151022 Exemple_de_SS

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151022 Exemple_de_SS
Un Exemple d’énigme avec Super-Solution
par Pur Esprit - 2013
A force de faire du surplace, un point de méthode finit par m’apparaître comme
incontournable : plutôt que de partir dans des soluces improbables, il faut se mettre à la place
de MAX et tenter d’imaginer comment il a pu composer chaque énigme en tenant compte des
contraintes énormes qui s’imposaient à lui.
Ces contraintes étaient au moins au nombre de trois :
1. que l’énigme donne sa (ou ses) solutions : points, droites, valeurs, codes, astuces...
2. qu’elle donne des reliquats (pour certaines),
3. qu’elle soit compatible avec la Méga-Astuce (...dont on ne sait rien).
Pour chaque énigme ça vaut donc le coup de partir de sa fin (c’est à dire de la soluce
supposée) et, ainsi que l’a fait Max, de tenter de construire une énigme qui aboutisse à cette
solution tout en respectant tout ou partie des contraintes ci-dessus.
Sous l’impulsion d’un récent échange avec l’ami Rubis sur les RELIQUATS, leur nature, leur
méthode d’extraction et de codage, j’ai ainsi tenté de construire une énigme simple qui
fournisse à la fois une solution et une mini-SS.
Plutôt que de vous faire la liste de toutes les difficultés que cet exercice met en lumière et des
leçons qu’on en tire, je vous livre le résultat de ce petit boulot... Il n’a évidemment d’autre
sens que celui de vous encourager, à votre tour, à passer à la pratique - c’est irremplaçable.
Voici donc ma micro-énigme :
TOUT CONCORDE, REVENONS AUX PRECEDENTS
BHEF
NBSDR
CFIPCJF
FQBSDZ
SFWFM
JSF-MF-TFD
FTUBHFM
VAFM
Pour ceux qui aimeraient tenter de la « casser » avant de lire la suite, ma petite contribution
s’arrête là : sachez simplement que cette énigme vous amènera, une fois sa SS décodée, à...
l’Opéra de Paris !
Pour les autres : par ici la solution.........
DECRYPTAGE DE L’ENIGME
La partie "décryptage" du texte a peu d’intérêt en soi : évidemment, sous l’impulsion ou non
du titre, vous décalez les lettres de chaque ligne d’une position dans l’alphabet et vous
obtenez 8 bourgs (ou villages) de notre beau pays. J’aurais pu en prendre plein d’autres,
j’aurais pu les "surcoder" (comme en 580) mais je n’y ai passé qu’une petite heure en tout,
donc... voici ce qu’on obtient :
AGDE
MARCQ
BEHOBIE
EPARCY
REVEL
IRE-LE-SEC
ESTAGEL
UZEL
L’énigme est un acrostiche, sa solution est « AMBERIEU », Ain, 14.000 habitants, sa base
aérienne et son musée du cheminot, un spot dont vous ferez bien ce que vous voudrez (je n’ai
pas prévu de lot !).
EXTRACTION DES RELIQUATS
Donc la question suivante est : où sont les reliquats et comment vous mènent-ils à l’Opéra de
Paris ? Pas compliqué a priori : ce qui reste ici, ce sont les 8 groupes de lettres non repris dans
la solution. On voit donc qu’ils ne figurent pas en clair dans le texte-source et qu’ils
« participent » de façon indirecte au décryptage.
GDE
ARCQ
EHOBIE
PARCY
EVEL
RE-LE-SEC
STAGEL
ZEL
DECODAGE DES RELIQUATS
Le « truc » (un super-truc !) consiste ici à ne retenir dans ces reliquats que les lettres qui sont
des INITIALES de noms de chiffres, de Zéro à Neuf. On obtient :
GDE
ARCQ
EHOBIE
PARCY
EVEL
RE-LE-SEC
STAGEL
ZEL
Soit :
DCQHC SCSTZ
L’espace est dû à la présence d’un reliquat (EVEL) ne contenant aucune lettre qui soit
l’initiale d’un chiffre.
Les 2 groupes de lettres se traduisent numériquement en 25485 et 75630. Il y a de fait une
ambiguïté sur les « S » (Six ou Sept ?), mais on s’en fiche ici. D’une part une SS légèrement
différente (voir ci-dessous) m’aurait permis d’éviter les 6 et les 7, d’autre part Max a souvent
produit des codages à plusieurs solutions : il suffisait d’essayer !
Il faut comprendre ensuite que chaque nombre représente un déplacement (un vecteur) et doit
être décomposé en 1) un AZIMUTH (en degrés) et 2) une DISTANCE (en mètres). Les
désassemblages possibles ne sont pas légion. En tenant compte de la plausibilité des ordres de
grandeur, on a :
25485 peut se décomposer en 25° 485m ou en 254° 85m
75630 ne peut se décomposer qu’en 75° 630m (ou : 65° 730m / 75° 730m / 65° 630m)
Vous retiendrez vite 25° 485m puis 75° 630m, une sorte de « relevé topo » qui, en partant de
l’obélisque de la CONCORDE (dans le titre de l’énigme) vous fait remonter la rue Royale
(premier vecteur) puis le Bd des Capucines (second vecteur) jusqu’au parvis de l’Opéra - mais
notez que sur la carte, j’aurais pu aussi décider de passer par dessus les toits !
