La communication pédagogique dans l`enseignement
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La communication pédagogique dans l`enseignement
info péda 58 3/8/05 3:05 PM Page 3 La communication pédagogique dans l’enseignement La communication pédagogique dans l’enseignement De quelques principes et pièges méthodologiques en matière de formation et d’éducation Christiane SCHMITZ-VAN KEER, inspectrice de langues anciennes Etienne SCHMITZ, directeur honoraire de l’Institut d’Enseignement de Promotion sociale de la Communauté française à Namur Ce que le maître fait par lui-même est peu de choses ; ce qu’il fait faire est tout. Dupanloup L’orateur ne parle bien que s’il est porté par son public. Cicéron A la mémoire d’Alfred SCHMITZ, Préfet à l’Athénée Royal Jules Bordet à Bruxelles L’idée de cet article a été suscitée par de nombreuses réflexions de collègues chevronnés ou débutants confrontés aux nouvelles directives pédagogiques tant dans l'enseignement secondaire que dans l’enseignement de promotion sociale, particulièrement dans les sections menant au «Certificat d’Aptitude Pédagogique». D’autre part, les liens distendus entre la formation initiale et continuée rendent la préparation au métier d’enseignement plus aléatoire aussi bien pour les agrégés de l’enseignement inférieur que supérieur. En raison de la pénurie d’enseignants qui touche bien des disciplines, le nombre de professeurs qui ne disposent ni du titre requis ni d’une formation pédagogique minimale est en augmentation constante. Projetés dans la réalité d’un métier que quelques-uns de leurs aînés affirment ne plus reconnaître, certains s’interrogent sur le bienfondé de leur action pédagogique. C’est à tous ceux-là que s’adresse cette «Lettre aux professeurs». Bulletin d’Informations pédagogiques Pendant longtemps, l’idée s’est accréditée que l’enseignant était une sorte d’alchimiste recourant à un empirisme routinier car sa formation pédagogique était réduite à quelques principes élémentaires. Le modèle prestigieux en était Socrate et quel enseignant n’a pas rêvé de pratiquer à son tour l’art de la maïeutique et de l’ironie chaleureuse ? Le but poursuivi dans ces quelques lignes n’est certainement pas d’annihiler toute la fascination produite, au cours des siècles, par tant de pédagogues éclairés mais bien, peutêtre, de tenter de rapprocher la part de l’intuition intelligente et de la formation à la recherche, des impératifs du cadre pédagogique institutionnel actuel. La créativité indispensable dont doit faire preuve, à cet égard, le professeur de latin et de grec, dans l’enseignement secondaire des «humanités» «générales», paraît exemplative d’un défi incompris, à savoir que la meilleure Octobre 2005 - N° 58 3 info péda 58 3/8/05 3:05 PM Page 4 La communication pédagogique dans l’enseignement formation scientifique procède de la langue et des langages, les trois langages importants étant ceux de la «littérature», des «mathématiques» et des «arts». Le caractère rationnel, scientifique et technologique a envahi depuis longtemps tous les domaines y compris ceux qui apparaissaient traditionnellement – et tout aussi erronément - davantage dépendants de l’intuition que de la recherche abstraite ; l’enseignant est aujourd’hui décrit comme un professionnel de l’éducation doté de qualifications théoriques et pratiques dont la société attend qu’il maîtrise les tâches qui lui sont confiées avec la plus grande efficacité possible. Ces questions essentielles ne peuvent être esquivées car c’est ainsi que l’enseignant impose sa qualité d’expert. De l’exigence pour tous «On ne peut céder à une pédagogie de la facilité : le «maître» a le devoir de se montrer exigeant et c’est peutêtre alors que les élèves, pris au jeu, pourront vaincre l’ennui dont ils se plaignent aujourd’hui.» Ecrites par L. Dupont, qui fut Président de la Société belge des professeurs de français, ces réflexions, affichées à l’Athénée Royal de Spa, seront toujours d’actualité car il n’est pas normal d’exiger que