradition orale au conte littéraire – les sources d’inspiration de Kama Kamanda
(Lilla HORÁNYI, Université ELTE)
Les énoncés parémiques au service du conte et de l’oralité dans la littérature
africaine (Zeineb BEN-GHEDHAHEM, École Polytechnique de Tunisie)
Le discours implicite à travers l’oralité dans Le Passé simple de Driss Chraïb
(Duygu ÖZTİN PASSERAT, Université Dokuz Eylül /Turquie)
L'écriture ou la mise en scène de l'oralité chez Kourouma, Pépin et Chamoiseau.
(Tumba SHANGO LOKOHO, Sorbonne Nouvelle-Paris 3)
Débat & pause
15 h
Mise en voix 2 : extraits de Jean-Luc Raharimanana, Aimé Césaire et Edouard Glissant
Présidence : Maria Minich Brewer (Université de Minneapolis)
De l’oralité à l’espace du livre : A. Hampâté Bâ et les notes de bas de page
(Fernanda MURAD MACHADO, Universidade de São Paulo /Brésil)
Éléments de l’identité antillaise dans le roman historique
(István CSEPPENTŐ, Université ELTE)
Je te raconte cette histoire… : l’oralité et l’engagement dans l’œuvre de
Raharimanana (Ewa KALINOWSKA, Université de Varsovie)
Dramaturgie de l’oralité dans les tragédies de la révolution de Saint Domingue
(Axel ARTHERON, Université Antilles Guyane / Paris 3)
10
Débat & pause
16 h 30
Mise en voix 3 : extraits de Werewere Liking et José Pliya
Présidence : Gladys M. Francis (Georgia State University)
L’Enfant Mbénè ou la confluence de la tradition orale et de la dramaturgie
contemporaine (Zouleikha KABILENE, Université d’Alger)
Les détours du théâtre de Peter Brook par l’oralité africaine
(Magdolna JÁKFALVI, Színház- és Filmművészeti Egyetem / Budapest)
Détournements afro-caribéens du conte européen par José Pliya
(Stéphanie BÉRARD, University of Virginia)
Du droit à la culture aux droits culturels : quelles places pour les conteurs ?
(Daniel URRUTIAGUER, Sorbonne Nouvelle-Paris 3)
Débat & pause
18 h
Conte créole par Roselaine Bicep
Table ronde : « Les enjeux du conte aujourd’hui »
avec Guy Régis Junior, Kossi Efoui
Roselaine Bicep et Jean-Georges Chali animée par Axel Artheron
Soirée inaugurale :
Réception offerte aux intervenants par l’Institut Français de Budapest.
Grande salle du Bâtiment A
11
Le 13 novembre 2012
Matin au CIEF / Université ELTE (bâtiment F)
Dramaturgies du conte et poétiques contemporaines
Jamais simple détour ou retour à la fable, les écritures contemporaines d’Afrique et des
diasporas abordent le conte comme une poétique en soi, le sujet de l’histoire étant le conte
lui-même et sa capacité à rebondir à tisser des ponts mémoriels qui défient le temps. L’oralité
afro-caribéenne ne donne plus rendez-vous sous l’arbre à palabre. Le conte s’égare, se perd…
et les poétiques contemporaines lancent des ponts au-dessus du vide, pour faire entendre
l’absence, la disparition, l’inarticulable.
9h
Mise en voix 4 : extraits de Philippe Boullé, Kossi Efoui et Koffi Kwahulé
Présidence : Réka Tóth (Université ELTE)
Werewere Liking et la guérison à travers la parole incarnée
(Judith MILLER, NYU)
Bintou de Koffi Kwahulé, le conte moderne d’une sirène-oiseau
(Fanny LEGUEN, Université Paris 4)
Se forger une identité par la parole : étude du duo de Big Shoot de Koffi Kwahulé
(Alice ZENITER, Sorbonne Nouvelle-Paris 3)
Résonances, langages, écritures : voix de la poésie seychelloise contemporaine
(Károly Sándor PALLAI, Université ELTE)
Débat & pause
10h30
Mise en voix 5 : extraits de Gerty Dambury et Guy Régis Junior
Présidence : Catherine Treilhou-Balaudé (Sorbonne Nouvelle-Paris 3)
Contes et écritures africaines depuis 1980
(Ramcy KABUYA, Université de Lubumbashi)
Poétique du silence dans les écritures dramatiques contemporaines d’Afrique
noire et de ses diasporas (Virginie SOUBRIER, Sorbonne Nouvelle-Paris 3)
Le monde mélancolique de Koffi Kwahulé
(Ilona KOVÁCS, Université de Szeged)
Débat & pause
11 h 30
Table ronde : « Conte et théâtre / écriture et réécritures »
avec Gerty Dambury, Guy Régis Junior et Lima Fabien
animée par Stéphanie Bérard
Pause déjeuner au restaurant XO Bistro
12
Après-Midi à l’Institut Français de Budapest
Oraliture et musicalité
L’oralité convoque des corps et des voix et travaille le langage en lien avec la résonance
musicale qu’il est capable de faire entendre. Que ce soit au théâtre ou en poésie, cette
dimension est essentielle aux écritures contemporaines.
14h30
Discours d’accueil de François LAQUIEZE, directeur de l’Institut Français de Budapest
Mise en voix 6 : extrait de Kossi Efoui
Présidence : Magdolna JÁKFALVI (Színház- és Filmművészeti Egyetem / Budapest)
Le flux musical chez Kossi Efoui
(Anaïs NONY, Université de Minneapolis / Paris 3)
Corps et voix du music-hall chez Koffi Kwahulé : Brasserie et Le Masque boiteux
(Romain PIANA, Sorbonne Nouvelle-Paris 3)
« Des textes à dire debout » Oralité-écriture, collectif-individuel dans l’écriture
de Guy Régis Junior (Réka TÓTH, Université ELTE)
Du roman musical à la musique romanesque : l’oralité dans le discours littéraire de
Patrick Chamoiseau et d’Alain Mabanckou (Buata MALELA, Univ.de Silésie)
Débat & pause
16h30
Mise en voix 7 : extraits de L.S. Senghor, Dieudonné Niangouna et de J-L. Raharimanana
Présidence : Catherine NAUGRETTE (Sorbonne Nouvelle-Paris 3)
Entre le malgache et l’occidental : Za. roman de Jean-Luc Raharimanana
(Isabella ZATORSKA, Université de Varsovie)
Corps et voix dans les Chants d’ombre de Senghor
(Hedia KHADHAR, Université de Tunis)
Corps parlés et théâtre de voix dans l’œuvre de Dieudonné Niangouna
(Amélie THÉRÉSINE, Sorbonne Nouvelle-Paris 3)
Musique et didascalies chez Koffi Kwahulé
(Pierre LETESSIER, Sorbonne Nouvelle-Paris 3)
Débat et pause
13
19 h
Lecture en avant-première :
Les Atlantiques amers de Gerty Dambury
Table ronde :
« D’une langue à une autre : comment traduire rythme et musicalité »
avec Zsófia Molnár, Kossi Efoui et Gerty Dambury
animée par Virginie Soubrier et complétée par la lecture en hongrois d’extraits de textes de
Kossi Efoui et de Gerty Dambury traduits par Zsófia Molnár, Vanda Éva Makó et Zsolt Beke
Dîner offert aux intervenants par l’Institut Français
au Café Dumas
Institut Français de Budapest
17 rue Fő, Budapest
Tel. : (36 1) 489 42 00
Direction : François Laquièze
Site : http://www.inst-france.hu
E-mail : [email protected]
14
Le 14 novembre 2012
au CIEF / Université ELTE
Campus « Trefortkert » (métro Astoria)
Corps diasporiques et voix contemporaines
Traversé par la colonisation, l’immigration, l’exil… le corps diasporique est dépositaire
d’une mémoire qui lui échappe et le dépasse, corps qui fait résonner des histoires, corps
tendu, corps-tambour, corps-territoire aussi…
9h
Mise en voix 8 : extrait d’Aimé Césaire et de Koffi Kwahulé
Présidence: Judith MILLER (New York University)
Mise en seuils des corps et des voix dans le théâtre des diasporas
(Marià MINICH BREWER, Univ. de Minneapolis)
Voix et corps marionnettiques : avatars d’oralités
(Pénélope DECHAUFOUR, Sorbonne Nouvelle-Paris 3)
Une tempête des corps errants
(Amos FERGOMBÉ, Université d’Artois)
La mort dans le théâtre de Sony Labou Tansi ou la construction d’un mythe neuf
(Gladys M. FRANCIS, Georgia State University)
Débat & pause
11h
Mise en voix 9 : extraits de Kossi Efoui et Koffi Kwahulé
Présidence : Joseph DANAN (Sorbonne Nouvelle-Paris 3)
Corps diasporiques et voix chorales des théâtres marrons
(Sylvie CHALAYE, Sorbonne Nouvelle-Paris 3)
Le corps-territoire chez Kossi Efoui : une dramaturgie de l'oralité explosée
(Paul BALAGUÉ, Sorbonne Nouvelle-Paris 3)
Corps-territoire et sexualité dans les dramaturgies des diasporas afro-descendantes
en France, au Brésil et aux Etats-Unis (Agathe BEL, Sorbonne Nouvelle-Paris 3)
Débat & pause
12h
Performance de Guy Régis Junior
Déjeuner offert aux intervenants par le CIEF au restaurant XO Bistro
15
MISES EN VOIX
Mise en voix 1 : extraits
Kama Kamanda - Le Pagayeur magnifique,
Ahmadou Kourouma - Monnè, outrage et défi,
Ernest Pépin - Tambour-Babel.
Mise en voix 2 : extraits
Jean-Luc Raharimanana - L’arbre anthropophage,
Aimé Césaire - La Tragédie du roi Christophe,
Edouard Glissant - Monsieur Toussaint.
Mise en voix 3 : extraits
Werewere Liking - L’Enfant Mbénè ,
José Pliya - Monsieur, Blanchette et le loup.
Mise en voix 4 : extraits
Philippe Boullé – Incommunicado,
Kossi Efoui - Récupérations,
Koffi Kwahulé - P’tite-Souillure.
Mise en voix 5 : extraits
Gerty Dambury - Lettres indiennes,
Guy Régis Junior - De toute la terre, le grand effarement.
Mise en voix 6 : extrait
Kossi Efoui - Oublie !
Mise en voix 7 : extraits
L.S. Senghor - Paris sous la neige,
Dieudonné Niangouna - Souvenirs des années de guerre et
Le Socle des vertiges,
Jean-Luc Raharimanana - Za roman.
Mise en voix 8 : extraits
Aimé Césaire - Une Tempête,
Koffi Kwahulé - Le Masque boiteux.
Mise en voix 9 : extraits
Kossi Efoui - Le petit frère du rameur,
Koffi Kwahulé - Il nous faut l’Amérique.
