La Pinosa, monument historique

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La Pinosa, monument historique
N°3 mars 2016
© B. FORT
L'Alè del drac prend son rythme et vous propose dans ce 3ème numéro de commencer
une série qui présentera le territoire sous ses différentes facettes. Ces quelques pages vous
informeront sur le riche patrimoine culturel du massif. Nous aborderons ensuite le
patrimoine naturel, les activités de pleine nature, le tourisme... pour faire ainsi le tour de
notre montagne sacrée !
Ségolène NEUVILLE, Présidente du Syndicat mixte Canigó Grand Site
HISTORIQUE
La Pinosa, monument historique
Propriétaire du site de la Pinosa (Valmanya)
depuis décembre 2014, le syndicat mixte a
entrepris en 2015 plusieurs démarches pour
protéger, sécuriser et mettre en valeur ce site
minier. En collaboration avec la DRAC
Languedoc-Roussillon, le syndicat a d'abord
établi un dossier de demande de protection
au titre des monuments historiques. Dans un
souci de cohérence patrimoniale, le dossier
concerne autant le site minier de la Pinosa
que tous les vestiges associés à l'ancienne
voie minière desservant les gares de Repalona
(Valmanya) et de Formentera (Montbolo) :
trémies, tunnels, petites gares de Saint-Marsal
et du Bosc de l'Ullat (La Bastide) ainsi que
l'ensemble du site des Menerots (La Bastide).
Cet ensemble de vestiges constitue un
exemple très illustratif pour comprendre la
mesure des aménagements qui ont conduit à
l'« âge d'or » de l'industrie minière du Canigó,
en l'occurrence, au tout début du XXe siècle.
Le dossier a reçu l'avis favorable de la
commission régionale du patrimoine et des
sites, à Montpellier le 19 novembre 2015.
L'arrêté du Préfet de région portant
l'inscription de cet ensemble de vestiges au
titre des monuments historiques a, quant à lui,
été émis le 10 décembre. L'État vient ainsi
reconnaître la valeur patrimoniale et
mémorielle de ce patrimoine, ouvrant la
possibilité
d'obtenir
l'accompagnement
technique et scientifque ainsi que les aides
fnancières du ministère de la Culture et de la
Communication afn de garantir sa sauvegarde
et sa transmission aux générations à venir.
ARTISTIQUE
Le patrimoine culturel du Canigó
Il existe, sur le périmètre du syndicat mixte Canigó Grand Site (SMCGS), un patrimoine
culturel très riche et d'une grande diversité, qui se manifeste d'abord par la présence de
plusieurs dispositifs de protection :
- un grand nombre de bâtiments classés (39) ou inscrits (60) et d'objets classés (486) au titre
des Monuments Historiques (MH),
- un site classé patrimoine mondial par l'UNESCO,
- la présence de 2 ensembles urbains protégés et de 2 Pays d'Art et d'Histoire.
À côté de ce patrimoine prestigieux, le massif du Canigó recèle également un remarquable
patrimoine archéologique, vernaculaire, industriel et immatériel qui aide à comprendre la
relation des populations avec ce territoire.
Patrimoine archéologique
Une présence humaine est avérée sur le massif
depuis le Paléolithique moyen et supérieur. On
rencontre
notamment
des
monuments
mégalithiques du Néolithique et de l'Âge des
métaux, 1 menhir et 43 dolmens, dont le plus
ancien du département se trouve à Catllar.
Patrimoine militaire
Terre de frontière, le massif du Canigó est
parsemé de châteaux : Rodès, Belpuig,
Montferrer... et de tours de plan circulaire. À
partir de 1659, Vauban aménage des
fortifcations bastionnées à Villefranche-deConfent et Prats-de-Mollo.
Patrimoine religieux
L'art roman (XIe et XIIe siècles) est le plus répandu
sur le massif du Canigó, à travers les abbatiales de
Saint-Michel de Cuxa, Saint-Martin-du-Canigó et
Sainte-Marie d'Arles-sur-Tech, ainsi que les prieurés
de Corneilla-de-Confent et de Serrabona. Entre les
XVI et XVIIe siècles, le Roussillon connaît
l'expansion de l'art baroque et ses retables en bois
dorés et polychromes.
Patrimoine vernaculaire
Il regroupe les biens immobiliers témoignant
d'une pratique traditionnelle locale révolue :
canaux, ponts, puits à glace ou constructions
en pierre sèche (murettes, cabanes, orris et
cortals).
Nombrede
desites
MH classés
inscrits
Nombre
classésetet
inscrits
200
180
160
140
120
100
80
60
40
20
34% 126
42
34%
62
0
Classés
Inscrits
Périmètre SMCGS
Pyrénées-Orientales
186
Patrimoine industriel
L'industrialisation a marqué profondément
les paysages du Canigó pendant la seconde
moitié du XIXe et du XXe siècle, notamment
l'industrie textile dans le Haut-Vallespir et
une industrie métallurgique très importante.
Les vestiges de ce passé minier constituent
un patrimoine monumental et technique
exceptionnel : ferriers et crassiers d'époque
Antique, forges à la catalane, fours à griller,
cités
ouvrières...
Une
collecte
iconographique
considérable
et
des
témoignages oraux constituent un riche
fonds documentaire conservé par le SMCGS.
Patrimoine culturel immatériel
Des traditions et expressions orales (langue
catalane,
légendes
du
Canigó) ,
manifestations musicales et de danse (goigs,
sardanes), événements festifs (processions et
fêtes de l'ours), constituent un patrimoine
immatériel très riche et divers faisant partie
de l'identité collective.
