La communication pédagogique dans l`enseignement

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La communication pédagogique dans l`enseignement
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La communication pédagogique dans l’enseignement
La communication pédagogique
dans l’enseignement
De quelques principes et pièges méthodologiques
en matière de formation et d’éducation
Christiane SCHMITZ-VAN KEER, inspectrice de langues anciennes
Etienne SCHMITZ, directeur honoraire de l’Institut d’Enseignement de Promotion sociale
de la Communauté française à Namur
Ce que le maître fait par lui-même est peu de choses ; ce qu’il fait faire est tout.
Dupanloup
L’orateur ne parle bien que s’il est porté par son public.
Cicéron
A la mémoire d’Alfred SCHMITZ, Préfet à l’Athénée Royal Jules Bordet à Bruxelles
L’idée de cet article a été suscitée par de nombreuses
réflexions de collègues chevronnés ou débutants confrontés
aux nouvelles directives pédagogiques tant dans l'enseignement secondaire que dans l’enseignement de promotion
sociale, particulièrement dans les sections menant au
«Certificat d’Aptitude Pédagogique».
D’autre part, les liens distendus entre la formation initiale et
continuée rendent la préparation au métier d’enseignement
plus aléatoire aussi bien pour les agrégés de l’enseignement
inférieur que supérieur. En raison de la pénurie d’enseignants
qui touche bien des disciplines, le nombre de professeurs qui
ne disposent ni du titre requis ni d’une formation pédagogique minimale est en augmentation constante. Projetés dans
la réalité d’un métier que quelques-uns de leurs aînés affirment ne plus reconnaître, certains s’interrogent sur le bienfondé de leur action pédagogique.
C’est à tous ceux-là que s’adresse cette «Lettre aux professeurs».
Bulletin d’Informations pédagogiques
Pendant longtemps, l’idée s’est accréditée que l’enseignant
était une sorte d’alchimiste recourant à un empirisme routinier car sa formation pédagogique était réduite à quelques
principes élémentaires.
Le modèle prestigieux en était Socrate et quel enseignant
n’a pas rêvé de pratiquer à son tour l’art de la maïeutique
et de l’ironie chaleureuse ?
Le but poursuivi dans ces quelques lignes n’est certainement
pas d’annihiler toute la fascination produite, au cours des
siècles, par tant de pédagogues éclairés mais bien, peutêtre, de tenter de rapprocher la part de l’intuition intelligente et de la formation à la recherche, des impératifs du
cadre pédagogique institutionnel actuel.
La créativité indispensable dont doit faire preuve, à cet
égard, le professeur de latin et de grec, dans l’enseignement secondaire des «humanités» «générales», paraît
exemplative d’un défi incompris, à savoir que la meilleure
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formation scientifique procède de la langue et des langages, les trois langages importants étant ceux de la «littérature», des «mathématiques» et des «arts».
Le caractère rationnel, scientifique et technologique a envahi depuis longtemps tous les domaines y compris ceux qui
apparaissaient traditionnellement – et tout aussi erronément
- davantage dépendants de l’intuition que de la recherche
abstraite ; l’enseignant est aujourd’hui décrit comme un
professionnel de l’éducation doté de qualifications théoriques et pratiques dont la société attend qu’il maîtrise les
tâches qui lui sont confiées avec la plus grande efficacité
possible.
Ces questions essentielles ne peuvent être esquivées car
c’est ainsi que l’enseignant impose sa qualité d’expert.
De l’exigence pour tous
«On ne peut céder à une pédagogie de la facilité : le
«maître» a le devoir de se montrer exigeant et c’est peutêtre alors que les élèves, pris au jeu, pourront vaincre l’ennui dont ils se plaignent aujourd’hui.»
Ecrites par L. Dupont, qui fut Président de la Société belge
des professeurs de français, ces réflexions, affichées à
l’Athénée Royal de Spa, seront toujours d’actualité car il
n’est pas normal d’exiger que les professeurs donnent le
meilleur d’eux-mêmes et en même temps de tolérer n’importe quoi de la part des jeunes.