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LE THÉATRE DU JOUR
Yazid Lakhouache est le directeur de la Troupe Le THEATRE du jour, une
compagnie professionnelle, créée en 2002. Depuis 2004, une politique culturelle
est menée, en Europe Centrale, par le biais d'actions culturelles francophones.
Des Ateliers de formation d'acteurs à Budapest et à Vienne permettent d'initier
les stagiaires à l'écriture théâtrale contemporaine francophone, d'une part, et
d'aborder, d'autre part, les processus de création artistique sous la forme
généreuse et exigeante de la troupe de Théâtre. Le français est utilisé comme
langue véhiculaire par tous les membres de la troupe.
En 2005, il crée « Les Frankolorés », festival
pluridisciplinaire où sont présentées, entre autres, des
pièces de Josée Pliya, Koffi Kwahulé, Kossi Efoui,
Aristide Tarnagda et Guy Régis Jr. Un travail de
traduction, de diffusion et publication des œuvres de ces
auteurs est également au cœur de l’engagement du festival.
En mars 2013 aura lieu la 9ième édition des « Frankolorés ».
www.lesfrankolores.com
Lectures par les étudiants de l’Atelier Théâtre de ELTE/CIEF et par les
lycéens des Ateliers Théâtre des sections bilingues des Lycées Kölcsey
Ferenc et Hunfalvy János.
Avec : Dömösi Dóra, Markó Bianka, Gál Dóra Roxána, Kaposvölgyi Anna,
Décsi Emese, Badacsonyi Katalin, Szabó István, Borvető Fanni, Török Dóra,
Berzeviczi Hanna, Boros Bálint, Gröschl Vivien, Trócsányi Gábor, Laskai
Vanda, Nagy Flóra, Malatinszki Zsanett, Lázár Marcell, Tóth Bertalan.
17
RÉSUMÉS DES COMMUNICATIONS
Aleksandra KOMANDERA (Université de Silésie, Pologne)
La poétique de la parole dans Les Contes d’Amadou Koumba de Birago Diop.
Le but de nos recherches est de décrire la poétique de la parole dans le conte africain en prenant appui
sur les Contes d’Amadou Koumba de Birago Diop. Pour définir l’oralité du conte africain, nous
analysons dans notre étude plusieurs aspects. En premier lieu, nous examinons les manifestations de la
parole et leur fonction au niveau générique (mise en scène du narrateur/conteur, langue familière,
musicalité, formulettes). Ensuite, nous menons une réflexion sur le rôle de la parole dans la création de
la nature fictionnelle ou vraisemblable de l’univers représenté. Enfin, nous étudions les récits de
Birago Diop afin de saisir les points communs avec les contes traditionnels européens et pour dévoiler
la spécificité, voire l’originalité du conte africain.
Lilla HORÁNYI (Université ELTE)
De la tradition orale au conte littéraire – Les sources d’inspiration de Kama Kamanda.
Notre étude se propose d’aborder deux recueils de contes de Kama Kamanda : Les Contes des Veillées
africaines (1967) et La Nuit des griots (1991) dont les motifs sont similaires. Nous pouvons constater
que ces contes ne sont pas les transcriptions des récits traditionnels africains. Mythes antiques, thèmes
et légendes africains, lais médiévaux s’entremêlent dans ces récits pour donner des « contes littéraires
», pour reprendre l’expression de Kama Kamanda. D’origine congolaise, l’auteur intègre ces diverses
influences dans ses contes à travers l’interprétation de trois motifs : le pêcheur, la sirène et le fleuve.
Zeineb BEN-GHEDHAHEM (École Polytechnique de Tunisie)
Les énoncés parémiques au service du conte et de l’oralité dans la littérature africaine
francophone.
Les expressions idiomatiques sont inhérentes à la transmission des traditions africaines par le biais des
contes et des fables. L’emploi fréquent des proverbes et plus généralement d’énoncés gnomiques
l’atteste. Que ce soit aux Antilles, en Afrique ou en Europe, le proverbe est un acte de parole qui
cautionne la sagesse d’un peuple, qui, du fait même qu’un sujet parlant se l’attribue, vient rappeler une
évidence, à savoir que tout individuelle qu’une parole puisse être, elle est néanmoins traversée par
d’autres paroles, paroles antérieures, paroles entendues, paroles retenues. Alain Mabanckou a
progressivement découvert l’intérêt diégétique, comique et intellectuel de ces énoncés. Cette
communication aura pour objet d’analyser les fonctionnalités des énoncés parémiques ainsi que les
liens qu’entretiennent les sentences et les proverbes avec le conte. D’autre part, cet exposé visera à
déterminer le rôle assigné aux détournements et aux distorsions de certaines formules sentencieuses en
parfaite adéquation avec les leçons développées, afin de répondre certainement au désir affiché par
l’auteur d’offrir à ses lecteurs un texte accessible certes, mais aussi et surtout une œuvre originale où
la tradition cède la place à la création et à la modernité.
Duygu ÖZTİN PASSERAT (Université Dokuz Eylül /Turquie)
Le discours implicite à travers l’oralité dans Le Passé simple de Driss Chraïbi.
Driss Chraïbi (1926-2007), écrivain français d’origine marocaine, est l’un des piliers de la littérature
maghrébine d’expression française. Le Passé simple est le premier roman de l’auteur. Il y décrit la
révolte d’un jeune homme contre la grande bourgeoisie marocaine et les abus de pouvoir incarnés par
son père, «le Seigneur » et la suprématie française dans un Maroc colonisé qui restreint l’homme à ses
origines. À travers la lutte introspective que se livre le protagoniste, le lecteur assiste à une critique
stricte de l’Islam due au décalage entre l’islam idéal révélé dans le Coran et la pratique hypocrite de
l’Islam par la classe bourgeoise d’un Maroc dans les années 50 ainsi qu’à l’analyse de la condition de
la femme musulmane en la personne de sa mère. En critiquant l’Islam et la condition de la femme au
Maroc, le narrateur vise les procédés narratifs et énonciatifs basés sur l’oralité tels les contes, les
proverbes qui expriment implicitement, la sagesse d’une société. C’est la raison pour laquelle le travail
va se baser sur une lecture narratologique et pragmatique qui cherche les réponses à la question : quel
est le rôle de l’oralité dans la structure narrative et argumentative du roman intitulé Le Passé simple ?
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Tumba SHANGO LOKOHO (Sorbonne Nouvelle-Paris 3)
L'écriture ou la mise en scène de l'oralité chez Kourouma, Pépin et Chamoiseau.
Fernanda MURAD MACHADO (Universidade de São Paulo /Brésil)
De l’oralité à l’espace du livre : Amadou Hampâté Bâ et les notes de bas de page.
L’œuvre d’Amadou Hampâté Bâ révèle la volonté de mettre en valeur la culture africaine et de
contribuer à la construction d’un discours permettant de réinsérer l'Afrique dans un cadre universel. Il
réactualise la littérature orale, qu’il recueille et écrit en français, et cherche des stratégies pour
représenter la réalité sociale à laquelle il se réfère, mais aussi pour la recréer de manière à interagir
avec la réalité de son lecteur. L’écrivain a recours en particulier à l’usage surabondant de notes.
Espace intermédiaire, entre le texte et le hors texte, l’illusion fabuleuse et le discours pragmatique,
l’appareil de notes lui permet de mettre en scène, dans le corps du livre, les relations entre conteur et
public dans la tradition orale et constitue le lieu privilégié d’une action sur celui-ci. Incité à
transgresser la linéarité du récit, en prenant part à la construction de la narration, le lecteur est invité à
une réflexion sur le réel et la manière de le raconter.
István CSEPPENTŐ (Université ELTE)
Éléments de l’identité antillaise dans le roman historique.
La mémoire collective antillaise trouve l’une de ses formes d’expression littéraire dans certains
romans historiques contemporains liés au pays soit par l’origine de l’auteur, soit par le sujet traité. Les
exemples cités ont la particularité d’être tous associés à la Guadeloupe et à une période historique
concrète, celle de la fin du XVIIIe siècle. A travers des textes divergents, il sera question des moyens
d’expression de l’antillanité perçue dans une dimension historique, par l’évocation des luttes antiesclavagistes en Guadeloupe, ou par le récit d’un destin fabuleux, celui du Chevalier de Saint-George
qui, d’origine africaine, a charmé l’Europe des Lumières. La poétique du roman historique permet
d’étudier l’expression de l’identité noire dans une perspective nouvelle, laissant par exemple une large
place à l’oralité par le biais des dialogues.
Ewa KALINOWSKA (Université de Varsovie)
Je te raconte cette histoire… : l’oralité et l’engagement dans l’œuvre de Raharimanana.
L’Afrique est de tout temps terre de l’oralité. Si l’oral prévaut dans les cultures traditionnelles
africaines depuis les temps immémoriaux, il reste toujours vivace dans les temps modernes.
La période précoloniale est sauvegardée et magnifiée par les griots, djelis ou gawlo. Le temps
douloureux de la domination et des post-colonialismes occultés trouvent leurs expressions en langues
européennes. Si l’oralité pure et simple disparaît progressivement dans le monde actuel, elle y est
toujours présente en adoptant de nouvelles formes. Nous examinerons l’écriture engagée de
Raharimanana, auteur malgache, qui se fait un témoin infatigable du passé et du présent de son île
natale et du Continent noir. Imprégné de l’histoire et de la culture, Raharimanana laisse transparaître
dans ses textes l’oralité ancestrale et se met au service des causes contemporaines.
Axel ARTHERON (Université Antilles Guyane / Paris 3)
Dramaturgie de l’oralité dans les tragédies de la révolution de Saint Domingue.
La vague des décolonisations et de remise en cause des impérialismes européens à partir des années
1950 a contribué à la formation, dans la caraïbe francophone, d’une esthétique théâtrale autonome.
Relayant les enjeux de l’émancipation politique, problématisant le rapport à l’histoire du sujet dominé,
les dramaturges caribéens francophones se donnaient aussi pour tâche d’œuvrer au renouvellement des
formes, des canons et des sources d’inspiration du théâtre caribéen. A côté des influences qu’ont pu
constituer la tragédie grecque et shakespearienne, ou le drame brechtien, l’oralité et le conte
constituèrent des éléments fondateurs de cette poétique dramatique caribéenne. La Tragédie du Roi
Christophe d’Aimé Césaire, et Monsieur Toussaint d’Edouard Glissant témoignent de l’inscription de
l’oralité et de la dramaturgie du conte au cœur du dispositif théâtral. Au-delà de la simple transposition
d’un folklore, de l’authentification d’une couleur locale, ces éléments travaillent en profondeur la
structure des pièces et assument des fonctions dramaturgiques diverses. Quelles sont les modalités de
figuration de l’oralité et du conte dans ces tragédies ? Comment interpréter leurs récurrences et la
pluralité de leurs expressions ? Quelles fonctions remplissent-ils au cœur du dispositif dramaturgique ?
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Zouleikha KABILENE (Université d’Alger)
L’Enfant Mbénè ou la confluence de la tradition orale et de la dramaturgie contemporaine.