La valorisation de ces patrimoines culturels
est l'une des missions essentielles du
SMCGS.
STRATEGIQUE
Une nouvelle action patrimoniale
Depuis 2002, le SMCGS a structuré son action patrimoniale à partir de l'identifcation de
trois thèmes fédérateurs : le fer, le pastoralisme et le pyrénéisme. C'est dans le domaine du
patrimoine minier que l'action patrimoniale s'est consolidée dans le cadre du projet « la
Route du fer du Canigó ». A présent, le syndicat souhaite porter une approche patrimoniale
plus large en cohérence avec son projet de territoire « Canigó 2020 ».
Un fl rouge, permettant de relier la diversité les
sites et les thématiques patrimoniales, a été
proposé. Ainsi, les divers éléments du
patrimoine sont mis à l'honneur à travers un
approche
privilégiant
l'Imaginaire ,
particulièrement riche et vivant sur le massif.
« Canigó, terre de légendes : entre
montagne mythique et hommes de
fer, le Canigó raconte son histoire »
Ce fl rouge permettra de mettre en scène des
acteurs présents sur le territoire, qu'ils soient
mythiques
ou
historiques,
d'hier
ou
d'aujourd'hui. Ils raconteront le Canigó.
Pour compléter ce fl rouge, sept thèmes ont été
identifés, composant les différents chapitres de
l'histoire du Canigó.
1.De la montagne naquit le mythe : approche
légendaire et géologique de sa formation,
2. Une histoire des points de vue : valorisation
des plus beaux points de vue du massif,
3. La force inspiratrice : haut lieu spirituel, le
Canigó est une source d'inspiration,
4. Les sentinelles de pierres : profusion
d'édifces religieux, militaires, pastoraux...,
5. Les passeurs de frontières : perméabilité des
frontières aux idées et aux hommes,
6. La couronne de fer : les sites miniers liés
entre eux pour former une couronne,
7. Au hasard des chemins : habitats et activités
laissent leur empreinte sur le massif.
La
stratégie
comporte
également
la
structuration de cette démarche d'interprétation. Un plan d'actions pour la période
2015-2020 a aussi été conçu afn de mettre en
œuvre cette stratégie.
Carte de fréquentation des sites touristiques de la destination Canigó
Source : Stratégie de gestion, interprétation et mise en valeur du patrimoine culturel de la destination Canigó.
Rapport de synthèse – Le Passe Muraille - mai 2015.
PAROLES D'ACTEUR
Olivier Moulaï réalise Renaissance
Réalisateur et producteur indépendant, Olivier Moulaï est né en
1978 à Perpignan. Diplômé des Beaux-Arts, il débute comme
cadreur et monteur à Elmediator, salle de concert de sa ville. Il se
forme à l'écriture cinématographique et crée sa société de
production 36vues en 2007. En 2013, il réalise Le Fond et le Jour,
portrait d'un mineur d'Escaro. Son 1er long-métrage, Renaissance,
relate une aventure humaine sur les traces de 2000 ans
d'exploitation du fer dans le Canigó et sort ce printemps (DVD en
pré-commande : www.36vues.com).
Tournage à Baillestavy en 2015
© Anna Coulet
Comment est né le projet Renaissance, quelle
est sa genèse ?
En 2007, je démarre un travail artistique et
documentaire sur la mémoire de la frontière des
Pyrénées catalanes. Un peu plus tard, ma
recherche me conduit à Escaro, ancien village
minier. Pierre Nogès, 80 ans, est le dernier
mineur d'une exploitation millénaire qui a
perduré jusqu'à l'après-guerre. Soucieux de
laisser un héritage culturel, il me confe le récit
de sa vie, afn que je sois passeur de cette
histoire. En 2013, nait mon 3ème court-métrage
Le Fond et le Jouret un projet de suite...
La même année, dans la vallée de la Lentilla, je
rencontre Jean-Claude Leblanc et Catherine
Ferrier, archéologues reconnus. Ils forment un
collectif, à la frontière de deux mondes, le
scientifque et le rural, qui se fxe un objectif
ambitieux : produire un fer de qualité avec les
méthodes antiques.
C'est décidé, cette aventure deviendra un flm !
Il sera très personnel, ne comportera ni
interview ni commentaire, et s'écrira surtout au
montage avec une narration laissant au
spectateur une impression de liberté et de
poésie.
Après 2 ans de tournage, 50 heures de rushes et
© SMCGS
6 mois de montage, le tout autofnancé et grâce
à l'amitié de Jean-Frédéric Ciaravolo,
compositeur de la bande-son et Michel Morera,
voix-off, j'accouche de mon premier longmétrage : Renaissance.
Quelle diffusion est-elle prévue, notamment
sur notre territoire ?
Avec un sous-titrage en anglais, catalan, et
allemand, de nombreux festivals de cinéma
sont visés dans le monde entier, y compris sur
le territoire des Pyrénées Orientales. A ce jour
j'attends des réponses et je garde espoir, le bébé
vient tout juste de naître.
Agenda
5 & 6 avril : Salon Rendez-vous en France à Montpellier
7 avril : Rencontres catalanes de la pierre sèche (PNRPC) à Taurinya
8 avril : Rencontres catalanes de la pierre sèche (PNRPC) à Catllar
14 avril : Bourse d'échange des documents touristiques à Argelès/mer
14 avril : Assemblée Générale et Conseil d'Administration du RGSF à Paris
26 & 27 avril : Assises nationales de la Randonnée à Saverne (Alsace)
Rédaction de l'Alè del drac n°3 : [email protected]

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