Il faut se méfier de l’enfant gâté et de l’adolescent gâté : ils
livrent des guerres d’usure, ils provoquent la lassitude de
ceux qui n’ont pas assez de caractère pour dire « non »,
quand il le faut et où il le faut ! L’enfant gâté est un enfant
- tyran imbu de droits imaginaires qui se substitue peu à
peu à l’autorité dont il relève par des attitudes proches des
caprices et des minauderies.
C’est un métier où on triche pas avec l’essentiel, son «daimon», dirait Socrate.
On a assez dit que pour enseigner à John, il faut connaître
John, ce qui est très juste, mais il faut aussi maîtriser ce que
l’on va dire à John !
Du travail pédagogique
Comment mettre en pratique les grands principes qui sont
exigés dans toutes les formes d’enseignement : motiver les
élèves et solliciter leur participation ?
Dans ce métier, le temps de travail comporte des faces
visibles et invisibles. L’efficacité de la séquence pédagogique reposera sur trois paramètres importants : la
recherche préalable, l’animation pédagogique et l’évaluation critique.
Avant le cours : la préparation est double car elle concerne autant la matière à enseigner (ce sont les objectifs
séquentiels et annuels en fonction des programmes d’étude
et des compétences terminales) que la manière d’y parvenir (les procédés méthodologiques) ;
◆ Pendant le cours : l’enseignant se concentrera sur la guidance et l’animation afin de pratiquer le plus possible des
évaluations formatives ;
◆ Après le cours : les évaluations personnelles, individuelles
et collectives constituent la «feuille de route» de l’enseignant.
◆
Cela ne signifie nullement que le cours se déroulera exactement selon le processus prévu : le professeur est un
homme de science et un artiste.
Son enseignement comporte donc de la souplesse.
Des modes de communication
Du naturel du professeur
On le sait bien : on enseigne ce que l’on est avant ce que
l’on dit.
Aucun élève ne s’y trompera et les élèves de l’enseignement
professionnel moins que les autres : c’est l’intelligence du
cœur qui leur parle d’abord.
Le premier secret d’une communication humaine respectueuse entre des jeunes et leur professeur repose sur cette audace adulte à assumer sereinement ce qu’il est vraiment : ses
compétences, certes, - il faut connaître sa matière et avoir
quelque chose d’intéressant à dire -, mais aussi ses limites,
ses lacunes, sa volonté de recherche et de perfectionnement
qui le rendra d’autant plus disponible aux autres.
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Pour être acteur et facteur du message qu’il veut faire passer, le professeur devra :
utiliser une diction claire, distincte, modérément élevée;
◆ lire avec expression ;
◆ structurer la leçon en variant les activités ;
◆ ménager des temps de silences et de réflexions ;
◆ poser les questions au bon moment ( interroger est un art
difficile) ;
◆ vérifier constamment que le message a été compris ;
◆ être disponible pour chacun sans se laisser accaparer.
◆
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Des outils pédagogiques
Du dialogue interactif
Le recours au tableau noir est trop souvent oublié alors
que les élèves, surtout les plus jeunes, ont besoin d’un
référent visuel constant et clairement ordonné.
L’acte d’enseignement est un dialogue permanent entre
l’enseignant et l’enseigné.
Il appartient au professeur d’ établir des harmoniques avec
ses élèves pour que leurs libertés coopèrent, par exemple,
Les moyens audio-visuels, les T.I.C., ne sont que des outils,
de même que les manuels scolaires et toute documentation ou activité parascolaire : ils offrent des perspectives
enrichissantes à condition de servir un objectif clairement
identifié.
Leur utilisation est affaire de mesure et fonction des moyens
disponibles dans l’école. Ils nécessitent une préparation,
une exploitation et un suivi pédagogiques pour mériter de
contribuer à la qualité de l’enseignement.