Nous allons dans un premier temps dégager les éléments constitutifs de ce conte initiatique, tant sur le
plan thématique que formel, sachant que notre analyse se basera sur le texte écrit et non sur la pièce
jouée. Parmi les points que nous aborderons, nous citerons entre autres l’inscription du rite d’initiation
dans cette pièce, nous verrons également si cette inscription permet pour autant de classer cette pièce
parmi celles du théâtre-rituel, tel qu’il a été défini par l’auteure, ainsi que par M-J.Hourantier. Nous
interrogerons également la symbolique à laquelle fait référence Liking : instruments de musique,
chiffres, notamment le chiffre trois, ainsi que le bestiaire. À la suite de l’étude des points cités
précédemment, nous montrerons comment Liking est parvenue à élaborer une « pièce contemporaine »
en puisant dans la tradition.
Magdolna JÁKFALVI (Színház- és Filmművészeti Egyetem / Budapest)
Les détours du théâtre de Peter Brook par l’oralité africaine.
« Je ne suis pas un metteur en scène qui voyage, - dit Peter Brook - mais un voyageur qui met en
scène. » Il existe une culture universelle que le théâtre fait advenir, il ne faut que trouver les outils qui
permettent l’avènement. Peter Brook en 1972, en traversant l’Algérie, le Niger, le Nigéria, le
Dahomey et le Mali remplace le livre par le voyage. Grace à ces expériences africaines il introduit
l’oralité, l’interactivité aux jeux. Le théâtre est équivalent de la place publique, car c’est le seul endroit
où la distance dans le temps se convertit en éloignement dans l’espace. Dans ma communication,
j’analyse cette voie non-verbale de l’apprentissage théâtral en Afrique et surtout l’effet sur les
mouvements théâtraux en Hongrie.
Stéphanie BÉRARD (University of Virginia)
Détournements afro-caribéens du conte européen par José Pliya.
La transposition du conte sur la scène théâtrale participe de l’esthétique du détour pratiquée par José
Pliya qui adapte dramatiquement dans ses dernières pièces deux classiques de la littérature pour
enfants : Le Petit Poucet de Charles Perrault et La Chèvre de monsieur Seguin d’Alphonse Daudet. Le
dramaturge franco-béninois vivant aujourd’hui en Guadeloupe déterritorialise la tradition littéraire
française pour la reterritorialiser dans l’oralité afro-caribéenne : l’esthétique de la répétition et de la
variation, l’architecture circulaire, le dédoublement du narrateur/conteur, les animaux comme
représentants du genre humain, la ronde hypnotique et tournoyante des mots sont autant de détours
empruntés par Pliya pour nous ramener à l’oralité ancestrale africaine et caribéenne et nous révéler des
vérités humaines universelles.
Daniel URRUTIAGUER (Sorbonne Nouvelle-Paris 3)
Du droit à la culture aux droits culturels : quelles places pour les conteurs ?
Après les déclarations de l’Unesco en 2001 et en 2005, qui légitiment la notion de la diversité
culturelle à une échelle internationale, la déclaration du Groupe de Fribourg en 2007 a mis en avant
une éthique de la dignité par le respect des droits culturels des personnes. Le modèle du service public
culturel, en privilégiant la qualité artistique d’une poétique humaniste, accorde une place subalterne
aux conteurs, porteurs de récits populaires. L’objet de la communication est de s’interroger sur le
degré de changement de paradigme dans les politiques culturelles quant à l’appréciation de ce travail.
Les conteurs bénéficient-ils d’une meilleure reconnaissance symbolique et économique de la part des
collectivités publiques et des établissements culturels ? Ou continuent-ils à jouer avant tout un rôle
souterrain de consolidation de solidarités communautaires ?
Judith MILLER (NYU)
Werewere Liking et la guérison à travers la parole incarnée.
Werewere Liking est une "prêtresse théâtrale" camerounaise qui se sert de ses traditions bassa pour
réaliser un théâtre de guérison. Depuis presque trente années elle essaie, à travers son travail théâtral,
de rassembler son public pour évacuer le mal psychologique et sociologique qui ronge, selon elle,
l’Afrique entière. Le conteur, parfois déguisé en ngangan (guérisseur), fait toujours partie intégrante
de l’articulation du récit. Tout comme les tambours, il fonctionne pour solliciter l’adhésion psychique
et physiologique du spectateur. Notre communication se portera sur trois de ses plus grands
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spectacles : Singuè Mura : Considérant que la femme, Un Touareg s’est marié à une pygmée et Héros
d’eau afin d’analyser le processus de guérison qu’elle envisage. Nous pouvons aussi nous demander
comment ce processus fonctionne dans un cadre et chez un public non-africain.
Fanny LEGUEN (Université Paris IV)
Bintou de Koffi Kwahulé, le conte moderne d’une sirène-oiseau.
Le bestiaire nourrit l’imaginaire humain depuis l’Antiquité à travers les mythes, les contes ou les
légendes car l’animal est au cœur des représentations humaines depuis toujours. L’univers animalier
n’a cessé de démontrer ses capacités d’apprentissage des valeurs sociales que ce soit en Afrique ou
ailleurs. Les auteurs tragiques antiques, Sophocle, Euripide ou Eschyle comme plus tard La Fontaine
ou Dadié ont par leurs tragédies, fables ou poèmes invitent les lecteurs à comprendre les relations de
pouvoir de nos sociétés et les rapports humains à travers les archétypes animaliers. Les formes de
hiérarchies humaines ont parfois été critiquées et la personnification animalière par métaphore s’est
aussi construite pour éviter la censure et déjouer la critique en feignant de s’adresser aux enfants. Mais
chez les auteurs de la diaspora africaine, le bestiaire peut revêtir une nouvelle fonction critique. En
effet, depuis les "zoos humains", l’enfermement forcé d’hommes et d’animaux au sein d’espaces
reconstitués, ou les freaks show, cirques du monstrueux, le bestiaire ne sous-entend plus les signifiants
classiques, il convoque une réalité nouvelle au croisement de la théâtralisation de la tératologie et des
théories scientifiques sur la hiérarchie des types d’humains. Ainsi, dans Bintou de Koffi Kwahulé il
n’y pas à proprement parler d’animaux en jeu, l’animal sert de comparatif, mais son rôle n’est pas
seulement d’illustrer la psychologie des personnages ou de critiquer les rapports de force. L’enjeu est
ailleurs. Kwahulé rappelle par un habile renversement comment se sont forgés l’intolérance et plus
précisément le racisme.
Alice ZENITER (Sorbonne Nouvelle-Paris 3)
Se forger une identité par la parole : étude du duo de Big Shoot de Koffi Kwahulé.
Les personnages des pièces de Koffi Kwahulé n’ont souvent pas de noms – à peine un surnom, parfois
rien. Dès lors, ce qui tisse leur identité, ce qui leur donne un corps, c’est la parole. Dans Big shoot la
parole est répartie entre deux voix – que l’on appellera pour des raisons de commodité Monsieur et
Stan mais que l’auteur, lui, refuse de nommer en entrée de répliques – des voix aux rythmes différents,
à la typographie contraire lorsque l’on regarde le texte. C’est en opposant leurs voix– bref/long,
calme/nerveux, etc – mais aussi en se retrouvant – dans l’anglais par exemple – que Monsieur et Stan
se structurent une identité qui n’a pas d’autre base que leur manière de projeter les mots. Cette
communication se propose d’étudier les différents modes de fonctionnement de la parole dans leur
duo, inspiré selon l’auteur par les musiciens Monk et Coltrane.
Károly Sándor PALLAI (Université ELTE)
Résonances, langages, écritures : voix de la poésie seychelloise contemporaine.
Dans ma communication, je me propose d’analyser le corpus poétique contemporain seychellois,
influencé par l’histoire coloniale, la pluralité des langues et des héritages et la diversité des horizons
culturels. Je m’intéresserai aux facteurs psycho-philosophiques (identité, altérité), linguistiques
(trilinguisme) et topo-psychologiques (archipélité, insularité) qui se manifestent dans les œuvres
littéraires et les constructions identitaires complexes, superposées. Il sera question de mieux
comprendre la juxtaposition, l’interinfluence et l’échange enrichissant entre l’anglais et le français qui
se complètent des voix diasporiques du créole, détentrices de mémoires d’appartenances, d’histoires
de créolisation, de poétiques de musicalités et de croisements, de résonances d’oralité.
Ramcy KABUYA (Université de Lubumbashi / Lorraine)
Contes et écritures africaines depuis 1980 - Oralité et roman africain: itinéraire critique d’une
pratique subversive.
Les discours critiques sur l’oralité en Afrique ont donné lieu à deux conceptions différentes de cette
notion. Une première considère qu’elle appartient à un ordre ancien et par conséquent elle est appelée
à disparaître au profit de l’écriture. Dans cette optique oralité et écriture rejoignent d’autres
oppositions dichotomiques comme « tradition », « modernité », «africain » non « africain » etc. A
l’opposé de cette acception folkloriste, l’oralité est pensée en tant que poétique. Dans ce sens, il entre
21
dans la construction d’une littérature africaine moderne. Les écrivains africains sont ainsi pris dans
cette double perspective. Dans cet exposé, je m’attacherai dans un premier temps à montrer comment
ces deux conceptions se construites parfois en se nourrissant l’une de l’autre et puis je montrerai
comment des écrivains comme Sony Labou Tansi, Kossi Efoui ou encore Edem Awumey tirent, dans
leurs œuvres, le parti de l’une ou de l’autre.
Virginie SOUBRIER (Sorbonne Nouvelle-Paris 3)
Pour une poétique du silence dans les écritures dramatiques contemporaines d’Afrique noire et
de ses diasporas.
Nous partirons de l’hypothèse selon laquelle les dramaturgies contemporaines d’Afrique noire et de
ses diasporas font du silence la condition même de leur existence. Dans quelle mesure la parole s’y
déploie-t-elle à partir du silence, source de leur musicalité ? Quelle est la nature de ce silence ?
Comment parviennent-elles à transformer l’indicible en inédit ? L’enjeu sera de définir, à l’aune du
silence, l’oralité singulière de ces écritures qui accordent une place centrale au souffle et au corps.
Ilona KOVÁCS (Université de Szeged)
Le monde mélancolique de Koffi Kwahulé.
Sur la base des plusieurs pièces de théâtre de l'auteur, comme Brasserie, Mélancolie des barbares, Big
shoot, etc. et de préférence de celles qui ont été traduites en hongrois et sont disponibles dans le
recueil édité par L'Harmattan, je tenterai de montrer comment le monde post-colonial revit dans les
textes de Kwahulé. Il crée des personnages et des situations de conflit où il ne voit aucune solution
directe ou ne s’efforce jamais de se concentrer sur les issues, mais présente les dilemmes et les drames
du monde actuel vus et revisités par un Africain. Sa grande culture, pour ne pas dire érudition
européenne lui permet de conforter des civilisations à travers son écriture et de faire sentir aux
spectateurs ou aux lecteurs la douleur pour ne pas dire encore la mélancolie de son monde recréé
magiquement par l’alchimie de son style.