les professeurs donnent le meilleur d’eux-mêmes et en même temps de tolérer n’importe quoi de la part des jeunes. Il faut se méfier de l’enfant gâté et de l’adolescent gâté : ils livrent des guerres d’usure, ils provoquent la lassitude de ceux qui n’ont pas assez de caractère pour dire « non », quand il le faut et où il le faut ! L’enfant gâté est un enfant - tyran imbu de droits imaginaires qui se substitue peu à peu à l’autorité dont il relève par des attitudes proches des caprices et des minauderies. C’est un métier où on triche pas avec l’essentiel, son «daimon», dirait Socrate. On a assez dit que pour enseigner à John, il faut connaître John, ce qui est très juste, mais il faut aussi maîtriser ce que l’on va dire à John ! Du travail pédagogique Comment mettre en pratique les grands principes qui sont exigés dans toutes les formes d’enseignement : motiver les élèves et solliciter leur participation ? Dans ce métier, le temps de travail comporte des faces visibles et invisibles. L’efficacité de la séquence pédagogique reposera sur trois paramètres importants : la recherche préalable, l’animation pédagogique et l’évaluation critique. Avant le cours : la préparation est double car elle concerne autant la matière à enseigner (ce sont les objectifs séquentiels et annuels en fonction des programmes d’étude et des compétences terminales) que la manière d’y parvenir (les procédés méthodologiques) ; ◆ Pendant le cours : l’enseignant se concentrera sur la guidance et l’animation afin de pratiquer le plus possible des évaluations formatives ; ◆ Après le cours : les évaluations personnelles, individuelles et collectives constituent la «feuille de route» de l’enseignant. ◆ Cela ne signifie nullement que le cours se déroulera exactement selon le processus prévu : le professeur est un homme de science et un artiste. Son enseignement comporte donc de la souplesse. Des modes de communication Du naturel du professeur On le sait bien : on enseigne ce que l’on est avant ce que l’on dit. Aucun élève ne s’y trompera et les élèves de l’enseignement professionnel moins que les autres : c’est l’intelligence du cœur qui leur parle d’abord. Le premier secret d’une communication humaine respectueuse entre des jeunes et leur professeur repose sur cette audace adulte à assumer sereinement ce qu’il est vraiment : ses compétences, certes, - il faut connaître sa matière et avoir quelque chose d’intéressant à dire -, mais aussi ses limites, ses lacunes, sa volonté de recherche et de perfectionnement qui le rendra d’autant plus disponible aux autres. 4 Bulletin d’Informations pédagogiques Pour être acteur et facteur du message qu’il veut faire passer, le professeur devra : utiliser une diction claire, distincte, modérément élevée; ◆ lire avec expression ; ◆ structurer la leçon en variant les activités ; ◆ ménager des temps de silences et de réflexions ; ◆ poser les questions au bon moment ( interroger est un art difficile) ; ◆ vérifier constamment que le message a été compris ; ◆ être disponible pour chacun sans se laisser accaparer. ◆ Octobre 2005 - N° 58 info péda 58 3/8/05 3:05 PM Page 5 La communication pédagogique dans l’enseignement Des outils pédagogiques Du dialogue interactif Le recours au tableau noir est trop souvent oublié alors que les élèves, surtout les plus jeunes, ont besoin d’un référent visuel constant et clairement ordonné. L’acte d’enseignement est un dialogue permanent entre l’enseignant et l’enseigné. Il appartient au professeur d’ établir des harmoniques avec ses élèves pour que leurs libertés coopèrent, par exemple, Les moyens audio-visuels, les T.I.C., ne sont que des outils, de même que les manuels scolaires et toute documentation ou activité parascolaire : ils offrent des perspectives enrichissantes à condition de servir un objectif clairement identifié. Leur utilisation est affaire de mesure et fonction des moyens disponibles dans l’école. Ils nécessitent une préparation, une exploitation et un suivi pédagogiques pour mériter de contribuer à