Sujet bac - Juin - 2010 - Français 1re
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Sujet bac - Juin - 2010 - Français 1re
m Vous avez séjourné en Bétique. Déçu, vous décidez de partir. Écrivez le discours d’adieu que vous prononcez devant les habitants. Les textes du corpus sont reproduits dans le sujet n ° 29. LES CLÉS DU SUJET ■ Comprendre le sujet Analysez chacun des mots de la consigne ; cela permet de faire la « définition » du texte à produire et de cerner les contraintes. • Genre du texte à produire : « discours ». Vous devez donc respecter les caractéristiques de ce genre : implication de l’orateur et de l’auditeur… • Sujet du texte : « séjourné en Bétique » → vous devez parler de ce pays et de son mode de vie : référez-vous au texte de Fénelon. • Perspective et type de texte (ou forme de discours) : « déçu » implique une prise de position sur le mode de vie décrit et votre désaccord → texte argumentatif : vous devez faire sentir votre jugement ; il s’agit donc en partie d’un blâme, d’une contestation, mais dans les formes. • Situation d’énonciation : Qui ? « vous » → vous utiliserez le « je » ; vous devenez un personnage fictif. À qui ? « aux habitants de la Bétique » → ils seront vraisemblablement désignés par « vous ». • Registre : il n’est pas indiqué, vous avez le choix. • Niveau de langue : tenez compte de la caractérisation des habitants de la Bétique : « simples », « presque tous bergers ou laboureurs » : le langage ne doit pas être trop soutenu, mais courant. • « Définition » du texte à produire : Discours (genre) qui juge (type de texte : argumentatif) la Bétique et son mode de vie (thème), ? (registre) pour critiquer la vie naturelle et, éventuellement, faire l’éloge de la vie civilisée (buts).) www.annabac.com © H A T I E R 2010 Pour réussir l’écriture d’invention : voir guide méthodologique. Faire la « définition » d’un texte : voir guide méthodologique. La lettre : voir lexique des notions. La satire : voir lexique des notions. ■ Chercher des idées • Le débat de fond Le débat porte sur les liens entre bonheur et vertu, bonheur et frugalité, bonheur et civilisation. Il faut prendre le contre-pied de la thèse soutenue implicitement par les habitants : « La civilisation – arts et « superflu » – corrompt la société ; la vie primitive naturelle assure le bonheur » → c’est une réfutation → Il faut donc trouver des contre-arguments. Vous pouvez à la fois : – faire le blâme, la critique de la vie naturelle ; – faire l’éloge de la civilisation. • La construction du discours et le fil argumentatif Vous devez : – établir des liens cohérents entre vos arguments et ce que vous avez vécu (et que vous évoquerez) : circonstances du voyage et expérience diverses… – passer de votre cas et expérience individuels (niveau du récit) à la généralisation (niveau des idées). Vous pouvez : – admettre dans votre fil argumentatif la technique de la concession (voir lexique des notions) = reconnaissance des avantages de la société de la Bétique, puis réfutation. Ce procédé peut être utilisé pour le développement des exemples ; – faire une ouverture en montrant que, retourné dans votre société civilisée, vous tenterez néanmoins de mettre en valeur certains enseignements de la Bétique, en les adaptant à votre monde. • Les arguments 1. Certes, la Bétique est un lieu merveilleux et enchanteur (mouvement concessif) – Un univers utopique : lieu singulier, serein et poétique, harmonie entre l’homme et la nature. – Des habitants exceptionnels : sens de la morale, aspiration au bonheur de tous, refus du luxe. – Une société faite d’équilibre et de modération. www.annabac.com © H A T I E R 2010 2. Néanmoins, des raisons politiques poussent le locuteur à quitter la Bétique (renversement argumentatif) – Danger d’une société seulement agraire : paresse intellectuelle. – Une nature trop clémente et qui pourvoit à tout : manque de stimulation de l’esprit et de l’imagination pour produire soi-même et inventer. – Risque d’être soumis aux aléas climatiques : société qui n’a accédé qu’à une indépendance illusoire. – Danger de la mollesse et de l’affaiblissement. – Danger du refus du progrès technique et scientifique, pourtant créatif → régression, refus de la notion d’évolution et de progrès. – Danger d’une égalité absolue qui nuit à l’exercice de l’autonomie et de la responsabilité individuelle. – Risque de l’autarcie ; fermeture à tout ce qui est différent, étranger (pas d’ouverture d’esprit). – Risque de l’immodestie. – Ce n’est pas le progrès qui est condamnable mais l’excès de superflu. – Raison plus existentielle : le sentiment d’insatisfaction donne à l’homme la preuve qu’il est vivant, en mouvement. Risque d’une perfection qui nuit à la possibilité du désir. – Raison plus personnelle : peur de l’ennui, désir d’aventure, de divertissement (au sens philosophique du terme) et de liberté. 3. A contrario, l’éloge et la célébration de la civilisation et du progrès humain – Valorisation de la civilisation, de la créativité humaine, du raffinement qui éloigne l’homme de l’état de nature. Plaisir des arts (la musique, par exemple, absente en Bétique). – Accent sur le paradoxe et l’ambivalence de l’utopie : elle est le « meilleur des mondes impossibles », ce qui est à la fois sa qualité et son défaut. Le meilleur des mondes n’est peut-être pas un monde où l’on obtient ce que l’on désire mais un monde où l’on désire quelque chose. • Les choix à faire Votre personnage À quelle époque vivez-vous ? Vous pouvez choisir de vivre : – dans l’Antiquité et de répondre directement au discours des habitants rapporté par Adoam ; – plus tard, en supposant que la Bétique s’est maintenue dans son état primitif, au XVIIIe siècle ou au XXIe siècle, ce qui élargit le choix des exemples (le XVIIIe siècle, époque de progrès, peut être intéressant : allusion possible au débat Rousseau / Voltaire, au Mondain). www.annabac.com © H A T I E R 2010 Mais il semble plus raisonnable de conserver le contexte de l’œuvre de Fénelon, même s’il est moins porteur. Le registre Il peut être : – polémique, mais tout en gardant les formes ; – ironique ; – éventuellement lyrique (quand vous faites l’éloge de la civilisation). • La forme Les composantes formelles d’un discours… – Une entrée en matière (captatio benevolentiae) qui saisisse le public et retienne son attention. – Une prise de congé et des formules finales. … d’adieu – Célébration de l’hospitalité des hôtes, du caractère unique et enchanté de l’aventure. – Assurance de son attachement et de sa reconnaissance. – Promesse de souvenir éternel… • La tonalité oratoire : l’art de la rhétorique Vous devez connaître et utiliser les procédés oratoires de la rhétorique (convaincre et persuader) et du discours (inspirez-vous du discours des habitants de la Bétique) : – apostrophes ; – modalité des phrases : questions rhétoriques, phrases exclamatives ; – images frappantes, surtout pour des auditeurs « simples » et facilement impressionnables : comparaisons, métaphores ; – répétitions, éventuellement en anaphore ; accumulation et jeu sur le rythme des phrases… – exagérations : hyperboles… – implication de l’orateur (marques de la 1 re personne) ; – implication de l’auditeur. En tout cas, votre discours ne doit pas avoir la rigidité d’une dissertation (c’est un texte destiné à être dit). Vous devez rendre sensible votre personnalité, vos goûts, vos valeurs. Le discours : voir lexique des notions. Convaincre, persuader : voir lexique des notions. Le blâme : voir lexique des notions. L’éloge : voir lexique des notions. www.annabac.com © H A T I E R 2010