Des méthodes
La méthode inductive est souvent la meilleure mais elle ne
bannit pas l’enseignement systématique. Les deux
méthodes stimulent l’esprit et la dernière apporte particulièrement la sécurité. Il convient donc de varier les
méthodes et les styles pour stimuler et animer tout en restant
le maître du jeu !
De la structure du cours
Pendant les cours, il faut procéder comme pour le tricot :
point par point.
La structure du cours doit faire l’objet d’une préparation
méthodologique distincte de la recherche de contenus qui
répondra à la question des moyens de parvenir à l’objectif ; elle variera en fonction du niveau des élèves et de la
planification des matières et envisagera les techniques
d’animation et d’ évaluation des compétences.
Cela ne signifie pas, par exemple, que l’analyse grammaticale doit être dissociée de l’analyse logique ; cela ne
signifie pas que fond et forme exigent une étude séparée
mais cela signifie qu’il faut construire un ensemble cohérent
dans le temps imparti.
Il faut donc gérer le temps pour l’utiliser au mieux sans se
laisser interrompre au milieu de la ligne, sans briser la
réflexion et la compréhension!
◆ en variant la nature des exercices et des approches
méthodologiques car il sait que le degré d’attention intense est de courte durée ;
◆ en privilégiant le manuel car c’est un outil précieux et, s’il
ne convient pas entièrement - aucun manuel n’est parfait -,
en le considérant comme une aide ;
◆ en ne parlant pas tout le temps : c’est fatigant pour le
professeur autant que pour les élèves. Se taire n’est pas
synonyme de passivité, de faiblesse ou d’incompétence : le
silence du professeur peut rendre l’étude plus productive en
permettant aux élèves de réfléchir et de s’exprimer à bon
escient.
◆ en faisant répéter les notions de base (les savoirs requis) :
l’interrogation systématique, orale ou écrite de courte
durée, reste le meilleur moyen de fixer les connaissances
indispensables ; la pratique des répétitions collectives et des
remédiations immédiates fait gagner du temps et maintient,
autant que possible, la cohérence du niveau particulièrement dans des classes hétérogènes.
Le pédagogue sait se mettre à la portée de ses élèves, tant
pour le fond que pour la forme ; il tient compte de leur âge,
de leurs connaissances et de leurs forces.
Toutefois, pour atteindre le cœur de la cible, il lui faudra
viser un peu plus haut : cette règle de balistique est valable
aussi en éducation, c’est-à-dire en «élévation».
La qualité essentielle pour un enseignant, sur le plan relationnel, se situe dans sa capacité à reconnaître l’autre
comme une personne.
Il ne faut pas chercher à découvrir les fautes des élèves ni
épier les occasions de les confondre - ils ne seront pas
dupes - mais procéder à des évaluations valorisantes.
L’organisation, à l’intérieur des cours, de concertations sera
prudente : la confiance relative est un bien dans l’action
éducative (à l’école et dans la famille) ; la confiance totale
est un leurre qui, comme toute illusion, finit par décevoir.
Pour éduquer les adolescents au sens des limites, il faut
avoir soi-même le sens des limites : la paix engendrera la
paix mais, si on est soi-même un objet de scandale, le tumulte engendrera le tumulte. Si on veut «élever» les élèves à l’effort, il faudra s’élever soi-même à l’effort, à la discipline, à
l’ordre, à l’honnêteté, à la sincérité, à la générosité !
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Il faut se méfier de l’utilisation abusive de certains mots et
des séductions qu’ils opèrent, teintés de métaphysique, de
psychologie, de politique et de morale.
Pensons au mot «liberté», bon pour la controverse, l’éloquence et la dialectique. Etre libre ne signifie nullement
inventer soi-même ses propres normes et refuser les solidarités nécessaires. La liberté n’est pas un droit mais un long
et patient apprentissage de la responsabilité. Elle doit sans
cesse se conquérir.
Des limites de son action
Le professeur n’est pas seul dans l’école : il favorisera le
travail en partenariat car l’obligation de résultats est à la
fois individuelle et collégiale.
