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24>26 novembre 2016 LILLE GRAND PALAIS ORTHOPÉDIE PROGRAMME GÉNÉRAL Pathologie articulaire : rester au contact des dernières avancées L’arthroscopie : quel rôle et quelles preuves par rapport à l’arthrotomie ? Iban IRUBETAGOYENA DV, Dip. ECVS Aquivet, ZAC Mermoz - Avenue De La Forêt - 33320 EYSINES L’arthroscopie correspond à l’exploration mini-invasive d’une articulation. Elle est réalisée à l’aide d’un arthroscope, rigide, de 1,9 mm, 2,4 mm ou 2,7 mm. Cette technique est utilisée chez l’homme depuis le début du XXème siècle, mais seulement depuis la fin de années 1970 chez les animaux de compagnie. L’utilisation de l’arthroscopie intéresse principalement les articulations de l’épaule, du coude ou du grasset, mais est également décrite pour le tarse, le carpe ou la hanche. L’intérêt de l’arthroscopie est classiquement de permettre une exploration précise de l’articulation grâce à une magnification des structures à travers l’arthroscope. L’arthroscopie permet également la réalisation de biopsies ou d’autres prélèvements pour la mise en culture bactérienne par exemple. Le retrait des fragments ostéo-chondraux peut se faire sous arthroscopie dans le cadre des lésions d’ostéochondrite disséquante (OCD) de l’épaule ou de fragmentation du processus coronoïde médial du coude. D’autres gestes thérapeutiques sont également décrits sous arthroscopie : coronoïdectomie sub-totale, arthroplastie par abrasion ou forage de l’os sous-chondral dans le cadre du traitement des lésions d’OCD ou encore débridement et lavage articulaire dans les cadre des arthrites septiques. Avantages et inconvénients de l’arthroscopie L’utilisation d’arthroscopes de petit diamètre permet une approche minimalement invasive d’une articulation. Les arthroscopes de 1,9 à 2,7 mm, lorsqu’ils sont manipulés avec précaution, sont responsable d’une faible morbidité intra-articulaire. L’utilisation de ces techniques est connue pour permettre une diminution du temps de chirurgie et donc d’anesthésie lorsqu’elle est maitrisée, une diminution du taux de complications, notamment infectieuses (<1 %), une récupération post-opératoire plus rapide et de meilleure qualité et ainsi, des durées d’hospitalisation plus courtes. Cette technique permet également d’améliorer l’approche de nombreuses affections. C’est aujourd’hui le seul moyen d’explorer avec précision les structures de contention du compartiment médial de l’articulation scapulohumérale. La magnification des lésions avec un agrandissement de l’image (x40) permet d’augmenter la précision et la qualité du diagnostic établi, mais peut également amener à sur interpréter certaines lésions. L’arthroscopie est de plus en plus utilisée dans le cadre des fractures articulaires afin de contrôler la réduction précise du trait de fracture pour améliorer, sans arthrotomie invasive, la congruence articulaire et la récupération postopératoire. L’ajout de la manipulation des structures intra-articulaires à l’aide d’un crochet palpeur spécifique permet l’exploration de structures spécifiques (ligament gléno-huméral médial, ligament croisé, ménisques) et a permis à l’arthroscopie de devenir la technique de référence dans le cadre de l’exploration des surfaces articulaires. L’arthroscopie reste néanmoins une technique délicate et difficile à maitriser. La courbe d’apprentissage est longue avant de maitriser l’exploration diagnostique d’une articulation, et plus encore afin de maitriser les diverses techniques thérapeutiques. Le matériel est onéreux et représente un investissement important qui sera répercuté sur le coût de l’intervention, pas toujours facile à assumer pour les propriétaires. L’arthroscopie présente, à ce jour, de nombreux avantages par rapport à l’arthrotomie. Il convient cependant de ne pas utiliser cette technique n’importe comment pour potentialiser son utilisation. Arthroscopie de l’épaule L’arthroscopie est principalement développée dans le cadre de l’articulation de l’épaule, 1 pour le diagnostic et le traitement des lésions d’ostéochondrose et d’ostéochondrite disséquante1 ou la gestion des tendinites du tendon du muscle biceps. L’utilisation de l’arthroscopie pour le débridement et le lavage articulaire, ou encore la réalisation de biopsie synoviale est de plus en plus répandue dans le cadre de la gestion des arthrites septiques. L’arthroscopie est également très intéressante pour explorer les boiteries provenant de l’épaule. L’arthroscopie de l’épaule permet d’explorer les structures de l’épaule contenues dans chacun des 3 compartiments (cranial, moyen et caudal). Dans le compartiment cranial, le tendon du muscle biceps cranial, et notamment son insertion, sont inspectés à la recherche de signes d’inflammation ou d’un fragment de cartilage. Sa mobilité dans la coulisse bicipitale est appréciée en fléchissant le coude. Dans le compartiment moyen, on visualise la capsule, le ligament glénohuméral médial, et le tendon du muscle sub-scapulaire. Dans le compartiment caudal, on explore la tête humérale (siège des lésions d’OCD) et le cul-de-sac articulaire caudal. Dans le cadre du traitement des lésions d’OCD de l’épaule, l’approche arthroscopique est de plus en plus populaire car elle permet une exploration articulaire plus précise et plus poussée2. L’arthroscope est placé latéralement, 1 à 2 mm distalement à l’acromion. Le port instrumental est mis en place caudalement, sous contrôle arthroscopique. La manipulation des différents éléments dans l’articulation de l’épaule est difficile du fait de l’impossibilité à trianguler les instruments et au croisement systématique des instruments et de l’optique. Une fois les instruments mis en place, la surface articulaire de la tête humérale est palpée régulièrement à l’aide d’un crochet palpeur. Si un volet cartilagineux est visible, il est précautionneusement détaché à l’aide du crochet ou 24>26 novembre 2016 LILLE GRAND PALAIS à l’aide de mouvements réguliers de rotation une fois saisi à l’aide d’une pince. Le volet cartilagineux est alors retiré, en un ou plusieurs morceaux, par le port instrumental. S’il migre dans le compartiment cranial de l’articulation, la voie de l’arthroscope et la voie instrumentale caudale doivent être interverties pour permettre le retrait du fragment mobile. Si le volet n’est que partiellement détaché voire uniquement fissuré, le cartilage de la tête humérale est palpé. La zone d’ostéochondrose est repérée par une modification de la structure cartilagineuse, plus molle, plus tendre à la palpation. Une curette est introduite dans l’articulation et le cartilage modifié est retiré en totalité. Dans un second temps, le lit de la lésion est traité soit par abrasion, soit par la technique des « microfractures ». L’abrasion est réalisée au moyen d’une curette ou d’une fraise motorisée (« shaver »). Les bords de la lésion sont palpés au moyen d’un crochet palpeur pour déterminer si le cartilage restant est adhérent ou non à l’os sous-chondral. Le cartilage articulaire anormal est cureté jusqu’à laisser des bords cartilagineux perpendiculaires à l’os sous-chondral. Le lit de la lésion est abrasé jusqu’à obtention d’un saignement de l’os sous-chondral. La technique des « microfractures » utilise une broche de Kirchner de 1 à 2 mm de diamètre pour créer des trous dans le lit de la lésion. Il n’y a aujourd’hui, aucune preuve définitive de la supériorité de l’approche arthroscopique par rapport à l’approche classique. Une étude3 menée sur 150 OCD de l’épaule traitées par arthroscopie sur 126 chiens rapporte une résolution complète des symptômes dans 91 % des cas dans les 60 jours qui suivent