N° 8 – Troubles musculosquelettiques
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N° 8 – Troubles musculosquelettiques
Brèves Sous les lignes électriques "redoubler de prudence" Le 5 juillet 2008 un jeune salarié ( 24 ans ), en finissant de traiter le bord d’une parcelle le long d’un fossé, a levé une rampe de pulvérisateur pour passer au-dessus d’un petit pivot d’irrigation. En effectuant cette manœuvre la rampe a touché ou est entré dans le champ électrique de la ligne (3 mètres). Un pneu ayant éclaté, la victime a voulu descendre pour aller voir. Il s’est électrocuté en prenant la poignée de la portière du tracteur. Mesurer les risques La présence de lignes électriques à haute, moyenne ou basse tension au milieu des champs provoque périodiquement des accidents le plus souvent mortels. Les pulvérisateurs, les tuyaux d’arrosage, les bras d’ensileuse sont autant d’engins susceptibles d’atteindre le niveau des lignes électriques. Il n’est pas nécessaire d’entrer en contact avec elles. A partir d’une certaine distance il peut y avoir arc électrique ou amorçage, entraînant le plus souvent une électrocution qui malheureusement est généralement mortelle. Une distance de sécurité est préconisée en fonction du voltage. Les formations de la MSA de la Gironde L’augmentation importante des TMS en agriculture a incité les MSA à se pencher sur le problème. Celles-ci ont mis en place des formations appropriées, permettant d’aider les employeurs à réduire leur taux de maladies professionnelles. La MSA de la Gironde pour sa part a mis en place deux formations. La prévention des risques liés à l’activité physique Deux cibles ont été choisis par la MSA : l’enseignement et l’entreprise. Quelles mesures de prévention adopter ? Une bonne évaluation des risques doit permettre d’appréhender ce risque. Pour y pallier : - l'adjonction sur le matériel exposé de détecteurs de proximité de lignes électriques est possible; - l’organisation du travail, doit limiter le passage des engins sous les lignes ; - la mise en place de signalisations peut être réalisée ; - le remisage des engins et le dépôt de produits végétaux sous lignes doivent être interdits ; - la formation du personnel à ces risques est indispensable ; - l'élaboration de consignes de sécurité doit aussi être envisagée. agriculture Prévention draf infos La MSA a opté pour l’intégration de cette formation dans le référentiel de l’enseignement agricole (risque du mal de dos). La formation au monitorat a été privilégié dans le département. En entreprise, il s’agit d’analyser les différents postes et situations de travail, afin de détecter les problèmes dus à la manutention et d’essayer de les résoudre, soit par une modification du poste de travail (changement de hauteur), l’apport d’une aide (utilisation d’un appareil de levage) soit par une mécanisation totale ou partielle. En outre, un stage de 8h sur l’activité physique au travail peut être organisé gratuitement pour compléter l’action. Pour tous renseignements : Mutualité Sociale Agricole 13 rue Ferrère - 33072 BORDEAUX CEDEX Tel : 05 556 01 97 71 N° 30 quatrième trimestre 2008 note d'information de la direction régionale de l'agriculture et de la forêt d'aquitaine agriculture La prévention des TMS du membre supérieur Cette formation s’adresse particulièrement au secteur viticole (taille et façon) Elle s’appuie sur deux principes : - la participation des salariés par rapport à leur vécu de travail; - montrer que les solutions à adopter sont globales par rapport aux situation de travail. Elle comprend, une partie théorique donnant une définition anatomique des TMS indiquant leurs causes , ainsi que les différents sièges de lésions en lien avec les situations de travail. Une partie pratique apporte des pistes de solutions pour : - la formation du personnel ; - l’organisation du travail (commencer par un cépage pas trop résistant) - le choix du sécateur (en fonction de la taille de la main) et le maintien de son pouvoir de coupe (affilage du sécateur) ; - l’adaptation, des vêtements en fonction du climat, et des équipements de protection individuelle. Des formateurs relais sont également mis en place dans les entreprises ou, dans des organismes tels que les Chambres d’Agriculture, les établissements d’enseignement, etc... DRAF MINISTERE DE L'AGRICULTURE ET DE LA PÊCHE E DRAF Aquitaine Prévention N°8 Les Troubles Musculo-squelettiques ou TMS n augmentation