COMMENTAIRES
Pour construire cet exemple, je suis parti de la contrainte maximale : j’ai défini ma SS (c’est
à dire la suite de nombres formant les 2 vecteurs) AVANT de construire l’énigme. Il m’a
donc fallu trouver des noms de villes adéquats (comportant les bonnes suites de lettres) et en
conséquence, je n’ai pas eu un choix immense de possibilités pour « monter » le texte de mon
énigme.
Or il est évident que Max devait s’ouvrir un maximum de degré de libertés afin de composer
les siennes (d’énigmes), qui sont complexes. Il semble ainsi impossible qu’il ait pu aboutir
aux textes des 11 énigmes du livre en s’encombrant a priori de la contrainte représentée par
les reliquats à y insérer.
D’autant que la SS ne lui posait aucun problème de composition a posteriori : sur la base du
principe ci-dessus, il existe en effet une quasi infinité de SS (de parcours) possibles
conduisant à la cache. En effet, imaginez que vous ayez à construire la SS (mettez-vous à la
place de Max) en n’oubliant pas qu’il s’agit d’un parcours sur la seconde carte, à l’intérieur
d’une zone qui fait à tout casser 15cm x 15cm (ville moyenne)... Comment ne pas favoriser la
façon de faire suivante :
1. vous trouvez un repère de départ : une construction, un carrefour, un point
géographique ; il doit être à la fois instantié et anonyme, par ex : « le moulin », « le
sommet », etc...
2. vous tracez une ligne brisée QUELCONQUE, amha pas plus de 2-3 segments, allant de
ce repère jusqu’à la cache (disons à 40-50m près) et se terminant sans doute sur un second
repère, comme dans mon exemple ci-dessus ;
3. vous définissez la dernière ligne droite, toujours en azimut + distance.
Il est évident qu’il existe une infinité de façon de joindre les deux repères par 2 ou 3
vecteurs... pas de problème d’obstacles sur le terrain, puisque vous le faites sur le papier !
Seule la dernière ligne droite devra impérativement être parcourue sur le terrain.
Par conséquent il ne fait aucun doute pour moi que Max a composé et subordonné la SS aux
contraintes que lui imposaient le texte des énigmes. Il a composé la SS à partir des
reliquats disponibles dans ses énigmes et non le contraire !
Ceci débouche sur un point intéressant, plein de paradoxes. On nous dit : les reliquats, c’est ce
qui reste de vos décryptages. Mais « tel que », c’est pratiquement impossible. Quelle que soit
la nature des reliquats, et en respectant les madits, il reste en effet beaucoup trop de
« matériel ». En plus, ce matériel, formé de suites de lettres contiguës (qu’il faut conserver
dans l’ordre) ne se prête pas à un décodage simple. Ces séquences sont en effet issues, en
majorité, de mots ou de fragments de mots en langage naturel, imposés par la mécanique
même de chaque énigme. Vous pouvez appliquer n’importe quel code à ces séquences
entières vous n’obtiendrez jamais un truc cohérent.
Donc : volume de lettres + « cohérence » des fragments => rien à en tirer par un décryptage
simple et facile. Charabia garanti.
La seule option possible pour celui qui veut « faire parler » de tels reliquats de sorte à générer
une SS quelconque consiste donc à SELECTIONNER d’abord les LETTRES UTILES, une à
une, dans le corps des textes. La méthode de sélection doit être évidemment systématique :
quand on l’a, extraire les bonnes lettres se fait très vite, et sans ambiguïté. Il existe deux
façons de faire cela :
- soit à la manière de mon exemple ci-dessus : les lettres s’auto-désignent elles-mêmes,
par leur nature propre,
- soit grâce à un index qui pointe sur les bonnes lettres ; un tel index, suite de nombres,
n’est pas difficile à concevoir et à planquer dans les énigmes : il suffit par exemple de
« régler » le nombre et la longueur des mots du titre de sorte à le construire.
La difficulté, pour moi, est dans le vocabulaire utilisé... Max a mis un moment à parler de
« reliquats ». Si ce mot désigne l’ensemble des « restes » des décryptages, inutilisables dans
leur totalité, il faut considérer que leur « décodage » consiste de nouveau à en extraire les
morceaux choisis, sous la forme de lettres, qui, elles, n’ont pas le droit au nom de
« reliquats », car en effet (Madit) : « il n’existe pas deux reliquats identiques ».
Maintenant, qualifier de « simple » un tel décodage, ainsi que le fait Max... mouais, faut voir.
Le « truc » que j’utilise dans mon exemple ci-dessus - mais qui n’est pas le bon, juste un
exemple de ce qui peut être fait - me paraît pas trop trop compliqué, enfin, si on se décide à
réfléchir un peu. Mais.... c’est votre cas, non ? :-))
Amitiés
Pur Esprit