Le processus de déshumanisation

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Le processus de déshumanisation
Le processus de
déshumanisation
Si c'est un homme, de Primo Levi
relate la vie d'un juif dans un camp de
concentration du 13 décembre 1943 jusqu'au
27 janvier 1945. A travers ce roman, l'auteur
tente de montrer le processus de
déshumanisation ,de son arrivée jusqu'à sa
transformation complète en animal.
Dans cet article, nous allons montrer les
étapes de la déshumanisation que subit le
narrateur.
Dans un premier temps, nous parlerons de
l'arrivée au camp des déportés. Puis nous
verrons comment leur âme et leur corps sont
mis à nu. Enfin, nous relèverons les
comparaisons entre les prisonniers et
animaux.
L'arrivée au camp.
Tout d'abord, les prisonniers sont emmenés à
bord de wagons destinés au bétail. Les
conditions du trajet sont très dures. Les
prisonniers sont environ une cinquantaine par
wagon. Le voyage dure plusieurs jours, il n' y
a ni eau, ni nourriture. Les plus faibles
meurent.
Après un court voyage en car, les déportés
arrivent au camp. Là, les Nazis les
dépossèdent de tous leurs biens matériels:
valises, vêtements, effets personnels. Puis, ils
sont divisés en deux groupes: les hommes
d'un côté et les femmes, les enfants et les
vieillards de l'autre.
Le second groupe est directement envoyé à la
mort. Puis, dans le groupe des hommes, on
sépare les malades des hommes en bonne
santé.
La mise à nu de l'âme et du corps des
détenus.
Après leur avoir retiré leurs biens on emmène
les hommes dans une sorte de hangar, sans
aucune explication. Ils doivent ôter leurs
vêtements et leurs chaussures. Des barbiers
arrivent, leur tondent les cheveux et les rasent.
Aucune explication n’est donnée. Ils sont
douchés comme s'ils étaient contaminés puis,
on les fait sortir nus dans l’hiver très rude. Ils
sont alors tatoués : ils n’ont plus de noms et
leur seul moyen d’identification est leur
numéro.
Quelques citations : « Démolition d’un
homme », « nous voici transformé en ces
même fantômes qu’hier soir » (Chapitre 2),
« machine grise »(Chapitre 4), « masse
anonyme », « non-hommes », « on hésite à les
appeler vivants » (Chapitre 9),…
Peu à peu, les prisonniers sont rééduqués : on
leur donne un travail, décris dans le chapitre 6
du livre. Les prisonniers font ce qu’on leur
demande sans penser comme si ils n’avaient
plus la force de réfléchir. On les fait travailler
en hiver et en été tous les jours et toujours
avec les mêmes habits. Bien que le vol ne soit
pas toléré, il devient une nécessité pour
survivre. Primo Levi en parle comme si les
prisonniers n’avaient plus de conception du
bien ou du mal. Les gens se bagarrent pour du
pain qui devient une monnaie d’échange.
Les hommes deviennent des animaux.
Dès leur arrivée au camp, les prisonniers sont
considérés comme des animaux. On pense
qu’ils sont contaminés, on les traite comme
des moins que rien. On les rase comme un
troupeau. Le mot allemand « fressen », qui
qualifie les animaux est utilisé à l'instar du
mot « essen » (Chapitre 7). On retrouve les
termes « le troupeau »), « ataviques »
(Chapitre 9). L'auteur, à travers ces
métaphores cherche à montrer l'état animal
des déportés. En particulier, lors du passage
du test de chimiste durant lequel Alex, un
détenu, est comparé à un « spécimen
zoologique » (Chapitre 10).
Pour conclure, Primo Levi tente dans ce
roman, de montrer l'instauration d'un
processus de déshumanisation dans les camps
de concentration avec dans un premier temps
l'arrivée au camp puis, la lente destruction des
déportés pour au final les faire devenir des
animaux dociles et sans défense.