l’intervention. Pour les auteurs, l’intérêt de cette approche est une morbidité très réduite par rapport à une arthrotomie classique, ainsi que la possibilité d’explorer la totalité de l’articulation. En effet, 25 % des volets cartilagineux détachés et s’étant déplacés, se sont logés au niveau de la coulisse bicipitale. Ce cas de figure aurait nécessité la réalisation d’une seconde voie d’abord en chirurgie classique. Il est de plus rapporté que, via l’approche classique, 7 % des volets cartilagineux détachés ne sont pas trouvés. Ces volets ont peut-être été résorbés, mais il est possible que l’approche classique n’a pas permis au chirurgien de les localiser. L’arthroscopie est également très intéressante pour l’exploration des boiteries d’origine indéterminée provenant d’une épaule douloureuse à la manipulation, sans instabilité nette et dont l’exploration de la coulisse bicipitale et les radiographies ne mettent pas en évidence d’anomalie. Une étude4 comparant les résultats de l’arthroscopie aux découvertes radiographiques, clinique, et à l’analyse du liquide synovial chez 42 chiens souffrant de l’épaule, a permis de mettre en évidence que l’arthroscopie était une méthode plus sensible et plus précise pour le diagnostic des lésions cartilagineuses ou tendineuses. En effet, l’analyse du liquide synovial était normale dans 93 % des cas. La radiographie mettait en évidence des modifications mineures, voire aucune modification, dans 81 % des cas. L’arthroscopie mettait, elle, en évidence des lésions intra-articulaires dans 100 % des cas : une synovite dans 93 % des cas, des lésions de la surface cartilagineuse dans 88 % des cas et des lésions des structures tendineuses : tendon sub-scapulaire, tendon gléno-huméral médial ou latéral dans 33 % des cas ou du tendon du muscle biceps dans 29 % des cas. Sur les 20 chiens présentant peu ou pas de signes cliniques à l’admission, 6 avaient une inflammation sévère voire une rupture du tendon du biceps et 5 avaient une déchirure partielle de l’un ou l’autre des ligament gléno-huméraux. Ainsi, des patients boitant de l’épaule, avec peu de signes cliniques, peu ou pas de modifications radiographiques ou du liquide synovial, peuvent avoir des modifications intra-articulaires sévères avec des lésions tendineuses ou de la surface cartilagineuse. ter de passer à côté de lésions uniquement osseuses, situées sous la surface cartilagineuse13. Afin de traiter les lésions ligamentaires, notamment celles du ligament gléno-huméral latéral5,6, des techniques de stabilisation sous contrôle arthroscopique sont développées permettant de réaliser la stabilisation de l’épaule dans le même temps que le diagnostic de lésion tendineuse, à l’aide d’une technique peu invasive, avec une morbidité limitée et donnant de bons résultats cliniques. Dans le cadre de la gestion de la fragmentation du processus coronoïde médial, une étude8 menée sur 421 chiens compare arthrotomie et arthroscopie. Elle a permis de mettre en évidence une récupération fonctionnelle bonne à excellente dans 79,1 % des cas en 8 semaines en moyenne pour les cas traités par arthrotomie et dans 89,5 % des cas en 4 semaines en moyenne pour les cas traités par arthroscopie. Ainsi, il semble que l’arthroscopie permette à un plus grand nombre de patients de récupérer plus rapidement. Par contre, aucune des deux techniques ne permet de limiter le développement arthrosique à moyen et long terme. De la même manière, une étude14 faisant une revue de la littérature entre trois méthodes de traitement de la fragmentation du processus coronoïde médial mettait en évidence une supériorité de l’arthroscopie par rapport à l’arthrotomie et à la gestion médicale. Classiquement, cette technique est réservée aux chiens de races moyennes et grandes, mais elle donne également d’excellent résultats dans le cadre des atteintes du compartiment médial chez les races de petite voire très petite15 taille, avec des résultats excellent ou bon dans 91 % des cas. Arthroscopie du coude L’arthroscopie est l’examen de choix dans l’exploration et le traitement des lésions du coude7,8,9 en raison de son caractère minimalement invasif, de la visualisation directe des structures articulaires, et de la supériorité du diagnostic et de la récupération. L’indication la plus commune d’arthroscopie du coude chez le chien est la dysplasie du coude et en particulier les affections du compartiment médial: fissuration/fragmentation du processus coronoïde médial (FPCM), lésions de la surface articulaire du condyle huméral (lésions en miroir dite « kissing lesion », ostéochondrite disséquante). Elle permet également de grader les lésions et dans certains cas, de traiter les lésions cartilagineuses. Elle doit, dans le cadre de l’exploration de cette affection, être couplée à la réalisation d’un examen tomodensitométrique pour évi- 2 Les autres indications sont l’évaluation et la gestion de la non union du processus anconé (NUPA), de l’ossification incomplète du condyle huméral, l’évaluation de l’incongruité articulaire, une éventuelle ténotomie de l’insertion distale du tendon du biceps ou le diagnostic d’une éventuelle entésopathie des muscles fléchisseurs12. Dans le cadre des fractures articulaires du coude, l’arthroscopie peut permettre d’aider à la réduction précise de la fracture. L’approche arthroscopique caudo-médiale est l’approche de choix pour l’introduction de l’arthroscope10. Elle présente plusieurs avantages, entrainant des lésions musculaires, neurologiques et cartilagineuses minimes par opposition à l’arthrotomie où une incision partielle du ligament collatéral médial est souvent requise pour une visualisation appropriée du processus coronoide médial11, une excellente visualisation du processus anconé, du processus coronoide médial, du condyle huméral médial ou encore du ligament collatéral médial, des tendons fléchisseurs et du tendon d’insertion ulnaire du muscle biceps brachial. La découverte d’une atteinte de la totalité du processus coronoïde médial avec une modification de l’os sous-chondral16 , et pas seulement du fragment détaché, a entrainé une 24>26 novembre 2016 LILLE GRAND PALAIS modification de la technique de traitement de cette atteinte. Il a été développé une technique de coronoïdectomie subtotale, d’abord suite à la réalisation d’une mini-arthrotomie17, puis sous contrôle arthroscopique. La réalisation de coronoïdectomie subtotale, sous contrôle arthroscopique, dans le cadre de la maladie du compartiment médial du coude, permet une amélioration de la boiterie, mais ne permet pas de rétablir une fonction normale18, 19. L’arthroscopie du coude est une technique avec une morbidité associée très faible. Cependant, une étude sur 750 arthroscopies20 a mis en évidence un faible taux de complications majeures (4,8 %) mais un taux conséquent de complications mineures (10,7 %) incluant une aggravation temporaire de la boiterie en post-opératoire (5,5 %), un œdème post-opératoire marqué (2 %), une infection (0,2 %) ou une neurapraxie du nerf ulnaire ou du nerf médian (0,2 %). Arthroscopie du grasset L’arthroscopie du grasset est une technique plus délicate. Elle est principalement indiquée dans le cadre du diagnostic et du traitement des lésions d’ostéochondrite disséquante du condyle fémoral, dans le cadre de la recherche d’une lésion du ligament croisé ou d’un ménisque. Cette technique est particulièrement intéressante dans le cadre de l’exploration d’un grasset stable à la manipulation mais présentant une suspicion forte d’atteinte du ligament croisé. Il est plus facile de proposer une exploration minimalement invasive au propriétaire, associée à une