Anaïs NONY (Université de Minneapolis / Paris 3)
Le flux musical chez Kossi Efoui.
Cette communication aborde la poétique du flux musical dans l’œuvre théâtrale de Kossi Efoui à
travers le prisme du blues. Non seulement l’esprit de cette musique hante la poétique de l’auteur grâce
aux figures appartenant à la mythologie du blues, telles que celle du Hoochie-koochie-man dans sa
pièce Io (tragédie), mais le blues en tant que musique d’une grande souffrance est utilisée par l’auteur
en qualité de puissance métaphysique afin de libérer, au détour d’un jeu de mots, un éclat de rire qui
offre à entendre les résonances plurielles de notre être au monde.
Romain PIANA (Sorbonne Nouvelle-Paris 3)
Corps et voix du music-hall chez Koffi Kwahulé.
Deux de ce qu’on pourrait appeler des « pièces de guerre » de Koffi Kwahulé font intervenir, de
manière plus ou moins centrale, la thématique et l’imaginaire du music-hall. La chanteuse Poupinette
égaye la croisière des tirailleurs sénégalais du Masque boiteux en voyage vers les théâtres de la
Seconde Guerre Mondiale ; dans Brasserie, c’est Magiblanche, meneuse de revue du Moulin-Rouge,
qui va redonner vie à l’établissement dont se sont emparés les vainqueurs de la guerre civile africaine
dont l’épilogue fournit l’arrière-plan de la pièce. À la fois allégorie politique satirique et symbole
historique et culturel ironique, mais également matrice musicale, la figure de la chanteuse de cabaret
fait l’objet d’une représentation ambivalente dont il s’agira d’interroger les formes, les modalités et les
fonctions.
Réka TÓTH (Université ELTE)
« Des textes à dire debout » Oralité-écriture, collectif-individuel dans l’écriture de Guy Régis
Junior.
Guy Régis Junior (1974- ), l’auteur haïtien de l’extrême contemporain est devenu connu comme
fondateur, animateur, acteur et metteur en scène de Nous Théâtre (2001- ),compagnie itinérante,
novatrice par l’audace de ses formes et de ses langages. Il publie des pièces de théâtre, des poèmes et
depuis un certain temps de la prose aussi (roman, Vent d’ailleurs, 2011). Je me propose d’étudier les
22
traits de l’oralité dans ces différentes formes d’apparition de l’écriture régisienne qui vient des tripes,
qui touche à l’élémentaire, qui est incisive et concise, toujours pleine de tensions et toujours poétique,
et qui veut dire l’amour-rage qui l’attache à son pays meurtri, ravagé, zombifié, à « l’île de tous ses
rêves et de tous ses cauchemars ».
Buata MALELA (Univ.de Silésie)
Du roman musical à la musique romanesque : Approche comparée de l’oralité dans le discours
littéraire de Patrick Chamoiseau et d’Alain Mabanckou.
Il s’agit d’étudier le fonctionnement de l’oralité dans la littérature de la diaspora africaine et antillaise
de l’époque contemporaine en adoptant un point de vue comparatiste. Pour ce faire, nous partirons du
cas de deux écrivains assez différents dans leur prise de position dans l’espace public et dans l’univers
culturel et littéraire. Nous aurons pour but d’étudier l’oralité dans leurs productions, placées dans leur
contexte spécifique, comme stratégie de placement d’une posture de l’écrivain antillais pour
Chamoiseau et francophone pour Mabanckou. Comment cette stratégie se retrouve-t-elle dans leurs
productions littéraires et dans leurs essais et quelle en est la signification dans l’espace public ?
Isabella ZATORSKA (Université de Varsovie)
Entre le malgache et l’occidental : Za. roman de Jean-Luc Raharimanana.
Dans l’avant-dernier roman ? de Raharimanana (né en 1967), Za.roman (2008), le partage net entre le
bien et le mal se brise et s’intériorise, grâce à l’outil grammatical et phonétique : za ou izahoo, forme
soutenue, c’est moi ; mais c’est aussi un « je » zézéyant d’un intellectuel malgache victime de tortures,
et un « il » pour un francophone étranger, ballotté entre l’aspect sonore et le visuel ; ainsi le lecteur
inspecte, visible et audible conformément à sa propre culture, la conscience trouble d’un témoin de
l’intelligentsia malgache (l’histoire du narrateur rappelle le martyre vécu par le père de l’écrivain). Des
jeux de mots rendent la pareille aux jeux d’histoire. Voire plus...
Hedia KHADHAR (Université de Tunis)
Corps et voix dans les Chants d’ombre de Senghor.
Dans son premier recueil de poésies Chants d’ombre (1945) Senghor par ce titre oxymorique marque
le début d’une quête, celle des voix intérieures qui peuplent le corps et l’esprit marqués par l’Histoire
et qui s’expriment par l’émotion du chant et de la danse. Tout comme le chant et la danse, le masque
fait pendant à la fièvre des sens pour exprimer l’immuable. De même la femme où selon GG Osman «
l’éternel féminin demeure la source d’extase sous la plume de Senghor source de fécondité et qui se
confond avec la terre africaine. L’Afrique se présente avec un visage et un corps sensuel «
incorruptible comme l’or. C’est la parole qui prend le relais et devient source fécondante d’un
homme nouveau. Le rapport entre le corps et l’écriture est complexe puisque le corps écrivant
s’estompe pour que l’œuvre prenne sa place. Dans ce rapport matriciel le corps se sacrifie sur l’autel
de la feuille blanche pour donner naissance à un autre corps « corps-texte ». Pour Senghor, toute
écriture de soi passe par l’écriture du corps et de son histoire. Une Histoire inséparable de la terre
d’Afrique, de l’esclavage, de la colonisation, tout ce qui a pu marquer le corps et modifier la voix du
poète. Ainsi par son chant, Senghor arrive à libérer la parole en évoquant l’histoire glorieuse d’un
corps martyrisé qui grâce au chant arrive à se libérer et à retrouver son être.
Amélie THÉRÉSINE (Sorbonne Nouvelle-Paris 3)
Corps parlés et théâtre de voix dans l’œuvre de Dieudonné Niangouna.
« Comment (se) dire » c’est-à-dire « comment partir de soi pour aller vers l’autre ? » est une
interrogation qui traverse toute l’œuvre de Dieudonné Niangouna. Mettant en scène des personnages,
ou plutôt des figures, ses œuvres esquissent des situations qui peinent à se raconter et dont la structure
fait difficilement sens. S’il est tentant de reconnaître dans ces caractéristiques celles qui renvoient
généralement au drame moderne et contemporain qui a rompu avec la conception aristotélicienne
organiciste de la fable, la poétique du théâtre de Dieudonné Niangouna prend surtout sens dans la
notion de « corps parlés ». Loin de corps agissants, sa dramaturgie présente des corps réduits à une
fonction de catalyseur qui font entendre la voix dans laquelle se condense la physicalité qui a déserté
les corps. Aussi est-ce par et dans la langue que se signale une dramaturgie symptomatique d’une
transmission rompue. Le surgissement d’une parole empêchée ou échappée et son déploiement (proche
23
de la méthode analytique d’un laisser-parler) déploie un théâtre de voix où seul l’acte de parole
devient primordial face à la difficulté de produire du sens car il semble avoir pour but non pas de
conjurer le vertige mais de le rendre tangible par l’ouverture vers ces endroits « d’où ça parle ».
Théâtre de l’origine et de la naissance de la parole, l’œuvre de Dieudonné Niangouna résiste à la
lecture et repose sur une oraliture et une musicalité qui exigent une actualisation dans l’acte de
communication que propose la représentation.
Pierre LETESSIER (Sorbonne Nouvelle-Paris 3)
Musique et didascalies chez Koffi Kwahulé.
Si les didascalies de Koffi Kwahulé ouvrent des « hypothèses interrogatives » dans le texte, beaucoup
indiquent les moments précis où il y a (et n’y a plus) musique. En étudiant ces didascalies, Il s’agira de
se demander quelles sont les nécessités et les fonctions de la musique dans le théâtre de Koffi
Kwahulé et comment la musique, inscrite dans le texte, participe à la construction du spectacle et du
sens.
Marià MINICH BREWER (Minneapolis)
Mise en seuils des corps et des voix dans le théâtre des diasporas.
Cette communication interroge le théâtre diasporique africain à partir des seuils inédits qu’il invente
entre les espaces, les corps et les voix. Mais comment saisir le phénomène du ‘corps parlant’ dans ses
rapports au théâtre comme événement? À partir de perspectives à la fois théoriques et dramaturgiques,
je propose une lecture de pièces où l’écriture poétique et scénique opère un dépassement des régimes
du corps visible et de sa parole audible pour transformer ceux-ci en seuils événementiels d’un théâtre
qui advient.
Pénélope DECHAUFOUR (Sorbonne Nouvelle-Paris 3)
Voix et corps marionnettiques : avatars d’oralités.
Les dramaturgies d’Afrique noire francophone et des diasporas, en étant traversées par l’oralité, sont
empreintes de questions liées à la mémoire et à la transmission d’une mémoire difficilement audible.
La musicalité et la corporéité de ces écritures nous ramènent récurremment sur les traces du masque et
de la marionnette se faisant tour à tour actant du drame ou présence sous-jacente, motif d’écriture.
L’univers marionnettique ainsi déployé interroge alors le rapport à la mémoire historique, culturelle
ainsi que physique, les mots eux-mêmes peuvent devenir des présences spectrales, des traces à écouter
ou à observer. Enfin, les questions de l’oralité et de la marionnette se rejoignent autour du thème de la
manipulation en en recouvrant les différentes définitions et en abordant la parole comme un corps à
manipuler précautionneusement, métaphore du corps social souvent bafoué. Entre transmutation et
métamorphose, les voix et corps marionnettiques sont la trace et le devenir de l’oralité, un système
ayant fondamentalement structuré les sociétés africaines précoloniales ; des avatars ne manquant pas
d’interroger également les méandres de nos sociétés post-coloniales.
Amos FERGOMBÉ (Université d’Artois)
Une tempête des corps errants.
Gladys M. FRANCIS (Georgia State University)
La mort dans le théâtre de Sony Labou Tansi ou la construction d’un mythe neuf.
La complexité et la violence de la notion de coupure-lien à l’autre et à soi sont centrales à l’esthétique
de Sony Labou Tansi. Faut-il un assassinat pour qu’un Chef d’État devienne martyr ? Faut-il être
martyr pour parvenir à rassembler son peuple ? Est-il possible de diriger son peuple sans le nourrir de
mystères ? Et si ce peuple est avide de secrets, comment le diriger avec qualité ? Tels sont les enjeux
au centre du suicide embryonnaire d’Antoine m’a vendu son destin, où la folie révèlera le drame du
manque de qualité dans les espérances des dirigeants africains. À travers cette folie-suicide, humour et
pathétique rendent compte des états d’Êtres bysantesques du personnage principal, et suscitent sans
équivoque – le rire. Bien que ce rire rabaisse, il permet pourtant de matérialiser un espace d’entre-deux
qui renvoie à l’état d’urgence de notre condition humaine. Cette communication propose une analyse
du sens du sacrifice, de l’intérêt de (se) jouer (de) la folie, et de la donner à lire et à jouer. Nous
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verrons dans quelle mesure Sony Labou Tansi déconstruit son héros ascensionnel pour réactualiser le
mythe de la terre – mère.