continue depuis 1993, les troubles musculo-squelettiques constituaient en 2006 en France, 87% du nombre total des maladies professionnelles en agriculture (soit 2286 cas) Service Régional de l'Inspection du Travail, de l'Emploi et de la Politique Sociale Agicoles SRITEPSA Les TMS dus à des causes multiples dont la plupart sont d’origine professionnelle, engendrent un certain nombre de pathologies, parfois invalidantes, pour le salarié concerné, mais aussi pour ses collègues, qui voient augmenter leur charge de travail. Ils pénalisent en même temps l’entreprise, qui se trouve confrontée à une baisse éventuelle de la productivité, de la qualité du produit fini, au reclassement éventuel du salarié avec aménagement de poste ou au coût de remplacement, etc... contacts Françoise CHARLOT Tél : 05 56 00 42 80 Fax : 05 56 00 42 89 Devant l’ampleur du phénomène, les TMS en 2008 sont devenus priorité nationale pour le Ministère de l’Agriculture (ainsi que pour le Ministère du Travail). L’action vise à faire prendre conscience aux entreprises de l’importance de ces pathologies, par le biais, entre autres, des différentes branches professionnelles. Déclinée au niveau régional, cette priorité a été inscrite par le Préfet dans le PRST (Plan Régional Santé au Travail) impliquant ainsi tous les organismes de sécurité. Sommaire édito Les troubles musculo-squelettiques Les formations de la MSA de la Gironde Brèves ... Le Manitou n'est pas un joujou Pour concrétiser cette action, des entreprises volontaires pour mener des démarches exemplaires de lutte contre les TMS, pourront servir de modèle aux autres entreprises de la région. Sous les lignes électriques, restez à distance Les entreprises qui investiront dans le capital humain, en améliorant les postes de travail, de manière à réduire les TMS auront tout à gagner sur le plan de la sécurité et des conditions de travail mais également en compétitivité et en image de marque. La réduction des TMS aujourd’hui sera un atout pour demain. service Prévention du SRITEPSA Directeur de publication Jacques MÉRIC Rédaction Françoise Pinguet Composition Direction Régionale de l'Agriculture et de la Forêt 51, rue Kiéser 33077 BORDEAUX cedex Tél. : 05 56 00 42 00 Fax : 05 56 00 42 20 site internet : www.draf.aquitaine.agriculture.gouv.fr email : [email protected] Françoise PINGUET Technicienne Régionale de Prévention draf infos Fabien BOURDIEU Technicien Régional de Prévention N° 30 quatrième trimestre 2008 Françoise CHARLOT Secrétariat agriculture Prévention Brèves Les troubles musculo-squelettiques Le Manitou n’est pas un joujou Dans une fabrique de charbon de bois un conducteur de Manitou était chargé d’alimenter des fours avec des cuves remplies de bois coupé, du retrait et du déchargement des cuves de charbon de bois et du stockage des cuves vides à proximité de la chaîne d’approvisionnement. Le déplacement du Manitou, se faisait en marche arrière pour une raison de visibilité. Un autre salarié était affecté à l’alimentation de la chaîne d’approvisionnement de la machine. Ce soir là, vers 22h30 en raison d’une pluie fine, ce salarié est allé bâcher deux bennes servant à stocker des résidus de combustion en bordure de l’aire de manœuvre du Manitou. Pour rejoindre son poste de travail, il a traversé l’aire de manœuvre. Le conducteur ne l’a pas vu et l’a écrasé. Le Manitou n’avait pas de dispositif de signalement sonore ou lumineux de déplacement en marche arrière. Il est important de rappeler que la conduite d’un chariot élévateur de manutention à conducteur porté (Manitou ou autre) doit nécessiter : - une aptitude du salarié délivré par le Médecin du Travail ; - une formation à la conduite et la connaissance des règles de sécurité ; - une autorisation de conduite délivrée par l’employeur . En outre, cet engin doit être vérifié, tous les six mois, par un organisme agréé ou, par une personne compétente capable de délivrer un rapport de contrôle. Des couloirs de circulation doivent être matérialisés au sol pour séparer, les piétons et les engins de manutention. agriculture Prévention Les troubles musculo-squelettiques ou TMS sont des pathologies multifactorielles d’origine professionnelle. Ils affectent les muscles, les tendons, les nerfs des membres supérieurs (épaule, coude, poignet, doigt) et inférieurs (genou, cheville, pied) et la colonne vertébrale ainsi que les os et le cartilage. Ces TMS se manifestent par de