magnification des lésions. A l’aide du crochet palpeur, le ligament croisé est palpé. Une morphologie anormale du ligament avec perte de l’aspect strié, une distension anormale à la palpation peuvent être mises en évidence ainsi qu’une déchirure de quelques fibres de la bande cranio-médiale ou de la bande caudo-latérale. L’exploration du ménisque est plus délicate et nécessite l’apport d’un distracteur articulaire (non obligatoire) ou d’un assistant. De multiples études ont permis de mettre en avant la supériorité de l’arthroscopie vis-à-vis de l’arthrotomie dans le cadre, notamment, de l’exploration des ménisques. Une première étude ex vivo21 a comparé l’arthrotomie avec et sans crochet palpeur et l’arthroscopie. L’utilisation d’un crochet palpeur augmente considérablement le diagnostic de lésions méniscales quelle que soit la technique. L’arthroscopie avec palpation est supérieure avec une sensibilité de 80 % et une spécificité de 95 % par rapport à l’arthrotomie avec palpation méniscale ayant elle une sensibilité de 47 % et une spécificité de 95 % chez les chiens présentant une rupture de ligament croisé. Une autre étude22 menée sur 531 grassets de façon rétrospective a mis en évidence une supériorité de l’arthroscopie par rapport à l’arthrotomie dans le cadre de la détection des lésions méniscales. cessaire est onéreux et la courbe d’apprentissage est longue. Quand elle est utilisée à bon escient, elle présente de nombreux avantages par rapport à l’arthrotomie (meilleure exploration de l’articulation affectée, précision dans le diagnostic ou le traitement). Comme classiquement rapporté dans la littérature, la morbidité de l’arthroscopie dans la prise en charge médicale des chiens atteints d’une rupture du ligament croisé est minimale. Une différence significative est rapportée jusqu’à 9 semaines post-opératoires avec une récupération fonctionnelle et un confort de bien meilleure qualité pour les chiens ayant eu une arthroscopie en comparaison de ceux ayant eu une arthrotomie23. L’arthroscopie est, en humaine, la technique de référence dans le cadre de la gestion des arthrites septiques, permettant une meilleure exploration, un meilleur débridement, et ainsi un plus faible taux de ré-infection et un meilleur résultat fonctionnel25, 26. Cette approche est encore peu utilisée en chirurgie vétérinaire mais présente de belles perspectives27. Il est également fort probable que le taux de complications soit inférieur (luxation de rotule, arthrite septique, déhiscence de plaie…). Le taux d’infection après une arthroscopie est décrit autour de 1 % chez le chien. Arthroscopie de la hanche, du tarse ou du carpe L’arthroscopie du tarse ou du carpe est rarement indiquée du fait de la petite taille de l’articulation à explorer. Les indications vont être la réalisation d’un lavage articulaire dans le cadre de la gestion d’une arthrite septique, la réalisation de biopsies de la membrane synoviale, le traitement d’une lésion d’OCD du tarse ou le contrôle de la réduction lors du traitement de fractures articulaires. Dans le cadre de la gestion d’une lésion d’OCD du tarse, les fragments sont souvent de taille tellement conséquente que la gestion sous arthroscopie est souvent difficile. Dans le cadre du contrôle de la réduction lors du traitement de fractures articulaires, l’hématome post-fracturaire est souvent important et rend difficile la visualisation précise de la réduction. L’arthroscopie de l’articulation coxo-fémorale est également rarement indiquée. La principale indication est la réalisation d’un bilan préopératoire lésionnel précis en vue de la réalisation d’une triple ou d’une double ostéotomie du bassin. Une étude sur 70 hanches de chiens en croissance24 a montré que dans 43 % des cas aucune anomalie radiographique n’est visible. Par contre, l’arthroscopie de ces mêmes hanches a mis en évidence des lésions cartilagineuses dans 86 % des cas et des lésions du ligament rond dans 88 % des cas, limitant ainsi les indications de ce type d’intervention. Bibliographie 1. Van Bree HJ, Van Ryssen B. Diagnostic and surgical arthroscopy in osteochondrosis lesions. Vet Clin North Am Small Anim Pract. 1998 Jan; 28(1):161-89. 2. Bertrand SG, Lewis DD, Madison JB, de Haan JH, Stubbs WP, Stallings JT. Arthroscopic examination and treatment of osteochondritis dissecans of the femoral condyle of six dogs. J Am Anim Hosp Assoc. 1997 Sep-Oct;33(5):451-5. 3. Olivieri M, Ciliberto E, Hulse DA, Vezzoni A, Ingravalle F, Peirone B. Arthroscopic treatment of osteochondritis dissecans of the shoulder in 126 dogs. Vet Comp Orthop Traumatol. 2007;20(1):65-9. 4. S. Åkerblom, L. Sjöström. 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L’arthroscopie est une technique en plein essor en médecine vétérinaire. Le matériel né- 10. Van Ryssen B et al. Elbow arthroscopy in clinically normal dogs. AJVR 1993; 54: 191-98. 3 24>26 novembre 2016 LILLE GRAND PALAIS 11. Jardel N et al. Anatomical and safety considerations in establishing portals used for canine elbow arthroscopy. VCOT 2010; 23: 75-80. 12. De Bakker E, Samoy Y, Coppieters E, Mosselmans L, Van Ryssen B. Arthroscopic features of primary and concomitant flexor enthesopathy in the canine elbow. Vet Comp Orthop Traumatol. 2013;26(5):340-7. 13. Chevalier A, Van Bree H, Broeckx BJG, Dingemanse W, Soler M, Van Ryssen B and Gielen I. Assessment of medial coronoid disease in 180 canine lame elbow joints: a sensitivity and specificity comparison of radiographic, computed tomographic and arthroscopic findings. BMC Veterinary Research (2015) 11 : 243 14. Evans RB, Gordon-Evans WJ, Conzemius MG. 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Vet Comp Orthop Traumatol. 2013;26(1):42-6. Déclaration publique d’intérêts sous la responsabilité du ou des auteurs : 4 • Aucun conflit d'intérêt 24>26 novembre 2016 LILLE GRAND PALAIS ORTHOPÉDIE PROGRAMME GÉNÉRAL Pathologie articulaire : rester au contact des dernières avancées Ostéochondrose : nouvelles approches dans le traitement Iban IRUBETAGOYENA DV, Dip. ECVS Aquivet, ZAC Mermoz - Avenue de La Forêt - 33320 EYSINES Les lésions d’ostéochondrose font suite à une perturbation de l’ossification endochondrale. Cette perturbation va avoir lieu au niveau du front d’ossification épiphysaire entrainant une augmentation de l’épaisseur du cartilage dans la région affectée et focalement une nécrose ischémique du cartilage. Pour certains auteurs, le terme ostéochondrose ne doit être réservé qu’aux atteintes de la tête humérale, de la partie médiale du condyle huméral, de la partie latérale ou médiale du condyle fémoral et de la lèvre latérale ou médiale du talus. Mais de nombreuses autres localisations ont été décrites comme la partie caudale de la glène scapulaire, la crête tibiale, la trochlée fémorale1, la fosse inter-condylienne du fémur2, la plaque de croissance de la tête fémorale. L’étiologie de cette affection est encore floue. Elle est probablement plurifactorielle, la vitesse de croissance du patient, sa lignée, son alimentation, la présence de traumatismes focaux étant autant de facteurs de risque. Si la nécrose au niveau de la lésion d’ostéochondrose est suffisamment grande, des fissures se créent et progressent vers la surface articulaire. Lorsqu’elles arrivent à la surface du cartilage articulaire, un volet cartilagineux se dessine3. Les signes cliniques associés au lésions d’ostéochondrose débute classiquement lorsque le volet de cartilage se détache, partiellement ou complètement. On parle alors de lésions d’ostéochondrite disséquante (OCD). Les signes cliniques sont dus à l’apparition d’une synovite faisant suite à la libération de médiateurs de