Sylvie CHALAYE (Sorbonne Nouvelle-Paris 3)
Corps diasporiques et voix chorales des théâtres marrons.
Les dramaturgies contemporaines afro-caribéennes, dramaturgies de marronnage, convoquent des
corps en voix, dématérialisés, fantomatiques, disséminés, traversés de part en part, corps revenant, qui
se reconstruisent par la parole. Ces corps d’oralité, de choralité aussi, « théâtre du drame », disent
l’identité diasporique et le royaume perdu à réinventer.
Paul BALAGUÉ (Sorbonne Nouvelle-Paris 3)
Le corps-territoire chez Kossi Efoui : une dramaturgie de l'oralité explosée.
Dans la dramaturgie de Kossi Efoui, la parole n'est pas simple élocution de mots par un personnage.
L'acte même de la parole semble être plus dans la projection corporelle d'une parole qui n'est pas que
l'expression d'une personnalité mais aussi des traces du collectif, de l'Histoire et des territoires perdus.
Chez cet auteur, le corps n'est pas dans un espace, il est l'espace. En ce sens que le corps porte,
transmet, invoque ce qui est autour de lui comme un catalyseur. Chez Kossi Efoui une grande part de
ce qui est convoqué ne se voit pas, on parle d'espaces perdus, de voix venues d'ailleurs et de
personnages absents. Dans cette absence, ce creux, le corps est ce qui est parcouru. On analysera
comment le corps chez Kossi Efoui est rendu "autre", par toutes les paroles qui le traversent. A travers
cela, c'est une dramaturgie de l'explosion que nous propose Efoui, quand tout est tiraillé, l'énergie sort
en répandant partout son souffle.
Agathe BEL (Sorbonne Nouvelle- Nouvelle-Paris 3)
Corps-territoire et sexualité dans les dramaturgies contemporaines des diasporas afrodescendantes en France, au Brésil et aux Etats-Unis.
Dans les dramaturgies contemporaines des diasporas afro-descendantes en France avec Koffi
Kwahulé, au Brésil avec le Bando de Teatro Olodum et aux Etats-Unis avec Suzan Lori-Parks, l’acte
sexuel est présent sous de nombreuses formes au cœur des pièces. Le théâtre met en scène ce thème
universel et nous plonge au cœur de violences en convoquant le viol sous différentes formes, agression
corporelle souvent vécue par les femmes. Les corps se font territoire en devenant la métaphore de ces
diasporas dans la relation entre Noirs et Blancs, du viol de l’esclavage à la domination actuelle.
Cependant, les dramaturges fêtent aussi les sens avec des procédés farcesques qui soulignent le plaisir
des corps permettant l’acte créatif. Ces dramaturgies, par la mise en scène du sexe comme approche
concrète et intime du corps trouve un moyen pour exprimer l’exil où les corps sont des territoires de
construction identitaire.
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ÉCRIVAINS ET ARTISTES INVITÉS
Roselaine BICEP : Comédienne, conteuse, metteuse en scène, pédagogue, chanteuse.
Formée, à l’origine au théâtre du Cyclone (Guadeloupe), Roselaine Bicep a multiplié les
formations pour devenir une comédienne accomplie exerçant son art sur la scène
comme devant la caméra. Un parcours à travers divers interventions tant en France
qu’en Europe : Allemagne, Suisse, Russie, ainsi Caraïbes et aux USA. Des études
universitaires (Master en Etudes Théâtrales à la Sorbonne Nouvelle-Paris 3) lui ont
permis d’enrichir son parcours en alliant la théorie à la pratique. Elle a créé la
Compagnie Indigo Théâtre en juillet 1999. Elle a mis en scène plusieurs spectacles tant
classiques, « Songe d’enfants », adaptation du Songe d’une nuit d’été de William
Shakespeare et la « Flûte enchantée » de Mozart, que contemporains, Devos, Martone,
Saint Exupéry, etc. Conteuse, elle écrit également des contes en créole et français
qu’elle met en scène et raconte en collaboration avec des musiciens.
Gerty DAMBURY : Née à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), en 1957. Après des études d’anglais
et d’arabe à l’Université Paris VII, Vincennes, elle complète sa formation par des
études d’Art et Spectacle à l’université Paris X de Nanterre. Elle écrit pour le théâtre
depuis 1981 et ses pièces, dont certaines sont traduites en anglais et en espagnol
(Lettres Indiennes, Trames) ont été montées en Guadeloupe, Martinique, Avignon,
Paris et New York. Sa pièce Trames a reçu le prix SACD de la dramaturgie de langue
française en 2008. Elle a été sélectionnée en 2010 par le Théâtre National de Bretagne
pour une commande d’écriture. Elle est également poète et nouvelliste. L’édition 2010
du Prix Carbet lui a décerné une mention spéciale pour la qualité de l’ensemble de son
œuvre. Son roman Désobéissances paraîtra au cours du dernier trimestre 2012.
Kossi EFOUI : Né au Togo en 1962, Kossi Efoui remporte en 1989 le Prix du Concours
Théâtral Interafricain avec Le Carrefour, une pièce qui inaugure la crise esthétique qui
traversera les dramaturgies africaines dans les années 90 et sera partie prenante de
l’émergence des Nouvelles dramaturgies d’Afrique noire francophones. Efoui est sans
doute le premier garnement de l’équipe des « Enfants terribles des Indépendances » aux
côtés de Koffi Kwahulé, Caya Makhélé et Koulsy Lamko. Ses textes sont marqués par
une poétique de la suspension et du manque. Il est l’auteur de plusieurs pièces publiées
chez Lansman et Le Bruit des autres, notamment La Malaventure, Le Petit Frères du
rameur, L’Entre-deux rêves de Pitagaba… et Io (tragédie) qui a été notamment mise en
scène par Françoise Lepoix au Théâtre Paris Villette. Il travaille depuis 2006 dans une
démarche de compagnonnage affirmé avec la Cie Théâtre Inutile (Amiens) et le metteur
en scène Nicolas Saelens. Il est enfin l’auteur de plusieurs romans publiés aux éditions
du Seuil. Solo d’un revenant, paru en 2008, a reçu le Prix des cinq continents de la
francophonie en octobre 2009, son dernier roman paru en 2011 est L’ombre des choses
à venir.
Lima FABIEN : Lima Fabien est née à Dakar au Sénégal, d’origine martiniquaise et
guyanaise, a grandi en France, dans l’est. Elle aime les mots. Elle est auteur de deux
recueils de poésie Un point de vue (Ed. La pensée universelle) et Poutchi Pouki, à
jamais libre (Ed. Silex-Nouvelles du sud). Elle est aussi femme de théâtre, comédienne
metteur en scène et chercheur SeFea.
26
Guy REGIS JUNIOR : Né en avril 1974, Guy Régis Jr est auteur, traducteur (Maeterlinck,
Camus, Koltès) metteur en scène, vidéaste, fondateur et animateur du Nous Théâtre,
célèbre compagnie de théâtre contemporain haïtien. Ses textes sont mis en lecture,
montés, dans les théâtres, à l’université, dans les rues, sur les places publiques et tout
autre lieu de grande audience. En Europe : au Centre Georges Pompidou, au Théâtre
national de Belgique, au Tarmac de la Villette, au Festival international de Liège, aux
Francophonies en Limousin. Ailleurs : au Venezuela, aux États-Unis, au Brésil,
etc. Guy Régis Jr a reçu plusieurs bourses d’écriture et distinctions (prix ETC
Beaumarchais, lauréat du prix Jean-Brierre de poésie, Dakar-Port-au-Prince). Il anime
des ateliers d’écriture et de théâtre un peu partout dans le monde (Liège, RDCongo,
Washington, etc.). Guy Régis Jr est également réalisateur de deux courts métrages Black
Out, 3’ (2001) et Pays sauve qui peut, 12’ (2001).
Zsófia MOLNÁR : Traductrice. Suite à une thèse portant sur la dramaturgie de Maurice
Maeterlinck, menée en cotutelle entre l'Institut d'Etudes Théâtrales de l’Université
Sorbonne Nouvelle-Paris 3 et ELTE (Budapest), elle occupe le poste de maître de
conférences au Département d'études françaises de l'Ecole supérieure Kodolányi János à
Székesfehérvár (Hongrie) jusqu'en 2008. Elle travaille ensuite en tant que
programmatrice au Trafo House of Contemporary Arts de Budapest (théâtre et danse),
avant de se spécialiser, depuis 2010, dans la traduction en hongrois. Elle a ainsi été la
première à traduire des textes afro-caribéens d’auteurs tels que José Pliya, Evelyne
Trouillot ou encore Aristide Tarnagda, notamment dans le cadre du travail théâtral mené
par la compagnie Le Théâtre du Jour. Est parue récemment la traduction de trois pièces
de Koffi Kwahulé sous forme de recueil : Big Shoot, L'Harmattan, Budapest, 2012.Elle
est enfin la traductrice hongroise d’une partie du Dictionnaire du théâtre de Patrice
Pavis ainsi que du texte Incendies de Wajdi Mouawad.
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CHERCHEURS
Axel ARTHERON : A.T.E.R à l’Université des Antilles et de la Guyane ainsi que membre
du laboratoire SeFeA de la Sorbonne Nouvelle-Paris 3. Il prépare une thèse sur la
Révolution nègre de Saint Domingue dans les théâtres afro-caribéens d’expression
française à l’Institut de Recherche en Études Théâtrales de Paris 3 sous la direction du
professeur Sylvie Chalaye. Dans une perspective interdisciplinaire, son travail de thèse
interroge les écritures qui ont élucidé le motif de la révolution haïtienne. Il collabore à
de nombreuses revues.
Paul BALAGUÉ : Après une classe préparatoire littéraire à Toulouse, il a validé un master
en Études Théâtrales à la Sorbonne Nouvelle-Paris 3 à l’Institut d’Études théâtrales.
Jeune doctorant et metteur en scène de La compagnie En eaux troubles, il travaille au
laboratoire SeFeA depuis son arrivée à Paris. Sa thèse porte sur la dramaturgie de John
Millington Synge. En cotutelle, il mène ses recherches sous la direction de Catherine
Treilhou-Balaudé (Paris 3) et Lionel Pilkington (NUI Galway).
Vilmos BÁRDOSI : Linguiste, lexicographe, spécialiste des locutions françaises et
hongroises. Auteur de nombreux dictionnaires et d’ouvrages linguistiques dans le
domaine français-hongrois. Directeur du Département d’Études Françaises et de
l’Institut d’Etudes Romanes de l’Université Eötvös Loránd de Budapest.
