Comment être généreux en étant responsables
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Comment être généreux en étant responsables
Comment être généreux en étant responsables ? Jeudi 26 novembre 2015 Saint Saturnin d’Antony CR réunion d’information sur l’accueil de réfugiés par les paroisses d’Antony Cette réunion est animée par le Père Olivier Lebouteux (curé de St Saturnin et St Maxime), Aurore de la Selle (chargée de mission du dossier « accueil de réfugiés » pour le diocèse) et Brigitte Pian (coordinatrice du projet pour les paroisses St Saturnin et St Maxime) Environ 130 personnes présentes. Introduction (Père Olivier Lebouteux) L’accueil de personnes réfugiées : une question grave, pas récente, ainsi qu’une volonté du pape et de notre évêque. Cette question est relayée dans nos paroisses et la réunion de ce soir est une réunion d’information. Il s’agit d’aider, mais dans un cadre clairement défini. Les orientations diocésaines (Aurore de la Selle, chargée de mission…) La coordination diocésaine permet de fédérer les initiatives paroissiales. Préliminaire : distinction « migrant » / « réfugié » Le migrant est une personne qui vit de façon temporaire ou permanente dans un pays où elle n’est pas née ; le « réfugié » est une personne qui a quitté son pays parce qu’elle y est en danger. Un participant demande si les personnes qu’on souhaite accueillir sont plutôt « migrantes » ou « réfugiées », ont-elles des papiers ou non ? Toute personne qui quitte son pays est d’abord un migrant ; elle peut ensuite faire une demande à l’OFPRA et devient de fait « demandeur d’asile » ; l’OFPRA accorde (ou non) le statut de « réfugié » qui octroie pour 10 ans une carte ouvrant des droits analogues aux français pour de nombreuses prestations sociales. Plusieurs pistes sont recensées par le diocèse pour venir en aide aux réfugiés ou demandeurs d’asile : 1. 2. 3. 4. La mise à disposition d’un logement indépendant proche de la paroisse avec un contrat (Habitat & humanisme) : c’est le cas à Clamart. Contact pour le diocèse : [email protected] Le réseau JRS propose à des familles ou des communautés religieuses d’accueillir des demandeurs d’asile pendant 4 à 6 semaines. Constituer un parrainage financier via la fondation Sainte Geneviève. S’appuyer sur les associations caritatives ad hoc (ex. Secours Catholique) Le diocèse travaille avec l’œuvre d’Orient à l’accueil de réfugiés : il n’y a donc pas à s’occuper d’obtention de papiers. Les propositions d’aides recensées à Saint Saturnin et Saint Maxime (Brigitte Pian) Suite au questionnaire diffusé avec la feuille paroissiale le 18 octobre, 76 réponses ont été reçues jusqu’à ce jour (chacun reste libre à l’issue de cette réunion d’apporter sa réponse, ou de la supprimer). Les répondants ont en général coché plusieurs items : 30 personnes se sont proposées pour 2h jusqu’à une demi-journée par semaine 10 personnes pour un peu de temps les week-ends Beaucoup de personnes pour des dîners ou rencontres (27 + 16) 14 pour l’aide au transport 13 pour l’aide aux démarches administratives 4 pour de l’aide juridique Nombreuses propositions pour du soutien scolaire, du français, de l’interprétariat (60) Nombreuses offres de dons (parfois sur des objectifs précis : le courrier, la téléphonie… ou dons réguliers par mois pendant 1 an ou plus) Le point dur est l’offre d’hébergement : 7 familles se sont portées volontaires pour accueillir de 1 personne jusqu’à 1 couple avec 2 enfants max. Offre peut-être un peu juste pour notre projet initial mais nous avons découvert d’autres réalités en lien avec les réfugiés : *Une famille syrienne a déjà été hébergée dans l’urgence (et la confidence…) dans les locaux de l’ancien presbytère de Sainte Odile. Cette famille se compose d’un couple et de deux jeunes enfants (Georges : 3 ans, et Antoine, né le 11/11 dernier) Il faut envisager notre présence auprès de cette famille. *Georges Touma (paroissien de longue date d’origine syrienne) a organisé l’accueil de plusieurs familles syriennes à Antony, et il est en train de structurer une association dédiée. Nous nous sommes rapprochés de lui et allons voir comment épauler cette association. Nous sommes en lien avec la mairie d’Antony. Christian Ollivry (paroissien et conseiller municipal « solidarité et insertion ») Il précise que 13 familles réfugiées (d’origine syrienne) ont été repérées sur la commune. Ces familles sont actuellement hébergées chez leurs proches arrivés plus anciennement à Antony. On essaie de les reloger. Le statut de réfugiés ouvre le droit au logement comme pour les Français. La mairie (CCAS) souhaite bien sûr mettre en relation ces familles avec les bons partenaires, les bonnes associations. Il est important de réunir une cellule de gens compétents autour des accueillis. Une difficulté est que l’on ne sait pas du tout quand et comment vont arriver les réfugiés annoncés… Christian