l’inflammation depuis l’os sous-chondral apparent, responsable de l’apparition d’une douleur articulaire. Les mouvements entre le volet cartilagineux et l’os sous-chondral contribuent également à la boiterie. Suite au retrait du volet cartilagineux, le defect articulaire cicatrise et les signes cliniques disparaissent. Si un fragment se détache et migre dans l’articulation, il définit une souris articulaire. Ces fragments peuvent être à l’origine d’une inflammation par le biais d’un conflit mécanique avec une autre structure articulaire ou d’un relargage direct de facteur de l’inflammation. Quand ces fragments se posi- tionnent dans un cul de sac synovial de taille suffisante, ils peuvent rester asymptomatique. - stade 3 : présence de signes radiographiques mais sans signes cliniques. Les animaux présentés pour une OCD le sont suite à l’apparition d’une boiterie, souvent apparaissant après l’effort. La situation clinique la plus classique intéresse des chiens de grande race âgés de 4 à 9 mois, avec une douleur articulaire et une synovite. L’atteinte est souvent bilatérale et l’articulation du membre contro-latéral doit être examinée avec précaution. L’objectif du traitement est de supprimer la douleur, supprimer la boiterie, rétablir la surface articulaire à l’aide d’un tissu ayant des propriétés se rapprochant le plus possible des propriétés natives et enfin, limiter le développement arthrosique. En médecine humaine, deux types de lésions sont décrites4. Le type 1 intervient au niveau du centre de la surface articulaire touchée, loin de toute attache vasculaire comme au niveau de la partie caudale de la tête humérale, la partie médiale du condyle huméral, ou le condyle fémoral latéral. Le type 2 est localisé sur la marge de la surface articulaire et conserve des attaches vasculaires, comme dans le cadre des OCD du tarse. Le devenir du volet cartilagineux dépend de sa taille, de son décollement partiel ou total et de la présence d’attache vasculaires. Les volets cartilagineux de type 1 se détache ou restent partiellement attaché. Il est rapporté que dans cette seconde situation, ils peuvent ralentir la cicatrisation du defect sous-jacent. Il a été cependant montré expérimentalement que des volets cartilagineux créent artificiellement, possédant une base large, étant sable, avec de nombreux canaux cartilagineux, peuvent cicatriser4. Si ce n’est pas le cas, ils se détachent et une lésion d’OCD apparaît. Le trou à la surface articulaire cicatrise par la mise en place d’un fibrocartilage aux qualités mécaniques moindres5. En médecine vétérinaire, une classification des lésions d’OCD a été émise6 : - stade 1 : présence de signes radiographiques et cliniques - stade 2 : présence de signes cliniques et arthroscopiques sans signes radiographiques 5 Traitement conservateur Les traitements conservateurs sont recommandés quand de petites lésions sub-chondrale sont détectées à la radiographie. Les patients sont souvent peu clinique. La présence de souris articulaire est rare et un traitement conservateur n’est possible que si elles se positionnent dans des culs-de-sac articulaires et n’entrainent pas de boiterie. Cette option de traitement est réservée à des patients de jeune âge, ayant moins de 6 mois et aux patients avec un développement arthrosique sévère, souvent relativement âgés, pour lesquels l’intérêt clinique du retrait du volet est peu important. Le traitement conservateur est composé d’un traitement à base d’anti-inflammatoire, de la mise en place d’une période de repos strict, d’un contrôle sérieux de la prise de poids du patient et éventuellement, d’une supplémentation alimentaire à base de glucosaminoglycane et de chondroitine sulfate. Le volet cartilagineux peut, soit se ré-attacher, soit se détacher et migrer dans un cul de sac synovial. Afin de forcer le volet à se détacher, il a même été proposé de forcer le patient à avoir une activité physique forcée. Cette suractivité doit obliger le volet à se détacher afin de permettre la cicatrisation du defect sub-chondral et ainsi, la résolution des signes cliniques. Si les signes cliniques persistent ou redémarrent suite à ce traitement, un traitement chirurgical est alors indiqué, notamment si les signes cliniques sont due à la présence d’un volet cartilagineux, libre dans l’articulation. Il est très important d’écarter, avant d’intervenir, d’autres affections pouvant mimer les signes 24>26 novembre 2016 LILLE GRAND PALAIS cliniques d’une OCD comme de l’arthrose ou atteinte tendineuse. Principe du traitement chirurgical Le traitement des lésions d’ostéochondrite disséquante est historiquement traité via une arthrotomie de l’articulation affectée. L’approche arthroscopique est de plus en plus populaires permettant une exploration articulaire plus précise et plus poussée7. Il n’y a cependant aujourd’hui, aucune preuve définitive de la supériorité d’une approche par rapport à l’autre. Une étude8 menée sur 150 OCD de l’épaule traitée par arthroscopie sur 126 chiens rapporte un résolution complète des symptômes dans 91 % des cas dans les 60 jours qui suivent l’intervention. Pour les auteurs l’intérêt de cette approche est une morbidité très réduite par rapport à une arthrotomie classique ainsi que la possibilité d’explorer la totalité de l’articulation. En effet, 25 % des volets cartilagineux détachés et s’étant déplacé, se sont logés au niveau de la coulisse bicipitale. Ce cas de figure aurait nécessité la réalisation d’une seconde voie d’abord en chirurgie classique. Il est, de plus rapporté, que, via les approche classique, 7 % des volets cartilagineux détachés ne sont pas trouvés. Ces volets ont peut-être été résorbés mais peut-être que l’approche classique n’a pas permis au chirurgien de les localiser. Le traitement classique utilisé par la plupart des chirurgiens est le retrait du volet cartilagineux et d’éventuelles souris articulaires. Cette approche permet de supprimer l’origine de l’inflammation et donc la douleur à l’origine des signes cliniques. Elle permet également de favoriser la cicatrisation du defect souschondral par la mise en place d’un fibrocartilage cicatriciel. Les marges du volet, même si elles semblent être du cartilage épiphysaire sain, sont palpées et sont retirées si elles ne sont pas attachées fermement à l’os souschondral. Il est important, lorsque l’on réalise l’exérèse des marges du volet cartilagineux, de les tailler perpendiculairement à la surface de l’os sous-chondral. En effet, essayer de biseauter ces marges ralenti la mise en place du fibrocartilage cicatriciel. Cette approche est particulièrement intéressante pour les OCD de l’épaule mais reste moins intéressante pour les autres articulations. L’articulation opérée est abondamment rincée afin de retirer les fragments de cartilages restant libres dans l’articulation. Le cartilage articulaire, lorsqu’il est lésé jusqu’à l’os sous-chondral, cicatrise par le biais de la mise en place d’un fibrocartilage aux qualités inférieures au cartilage natif. De nombreuses techniques chirurgicales ont été décrites afin d’améliorer et d’accélérer la cicatrisation du defect sous-chondral suite au retrait du volet cartilagineux. Il existe des techniques dites palliatives ou des techniques dite de restauration du cartilage articulaire. Techniques chirurgicales palliatives Les techniques palliatives correspondent aux techniques historiques de traitements des OCD. Il s’agit, par le biais d’un débridement de la lésion et d’un lavage articulaire abondant, de retirer la source de l’inflammation. Il est possible suite à ce geste d’accélérer la vitesse de cicatrisation du defect sous-chondral. Cela est