Agathe BEL : Jeune chercheuse, membre du laboratoire SeFeA, elle prépare une thèse en
cotutelle avec l’université Fédérale de Bahia et la Sorbonne Nouvelle-Paris 3 sous la
direction des professeures Antonia Peirera et Sylvie Chalaye. Elle consacre sa
recherche aux dramaturgies contemporaines d’Afrique et des diasporas. En 2007, elle
est partie au Bénin, durant trois mois de résidence pour proposer une traversée de Jaz
de Koffi Kwahulé, création qui a vu le jour autour d’un travail avec treize
comédien(ne)s béninois(es), représentée au CCF de Cotonou et au siège du FITHEB.
Son activité artistique est principalement tournée vers le clown.
Zeineb BEN-GHEDHAHEM : Enseignante chercheur en littérature francophone, elle
enseigne actuellement à l’École Polytechnique de Tunisie. Elle est titulaire d’un
master en langue, littérature et civilisation françaises et auteur d’un mémoire de
master qui portait sur l’étude de la métaphore et de la sentence dans Mémoires de porc
épic d’Alain Mabanckou. Le sujet de sa thèse porte également sur la littérature
francophone. En effet, c’est l’analyse du dialogisme satirique dans les romans d’Alain
Mabanckou qui y sera traitée. Par ailleurs, elle a obtenu un master en Nouvelles
Technologies Éducatives et le sujet de son mémoire était l’enseignement à distance.
Stéphanie BÉRARD : Assistant Professor (maître de conférences) dans le Département de
Langue et Littérature françaises à l’Université de Virginie aux États-Unis. Au
croisement des études postcoloniales et théâtrales, ses recherches portent sur le théâtre
francophone et créolophone des Petites Antilles (Martinique et Guadeloupe). Elle est
l’auteur de Théâtres des Antilles : traditions et scènes contemporaines (Paris,
L’Harmattan, coll. « Images plurielles », 2009) et a co-dirigé un numéro spécial de la
revue Africultures intitulé : « Emergences Caraïbe(s): une création théâtrale
archipélique » (nº 80-81, 2010). Ses articles publiés dans des journaux français,
caribéens, américains et canadiens (Notre Librairie, L’annuaire théâtral, Dérades,
28
Theater Research International, The French Review, Callaloo, Women in French,
Small Axe, L’esprit créateur) portent sur l’histoire du théâtre antillais, sur la tradition
orale, sur les rituels (carnaval, vaudou, gwoka). Elle termine actuellement un ouvrage
sur le théâtre de José Pliya. Elle est membre du laboratoire SeFeA (Scènes
Francophones et Ecritures de l’Altérité) de l’Université Paris 3 et du comité de lecture
de l’association guadeloupéenne Textes en Paroles.
Marià BREWER MINICH : Professeur, elle enseigne la littérature française et le théâtre
français et francophone modernes à l’Université du Minnesota. Elle a fait ses études
de doctorat à Yale University. Ses principaux champs de recherche sont les crises de
commune mesure ou l’incommensurable dans la modernité, les théâtres de la rencontre
dans les dramaturgies contemporaines et la réinvention de l’enfance et ses places
symboliques au XX et XXIe siècles. Elle est l’auteur de Claude Simon: Narrativities
Without Narrative et a publié de nombreux articles dans Theatre Journal, MLN,
Discourse, Boundary 2, Revue des Sciences Humaines, Revue des Lettres Mondernes,
Journal of Dramatic Theory and Criticism, Contemporary French and Francophone
Studies: Sites. Elle dirige, avec Daniel Brewer, la revue L’Esprit Créateur: The
International Quarterly of French and Francophone Studies. Elle a été nommée
Chevalier dans L’Ordre des Palmes Académiques.
Sylvie CHALAYE : Spécialiste des théâtres francophones d’Afrique et des diasporas,
anthropologue des représentations coloniales et historienne des arts du spectacle, Sylvie
Chalaye est professeur à l’Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris 3) où elle enseigne
les dramaturgies afro-caribéennes et dirige l’Institut d’Études Théâtrales. Au sein de
l’IRET, elle anime le laboratoire de recherche « Scènes francophones et écritures de
l’altérité » (SeFeA) dont le programme est consacré aux dramaturgies traversées par
l’histoire coloniale et l’histoire des migrations. Elle vient de publier avec Pascal
Blanchard La France noire aux éditions de la Découverte et a participé à Exhibitions,
l’invention du sauvage qui vient de paraître aux éditions Actes Sud. Elle s’intéresse à la
théâtralité exotique au cinéma et est également l’auteur avec Gilles Mouëllic de La
comédie musical : les jeux du désir aux PUR. Elle a publié de nombreux ouvrages
consacrés aux scènes et dramaturgies contemporaines d’Afrique francophone et des
diasporas notamment Afrique noire et dramaturgies contemporaines : le syndrome
Frankenstein (Théâtrales, 2004), Nouvelles dramaturgies d’Afrique noire francophone
(PUR, 2004), Théâtres contemporains du Sud (Notre Librairie. Revue des littératures
du sud n°162, 2006), Nouvelles dramaturgies d’Afrique et des diasporas : Sonates des
corps, cantates de voix (John Hopkins Press, 2008), Fratries Kwahulé : scène
contemporaine chœur à corps, (Africultures n°77-78, 2009), Emergences Caraïbe(s) :
une création théâtrale archipélique (Africultures n°80-81, 2010 , Le théâtre de Kossi
Efoui : dramaturgie du marronnage, (Africultures, n°86, 2011 ) et est aussi l’auteur de
plusieurs travaux sur l’imaginaire colonial au théâtre et au cinéma. Au comité de
direction d’Africultures, co-rédactrice en chef de la revue, elle est responsable éditorial
de la rubrique théâtre et de l’encyclopédie en ligne Afritheatre.com
Jean-Georges CHALI : Né le 27 mars 1956 à Fort-de-France. Il fait ses études secondaires
au Lycée Technique de la Pointe des Nègres, puis débute ses études universitaires à
l’Université des Antilles et de la Guyane et les poursuit à l’Université de Sorbonne
Nouvelle-Paris 3, à Paris XII, et obtient son Doctorat à Paris IV sous la direction de
Robert Jouanny. Il soutient une thèse comparatiste en décembre 1990 intitulée Le
conte créole dans la zone Caraïbe (vers une approche ethnopédagogique). Maître de
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Conférences en Littérature Comparée depuis 1992 à l’UAG, il a écrit de nombreux
articles sur le conte créole, et sur la littérature caribéenne et panaméricaine. Doyen
Honoraire de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, Président de l’AREAL
(Association de Recherches en Esthétiques, Arts et Littératures), il met en place avec
le concours de Dominique Berthet (Maître de Conférences à l’IUFM), un cycle de
conférences qui leur permet de publier en co-direction un ouvrage critique intitulé Le
rapport à l’œuvre paru chez L’Harmattan en 2006. Il coordonne les actes du colloque
dédiés à Aimé Césaire en 2003 et publie en co-direction avec Christian Lapoussinière
l’ouvrage Aimé Césaire une pensée pour le XXIe siècle aux éditions Présence Africaine.
Jean-Georges CHALI a été directeur du CERALEC (Centre d’Etudes et de Recherches
Appliquées aux Langues, Littératures et Cultures Comparées) et directeur de
publication de la Revue Les Cahiers du CERALEC de 1992 à 2006. Son ouvrage
Vincent Placoly, un créole américain paraît en octobre 2008 aux éditions Desnel.
István CSEPPENTŐ : Il enseigne la littérature française du XVIIIe siècle à l’Université de
Budapest (ELTE). Il s’intéresse au genre romanesque et a préparé sa thèse sur le thème
de l’exil au tournant des Lumières. Il est co-auteur d’une histoire de la littérature
française parue en hongrois en 2011.
Joseph DANAN : Professeur à l’Institut d’Études Théâtrales (Sorbonne Nouvelle-Paris 3) et
Directeur adjoint de l’IRET (Institut de Recherche en Études Théâtrales). Il est
également auteur dramatique, et dramaturge auprès d’Alain Bézu. Dernières
publications : A la poursuite de l’oiseau du sommeil (Actes Sud - Papiers, “Heyoka
Jeunesse”), Qu’est-ce que la dramaturgie ? (Actes Sud - Papiers, “Apprendre”),
L’Atelier d’écriture théâtrale, en collaboration avec Jean-Pierre Sarrazac (Actes Sud Papiers, “Apprendre”), L’homme qui (ne) voulait (pas) être sage, in Métiers de nuit
(collectif, Lansman Editeur). Dernière collaboration à un spectacle : Nietzsche /
Wagner : le ring (mise en scène Alain Bézu, Paris, Théâtre de l’Athénée, mai 2012).
Pénélope DECHAUFOUR : A.T.E.R / Doctorante en Etudes théâtrales à Paris 3, elle prépare
une thèse au sein du laboratoire « Scènes Francophones et Ecritures de l’Altérité »
(SeFeA) sous la direction de Sylvie Chalaye. Prix 2011 de la Chancellerie des
Universités de Paris. Elle est actuellement membre de l’IRET et chercheur associé au
programme « Marionnette et censures » (dir. J. Sermon). Sa thèse interroge les
dynamiques de l’exotisme ainsi que les esthétiques marionnettiques dans les
dramaturgies d’Afrique noire francophone principalement chez Kossi Efoui. Elle a
notamment collaboré au dernier numéro de la revue PUCK , Marionnettes en Afrique
(n°18). Sont enfin à signaler des activités périphériques : chroniques pour Africultures
et ZigZag magazine – création théâtrale à Lubumbashi (RDCongo) – co-réalisation
d’un film documentaire : « Io à Lubumbashi ».
Amos FERGOMBE : Professeur en Arts du spectacle à l’université d’Artois et membre du
laboratoire CAMELIA de Valenciennes, il travaille sur les rituels au théâtre. Il est
l’auteur d’un ouvrage consacré à Tadeusz Kantor : De l’écriture scénique de la mort à
l’instauration de la mémoire (Presses Universitaires de Valenciennes, 1998) et a
coordonné plusieurs volumes collectifs.
Gladys M. FRANCIS : Doctorat, Purdue University; en études francophones, culturelles et
théoriques, elle est Professeur de français et d’études francophones à l’Université de
l’État de Géorgie. Elle s’intéresse au corps souffrant dans la littérature et les arts
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visuels (francophones) diasporiques et convoque dans ses travaux les études
socioculturelles, transnationales, post/coloniales, filmiques, et de genre. Elle se
concentre sur les régions des Antilles françaises, du Maghreb, et d’Afrique Subsaharienne. Elle est l’auteur de nombreux articles publiés en Amérique du Nord, en
Europe et dans la Caraïbe. Dans un article récent La Guadeloupe dense, elle examine
l’esthétique de la danse gwo-ka afin d’élaborer une analyse contemporaine des états de
manque du corps Ka-ribéen. Un autre article, Negotiating the Double Bind of
Dispossessed Origins and Becoming Other parcourt les notions d’identité, d’oraliture,
d’oralité, et de performativité du corps souffrant dans une large sélection de textes
d’auteures franco-créolophones. Ses deux livres à paraître analysent respectivement
l’écriture féminine transgressionnelle et les productions d’artistes franco-caribéens.
