Corrigé Etude de doc MOYENT ORIENT

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Corrigé Etude de doc MOYENT ORIENT
T. ES/L
CORRECTION étude critique de documents Moyen Orient
Le Moyen-Orient est une région conflictuelle depuis la dislocation de l’Empire Ottoman au lendemain de la 1ère
Guerre Mondiale. Ces conflits se sont exacerbés au lendemain de la 2ième GM, avec la création de l’Etat d’Israël, proclamé
le 14 mai 1948, mais refusée par les Etats arabes de l’époque.
Cependant, les 2 documents en présence nous invitent à avoir un jugement nuancé sur les relations entre Israël et
ses voisins arabes, entre 1948 et 1977. Certes, la carte proposée insiste sur les aspects et les conséquences territoriales de
la guerre des 6 Jours qui a vu la victoire militaire d’Israël sur les armées arabes en 1967. Cependant, l’extrait du discours
du dirigeant égyptien Sadate devant le parlement israélien, prononcé en 1977 à l’occasion d’une visite inédite à l’époque
d’un dirigeant arabe en Israël, met l’accent sur la volonté égyptienne de normaliser ses relations avec l’Etat Hébreux.
En quoi ces 2 documents illustrent-t-il une rupture dans les relations israélo-arabe depuis 1948 ?
1- Des relations conflictuelles entre Israël et ses voisins arabes depuis 1948 :
a) Evoquer les guerres israélo-arabes jusqu’en 1967 : guerre de 1948 avec ses conséquences (=non
application du plan de partage de l’ONU) ; offensive de Suez en 1956 ; guerre des 6 Jours en 1967 : guerre
préventive menée par Israël pour assurer sa survie politique, contre l’Egypte, la Jordanie et la Syrie. Carte :
défaite rapide et humiliation des armées arabes (cf offensives terrestres éclaires israéliennes, grâce à l’appui
aérien).
b) Les conséquences de la guerre des 6 Jours : de nombreux territoires arabes passent sous occupation
israélienne (les citer : carte) → cela permet à Israël d’éloigner la menace des armées arabes (« zones
tampons ») ; condamnation par l’ONU (résolution 242 : détailler) et nouvelles tensions liées aux territoires
occupés (cf revendications palestiniennes avec l’OLP de Y. Arafat et celles des Etats arabes amputés).
c) Le début des années 70 reste dominé par les tensions toujours vives : guerre du Kippour (1973) mais sans
réel vainqueur (statut quo) ; recours au terrorisme international par l’OLP (attentats de Munich, 1972) qui
exacerbe les tensions.
2- Un apaisement relatif voulu par l’Egypte à partir de la fin des années 70 :
a) Le rôle de Sadate : successeur de Nasser en 1970, Sadate est conscient des limites de la guerre (cf celle du
Kippour). Volonté d’utiliser la diplomatie pour obtenir la restitution du Sinaï et des relations apaisées entre
Israël et l’Egypte. C’est dans cette optique qu’il se rend à Jérusalem en novembre 1977 : rupture avec la
politique arabe traditionnelle depuis 1948.
b) Les thèmes abordés par Sadate devant la Knesset : la paix et la reconnaissance d’Israël, contre le retour des
territoires arabes annexés et perdus en 1967 (voir doc 1). La restitution des territoires arabes doit aussi
comprendre Jérusalem-Est annexé par les Israéliens. Et la paix ne saurait se faire sans le règlement du problème
palestinien. Critique : les oublis volontaires de Sadate : guerres d’agression arabes en 49 et 73, annexions
égyptiennes en 49 de Gaza et Cisjordanie, isolement de l’Egypte en 1977 qui prétend parler au nom de tous les
arabes alors que les autres états arabes refusent la reconnaissance d’Israël.
c) Conséquences et limites du discours : accélération des pourparlers de paix entre Israël et Egypte = accords
de Camp David sous le patronage des USA (1978) : paix officielle entre Egypte et Israël et restitution du Sinaï
(1982). Pour la 1ère fois, l’Etat Hébreux est officiellement reconnu par un Etat arabe. Cependant les autres
occupations territoriales restent gelées (excepté pr Gaza depuis 2005) et ni la situation palestinienne, ni celle de
Jérusalem, ne sont prises en compte malgré les vœux de Sadate.
Ces deux documents permettent d’insister sur le tournant historique dans les relations entre Israël et l’un de ses
voisins arabe, l’Egypte. Après 30 ans de relations conflictuelles, Sadate prend conscience que seule la diplomatie peut
permettre un apaisement et un retour à l’Egypte du territoire perdu en 1967. En 1977, sa visite historique à Jérusalem
permet de relancer le processus de paix entre les 2 Etats qui aboutie aux accords de Camp David l’année suivante. Son
assassinat en 1981 ne remet pas en cause cette politique de rapprochement.
Cependant, force est de constater l’enlisement de ce processus de paix lancé par l’Egypte : après les espoirs nés
des accords d’Oslo en 1993, la question des territoires occupés par Israël (ceux de Palestine, de la Syrie et le statut de
Jérusalem) continue d’alimenter des cycles réguliers de violence au Moyen-Orient.
TES Etude critique de documents corrigée, HISTOIRE : LE MOYEN ORIENT - Raphaël RIGNOL -