la qualité de l’enseignement. Des méthodes La méthode inductive est souvent la meilleure mais elle ne bannit pas l’enseignement systématique. Les deux méthodes stimulent l’esprit et la dernière apporte particulièrement la sécurité. Il convient donc de varier les méthodes et les styles pour stimuler et animer tout en restant le maître du jeu ! De la structure du cours Pendant les cours, il faut procéder comme pour le tricot : point par point. La structure du cours doit faire l’objet d’une préparation méthodologique distincte de la recherche de contenus qui répondra à la question des moyens de parvenir à l’objectif ; elle variera en fonction du niveau des élèves et de la planification des matières et envisagera les techniques d’animation et d’ évaluation des compétences. Cela ne signifie pas, par exemple, que l’analyse grammaticale doit être dissociée de l’analyse logique ; cela ne signifie pas que fond et forme exigent une étude séparée mais cela signifie qu’il faut construire un ensemble cohérent dans le temps imparti. Il faut donc gérer le temps pour l’utiliser au mieux sans se laisser interrompre au milieu de la ligne, sans briser la réflexion et la compréhension! ◆ en variant la nature des exercices et des approches méthodologiques car il sait que le degré d’attention intense est de courte durée ; ◆ en privilégiant le manuel car c’est un outil précieux et, s’il ne convient pas entièrement - aucun manuel n’est parfait -, en le considérant comme une aide ; ◆ en ne parlant pas tout le temps : c’est fatigant pour le professeur autant que pour les élèves. Se taire n’est pas synonyme de passivité, de faiblesse ou d’incompétence : le silence du professeur peut rendre l’étude plus productive en permettant aux élèves de réfléchir et de s’exprimer à bon escient. ◆ en faisant répéter les notions de base (les savoirs requis) : l’interrogation systématique, orale ou écrite de courte durée, reste le meilleur moyen de fixer les connaissances indispensables ; la pratique des répétitions collectives et des remédiations immédiates fait gagner du temps et maintient, autant que possible, la cohérence du niveau particulièrement dans des classes hétérogènes. Le pédagogue sait se mettre à la portée de ses élèves, tant pour le fond que pour la forme ; il tient compte de leur âge, de leurs connaissances et de leurs forces. Toutefois, pour atteindre le cœur de la cible, il lui faudra viser un peu plus haut : cette règle de balistique est valable aussi en éducation, c’est-à-dire en «élévation». La qualité essentielle pour un enseignant, sur le plan relationnel, se situe dans sa capacité à reconnaître l’autre comme une personne. Il ne faut pas chercher à découvrir les fautes des élèves ni épier les occasions de les confondre - ils ne seront pas dupes - mais procéder à des évaluations valorisantes. L’organisation, à l’intérieur des cours, de concertations sera prudente : la confiance relative est un bien dans l’action éducative (à l’école et dans la famille) ; la confiance totale est un leurre qui, comme toute illusion, finit par décevoir. Pour éduquer les adolescents au sens des limites, il faut avoir soi-même le sens des limites : la paix engendrera la paix mais, si on est soi-même un objet de scandale, le tumulte engendrera le tumulte. Si on veut «élever» les élèves à l’effort, il faudra s’élever soi-même à l’effort, à la discipline, à l’ordre, à l’honnêteté, à la sincérité, à la générosité ! Bulletin d’Informations pédagogiques Octobre 2005 - N° 58 5 info péda 58 3/8/05 3:05 PM Page 6 La communication pédagogique dans l’enseignement Il faut se méfier de l’utilisation abusive de certains mots et des séductions qu’ils opèrent, teintés de métaphysique, de psychologie, de politique et de morale. Pensons au mot «liberté», bon pour la controverse, l’éloquence et la dialectique. Etre libre ne signifie nullement inventer soi-même ses propres normes et refuser les solidarités nécessaires. La liberté n’est pas un droit mais un long et patient apprentissage de la