rendu possible par le biais de la création de communications dans l’os sous-chondral entre la lésion et l’os spongieux sous-jacent. Cette communication permet l’arrivée au niveau de la lésion de facteurs de croissance et de cellules souches mésenchymateuses permettant l’obtention d’une cicatrisation plus rapide et de meilleure qualité afin d’obtenir de meilleur résultats à moyen et long terme. Curetage de la lésion Le curetage de la lésion d’os sous-chondral correspond au débridement du cartilage détaché et nécrotique et de l’os sous-chondral abimé jusqu’à exposition d’un os présentant des saignements, sain. Cette technique reste cependant très agressive. Un curettage trop important va entrainer la création d’un defect osseux plus important que nécessaire et le retrait d’os et de cartilage sain. Cela peut entrainer un retard de cicatrisation et l’apparition d’un tissu cicatriciel de qualité moindre. En effet préserver un maximum d’os sous-chondral permet de maintenir, après cicatrisation, une forme de la surface articulaire se rapprochant de la forme initiale et donc, d’améliorer la congruence articulaire et d’avoir une meilleure récupération fonctionnelle. Dans les cas où le fibrocartilage articulaire cicatriciel a déjà commencé à se mettre en place au moment de l’intervention, cette approche est contre-indiquée. Arthroplastie par abrasion Cette technique reprend la technique de curetage mais se fait à l’aide de fraises chirurgicales montées sur un moteur chirurgical et est le plus souvent réalisée sous arthroscopie. Elle est soumise aux mêmes limites que la technique de curetage et doit être utilisée avec précaution. Forage de l’os sous-chondral Le forage de l’os sous-chondral correspond à 6 la création de trous dans l’os sous-chondral, réalisés à l’aide d’une mèche ou d’une broche de Kirschner de petit diamètre suffisamment profondément pour obtenir un saignement. En comparaison aux deux techniques précédemment citées, les dégâts infligés à l’os souschondral sont bien moins importants. Cette technique est particulièrement importante si la qualité de l’os sous-chondral laisse à désirer. Le fibrocartilage cicatriciel aura, grâce à cette manœuvre, plus de facilité à s’ancrer sur un os sclérotique ou abimé. La difficulté est de réussir à réaliser des forages perpendiculaires à la surface de l’os sous-chondral. Technique de microfracture Cette technique est similaire aux précédentes. Suite au retrait d’un volet de cartilage, l’os sous-chondral est percé, classiquement sous arthroscopie, à l’aide d’un poinçon à os chirurgical spécifique. Une des limites des cette technique est que, au cours de la création des trous, l’os souschondral entourant les points d’impact est compacté et ainsi, limite l’apport de l’os spongieux autour des points d’impact et augmenterait la nécrose des ostéocytes autour des points d’impact. En comparaison, les techniques de forage, en retirant, au cours du perçage, l’os des trous, permettraient un meilleur accès aux cellules souches. La nécrose thermique associée à cette dernière technique doit malgré tout avoir un effet négatif sur les ostéocytes à proximité. Aucune étude n’a permis de comparer les techniques de microfracture et de forage sur le long terme. Cependant, suite à la réalisation de microfracture chez des chevaux souffrant d’OCD, Frisbie et col.9 ont montré une augmentation de la taille du tissu de cicatrisation à 4 et 12 mois post-opératoires en comparaison à des lésions traitées par retrait simple du fragment cartilagineux. L’objectif de ces techniques palliatives est donc de permettre un développement plus rapide et de meilleure qualité du fibrocartilage cicatriciel. Il n’en reste pas moins que les qualités de ce fibrocartilage sont inférieures à celles du cartilage natif tant d’un point de vue structurel, que biomécanique. Techniques chirurgicales de restauration de la surface du cartilage articulaire L’objectif de ces techniques est de permettre la conservation d’une surface articulaire continue. 24>26 novembre 2016 LILLE GRAND PALAIS Greffes ostéochondrales Ces greffes ostéochondrales correspondent à des cylindres os spongieux / cartilage hyalin prélevés dans une articulation du patient (celle atteinte ou une autre), dans une zone non portante du cartilage articulaire et étant implantées dans le defect articulaire. Un seul cylindre de grande taille peut être implanté. Une alternative est l’implantation de plusieurs cylindres de taille moins importante afin de couvrir la plus grande superficie possible. Cette technique dite de « plastie en mosaïque » ou « mosaicplasty » permet une meilleure adaptation à la forme du defect et permet de limiter les défauts de cicatrisation d’un defect unique de grande taille10. A l’aide de matériel spécifique (Osteocondral Autograft Transfer System, OATS, Arthrex, Naples)11, les cylindres ostéochondraux sont prélevés puis implantés dans des puits réalisés au sein du defect, de taille correspondante. Il est très important que les cylindres taillés et le puits de reception correspondent parfaitement, en diamètre et en profondeur. En effet, même si une différence de longueur ne sera pas préjudiciable à la cicatrisation osseuse, elle est responsable d’un glissement préjudiciable à la congruence articulaire12. Une étude menée par Cook et col.14 a montré que le traitement de lésions d’OCD du grasset pouvait être traité à l’aide de cylindre ostéochondraux prélevés au niveau de la partie latérale non portante de la trochlée fémorale. Les greffes se sont bien intégrées dans l’os sous-chondral du lit de réception et une arthroscopie de contrôle a permis de mettre en évidence une cicatrisation du cartilage hyalin. La boiterie, dans cette étude c’est améliorée en 6 à 8 semaines mais seul 20 % des patients ne boitaient plus du tout 6 à 15 mois après l’intervention , la moitié de patient étant toujours sous traitement à base d’anti-inflammatoires non-stéroïdiens. Des résultats similaires sont rapportés avec les traitements par mosaicplasty de lésion d’OCD du condyle huméral par Fitzpatrick et col.15 en 2009 avec une boiterie s’améliorant dans 80 % des cas en 3 à 18 semaines et des sites donneurs, au niveau du sulcus terminalis du grasset, se remplissant partiellement de tissu fibreux. Dans le cadre du traitement des lésions d’OCD sur la face caudale de la tête de l’humérus avec prélèvements de cylindre sotéochondraux au niveau du grasset, Fitzpatrick et col.16 rapportent une restauration de la surface articulaire dans tous les cas traités avec une boiterie s’améliorant dans 56 % des cas en 5 à 6 semaines et dans 81 % des cas en 12 à 18 semaines, un contrôle arthroscopique a montré une intégration parfaite des gref- fons, sans migration et avec une continuité de la surface articulaire. Un suivi réalisé entre 12 et 24 mois a mis en évidence une disparition de la boiterie chez tous les patients suivis avec un inconfort à la manipulation de l’épaule dans 8 % des cas. De nombreuses limites existent notamment quand à la morbidité de cette technique au niveau du site donneur. Des complications au niveau du site donneur sont décrites dans 3 % des cas en chirurgie humaine17. Dans 50 % des cas de mosaicplasty chez l’homme, une cicatrisation hypertrophique au niveau du site donneur et un épanchement articulaire persistent suite à l’intervention. De plus, suite à la greffe, l’épaisseur du cartilage articulaire et celle de l’os sous-chondral n’ont pas une épaisseur uniforme ce qui peut poser des problèmes de récupération sur le long terme13. Il arrive également que le cartilage hyalin greffé, provenant d’une zone non-portante ait du mal à s’adapter aux nouvelles