la douleur, mais aussi par de la raideur, de la maladresse ou une perte de force. Ces pathologies sont souvent multiples et n’apparaissent que progressivement. A l’inverse, les efforts de prévention consentis ne montrent pas leur efficacité immédiatement. Les facteurs de risques Les principaux facteurs de risques à l’origine de ces troubles sont : - des facteurs individuels qui sont liés aux caractéristiques intrinsèques des individus, l’âge, le sexe, la latéralité (droitier ou gaucher) et les antécédents médicaux ; - des facteurs biomécaniques : o répétitivité des gestes ; o efforts excessifs ; o travail statique prolongé ; o positions articulaires extrêmes ; o maniement de charges lourdes. Ces facteurs sont souvent combinés entre eux, par exemple, la taille de la vigne où le geste répétitif est combiné à la pression qu’il faut exercer sur le sécateur. De même, une vibration peut modifier la sensibilité et augmenter la force de préhension sans nécessité. - des facteurs psychosociaux et le stress : o organisation spatiale du poste de travail, o contraintes de production (flux tendu) ; o instauration de nouvelles modalités d’organisation du travail, o m a n q u e d e r e c o n n a i s s a n c e professionnelle o avenir professionnel. Le stress peut favoriser des douleurs musculaires, des syndromes canalaires, une augmentation de la charge biomécanique et une inflammation des tendons. Le temps de récupération musculaire s’allonge. Il faut savoir qu’une prise en charge précoce d’un trouble musculosquelettique permet une réversibilité. Le coût Il peut être très important pour l’entreprise. Aussi est-il nécessaire de l’évaluer de manière à pouvoir trouver des solutions de prévention. Il comprend : Le coût direct : - le suivi des cotisations maladies professionnelles ; - les indemnités versées aux victimes à ce titre ; draf infos N° 30 quatrième trimestre 2008 Le coût indirect : - l’adaptation du poste de travail (temps d’immobilisation du poste et perturbation de la production) ; - le surcoût salarial pour le remplacement éventuel de la victime ; - la baisse de la productivité de la victime ; - le retour éventuel du produit fini suite à une mauvaise qualité ; - la dégradation de l’image de marque de l’entreprise (un client est plus vite perdu que retrouvé). La prévention Réduire les troubles musculo-squelettiques implique d’intégrer la prévention dans le fonctionnement global de l’entreprise. La plupart des cas de TMS ont un caractère réversible, à condition de les prendre en charge précocement , tant sur le plan médical, que sur le plan de la diminution de l’exposition aux risques. Cette intégration passe par une analyse des risques le plus en amont possible c’est-à-dire dès la conception d’un poste de travail, en impliquant tous les acteurs de l’entreprise : employeur, encadrement, salariés et représentants du personnel. Il est primordial de voir les postes de travail dans leur globalité, c’est-à-dire dans leur environnement de travail. Les éléments pour atteindre ce but sont : - des lignes et des postes de travail mieux adaptés ; - des rotations des salariés aux différents postes afin de ne pas toujours solliciter les mêmes parties du corps ; - la collaboration entre experts et novices pour un apprentissage efficace du geste ; - la mise en place de courtes pauses, bien réparties dans le temps, pour permettre une bonne récupération ; - la recherche d’outils et d’équipements adaptés aux exigences du geste ; la conception d’un outil ne doit pas seulement tenir compte des critères liés à sa fonction, mais intégrer aussi des critères ergonomiques liés à son utilisation ; - le contrôle de l’adéquation entre le matériel et le travail à accomplir ; dans le cahier des charges d’acquisition d’une machine (voir Agriculture Prévention n°2) la rédaction d’un chapitre détaillé, sur son utilisation par les salariés ; - l’utilisation d’engins de manutention afin de réduire le port de charges ; - le bon entretien des machines et des outils utilisés (voir encadrés : formation MSA) ; - la formation à la sécurité et au poste de travail. L’effort d’amélioration doit se poursuivre dans la durée. Il est donc nécessaire, d’assurer un suivi des améliorations apportées, mais aussi, un suivi de l’évolution de l’entreprise où peuvent apparaître de nouveaux postes de travail et de nouvelles sources de TMS. draf infos N° 30 quatrième trimestre 2008 agriculture Prévention