Gestion des risques€: Alerte sur les matières premières
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Gestion des risques€: Alerte sur les matières premières
Industrie Matières premières Gestion des risques LA CHINE POURRAIT PRÉSENTER BIEN DES RISQUES SUR LE PLAN DES MATIÈRES PREMIÈRES PHARMACEUTIQUES EXPORTÉES. DR Alerte sur les matières premières Le risque lié à la variabilité des matières premières est jugé important de part et d’autre de l’Atlantique par les agences de régulation du médicament qui réfléchissent à des mesures appropriées. L e « Management du risque – de la stratégie au quotidien » s’est inscrit en juin dernier au centre du congrès annuel de la SFSTP1. Dominique Mangeot, vice-président du Leem, a rappelé pour l’occasion que la notion de risque est multiple et diversiiée dans les industries de santé : « En plus des risques généraux d’ordre économique, juridique et social, auxquels toutes les industries sont confrontées, nos entreprises sont exposées à des risques spéciiques liés au monde de la santé, de nature éthique, réglementaire et sociétale. » Aussi la gouvernance de l’ensemble de ces risques est-elle devenue « un enjeu stratégique majeur, autant qu’un élément clé et différenciant de culture d’entreprise », a-t-il ajouté. Au sein de Boehringer Ingelheim, dont il préside la iliale française, Dominique Mangeot explique que le programme vigilance, qui relève d’une obligation éthique et morale, repose sur trois socles : l’anticipation, la multidisciplinarité et la transversalité. Un risque majeur Si le risque zéro n’existe pas, encore faut-il déinir le niveau de risque acceptable, rappelle la SFSTP. Le risque lié à la variabilité des matières premières, a ainsi été identiié comme majeur, à la fois par Xavier Cornil, adjoint au directeur de l’Inspection et des établissements à l’AFSSAPS, et par Richard Grosse, expert en toxicologie 108 PHARMACEUTIQUES - SEPTEMBRE 2008 et directeur du Cabinet d’expertise toxicologique et d’anatomie pathologique (CETAP). Xavier Cornil a souligné les problèmes associés à la mondialisation, notamment pour les sites de production ou de fabrication en dehors de l’Union européenne, particulièrement en Chine ou en Inde. « Le problème vient surtout d’une mauvaise maîtrise du changement de fournisseur de matières premières, ou du changement de site de fabrication, et des conditions dans lesquelles certains transferts d’AMM sont efectués, notamment lorsqu’il s’agit d’AMM anciennes qui n’ont pas suivi l’évolution scientiique » a-t-il précisé. Richard Grosse milite lui aussi pour une mise en place du « contrôle du changement ». Car le risque essentiel est, à ses yeux, le fait qu’un changement de fournisseur induit « une modiication du procédé de synthèse, alors que le dossier toxicologique de l’AMM a été établi sur un procédé diférent ». Le problème est que l’essentiel de la toxicité d’un médicament, efets mutagènes, cancérigènes, de sensibilisation, etc., est lié aux impuretés, même s’il ne s’agit que de traces. Les contrôles de matières premières à l’entrée dans les usines ne suisent pas, car on ne trouve que ce que l’on recherche. mas Lönngren, qui commente la nouvelle réalité du marché en juin dernier : « Nous découvrons que nous avons une grande partie de la fabrication qui s’effectue dans des zones sur lesquelles nous n’avons aucun contrôle. Nous sommes là avec tous nos inspecteurs en Europe et aux Etats-Unis et nous ne sommes pas préparés à inspecter en Chine ou en Inde. C’est donc une nouvelle situation et nous devons étudier comment coopérer au niveau international, pour savoir si les agences de régulation dans ces pays sont aux standards, ain de contrôler leurs marchés, leur production, et si nous pouvons allez sur place et inspecter en cas de besoin. » La préoccupation est la même outre-Atlantique où le sénateur de l’Ohio, Sherrod Brown, a écrit à la FDA pour demander des contrôles renforcés sur les sites de production « ofshore », essentiellement Chine et Inde. L’agence fédérale envisage d’ouvrir un bureau en Inde, pays ayant le plus d’usines approuvées par la FDA dans le monde, hors territoire national, mais qui ne font, selon le sénateur, pas l’objet de suisamment d’inspections. n Jocelin Morisson Zones sans contrôle Ces propos font largement écho aux positions du directeur de l’EMEA, ho- (1) Société française des sciences et techniques pharmaceutiques – SFSTP