contraintes auxquelles il est soumis. Afin de pallier à ces complications, plusieurs options sont envisagées. L’utilisation des xenogreffes et des allogreffes ont été étudiées. Cook et col.18 ont étudiés la pertinence de l’utilisation d’allogreffes. Cette étude a montré une absence de rejet des greffes, une absence d’infection, ou d’échec d’incorporation de la greffe. Une autre option serait l’utilisation de plasma enrichi en plaquette (PRP) au moment de l’implantation des autogreffes ostéochondrales. Chez le rat19, l’utilisation de PRP permet une amélioration de l’intégration des greffes à 3, 6 et 12 semaines. Implants synthétiques Afin de lutter contre les complications liées aux techniques d’autogreffes ostéochondrales, de nombreux implants synthétiques ont été développés. Des implants en carbone, Teflon (polytetrafluoroethylene) ou Dacron (polyester)20, des implants métalliques21 ont été décrit. Les implants les moins agressifs pour les autres surfaces articulaires sont les implants composites. Leur surface de contact est par exemple22, composée de polyvinyl alcohol (PVA) hydrogel fixé sur un block composé de mèche de titane permettant l’intégration au sein de l’os spongieux. La nature composite de cet implant permet de remplir à un matériel de remplacement du cartilage : bonne surface de glisse, capacité d’absorber les chocs, bonne biocompatibilité pour le PVA et bon ancrage dans l’os spongieux pour la partie en titane. Un exemple d’implant synthétique commercialisé est l’implant SynACART® (Arthrex, Naples) dont la base est en titane et la surface en polycarbonate urethane. Aucune étude cli- 7 nique n’est encore disponible à propos de ces implants. Cependant Cook et col.23 ont comparé deux implants composites implantés dans les grassets de 6 chiens dont le SynACART-Ti (Arhrex, Naples, FL) dont la base est en titane. A trois mois post-implantation, des radiographies ont mis en évisence une Greffes périostées et périchondrales Cette technique correspond, suite au débridement des defect cartilagineux, à la suture à l’os sous-chondral d’une greffe périchondrale prélevée au niveau de la jonction chondrocostale ou périostée (prélevée au niveau de la face médiale de la partie proximale du tibia. La greffe est suturée avec la face interne, le cambium, dirigée vers l’articulation. Cette technique est parfois décevante chez l’homme avec l’apparition d’une hypertrophie cartilagineuse et d’une ossification cartilagineuse. Cette technique n’a jamais été rapportée chez le chien. Mise en place de chondrocytes autologues Une autre technique de restauration du cartilage articulaire décrite en médecine humaine est la mise en place de chondrocytes autologue (ACI)24. Des chondrocytes sont prélevés et mis en culture in vitro durant 4 semaines. Une seconde intervention permet le débridement de la lésion d’ostéochondrose. Une greffe périostée ou périchondrale est mise en place, avec sont cambium dirigé, cette fois, vers le defect cartilagineux. Les bords de la greffe sont scellés à l’aide de glue chirurgicale et les chondrocytes obtenus in vitro sont injectés sous la greffe. Outre la technicité élevée de cette technique, les complications rencontrées sont l’apparition de fibrocartilage suite à une différenciation incomplète de la greffe, une hypertrophie et une calcification de la greffe périostée. Les résultats rapportés en médecine humaine sont inconstants. Une étude comparant cette approche à la technique des microfractures a mis en évidence que, dans le cadre des deux techniques, le tissu cicatriciel obtenu est principalement du fibrocartilage. Conclusion De nombreuses techniques ont été développées afin de tenter d’améliorer les techniques classiques de traitement des OCD : curetage de la lésion suite au retrait du volet cartilagineux associé à un nettoyage très abondant de l’articulation. L’arthroscopie a permis de rendre moins invasive les techniques clas- 24>26 novembre 2016 LILLE GRAND PALAIS sique sans qu’aucune preuve de la supériorité de cette approche mini-invasive soit pour le moment étayée par des études solides. De la même façon, des techniques de préservation de la surface du cartilage articulaire se sont développées, principalement par le biais des greffes ostéochondrales ou des implants synthétiques. Nous manquons encore d’études solides afin de déterminer la supériorité d’une technique par rapport aux autres. Les techniques basées sur l’implantation de chondrocytes ou de greffes périostées restent, chez le chien, au stade expérimental comme les techniques basées sur le génie tissulaire visant à implanter du cartilage hyalin développé in vitro en lieu et place du defect. Bibliographie 1. Chico A, Marti J. Osteochondritis dissecans of the medial femoral trochlear ridge in two bulldog siblings. VCOT 2003 ; 16 : 200-3 2. Kulendra E, Lee K, Schoeniger S, Moores AP. Osteochondritis dissecans-like lesion of the intercondylar fossa of the femur in a dog. Vet Comp Orthop Traumatol. 2008;21(2):152-5. 3. Olsson, SE. 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J Knee Surg 2012;25:99–108. 8 Déclaration publique d’intérêts sous la responsabilité du ou des auteurs : • Aucun conflit d'intérêt 24>26 novembre 2016 LILLE GRAND PALAIS ORTHOPÉDIE PROGRAMME GÉNÉRAL Pathologie articulaire : rester au contact des dernières avancées Concentrés plaquettaires, cellules souches et prothèses : les dernières évolutions lors d’arthrose Chantal RAGETLY DV, PhD, DACVS, DECVS Clinique Vétérinaire, 43 Avenue du Chemin Vert – F-95290 L’ISLE ADAM L’arthrose est une maladie chronique et dégénérative, caractérisée par la détérioration progressive du cartilage et la perte de fonction de l’articulation, et qui est malheureusement très répandue chez nos patients vétérinaires. Les manifestations cliniques sont la douleur articulaire, l’inflammation progressive des tissus environnants et une boiterie plus ou moins invalidante. Il existe de nombreux traitements pour soulager l’animal atteint d’arthrose. L’utilisation de thérapies à base de concentrés plaquettaires ou de cellules souches est devenue une nouvelle alternative thérapeutique. Le recours aux prothèses articulaires constitue également un outil thérapeutique plus invasif, qui pourra être envisagé lorsque le traitement médical ne peut soulager durablement le patient. Des évolutions récentes concernant les implants a permis la distribution de prothèses de hanches non cimentées (Biomedtrix) et, dans une moindre mesure, de prothèses de coude. Concentrés plaquettaires Depuis quelques années, il existe un intérêt croissant pour les produits sanguins autologues et leur utilisation dans un certain nombre de maladies. Les produits sanguins autologues, en particulier les concentrés plaquettaires [Platelat Rich Plasma, plasma riche en plaquettes], peuvent être utilisés pour améliorer biologiquement la guérison dans les domaines de la chirurgie orthopédique et de la médecine du sport. Le concentré plaquettaire est défini comme étant le volume de plasma autologue ayant une concentration en plaquettes plus élevée que celle du sang total. Or, les effets de bénéfiques de guérison du plasma sont véhiculés par les facteurs de croissance libérés par les plaquettes. Lors de lésions tissulaires, les plaquettes sont le premier type cellulaire à arriver sur le site lésionnel et elles sont particulièrement actives dans les phases précoces de l’inflammation. Une fois en dehors de la circulation sanguine, les plaquettes sont activées et libèrent des facteurs de croissance qui agissent en synergie et améliorent la guérison tissulaire. Leurs avantages incluent la prolifération et la différenciation des différents