encourage notre projet en partant des 7 familles qui ont répondu présent car cela lui rappelle les débuts d’Athanase Périfan l’initiateur de la fête des voisins : vœu d’un phénomène « tribu ». Plusieurs témoignages : Jean-Luc Bermond : Depuis hier héberge un réfugié afghan à son domicile via l’association « SINGA ».Le gouvernement gère l’arrivée des réfugiés par une voie institutionnelle saturée alors que de nombreuses familles se sont portées volontaires pour un accueil plus personnel et chaleureux. Ainsi, dans le cadre de Singa, 10 000 familles ont offert une proposition d’hébergement. Singa est une association aconfessionnelle qui propose un projet « CALM » (comme à la maison). Né de l’initiative de jeunes trentenaires plus motivés par le côté festif de la colocation que dotés de compétences juridiques ou organisationnelles. Singa travaille beaucoup sur le lien. De fait, les réfugiés accueillis par Singa sont essentiellement musulmans, ce qui a conduit depuis les attentats du 13 novembre dernier à un net repli des propositions d’hébergement. Abdallah Zahwa : Aujourd’hui même dépôt à la sous-préfecture des statuts de l’Association franco-syrienne Antony pour aider les réfugiés et créer du lien (association de Georges Touma). On démarre à 15 familles pour arriver peut-être un jour à 60 ou davantage. Nous sommes basés en face de Saint Maxime. On veut offrir de l’espoir : les gens accueillis ont pour la plupart de bons diplômes (médecins, ingénieurs) et peuvent donc réussir en France. Il est important de leur donner de la stabilité (difficile de passer 6 semaines ici, 6 semaines là…). Il faudrait des dons pour financer des loyers. Pierre Cholley (Châtenay Malabry – JRS) : Il participe au réseau Welcome qui accueille des demandeurs d’asile ou des personnes relevant du « statut de Dublin » (les migrants sont parfois amenés à déposer leurs empreintes digitales dans un pays où ils sont alors obligés de demander l’asile alors que ce n’était au départ pour eux qu’un pays de transit). Le réseau Welcome prend en charge ses personnes qui peuvent avoir été repérées dans la rue ou dans un CADA (centre d’aide aux demandeurs d’asile) par des partenaires (Secours Catholique, France Terre d’Asile, etc.). On leur propose d’être accueillis dans des familles pendant 6 mois. Les familles se relaient par période de 4 à 6 semaines. Ce réseau accueille des hommes seuls. Question : que se passe t-il quand le contrat limité n’est pas respecté ? Un tuteur vérifie la continuité : pas de problème de personne qui « s’incruste ». Questions : quelles conditions pour être famille d’accueil ? quid si on est absent dans la journée ? Quels services attendus ? On offre l’hébergement dans une famille (nuit, petit déj, parfois le dîner, (si l’accueilli ne souhaite pas dîner, il doit prévenir). Il existe dans Paris des lieux de restauration obligatoire pour les demandeurs d’asile (leur permet d’avoir à terme un réseau fiable, précieux lorsqu’ils arrivent au terme de leur période de prise en charge par Welcome). Pour la famille d’accueil, c’est une expérience forte qui vaut la peine d’être tentée. Le réseau est très sollicité : on peut les contacter par internet, mais ne pas s’étonner si la réponse n’est pas immédiate. Contact : le site est jrsfrance.org et la coordinatrice Marcela Villalobos Cid. Il serait intéressant de constituer un réseau local (Châtenay - Plessis Robinson - Antony par ex.) pour éviter que les personnes accueillies ne soient déplacées dans des zones trop éloignées les unes des autres. Dominique Reymann (Sainte Bathilde, Châtenay) : On a fait un questionnaire qui a permis de réunir 1000 euros de promesse de dons mensuels pour 10 à 12 mois. L’idée serait de travailler avec Habitat et Humanisme. Difficile tant qu’on n’a pas d’accueillis identifiés : on ne peut pas « bloquer » un logement vide indéfiniment… Saint Jean Porte Latine : Plusieurs paroissiens et le curé sont présents pour manifester leur souhait de participer au projet qui a été présenté à l’EAP de St Jean par Brigitte. Conclusion Le grand nombre de personnes présentes et l’intérêt apporté à ce projet nous encourage à poursuivre cette action. Brigitte a recensé les propositions des paroissiens mais ne peut continuer seule à porter ce projet. Plusieurs personnes se portent volontaires pour faire équipe avec elle: Pascal Agbeshie, André Backeroot, Gilbert Gras, Jean-Marie Ozeel, Dominique Philibert et Georges Touma. Cette équipe sera en lien, entre autres, avec la mairie, Habitat et Humanisme, le Secours Catholique, la Conférence St Vincent de Paul, l’ASTI, les Femmes Relais, et l’OEPA. Le projet évolue de jour en jour. L’information sera diffusée aux paroissiens par le canal habituel de « Trait d’Union » et autant que possible par le site internet. L’adresse : [email protected] est le lien privilégié pour poser toutes les questions se rapportant à ce projet de solidarité.