En montrant son enthousiasme pour la discipline qu’il
enseigne, sa créativité, sa lucidité sur son travail, sa capacité à s’adapter et à se remettre en question, son sens des
responsabilités autant que son dévouement à ses élèves,
nul doute qu’il ne force le respect de chacun : élèves,
parents, collègues et autorité administrative.
Si en plus, il varie le ton de sa voix, s’il vit avec tous ses
élèves, en allant du premier au dernier banc, s’il interroge
chacun sans oublier le petit timide installé au fond de la
classe, s’il prend le temps de leur donner une solide base
de culture et une méthode de travail (ce sont des compétences transversales), sans condescendance et sans démagogie, il inspirera la confiance qui est la source de tout
échange harmonieux.
Il éveillera l’intérêt en se montrant curieux de tout ce qui
n’est pas sa propre discipline et en multipliant raisonnablement des contacts avec d’autres branches.
Des responsabilités éducatives
Le contexte social demande au professeur d’être aussi un
éducateur, un artisan de l’avenir. L’éducateur est un
représentant de l’état adulte, un modèle, un objet d’identification qui aide l’enfant à grandir.
Il est de sa responsabilité d’avoir le courage de rappeler
certains devoirs car l’ordre matériel influe fortement l’ordre
mental et l’ordre social et rien de ceci n’est évident pour
celui qui ne l’apprend pas dans sa famille.
◆ Exiger l’ordre et le soin dans les cahiers, les livres, les
devoirs, les journaux de classe, le classement des photocopies.
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Corriger fréquemment les cahiers (surtout en début d’année scolaire) et, dans les corrections, employer des signes
clairs.
◆ Exiger, en donnant l’exemple, une ponctuation correcte
qui marquera les temps de respiration et le rythme de la
phrase.
◆ Corriger sans tarder les devoirs, c’est aussi donner
l’exemple et c’est tout bénéfice pour les étudiants.
◆ Exiger que les élèves répondent au moyen de phrases
complètes sans commencer les réponses : à l’exactitude du
fond doit s’ajouter la correction de la forme.
◆
La communication et la compréhension des consignes est
extrêmement importante : il ne faut pas s’imaginer que ce
qui est évident pour soi l’est, au même titre, pour l’élève.
Cette ignorance est la source de malentendus, voire de
conflits fréquents. Dès lors, il est indispensable:
◆ d’inscrire au tableau, au début du cours, l’objet de la
leçon et du travail à domicile : à la fin du cours, l’attention
des élèves est trop relâchée et, de plus, l’inscription dans le
journal de classe risque de se faire dans la hâte et le brouhaha du coup de sonnette ;
◆ de communiquer, par écrit, les objectifs annuels (c’est le
contrat de travail) ;
◆ d’établir une description des tâches et notamment des
processus ;
◆ de recourir au tableau comme référent visuel constant et
de l’organiser, avec ordre, soin et méthode ;
◆ de consigner la liste des travaux et contrôles de manière
à rendre l’élève responsable de ses performances ;
◆ de repenser, de temps en temps, sa « méthode » en tenant
compte de son public et ne pas hésiter à la réorganiser.
Des programmes
Les descriptifs des compétences terminales doivent éclairer
le professeur sur ce qui est l’essentiel dans la matière à
enseigner : quel que soit le niveau où il enseigne, chacun
prendra utilement connaissance des finalités de l’enseignement secondaire.
Le programme est un guide pour atteindre le niveau
requis et le dialogue avec les collègues est indispensable
pour établir un plan de formation par discipline qui évite
les redites et qui soit cohérent par rapport au projet pédagogique de l’établissement et de l’enseignement.