types de cellules, l’amélioration de la production de collagène, de protéoglycanes et des inhibiteurs tissulaires de métalloprotéinases, et la stimulation de l’angiogenèse et de la chimiotaxie. L’utilisation de concentré plaquettaire permet une amélioration significative des signes cliniques chez des chiens souffrant d’arthrose (Fahie 2013). Le concentré plaquettaire idéal est caractérisé par l’absence de leucocytes et de cytokines proinflammatoires et la présence d’une dose spécifique de plaquettes et de facteurs de croissance. En effet, l’inclusion de globules blancs (en particuliers des polynucléaires neutrophiles) dans un concentré plaquettaire peut empêcher le potentiel de stimulation cellulaire maximal en raison de la libération d’enzymes de dégradation et de ROS (reactive oxygen species, agents oxydants).Le système le plus couramment employé est le système ACP (plasma autologue conditionné, Arthrex) dont la densité en plaquettes est plus de deux fois plus élevée par rapport au sang total. En revanche, la concentration en globules blancs inflammatoires et en globules rouges dans l’ACP a été considérablement réduite par 10.3 fois et 99.4 fois respectivement, par rapport au sang. Un dispositif spécifique à double seringue est employé avec le système ACP, ce qui permet une manipulation pratique et sûre, en système fermé, au chevet du patient. Le sang est prélevé au niveau de la jugulaire du patient, puis, après centrifugation, le concentré plaquettaire est récupéré et prêt à être injecté dans l’articulation arthrosique. Il faut compter environ 10 minutes pour réaliser cette procédure sur un patient vigile (si calme), tranquillisé ou anesthésié. Pour injecter une hanche, il sera nécessaire d’anesthésier l’animal. D’après une étude récente, après une injection intraarticulaire de plasma conditionné autologue chez des chiens atteints d’arthrose bilatérale du coude, la gravité de la boiterie a diminué et les propriétaires ont noté des améliorations concernant l’activité et la douleur chez leur animal (Franklin et Cook, 2013). Cependant, plusieurs autres fournisseurs proposent des concentrés plaquettaires et Franklin a récemment publié une étude comparant les caractéristiques de 5 systèmes disponibles dans le commerce: Protec PRP (Pulsevet), MediVet 9 PRP (Medivet), C-Pet (Pall Corp), SmartPReP (Harverst Technologies) et Angel (Arthrex Vet Systems). En fonction du système utilisé, le volume de sang total prélevé chez le patient varie de 5 ml (Protect PRP) à 55 ml (C-Pet). L’effet de concentration des plaquettes (ratio concentration des plaquettes dans PRP/ concentration des plaquettes dans le sang) varie de 0,85 (Protec PRP, dilution de plaquettes obtenue au lieu d’une concentration souhaitée) à 5,15 (SmartPReP). Par conséquent, il existe une grande variation entre les caractéristiques des concentrés plaquettaires tant au plan de la concentration en plaquettes mais également du volume de sang à prélever, du volume de concentré obtenu, de la concentration en globules blancs (potentiellement proinflammatoires) et en globules rouges (Franklin 2015). Malheureusement la composition optimale d’un concentré plaquettaire n’est pas connue pour l’instant. Il serait nécessaire de comparer ces différents produits dans une étude clinique afin de déterminer le concentré le plus efficace. Cellules souches Les cellules souches peuvent être d’origine embryonnaire ou adulte. Les cellules souches adultes ont une capacité plus faible que les cellules souches embryonnaires à se renouveler et à se différencier en diverses lignées. Cependant, les cellules souches mésenchymateuses peuvent être aisément isolées à partir de nombreux tissus adultes (tissu adipeux, moelle osseuse, muscle squelettique, membrane synoviale…). Un nombre croissant d’études utilisent des cellules souches mésenchymateuses dérivées de tissus adipeux dans le traitement de l’arthrose car elles peuvent être facilement récoltées en grandes quantités avec peu de morbidité au site donneur ou d’inconfort du patient. Les cellules souches dérivées des tissus adipeux sont des cellules souches multipotentes adultes qui peuvent se différencier en cellules spécialisées et sont capables de régénérer des tissus tels que cartilage, os, tendon et muscle (Wang 2015). Ces cellules souches exercent des effets trophiques, immunosuppressifs, anti-inflammatoires et anti-apoptiques, ce qui module 24>26 novembre 2016 LILLE GRAND PALAIS l’environnement local et stimule la régénération tissulaire. Bertolt a étudié les caractéristiques des cellules souches mésenchymateuses dérivées de la moelle osseuse dans 6 races de chiens de grande taille (Border collie, Berger allemand, Labrador, Malinois, Golden retriever et Hovawart). Cette étude a mis en évidence des variations entre les échantillons mais les cellules souches ont pu être développées et différenciées in vitro pour toutes les races étudiées (Bertolt 2015).D’un point de vue pratique, le prélèvement de cellules souches s’effectue sur le patient anesthésié, tranquillisé ou avec une anesthésie locale. La procédure consiste à prélever en sous-cutané du tissu adipeux (ou de la moelle osseuse) puis à l’envoyer pour transformation au laboratoire. A partir de ce prélèvement, les cellules souches et les cellules progénitrices sont isolées en deux semaines puis renvoyées au vétérinaire sous forme de solution injectable, permettant ainsi la thérapie autologue (DogStem www.fat-stem.com, 950 euros le kit). Des essais cliniques chez des chiens souffrant d’arthrose, montrent une amélioration des scores de boiterie et de douleur sur le long terme après injection intra-articulaire. D’après une étude récente de Vilar, la thérapie à base de cellules souches mésenchymateuses dérivées du tissu adipeux procure une amélioration de la démarche et une meilleure qualité de vie chez des chiens atteints d’arthrose de la hanche (Vilar 2013). Enfin, Cuervo a réalisé une étude multicentrique, en double aveugle, randomisée, comparant l’efficacité et la sécurité d’une seule injection intra-articulaire de cellules souches mésenchymateuses d’origine adipeuse (Dog-Stem, Fat-Stem) par rapport à une seule injection intra-articulaire de concentré plaquettaire (FRPC-Endoret, BTI Biotechnology Institute) chez 39 chiens souffrant d’arthrose de la hanche. Les patients ont été évalués au début du traitement, puis 1, 3 et 6 mois après l’injection. Il n’y a pas eu d’effets indésirables au cours de l’étude dans les 2 groupes. Les cellules souches et le concentré plaquettaire testés ont permis une amélioration significative de la douleur et de la fonction physique des patients. L’amélioration la plus marquée avec l’utilisations de cellules souches est observée 6 mois après injection intra-articulaire (Cuervo 2014). Prothèse de hanche La prothèse de hanche est une chirurgie qui permet de remplacer l’articulation coxo-fémorale anormale par une articulation prosthétique permettant au chien de retrouver une biomécanique de hanche normale. C’est aujourd’hui le traitement de choix dans les affections invalidantes de la hanche. Au cours des deux dernières décennies, les types de prothèses proposées ont évolué. A l’origine, les implants étaient fixés à l’aide de ciment. Depuis, de nouveaux implants ont été développés par les fabricants permettant de poser des prothèses de hanche non cimentées (Biomedtrix). Ces nouveaux implants non cimentées ont une surface spécifique permettant l’ostéo-intégration: la porosité de surface et les matériaux utilisés vont permettre aux ostéophytes de coloniser les interstices métalliques depuis l’os périphérique, offrant au bout de 3-4 semaines une stabilité