Lilla HORÁNYI : Titulaire d’un Master en langue, littérature et culture françaises obtenu à
l’Université Eötvös Loránd de Budapest (ELTE). Elle est actuellement doctorante en
première année dans la même université. S’intéressant aux littératures francophones,
sa thèse porte sur les œuvres exotiques de Georges Simenon. Elle a participé à la
traduction hongroise d’Au temps de l’antan : contes du pays Martinique de Patrick
Chamoiseau parue en 2012.
Magdolna JÁKFALVI : PhD (1999) Habil (2006)
Professeur en Études Théâtrales (Institut d’Études d’Art, Université du Théâtre et du
Cinéma, Budapest, Hongrie), responsable de la Formation du troisième cycle. Livres:
Les Ubus (1997); Figure, Caractère, Personnage (2000); Théâtre, Avant-garde,
Politique (2006); Le théâtre en Hongrie au XX. siècle, (2007); Les regards de côté : le
théâtre de Racine (2011). Editor: Theatron, revue théorique du théâtreProjet de
recherches courant : Chercheur Senior d’un projet de l’Académie des Sciences
Hongroises sur l’Histoire du Théâtre en Hongrie.Publications: sur 120 études et
articles dans des périodiques hongrois et internationaux, 30 conférences, propositions
publiées dans les Actes des colloques.
Ramcy KABUYA : Après un master recherche en Lettres et Civilisations françaises à
l’Université de Lubumbashi en R.D.Congo, Ramcy Kabuya a intégré le Centre
d’Etudes Littéraires et de Traitements des Manuscrits (CELTRAM) en tant
qu’assistant de recherche. Il est notamment chargé de la coordination éditoriale de la
revue et de l’organisation des évènements scientifiques (colloques, journées d’études).
Il prépare une thèse en cotutelle aux universités de Lubumbashi et de Lorraine (Paul
Verlaine de Metz). Il est rattaché au Centre écriture et à l’APELA. Ses travaux portent
sur l’histoire littéraire africaine et les innovations esthétiques. Il est par ailleurs
vivement impliqué dans plusieurs activités culturelles à Lubumbashi où il œuvre à
l’émergence d’une expression artistique en organisant un festival de musique urbaine,
des ateliers d’écritures, et des productions radiophoniques.
Ewa KALINOWSKA : Travail à l’Université de Varsovie depuis les années 80. Domaines
d’intérêt : littératures de langue française – Afrique, Océan Indien ; didactique de la
littérature et du français langue étrangère ; registres de langue. Participation à des
conférences, colloques et congrès– principalement en Pologne, France, Belgique,
Espagne et dans nombre d’autres pays. Collaboration avec des universités en France,
Belgique et Espagne. Animation des formations et ateliers pour enseignants et
étudiants. Plusieurs articles et publications consacrés aux domaines d’intérêt. Vice-
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présidente de PROF-EUROPE Association des Professeurs de français en Pologne et
rédactrice en chef de la revue PROF-EUROPE.
Zouleikha ZEBILENE : Titulaire d’une licence de français option littérature, ainsi que d’un
magistère. Elle enseigne actuellement à l’Université d’Alger 2 et est en première année
de doctorat son sujet tourne autour du théâtre de Werewere Liking, plus
particulièrement quatre de ses pièces : Singue Mura, La Veuve dilemme, Héros d’eau
et L’Enfant Mbénè.
Hedia KHADHAR. Université de Tunis.
Aleksandra KOMANDERA : Maître de conférences à l’Université de Silésie (Katowice,
Pologne). En 2008, elle a soutenu sa thèse de doctorat en système de « cotutelle »
(Université de Silésie et Université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis)
consacrée au conte insolite français du XXe siècle (les questions abordées : le
surnaturel, le fantastique, le merveilleux, les codes littéraires, le jeu littéraire, la
lecture). Elle est auteur de plusieurs articles sur le récit bref français. Actuellement,
elle travaille sur la littérature francophone de Belgique. Elle s’intéresse aux genres
narratifs, aux jeux littéraires, aux correspondances entre le texte et l’image, dans la
littérature française et francophone de Belgique.
Ilona KOVÁCS : Maître de conférences, habilitée à diriger des recherches à l’Université de
Szeged.
Fanny LEGUEN : Après un Master 2 d’Etudes théâtrales réalisé à Rennes 2, Fanny Le Guen
prépare un doctorat en Littérature Comparée à la Sorbonne- Paris IV, sous la direction
de Denis Guénoun. Elle est membre du laboratoire SeFeA (Paris 3). Sa thèse
s’intitule : « Belles de jazz : voix et violence des figures féminines dans le théâtre de
Koffi Kwahulé ». Articles : « Là où le corps témoigne dans l’œuvre de Koffi
Kwahulé », communication au colloque international Jeunes chercheurs en
francophonie, Québec, Canada, avril-mai 2007, à paraître dans les actes du colloque,
2009 ; « Spiritualités et transcendances dans l’œuvre de Koffi Kwahulé »,
communication au colloque Littératures africaines et spiritualités : sagesse ou
déraison, APELA, Metz, septembre 2006, à paraître dans les actes du colloques,
2008 ; « Les Voix de femmes dans le théâtre de Koffi Kwahulé », in : S. Chalaye
(dir.), « Nouvelles dramaturgies afro-caribéennes : sonate des corps/cantate des voix »,
L’Esprit créateur, Université de Minnesota, à paraître, 2008 ; « Mystérieuse et
musicale magie noire à l’atelier du plateau, www.africultures.com, 23 janvier 2008 ;
« L’Etrange univers de Big Shoot », www.africultures.com, 22 mai 2007 ; « Jaz par
Denis Mpunga », www.carleton.ca/francotheatre, novembre 2006 ; « L’Amour, une
hérésie rédemptrice chez Koffi Kwahulé », in Afrique Rose, n°63, Africultures, Paris,
avril-juin 2005.
Pierre LETESSIER : Pierre Letessier : maître de conférences à l’IET de l’Université
Sorbonne Nouvelle Paris 3 et membre de l’IRET. Menées dans une double
perspective, anthropologique et dramaturgique, ses recherches portent sur la réception
spectaculaire du théâtre romain, sur les enjeux herméneutiques de l’édition du théâtre
antique et, plus largement, sur les liens entre théâtre et musique. Metteur en scène, il a
signé une douzaine de mises en scène, en particulier de théâtre musical.
32
Buata MALELA : Enseignant-chercheur en études française et francophone. Il s’intéresse à
la sociologie des littératures francophones d’Afrique, des Caraïbes et d’Europe, à la
théorie de la littérature (philosophie/littérature, études postcoloniales) et aux relations
entre les arts (lettres/musique afro-antillaise) au sein de la diaspora afrodescendante.
De plus, B. B. Malela est l’auteur de deux monographies consacrées aux Écrivains
afro-antillais à Paris (1920-1960). Stratégies et postures identitaires (Paris, Karthala,
coll. Lettres du Sud, 2008) ; et à Aimé Césaire. Le fil et la trame : critique et
figurations de la colonialité du pouvoir (Paris, Anibwe, 2009) ; Michael Jackson. Le
visage, la musique et la danse : Anamnèse d’une trajectoire afro-américaine, (Paris,
Anibwe, 2012).
Judith MILLER : Professeur dans le Département de français à New York University, New
York, USA, où elle donne des cours sur le théâtre français et francophone. Elle a
publié de nombreux articles sur le théâtre et plusieurs traductions théâtrales (Cixous,
Liking, Pliya, Azama, Césaire) : une étude sur le metteur en scène Ariane
Mnouchkine (Ariane Mnouchkine, London and New York: Routledge, 2004); sur
l'écriture de Françoise Sagan (Françoise Sagan, Boston: Twayne World Authors,
1987); une anthologie de pièces écrites par des femmes - avec Christiane Makward-:
Plays by French and Francophone Women Writers (Ann Arbor: University of
Michigan Press, 1994); l'édition française -avec Christiane Owusu-Sarpong - d'une
anthologie d’ "écrits" de femmes de l'Afrique de l'Ouest et du Sahel (Des Femmes
Ecrivent l'Afrique, Paris: Karthala, 2004); une étude sur la question du théâtre et la
politique: Theatre and Revolution in France Since 1968 (Lexington: French Forum
Monographs, 1977).
Fernanda MURAD MACHADO : Titulaire d’un DEA et d’un doctorat, intitulé
Construction d’un univers fabuleux. L’écrivain et le lecteur dans l’œuvre d’Amadou
Hampâté Bâ, au Centre d’International d’Études Francophones, Sorbonne- Paris 4,
Fernanda Murad Machado vit actuellement au Brésil, où elle développe un projet de
publication d’une anthologie critique de contes traditionnels et contemporains de la
littérature africaine francophone, traduits en portugais, dans le cadre d’un postdoctorat à l’Universidade de São Paulo, financée par une bourse de la Fundação de
Amparo à Pesquisa.
Catherine NAUGRETTE : Professeur à l’Institut d’Études théâtrales de l’Université
Sorbonne Nouvelle-Paris 3, et directrice de l’Ecole doctorale Arts & Médias, elle est
l’auteur de nombreux articles et ouvrages consacrés à l’histoire et à l’esthétique du
théâtre, parmi lesquels Paysages dévastés : le théâtre et le sens de l’humain (Circé,
coll. « Penser le théâtre », 2004). Elle a dirigé, avec Jean-Pierre Sarrazac, la
publication des actes du colloque consacré à Jean-Luc Lagarce : Jean-Luc Lagarce
dans le mouvement dramatique (Les Solitaires Intempestifs, 2008).
Anaïs NONY : À l’âge de 8 ans, Anaïs Nony est sur les planches du théâtre Mogador à Paris.
Cette enfance vécue dans un théâtre a fait naître chez elle un intérêt prononcé pour la
mise en scène et la dramaturgie qu’elle expérimente dès son entrée au lycée.
Poursuivant son activité de comédienne à un niveau professionnel, elle entame un
cursus universitaire en Études théâtrales. En parallèle, elle enseigne le théâtre à des
publics divers, après avoir suivi plusieurs formations à l’étranger (masque balinais).
C'est à l’Institut d’Études théâtrales de l’université qu’elle développe en master de
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recherche une réflexion liant la notion de fragment dramaturgique à l’objet écran en
scène. Elle est aujourd’hui doctorante sous la direction de Sylvie Chalaye au
laboratoire SeFeA et de Maria Brewer à l’université du Minnesota. Sa thèse
questionne l’errance dans la dramaturgie contemporaine à travers les œuvres de Kossi
Efoui.