responsabilité. Elle doit sans cesse se conquérir. Des limites de son action Le professeur n’est pas seul dans l’école : il favorisera le travail en partenariat car l’obligation de résultats est à la fois individuelle et collégiale. En montrant son enthousiasme pour la discipline qu’il enseigne, sa créativité, sa lucidité sur son travail, sa capacité à s’adapter et à se remettre en question, son sens des responsabilités autant que son dévouement à ses élèves, nul doute qu’il ne force le respect de chacun : élèves, parents, collègues et autorité administrative. Si en plus, il varie le ton de sa voix, s’il vit avec tous ses élèves, en allant du premier au dernier banc, s’il interroge chacun sans oublier le petit timide installé au fond de la classe, s’il prend le temps de leur donner une solide base de culture et une méthode de travail (ce sont des compétences transversales), sans condescendance et sans démagogie, il inspirera la confiance qui est la source de tout échange harmonieux. Il éveillera l’intérêt en se montrant curieux de tout ce qui n’est pas sa propre discipline et en multipliant raisonnablement des contacts avec d’autres branches. Des responsabilités éducatives Le contexte social demande au professeur d’être aussi un éducateur, un artisan de l’avenir. L’éducateur est un représentant de l’état adulte, un modèle, un objet d’identification qui aide l’enfant à grandir. Il est de sa responsabilité d’avoir le courage de rappeler certains devoirs car l’ordre matériel influe fortement l’ordre mental et l’ordre social et rien de ceci n’est évident pour celui qui ne l’apprend pas dans sa famille. ◆ Exiger l’ordre et le soin dans les cahiers, les livres, les devoirs, les journaux de classe, le classement des photocopies. 6 Bulletin d’Informations pédagogiques Corriger fréquemment les cahiers (surtout en début d’année scolaire) et, dans les corrections, employer des signes clairs. ◆ Exiger, en donnant l’exemple, une ponctuation correcte qui marquera les temps de respiration et le rythme de la phrase. ◆ Corriger sans tarder les devoirs, c’est aussi donner l’exemple et c’est tout bénéfice pour les étudiants. ◆ Exiger que les élèves répondent au moyen de phrases complètes sans commencer les réponses : à l’exactitude du fond doit s’ajouter la correction de la forme. ◆ La communication et la compréhension des consignes est extrêmement importante : il ne faut pas s’imaginer que ce qui est évident pour soi l’est, au même titre, pour l’élève. Cette ignorance est la source de malentendus, voire de conflits fréquents. Dès lors, il est indispensable: ◆ d’inscrire au tableau, au début du cours, l’objet de la leçon et du travail à domicile : à la fin du cours, l’attention des élèves est trop relâchée et, de plus, l’inscription dans le journal de classe risque de se faire dans la hâte et le brouhaha du coup de sonnette ; ◆ de communiquer, par écrit, les objectifs annuels (c’est le contrat de travail) ; ◆ d’établir une description des tâches et notamment des processus ; ◆ de recourir au tableau comme référent visuel constant et de l’organiser, avec ordre, soin et méthode ; ◆ de consigner la liste des travaux et contrôles de manière à rendre l’élève responsable de ses performances ; ◆ de repenser, de temps en temps, sa « méthode » en tenant compte de son public et ne pas hésiter à la réorganiser. Des programmes Les descriptifs des compétences terminales doivent éclairer le professeur sur ce qui est l’essentiel dans la matière à enseigner : quel que soit le niveau où il enseigne, chacun prendra utilement connaissance des finalités de l’enseignement secondaire. Le programme est un guide pour atteindre le niveau requis et le dialogue avec les collègues est indispensable pour établir un plan de formation par discipline qui évite les redites et qui soit cohérent par rapport au projet pédagogique de l’établissement et de l’enseignement. Des finalités de l’enseignement Tout en donnant aux élèves des notions précises et exactes dans sa discipline, l’enseignant ne peut