durant toute la vie de l’animal. Pendant ces 4 premières semaines, une stabilité maximale reste nécessaire, permise grâce aux caractéristiques mécaniques des implants et une mise en place précise, permettant un contact « press-fit ». Ces implants non cimentés sont très adaptés pour tous les chiens auparavant traités par des implants cimentés. Mais ils permettent également de traiter les chiens en fin de croissance alors qu’il faut attendre jusqu’à l’âge de 14 mois au moins avant d’implanter une prothèse cimentée, ce qui peut compliquer la pose de la prothèse chez un animal fortement dysplasique (risques augmentés de fracture, de luxation, déformation fémorale majeure). Une prothèse non cimentée peut être posée dès l’âge de 6 - 8 mois avec succès. Les prothèses non cimentées présentent également une meilleure longévité que les implants cimentés. Grâce à cette nouvelle technologie, la prothèse de hanche devient indiquée chez les chiens de grand format avec une atteinte marquée cliniquement, même s’ils n’ont pas fini leur croissance. Une prothèse de hanche est également indiquée dans les situations suivantes: arthrose de la hanche entrainant une boiterie et une douleur chez l’adulte; fracture de la tête ou du col fémoral ou de l’acétabulum lorsqu’une réduction et stabilisation chirurgicales ne sont plus indiquées, luxation coxo-fémorale chronique avec destruction du cartilage ou lorsque les méthodes classiques de réduction ouverte et fixation ont été infructueuses. Lors de dysplasie de la hanche, l’indication est clinique : lorsque la réponse au traitement médical n’est pas complètement efficace. Les radiographies permettent de confirmer la suspicion de dysplasie. Cependant l’indication n’est pas liée à la gravité radiographique de l’arthrose coxo-fémorale. En cas d’obésité, il est recommandé de faire maigrir l’animal en le mettant au régime avant l’intervention (Roush 2012). Malgré les évolutions récentes, la prothèse de hanche reste contre-indiquée dans certaines situations : patient dysplasique avec une arthrose des hanches sans signe clinique ou ayant eu une réponse favorable durable 10 au traitement conservateur (absence de traitement anti-inflammatoire en continu), présence d’une maladie nerveuse ou d’une myopathie, d’une arthrite infectieuse, d’une tumeur articulaire, de déformation importante des fémurs, luxation de hanche très chronique. Il y a également des contre-indications potentiellement temporaires: patient dysplasique ayant une autre atteinte orthopédique récente responsable de la boiterie (rupture du ligament croisé crânial par exemple), patient atteint d’une pyodermite. En règle générale, 25 % des cas référés pour prothèse de hanche seront opérés. Avant la réalisation d’une chirurgie de prothèse de hanche, un examen clinique, orthopédique et neurologique complet doit être réalisé, ainsi qu’un bilan sanguin et une analyse d’urine préopératoire. Des radiographies sous anesthésie sont nécessaires afin de planifier l’intervention chirurgicale et guider le choix des implants (cup la plus large qui permet de préserver le stock osseux crânial et caudal, stem remplissant 85 % de la cavité médullaire…). Suite à une chirurgie de prothèse de hanche, le taux de réussite et la récupération fonctionnelle postopératoire sont excellents. Un retour à une fonction optimale est atteint dans plus de 90 % des cas lorsque réalisé dans les bonnes conditions (bon matériel, bonne expérience, bloc chirurgical adapté). Les principales complications rencontrées sont diminuées de manière importante par l’utilisation de prothèses non-cimentées Biomedtrix. Les descellements et infections deviennent inexistants ou rares. Cependant, les complications restant très lourdes à gérer, la pose d’une prothèse totale de hanche doit être réalisée dans des conditions chirurgicales parfaites et reste une procédure lourde qui doit être effectuée de façon très rigoureuse. Prothèse de coude Historiquement, diverses prothèses de coude ont été élaborées, cependant les deux prothèses totales de coude les plus couramment utilisées sont le modèle de l’université de l’Iowa et le modèle TATE. La prothèse Iowa permet un mouvement relativement restreint et le mode de fixation est de type hybride: le composant huméral est cimenté et sa surface poreuse permet une ostéointégration, le composant radio-ulnaire est vissé et sa surface facilite également l’osteointégration. Il y a eu de nombreuses modifications des implants à la suite de diverses complications observées: luxation du coude, fracture ulnaire, fracture humérale… Une étude préliminaire publiée en 2001 sur 24>26 novembre 2016 LILLE GRAND PALAIS six chiens sains a montré un retour à 99,6 % de la normale des pics de forces verticales au bout de un an mais avec 50 % de complications majeures. Puis une étude clinique publiée en 2003, sur 20 chiens atteints d’arthrose a montré un résultat satisfaisant chez 16 animaux mais avec 20 % de complications majeures (Déjardin 2012). La prothèse de coude TATE se compose de 2 composants pré-assemblés impactés lors de la mise en place (système press-fit, non cimenté). Les données cliniques recueillies sur 72 chiens révèlent 7 % de complications graves et 12 % de complications mineures (mais absence de luxation, infection, explantation). Il n’existe pour l’instant que peu d’informations concernant la CUE (Canine Unicompartement Elbow), une prothèse partielle de coude visant à remplacer uniquement le compartiment médial. D’après une récente série de 103 cas avec un suivi à 6-17 mois publiée en 2015, 1 % de complications catastrophiques a été noté, ainsi que 11 % de complications majeures et 27 % de complications mineures. Les résultats fonctionnels étaient normaux dans 48 % des cas et acceptables pour 44 %. Bibliographie Bertolt A. et al. Canine Mesenchymal Stem Cell Potential and the Importance of Dog Breed: Implication for Cell-Based Therapies Cell Transplantation 24:1969– 1980, 2015 Black, L.L. et al. Effect of intraarticular injection of autologous adipose-derived mesenchymal stem and regenerative cells on clinical signs of chronic osteoarthritis of the elbow joint in dogs. Vet. Ther. 9:192–200, 2008 Cuervo B. et al. Hip Osteoarthritis in Dogs: A Randomized Study Using Mesenchymal Stem Cells from Adipose Tissue and Plasma Rich in Growth Factors. Int. J. Mol. Sci.15:13437-13460 , 2014 Franklin S.P. et Cook J.L. Prospective trial of autologous conditioned plasma versus hyaluronan plus corticosteroid for elbow osteoarthritis in dogs. Can Vet J 54:881–884, 2013 Roush J. Surgical Therapy of Canine Hip Dysplasia, in Veterinary surgery small animals Tobias et Johnston, ed Saunders chap 60:849-864, 2012 Vilar, J.M. et al. Controlled, blinded force platform analysis of the effect of intraarticular injection of autologous adipose-derived mesenchymal stem cells associated to prgf-endoret in osteoarthritic dogs. BMC Vet. Res. 9:131, 2013 Wang Y. et al. Mesenchymal Stem Cells for Treating Articular Cartilage Defects and Osteoarthritis Cell Transplantation, 24: 1661–1678, 2015 Déjardin L. et Guillou R. Total Elbow Replacement in Dogs, in Veterinary surgery small animals Tobias et Johnston, ed Saunders chap 54:752-760, 2012 Fahie, M.A. et al. A randomized controlled trial of the efficacy of autologous platelet therapy for the treatment of osteoarthritis in dogs. J. Am. Vet. Med. Assoc. 243:1291–1297, 2013 Franklin S.P., Garner B.C. et Cook J.L. Characteristics of canine platelet-rich plasma prepared with five commercially available systems. Am J Vet Research 76:822-827, 2015 11 Déclaration publique d’intérêts sous la responsabilité du ou des auteurs : • Aucun conflit d'intérêt