Duygu ÖZTIN PASSERAT : Elle a préparé une thèse de doctorat sur la sémiolinguistique
du langage cinématographique et scénaristique à partir de Hiroshima mon amour de
Marguerite Duras. Elle a travaillé entre 2001 et 2005 en tant que professeur visiteur
dans l’UFR intitulé “Le monde musulman et L’Empire ottoman” à la Faculté des
Lettres de l’Université Mohammed V à Rabat-Maroc. Elle a des publications dans des
revues scientifiques internationales. Son domaine d’étude : La sémiotique visuelle et
littéraire, l’analyse du discours et l’argumentation. Elle est actuellement maître de
conférences dans le département de la didactique du FLE à l’université d’Izmir en
Turquie.
Károly Sándor PALLAI: Chercheur doctorant à l’Université de Budapest - ELTE. Il
consacre ses recherches aux littératures francophones contemporaines de la Caraïbe,
de l’océan Indien et du Pacifique. Il est membre de l’AIEFCOI (Association
Internationale d’Études Francophones et Comparées sur l’Océan Indien) de
l’Université de Maurice. Il est le concepteur, le fondateur et l’éditeur en chef de la
revue électronique de création et de théorie littéraires Vents Alizés, conçue pour
assurer une diffusion d’accès libre étendue aux auteurs de l’océan Indien, de la
Caraïbe, du Pacifique et d’ailleurs. Il est également le créateur, le fondateur et le
directeur de la maison d’édition Edisyon Losean Endyen. Il est membre du comité de
lecture de la revue littéraire seychelloise SIPAY.
Romain PIANA : Maître de conférences à l’Institut d’Études Théâtrales de l’université
Sorbonne Nouvelle-Paris 3. Spécialiste de la réception et de la mise en scène du
théâtre grec antique, il travaille également sur l’histoire du théâtre français du dixneuvième et du premier vingtième siècle. Il s’intéresse en particulier à la revue
théâtrale et au music-hall, auxquels il a consacré plusieurs études.
Dávid SZABÓ : Linguiste, lexicographe, traducteur. S’intéresse à l’étude sociolinguistique
de la langue parlée et plus particulièrement aux argots français et hongrois. Auteur de
plusieurs dictionnaires et d’ouvrages linguistiques. Directeur du Centre
Interuniversitaires d’Etudes Françaises d’ELTE.
Tumba SHANGO LOKOHO : Congolais, maître de conférences à l'Université Sorbonne
Nouvelle-Paris 3. Auteur de Roman et écriture de l'espace en Afrique noire
francophone (Eds. du Septentrion) et une série d’articles dont entre autres : Roman
négro-africain francophone, altérité et modernité dans Manfred Schmeling / Monika
Schmitz-Emans (Hrsg.), Multilinguale Literatur im 20. Jahrhundert, Königshausen &
Neumann, 2002, pp. 247-270.
Virginie SOUBRIER : Agrégée de Lettres Classiques, professeur de l’enseignement
secondaire, elle a soutenu en 2009, à la Sorbonne (Paris IV), une thèse, dirigée par
Denis Guénoun, intitulée Koffi Kwahulé. Une voix afro-européenne sur la scène
contemporaine. Elle participe aux activités du laboratoire SeFeA, dirigé par Sylvie
Chalaye, à Paris 3, où elle anime un cours, en deuxième année de Licence, sur les
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théâtres de Kwahulé et de Cormann. Ses domaines de recherche - les poétiques des
écritures dramatiques contemporaines, les liens entre théâtre et politique, entre théâtre
et jazz - sont articulés autour des notions de chœur et de choralité. Aux côtés de Sylvie
Chalaye, elle a été responsable scientifique du colloque international « Frères de son –
Voix chœur à corps » consacré au théâtre de Koffi Kwahulé, qui s’est déroulé en 2008.
Amélie THÉRÉSINE : Agrégée de Lettres Modernes, enseignante dans le secondaire en
charge d’une option facultative « Théâtre et expression dramatique ». Après un Master
2 réalisé au Centre International d’Études Francophones (Sorbonne-Paris 4), Amélie
Thérésine commence un doctorat au sein du laboratoire « Scènes Francophones et
Écritures de l’Altérité » (SeFeA) de la Sorbonne Nouvelle-Paris 3 sous la direction de
Sylvie Chalaye consacré au phénomène Dieudonné Niangouna, entre exhibition et
performance, questionnant les modalités nouvelles d’exposition du corps que
manifeste son théâtre.
Réka TÓTH : Maître de conférences du Département d’Études Françaises de la Faculté des
Lettres de l’Université de Budapest-ELTE (Hongrie), Réka TÓTH y enseigne
principalement les littératures francophones et la littérature française contemporaine et
du 20e siècle. Après avoir fait des études de lettres à la même université (langues et
littératures françaises, hongroises et finnoises), elle a continué ses études en France
avec une bourse de doctorat en cotutelle du Gouvernement français (Paris 8, École
Doctorale Texte, société, imaginaire – ELTE). Elle a soutenu sa thèse en 1998
(Théorie et pratique de la critique génétique, mention très bien). Elle a commencé à
enseigner au Département de Français de l’École Supérieure de Pédagogie d’ELTE
(formation de 4 ans des professeurs de français) dont elle a été la responsable entre
1998 et 2005. Depuis la fusion des deux départements de français d’ELTE, elle est
enseignante de la Faculté des Lettres, responsable des projets ERASMUS, membre de
l’École Doctorale d’Études Littéraires et également du Groupe de Recherches sur les
constructions discursives en histoire littéraire (CODHIL). Elle a travaillé et publié des
études surtout sur des auteurs antillais et africains. Depuis 2008, elle participe au
programme de recherches international Centre–Périphérie (Paris 3, ELTE, CorvinusBudapest, Pécs, Cracovie, Roma-La Sapienza etc.). L’une des auteurs de la très
récente Histoire de la littérature française en hongrois (poésie de la deuxième moitié
du 20e siècle, littératures francophones), elle traduit aussi des ouvrages littéraires et
scientifiques en hongrois (p. ex. Philippe Grimbert, Pierre Nora, Julia Kristeva).
Catherine TREILHOU-BALAUDE : Professeur à l’Institut d’Études théâtrales de
l’Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3. Spécialiste de la réception et de la mise en
scène de Shakespeare, du théâtre élisabéthain, des classiques ; elle dirige également
des recherches portant sur l’esthétique baroque et sur l’Histoire du théâtre européen
(du baroque au romantisme).
Daniel URRUTIAGUER : Maître de conférences habilité à diriger les recherches à l’Institut
d’Études Théâtrales de l’université de la Sorbonne Nouvelle-Paris 3. Ses recherches en
socio-économie sont centrées sur les interactions entre les artistes, les compagnies, les
établissements culturels, les collectivités publiques et les publics. Il a récemment
coordonné une enquête nationale, subventionnée par le Deps, sur les territoires et les
ressources des compagnies en France. Il a publié deux livres, Economie et droit du
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spectacle vivant en France aux PSN et Les professions du spectacle vivant. Entre les
logiques du marché et du service public aux éditions Armand Colin.
Izabella ZATORSKA : Professeur à l’université de Varsovie, spécialiste de littérature
française du XVIIIe siècle et de la francophonie de l’Océan indien. "Les Polonais en
France 1696-1795. Bio-bibliographie provisoire", Varsovie, 2000 ; "Discours colonial,
discours utopique. Témoignages français de la conquête des antipodes aux XVIIeXVIIIe siècles" [thèse d'habilitation], Varsovie, 2004 ; Maksymilian Wikliński,
„Voyages”/ „Podróże”, édition bilingue, Oficyna Wydawnicza LEKSEM, Łask, 2008.
Alice ZENITER : Auteur et dramaturge, elle a étudié la littérature et le théâtre entre l’École
Normale Supérieure et la Sorbonne nouvelle-Paris 3 où elle fait actuellement sa thèse
(« Le féminin et la violence dans le théâtre de Martin Crimp ») sous la direction de
Catherine Naugrette. Elle a publié deux romans Deux moins un égal zéro en 2003
et Jusque dans bras (Albin Michel), 2010. Le troisième, Sombre Dimanche, sortira en
janvier 2013. Elle écrit également du théâtre. En avril 2010, sa seconde
pièce Spécimens humains avec monstres est un des textes lauréats du CNT. Elle est
mise en scène en mars 2011 à la Fabrique MC11 par Urszula Mikos. Elle travaille
régulièrement comme collaboratrice artistique auprès de Brigitte Jaques Wajeman
depuis 2007 (Nicomède et Suréna de Corneille, ou encore Tartuffe de Molière). Depuis
peu, elle travaille également avec la compagnie Kobalt sur des répertoires plus
contemporains et, lors de la prochaine saison, sur ses propres textes.
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ON TOURNE !
Sur une idée originale du laboratoire SeFeA,
en collaboration avec Axe Sud Production et
grâce au soutien de l’Université Sorbonne
Nouvelle-Paris 3, un court métrage relatant ces
trois journées de colloque international sera
réalisé.
Un projet mené par Romain Vauclair et Pénélope Dechaufour sous la
direction de Sylvie Chalaye (Paris 3), en coordination avec Yazid
Lakhouache (Le Théâtre du jour).
Le court-métrage permettra de conserver une chaleureuse trace de
cette manifestation scientifique qui accueille également auteurs et
performers pour une scène artistique enrichissant les échanges et
débats qui auront lieu durant le colloque.
Si vous rencontrez l’équipe de tournage n’hésitez pas à prendre le
micro pour leur livrer votre témoignage !
Scénario : Pénélope Dechaufour et Romain Vauclair
Réalisation : Romain Vauclair
http://romvauc.tumblr.com/
En collaboration avec Axe Sud production
33 boulevard Saint-Martin 75003 Paris
Site : http://www.axesud.eu/
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REMERCIEMENTS
Nous remercions chaleureusement les étudiants du CIEF qui ont apporté
activement leur concours à l'organisation du colloque, ainsi que les étudiants
et les lycéens qui ont mis toute leur énergie à la réussite des mises en voix.
Merci également à :
Dávid Szabó, directeur du CIEF / ELTE
Vilmos Bárdosi, directeur du département de Français / ELTE
François Laquièze, directeur de l’Institut Français de Budapest
Joseph Danan, co-directeur de l’IRET / Paris 3
Catherine Naugrette, directrice de l’Ecole doctorale Arts & Médias / Paris 3
ainsi qu’à Réka Tóth et Yazid Lakhouache pour l’organisation
Accueil et logistique
Centre Interuniversitaire d’Études Françaises – Universite ELTE
Direction : Dávid Szabó
1088 Budapest, Múzeum krt. 4/6
Tel: (36 1) 485 52 74
E-mail: [email protected]
Site : http:// cief.elte.hu
ET
Institut Français de Budapest
Direction : François Laquièze
17 rue Fő, Budapest
Tel. : (36 1) 489 42 00
E-mail : [email protected]
Site : http://www.inst-france.hu
Toutes les activités du laboratoire SeFeA sur : www.afritheatre.com
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