Des finalités de l’enseignement
Tout en donnant aux élèves des notions précises et exactes
dans sa discipline, l’enseignant ne peut oublier que la
meilleure éducation se fait par l’instruction et que toutes
les branches du savoir doivent concourir à la culture,
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c’est-à-dire à l’ensemble de toutes les formes d’art,
d’amour et de pensée qui permettent à l’homme de posséder ce que Jacqueline de Romilly intitule si joliment «le trésor des savoirs oubliés» et qui constitue pour chacun «une
acquisition pour toujours».
«L’idée de l’importance de l’enseignement pour la formation de l’individu est une idée ancienne. Déjà dans
l’Antiquité, un texte de Platon met en garde contre la confusion entre l’achat d’une nourriture et l’acquisition d’une
connaissance.
Il montre que l’acquisition d’une connaissance vous transforme en bien ou en mal et que, si on l’a absorbée, sans se
renseigner auprès des connaisseurs et sans se méfier, on
n’y peut plus rien ; le bien ou le mal alors sont faits… Alors
que la psychanalyse s’attache dans ces souvenirs cachés à
découvrir ce que j’appellerais , pour simplifier, le mal, nous
découvrons aujourd’hui la merveille que peuvent constituer
ces souvenirs oubliés. Ils nous ont en réalité formés, façonnés ; ils nous ont appris toutes les aspirations qui peuvent
nous permettre d’être plus hommes et plus dignes de nousmêmes… Ils sont comme les différents éléments qui circulent
dans la terre et nourrissent les plantes. Il suffit de reconnaître leur existence, peut-être, pour orienter notre politique
d’éducation …»
J. de ROMILLY, Le trésor des savoirs oubliés., Ed. de Fallois,
1998, p. 150-152.
L’enseignement doit être attrayant, ce qui ne signifie pas
divertissant ou amusant : l’enseignement simple, gradué,
coordonné et intuitif prépare à l’effort et y conduit car il
exclut les artifices et subterfuges.
C’est une éducation à la joie : la tristesse, toujours éloquente, déforme la réalité mais elle n’est ni noble, ni utile à
la condition humaine.
Celle-ci exige un optimisme invincible : pour pratiquer l’optimisme, il faut croire, espérer, sourire et … travailler.
Agir, c’est oser. Penser, c’est oser.
Chaque attitude comporte un risque. En éducation, il faut
avoir le goût du risque car quand un homme n’a plus rien
à construire, il est malheureux.
Bien sûr, il y a, dans ce métier comme dans les autres, des
moments de doute, des interrogations sur son propre travail,
des classes plus difficiles, des collègues qui vous feront la
leçon, des chefs d’établissement qui ne seront pas nécessairement à votre écoute quand vous le souhaiterez, des inspecteurs qui n’arriveront peut-être pas au bon moment, sans
oublier les parents qui contesteront votre travail si leur cher
petit très intelligent n’obtient pas le résultat qu’ils attendent.
L’appui du chef d’établissement et des collègues – essayez
d’assister à leurs cours si c’est possible – est important en
début de carrière.
Mais finalement, restez vous-mêmes, avec vos qualités et
vos défauts : écoutez aussi car il y a toujours quelque chose
à apprendre des autres.
Il n’y a pas une seule image d’enseignant idéal mais des
«natures» différentes et efficientes qui sont le reflet de la
vie sociale.
Vous serez alors des professeurs lucides, heureux et respectés, fiers de contribuer à la formation des jeunes.
Vous aurez compris aussi que l’autorité n’est pas le pouvoir.
C’est tout le bonheur que nous vous souhaitons.
Namur, janvier 2005
Eduquer ses élèves au bonheur et non au plaisir leur
montre que le bonheur est poésie, ce qui signifie une
«action authentique».
Il ne faut donc pas répondre à tous les désirs, à tous les
plaisirs des élèves mais leur apprendre à construire leur
bonheur. La peine choisie et voulue y est salutaire.
Les dieux antiques étaient des dieux « souffrants ». Sans
leur peine, ils seraient devenus neurasthéniques …
L’exemple des « dieux du stade » actuels montre aux jeunes
que les lauriers sont les fruits de la patience, du travail et
de la volonté.
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