oublier que la meilleure éducation se fait par l’instruction et que toutes les branches du savoir doivent concourir à la culture, Octobre 2005 - N° 58 info péda 58 3/8/05 3:05 PM Page 7 La communication pédagogique dans l’enseignement c’est-à-dire à l’ensemble de toutes les formes d’art, d’amour et de pensée qui permettent à l’homme de posséder ce que Jacqueline de Romilly intitule si joliment «le trésor des savoirs oubliés» et qui constitue pour chacun «une acquisition pour toujours». «L’idée de l’importance de l’enseignement pour la formation de l’individu est une idée ancienne. Déjà dans l’Antiquité, un texte de Platon met en garde contre la confusion entre l’achat d’une nourriture et l’acquisition d’une connaissance. Il montre que l’acquisition d’une connaissance vous transforme en bien ou en mal et que, si on l’a absorbée, sans se renseigner auprès des connaisseurs et sans se méfier, on n’y peut plus rien ; le bien ou le mal alors sont faits… Alors que la psychanalyse s’attache dans ces souvenirs cachés à découvrir ce que j’appellerais , pour simplifier, le mal, nous découvrons aujourd’hui la merveille que peuvent constituer ces souvenirs oubliés. Ils nous ont en réalité formés, façonnés ; ils nous ont appris toutes les aspirations qui peuvent nous permettre d’être plus hommes et plus dignes de nousmêmes… Ils sont comme les différents éléments qui circulent dans la terre et nourrissent les plantes. Il suffit de reconnaître leur existence, peut-être, pour orienter notre politique d’éducation …» J. de ROMILLY, Le trésor des savoirs oubliés., Ed. de Fallois, 1998, p. 150-152. L’enseignement doit être attrayant, ce qui ne signifie pas divertissant ou amusant : l’enseignement simple, gradué, coordonné et intuitif prépare à l’effort et y conduit car il exclut les artifices et subterfuges. C’est une éducation à la joie : la tristesse, toujours éloquente, déforme la réalité mais elle n’est ni noble, ni utile à la condition humaine. Celle-ci exige un optimisme invincible : pour pratiquer l’optimisme, il faut croire, espérer, sourire et … travailler. Agir, c’est oser. Penser, c’est oser. Chaque attitude comporte un risque. En éducation, il faut avoir le goût du risque car quand un homme n’a plus rien à construire, il est malheureux. Bien sûr, il y a, dans ce métier comme dans les autres, des moments de doute, des interrogations sur son propre travail, des classes plus difficiles, des collègues qui vous feront la leçon, des chefs d’établissement qui ne seront pas nécessairement à votre écoute quand vous le souhaiterez, des inspecteurs qui n’arriveront peut-être pas au bon moment, sans oublier les parents qui contesteront votre travail si leur cher petit très intelligent n’obtient pas le résultat qu’ils attendent. L’appui du chef d’établissement et des collègues – essayez d’assister à leurs cours si c’est possible – est important en début de carrière. Mais finalement, restez vous-mêmes, avec vos qualités et vos défauts : écoutez aussi car il y a toujours quelque chose à apprendre des autres. Il n’y a pas une seule image d’enseignant idéal mais des «natures» différentes et efficientes qui sont le reflet de la vie sociale. Vous serez alors des professeurs lucides, heureux et respectés, fiers de contribuer à la formation des jeunes. Vous aurez compris aussi que l’autorité n’est pas le pouvoir. C’est tout le bonheur que nous vous souhaitons. Namur, janvier 2005 Eduquer ses élèves au bonheur et non au plaisir leur montre que le bonheur est poésie, ce qui signifie une «action authentique». Il ne faut donc pas répondre à tous les désirs, à tous les plaisirs des élèves mais leur apprendre à construire leur bonheur. La peine choisie et voulue y est salutaire. Les dieux antiques étaient des dieux « souffrants ». Sans leur peine, ils seraient devenus neurasthéniques … L’exemple des « dieux du stade » actuels montre aux jeunes que les lauriers sont les fruits de la patience, du travail et de la volonté. Bulletin d’Informations pédagogiques Octobre 2005 - N° 58 7